Le deal à ne pas rater :
Où acheter la display japonaise One Piece Card Game PRB-01 One Piece ...
Voir le deal

Partagez
 

 La promesse d'un avenir différent [solo]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Invité
Invité

avatar
Mar 16 Déc 2014, 19:00


Il n'était guère aisé de se faire une place parmi les sulfureuses Sirènes. Belles créatures, toutes plus désirables les unes que les autres, elles étaient nés pour séduire et charmer, pour attirer les regards et attiser les curiosités. Excellentes chanteuses et danseuses sensuelles, elles brillaient dans les matières artistiques bien que leurs talents soient toujours teintés d'une touche d'insolence et de provocation. C'était auprès d'elles que Megaera devait s'imposer et étinceller. La tâche n'était pas facile mais la Bélua était appliquée et studieuse, en plus d'avoir un don inné pour subjuguer son auditoire. La Bélua avait parfois du mal à y croire. Comment en était-elle arrivée à là ? Depuis quelques temps déjà, elle vivait une drôle de vie qui n'était pas pour lui déplaire. Son existence se partageait entre la Cité Engloutie et Megido. Dans la Capitale de son amant, elle passait le plus clair de son temps dans ses bras, noyée dans les délicieuses étreintes de leur corps qui se mélaient sans prétention dans une danse charnelle. Elle avait besoin de Cocoon. Auprès de lui, elle se sentait pousser des ailes et aimait tant voir l'éclat d'ardeur dans les yeux de l'Orishala. Il la voulait et ça lui suffisait. Dans la grande ville des Mers et des Océans, son emploi du temps était moins agréable. Elle étudiait le Valaerian et de nombreux arts. Il était indispensable qu'elle manie à la perfection les murmures de l'écume pour espérer gagner la place qu'on lui avait promis. Elle avait aussi besoin d'être davantage enchanteresse et séduisante. C'est pourquoi elle oscillait entre l'Université des Langues de la Cité Engloutie et son Académie Artistique. Dans les premiers jours, elle ne fut pas très bien acceuillie par les Naephina. Cependant, à force de démontrer ses appâts et de prouver son élégance comme son éloquence, elle finit par se faire quelques amies et respecter par toutes, bien que les Vipères continuent à cracher leur venin dans son dos. Megaera le savait mais ne s'en préoccupait que peu. Elle appréciait qu'on la critique car elle savait que ce n'était pas fondé,  seulement mû par une jalousie maladive. Surtout que, contrairement aux jeunes femmes de sa promotion, la Bélua avait le privilège de suivre tous ses cours sans payer le moindre sous. C'était la superbe Dame des Abysses qui se chargeait des frais, tout comme de lui mettre à disposition un petit logement à la Place de Symbor. La Khaeleesi était venue la trouver à Dhitys, alors qu'elle s'ennuyait parmi les siens, déplorant ce peuple sauvage adorateur d'une Déesse qu'elle n'entendait pas prier. Lady Deslyce était une femme étrange. La Lapine restait méfiante à son égard car la prudence demeurait de mise face à un personnage aussi puissant. Cependant, elle était sa bienfaitrice. Pour des raisons qu'elle ignorait, la Souveraine l'avait prise sous son aile. Elle n'allait pas s'en plaindre.

Megaera jeta un bref coup d'oeil dans le miroir accroché au dessus de sa commode. Satisfaite, elle attrapa son sac avant de sortir dans les rues de la Cité Engloutie, fermant la porte de sa petite maison à clef. « Nous allons être en retard, Meg. » soupira Lana, jeune Ondine blonde qui perfectionnait son Valaerian afin d'être auteur et traductrice. Elle apprenait le Karyacith, aussi, le dialecte des Oryanis. La Bélua était soulagée de ne pas à avoir l'apprentissage de cette langue improbable. « Ne t'inquiète pas. Allons-y. » Il était certain qu'à la Cité Engloutie, l'apparence comptait. Chaque jour, il fallait prendre soin d'enfiler une tenue de choix, avec grand soin et de soigner chaque détail. Les Sirènes étaient des tentatrices. Jamais elles ne négligeaient leur paraitre. Pour être à leur niveau, Megaera devait impérativement faire de même. Aujourd'hui, elle revêtait une courte robe noire bordée de dentelles aux nuance gris perle. Des bijoux aux chevilles et aux poignets, quelques bagues aux doigts, elle était à la mode de la Cité Engloutie. « As-tu beaucoup d'heures de cours ? » - « Quatre heures à l'Académie des Arts après les deux heures de Valaerian. » Lana fit une petite moue. « Tu as, tout de même, une chance inouïe. Pourquoi ma Reine s'intéresse-t-elle à toi ? » - « Je l'ignore. » La Sirène ne semblait guère convaincue par cette simple réponse. Megaera soupira. « Lana, je te jure que je n'en ai aucune idée. Je lui ai posé la question mais elle ne me répond pas vraiment. Je ne tiens pas à l'irriter alors je ne m'attarde pas sur le sujet. Je profite de sa protection, c'est tout. » Comment aurait-elle pu refuser pareille offre ?

