"Ils nous attaquent Takias!"

Kolio poussa un rugissement sonore, une flèche lui avait touché l'épaule droite et m'avait moi même frôlé. Il nous fallait atterrir au plus vite. Ils étaient trois contre nous. De plus leurs dragon étaient plus robustes que Kolio, nous ne pouvions engagé un tel combat aérien! Je m'agrippais au harnais de vol de Kolio tandis que celui ci plongea vers le sol. Les nuages nous empêchaient de voir où nous nous trouvions exactement dans les Terres d’Émeraude. Bientôt, nous fûmes assez proches du sol pour voir qu'une ville se trouvait en dessous de nous. Kolio était peut-être moins robustes que les trois autres dragons mais il les surpassait largement en terme de vitesse, cependant, je vis deux autres créatures s’envoler d'un poste de guet près de la ville, nous étions cernés. De toutes part. Kolio chutait les ailes repliées à une vitesse vertigineuse mais à n'importe quel vitesse nous serions bientôt rattraper par d'autres milices de la ville.

"Kolio, il suffit, atterris! Nous ne pouvons engagé un tel combat! Nous somme cernés de toutes façons et même si tu volait le plus vite possible d'autres dragons décollerait pour t'en empêcher. Nous allons leur parler. Il me semble que cette ville est Stenfek, la ville des Réprouvés."

"Mais je peux encore voler pendant des kilomètre Takias!"

"Je sais mais cela sera tout bonnement inutile Kolio, je t'en prie ne fais pas ta mauvaise tête et pose toi dans cette clairière."

Le dragon obéis à contre-coeur. Il ralentit peu à peu l'allure et finit par se poser sur l'herbe tendre dans un grondement sourd. Nous fûmes bientôt imités par les cinq autres dragons qui nous poursuivaient. J'époussetais ma cape et retirai la capuche qui cachait mon visage afin de ne pas paraître hostile. Descendant habilement du harnais du magnifique dragon noir je me présentais devant une dizaine d'hommes en uniforme dont quatre ou cinq semblait être les capitaines des dragons de par les médailles qu'ils portaient. Ils étaient tous plutôt jeunes et l'uniforme qu'ils portaient étaient légers, c'était en soi, un habit de tout les jours, à la seule différence qu'ils portaient tous le même. Trois de hommes, les plus costauds se jetèrent sur moi et tentèrent de me passer des fers aux bras, entreprise invraisemblable puisque Kolio rugit en crachant une immense langue de feu avant de dire:

"Je vous conseille de ne pas l'approcher de trop près, si vous ne voulez pas avoir trop chaud!"

Ils reculèrent mais le rugissement de Kolio avait fait échos aux autres dragons qui rugirent eux aussi en se plaçant devant leurs capitaines, d'un geste protecteur. Kolio les toisa du regard tandis que je m'approchais des hommes pour bien montrer que je n'étais pas une ennemie:

"Je vous demande pardon... mais... qu'avons nous fais pour être ainsi poursuivis par la milice de Stenfek! Il ne me semble pas que le peuple des Réprouvés soient en guerre!"

L'un des cinq capitaines avança vers moi et prit la parole:

"Non, en effet nous ne sommes pas en guerre. Mais il se trouve que par hasard, vous vous trouviez pile au dessus de l'auberge, hors nous sommes le premier lundi du mois et il est douze heure pile! Vous êtes en état d'arrestation pour avoir cambriolé à trois reprises l'auberge des quartiers pauvres de Stenfek! Et je puis vous assuré que vous n'êtes pas prête de sortir de prison! Vous ne savez pas combien de personne crèvent de faim tout les jours à cause de vous dans les bas fonds de la ville!"

Il me saisit le poignée et le tordit violemment. Instinctivement, celui ci s'enflamma devant la douleur éprouvée. L'officier retira sa main mais continua de me toisé du regard tandis que les dragons s'approchaient pour immobiliser Kolio qui crachait des flammes partout autour de lui en rugissant. Je répondis, indignée:

"Monsieur, vous faites un grave erreur et je ne comprend strictement rien à ce que vous me racontez là. Je ne suis encore jamais venu à Stenfek et j'ignore tout de cette ville comment aurais-je pu en cambrioler une auberge? C'était par pur hasard que je me suis retrouvé là au moment où ce vol aurait du se passer!"

"Par pur hasard, bien sûr! Vous expliquerez ça au Seigneur des Deux Rives qui saura vous châtier comme il se doit!"

Exaspéré par leurs lanières et par cet accueil des plus dérisoires je finis par lâcher excédée au plus haut point:

"Son altesse Astaroth'Milel? Ça tombe bien parce que c'est une de mes connaissances, c'est moi qui ai forgé son épée! Alors je vous en prie, menez moi jusqu'à lui! Je saurais ainsi lui décrire comment ses invités sont traités dans sa ville en particulier que ma race, qui n'est autre que celle des Elémentals n'est pas en conflit avec la votre!"

