Partagez
 

 [Q] - Tomber encore | Aliénor

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Priam & Freyja
~ Ange ~ Niveau III ~

~ Ange ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 4173
◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2018
◈ Âme(s) Soeur(s) : La bière et le saucisson | L'adrénaline et les problèmes
◈ Activité : Berger [III], traducteur [II], diplomate [I] | Soldat [III], violoncelliste [I]
Priam & Freyja
Mar 07 Déc 2021, 21:56



by kalisamiii

Tomber encore

En duo | Priam & Aliénor


Intrigue : Priam et Aliénor se retrouvent sur Dorë. Le début du rp est ici : Lorsque les royautés se multiplieront...


Une autre image le frappa, une image tissée d’un rêve qu’ils avaient partagé. De la promesse qu’il avait laissée entre ses reins, de ces espoirs qu’il avait égrenés contre elle, de ce qui aurait pu être. Il aurait pu revenir d’une mission diplomatique et il aurait pu la trouver là, les mains dans la terre, la jupe noircie par le travail, quelques mèches volages échappées de son chapeau. Leur fils à ses côtés, joyeux de lui réserver le meilleur des accueils, bien qu’il ne fût pas parti longtemps. Il aurait pu rêver d’elle chaque nuit et se languir de la retrouver ; il en rêvait parfois, mais ses songes tombaient souvent dans le précipice des cauchemars et, lorsque ce n’était pas le cas, il se réveillait la bouche anesthésiée par l’amertume. Ils avaient renoncé à cette vie ; elle, quand elle avait choisi de demeurer près du Grand Chaos, lui, quand il avait décliné l’offre de l’Empereur. Il aurait pu lui demander ce qu’elle en pensait. Il n’en avait rien fait. Par respect, et aussi par ego. L’ego a de détestables travers. Et désormais, ils étaient ici, promis l’un à l’autre par une lettre d’un peuple inconnu, autochtone d’une toute petite île, à la dérive sous les danses improbables du ciel. Quelle signification fallait-il y voir ? S’agissait-il d’une nouvelle chance offerte ou d’une simple moquerie du destin ? Tandis qu’il sondait l’inoubliable regard d’Aliénor, toutes ses pensées encombraient ses yeux.

L’interpellation de l’enfant lui fit baisser la tête. Eléas. Son nom rappelait à la fois celui de son père et celui de l’ancien garde du corps de la Fille au Chapeau. Les dents de la Vorace se cramponnaient déjà à lui. D’ici quelques années, il s’y loverait peut-être avec la même insanité que les autres. Priam le scruta. Pourtant, c’était vrai. Il ressemblait à Aliénor. Sa voix s’apparentait à celle de n’importe quel enfant, mais il empruntait les mêmes intonations que la famille Vaughan. Son visage, quoi que plus rond et plus doux, suivait des courbes familières, et les iris céruléens qui l’éclairaient rappelaient immanquablement ceux de sa mère. Mouchetés d’or, comme des épis de blé jetés au vent. Il n’avait pourtant rien à voir avec ce lieu-là. Les émotions de l’Ange tronquaient son jugement. Une part de lui avait envie d’écouter le garçon et d’y faire attention, quand l’autre moitié désirait lui asséner qu’il n’était pas comme les autres adultes et qu’il n’avait aucune raison de lui montrer ses ailes. Parce qu’il était une Aile Blanche, parce qu’il était doué de raison et d’empathie ou parce qu’il aimait Aliénor, la première part l’emporta. L’inverse n’aurait pas été juste.

Toujours aussi muet, le fils de Réprouvés déploya ses ailes. Elles avaient retrouvé leur premier éclat depuis de longs mois, désormais. Il les ébroua doucement, puis leurs plumes ondoyèrent sous la brise. « Voilà. J’imagine que tu n’avais pas encore rencontré d’Ange ? » demanda-t-il, paisiblement. Elle lui avait parlé de lui, cependant. Qu’avait-elle pu lui raconter ? Elle savait tant de choses ; mais il y en avait tant qu’elle ne pouvait pas dire. « Je crois que les Anges doivent être un peu différents des autres adultes. » Un sourire vague flotta sur ses lèvres. Son cœur peinait à suivre le rythme que les convenances lui imposaient. Il rêvait de s’envoler à tire-d’aile vers des horizons interdits. « C’est vrai, que tu ressembles à ta maman. » Ses yeux montèrent jusqu’à Aliénor. Il aurait préféré qu’Eléas ne fût pas là. Ils auraient pu discuter plus librement. Il aurait pu la prendre dans ses bras, ou maintenir consciemment cette distance qui le délitait. Il ferma les paupières, juste un instant. Découvrir à quel point la situation lui était douloureuse la rendait encore plus pénible. Pourquoi avait-il dû être si stupide ? Pourquoi, une fois de plus, avait-il préféré rester en retrait ? N’apprendrait-il jamais de ses erreurs ? Combien d’années encore lui faudrait-il pour se débarrasser entièrement de ces schémas si bien intégrés ? Il n’avait pas besoin d’autant de censure ; il avait le droit d’être lui-même et d’exprimer ce qui l’animait, de réclamer ce pour quoi il se battait, de faire valoir son palpitant. « Toi, c’est Eléas, c’est ça ? Tu as déjà exploré l’île ? » Tandis qu’il répondait, l’Immaculé regarda sa mère. Finalement, il lui adressa à nouveau la parole. « Vous êtes ici depuis longtemps ? » Il avait envie que l’enfant s’éclipsât. Il l’aurait embrassée, allongée sur l’herbe et aimée à même le sol. À l’instant où les images s’inscrivaient dans son esprit, leur réalité s’évanouissait.