763 mots.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mar 16 Déc 2014, 19:02

Le Valaerian était une langue douce et mélodieuse, ponctuée de charme et de musicalité. Complexes, des règles précises régissaient son utilisation et son appréhension était un calvaire pour les Gaelyan. Pourtant, Megaera parvenait à comprendre la logique chantante de ce langage. Etait-ce grâce aux lointaines origines communes qu'elle partageait avec les Sirènes, ou bien parce qu'elle était simplement douée ? Elle ne connaissait pas la réponse et ne s'en préoccupait pas vraiment. Tout ce qui lui importait était de réussir. Elle ne voulait pas décevoir la Dame des Abysses. Elle ne le devait pas. Appliquée et songeuse, elle rédigait avec soin les quelques lignes demandés par le Professeur en guise de contrôle. Le sujet était la dépendance. Les étudiants avaient pour objectif d'imaginer un court essai sur ce thême, dont chaque mot serait pensé et écrit dans un Valaerian aussi exquis qu'irréprochable. Après quelques hésitations, la jeune femme traça les lignes et les courbes du dialecte, réfléchissait au moindre point, au plus petit des traits. Une fois n'était pas coutume, chaque détail comptait. Lorsqu'elle eut terminé, Megaera sourit, satisfaite de son ouvrage qu'elle lut une dernière fois.

« L'opium agrandit ce qui n'a pas de bornes, Allonge l'illimité, Approfondit le temps, creuse la volupté, Et de plaisirs noirs et mornes Remplit l'âme au delà de sa capacité. »
[Extrait du Poison, Baudelaire]

Megaera quitta sa place pour rendre son travail au professeur de Valaerian, qui hocha vaguement la tête en la voyant passer. Peut-être préparait-il les prochains examens ? Bientôt, les étudiants seraient soumis aux tests de fin dont les résultats détermineraient leur avenir. Cette pensée rendait Megaera nerveuse. Peu de Gaelyan réussissait à l'Université des Langues. Or, Lady Deslyce avait été claire à ce sujet. Elle ne continuerait à collaborer avec la Lapine qu'à la condition qu'elle excelle dans les arts et la langue des Sirènes, pour la simple et bonne raison que ce qu'elle envisageait de lui confier nécéssitait une certaine maîtrise d'un univers souvent incompris. Cette place promise, la jolie brune la convoitait ardamment. Elle s'imaginait déjà au poste proposé. C'était tellement parfait, pour elle. Elle ne pouvait envisager un avenir différent de celui qu'on lui avait fait miroiter. Pensive, la demoiselle se rendit dans une Bibliothéque pour s'emparer du premier ouvrage en Valaerian qui tomba sous sa main. Sérieuse, elle lisait régulièrement des livres afin d'entretenir et d'affiner son éducation ondine. De plus, la lecture lui permettait d'en apprendre un peu plus sur la culture des Naephina, leurs moeurs, us et coutumes, ce qu'il convenait de faire et ce qu'il fallait éviter. Elle trouvait le peuple des eaux merveilleux et fascinant. Il était différent de tout ce qu'on pouvait trouver sur les terres du Yin et du Yang. Bien que création de Phoebe, d'après les légendes, il n'avait rien à avoir avec les autres races dont on prêtait l'existence à la Déesse. Elle aurait préféré naître Sirène plutôt que Bélua. Peut-être se serait-elle sentie plus à sa place dans une société prônant le culte de la beauté et des complots plutôt qu'une sauvagerie bestiale et l'adoration ivre d'une lointaine Aether.

« Bonjour, Megaera. Comment allez-vous ? » L'intéressée releva ses grands yeux bleus sur la silhouette élancée et musclée d'un grand Ondin à la peau dorée. Il travaillait à la Bibliothéque et donnait quelques cours à l'Université, aux premières années. « Bonjour. Bien, merci. Je ne m'attendais pas à vous voir aujourd'hui. N'êtes-vous pas censé enseigner ? » - « Si. J'avais toutefois un peu de temps libre et j'ai croisé un coursier qui vous cherchait désespérement. J'ai donc proposé de le débarasser de sa mission, puisque je savais où vous trouvez. Tenez. » Il fouilla dans les grandes poches de ses manteaux afin d'en sortir une lettre fermée par le sceau privé de la Khaeleesi. Megaera se jeta presque dessus. « Merci. » La Reine lui envoyait régulièrement quelques missives, souvent pour fixer une entre-vue. La jeune femme ne tenait pas particulièrement à faire attendre la Souveraine qui la protégeait. « Je crois savoir que vos examens se dérouleront bientôt. Je vous souhaite bonne chance, Megaera, et une réussite brillante. » Elle le remercia selon les usages ondins, sans vraiment y réfléchir, pressée et impatiente de lire sa lettre. Comme elle le pensait, la Dame des Abysses lui demandait de se rendre au Palais de la Cité Engloutie une fois le soir venue, une fois qu'elle aurait terminé ses cours à l'Académie des Arts. Elle sourit. Avisant l'heure, elle fila sans se retourner, d'autant plus motivée.