Le visage du capitaine pâlit quelques peu lorsqu'il entendit le nome de son roi. Mais il continua à nier:

"N'importe qui peut mentir en disant qu'il connaît Son Altesse. C'est pourquoi je vais prendre des mesures nécessaires afin de ...."

Il ne put achever sa phrase, un gamin arriva en courant auprès du capitaine en lui disant:

"M'sieur! L'auberge vient d'être de nouveau dévaliser, m'sieur! Et cette fois ils ont tués un Réprouvé qui s'interposait à eux et ils en ont pris un autre en otage!"

Le capitaine déglutit et je lui fis un sourire narquois en l'obligeant à lâcher mon poignet:

"Je suis i-nno-cente comme vous pouvez donc le constater!"

Et j'accentuais le dernier mot de la phrase. Deux dragons partirent en renfort pour faire le tour de la ville et un troisième ne tarda pas à les rejoindre. Le capitaine me lâcha à regret en maugréant et lorsqu'il me jeta un regard noir en montant sur son dragon, Kolio jeta un jet de flammes qui passa à travers mon corps pour effrayer l'autre dragon, qui faisait beaucoup moins le fier sans ses compagnons. Le gamin resta là pendant un moment à regarder Kolio avec des yeux qui pétillaient d'excitation. Lorsque je remontais sur le harnais de Kolio, prêt à s'envoler, le gamin interrompit:

"Madame attendez s'il vous plaît!"

Je me tournais vers lui et il reprit:

"Madame! Les gardes de la milice ne sont pas aussi puissant que vous et leurs dragons ne peuvent pas cracher de flammes! S'il vous plaît madame, vous voulez bien arrêter les brigands? Mon....mon père s'est fait prendre en otage ce matin....s'il vous plaît!"

Il avait les larmes aux yeux et je ne pouvais me résoudre à l'abandonner comme cela. Les enfants me faisaient toujours un effet attendrissant, tandis que j'avais déjà massacré des centaines de milliers de personnes, je me savais incapable d'abattre un enfant, ces derniers me rappelant trop mon frère. Je soupirais et descendit de selle. Je ne pouvais pas dire non. Kolio se transforma en lion et sous un "oh" émerveillé du petite garçon, saisit ce dernier par ses vêtements tout tâché -signe évident d'une pauvreté- et le hissa sur son dos. Le gamin s'agrippa à la crinière du fier félin tout heureux. Je montais derrière lui et intimais à l'enfant:

"Guide Kolio dans les rues, tu lui diras où aller pour rejoindre l'auberge. Là nous verrons ce que nous pourrons faire..."

Le gamin acquiesça et indiqua toutes les rues à Kolio. Nous arrivâmes devant l'auberge déserte et le petit garçon nous dit, encore tout tremblant:

"Ils reviennent toujours le soir pour vérifier qu'ils n'ont oubliés aucune pièce! Je suis désolé madame, mais je ne peux pas rester, s'ils me voient ici ils me tueront!"

Je lui fis signe de s'en aller et lui glissai quelques pièces dans la main il me remercia avant de dire:

"S'il vous plaît! Sauvez le..."

Puis il traversa les rues et partit en courant, les yeux baignés de larmes.

"Pauvre gamin" conclut Kolio

"En effet..."

Mais nous n'eûmes pas le loisir de bavasser plus longtemps, quelqu'un se trouvait derrière nous, me retournant, je remarquais que l'inconnu était dans l'ombre de la rue, m'empêchant de voir de quel genre de personne il s'agissait. Mes poings s'enflammèrent en même temps que la crinière de Kolio et je demandais d'une voix grave:

"Qui va là?"

Une jeune femme sortit de l'ombre de la rue. Elle était habillé d'une petite robe noir et blanche parsemé de dentelles. Elle avait des yeux d'un bleu clair mais profond à l'opposé des miens. De longs cheveux blonds encadrés par une frange au dessus de ses yeux. J'avais l'impression que nous étions deux extrêmes. Mes yeux étaient rouges sang, les siens étaient bleus de glace, mes cheveux était noirs et les siens blonds. Elle portait une robe de dentelles, j'étais dans ma tenue habituelle de guerrière qui n'en restait pas moins féminine mais j'avais un pantalon pas de robe. Et les armes que je portais laissait savoir que j'étais une guerrière. Bien sûr, il ne fallait jamais se fier aux apparences, et cette jeune fille savait se battre peut-être aussi bien que moi. La seule chose que nous avions en commun était notre peau blanche très pâle. Je ne savais pas si c'était normal pour elle étant donné que je ne connaissais pas sa race, mais pour moi on me l'avait toujours dit et je l'avais toujours su, une peau aussi blanche pour une Elémentale du feu était rare, mais cela faisait de moi quelqu'un qui n'était pas comme les autres ce que j'avais toujours été, alors ça ne me gênait pas plus que ça en fin de compte. Le jeune fille me regarda pendant que mes poings s'enflammait ainsi que Kolio derrière moi. Elle dit:

- Excusez-moi si je vous ai fais peur , vous semblez bien sur vos gardes , quelque chose vous préoccupe peut-être ... ?