Message I – 764 mots




[Q] - Tomber encore | Aliénor 1628 :


[Q] - Tomber encore | Aliénor 2289842337 :
Revenir en haut Aller en bas
http://lesterresdesympan.forumactif.com/t40510-priam-freyja-bele
Aliénor Vaughan
~ Magicien ~ Niveau II ~

~ Magicien ~ Niveau II ~
◈ Parchemins usagés : 581
◈ YinYanisé(e) le : 20/12/2016
Aliénor Vaughan
Sam 11 Déc 2021, 15:40


Image réalisée par Naimly

Tomber encore



Eléas s’exclama d’émerveillement et son expression ne tarda pas à changer, entre curiosité et contentement. « C’est vrai ! Je n’en avais jamais vu en vrai. Ou alors… pas que je sache. » ajouta-t-il, en se rappelant que tout n’était pas toujours aussi simple. Il y avait des choses invisibles ou des choses qu’autrui ne voyait pas ou n’entendait pas. Lui, il entendait le chant des Étoiles et il voyait des choses qui n’existaient pas encore. « J’aime bien tes ailes. » Aliénor aussi, les aimait. Tellement. Affreusement. « Peut-être que ça dépend des Anges. » murmura l’enfant, en inspectant les appendices dorsaux, comme s’il tentait de les mémoriser pour en construire des semblables. « Mais c’est vrai que la plupart des adultes ne sont pas très drôles. Ils disent beaucoup de choses sans importance. Ils parlent de la météo, comme si quelqu’un en avait quelque chose à faire. Et puis… ils font des commérages. En plus, ils adorent s’angoisser eux-mêmes en faisant des hypothèses catastrophes. Moi, ça m’ennuie. » C’était vrai. Le garçonnet s’éclipsait souvent lorsque ça parlait chiffon. Aliénor, quant à elle, était changeante. Ces conversations l’insupportaient bien plus aujourd’hui qu’auparavant. C’était aussi la raison pour laquelle elle s’était mise à jardiner. Sentir la terre sous ses doigts lui donnait quelque chose de concret. Le sol la rattachait à la vie. Elle la donnait des centaines de fois, ainsi. Elle se sentait utile, en dehors de son statut de mère qu’elle affectionnait énormément mais qui, contre toute attente, était loin d’être suffisant. Il ne l’était pas, d’autant plus lorsque Priam se tenait en face d’elle. Elle se sentait sombrer dans des eaux bien trop profondes pour elle. Quand il était là, c’était son monde entier qu’il aspirait. Quand il était là, sa peau tressaillait sous la morsure des frissons que la simple vue de sa silhouette suffisait à éveiller en elle. Quand il était là, les images d’un bonheur doux et parfait revenaient la hanter, des images où le bonheur se traduisait aussi au creux de ses cuisses, sous le jeu de ses doigts. Plus elle le voyait, plus elle le trouvait éclatant. Elle pensait qu’il devait être déçu de ce qu’elle était devenue. Ce serait plus simple.

« Je sais. » répondit Eléas, en bombant le torse. Il faisait semblant de prendre une attitude fière. Ça se voyait à l’éclat de ses yeux. « Oh oui ! Je l’ai parcourue de partout ! Depuis qu’on est arrivé, j’ai couru ici et là. Il y a des secrets ici mais je n’ai pas le droit de les dire ! J’ai promis ! » À qui ? Il ne le précisa pas. Aliénor voulut affirmer qu’il avait beaucoup d’imagination mais le fait d’entendre l’Ange s’adresser directement à elle la coupa dans son élan. « Oui. Enfin, non. Quelques jours. » Elle détourna les yeux, gênée. Elle préférait le regarder lorsqu’il était occupé avec son fils que lorsqu’il la fixait, elle. Eléas sourit et tira sur la manche de l’Ange. « J’ai un secret à te dire. » affirma-t-il, tout bas. « Baisse-toi. C’est un secret entre garçons. Les filles n’ont pas le droit d’entendre, même maman. » Il plaça ses mains de chaque côté de l’oreille de Priam une fois qu’il se fut baissé et commença sa tirade. « J’aime beaucoup mes futurs frères et sœurs, sauf Achille, il n’est pas très gentil parfois, mais je crois que t’étais pas dans ton état normal quand tu l’as créé avec maman. » Il se recula, sourit et tourna les talons. « Moi, j’ai des choses à faire. » affirma-t-il, en appuyant sur le moi pour montrer qu’il partait. Et il s’enfuit en courant après avoir tendu les deux bras derrière lui et déclaré « Ange super rapide ! Fffuuuuuuu ! ».  

Aliénor regarda la silhouette de son fils disparaître au détour d’une haie rosée. Elle sourit, avant de reporter son attention sur Priam. « Tu… Tu as fait bon voyage ? » demanda-t-elle, avant de songer aux mots d’Eléas, lorsqu’il parlait de ces conversations qui ne servaient à rien, vides de sens, à ces phrases que les adultes répétaient sans cesse, sans même s’interroger sur leur pertinence ou sur leur volonté d’écouter véritablement la réponse. Bien sûr, elle espérait que l’Ange avait fait bon voyage. Pourtant, ça ne changerait rien entre eux. Ce ne serait que des mots creux, des mots de façade, des mots pour cacher la réalité du trouble qui les séparait. Elle inspira et s’avança. Elle n’avait aucune idée d’où est-ce qu’elle allait. Elle n’avait aucune intention particulière, autre que celle de se mouvoir vers lui. Elle sentait simplement son cœur battre dans sa poitrine. Un pas après l’autre, elle le voyait se rapprocher. Un pas après l’autre, elle se sentait totalement démunie face à son aura et aux émotions qui gonflaient sa poitrine. Elle dut penser brièvement qu’on risquait de les voir, mais elle jeta le risque au feu. Elle sentit la peau du cou de l’Ange sous sa paume, ses cheveux entre ses doigts. C’était comme cette fois-là, en rêve. Ses lèvres s’arrêtèrent proches des siennes, assez pour qu’elle pût sentir leur chaleur, assez pour qu’elle pût sentir sa respiration. Peut-être devenait-elle folle. Peut-être la pervertissait-il par sa simple présence. Cet homme n’était peut-être pas un Ange mais un Démon. « Embrasse-moi. S’il te plaît. » laissa-t-elle échappé, à voix basse. Ou peut-être qu'elle l'aimait, tout simplement.

888 mots
 


[Q] - Tomber encore | Aliénor Wmln
[Q] - Tomber encore | Aliénor 3298876942 :
Revenir en haut Aller en bas
http://lesterresdesympan.forumactif.com/t34361-alienor-vaughan
Priam & Freyja
~ Ange ~ Niveau III ~

~ Ange ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 4173
◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2018
◈ Âme(s) Soeur(s) : La bière et le saucisson | L'adrénaline et les problèmes
◈ Activité : Berger [III], traducteur [II], diplomate [I] | Soldat [III], violoncelliste [I]
Priam & Freyja
Lun 20 Déc 2021, 07:40



by kalisamiii

Tomber encore

En duo | Priam & Aliénor



« Merci. » répondit-il sobrement au petit garçon. Tandis que celui-ci examinait ses ailes d’un œil expert, Priam ne le quitta pas des yeux. Sans trop savoir si c’était malgré lui, il sourit en l’écoutant. L’enfant semblait intelligent, plus que la moyenne de ceux de son âge. Là où on aurait attendu qu’il s’émût d’un rien, il portait déjà un discours critique sur les agissements des adultes. C’était étrange, amusant et attachant. Peut-être un peu triste, en un sens, parce que la plupart des adultes s’entichaient de ces mondanités pour ne jamais les quitter : l’ennui collait à leurs semelles, semblable à de la boue en plein hiver. À mesure qu’il grandirait, il s’en rendrait compte ; et il rencontrerait aussi ces personnes qui savent si bien vous arracher à la monotonie de leur quotidien. L’Ange regarda la Magicienne. Ils échangeaient souvent des inepties, pour tempérer le malaise qui leur broyait l’estomac. Celui-là même qu’il vit briller dans les prunelles d’Aliénor. Ses propres yeux revinrent sur Eléas. Le terme « secret » le fit frémir, comme s’il ricochait contre tous ceux qu’ils gardaient. Son cœur tinta drôlement. Pourtant, il obéit. Il s’accroupit près de l’enfant. « Promis, je ne le répéterai pas. » s’amusa-t-il. Pour cela, on pouvait lui faire confiance. Le chuchotement du garçon lui arracha un frisson, tandis que son oreille recueillait tous ses mots. Dès que les premiers lui parvinrent, il fronça les sourcils, et cette expression s’intensifia à mesure que la prédiction se dénudait. Lorsque le révélateur se recula, Priam le jaugea, incertain. Les informations se distribuaient dans différentes recoins de son esprit. Des frères et sœurs – jusque-là, tout semblait logique, puis que la Vaughan et l’Empereur Noir devaient avoir d’autres enfants. Achille, pas toujours très gentil – ce qui se tenait aussi, car comment être certain qu’un fils de Mages ne fût pas un Sorcier ? T’étais pas dans ton état normal quand tu l’as créé – et là, l’improbable s’abattait pour travestir tout ce qui était envisageable. Il songea immédiatement à la bague réprouvée : mais Aliénor ignorait qu’il la possédait. Comment son fils aurait-il pu être au courant ? De quoi d’autre pourrait-il parler ? Quels enfants oscillaient entre la gentillesse la plus profonde et la perfidie la plus grande ? L’Ange aurait tout naturellement choisi d’écarter les propos du garçon, s’il n’y avait pas fait cet ajout. Sa mère avait pu lui parler de lui, il avait pu comprendre ou s’imaginer qu’il y avait autre chose que de l’amitié, il aurait pu souhaiter qu’ils eussent des enfants ensemble… Mais il ne pouvait pas parler de choses dont il ne savait rien, aussi ténue que soit la référence. Il ignorait trop d’éléments à propos de Priam pour que ce ne fût qu’une coïncidence.

L’Ailé tentait de conserver un masque d’impassibilité. C’était difficile. Sans le savoir, il traversait les mêmes bouleversements émotifs que sa sœur lorsqu’elle s’était retrouvée face à Othaline, cette orpheline apparemment capable de lire l’avenir. En était-il de même pour Eléas ? Devinait-il les desseins des Zaahin avant qu’ils n’advinssent ? Il le regarda s’éloigner, traînant dans son sillage les réponses à ses questions. Priam n’aurait su dire si son cœur était figé ou s’il tambourinait si fort qu’il n’en discernait même plus les battements. Il ramena ses iris sur Aliénor en même temps qu’il se relevait. Pendant qu’il tirait sur les plis de son pantalon, désajusté par ses mouvements, il répondit : « Oui, ça a été. L’équipage était sympathique. Je crois qu’ils se sont lancés à la découverte de l’île. » Il jeta un regard circulaire autour de lui, comme s’il avait pu les apercevoir quelque part, à vagabonder entre deux bosquets. « Tu as vu, les étoiles ? » demanda-t-il, tout en sachant très bien qu’elle ne pouvait pas avoir raté ce phénomène. « Et cette lettre, pour venir ici, c’était assez… » L’Ange tourna enfin la tête vers elle. La Mage se tenait juste devant lui. Elle glissa ses mains sur sa peau. « Inattendu. » Son souffle s’éteignit sur ses lèvres. Un long frisson le parcourut, tandis que ses iris solaires se noyaient dans les orbes océaniques d’Aliénor. Dans tout son corps, son sang rugissait : ses grondements se concentraient dans son crâne, entre ses deux oreilles, semblables aux sons que pourraient émettre une harde de lions affamés. Immédiatement, sa bouche s’assécha. Ses souvenirs s’envolèrent. Il oublia tout de lui, d’eux, des autres. Seul l’instant présent coulait en lui en un flot d’émotions et de ressentis. Les questions naissaient par centaines et mourraient par milliers. Cette femme le torturait. Quand son absence marquait son cœur, sa mémoire le tourmentait. Quand elle était tout près de lui, sa poitrine se déchirait. Rejets et refus remballaient son palpitant dans un écrin de ronces ; acceptations et invitations l’écartelaient pour accueillir ses passions. Changeante, Aliénor troquait ses « non » pour des « oui », et chacune de ses inclinations éphémères créait chez Priam un gouffre insatiable. Le Loup aurait pu la dévorer.

Ses mains coulèrent contre ses hanches et se rejoignirent dans son dos. L’Ange la ramena vivement contre lui. Sa peau sentait la terre. Il se pencha vers elle et, sans lenteur ni hésitation, l’embrassa. Ses doigts jouèrent contre le tissu de sa robe. L’urgent besoin de la dénouer pressait son corps tout entier. Pourtant, ses paumes se séparèrent. L’une remonta se nicher dans la nuque de la Magicienne, là où quelques boucles s’égaraient, quand l’autre glissa jusqu’à la courbe de ses fesses. Il voulait la posséder, elle, de son pire défaut à sa plus belle qualité, tout entière et sans concession. « Épouse-moi. » murmura-t-il contre ses lèvres.



Message II – 930 mots

ENFIN. (on se réjouit, on se réjouit, mais au prochain post elle va le repousser et le traiter de goujat /sbam)




[Q] - Tomber encore | Aliénor 1628 :


[Q] - Tomber encore | Aliénor 2289842337 :
Revenir en haut Aller en bas
http://lesterresdesympan.forumactif.com/t40510-priam-freyja-bele
Aliénor Vaughan
~ Magicien ~ Niveau II ~

~ Magicien ~ Niveau II ~
◈ Parchemins usagés : 581
◈ YinYanisé(e) le : 20/12/2016
Aliénor Vaughan
Lun 17 Jan 2022, 07:34


Image réalisée par Naimly

Tomber encore



Contre sa peau, se reflétaient les frissons de l’Ange. Elle les sentait alors même qu’il n’avait pas encore bougé. Si proche de lui, tout lui paraissait étonnement limpide. Pourquoi ne s’était-elle pas approchée de la même façon, plus tôt ? Pourquoi n’avait-elle pas compris ? Pourquoi n’avait-elle pas laissé partir ses peurs ? Son mari la hantait toujours, où qu’elle allât. Qu’il fût incarné en la figure de Niklaus ou en celle d’Elias, la donne n’avait jamais changé. Son éducation faisait ses entraves. Elle devait bien se tenir, ne pas envisager la trahison, être loyale. Depuis son mariage, on n’avait eu de cesse de lui répéter qu’elle avait été élue par les Ætheri pour sauvegarder les relations diplomatiques entre les Magiciens et les Sorciers. Mais quel Dieu bénéfique pouvait condamner une jeune femme à vivre à la façon des Mages Noirs ? Quel Dieu bénéfique pouvait la placer dans une situation intenable, auprès d’hommes bien trop puissants pour elle ? Dans quel monde une femme devait-elle se soumettre à l’autorité d’un mari qu’elle n’aimait pas ? Pourquoi ? Pourquoi continuait-elle, depuis le début, à se conformer à ce que la société attendait d’elle ? Comment avait-elle pu croire pouvoir vivre ainsi, en respectant sagement des normes qui n’étaient pas les siennes ? Surtout, comment avait-elle pu penser avoir un quelconque intérêt aux yeux d’Elias ? Qu’ils finiraient par marcher d’un même pas ? Peut-être, lors des cérémonies. Peut-être, en public. Mais il était évident que jamais il ne la considérerait vraiment. Comme elle l’avait compris, avant de venir ici, tout n’était qu’une farce. Le monde était une farce. Tout n’y était que montage, à l’exception des émotions qui faisaient vibrer son cœur, qui la transcendaient par leur profondeur. Elle ne pouvait s’y soustraire, elle le comprenait. Elle n’avait fait que leur tourner le dos, en espérant follement qu’elles disparaîtraient. Mais elles étaient restées. Et, maintenant qu’elle se retrouvait en face de Priam, elle ne pouvait plus les nier. Sa peau appelait la sienne. C’était impossible d’ignorer l’attraction qu’elle ressentait. Au-delà de tout principe moral, au-delà même de son éduction. Elle le désirait trop pour rester à la place que tous avaient désiré lui assigner. Pourtant, à présent, elle se figurait que son corps lui appartenait et qu’elle était en droit de l’offrir à qui elle voulait : lui. Puisqu’elle était déjà malheureuse, puisqu’elle souffrait déjà, elle n’avait rien à perdre. C’était un espoir de bonheur qu’elle entrevoyait, un bonheur qui viendrait s’ajouter au seul de son existence : la présence d’Éléas à ses côtés. Mais elle avait compris qu’elle ne pourrait pas s’épanouir uniquement dans la maternité. Elle avait besoin d’une autre forme d’amour. Elle avait besoin de se sentir femme. Elle avait besoin de Priam, parce qu’il n’y avait que lui qui la détournait avec autant de violence de ses obligations d’épouse royale. Il n’y avait que lorsqu’il était là qu’elle envisageait de tout jeter au feu. Et après tant de lunes sans lui, tout devenait à présent d'une évidence crue.

La tension dans sa poitrine grimpa lorsqu’il l’attira à elle. L’adrénaline y pulsa, décuplant ses sens. Entre ses cuisses, la flamme d’un désir depuis longtemps contraint se réveilla. Elle l’avait déjà ressenti, plusieurs fois, lorsqu’elle se touchait en pensant à lui, lorsque ses cris finissaient par résonner dans sa chambre avant de s’éteindre. Alors, après l’extase, elle mourait de honte. De honte d’avoir ressenti un plaisir si électrisant, de honte de l’avoir imaginé lui faire des choses défiant la décence, de honte par rapport à son statut d’épouse. Pourtant, à présent qu’elle sentait ses lèvres sur les siennes et ses mains couler sur elle, se fondre à même sa peau, elle ne ressentait pas cette honte. Elle désirait le toucher, comme elle l’avait touché en rêve.

Quand il articula, elle s’interrompit cependant. Elle le fixa un instant, incertaine, avant qu’un petit sourire n’effleurât ses lèvres. Les Anges étaient-ils tous ainsi ? À faire des vœux de mariage au beau milieu de la fièvre ? Elle passa sa langue sur ses lèvres, brièvement. Sa gorge était sèche. Ses lèvres avaient soif de lui. Elle s’approcha encore, plus près, comme si elle désirait qu’ils ne fissent qu’un. Sa bouche se dirigea vers son oreille et elle vint chercher son lobe. « Je vais épouser ton corps. » y murmura-t-elle. « Ton cou. » Elle descendit, suivant un chemin qui semblait fait pour elle. Ses baisers se déposèrent sur sa peau. « Tes doigts. » Elle alla chercher sa main et la serra dans la sienne. « Je vais épouser tout ce que tu voudras. » Ses lèvres revinrent sur celles de Priam, en passant par son cou et sa mâchoire. « Déshabille-moi. » y susurra-t-elle, en plongeant ses yeux dans les siens.

780 mots
La la la laaaa
 


[Q] - Tomber encore | Aliénor Wmln
[Q] - Tomber encore | Aliénor 3298876942 :
Revenir en haut Aller en bas
http://lesterresdesympan.forumactif.com/t34361-alienor-vaughan
Priam & Freyja
~ Ange ~ Niveau III ~

~ Ange ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 4173
◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2018
◈ Âme(s) Soeur(s) : La bière et le saucisson | L'adrénaline et les problèmes
◈ Activité : Berger [III], traducteur [II], diplomate [I] | Soldat [III], violoncelliste [I]
Priam & Freyja
Mar 01 Fév 2022, 07:32



by kalisamiii

Tomber encore

En duo | Priam & Aliénor


Note : RP à caractère sexuel.



Jessie Ware – Say you love me

Son cœur rompait tous les rythmes connus pour exercer celui de cet instant, entre la terreur, la félicitée, la honte et l’extase. Ses mains tenaient Aliénor comme si elle eût pu s’échapper, avec l’envie de la retenir et déjà la résignation de céder à son refus. Elle le devait, pourtant – l’épouser. Ils étaient ici pour cette raison. Les habitants de l’île paraissaient décidés à se passer de tout consentement et à faire fi de l’alliance qui l’emprisonnait. Ici, l’Empereur Noir n’existait pas. Entre eux, l’Empereur Noir n’existait plus, écrasé par l’union de leurs deux corps. L’Ange frémissait d’impatience : la surprise d’Aliénor lui paraissait insoutenable. Pourtant, elle ne fut rien en comparaison de son murmure au creux de son oreille. Rien, à côté des baisers dont elle cribla son cou et qui le perçaient presque aussi douloureusement que des flèches empoisonnées. Chaque délice répandu par sa bouche éveillait en lui des sensations interdites. Il savait qu’il n’avait pas le droit de la désirer. Il savait que si un Sorcier les avait vus, il aurait sans doute été tué, malgré l’autorisation tacite d’Elias Salvatore au bal. Il l’avait déclinée. Il l’avait déclinée parce qu’elle n’avait eu de cesse de le repousser – la raison et l’orgueil s’était mêlés, et il n’avait plus que ses regrets pour les juger avec amertume. Il n’avait pas le droit de la toucher. Si Lhéasse avait encore été son garde du corps, il aurait sans doute matraqué son corps d’une maladie incurable – peut-être l’avait-il déjà fait, en prévention. Peut-être qu’il allait mourir – mais il fallait bien mourir un jour et, plongé dans le regard océan d’Aliénor, il n’avait pas peur. Il n’y songeait même pas. Ses yeux l’arrachaient à toute réalité. Rien n’existait plus que l’éclat brûlant de ce bleu profond. Il la serra contre lui et l’embrassa.

Il voulait découvrir sa peau, vibrer contre son épiderme, donner au goût des rêves une essence de réalité. Son bas-ventre concentrait une excitation contenue des années durant. Ce n’était pas de n’avoir touché aucune femme depuis Za, c’était d’avoir toujours pensé à Aliénor sans jamais l’effleurer autrement que par la pensée. Dans l’onirisme ou les rêveries, ils avaient vécu mille vies. « Tourne-toi. » souffla-t-il contre sa peau, en la guidant d’une main pour la faire pivoter. Il ne voulait plus jamais la lâcher. Il déposa des baisers sur sa nuque en glissant ses doigts sur son ventre. Doucement, ils remontèrent vers sa poitrine, qu’il caressa au travers du tissu. Son souffle irrégulier berçait les boucles qui tombaient dans le cou de la Magicienne. L’Ailé s’écarta et ses mains vinrent jouer dans son dos, à la recherche des nœuds à défaire dans sa robe. Lorsqu’elle fut détachée, il la fit glisser le long de ses épaules, jusqu’à ses hanches. Puis, il retira sa propre chemise, contourna la jeune femme pour se trouver face à elle et l’enlaça, pour la sentir contre lui, peau contre peau. Il l’embrassa, encore, tandis que ses doigts repoussaient plus bas le tissu de sa jupe. Ils remontèrent encore sur ses seins, les pressèrent, les caressèrent, les contournèrent pour descendre entre ses jambes et éprouver le tissu de sa culotte. « Allonge-toi. » Sa voix était rauque et il respirait fort. C’était comme si tout le poids de son amour s’échappait d’entre ses poumons.

Lorsqu’Aliénor fut étendue dans l’herbe, il l’observa quelques instants, le temps de réaliser ou de perdre encore plus pied, puis il s’agenouilla et entreprit de tracer un long chemin de sa bouche à ses cuisses. L’impatience le martelait de coups, cependant, il était décidé à lui résister. Il voulait qu’elle se languît, qu’elle soupirât, qu’elle réclamât. Il voulait que sa chaleur fût comme un brasier et que l’incendie ravageât tout son corps. Ses lèvres parcoururent son ventre, et l’intérieur de ces cuisses qu’elle détestait tant. Pour être plus à l’aise, il s’allongea aussi. L’une de ses mains remonta sur sa poitrine, où elle reprit le manège que ses doigts avaient abandonné plus tôt, tandis que l’autre s’accrochait à sa hanche avec vigueur. Sa bouche déposa un baiser sur ce qu’il avait souvent rêvé d’embrasser, puis sa langue s’y glissa. Il se souvenait de la virulence de Za et n’était pas certain qu’elle convînt à Aliénor ; toutefois, sa propre fougue ne s’effarouchait pas de l’inexpérience de la jeune femme. Il la voulait toute entière. Il voulait l’entendre crier et s’abandonner. Tomber encore.



Message III – 731 mots




[Q] - Tomber encore | Aliénor 1628 :


[Q] - Tomber encore | Aliénor 2289842337 :
Revenir en haut Aller en bas
http://lesterresdesympan.forumactif.com/t40510-priam-freyja-bele
Aliénor Vaughan
~ Magicien ~ Niveau II ~

~ Magicien ~ Niveau II ~
◈ Parchemins usagés : 581
◈ YinYanisé(e) le : 20/12/2016
Aliénor Vaughan
Dim 13 Mar 2022, 23:47


Image réalisée par Naimly

Tomber encore


Musique
Note : RP à caractère sexuel.

Elle écouta ses mots et leur obéit. Elle se tourna et lui confia sa nuque, son dos. De longs frisson brûlants embrasaient sa peau au fur et à mesure de ses baisers et de ses caresses. Ils la secouaient d’un délice qu’elle n’avait expérimenté qu’en rêve. Se livrer signifiait ne pas avoir peur, donner sa confiance aveuglément. Parce que c’était lui, elle voulait bien s’offrir, parce qu’elle songeait qu’il ne la trahirait pas. Peut-être avait-elle tort. Peut-être qu’après coup, ils se déchireraient de nouveau face au poids de la réalité. Peut-être que la magie disparaîtrait et qu’une guerre idéologique éclaterait entre eux. Peut-être qu’il la blesserait avec ses mots. Peut-être se rendrait-il compte qu’elle n’était pas assez. Pas assez bien, pas assez pure, pas assez belle, pas assez intelligente. Pas intéressante. Mais elle ne voulait pas y penser, elle savait qu’elle l’aimait. Elle sentait son corps réclamer le sien avec violence. C’était une évidence. Elle aurait pu prendre en main les événements, faire sien son entrejambe et l’enfoncer en elle pour se libérer de la tension insupportable qu’elle ressentait. Et malgré cette sensation d’étouffer sous le désir de se sentir remplie de lui, et par lui, elle n’arrivait pas à s’échapper de sa position. Elle avait peut-être peur de paraître provocante, peur de passer pour une perverse, une fille sans vertu dans les bras d’un homme qui, lui, était un Ange. Elle avait vécu son existence, pourtant. Elle savait d’où il venait. Elle savait qui il était. Mais l’angoisse était toujours là. L’angoisse de trop aimer ça, d’émettre des sons ridicules, de trop se donner, de mal se donner, de se donner pour rien. Ses doutes, cependant, la quittaient à mesure des caresses. Sa pudeur s’effaçait sous ses gestes. L’idée de ce qu’était son corps, entre ses mains, à moitié dénudé, contribuait à sa fièvre. Elle aimait se sentir à lui, possédée par lui, tremblante à cause de lui, contre lui.

Ses mains remontèrent dans le dos de Priam, en éprouvèrent les muscles. Elle ne l’avait pas toujours connu ainsi, aussi entraîné, aussi développé. Ils avaient grandi, chacun de leur côté, lui beaucoup plus qu’elle. Il était bien plus beau que le jour de leur rencontre, tellement que ça lui fit peur. En équilibre sur le fil de l’incertitude, elle se raccrocha d’autant plus à sa peau, ses doigts s’y enfonçant davantage, sa poitrine s’y blottissant comme pour étouffer ses doutes. Elle n’aurait pas dû douter. Il était un Ange. Il ne pouvait pas la tromper. Il ne pouvait pas l’abuser. Elle n'arrivait juste pas à croire que tout ceci était vrai, qu’elle s’apprêtait à aller plus loin que tout ce qu’elle avait pu expérimenter avec un homme. Elle ne comptait pas Elias. Parce qu’il n’y avait rien eu de semblable entre eux. Ça n’avait été que de l’humiliation, qu’une opération qu’il avait menée sur son corps gelé. Là, maintenant, elle était brûlante. Brûlante de désir et de doutes. Brûlante d’envie de faire plus et de peur de faire trop.

Aliénor se rendit compte de sa sensibilité exacerbée lorsqu’elle sentit les doigts de Priam descendre en dessous de son bassin. C’était comme gonflé d’envie. Elle serra les lèvres pour ne pas gémir et retint un mouvement de bassin. Elle voulait se coller à lui, sentir son sexe contre le sien. L’idée en elle-même l’excitait, l’idée de découvrir l’effet qu’elle produisait chez lui, de se savoir à l’origine de toutes les tensions de son corps. Elle aimait cette idée d’être reine de son désir, de le rendre fou au-delà de toutes les folies qu’il avait pu connaître par le passé. Elle voulait effacer les autres, l’autre. Elle voulait être l’unique à avoir le pouvoir d’éveiller ses instincts, la seule à laquelle il penserait. Elle voulait l’ensorceler pour toujours. Mais elle ne pouvait pas le dire avec des mots, parce que les murmurer aurait été ridicule. Tout était trop fort, rien n’était prononçable. Alors, en silence, sous le seul bruit de sa respiration, elle s’allongea. Elle capta son regard sur elle et une bouffée de chaleur l’enroba. Elle aimait qu’il la contemplât. Elle voulait le perdre, le voir tomber pour elle, tomber sur elle. Tomber en elle.

Le sentir s’approcher petit à petit de la zone qui la torturait réinvita le doute. Ce n’était pas son éducation de Magicienne qui aurait pu réellement la préparer à ça. Pourtant, elle avait vécu la vie de Priam. Elle avait surpris, par ses yeux, plus d’un couple dans cette position. Il l'avait déjà fait. Elle savait. Elle savait mais le vivre n’avait rien de semblable. Elle se posa mille questions sur son corps, sur ce qu’il ressentirait dès que sa bouche arriverait sur ses lèvres. Ça la rendit instable, hésitante. Elle craignait qu’il n’aimât pas, qu’il rebroussât chemin. Était-il sûr de lui ? Voulait-il le faire ? Elle déglutit, étirée entre deux émotions contraires. Pourtant, ses interrogations baissèrent en intensité sous sa langue et l’augmentation de son plaisir. Ce qui lui avait paru étrange de prime abord devint l’épicentre d’une volupté nouvelle et ses idées se bousculèrent dans son esprit, au point d’enfoncer les digues de la bienséance. L’une de ses mains agrippa la chevelure de l’Ange. Elle voulait qu’il continuât, qu’il allât plus vite. Ses doigts libres vinrent se superposer aux siens, sur sa poitrine. Elle désirait qu’il la caressât plus fortement, qu’il la pressât. Elle voulait enrouler ses cuisses autour de lui pour l’emprisonner, afin qu’il n’arrêtât jamais. Elle ne savait pas que cette envie s’éteindrait, que la présence de sa langue deviendrait ensuite douloureuse. Elle le voulait, simplement. Et elle voulait voir sa tête entre ses cuisses. Ses yeux se posèrent sur lui un instant mais elle ne put continuer à le fixer, plus maintenant que son bassin était secoué de spasmes. Son souffle devint cris. Tout lui sembla aller crescendo, de façon incontrôlable : des mouvements de ses hanches aux sons de son plaisir. Elle se cambra et ses muscles se contractèrent avec force plusieurs fois avant de se relâcher totalement. Elle ferma les yeux, alors que sa poitrine se soulevait toujours. Elle était couverte de sueur, trempée. C’était comme si le désir s’était évanoui d’un coup, comme s’ils pouvaient en rester là sans que ça ne la dérangeât.