753 mots.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mar 16 Déc 2014, 19:48

« Ma très chère Megaera. Comment te portes-tu ? J'ai cru entendre que tes examens approchaient à grand pas. » La Bélua ne connaissait que trop, à présent, la voix douce et chaude de la belle Dame des Abysses. Elle leva les yeux. Lady Deslyce était tout en haut des escaliers. Majestueuse, elle portait une robe démesurement longue qui ajoutait davantage de prestance . La Lapine sourit face à sa protectrice et mentor. Elle n'aurait jamais pu avoir tant de facilités et d'opportunité, sans elle. « Je ne veux pas vous décevoir, ma Dame. » - « Oh ... » soupira-t-elle, un tantinet moqueuse, tout en descendant lentement les interminables marches d'une démarche aussi éthérée qu'élégante qui piquait au vif la jalousie de Megaera. « Je ne m'inquiéte pas pour toi. Tu connais les enjeux et je sais que tu mets tout en oeuvre pour remplir mes conditions. Viens. Allons discuter dans un endroit plus confortable. » Megaera ignorait toujours de quoi il en retournait précisement. L'offre, bien que mystérieuse, se rélévait cependant bien trop alléchante pour réchigner. La jeune femme, pour peu qu'elle réussisse ses examens, aurait une position assurée, un avenir esquissé. Pour quelqu'un qui partait de si loin, ce n'était pas rien. Née de parents dont elle ignorait tout, jumelle d'un frère qu'elle ne connaissait en rien, sa vie lui était apparue comme une cruelle imposture. Dans sa folle quête de ses origines, elle n'avait rien retiré, si ce n'est une belle rencontre. Si Cocoon était un morceau important de son existence, elle ne pourrait se complaire dans le simple rôle de maîtresse, même si elle ne pouvait nier que cela lui plaisait ardemment. Elle avait besoin de plus et c'était ce que lui proposait la Dame des Abysses. Assise sur un fauteuil en face du divan de la Khaeleesi, la Bélua sirotait une tasse de thé. Pendant près d'une heure, elles discutèrent tranquillement de tout et de rien, jusqu'à ce que la Sirène se lève. « J'ai un présent pour toi. » Elle prit doucement un petit paquet qui reposait dans un coin d'une étagère. « Lady, je ... » - « Non non. Accepte sans rien dire. Ce cadeau n'est pas tout à fait désintéressé, à vrai dire. » Megaera, quoiqu'un peu gênée, tira sur le ruban. Elle découvrit une pile de vieilles ouvrages sur les Arts et la façon d'être, sur le Valaerian, des textes complexes et complets qui lui seraient d'une grande aide pour parfaire sa formation. « C'est ... inestimable ma Dame. » Elle remarqua ensuite une robe. La tenue était magnifique, fait de tissu riche et délicat. « Merci Khaeleesi. » La Reine sourit. « Enfile essayer cette robe. J'espère ne pas m'être trompé sur ta taille. » - « Tout de suite ? » - « Oui Megaera. Tu vas en avoir besoin. » Surprise, la Bélua bredouilla : « Mais ... Pourquoi ? » Vanille fit quelques pas, l'air pensive. « Je fonde énormément d'espoir sur toi, Megaera. L'on ne peut se permettre de patienter encore et toujours. J'ai de grands projets pour toi. Ils te plairont. Pour mieux les réaliser, il devient nécessaire que je te présente à la société. C'est ainsi que j'ai décidé de t'emmener avec moi, ce soir même. » - « Où ça ? » - « A une réception Megaera. Elle se déroulera ici-même au Palais de la Cité Engloutie. Les hautes-sphères de la société ondine seront présentes. » Megaera resta interdite face à la nouvelle.

Un brin nerveuse, Megaera se préparait, aidée par deux servantes de la Souveraine des mers et des océans. Etait-elle prête à rencontrer les Ondins importants ? C'était une pression supplémentaire sur ses épaules. Elle ne pourrait plus reculer, plus échouer. Ce serait tourner en ridicule Vanille et elle ne doutait pas un seul instant que cette erreur serait très chère payée. Malgré tout, orgueilleuse comme elle l'était, la Lapine ne pouvait que se complaire dans le reflet qu'elle voyait dans le miroir. La Dame des Abysses avait très bon goût. Elle lui avait choisi un long kimono aux voiles sombres comme tâchés de pointes de couleurs, qui se fendaient aux jambes pour les laisser subtilement se dévoiler à chaque pas. Une large ceinture soulignait sa taille. Les domestiques l'avaient coiffé. Ce qu'elle voyait lui plaisait. « Es-tu prête ? » s'enquit Vanille qui franchit le seuil de la porte. Cette femme avait le don de réduire à néant les espoirs. Vêtue d'une toilette d'un rouge sombre et sanglant, elle était à la fois sensuelle et prestigieuse. Il y avait un petit rien d'inexplicable chez elle qui changeait tout et cela agacait Megaera. « Ne t'inquiète pas ma colombe. Tout se passera bien. En cette soirée, tu seras mon joyau et je ferai mon possible pour te mettre en avant. Sois un rayon de soleil dans la profondeurs des océans. » - « Je ferai de mon mieux, Lady. »

822 mots
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mar 16 Déc 2014, 19:50


La salle de réception était bondée. Les fils et filles des eaux les plus puissants et influents étaient réunis le temps d'une réception. Selon la discrétion des grands et les usages des mers qui voulaient que les conversations soient basses, puisqu'il serait inconvenant de vociférer en Valaerian, la petite foule discutait tout bas. Un verre à la main, ils s'emparaient de temps à autre d'un amuse-gueule lors qu'une servante passait près d'eux. De grandes teintures pourpres décoraient les plafonds et les mures étaient ponctués avec goût de toiles de grands maîtres. Dans cette ambiance de velours, les grands se prélassaient. Les moeurs étaient bien différentes à la Cité Engloutie. Les hommes portaient des costumes à la mode des Gaelyan mais les femmes étaient peu vêtues. Il convenait d'afficher sa beauté. Les bavardages cessèrent lorsque la grande porte s'ouvrit. Ils esquissèrent une révérence. Belle et souriante, la Dame des Abysses se tenait en haut des vertigineux escaliers. Doucement, Megaera se glissa à ses côtés. Evidemment, l'apparition d'une illustre étrangère, dont on ne savait pas si elle était ou non Naephina, ne passa pas inaperçu. Une vague de murmures s'éleva. Elegante, la Khaeleesi descendit les marches d'une démarche éthérée et sensuelle, suivie de près par la Bélua qui tâchait d'immiter son allure et son aisance. « Qui est-ce ? » demanda doucement Lucita, Néris crainte d'un Ot'Phylès renommé. Si le flot des conversations reprit, les regards voguaient sur la Souveraine dans l'attente de ses réponses. Elle sourit. « Voici Milady Swan. Elle est ma protégée. » - « Réellement. » s'étonna la Sirène qui, d'un oeil insistant, scrutait la Bélua. « Que dissimule ce joli coeur pour attiser vos grâces ? Elle doit bien avoir quelque chose de spécial. » - « Elle est brillante et audacieuse. Je lui présage un grand avenir dans le monde des affaires. Pourquoi la Cité Enlougie ne s'accaparerait-elle donc pas des talents de demain ? » Lucita eut une petite moue. Dans la langue des eaux, elle souffla : « Comptez-vous réellement offrir un emploi dans notre Capitale à une Gaelyan ? » Megaera rit tout bas dans un sourire en coin. Elle répondit dans le dialecte de la Sirène : « Vous semblez certaine de la bêtise des gens d'en haut à tel point que vous n'avez pas imaginé un seul instant que je vous comprendrai. Cette erreur n'est-elle pas aussi grossière qu'idiote ? » La foule se moqua tout bas. Lucita ne sourcilla pas. Elle se contenta de tourner les talons.

La soirée fila et les convives s'installèrent dans une nouvelle salle pour le repas. Megaera n'était pas vraiment à l'aise. Les Sirènes étaient de belles créatures mais leur enchantement n'était qu'un leurre. Elles étaient des requins. Sans pitié, elles étaient prêtes à tout pour parvenir à leurs fins. La réputation tenait une place importante. Les atteintes à l'honneur étaient presque un crime. Du moins, celui qui salissait quelqu'un ou le tournait en ridicule risquait de violentes représailles. Lucité était puissante. Il était évident qu'elle en voulait à la Gaelyan pour l'affront. Néanmoins, la Bélua se sentait à sa place. Ce danger sous jacent ne la génait pas. Il lui faisait ressentir un délicieux frisson. Les Naephina étaient tellement plus raffinés que les autres hommes-animaux. Elles parvenaient à allier le bon goût et la beauté avec une certaine brutalité et une acerbe cruauté. Ce monde lui plaisait. Malgré sa gêne, elle brillait. Son éclat était tel qu'on ne pouvait que la remarquer. Elle était fière et dégageait une prestance alléchante. Vanille, discrète, tâchait de mettre en avant son diament du soir. La Dame des Abysses n'en disait que très peu sur sa protégée, laissant plâner autour d'elle une aura de mystère. Si les convives savaient que la jolie brune étudiait à l'Académie des Arts et l'Université de Langues, ils ignoraient l'objectif poursuivi, quel était le terme envisagé. Megaera n'avait pas donné le moindre indice. L'énigme paraissait troublé les Ondins, qui ne savaient trop quoi en penser. Nul doute que les rumeurs allaient envahir la Capitale des Mers. Les jours à venir signeraient l'avènement des discussions au sujet de la mystérieuse Milady Swan, nom qui serait bientôt sur toutes les bouches. La jeune femme souriait, satisfaite de son petit effet sur les Ondins. Elle avait encore beaucoup de chemin à faire mais elle savait qu'elle avait les moyens de réussir. Elle projettait de s'enfermer chez elle pour réviser des heures durant. Etait-il vain d'espérer s'en tirer avec les honneurs ? La Dame des Abysses lui avait donné sa confiance. Elle ne pouvait pas la décevoir.

