Partenaire - Maximilien Eraël Intrigue - Après avoir eu une Vision, Mancinia décide de travailler avec Maximilien pour le bien des Humains situés sur Taelora.
Penchée au-dessus des cartes étalées sur son bureau, la Matasif avait mis de côté toutes ses priorités pour se concentrer sur la situation ; un événement plus urgent devait être endigué. Ses jointures blanchissaient en serrant les extrémités en bois de la table, sa gorge était nouée, son ventre retourné et, malgré la chaleur du Désert, son corps frissonnait. Mancinia avait Vu. Et depuis, son esprit ne pensait qu'à l'instant où cela se produirait, puisqu'il s'agissait bien là de la seule variable échappant totalement à son contrôle. Elle savait ce qui attendait Taelora, consciente, plus que quiconque, de la menace pesant sur Alaithiad. Ce péril auquel des Humains impuissants feraient face si personne n'agissait en amont ; sans doute était-ce la raison de la Vision, celle qu'un Aether avait provoqué pour lui permettre d'agir en conséquence. Lequel ? Aucune idée, cela lui importait peu. Tout ce qui la motivait à agir comme une démente, c'était de sauver ceux qui ignorait le sort macabre qui les attendait.
Comment n'aurait-elle pas pu être choquée de ce qu'elle avait rêvé sur Iyora ? Cette crise de panique pernicieuse lorsqu'elle avait cru Voir un événement se produisant à l'instant. Neah avait pris du temps pour la rassurer, puisque lui aussi Savait. La Prophétesse n'avait pas attendu que les choses se passent, quittant les terres angéliques pour revenir sur les siennes. Sa réaction naturelle avait été celle de se rendre au Palais et d'en informer sa Reine. Ce n'était pas dans ses habitudes de s'y rendre sans être convoquée, ou d'avoir demandé une entrevue, mais Scylla lui faisait confiance. Sa Parole de Prophétesse avait son poids. Dans une certaine mesure, puisque pour certains, elle avait eu un songe centré sur le Continent du Matin Calme, un songe qui cristallisait ses peurs et, de ce fait, l'Imprévisible s'était heurté au scepticisme des membres religieux des Temples de Qaixopia. D'accord, on la reconnaissait comme Prophétesse, mais ni Aellun ni aucun Dieu n'avait jamais communiqué ses Volontés à son endroit, ni à celui de son mari. En clair, les Écuyers de l'Aurore passaient pour des figures malléables, utiles pour renforcer la position des cultes et pas uniquement celui dont la Voie était guidée. La Matasif avait beau le savoir, être considérée comme une décoration à longueur de temps l'irritait. Comment résister à l'envie de rabattre leur caquet ? Ses doutes envolés sur la direction à choisir. Prendraient-ils le Blâme de ne pas avoir écouté et agit en conséquence ? Et la Souveraine avait plié. Seule Mancinia serait tenue responsable, en cas de problème, mais cette dernière avait la Foi. Elle savait la Justice de son côté.
C'est à cause de cette vision qu'il ne lui était pas possible de remettre cette rencontre à plus tard et, pour dire la vérité, elle ne l'avait que trop repoussée. Ce silence entre eux depuis ce ... problème avec Ewen, lorsqu'il avait aidé à secourir Dalcinia et son enfant était un moyen de brouiller les pistes. Puis, il y avait eu ce mystérieux labyrinthe, dont les souvenirs avaient ressurgit au Bal d'Encens ; mais là encore, le timing n'avait pas été bon. Mancinia ne pouvait passer sa vie à ignorer Maximilien, alors qu'ils avaient la même ambition. Ce serait une erreur stratégique. Non, elle le voulait à ses côtés. Ils allaient devoir collaborer pour sauver les habitants de la catastrophe. Scylla lui avait confié cette mission pour trois raisons ; asseoir son contrôle militaire, user de sa notoriété religieuse et montrer ses aptitudes dans la gestion d'une crise. Elle voulait le Pouvoir ? Elle allait l'obtenir, avec tous les inconvénients. C'était un niveau au-dessus des problèmes liés à son marquisat, mais pour les Humains, elle irait scinder un océan en deux. Heureusement, en ce qui la concerne, si ce qu'elle avait Vu était vrai, alors il lui suffisait d'établir un plan selon les zones inondables. D'abord les endroits à risque, puis les suivants, naturellement. Rapidement. Même égarée dans ses pensées, l'ouverture de la porte était évidente ; Lancinia se trouvait à l'entrée, sans pénétrer son espace de travail.
— Mancinia, Messire Eraël est ici. — Fais-le entrer.
Elle conservait la carte de Taelora dans sa position, la recouvrant seulement de la cartographie d'Alaithiad, où des extensions devaient être effectuées et attendaient validation. Tout cela ne servait plus à rien, désormais ... Perdre une ville si chèrement bâtie, au prix du sang et des sacrifices des pionniers, était un véritable crève-coeur, en ce qui la concerne, pour en avoir été une avant son ascension. Ses mains avaient aidées à la mise en place des fondations même de cet endroit, mais il n'y avait aucun moyen de les sauvegarder.
Tout allait disparaitre.
Tout allait sombrer dans la gueule vorace de l'Océan ...
Mancinia & Neah Aimer c'est ce qu'y a d'plus beau. Aimer c'est monter si haut. Et toucher les ailes des Anges ...
By Astriid ♫
By Shanxi ♫
Maximilien Eraël ~ Humain ~ Niveau III ~ ◈ Parchemins usagés : 2485 ◈ YinYanisé(e) le : 18/09/2016◈ Activité : Charpentier | rang II ; Ébéniste | rang II ; Soldat | rang II
Cette missive, Maximilien ne l'attendait pas. On lui avait signifié que c'était important. Il ne pouvait que le croire. Généralement, lorsque l'on recevait un message directement de la main d'un messager, en provenance d'une personne d'importance comme Mancinia, ce n'était pas une invitation pour simplement tailler la bavette. Sans attendre, il décacheta le message et en lut le contenu avec une attention toute particulière sous l'œil curieux des soldats. Quand bien même ils n'aient pas eu l'occasion de beaucoup se voir — ce qui s'expliquait en partie par la distance et les obligations de chacun — le lien entre Neah et leur caporal n'était pas inconnu de la garnison. De fait, il devait forcément être proche de la Matasif. Ce à quoi il aurait répondu "plus ou moins" si on lui avait demandé confirmation. Il n'avait, finalement, pas tant échangé avec elle aux yeux du monde. Cependant, si l'on prenait en considération ce qui s'était passé dans ces souterrains, il était finalement plus proche d'elle que de Neah. Il n'avait pas encore eu l'occasion de prendre un bain avec ce dernier après tout. Il expira un souffle et releva les yeux sur son bataillon qui avait abandonné l'exercice auquel il devait s'adonner, ce que le rouquin releva d'un haussement de sourcils. « J'ai dit qu'il fallait s'arrêter ? » commenta-t-il alors en repliant le message qu'il glissa dans une poche, un rictus tirant ses lèvres. Puis il se tourna vers les Appelés, notamment parce que l'un s'approcha de lui. « Il y a un problème ? » - « En fait, avec Resat surtout, on se demandait pourquoi on avait encore des boucliers d'entraînement. Pour les épées, ok, mais comme on a déjà l'entraînement avec l'al Kainā avec Resat, on se demandait si on n'avait pas le droit de prendre des vrais boucliers. ». Maximilien regarda le garçon, amusé, tandis qu'il lui avait exposé sa revendication dans un souffle unique, avant de se tourner vers le reste du groupe. « Plutôt que des explications, je vous propose un exercice. ». Un murmure se leva dans le groupe comme l'interrogation se dessina sur leur visage à l'ordre suivant « Posez vos boucliers. ». Si ça n'avait aucun sens pour les Appelés, un air compatissant se dessinait déjà sur les soldats qui avaient entendu le rouquin. Il était assez commun que les Appelés passent par là car, régulièrement, la question sur l'utilité d'un bouclier d'entraînement était posée. « Maintenant tendez les bras sur les côtés, bien droits, au niveau des épaules. ». Il les laissa s'installer, réajustant la position de certains. « Bien. Maintenant vous tenez la position ainsi. » - « Combien de temps ? » - « Le temps qu'il faudra. ». Laissant les plus jeunes dans le flou, il resta à les observer, jetant de temps à autre des ordres à l'intention du régiment. La première minute était à peine passée qu'il put voir certains visages se tendre de l'effort, ceux des plus jeunes principalement. Il fallut une dizaine de minutes avant que tous n'abandonnent, dépités de ne pas avoir plus tenu même sans bouclier. Ce fut là que Maximilien mit un terme à l'entraînement général, après avoir expliqué aux Appelés le but de l'exercice.