Si quelque chose me préoccupe? Le faisait-elle exprès? Ne savait-elle donc pas les derniers évènements qui s'était produits dans la ville des Réprouvées. Cette réaction m'amena un élément de plus sur elle, elle ne venait pas souvent ici et elle n'était donc pas une Réprouvée. D'ailleurs, de par son apparence j'hésitais à dire si elle était une Vampire, Une Ombre ou bien peut être une Ange Déchue. Je savais en tout cas qu'elle n'était pas une Elémentale, je reconnaissais les personnes de ma race au premier coup d’œil. Elle plongea son regard de glace dans les flammes de mes yeux pendant un instant avant de reprendre d'une voix calme:

- Je suis à la recherche de trois brigands qui dévalisent cette auberge par intervalles régulières . Les auriez-vous vu ?

Ainsi elle était donc au courant. Peut-être quelqu'un l'avait il aperçu et lui aurait demandé, comme le petit garçon l'avait fait avec moi, de l'aider à trouver ces brigands et de les arrêter. Le soleil commençait à se coucher, d'ici une heure tout au plus il serait là. Je levais les yeux sans répondre pour regarder vers le ciel. Une partenaire me serait utile dans une quête comme celle là. Je n'avais que très peu d'informations sur les brigands, mis à part qu'ils étaient tous des Réprouvés, qui agissaient ainsi pour montrer leurs mécontentement face au souverain actuel Astaroth'Milel. Après, je ne savais pas exactement combien ils étaient, ni leurs forces magiques exactes. Peut-être n'était ce que des voyous de bas chemin mais je le pensais pas. Sinon les milices de Stenfek les aurait arrêter depuis bien longtemps, non. Il devait s'agir d'un gang particulier et qui avait une certaine ancienneté dans ces milieux. Je finis par rompre le silence en plantant de nouveau mon regard dans celui de la jeune femme blonde. Mes yeux se firent moins méfiant et retrouvèrent leurs teintes habituelles, un peu plus clair. Les flammes de mes mains s’éteignirent sans plus de cérémonie et je tendis une main amicale à la jeune femme.

"Takias Mirsaalak, Maître Elémental comme vous avez pu le constater! Vous êtes à la recherche des bandits qui sévissent dans cet auberge depuis quelques mois, je le suis moi aussi. C'est pourquoi je vous propose de faire équipe. Nous avons le même but et ce serait tout à fait stupide de rester seul pour combattre un gang qui eux sont plusieurs et sont unis comme les doigts de la main. Je n'ai que peu d'informations à leurs sujet, si ce n'est que ce sont des Réprouvées et qu'ils reviennent chaque soir dans l'auberge pour vérifier qu'ils n'y ont rien laissé. Ils tuent quiconque se dresse sur leurs chemins. Ou tout du moins ils essayent car ce ne sera pas la même affaire qu'avec nous!"

J'attendais sa réponse, je doutais qu'elle refuse, même une âme solitaire n'était pas assez stupide pour refuser une aide dans une telle quête surtout lorsque personne n'avait une idée précise de la forme de puissance que dégageait ce maudit gang. Je levais une nouvelle fois les yeux au ciel, le soleil n'avait pas encore totalement disparus et nous avions encore du temps pour, si elle acceptait, mettre en place un plan précis. Soudain, Kolio me poussa du bout du nez dans un grognement de mécontentement. Ah, oui, c'est vrai, j'avais oublié de présenter mon compagnon. Je repris de ma voix grave mais féminine:

"Ah, oui, veuillez m'excuser, j'ai oublié de vous présenter mon compagnon: voici Kolio!"

Le lion émit un petite rugissement de bienvenue et s'assit sur son arrière train avec un air de contentement adorable. Il était satisfait d'avoir été présenté à celle qui serait peut-être bientôt notre équipière, du moins je l'espérais. Car en plus de combattre ce satané gang, je ne voulais pas perdre du temps avec une rivale au risque de faire échouer la mission. Et je ne voulais pas non plus la laisser exercer cette quête toute seule, au risque de la gêner! J'avais bien trop de fierté pour arrêter comme cela, ce qui constituerait un magnifique échec, j'en avait bien peur!

Il me semblait que la jeune femme n'était pas contre le fait de faire équipe vu son sourire en coin. J'attendis sa réaction en caressant distraitement Kolio. Le lion était bien plus grand que moi et je ne pouvais atteindre sa tête de ma main, mais je lui caressais le poitrail et son ronronnement grave parvint à mes oreilles comme la plus douce de toutes les mélodies. La jeune femme m'observa encore quelques instants avant de répondre, visiblement amusé par mon caractère de feu qui correspondait étrangement à mon élément premier qui n'était autre que le feu lui même.

-
Enchantée , chère Takias ... Mon nom est Hanatsumi S. Sora , je suis une
Ombre . Et bien , j'accepte avec plaisir votre proposition . Nous
serons d'autant plus efficaces à deux contre ces bandits ! Puis-je en
attendant , vous offrir un verre ?