759 mots.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mar 16 Déc 2014, 19:52


La grande Université des Langues de la Cité Engloutie avait été prise d'assaut par des centaines d'étudiants nerveux et angoissés, dans l'attente d'une réponse qu'on leur donnait au compte goutte. Les prestigieuses écoles des mers et des océans avaient pris, au fil du temps, une sale habitude : celle de ne pas afficher les résultats des examens et les personnes diplômées. A défaut, le sévère Directeur appelait les élèves par ordre alphabétique et il remettait à certains un ruban bleu tandis que d'autres recevaient un ruban noir. Le tissu céruléen était synonyme de réussite. Les chanceux n'avaient plus qu'à aller chercher leur diplôme auprès de la vieille secrétaire. L'étoffe noire ne signifiait rien de bon. L'échec n'était guère toléré. Ceux qui avaient échoué étaient priés de s'en aller sans se retourner. Parmi les étudiants, bon nombre étaient des Naephina désireuses de perfectionner leur Valaerian. Aucune Sirène ne se voyait affubler d'un ruban noir. Ils étaient beaucoup, cependant, de Gaelyan à rater le ruban bleu quand bien même il y avait peu d'étrangers dans l'Université de Langues Ondine. Megaera contemplait la valse soigneusement organisée, impassible. Elle se doutait qu'elle ne serait pas la première de sa promotion. Pour autant, elle était certaine d'être diploméee. Elle savait que son Valaerian était bon, qu'elle parvenait à manier les mots et les subtilités du dialecte chantant et sensuel. Elle ne voulait pas envisager une possible défaite. « Mademoiselle Swan. » articula enfin le Directeur avant de relever les yeux, patientant. La Bélua s'avança doucement, d'un pas léger et mesuré. En quelques enjambées, elle fut sur l'estrade de l'ampithéatre, à attendre sa sentence. Il la fit un tantinet languir. Sans exprimer le moindre sentiment, il tira un ruban du panier qu'il remit à la jeune femme. D'un coup d'oeil, elle en avisa la couleur. Bleu. Elle sourit, avant de murmurer les quelques mots d'usage au Directeur et partir. La Lapine fut d'autant plus fière d'elle lorsqu'elle reçut son diplôme, ce petit bout de papier qui constituait la preuve du début de sa réussite. Elle avait eu de très bonnes notes. Satisfaite, elle glissa le parchemin dans son sac.

Megaera prit une grande inspiration, vaine tentative de s'octroyer un brin de courage. Son coeur s'emballait. Moins confiante, elle se dirigea vers la belle Académie des Arts. Elle avait mis tant de volonté et de détermination dans son apprentissage des danses et du chant, de la tenue et du paraître. Peu à peu, la salle principale de l'Académie se remplissait des jeunes étudiantes. Tout le monde fut là en quelques minutes, si ce n'est que la mystérieuse Clara, directrice de l'établissement, se faisait désirer. Elle arriva en trombe, sensuelle et provocante, en claquant presque la porte sur son passage. « Mesdemoiselles. » murmura-t-elle en guise de salutations. en un bond, elle s'assit sur le bureau, jambes croisées. « Je ne suis pas fière de vous. Du tout. Beaucoup ont raté les examens. Beaucoup l'ont eu, aussi, sans mériter toutefois d'être reçues tant les résultats sont minables. Cela ne tiendrait qu'à moi, vous n'auriez pas votre diplôme. » Son discours n'était pas pour rassurer les pauvres demoiselles qui s'échangèrent des regards entendus, sans oser prononcer le moindre mot. Megaera se mordit les lèvres. « Il y a ... bien heureusement ... quelques personnes qui ont su tirer leur épingle du jeu. Cette année, j'ai donc décider de vous appeler de la personne qui a le mieux réussi à celle qui a le moins bien travaillé. Je ne dirai les noms que des personnes reçues. Ceux qui ont lamentablement échoué ne méritent même pas que je prononce leur nom. » Il régnait un silence de mort. Comment ne pas trépigner d'impatience ? La première personne appelée serait la meilleure, celle qui a brillé, celle qui impressionnerait la Cité Engloutie et qui était certaine de trouver un travail gratifiant, d'être quelqu'un. Clara prit entre ses mains le fameux diplôme. Elle attrapa aussi un petit coffret, enfermé par du papier de soie. « Félicitations. Mademoiselle Swan, vous m'avez surprise. » Le jolis minois de Megaera devint pâle. Les regards se tournèrent vers elle. Il y avait deux ou trois rares visages avenants et fiers, les quelques véritables amies de la jeune femme se réjouissaient pour elle. Les connaissances, les autres ou les envieuses avaient un éclat meurtrier dans les yeux.

Megaera s'approcha de Clara. Cette dernière souriait. Elle tendit à la Bélua le diplome et le présent, pour la récompenser. « J'espère que nous continuerons à nous croiser. Je serais ravie de collaborer avec toi, Megaera. Tu es acharnée. Tu as un talent fou. Tu es mordante et sensuelle. Continue comme ça ma belle. » Le compliment toucha la Bélua bien plus qu'elle l'aurait cru.

