Kyra Lemingway ~ Déchu ~ Niveau III ~ ◈ Parchemins usagés : 4875 ◈ YinYanisé(e) le : 22/03/2016◈ Activité : Tenancière (rang I) ; Négociatrice (rang I) ; Reine du monde des contes à mi-temps
Quitter les lieux s'était être avéré plus compliqué que je ne l'avais envisagé en décidant de partir. J'avais supposé que traverser la salle de bal serait plus simple, car plus rapide. Pari raté, encore. J'avais omis le monde dans mon calcul. Zigzaguer entre eux en évitant la collision m'avait demandé une concentration des dieux. Ce fut quand même une plus ou moins réussite ! J'étais tout de même plutôt soulagée une fois l'extérieur atteint. L'air frais était vivifiant, particulièrement ce soir. Si j'avais été de mauvaise foi, j'aurais mis cela sur le compte du climat de la région. Je ne comptais pas m'attarder pour autant, ne pensant à présent plus qu'à mon lit. « Vehadi. Viens on rentre. » fis-je au Simurgh allongé plus loin. La panique — et un peu de colère contre moi — m'envahi quand j'ouvris les yeux sur un plafond joliment orné de moulure. Je me redressai rapidement — mauvaise idée, le monde se remettant à tanguer dangereusement — dans le canapé. La bouche pâteuse et l'esprit encore à moitié endormie, je pus tout de même prendre conscience qu'il y avait un problème. Ce salon était bien grand. Richement décoré aussi. Je réfléchis pour trouver une explication. « Sauvanne ? » appelai-je, supposant d'abord avoir rejoint le monde de Meli, bien plus accessible qu'Avalon depuis le château du Vicomte. La capitale me paraissait si loin. Je me refis le déroulé de la soirée en attendant l'arrivée de la Fæ. Il y avait eu ce concours avec Alaster — j'ai vraiment été conne d'avoir lancé l'idée du jeu à boire. J'avais ensuite quitté le manoir avant que mon estomac me lâche. J'étais montée sur Vehadi et... Trou noir. J'étais incapable de me rappeler la suite. Le vide sidéral. « Bonjour. Enfin, bonsoir je veux dire. » saluai-je en découvrant une silhouette dans l'encadrement de la porte. Ce n'était pas Sauvanne. « Vous trouverez peut-être ça bizarre, mais ... Où je suis ? ». La seule information que j'avais, considérant son physique, c'est qu'elle était jeune. Peut-être une Magicienne aussi, à voir son accoutrement. Le mien était d'ailleurs bien serré. « Ah. ». Oui. Bien sûr. J'avais perdu le contrôle de ma magie et n'avais plus le corps adolescent d'Adolestine. La robe m'était devenue bien trop cintrée. Dans mon inconscience, j'avais tout de même pris le temps de desserrer les lacets de ma robe pour éviter de m'étouffer. Quant à mes chaussures... Je m'en étais débarrassé, pour la même raison j'imagine, mais où ? Pas dans cette pièce en tout cas. Honorer Tharja pouvait être amusant. Les conséquences étaient vraiment violentes par contre lorsque l'on y mettait du sien. « Je suis désolée hein. Je voulais rentrer chez moi. J'ai dû me planter de routes. ». Et de maison aussi, accessoirement.
« Alors ? » Ludwine avait déposé son livre sur ses genoux et venait de finir de boire dans la flasque argentée. Plus tôt, elle avait été alertée par les murmures du personnel. Plus forts que d'habitude, ils différaient de leurs habituels bavardages en effectuant leurs tâches nocturnes. Percevant cette dysharmonie dans la demeure, la jeune femme avait appelé Orvale pour en savoir plus avant de se déplacer elle-même. « Une femme montée sur une étrange monture a pénétré le domaine. Elle est visiblement ivre et, au vu de ses vêtements, a dû s'égarer en revenant d'une soirée. » « Je vois. Eh bien qu'attendez-vous, faites-la entrer avant qu'elle ne prenne froid dehors. Installez-la dans le salon. J'arrive dans une seconde. Ah, et dites à quelqu'un d'aller vérifier que les chevaux ne sont pas trop effrayés par cette monture. » Elle se munit d'un mouchoir et se tamponna la bouche pour éradiquer d'éventuelles gouttes de sang. Elle avait en horreur l'idée d'un jour apparaître le menton luisant en public. Rapidement, elle vérifia qu'aucune tâche ne venait souiller sa robe puis se leva pour descendre au salon.
Avec curiosité, Ludwine pénétra dans le salon et scruta la pièce à la recherche de l'invitée surprise. Celle-ci promenait des yeux papillonnants autour d'elle. « Bonsoir. » Elle pivota vers sa domestique. « Tu veux bien allumer plus de bougies ? Et apporter un verre d'eau aussi. Merci. » Alors que la jeune fille s'exécutait, Ludwine alla se placer dans un fauteuil, assez éloigné de l'inconnue de crainte qu'un accident survienne. Roseline l'avait rassurée en lui disant que si elle se nourrissait régulièrement, il y aurait moins de chance qu'elle attaque autrui mais Ludwine n'avait pas entièrement confiance en cette théorie.