Il était rapidement rentré se changer avant de rejoindre la demeure de l'Imprévisible. Lancinia fut celle qui l'accueillit sur place. Il avait déjà eu l'occasion d'échanger avec elle par le passé. Encore aujourd'hui il était impressionné par sa ressemblance avec Mancinia, preuve que les liens du sang étaient visibles même sur les branches voisines de leur arbre. En la dépassant pour rejoindre la Kaaiji, il lui esquissa quelques mots avec un sourire « La prochaine fois, vous pourrez vous passer du Messire. ». Puis il se tourna vers son hôte. « Matasif. » la salua-t-il par réflexe avant un moment d'hésitation. Malgré tout le respect qu'il lui vouait, la situation avait changé, et ce bien plus qu'il ne se l'était, jusqu'à peu, figuré. Il ne s'agissait plus seulement du mariage après tout. « Mancinia. » se reprit-il ainsi, le buste droit et les bras dans le dos, ne bougeant de sa position qu'au départ de Lancinia. « Qu'est-ce qu'il se passe ? Ce qu'il y avait dans ce message, ça semblait important. ». Il avait lu l'urgence entre les lignes qui lui étaient parvenues sans même que le sujet soit explicitement énoncé. De fait, il nageait actuellement en eaux troubles tout en sachant que ce qui se cachait dans les abysses ne présageait rien de rassurant. Ce ne serait pas la première fois avec elle.
Renvoyant un sourire poli, sans pour autant répondre, Lancinia laissait entrer son interlocuteur, avant de refermer la porte en sortant. Elle resterait devant ; si ce n'était pas d'une urgence vitale, personne ne devait interrompre leur discussion. Malgré son anxiété des derniers jours, Mancinia essayait de reprendre contenance devant un allié qui se voudrait loyal à leur Cause, fiable dans les moments durs et qui savait conserver des secrets. C'était tellement rare qu'il était naturel de prendre soin d'un tel partenaire. Elle avait beau ne très peu connaître Maximilien de manière personnelle ; il avait des qualités indéniables et, comme elle autrefois, cultivait ses talents en attendant l'opportunité de briller. Remettant son dos droit, la Matasif était toujours très peu habituée aux changements de taille entre lui et son mari. Penser à lui en cet instant lui fit prendre conscience à quel point Neah lui manquait. Elle avait autant envie de s'effondrer dans ses bras que de trouver une solution à cette problématique avec lui, mais un Ange ne pouvait intervenir dans une situation de crise interne, propre à une autre race. Tout au plus, il l'aiderait à faire entendre sa voix s'ils devaient compter sur les Ailes Blanches. Peut-être n'auraient-ils pas d'autres choix.
— Nous n'avons pas beaucoup de temps, alors je vais essayer d'être brève.
D'un geste de la main amical, elle l'invitait à s'assoir sur la chaise devant elle. Il allait devoir s'accrocher. Inspirant l'air chaud ambiant, elle décidait d'enchaîner tout en prenant assise à son tour.
— J'ai eu une Vision des Aetheri.
Une déclaration qui ne laissait pas place à la plaisanterie. Sa position religieuse ne le lui permettait pas ; c'est aussi la raison pour laquelle elle savait que Maximilien allait très rapidement comprendre. Seuls des simplets croiraient que sa déclaration était ambitieuse et visionnaire au point de se demander si elle n'allait pas conquérir tout un continent. La tension dans le bureau s'était accrue.
— J'ai Vu Taelora être engloutie dans l'Océan.
Annoncer une mauvaise nouvelle droit dans les yeux de quelqu'un d'autre n'était jamais chose aisée, mais ce n'était pas le moment de prendre des gants. Elle détestait les détours qui n'étaient qu'une perte de temps.
— Je sais que tu as toi aussi connu la chute du Continent du Matin Calme. Il s'agissait certainement de conditions similaires ... les régions côtières doucement grignotées en laissant l'eau s'engouffrer de plus en plus vite, puis de plus en plus loin. Et dans le chaos des Masques d'Or et des multiples guerres nous opposants les uns et les autres, de nombreux civils n'ont pas pu survivre.
Que ce soit les eaux infestées de monstres, les roches enflammées tombées des cieux, les brigands, les mercenaires violents, les Masques d'Or, les ennemis des uns et des autres, voire tout simplement un mouvement de panique ... Tant de vies avait été perdues. Sur sa cuisse, son poing s'était serré.
— Je refuse que cela se reproduise de cette manière.
Ce ne devait pas être pour rien qu'elle avait reçu un avertissement. Ce ne devait pas être un cas isolé, d'autres désignés avaient certainement eu la même vision et s'était chargé de prévenir qui de droit. Peut-être que d'autres actions seraient menées, les Enfants de Sympan n'étaient pas les seuls à avoir une colonie sur le continent.