784 mots.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mar 16 Déc 2014, 19:56


« L'Anavaelyam est un établissement de prestige, connu et reconnu pour ses spectacles aussi élégants que rêveurs et évidemment teintés d'une touche de sensualité. Il y a longtemps, j'ai été l'une des favorites de la scène. Par la suite, j'ai pris sa tête. Cette époque est aujourd'hui révolue. Cela remonte à loin. Pourtant, l'Anavaelyam me tient à coeur. Tu ne peux imaginer sur influence. Ce n'est pas qu'un cabaret. C'est tellement plus. Puisque je n'avais plus le temps de m'en occuper, sa direction fut confiée à certains de mes proches. Si sa réputation n'a pas faibli, de mon avis il est tombé en décadence. Triste Destin pour l'une des Perles de la Cité Engloutie. » La belle Khaeleesi fit quelques pas le long des tables soigneusement dressés. Tout était calme et paisible. De bon matin, le Cabaret sommeillait. « Tu es parvenue à te faire une place dans la société ondine, Megaera. Tu parles ma langue et a brillé devant Clara. Tes diplômes feront des jalouses et des envieux. En les obtenant, tu démontres pourtant de ta tenacité et de ton mérite. » La Dame des Abysses se retourna face à la Bélua. Doucement, elle fit glisser ses doigts le long de ses joues. « Tu es une belle femme, Megaera. Il ne suffit de pas grand chose pour te pousser vers l'excellence. Loin de n'être que jolie, tu possèdes aussi ce charisme et ce glamour qui font de toi quelqu'un de plus grand. Je sais que tu as du caractère. Tu n'es ni passive ni nonchalente. Ton côté autoritaire et ferme sera un atout. Tu as réussis. Je tiens mes promesses. L'Anavaelyam est à toi. Tu en es la nouvelle directrice et tenancière. » Megaera sourit. Vanille s'écarta. « J'espère être à la hauteur de vos attentes. » La Sirène rit tout bas. « Tu es obligée d'être au sommet, ma chère. Les Sirènes sont impitoyables. Au moins signe de faiblesse, elles tenteront de prendre ta place sans hésiter une seconde à te poiganrder dans le dos. Je t'ai aidé à arriver jusque là. Si je peux encore te conseiller si tu viens quérir mon aide, puisque je ne t'abandonnerai pas, l'avenir n'appartient plus qu'à toi. Tu auras bien des ennemis. Résite, tu as de quoi être la meilleure. Travaille bien à l'Anavaelyam et tu seras récompensée.» - « Qui dirigeait l'établissement avant moi ? Et qu'est devenue cette personne ? » - « Il s'agissait d'une Naephina nommée Laura Sylvestre. Je l'ai faite renvoyé. La nouvelle commence à se répendre et le Cabaret attend sa nouvelle propriétaire. Evidemment, elle te déteste. »

L'Anavaelyam était un endroit chic que l'on appréciait pour ses belles femmes que l'on ne pouvait que contempler. Les spectacles étaient toujours de grande qualité. Tenir un établissement pareil n'était pas une mince affaire. Megaera savait qu'elle aurait beaucoup de travail. Gérer la bâtisse en elle-même, le décor et la salle, les boissons et le repas, les filles et les tenues, les serveurs, des gardes du corps et des videurs, les couturiers et les metteurs en scène, les cuisiniers ... Il y avait mille et une choses à penser. Elle se sentait pourtant à la hauteur de la tâche. Cette place lui convenait. Pensive, elle s'assit à la première table venue, le coffret offert par Clara et l'Académie des Arts sur les genoux. Elle ne l'avait pas encore ouvert, désireuse d'aller voir la Khaeleesi avant toute chose. Doucement, elle tira sur le ruban, le papier de soie s'ouvrit dans un bruissement. Il y avait une petite carte, rédigée en Valaerian. « A Milady Swan, la nouvelle tenancière du Anavaelyam. » Il y avait quelques robes soigneusement pliées et une liste de noms. Megaera sourit. Clara avait tout prévu. Imaginative, la Bélua sortit son vieux carnet pour grifonner quelques idées. Elle noircit des pages et des pages, retranscrivant quelques noms de la liste, rayant certains et entourant d'autres. « Oh. Bonjour. » La Bélua releva les yeux. Un peu plus haut, près d'une porte dérobée, se tenait une demi douzaine de belles jeunes femmes. Elles étaient d'une beauté rare et étherée, avant une peau blême et des cheveux d'un blanc immaculé. « Hum. Bonjour, les filles. » - « Vous êtes Megaera Swan ? La nouvelle tenancière ? » - « Bien renseignée. Restez donc là, j'aurai besoin de vos lumières. Venez. Venez me rejoindre. » Les Artistes s'approchèrent lentement pour s'asseoir à la table de la Lapine. Elles avaient quelque peu hésité. De toute évidence, la propriétaire précédente n'était pas de plus douces. Megaera n'était pas la plus compréhensive et charmante des personnes. Elle traiterait cependant bien ses employés, pourvu qu'ils ne soient pas du genre rebelle.