« Vous êtes au château de mes parents. Le Comte Macarius Rhoswen est mon père. Vous les rencontrerez peut-être au petit matin si vous restez déjeuner. Je m'appelle Ludwine. Et vous ? » Tout en parlant, la Vampire observait son interlocutrice, et ses curieux vêtements. Orvale revint et déposa sur la table basse un plateau avec un verre et une cruche. Après avoir rempli le verre, elle échangea un regard avec Ludwine et recula de quelques pas.
« Vous étiez au bal du Vicomte Halloy ? » déduisit-elle. Le calendrier évènementiel ne lui était pas inconnu. Déjà peu friande par le passé de ces festivités, elle les fuyait désormais avec d'autant plus d'ardeur qu'elle craignait de vouloir vider de leur sang les invités. Soudainement, elle tourna la tête sur le côté. Ses sourcils se froncèrent. « Orvale, va leur dire de parler moins fort. Ils vont finir par réveiller tout le château. » La jeune fille cilla de surprise. « Je... Qui ça ? » Ludwine évacua sa réponse d'un geste ennuyé de la main. « Là, à côté ! Ils n'ont donc pas de travail à faire au lieu de rire ? » Le doute imprégnait les traits de la jeune fille. Elle parut peser le pour et le contre. « Je vais regarder. » décida-t-elle finalement en quittant le salon, et se demandant à quel moment elle était devenue sourde.
Message I | 527 mots
Kyra Lemingway ~ Déchu ~ Niveau III ~ ◈ Parchemins usagés : 4875 ◈ YinYanisé(e) le : 22/03/2016◈ Activité : Tenancière (rang I) ; Négociatrice (rang I) ; Reine du monde des contes à mi-temps
Je tournai le visage vers l'extérieur à la mention de son nom. En effet, des vignes s'étendaient par-delà la fenêtre. Du moins, j'en devinais la forme. Entre l'obscurité de la nuit et mon taux d'alcoolémie, dire qu'elles m'apparaissaient nettement serait un mensonge. En d'autres occasions, j'aurais trouvé ça drôle. Là, le fait de me rendre en un lieu dont l'alcool faisait la fortune de la famille aurait de quoi me faire passer pour une alcoolique. Je marquai ma pensée d'une moue ennuyée. « Je vois... Enchantée Ludwine. ». Je remerciai d'un sourire la domestique avant de me saisir du verre d'eau que j'avalai d'un trait. C'est aberrant comme l'eau peut se montrer être la meilleure boisson du monde en certaines situations. C'était clairement le cas ici. « Et merci pour la prosition. Mais je n'aimerais pas vous embêter plus longtemps, ce ne serait pas correct. ». Entre dire et faire, il y avait cependant un cap. Encore que la route vers Avalon, en laissant faire Vehadi, bon, ça serait faisable tranquillement, normalement. En revanche, aller du Cœur Vert à chez moi serait une autre affaire si le monde continuait ses mouvements de balancier comme ça. « Je m'appelle Kyra Lemingway. Et, oui, j'étais à ce bal. ». Simple, concise. Évitons les phrases à rallonges, ce serait dommage de se mettre plus dans l'embarras que je le suis déjà. Je comptais tout de même lui retourner la question, mais le temps que l'idée me monte au cerveau et que les mots s'y formulent, l'adolescente avait déjà repris le bâton de parole. Une parole surprenante cela étant. Je tendis l'oreille, mais aucun son assez fort pour réveiller quelqu'un ne me parvint. J'eus l'idée de faire usage des Artifices de Lucifer pour discerner plus exactement la provenance du bruit en question. Cependant, au moment où je me concentrai pour améliorer mon ouïe, je sentis la magie dans mes veines comme crépiter et s'emballer, là où normalement son écoulement était fluide et chaleureux.. Bourrée, je l'étais, c'est un fait difficile à nier. Mais je ne l'étais pas assez pour ne pas savoir m'arrêter avant de faire quelque chose de dangereux, ce qui aurait été le cas si j'avais insisté. « Comment ça se fait que vous êtes réveillées vous ? » lui demandai-je avant de me servir un second verre d'eau. Pendant un court instant, mon attention fut totalement dédiée au geste de soulever la carafe pour remplir un verre sans en mettre à côté ni casser la carafe en la reposant ou la tenant mal. « Ce n'est pas de ma faute j'espère ? » demandai-je, déjà prête à lui offrir mes plus plates excuses. Je cachai un bâillement d'une main sur la bouche. La fatigue était en train de gagner du terrain. Je me voyais cependant mal lui faire remarquer et m'échapper pour aller me coucher alors qu'elle m'avait gentiment ouvert sa porte.
gotheim pour 
:
