Un matin peu commun.

Enfin, je pus me faufiler jusqu'à mon sac l'ouvrant avec des mains impatientes. A l'intérieur, l'oeuf était déjà bien brisé et une tête toute visqueuse en sortait. Délicatement, je tendis les mains pour attraper la créature et la voir de plus près. C'était un tout petit cheval aillé au pelage dorée, enfin, c'est que j'en déduisait. Pour le moment, il était recouvert d'un liquide collant et son duvet apparaissait d'avantage jaunâtre. Le petit être se mouvait avec difficulté et il semblait avoir du mal à respirer à cause du liquide. Je fis alors en sorte de le nettoyer au mieux avec la fourrure qui était encore dans mon sac. J'étais en totale extase devant ce petit bébé et mon visage souriait, émerveillé. J'adorais les animaux et j'avais toujours rêvé d'en avoir un sans vraiment en avoir l'occasion. Enfin, mon rêve se réalisait, et c'était le moment idéal.

Une fois le petit animal propre, j'attrapa des restes de nourriture pour lui donner. Celui-ci les avala goulument juste avant de venir se blottir contre moi. J'en fus très surpris. En voilà encore un qui aimait les câlins. J'étais encore tout nu et je pouvais sentir l'extrême chaleur qui se dégageais de se petit corps. Un peu plus et il me brûlerait la peau. C'est alors que je me demanda de quel espèce pouvait il bien s'agir. Peut être était il extrêmement rare, voir unique. Dans tous les cas, il était magnifique. Puis une question m'apparut en tête. Était-ce un mâle ou une femelle. Je le manipula alors délicatement entre mes mains découvrant avec amusement que c'était une fille. Une fille dans notre appartement où il n'y avait que des hommes ne serait pas de trop. Tandis qu'elle se lovait encore un peu plus contre moi, je posa ma main sur elle pour la caresser. Elle était entre mes jambes et elle cherchait sûrement la chaleur. Il faut dire qu'elle avait passé énormément de temps emmitouflé dans une chaude fourrure et elle devait vraiment être déboussolé à l'air libre. Quelques minutes s'écoulèrent ainsi où je la regardais s'endormir sur moi, je l'observa sous toutes ses coutures. J'étais vraiment impressionné qu'un cheval aillé puisse être aussi petit et je me demanda si un jour, elle aurait une taille normal.

Finalement, je reporta mon attention sur Shizuo qui avait la tête dans l'oreilé. Certain aurait put croire qu'il dormait, cependant, je l'avais trop souvent regarder dormir pour le croire. Sa respiration irrégulière le trahissait. Je décida alors de le rejoindre sur le lit, tout en portant le petit être dans mes bras. Je m'assis près de lui, me collant à lui le plus possible et je déposa une main dans ses cheveux pour le caresser.

« Excuse moi de t'avoir réveillé comme ça, mais elle était coincée dans mon sac »

J'avais envie de lui faire remarquer qu'elle était né à ce moment là, comme si elle attendait depuis tout ce temps que notre amour soit totalement prouvé, mais j'étais sûr qu'il le prendrait mal, alors j'eu l'idée de faire une sorte de sous entendu pour lui montrer que ce petit animal était tout autant à moi que à lui.

« Il faut lui trouver un prénom, tu aurais une idée? »

Je le caressais toujours tendrement, essayant de me faire pardonner de se réveille brutal.

Les chats font pas des chiens.

Je voyais bien que Shizuo n'était pas vraiment réjouis de cette nouvelle venu, je ne savais pas vraiment pourquoi même si cela ne m'étonnais pas vraiment. Pourtant, il fit quelque chose qu'il n'avait jamais fait. Il se pencha sur moi pour m'embrasser le front. Il faisait des efforts pour être gentil alors qu'il avait été mal réveillé et rien ne pouvais me faire plus plaisir. J'étais vraiment touché et je le offrit un sourire de mon visage habituellement impassible. Il me dit ensuite que c'était à moi de trouver le prénom. J'étais légèrement déçu, mais après tout, il avait plutôt raison, c'était moi qui avait pris si soin de l'oeuf pendant tout ce temps.