— Nous sommes des Humains et nous n'avons pas le luxe du temps, ni de la magie. Rapatrier les habitants demandera une coordination adéquate entre tous les acteurs, autant pour leur sécurité que pour la poursuite de leur quotidien. Comme tu le sais, Alaithiad a été prévu pour être une zone commerciale et nous devons maintenir ses commerces pour la sécurité économique de nos terres.
C'était là que tout allait se jouer. Un déséquilibre monétaire ne pourrait être assumé ; elle avait accepté de financer Neah et ses ressources était maintenant limitées, il en allait de même pour la Monarchie, puisque l'excédentaire allait à d'autres causes. Ça tombait ... mal.
— Utopia subi une certaine pression démographique depuis le retour des nôtres des territoires sorciers. Ils sont toujours en réhabilitation dans certains quartiers surveillés, mais il y a également la vague de reconstruction établie par la Mahestion Vosgien. Demander des efforts supplémentaires pour accueillir progressivement toute cette nouvelle population va se partager entre les territoires. Ce n'est pas ingérable, nous déplacerons le plus évident à Haute-Terre, qui a des lieux vides depuis que les Anges ont leurs nouvelles terres.
C'était elle qui avait gérer une partie de la répartition, certaines Ailes Blanches étaient restées, d'autres avaient tentées leur chance sur les Terres d'Iyora, mais les quartiers étaient désertés, attendant de nouveaux résidents. Ce qui la tracassait était le bien-être des habitants qui avaient tout abandonné sur un pari et qui allaient tout perdre ; ils devaient agir au mieux pour que la transition se passe bien.
— C'est pourquoi, avec l'autorité royale que m'a confiée Sa Majesté, j'ai l'intention d'évacuer la Cité d'Alaithiad dès que possible.
Prophétesse, Mancinia avait conscience de ne pouvoir se permettre d'ignorer les Aetheri. Les Humains avaient chèrement payé le choix de se détourner de Sympan, au point de n'obtenir que son Pardon très tardivement. Ignorer encore les signes serait les conduire vers la catastrophe.
— Notre ennemi est le temps et, Maximilien ... J'ai besoin que tu m'aides à tous les sortir de là.
Ils avaient les moyens de réussir, tous les deux.
— Taelora peut disparaître, les bâtiments peuvent être engloutis, mais la vie de notre peuple ... nous devons à tout prix la préserver.
Mancinia & Neah Aimer c'est ce qu'y a d'plus beau. Aimer c'est monter si haut. Et toucher les ailes des Anges ...
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Maximilien Eraël ~ Humain ~ Niveau III ~ ◈ Parchemins usagés : 2485 ◈ YinYanisé(e) le : 18/09/2016◈ Activité : Charpentier | rang II ; Ébéniste | rang II ; Soldat | rang II
Maximilien s'attendait à ce que ce dont Mancinia souhaitait lui faire part fût important. Il n'avait pas envisagé que cela implique les Ætheri cependant, ni même à quel point le problème était d'envergure. « De quoi ? ». Il eut peur d'avoir mal compris, ou mal interprété ce qu'il venait d'entendre. L'annonce ne pouvait pourtant être on ne peut plus claire. Tælora allait se faire submerger. Ça n'aurait pas été un problème, pour eux du moins, que ce continent retourne d'où il était apparu si une colonie de leur peuple ne s'était pas installée sur place. Certains y avaient même perdu la vie. Concernant le Matin Calme, il n'avait, en vérité, suivi l'histoire que de loin et n'avait pas réellement eu le temps de s'émouvoir de la disparition du Continent car, quand il aurait pu pleurer les morts, le Dieu-Roi avait abattu sa punition sur les races l'ayant trahi. Sur les Humains. Or, le contexte actuel lui laissait ce temps qu'il n'avait pas eu par le passé. Un temps qui devait être mis à profit, comme le releva l'Imprévisible. « C'était ça alors... » murmura-t-il après quelques secondes silencieuses, lorsque la Kaaiji eut terminé. Cela faisait quelque temps à présent que quelque chose le travaillait. Une impression d'urgence qui le poussait à vouloir aller à Alaitihad, comme une obligation même. Cette même impression qu'il avait eue avant de rejoindre Durienrisda. C'était à cause de cette similitude qu'il s'était convaincu qu'agir en tant que tel n'était pas une bonne idée, craignant un sort pas moins enviable que la fois précédente. Finalement, c'était même bien pire que ce qu'il aurait pu envisager. « J'avais un mauvais pressentiment depuis quelque temps. C'est sûrement qu'une coïncidence, mais c'est pas franchement rassurant de donner raison à une sensation. ». C'était à peine croyable. Presque trop gros pour admettre la véracité de la chose. Il avait néanmoins une confiance totale en Mancinia et ne doutait pas un instant qu'elle ait pu mentir pour obtenir de lui quoi que ce soit. Il n'avait de toute façon rien de plus à lui offrir qu'elle n'ait déjà. Quant aux Ætheri, il ne faisait jamais bon de remettre en doute leurs signes, surtout lorsqu'ils étaient donnés à une de leurs Prophètes.
La sidération passée, son cerveau se mit enfin en marche pour réfléchir au genre d'aide qu'il pourrait fournir. Car bien sûr qu'il allait l'aider à sauver les meubles, à défaut de pouvoir empêcher la chose d'arriver. « Quel soutien avons-nous ? La Sūrakan est au courant j'imagine. ». Il pouvait se débrouiller pour mobiliser l'armée, notamment la Garde, si elle était derrière eux. Ce ne serait pas la première fois qu'ils auraient à agir pour prévenir des pertes humaines pendant une catastrophe massive. « Dis-moi ce dont tu as besoin, de quelle façon je peux t'aider. ». Elle semblait avoir déjà réfléchi à des solutions là où lui était pris sur le fait. Son esprit devait être plus clair que le sien pour ça. Néanmoins, quand bien même il se montrait attentif à tout ce qu'elle pouvait lui demander, Maximilien balayait mentalement le spectre de ses possibilités de soutien, jusqu'à ce que l'un lui saute à l'esprit, à la manière de ses clowns en boîte montés sur ressorts. « Et si– ». Il s'interrompit lui-même, le temps de mettre en ordre ses idées. « C'est peut-être une fausse bonne idée. Mais je me demandais s'il ne serait pas judicieux de débarquer les habitants d'Alaitihad en un lieu unique où ils auraient le temps de se remettre de leurs pertes et de réfléchir à leur avenir. Un endroit qui ne leur rappellerait pas leurs sacrifices passés et qui leur permette d'envisager la sienne plus objectivement. Volatys, par exemple. ». Il se redressa sur son assise pour développer ce qui l'avait mené à cette réflexion. « C'est vrai, en théorie il devrait y avoir la place d'accueillir tout ce monde dans les différents royaumes. Ceux qui habitent à Tælora sont tous des expatriés seulement. Mais tu l'as dit toi-même : ils ont tout abandonné et n'ont plus rien sur leurs terres d'origine. Même si on les aidait à rejoindre le Royaume d'où ils venaient, rien ne garantit qu'on puisse leur trouver à tous un logement, et j'imagine difficilement ceux de Muharkel se promener à Haute-Terre entre les Anges et les Magiciens. ». Il n'y avait pas besoin d'y être allé pour connaître leur avis sur la Magie. « Et pour ceux qui iraient ici, t'as déjà tout dit. Le retour des affranchis aux Sorciers pompe déjà une bonne partie des aides du Gouvernement et du temps des aidants. ». En bref, c'était possible, bien sûr. Mais il y avait toujours mieux. Il n'était pas certain que sa suggestion soit optimale non plus, cependant il la pensait moins casse-tête. « Il y a encore beaucoup à faire sur place, mais il devrait y avoir de la place pour une majeure partie de la population sur cette baronnie que j'ai, à Volatys. Peut-être même toute pourrait y loger, même si c'est seulement temporairement, en faisant appel à des Magiciens pour la main-d'œuvre. ». Il s'était toujours donné comme mot d'ordre de laisser la construction aux Humains, pour preuve que même sans magie il était possible d'accomplir de grandes choses. Néanmoins, pour le bien des siens, il pouvait bien faire une entorse à cette volonté. Demeurait un point négatif à cette proposition : la distance entre Tælora et Volatys est plus importante que celle qui sépare le continent du Désert. Ce serait une logistique en plus à prendre en compte. « D'ailleurs, on a une idée de la population exacte qui habite là-bas ? ». Car à présent que la terre sauvage s'était transformée en véritable comptoir, le monde présent avait dû, au moins, doublé en effectif. Il n'y aurait rien de simple dans cette expédition.
— J'imagine que nous avons un sixième sens pour déceler les catastrophes, acquiesça-t-elle.
Maxmilien avait dû encaisser une nouvelle assez déroutante en raison de sa haute imprévisibilité, mais il la prenait mieux que ce à quoi elle s'attendait. Ce n'était pas un candidat à un haut grade au sein de la Légion pour rien, même si en cet instant, rien ne l'aurait laissé sous-entendre ... Qu'elle lui offre ou non ce poste, Mancinia était persuadée que ce dernier aurait réagi de la même manière.
— Sa Majesté a été mise dans la confidence dès mon retour. Il y a bien entendu eu les suspicions habituelles, mais elles ont cessées lorsque je me suis chargée de dire qu'en cas de mauvaise interprétation de ma part, je serais la seule tenue responsable.
Parce qu'elle savait et que ce n'était pas quelques anciens qui allaient lui mettre des bâtons dans les roues. Écouter et apprendre de ses aînés étaient importants, mais ne pas tenir compte des leçons passées serait absurde.
— Cela doit les surprendre que quelqu'un prenne ses responsabilités, conclu-t-elle avec aplomb.
Ce n'était pas sa source d'inquiétude, au contraire, puisqu'une succession de problèmes s'était rapidement manifesté. Les Humains aimaient faire selon leurs envies, n'avaient nullement réfléchis aux éventuels problèmes qu'engendrerait la création d'une colonie. Il n'y avait aucune possibilité de repli, aucun plan, personne ne l'avait envisagé ... À l'époque, elle non plus n'avait rien vu, mais ce n'était plus le cas aujourd'hui ; c'était à son tour de gérer le problème et les manquements étaient nombreux.
— Nous n'avons pas eu le temps de nous organiser avec nos alliés. Tout ce que je sais, c'est que Neah, qui a également vu la situation, en a informé les Anges. Je pense pouvoir prétendre que l'on peut compter sur eux, comme les autres Prophètes existants, sont au courant. J'ai pris soin d'avertir nos alliés les plus proches par courrier, même si j'imagine que ce n'était pas nécessaire.
La Marche avait obtenu une conciliation comme Mancinia en avait rarement vu auparavant. Latone avait été terriblement impressionnante. Bon ... ça avait abouti à une guerre entre les Sorciers et les Réprouvés, mais ce n'était pas vraiment de sa faute. Ils avaient secourus énormément de monde, entrepris de restructurer la ville et même récompenser les soldats avec des terrains. Elle ne se souciait que peu de le perdre, ses affaires ne s'en retrouveraient nullement impactées, mais ce n'était pas le même son de cloche pour ceux qui travaillaient là-bas ; elle y penserait une fois tout le monde en sécurité.
— Nous avons tout le soutien que l'on peut bénéficier au sein de notre Gouvernement. Si je dois mobiliser tout le monde, on les mobilisera.
Ça lui faisait tout drôle de pouvoir prétendre le faire aussi ouvertement.
— Tout ce qui est voie maritime est d'une extrême complexité. Tu as du le voir, mais les cartes célestes sont quasiment toutes devenues obsolètes, cela demande du temps de les redessiner correctement. Qui plus est, la menace des Sirènes n'est pas totalement écartée et de nombreux monstres marins sillonnent les océans. Trouver des équipages disponibles, capables de gérer tous ces problèmes, devrait m'être possible. Pour dire vrai, une large partie est à ma disposition, mais il n'était pas prévu de secourir des gens, plutôt de transporter des machines ... J'aimerais trouver une solution annexe, au cas où ils refuseraient.
C'était une prévision au départ de Neah vers Rivellon, la machinerie n'était pas transportable par magie et même si des matériaux seraient livrés de cette manière, ce n'était pas quelque chose que l'Ange pouvait attendre, lorsque le Port serait achevé.
— Les Pontons du Lac Bleu sont à exclure. Les Anges ont bien des portails, mais ...
Mancinia relâchait un soupir en riant.
— Je crois que tout ce qui est magique nous rebutent et certains supporteraient mal une téléportation. C'est très désagréable.
L'Humaine imaginait néanmoins sans mal ses frères et soeurs choisir cette ultime solution à une mort atroce.
— Muharkel, peut-être. Je ne sais pas où se situe leur niveau, en la matière. Plus élevé que le commun des Humains, c'est certain, peut-être au même niveau que le mien.
Il n'était pas nombreux à savoir tous les métiers dont elle avait dû découvrir les mécaniques pour survivre.
— L'ennemi n'est pas vraiment l'eau. Ils pourront s'enfoncer sur les plateaux en hauteur pour lui échapper temporairement, mais ... cela signifie traverser la forêt cet endroit est infesté de créatures gigantesques et carnivores, j'aimerais éviter de jeter des familles entières dans ce bourbier.
