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La Promesse

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D'un pas conquérant, Ihsan ouvrait la marche, direction le bureau de sa maman ! Sif dans ses bras, Mancinia s'amusait de l'exagération de ses pas et de sa posture et, pourtant, elle ne s'en lassait jamais. Ce devait être l'amour d'une mère. Son fils grandissait bien et Sif se débrouillait de mieux en mieux, encore peu à l'aise avec la marche, celle-ci aimait encore la sécurité de l'étreinte de sa mère ... tellement mignonne qu'elle aurait voulu croquer sa joue. Arrivées derrière l'Enfant des Ceux, ce dernier était encore trop petit pour atteindre l'ouverture de la porte, que sa mère ouvrit ; un spectacle qu'elle trouvait merveilleux pour ses yeux l'attendait. Assis sur le rebord d'une fenêtre ouverte, Neah lisait un document, ses mèches de cheveux roux délicatement portée par le vent. Comme toujours, son visage irradiait d'une aura de force et de tendresse.

— Papa !

L'exclamation de l'enfant le sortait de son travail ; le sourire sur ses lèvres s'agrandit et il descendit de son assise pour venir à la rencontre de son fils, attranpant ce dernier en pleine course et le souveler au-dessus de sa tête, avant de le rabaisser vers lui pour le serrer dans les bras.

— Ihsan ! Tu es toujours aussi énergique ! As-tu bien veillé sur maman ?
— Ouiiii !

Son regard se posait sur la concernée, les pupilles pleines d'amour et de légères rougeurs aux joues. Son épouse était la plus belle femme du monde. Sif avait ouvert ses bras pour lui faire un câlin, de crainte que son papa ne la subtilise encore, mais l'Ange se contentait d'un bisou de grandes personnes. Pour l'instant. Amoureux, ils l'étaient encore comme au premier jour.

— Tu es rentré, sourit Mancinia, le palpitant en vrac. Je suis heureuse de te voir.
— Comment s'est passé la rencontre ? l'interrogea-t-il.

Elle avait eu une entrevue avec Maximilien, plus tôt dans la journée et ils s'étaient entretenus sur ce qui se produisait sur Taelora.

— Moins ... terrible que je ne croyais. Et toi, que lisais-tu comme ça ? Tu as eu des nouvelles pour les navires que je t'ai recommandé ?

Ce dernier lui collait la missive sous le nez.

— Une lettre d'Astriid.
— Je suis surprise qu'elle t'écrives ! admit-elle, les yeux ronds.
— Je l'ai simplement aperçue dans ton courrier.
— ... Cela revient au même, non ?
— Allons, Mancy, tu lui a crié dessus et tu es terrifiante lorsque tu es en colère, mais tu as un coeur en sucre.
— Me prendrais-tu pour un dessert ? demanda-t-elle en haussant un sourcil.
— Hum ...

Son regard ne laissait aucun doute sur ses pensées, au point qu'un frisson de désir lui remontait la colonne vertébrale.

— Un dessert !

Leurs regards descendaient vers Ihsan, qui ne retenait que ce qu'il voulait bien.

— Papa, je peux avoir un dessert ?
— Hum.
— Je partagerais avec mes soeurs !
— Dans ce cas, pourquoi pas. Maman ?
— ... Vous avez gagnés, soupira-t-elle. Tu veux un bonbon, Sif ?
— Woui !
— Viens avec papa !

Bon gré, mal gré, l'Ygdraë changeait de bras. Ihsan ouvrit de nouveau la marche ; en sens inverse, cette fois. C'était un tableau ravissant, mais ce qui l'intéressait était plus ... Profitant d'un moment d'inattention de son mari, Mancinia lui mis la main aux fesses. Ce dernier ne bougeait même pas, alors qu'à une époque, il aurait sursauté, rougit comme un soleil crépusculaire et se serrait évanoui d'embarras. Vu le regard qu'il lui lançait par-dessus son épaule, ce n'était plus le cas et cela lui plaisait.

— Belle attaque, Leenhardt. J'espère que vous êtes prête pour un retour de flammes.
— Ce soir, peut-être.

Ils échangeaient un sourire malicieux, avant que l'Ange ne disparaisse dans le couloir avec leurs enfants et que Mancinia ne puisse lire la lettre de l'Ygdraë en se dirigeant vers son bureau pour y répondre.

À ma chère Astriid,

Je suis heureuse de recevoir une missive de ta part. Je manquais de temps pour moi-même t'écrire, préférant aussi te laisser de l'espace suite à notre dernière rencontre et, pour être honnête, j'ai encore des lettres à répondre de mon propre mariage !

Tout le monde se porte bien chez moi, je suis aussi ravie de lire que c'est également ton cas. Sif grandit très bien, mais elle boude toujours lorsque quelqu'un d'autre que moi s'en occupe ... elle va être aussi possessive que son père ! Je n'ai évidemment rien dit, d'accord ?

Je te remercie de tes compliments sur mes créations. Il est vrai que je ne peux plus travailler dans mon domaine comme autrefois et me contente de faire des pièces rares et uniques sur mon temps libre, au point que la majorité des dessins qui sortent de ma tête sont désormais l'oeuvre de ceux qui travaillent avec moi. Si tu envie de quelque chose de particulier, n'hésite pas à m'en faire part !

Que puis-je dire ? Je vis ma vie de jeune mariée aux côtés de Neah. Nous aspirons à devenir parents de notre propre enfant dès que les Aetheri le permettront. J'ai aussi de nombreux devoirs et obligations à honorer, ce qui est parfois pesant. Que ce soit moi ou mon mari, de nombreux projets nous accaparent. Je te détaillerais lorsque Sif sera présente pour te distraire !

Je t'en prie, c'est normal d'aider de nouveaux talents et chacun mérite de se lancer. Tout le reste, tu l'obtiendras par ton talent et ton travail. Je ne fais que donner un coup de pouce à la chance.

Pour répondre à ta question ... Je n'ai jamais approché un Dragon, ce sont des créatures qui me fascinent, mais elles sont aussi dangereuses. J'ai peur de les déranger avec mon antimagie ; l'on dit que si un Dragon vole au-dessus d'une cité humaine, il tombe au sol. Je n'y crois pas un seul instant. Voler est pour eux aussi naturel que pour nous de marcher, je suis certaine que la magie n'a rien à voir avec ce processus !

Ce doit être merveilleux d'utiliser seulement ses pensées pour concevoir des oeuvres ... Je suis parfois envieuse de la magie. Si jamais il recherche un bon client, je connais un Ange qui s'est lancé dans une sacrée campagne de recrutements.

Je me trouverais du temps pour venir ! Un thé avec de délicieux chocolats ne se refusent pas ! Je viendrais accompagner de Sif, ce qui te permettra de la revoir et de supporter mes milles interrogations. J'ai justement des affaires en cours qui m'obligerons à me déplacer à Vervallée, alors n'hésite pas à me dire tes disponibilités, que nous puissions nous voir avant ton ouverture.

Bisous baveux de Sif,
Bisous plus tendres de moi-même,
Ton amie,

Mancinia Leenhardt

Plutôt satisfaite, la Marquise choisit de ne pas vraiment relire de crainte que la brièveté devienne des pages entières. La porte de son bureau s'ouvrit lorsqu'elle se redressait pour poser la lettre dans le courrier à poster.

— Neah ? J'avais justement terminé de ...

Ce dernier lui attrapait l'arrière de la nuque pour l'attirer vers lui, la plaquant entre son corps et le bureau dans une étreinte brûlante et un baiser passionné.

— Je ne peux pas attendre jusque ce soir.

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