Elle me sourit en faisant une petite révérence de présentation. Je lui rendis son sourire, sa voix était claire et cristalline, contrairement à la mienne, grave et sonore, qui rappelait plus celle des stentor que des jeunes femmes. mais je 'en fichais, de toute façons, je n'étais pas là pour ça. La jeune Ombre, Sora donc, me proposait de boire un verre, pourquoi pas, oui? Cela nous permettrais aussi de voir un peu le milieu dans lequel nous allions opérer parce qu'il me semblait bien qu'elle ne s'y connaisse pas plus que moi. Mais nous étions deux, et comme on le disait, l'union fait la force. J'allais répondre affirmativement à son invitation mais je n'en eus guère le temps. Elle reprit de sa voix claire en m'entraînant par le bras:

- Mais viens donc ! Nous
serons bien plus à l'aise assises autour d'un verre pour parler , et
nous pourrons ainsi guetter nos brigands ... Au fait , tu m'autorises à
te tutoyer n'est ce pas ?

Je restais abasourdie par cette soudaine confiance et familiarité qu'elle prenait avec moi, non pas que ça me gêne, mais plutôt que quelques instants auparavant j'aurais juré qu'elle était timide et assez réservé, et que là c'était elle qui m'entraînait dans les méandres de l'auberge sous les regards méfiants et critiques des Réprouvés qui s'y trouvaient. Ainsi, même en dépit des attaques, l'auberge n'était pas vide? Intéressant....étrange même....Après plusieurs attaques et meurtres, ces hommes restaient ici à attendre que les brigands refassent surface....voilà qui était un bien grand mystère. Mais une chose à la fois, nous ne pouvions tout élucider comme cela! Il nous fallait prendre du temps et se concentrer sur le but premier de notre quête. D'ailleurs la jeune femme continua de m'entraîner par le bras sans que je ne dise rien, j'étais un peu perdue dans mes pensées en fin de compte, à vouloir comprendre trop de choses complexes à la fois, un affreux mal de tête me prit et je du laisser ces frénétiques pensées pour revenir moralement à ma partenaire, Sora donc. Elle nous avait d'ailleurs amener à une table au fond de la salle. Je regardais d'une vue d'ensemble la salle principale de l'auberge. Il n'y avait que des hommes, nous étions les seules femmes et ils n'avaient pas l'air bien commodes. Certains avaient cachés leurs ailes d'Anges et de Démons. D'autres les laissaient bien visible comme pour nous rappeler la menace qu'ils étaient censés représentés à notre égard. Certaines des ailes de Démons frémirent lorsque je regardais leurs porteurs, ce qui n'était pas, il fallait l'avouer un très bon signe. Un serveur s'approcha néanmoins, non sans quelques méfiances mais il demanda d'une voix qui se voulait menaçante:

- Que puis-je vous servir ? Notre plat du jour est le ...

Sora le coupa sans ménagement pour dire:

- Nous ne mangerons pas . Servez moi juste ... un petit cocktail !

Puis elle se tourna vers moi et me souris comme si nous étions des amis de tout les jours et que nous nous trouvions dans un petit café de la rue commerçante, ce qui était tout sauf le cas:

-Et toi , qu'est ce qui te ferait plaisir ?

Je lui rendis son sourire avec un peu moins d'enthousiasme mais surtout pour montrer à tout ceux qui nous regardaient -c'est à dire les trois quarts de l'auberge- que je ne craignais par leurs regards et leurs mépris à notre égard. Puis faisant mine de réfléchir, je dis de ma voix grave et vibrante, mais qui n'en restait pas moins féminine:

"Servez moi donc une bière bavaroise, je vous prie et..."*Que veux-tu Kolio?**De l'eau le suffira, on s'est fait assez remarqué pour ne pas demander une gamelle d'un litre de bière!*

Il n'avait pas tout à fait tort! Je repris donc:

"Et une gamelle d'eau pour mon compagnon s'il vous plaît."

Le lion était allongé à même le sol et même allongé sa tête était plus haute que moi. Oui, je sais, la bière, boisson très masculine mais je n'y pouvais rien, j'adorais les bières, encore plus que le vin lui même. C'était plus fort que moi. Lorsque je venais d'être transformé, je n'avais que huit ans et j'aidais la plupart du temps à la vaisselle dans des tavernes de la Rue Commerçante. On ne pouvait pas dire qu'elle étaient tout le temps bien fréquenté, mais par rapport à celles de Megido, c'était des palaces de luxe! C'était de là qu'était venue mon goût pour la bière....et pour les paris. Mais je laissais là ces souvenirs, me concentrant de nouveau sur la jeune femme en face de moi. Le serveur n'avait pas bronché et était partit chercher mes commandes. Les discussions qui s'étaient estompés à notre arrivée reprirent petit à petit mais avec des murmures et je n'avais pas besoin de les entendre pour savoir que l'on parlait de nous. Néanmoins je restais calme et fier, mon léger sourire imprimé sur mon visage et j'attendis que les discussions reprennent avec un peu plus d'entrain avant de parler de façon à ce que je dise ne soit pas entendu. Cela pourrait nuire à notre plan...qui allait bientôt se faire! Une fois que les Réprouvés se remirent à bavasser en nous jetant de temps en temps quelques regards en coin, je plongeais mon regard de braise dans ceux de glace de Sora et dit:

"Merci pour la boisson, et oui tu peux me tutoyer sans problèmes et j'en déduis donc que cela ne te gêne pas non plus que je le fasse avec toi. Je ne sais pas exactement vers quelle heure ils devraient revenir mais à mon avis ils ne vont pas attendre la monté de la lune non plus, il n'y aurait pas assez de personnes ici..."

Je n'avais pas besoin de mettre un sujet particulier, le "ils" suffisait. Elle était assez intelligente pour comprendre de qu'il s'agissait! Bientôt le serveur revint avec une grosse chope de bière mousseuse et un long verre fin remplie d'un cocktail fruité. Il déposa le verre devant Sora et la chope devant moi. Puis un autre serveur vint déposer la lourde gamelle métallique devant Kolio, remplie d'eau. Je le remerciais d'un geste afin de pouvoir continuer notre conversation, seulement il resta poche de nous, comme s'il attendait quelque chose. Je savais bien qu'il attendait le paiement, mais pour ma part, dans toutes les tavernes où j'étais déjà allé attendait qu'on ait fini de boire le verre avant de réclamer l'argent. Il en était autrement ici visiblement. Je levais les yeux au ciel et déposais sur la table une pièce d'or en maugréant:

"Gardez la monnaie!"

L'homme ne se fit pas prier et repartit avec la pièce d'or. J'avais assez d'argent pour me permettre d'en donner un peu plus que prévu, la vente de mes armes me rapportait énormément et j'avais de quoi faire construire un palais, sauf que cela ne m'intéressais guère. Je demandais ensuite à Sora:

"As-tu d'autres informations à leurs sujets? Ce que j'ai est moi même bien insuffisant et..."

Je n'eus pas le loisir de finir ma phrase un gars arriva en courant:

"Ils sont là, ils arrivent, préparez vous!"

Je ne compris pas tout de suite jusqu'à ce que j'aperçoive des gardes de la milice cachés à plusieurs endroits de la taverne. Ils comptaient vraisemblablement attaqué les brigands une fois que ceux ci seraient arrivés. C'était donc pour ça que tout le monde nous regardait avec autant d'intensité, ils devaient avoir peur que nous gâchions leurs plans. Je n'avais pas besoin d'indiqué la situations présente à la camarade, elle l'avait très bien compris certainement. Sauf que les brigands n'étaient pas aussi stupides que ça. Ils rentrèrent dans l'auberge en faisant claqué la porte, tous habillé de noir cependant leurs veste de cuir portaient deux trous dans leurs dos, laissant apercevoir leurs deux ailes, une Bénéfique, blanche avec des plumes, l'autre Maléfique, noir et rouge, membraneuse et reptilienne. A peine fussent-il entrés que trois d'entre eux se jetèrent dans la mêlée et commencèrent à les pousser en leur disant de sortir, ce qu'ils firent sans se faire prier. Ils ne restaient bientôt que quelques personnes et c'est ce moment que choisirent les miliciens de Stenfek pour agir. Le combat était acharné mais trop inégale. Les bandits arrivaient de partout et les sabres s'entrechoquaient sans jamais les toucher. En revanche les faux des voyous avaient déjà pris de nombreuses vies et ils ne restaient bientôt plus personne à part le gérant et nous. La table que Sora avait choisie était tout au fond, dans l'ombre, si bien que nous avions pu rester caché jusque là, mais plus pour très longtemps...M'approchant distinctement de la jeune Ombre je lui demandais:

"On reste cachés et on les suit ou on agit maintenant?"

Je ne voulais pas agir sans qu'on se sois mise d'accord auparavant. La queue de Kolio fouettait dangereusement l'air et il avait plaqué sa tête sur le sol et était dissimilé par les tables.

*Takias, ils prennent le coffre....*

La voix de Kolio résonna dans ma tête....il fallait faire quelque chose!

Sora me souffla doucement à l'oreille:

- Une petite seconde encore ...

Je ne dis rien mais je n'étais pas d'accord. Dans une petite seconde il repartait avec le coffre sans que nous n'ayons rien pu faire et je ne voulais pas me dire que j'avais laissé une nouvelle fois faire ce genre de chose dans une auberge. Kolio était tout aussi impatient que moi:

*Ils vont partir Takias....Il faut y aller!**Pas sans l'accord de Sora, nous n'attaquerons que si nous somme toutes deux d'accord!*
*Et en attendant ils se barrent avec le coffre sans que nous ne fassions rien?!?*

Je savais qu'il avait raison et pourtant je ne voulais pas agir sans avoir le consentement de Sora. Non pas que je n'avais pas confiance en moi et qu'il me fallait l'avis de quelqu'un d'autre pour savoir vraiment ce que je voulais mais tout simplement je m'étais engagé en équipière auprès de Sora et dans une équipe on ne fait pas ce que l'on veut quand on le veut. Il fallait en discuter au préalable, même si dans ce genre de situation, c'était un peu compliqué. La queue de Kolio battait furieusement l'air. D'ici peu, il n'allait plus m'écouter et attaquer je ne le connaissais que trop bien. Mais heureusement Sora finit par donner le départ. Elle me murmura à l'oreille:

- Maintenant !

Aussitôt dit aussitôt fait. La jeune Ombre envoya son sabre comme un couteau se ficher juste au dessus de la tête du Réprouvé qui portait le coffre, ce dernier se retourna et nous aperçus, cela allait enfin pouvoir commencer. Je criais:

"Kolio! L'entrée!"

Inutile d'en dire plus, le lion se jeta en travers du passage qui menait jusqu'à la porte de sortie, seule issue de secours. Ainsi debout de toute sa hauteur, sa tête n'était pas loin de toucher le plafond et il était encore plus impressionnant avec sa crinière qui brûlait derrière lui. Il poussa un rugissement sonore et se mis en position de combat les babines retroussées, empêchant ainsi les brigands de s'enfuir chercher de l'aide. D'un coup de griffe, le lion arracha le sabre de l'ombre fiché dans la porte et le lui lança. Puis il envoya valser trois ennemis d'un coup de patte meurtriers. Je dégainais la Fureur Ardent avec assurance et m'élançais sur le premier adversaire. Sa faux menaçait de me transpercer à chaque fois mais mon épée avait la particularité de s'allonger pour parcourir la distance qui me séparait de mon adversaire, l'empêchant ainsi le corps à corps et donc l'utilisation de son arme diabolique. Je bloquais les attaques avec expérience et à la moindre faute de sa part envoyais une boule de feu lui brûler une partie de son corps. Je continuais ainsi jusqu'à ce que le pauvre Réprouvé ne put tenir debout et s'affala de tout son corps sur le sol, les mains brûlé. Je le laissais dans ce triste état, n'ayant guère le temps de l'achever car deux autres brigand arrivaient sur moi. Je me tournais vers Sora pour voir comment elle se débrouillait avant de me concentrer de nouveau sur mes adversaires.

Spoiler:

HRP:

L'homme au coffret se retourna sans une once de crainte sur le visage. Il paraissait tellement sûr de lui. Grave erreur de sa part. Il nous regarda avant de dire:

- Tiens , nous avons deux nouvelles clientes ce soi ... Un peu d'amusement ne nous fera pas de mal ... Combien ?

Sora pouffa de rire, pour ma part je laissais un petit sourire venir remonter les jointures de mes lèvres pulpeuses. Combien? Non mais c'était une blague! Nous prenait-il donc pour des filles de joies? De vulgaires catins qui se baladent avec un lion, et armées jusqu'aux dents? Il se fiaient aux apparences, tant mieux pour nous! Le rire cristallin de la jeune femme brisa le silence gêné qui régnait dans la salle. Mes yeux de feu se posèrent sur sa faux. Elle répondit d'un ton amusé:

Huhuhu ,
pour se servir de moi ainsi , le prix à payer est fort , et encore ...
Mais bien , si tu tiens à payer , voici ma proposition ou ma sentence ,
devrais-je plutôt dire ...

- La Mort .

Je souris et fit mine de m'écarter afin de lui laisser cet adversaire et de me concentrer moi même sur un autre. Elle eut tôt fait de dégainer sa faux et, après quelques moulinets gracieux, se prépara à l'assaut. Je rangeai mon épée dans mon dos et me dégourdis les mains et les doigts. M'éloignant un peu de Sora et de son adversaire, deux hommes s'approchèrent de moi avec un sourire pervers sur le visage. Je ne préférais même pas imaginer les occupations de leurs pensés dégoûtantes. L'un barra du bras la route à son congénère:

"Laisse la moi. Si elle est pas trop amochée tu pourras t'en occuper lorsque je m'en lasserais!"

Il me dévisagea avec un sourire en laissant son regard vaquer lentement sur mon décolleté. L'autre s'écarta visiblement sous-gradé par rapport au Réprouvé aux cheveux rouges. Celui ci s'approcha de moi sans même poser une main sur son arme. Je haussais un sourcil en voyant qu'il n'était pas du tout en position d'attaque. Il était vraiment persuadé que je me rendrais à ses pieds et implorerait des faveurs pour ne pas me faire tuer? Rien que cette pensée me donna envie de vomir. Kolio se battait au fond de la taverne, encerclé par une dizaine d'homme. De quoi tenir le lion suffisamment à l'écart pour qu'il n'intervienne pas dans le "combat" qui allait se jouer entre moi et le Réprouvé aux cheveux rouges. Il s'approcha doucement en essayant d'émettre un contact physique avec moi je m'écartais vivement le repoussais avec force. Il émit un rire sarcastique:

"Allons, ne joue pas à la rebelle. Les rebelles sont traités bien méchamment chez nous!"

J'évitais une nouvelle fois sa main qui tentais de se poser sur ma hanche et répondit avec la même voix stupide:

"Vraiment? Et dans votre société des Réprouvés. Sa Seigneurie Astaroth'Milel ne vous considère-t-il pas comme de vulgaires rebelles...ce que vous êtes au fond!"

Il grimaça et cette fois cessa les caresses pour m'empoigner le bras avec force et m'attirer jusqu'à lui. Je sentis le contact chaud de son torse qu'il pressait contre ma poitrine sans pour autant arrêter de me tordre le bras avec violence. Je ne voulais pas encore dévoiler mon jeu de force. Il me fallait lui sous-titré des informations.

"Tu paieras cette offense crois moi..."

Il me siffla cette phrase à l'oreille en saisissant de sa main libre mes cheveux. Il me tordit le poignet avec plus de hargne et je laissais échapper un gémissement quelques peu exagéré. Je n'avais qu'une envie, c'était de le massacrer sur le champ et de carboniser son corps jusqu'à qu'il ne reste que des cendres. Mais j'avais un objectif. Je voulais venger le père du petit garçon. Je voulais savoir qui l'avait tué et alors je ne le tuerais pas. Je le torturerais jusqu'à sa mort. Et pour cela il me fallait jouer avec lui sans montrer ma véritable force. Je voulais faire payer à celui qui avait fait ça mais pour le savoir je n'avais pas le choix. Mon regard croisa celui de Sora. Mince, si elle croyait que j'étais en mauvaise passe et qu'elle intervenait, cela ficherait tout en l'air! Je lui jetais un regard qui se voulait rassurant et fit un signe de tête léger de négation. En espérant qu'elle m'ait compris et qu'elle ne s'interpose pas. Je devais faire un bien piètre tableau collée à ce Réprouvé mais je m'en fichais. Lorsque j'avais un but, j'étais prête à tout pour l'atteindre! Vraiment tout!

Le commencement de la fin

Comment s'en sortais Takias ? Bonne question … Je n'allais pas prendre la peine de vérifier si le boulot qu'on lui avait confié était bien fait , et sans bavures , je préférais accomplir le mien plutôt . Je regardais encore les trois hommes face à moi , imperturbables qui me dévisageaient de la tête aux pieds . Un regard qui voulait rien dire de bon … Mais pas seulement du fait qu'ils avaient l'ambition et le devoir de m'exterminer mais aussi le fait qu'ils semblaient vouloir s'amuser avec moi un peu avant ou plus directement avec mon frêle petit corps . Sur ce coup-là , ils pouvaient mourir plutôt que de me toucher , j'étais pas du genre à me laisser attraper par n'importe qui . Le mec aux cheveux rouges semblait avoir des quelques capacités incroyables dans son revers de manche et il ne tarda pas à dégainer . S'approchant de la première table au plus près de lui -dans un bois épais et lourd , impossible à supporter- , il la prit de chaque côté par chacune de ses mains et la souleva au-dessus de lui , me dévisageant et démontrant certainement que ce projectile m'était destiné . Je sentis mon visage pâlir quelques instants mais redevenir tout de suite de marbre , prête à recevoir la sauce , stable surs ses jambes , en position de défense , prête à l'offensive . D'un geste brusque et vif , il lança l'énorme meuble que j'esquivais facilement avant qu'il ne parte s'écraser dans un horrible fracas contre le mur du fond de l'auberge . Il est taré ma parole ! Certes , j'étais quelqu'un de plutôt résistant mais quitte à me prendre des chaises et des tables en bois dans la figure , faut pas exagérer non plus … Plus qu'une solution . Je fusionnai à nouveau en ombre , glissant sur le sol en leur direction , passant sous les meubles pour ne point me faire repérer . Arrivant à leur hauteur , je me glissai derrière eux avant de reprendre forme humaine , donnant un violent coup de sabre en direction du coup du gars aux cheveux rouges . Je devins de glace quand je vis sa main bloqué ma lame avec une rapidité et une force tout bonnement incroyable . Une légère coupure mais il tenait ma lame d'une main , ne tremblant même pas , stabilisant parfaitement l'ensemble . Réflexe rapide : je balançai ma jambe pour lui administrer une magnifique béquille qu'il ne prévu pas , et tomba lourdement au sol . Ni une ni deux , j'abattai ma faux sur sa nuque , ne prenant pas la peine de regarder la victime . D'une part , parce que même les grands psychopathes n'aiment pas forcément regarder la fin de leurs adversaires , même si elle est bien sanglante pis de deux , fallait que je surveille les deux autres avant qu'ils ne me sautent à leur tour dessus . Il était bien sûr un peu tard car alors que j'enlevais ma lame rouge sang maintenant , de sa chair , une forte pression vint à mon bras , et je me sentis déraper royalement . En voilà un autre qui misait sur la superforce … Tiens donc … En quelques secondes , il me propulsa à l'autre bout de la pièce , balayant quelques chaises sur mon passage puis arrêtant ma course dans le mur . Je vis assez vite la vue que j'avais sur eux se troubler , alors qu'un tabouret s'apprêtait à s'écraser dans ma figure . Heureusement , j'avais assez de réflexes pour me fondre encore dans l'obscurité , disparaissant à nouveau , faisant surface derrière eux , encore une fois . Quitte ou double . Lui aussi dotée de la rapidité ET de la superforce , fit directement volte-face , tentant de m'asséner un coup d'épée directement en pleine face . Par réflexe -certainement après les voir vu faire de même- , je lançai mes paumes de mains jointes contre la lame pour l'arrêter et ne fus-je pas agréablement surprise de voir que ça marchait ! Bien que ça m'avait entaillé royalement les deux mains … Bloquée , je ne pouvais lâcher prise au risque de me prendre ce violent coup … Mes mains ainsi jointes , hum … J'en faisais appel aux ténèbres du lieu , qui vinrent en longs filets autour de moi , avant que quelque-uns de ses fils viennent s'accrocher à sa lame , à son poignet , à ses chevilles , le même sort opérant sur le compagnon . Je repoussai d'un coup sec les lames , alors que tout les filets d'ombres tiraient eux aussi vivement , l'épéiste lâcha la prise de son arme , stabilisé comme son ami de tous ses membres , prisonnier de ces cordes d'obscurité . Ils se débattaient et ça n'allait pas tarder à céder . Je faisais vite , ramassant sa propre épée , lui plantant en plein ventre , avant de le laisser s'étaler au sol inerte . Mais tourner le dos au dernier mec aux cheveux violets fut une grave erreur . Il passa la lame de son couteau sous mon cou , me tenant par les cheveux contre lui , entaillant déjà légèrement ma peau . Pas une grande douleur mais je voulais pas plus de traces que j'en avais déjà dans cette nuque à la noix donc stop , arrêt net . J'attrapai son bras droit de ma main droite , levant tant bien que mal le couteau , l'écartant de ma gorge et donnai un violent coup en arrière . Dans le vide pour ce qui était du couteau , dans le bide pour ce qui était de son coude . Je profitais d'un instant de répit , pour me tourner , lui donnant un violent coup de pied puis un coup de poing , avant d'attraper sa tête et de la rompre sur mon genou . Il s'étala à côté de ses compatriotes alors que je sautillais en me tenant la jambe . C'est qu'il avait la tête dure ce brigand-là ! Mais il était H.S pour un bout de temps . Je me penchais pour attraper la caisse , et la reposais sur le comptoir avant de m'asseoir sur une table encore debout , attendant le résultat du côté de Takias .