Se souvenir de l'attaque qu'avait subi leur campement n'était pas difficile ; alors imaginer des individus peu préparé à s'échapper par ce biais relevait du suicide. Puis, elle restait muette en écoutant sa proposition, papillonnant des yeux. Mancinia n'avait pas du tout songé au territoire des Magiciens, alors que son marquisat aurait été en mesure de prendre soin de ceux en ayant fait la demande ; elle disposait d'habitations, de commerces et les Mages Blancs n'aurait pas émis de contestations tant que leur Ma'Ahid ne les dérangeait pas dans leurs tâches quotidiennes, surtout si la solution n'était que temporaire. C'était des êtres conciliants et ils avaient appris à composer avec leur Marquise pas tout à fait comme les autres.
— Je n'y avais pas pensé, admit-elle en posant une main sur son front.
Réfléchir à deux était décidément plus intéressant que tout seul. Elle se savait sectaire sur les questions raciales, non pas que les Humains devaient absolument demeurer avec des Humains, mais elle avait aussi conscience que la gentillesse des races alliées avait ses limites ; elle préférait ne pas trop s'y appuyer, peut-être à tort. Son marquisat ne dépendait que d'elle, seul le Nylmord aurait pu le lui interdire ... et il n'avait aucune raison de le faire.
— Ce qui serait un problème, dans ton cas, ce que tu n'as qu'une Baronnie. Tu dois demander l'accord du marquisat duquel tu dépends pour introduire des résidents extérieurs, mais au vu de l'urgence de la situation, cela ne devrait pas être un problème. Je peux même écrire une lettre pour appuyer la demande.
Leur différence de niveau était abyssale dans ce genre de structure hiérarchique, encore plus entre un Marquis et un Duc.
— Si on part sur une aide Magicienne ... Je suis en mesure aussi de demander à chacun des comtés de m'envoyer dix Chevaliers chacun en soutien, si nécessaire, c'est le maximum qu'ils peuvent me concéder, oui, hum. Seul le trajet serait absurde, Iyora restant une meilleure option, mais après, ils devront bien résider quelque part, ce serait envisageable.
Elle notait en même temps qu'ils en discutaient.
— Pour le reste, leurs préférences ne m'intéressent pas. Je n'ai pas le luxe de leur accorder. Nous avons besoin de terrain et d'envisager le choc économique que cela va être, surtout au niveau alimentaire. La Royauté s'est engagée dans certains projets, cela tombe assez mal ...
Ce qui amenait, par la suite, la très juste question de son partenaire.
— ... Environ cinquante mille habitants.
C'était près du double que certaines villes habituelles.
— C'est un endroit qui a évolué très rapidement. Il y a de très nombreux enfants, désormais. Des étrangers se sont également installés, des apatrides, des gens qui ne voulaient plus de magie dans leur existence, ou bien des résidences secondaires pour les affaires tenues sur le continent ...
Les Humains étaient très peu nombreux, divisés en Royaumes, eux-mêmes scindés sur une cité principale, peut-être une seconde au maximum. Il n'y avait pas de chiffres précis, puisque de très nombreux enfants étaient nés ces dernières années. La majorité vivait dans le Désert. Grimvarr était considéré comme inhabitable et perdu depuis longtemps, si bien qu'elle n'était pas certaine que le recensement soit toujours opéré là-bas. Babelsba lui paraissait très peu sérieux et Muharkel, depuis quelques mois, semblait vouloir se détacher complètement. C'était pour cette raison que la dislocation de leur peuple en Royaumes était une erreur ; la corruption s'installait encore plus efficacement. La jalousie également.
— Il y a aussi un autre problème, décidait-elle de relever. Perdre Alaithiad coupera le Royaume de son accès à la mer. Le port nous servait d'attache et de recherche quant à la navigation, que nous maîtrisons mal. Nous allons devoir retrouver le moyen de traiter cela.
Ce n'était un secret pour personne, encore moins pour Maximilien, qui avait participé à une exploration pour établir un tracé dans le Désert ; elle désirait ériger un port. Pour autant, ce n'était jamais le moment. Les Humains du Désert n'en avaient pas besoin. Cela coûtait trop cher, c'était trop long à construire, ils avaient des solutions alternatives ... Peu importait. Elle bâtirait Astura parce qu'elle était la seule en mesure de le faire. Puisque les habitants d'Alaithiad allaient perdre leur ville, l'Iskandar leur en offrirait une autre.
Mancinia & Neah Aimer c'est ce qu'y a d'plus beau. Aimer c'est monter si haut. Et toucher les ailes des Anges ...
By Astriid ♫
By Shanxi ♫
Maximilien Eraël ~ Humain ~ Niveau III ~ ◈ Parchemins usagés : 2485 ◈ YinYanisé(e) le : 18/09/2016◈ Activité : Charpentier | rang II ; Ébéniste | rang II ; Soldat | rang II
Putain y a ça, c'est vrai. » grogna Maximilien en s'enfonçant dans le dossier de son siège, les bras croisés, lorsque sa vis-à-vis lui rappela les procédures nécessaires à un tel investissement comme celui de mettre les siens. Il s'était déjà fait taper sur les doigts à cause de ça, lorsqu'il avait lancé les constructions nécessaires à rendre les lieux habitables. Totalement ignorant du fonctionnement administratif de ces parcelles, il ne s'était pas inquiété de prévenir au préalable qui que ce soit en débarquant une main-d'œuvre Humaine sur son territoire. Ce qui, d'ailleurs, lui avait fait prendre conscience qu'il n'était, finalement, pas totalement propriétaire de cette baronnie. « Si ça peut accélérer les choses, un appui est pas de refus. » approuva-t-il sa proposition dans un soupir, déjà ennuyé de ces coursives obligatoires qui n'étaient, à ses yeux, qu'une perte de temps. Surement parce que c'était une notion qui leur était en partie inconnue que les Mages n'avaient jamais remis en question la façon dont effectuer ces formalités. L'agacement céda cependant à la stupéfaction et le Kaahi resta un instant coi lorsque Mancinia lui annonça la population totale de la ville. Il se souvenait qu'il y avait du monde sur place, lorsqu'il y avait été pour apporter un soutien à Port Dirælla. Il n'avait pas songé à ce qu'elle soit si nombreuse. Après un court instant il se massa la barbe. Finalement, non, il n'aurait pas la place d'installer tout le monde à Volatys. Iyora était une solution surement plus aisée, en effet, mais auraient-ils, eux aussi, la place d'installer tout ce petit monde ? Dans le cas contraire, sa proposition tiendrait toujours et ses portes demeureraient ouvertes. « L'occasion de remettre sur la table le sujet de la création d'une ville portuaire sur les frontières maritimes du Désert. » rétorqua-t-il lorsqu'elle releva la perte commerciale que serait la disparition d'Alaithad. Ce n'était un secret pour personne qui se renseignait un minimum sur le commerce mondial — ce qui lui avait été nécessaire de faire. Avoir un accès à la mer était un avantage considérable pour le développement d'une ville. Comme elle l'avait relevé, cette colonie était rapidement devenue une cité prospère, et sa localisation avait fortement joué en cela. Sans aller aussi loin, il suffisait de se tourner vers Avalon. Tout le monde traitait les Déchus comme des animaux, néanmoins la ville était d'une richesse culturelle et commerciale incroyable. Il se doutait néanmoins que la construction de cette nouvelle cité portuaire ne serait pas pour tout de suite, même si le dossier était accepté. Il y avait trop de choses à faire en amont, trop peu de temps dans l'agenda politique actuel, et trop peu de trésorerie disponible pour l'instant pour s'en occuper. Il n'y avait pas besoin d'être dans les sphères du Pouvoir pour le deviner. Concernant la navigation, c'était vrai qu'il s'agissait d'un point sur lequel leur civilisation péchait, excluant Muharkel. Du fait de leur situation, ils étaient bien les seuls à s'être constitués d'une flotte. « Il faudra compter sur les connaissances des gens de Muharkel en attendant. ». Si tant est qu'ils l'acceptent. Il doutait peu de leur absence de participation pour le sauvetage de leurs expatriés. L'après, en revanche, c'était une autre histoire. « Je me dis... Pour limiter des allers-retours aux navires et permettre au plus de gens de monter sur les bateaux tout en sauvant le plus de matériels possible, pourquoi ne pas utiliser les Simurgh ? ». Ils étaient nombreux à en posséder et leur force était largement suffisante pour soulever des charges importantes. « Ces animaux ont tout le potentiel pour aider notre peuple dans ce genre de situation extrême. Pour l'instant on les a avant tout vus comme des montures ou animaux de compagnie ou de trait. Je suis certain qu'ils peuvent même être plus que ça. ». Il y avait régulièrement songé, surtout après son court passage à Bouton d'Or, avant que les Réprouvés ne lancent leur attaque suicidaire sur Amestris. Il se souvenait de la façon dont Haurvatât avait réagi alors qu'il avait été à peu de chose de se lancer dans une rixe avec l'un d'eux. Ils pouvaient être des Gardiens de bien des façons, si l'on se penchait un peu sur leur cas. Il n'avait cependant comme seule capacité que celui de la suggestion et d'exécutant. La réputation aidait à se faire écouter. Elle n'était pourtant pas totalement synonyme de Pouvoir, contrairement à ce que bon nombre imaginaient.
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gotheim pour 
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