780 mots.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mar 16 Déc 2014, 19:59


« Evan ! Evan ! » Un brin agacée, la jolie tenancière de l'Anavaelyam arpentait les couloirs à la recherche de l'un de ses employés, sans succès. Perchée sur de vertigineux talons, sa silhouette n'en était que plus élégante. Cependant, elle n'était en rien présentable en cet instant. Maquillée et coiffée, ses lèvres étaient d'un rouge sanglant et ses joues rehaussées d'une discrète touche de poudre rose. Un trait noir soulignait son regard d'un bleu clair et limpide. Ses longs cheveux sombres étaient relevés en un chignon rond piqué de broches. Quelques mèches s'échappaient de la coiffure. Les boucles brunes tournoyaient, et suivaient les courbes de ses épaules et de son dos. Elle était belle, mais elle n'était pas encore habillée. Elle ne portait que de légers sous-vêtments où les couleurs framboise et pêche se mélaient. L'avantage était que, dans un Cabaret, la tenue n'avait rien d'innapropriée, sans compter que la pudeur n'était pas dans les moeurs des Sirènes. Megaera croisa les bras, la mine contrariée. « Evan ! » Les filles l'évitaient. Mieux valait ne pas l'importuner plus encore, elle n'était guère d'humeur. Il aurait été sot de se mettre à dos la patronne. La soirée aurait été bien mal choisie. Cela faisait près d'une semaine que l'établissement était fermé, de manière exceptionnelle, le temps que la Bélua réorganise le lieu selon ses volontés. Aujourd'hui, il s'agissait de la grande réouverture. Tout le monde s'afferait aux préparations. « Oui, je suis là ! » s'écria une voix d'homme. Au loin, l'intéressé agitait sa main pour signifier sa position, sans lâcher pour autant le fil et l'aiguille qu'il tenait. D'ailleurs, dès qu'il baissa le bras, il piqua la robe d'une danseuse pour les dernières retouches. « N'as-tu pas l'impression que je ne suis pas tout à fait prête ? » murmura la Lapine en se penchant vers le couturier. Il jeta un coup d'oeil à Megaera puis soupira. « Aucune robe parmi celles que je t'ai proposé ne t'a plu ? » - « Non. Tu as des petites mains pour s'occuper des derniers détails, Evan. Donne tes instructions et occupe toi de moi. » Evan appela ses assistants qui se pressèrent à faire tout ce qui manquant. Il entraîna ensuite la jeune femme dans ses ateliers, à la recherche de la toilette parfaite pour elle. « Désires-tu quelque chose de particulier ? » s'enquit-il en fouillant dans ses penderies. Megaera réfléchit, longeant les meubles remplis de vêtements. Elle laissait glisser le bout de ses doigts sur les tissus soyeux. « Hum. J'aime ce style, celui qui décale la mode des Orines en quelque chose de plus sensuel. » L'Ondin acquieça. « Je vois. N'était-ce pas déjà le genre que tu portais lors de la réception de la Khaeleesi ? » - « Tu étais là ? » - « Je n'ai fais que passer, pour donner un voile de rechange à Laura. Elle, oui, elle était là. Quoiqu'il en soit, tu as raison. Ce type te convient tout à fait. Je dois bien avoir deux ou trois choses à te proposer ... des accessoires à ajouter ... » En deux temps trois mouvements, il dénicha quelques propositions, l'air victorieux. Il enfila son premier choix sur la Bélua sans même lui demander son avis. Elle sourit.

L'Anavaelyam faisait salle comble. Naephina et Gaelyan étaient venus nombreux, curieux de voir ce que deviendrait le Cabaret sous la direction de Milady Swan. L'ambiance était parfaite, tamisée et un brin mystique. Chacun sirotait un verre et dégustait un délicieux repas. Les serveurs valsaient entre les tables tandis que les cuisiniers s'afféraient à tout préparer. Des lustres de cristaux et de larges tentures décoraient les plafonds. Quelques bougies brûlaient et diffusaient un agréable et enivrant parfum. Les clients patientaient, jetant parfois un coup d'oeil à la scène, dissimulée par l'épais rideau pourpre. C'est alors qu'une femme apparut, charmante et souriante. La salle applaudit, il fallaut quelques longues secondes avant de retrouver le silence. Megaera était resplendissante dans son court kimono de nuance sombre et améthyste. Une corset, qui s'arrêtait à sa poitrine, soulignait davantage sa taille de guèpe. Elle avait de longs voiles transparents sur les bras. Dans un Valaerian dénue d'accent, voix chaude et basse, elle présenta : « Bievenue à l'Anavaelyam. Mon nom est Megaera Swan. » Avait-elle besoin de se présenter ? Ils étaient beaucoup à la connaître, au moins de nom, de titre ou de réputation. Tout cela n'était plus qu'une question de forme et de bienséance. « Je vous souhaite une agréable soirée dans mon établissement. Cette nuit est la première d'une longue série. Qu'elles soient toutes exceptionnelles et innimitables. » Une musique rythmée débuta tandis que la belle reculait, les bras tendus. Le rideau se leva. Le spectable débuta.

791 mots.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mar 16 Déc 2014, 20:03

« J'avais hâte de faire la connaissance de la sulfureuse tenancière, dont on raconte déjà que le caractère est un tantinet explosif. » murmura un homme qui se glissa près de Megaera, assise au bar. Elle sourit. « Je suis enchantée de faire votre connaissance, Aristote. » - « Je vois que nous n'avez pas ménagé les leçons de notre Khaeleesi. Avez-vous appris les têtes et les noms des plus importantes figures de la Cité Engloutie ? » répondit-il une fois la surprise passée. « Cela se pourrait bien. » souffla simplement la Bélua en buvant une gorgée de vin. Elle ne tenait guère à ce qu'on la prenne au dépourvu. Elle avait reconnu le Néris de l'Ot'Phylès Cala'Tiare avant même qu'il vienne à sa rencontre. La Dame des Abysses, un jour, s'était promenée à ses côtés pour lui souffler les identités des personnes qu'elles croisaient. Depuis, la Lapine se livrait régulièrement à l'exercice pour en savoir suffisament sur des illustres inconnus. « Vous allez être redoutable. » - « Allez-vous être un client régulier ? » - « Cela se pourrait bien. » répéta-t-il à l'instar de la Bélua. Le soldat avait une allure à la fois moqueuse et charmeuse. « Je trouve simplement dommage que ... » Du bout des doigts, il glissa le long d'une boucle brune de Megaera. Elle sourit. Elle était loin d'être naïve et connaissait bien les hommes. « Dommage en effet. Ce n'est pas le genre de la maison. » Il rit. « Si jamais, un jour, vous tenez ... ce genre de maison, n'hésitez pas. » - « Qui vous dit que je travaillerais comme mes filles ? » - « Les rumeurs veulent que vous soyez une femme impliquée. Fabulations mises à part, allez-vous nous honorer d'un numéro à l'Anavaelyam ? » - « Restez jusqu'à la fin. Vous aurez votre réponse. » Aristote avait néanmoins soulevé un point qui travaillait l'esprit de la jeune femme. Des nuits et des jours durant, elle avait songé aux paroles de Lady Deslyce, jusqu'à en tirer ses propres conclusions. Elle était persuadée qu'elle n'était pas destinée à s'arrêter en si bon chemin. L'Anavaelyam ne serait pas le seul établissement dont elle serait la tenancière, elle en était convaincue. Peut-être qu'elle serait ammenée à gérer d'être maison, dont les moeurs pourraient être différentes de celles des Sirènes, pour qui vendre ses grâces était normal mais qui jamais ne livrerait plus. Il fallait bien se conformer aux idées de chaque ville, chaque cabaret. Pour l'heure, Megaera ne possédait que l'Anavaelyam et elle s'en contentait très bien tant le travail était immense. Cela ne l'empêchait pas d'avoir de l'ambition. Lorsqu'elle se sentirait prête, elle irait à la conquête des autres continents.

Ils étaient beaucoup à songer à Madame Sylvestre, l'ancienne patronne, cette femme de l'ombre austère et violente que l'on ne voyait que très peu mais qui gérait le Cabaret d'une main de maître. Megaera aspirait particulièrement à faire oublier cette femme à ses clients. Pour l'éclipser de manière claire et définitive, quelle meilleure façon de procéder qu'exécuter un numéro à la fois sensuel et glamour ? Sous des lumières douces et tamisées résonnait une musique rythmée aux notes séduisantes. Le décor apparut alors. Megaera, rayonnante et souriante, se tenait aux côtés d'une immense coupe de champagne. Elle avait troqué son kimono pour une tenue de scène. Le corset aux nuances d'or mettait en valeur sa silhouette. Les cheveux lâchés, les jambes nues, elle portait quelques bijoux et des talons haut perchés. Après une brève, mais efficace, danse de présentation, le numéro en lui même débuta, acrobaties et mouvements élégants dans cette coupe d'alcool. C'était la première fois qu'un spectacle comme celui-ci se produisait au Cabaret Anavaelyam. Il semblait pourtant que cela plaisait aux clients. Le dos appuyé sur un mur au loin, Aristote souriait.

Quelques coups frappèrent à la porte. « Entrer. » répondit Megaera. Assise à son bureau, qui se trouvait aux derniers étages du Cabaret, la Bélua triait quelques papiers. Elle releva les yeux sur la Sirène qui lui faisait face. « Rubis. Alors ? » - « Nous avons augmenté les bénéfices cette semaine de douze pourcent. » La tenancière semblait satisfaite du chiffre. « C'est bien. Il faut continuer les efforts et persévérer. Trouve moi Evan, s'il te plaît. » C'était étrange. Elle se sentait si à l'aise dans cette position. Il n'était jamais réellement aisé de faire affaire avec les Sirènes, tant ce peuple était carnassier, de véritables requins. Il fallait faire preuve de doigté et savoir s'imposer selon leurs coutumes, et non celles des Gaelyan. Ce petit monde était à part. Pour peu qu'on le connaisse, il était agréable à bien des égards. La seule règle était de toujours être méfiant. Comment pouvait-on faire confiance à quiconque ? Les Sirènes ne savaient pas ce qu'étaient la loyauté. Etait-ce tellement différent des mondes d'en haut ? Au moins avouaient-elles sans peine leur moeurs. Megaera se contentait de s'immiser dans les affaires de la Capitale, grâce à la position qu'elle avait gagné.

840 mots
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas
 

La promesse d'un avenir différent [solo]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» Le passé est une abîme sans fond ; l'avenir nous est impénétrable [ Solo libre ]
» [Q] - Dans leurs yeux j'offre mon âme, dans leurs mains je confie mon avenir | Solo
» La promesse ancrée dans la chair
» Le Souvenir d'une Promesse Muette. | PV Aaliah.
» Une vocation, un avenir
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Les Terres de Sympan :: Zone RP - Mers :: Mers - Est :: Mer de Krä :: Cité Engloutie-