Je descendis l'escalier d'un pas las, essuyant mon épée tâchée de sang sur un chiffon trouvé sur le sol. Certainement avait-il été abandonné par l'un des serveurs du restaurant parmi la pagaille causée. Je le laissais retomber sur le sol, trempé d'un sang impur. Celui du général de la résistance. Je suis sure qu'Astaroth apprécierait ce petit ménage que nous avions fait, Sora et moi. D'ailleurs, comment s'en sortait l'ombre? Elle avait peut-être achevé de jouer elle aussi? Je fis quelques mouvements de poignets afin de calmer les quelques douleurs de muscles qui tiraillaient mon corps. Je n'avais aucune plaie ouverte et aucun endroit qui saignait, seulement la fatigue se ressentait mes membres étaient endoloris et ma tête me semblait extrêmement lourde.

Il avait été coriace, il fallait le reconnaître. Mais maintenant, c'était terminé, je n'avais plus besoin de me battre vu que Sora avait certainement terminé ce qu'elle avait à faire. J'ouvris brusquement la porte pour apercevoir ce qui se passait au rez-de chaussé avec Sora. J'aperçus la jeune femme qui saisit la caisse d'argent et la posa sur le comptoir, là où avait été sa place initiale. Puis elle s'assit sur une des rares tables qui tenait encore debout. J'arrivais vers elle avec un sourire. Je rengainais ma rapière et me dirigeais vers le comptoir en disant:

"Je vois que tu en as fini toi aussi! On fait une bonne équipe...Enfin, une équipe, séparée qui consiste à séparer les adversaires pour mieux les tuer si on peut dire..."

Je passais derrière le comptoir en cherchant quelques bouteilles. J'aperçus une bouteille de bière mais étrangement elle ne m'attirais pas en revanche une bouteille d'alcool fort semblait m'appeler. Je me sentais épuisé, sans même réfléchir je la saisis et m'assis sur le comptoir. Je passais mes jambes de l'autre côté du meuble et regardais Sora avec une certaine satisfaction avant de boire une grande gorgée de la bouteille. Je la reposais sur le comptoir avec un soupir de bonheur. Je regardais de nouveau Sora et lui tendis la bouteille avec un sourire:

"Tiens...Je n'en peux plus...Il m'a bien fatigué! Je ne le croyais pas aussi coriace je dois dire! Bon et voilà, Stenfek est en paix maintenant!"

Je regardais la pièce en soupirant de nouveau. Je roulais des épaules en constatant non sans quelques regrets le bleu qui ornait mon épaule gauche. Décidément, j'en garderais quand même quelques séquelles! Je balayais de nouveau la pièce du regard et aperçus Kolio qui revins vers moi. Il se blottit contre mon dos et je le caressais de la main. Sa somptueuse crinière avait gardé toute sa beauté et je l'entendis ronronner doucement.