Je n'eus pas vraiment le temps de réfléchir à un prénom, qu'il approcha sa main de la créature pour venir la caresser. Cependant, ce n'était pas l'avis de la petite qui s'empressa de le mordre. Je posa alors rapidement ma main sur sa tête pour la calmer en lui lançant un regard noir, ainsi qu'à Shizuo qui voulait se venger. Encore une fois, j'étais déçu. S'ils ne s'entendaient pas, la cohabitation ne risquerait pas d'être une partie de plaisir. Et je me demandais bien pourquoi est-ce qu'elle l'avait mordu alors qu'avec moi elle était si douce. C'était sûrement parce que j'avais pris soin d'elle, mais tout de même, il n'avait rien fait de mal. Je me pencha alors d'avantage sur elle pour la calmer et bien vite, elle somnola de nouveau. Shizuo quant à lui, s'était levé avec fureur et il commença à se doucher.

« Qu'il aille au diable tout fichu animal avec son sale caractère ! »

Je me mis à rire discrètement à sa remarque. C'était lui tout crâché. Finalement, c'était sûrement parce qu'ils se ressemblaient trop pour pouvoir s'entendre. Un sale caractère? Il parlait pour lui. Tout cela m'amusait et de toute façon, rien ne pouvais m'affecter, j'étais bien trop heureux. Certes, il était de mauvaise humeur, mais au moins, il était fidèle à lui même et j'avais pris l'habitude. Ses sautes d'humeur ne me faisaient plus vraiment peur et je les aimais. Je le regarda se laver, redécouvrant avec les yeux chaque pacerelles de son corps. Il était si beau que j'en avais des frissons.

Quand il sortit de la douche, je songea que je devais faire de même. J'avais encore mon ventre souiller de ma semence, mais la petite créature dormait dans mes bras et je ne voulais pas la réveiller. Je réfléchissais alors à un prénom à lui donner. Nina. Je trouvais que cela lui allait plutôt bien. Deux syllabes qui se ressemblaient et en même temps qui s'opposait. Une sorte de lien entre moi et Shizuo. Oui, Nina cela lui allait parfaitement et je trouvais la prononciation plutôt simple et jolie à la fois.

C'est quand il mit ses sabres autours de sa cinture, que je compris qu'il partait. J'étais encore un peu déçu, même si mon visage n'en montrait rien. J'aurais voulu qu'il reste un peu plus près de moi, mais je savais qu'il avait besoin de s'éloigner, de réfléchir seul à ce qu'il venait de se passer je devais le laisser. Shizuo avait besoin de sa solitude, de prendre du recul, comme moi j'en avais besoin aussi.

« Je suppose que tu pense que j'ai mérité cette haine ... »

Je releva brusquement la tête et un sourire discret se dessina sur mes lèvres. En fin de comptes, je déposa délicatement la nouvelle venu sur le lit et je me leva pour me placer en face de lui, plongeant mon regard dans le siens comme pour le défier. Est-ce qu'il le méritait? Je n'aurais sûrement pas tournée les choses dans ce sens là, mais peut être que c'était le cas. Or Shizuo était comme ça, il fallait le prendre comme il était et c'est ce que je faisais. La petite apprendrait à l'apprécier et à l'aimer, s'ils faisaient l'effort et j'y veillerais au grain. J'avais un petit sourire ce qui était rare chez moi, prouvant combien j'étais tout de même heureux avec toutes ses petites déceptions. Je posa délicatement ma main sur sa nuque pour venir cueillir ses lèvres. Le baiser était court mais il montrait combien ce que je pensais de lui n'avait rien de négatif.

« C'est sûrement toi qui le pense plus que moi on dirait. De toute façon, je suis sûr que vous allez finir par bien vous entendre... »

Ma bouche vint sceller de nouveau la sienne comme pour lui prouver qu'on ne pouvais faire autrement que de l'aimer quand on commençait à bien le connaître.

« Je pense que je vais l'appeler Nina, tu aimes? »

Je retira alors ma main de sa nuque pour me diriger vers le seau d'eau pour me laver. Je n'attendais pas particulièrement de réponse de sa part, sachant que de toute façon son avis serait assez négatif ou alors, il n'avait sûrement pas d'avis du tout. J'étais incroyablement serein et je sentais que ce séjour sur la bateau serait un grand moment de détente.