1029 mots
Est-ce que j'ai fait avancer les choses ? Non  [Q] - Tomber encore | Aliénor 4273374952
 


[Q] - Tomber encore | Aliénor Wmln
[Q] - Tomber encore | Aliénor 3298876942 :
Revenir en haut Aller en bas
http://lesterresdesympan.forumactif.com/t34361-alienor-vaughan
Priam & Freyja
~ Ange ~ Niveau III ~

~ Ange ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 4173
◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2018
◈ Âme(s) Soeur(s) : La bière et le saucisson | L'adrénaline et les problèmes
◈ Activité : Berger [III], traducteur [II], diplomate [I] | Soldat [III], violoncelliste [I]
Priam & Freyja
Sam 19 Mar 2022, 22:25



by kalisamiii

Tomber encore

En duo | Priam & Aliénor


Note : RP à caractère sexuel.



Saint Asonia – Blinding Lights

Plus les digues qui figeaient Aliénor se brisaient, plus son bassin ondulait contre la bouche de l’Ange, plus l’excitation de ce dernier enflait. Il n’avait pas beaucoup d’expérience. La seule femme avec qui il avait partagé une nuit, c’était Za. Il ne lui serait pas venu à l’idée de faire l’amour à la Magicienne de la même façon, ce qui le rendait d’autant plus novice. Mais peut-être était-ce comme ça avec chaque nouveau corps. Ça ne lui paraissait pas insensé. Chaque différence appelait une approche attentive et renouvelée. Le souffle et les gémissements de la jeune femme guidaient les mouvements de sa langue et l’ardeur de ses caresses. L’expression des mains de son amante avivait sa passion. Quand elle empoigna ses cheveux, il sourit. Ses doigts posés sur ses hanches descendirent sur ses fesses et serrèrent fermement la chair. L’envie de la faire jouir lui tendait le bas-ventre. Il remonta brièvement son visage, juste le temps d’admirer les courbes mouvantes de son ventre et de ses seins, et le désir qui peignait sa figure. Il replongea, et à ses lèvres se joignirent ses doigts. Quelques secondes plus tard, des vagues délirantes délièrent parfaitement le bassin de la Magicienne, encouragées par ses cris. L’Ange se dégagea et se redressa, à genoux. Il passa une main sur sa bouche, en la regardant, encore étreinte de plaisir. Sa paume libre courut sur l’une de ses cuisses, puis remonta sur sa hanche, ses côtes, son bras, et il se repencha sur elle. Sa peau brûlante rencontra la sienne. Il embrassa ses lèvres, il voulait serrer encore son corps nu, l’aimer encore, toujours, toujours plus et pour toujours. Le tissu de son pantalon compressait son entrejambe d’une façon absolument insupportable. D’une main, il défit sa braguette, le regard rivé sur le faciès d’Aliénor, avant d’enfouir son visage dans son cou pour y déposer des baisers et en mordre doucement la peau. Il avait envie de la prendre, de la faire jouir encore et de s’oublier en elle.

« Ma Reine ? Mon Roi ? » Le son lointain de la voix lui fit vivement relever la tête. Priam bondit à quatre pattes et se jeta sur la robe d’Aliénor. « Remets ça. » dit-il en la lui plaquant sur la poitrine. Sans attendre de réponse, il attrapa sa chemise et l’enfila à la va vite en se relevant. « Je reviens. » Il fila vers les appels. Être surpris au beau milieu de la nature en train de culbuter sa partenaire ne lui posait pas de problème fondamental dans la mesure où il avait grandi dans un environnement loin d’être étranger à ces pratiques. Toutefois, il doutait que ce fût le cas de la Magicienne. Leurs cultures sexuelles étaient aux antipodes l’une de l’autre. Peut-être était-ce pour cela qu’elles s’attiraient et s’accordaient si bien ? Comme deux pièces d’un puzzle que l’on aurait assemblé ? « Ah, mon Roi, vous êtes là ! » L’Ailé acquiesça. « Qu’est-ce qu’il se passe ? » Son souffle était court et peut-être pouvait-on sentir le parfum d’Aliénor sur son visage. Ça ne le préoccupait pas du tout. Ce qui le préoccupait plus, c’était l’interruption soudaine de ses ébats. Sans avoir été obsédé par l’idée qu’ils pussent un jour advenir, il pouvait affirmer en avoir littéralement rêvé pendant des années. Et à la seconde où il l’effleurait, il devait s’arrêter ? La frustration avait coupé net toutes les tensions qui émanaient de son bassin, et cela l’irritait d’autant plus. « On m’a chargé de vous trouver pour vous annoncer que tous les préparatifs pour le mariage sont terminés. Nous avons trouvé le jeune prince Eléas, il vous attend sur la plage, au bord de l’eau. » L’Aile Blanche cligna des yeux. « Vous allez pouvoir vous marier, la Reine et vous. C’est ce que je veux dire. » - « Ah. Oui. » - « Savez-vous où elle est ? » - « Oui. » - « M’y conduiriez-vous ? » - « Je préfère y aller moi-même. » Il y eut une seconde de silence, durant laquelle son interlocuteur hocha la tête. « Mais vous savez qu’elle est déjà mariée ? » - « Ici ? » - « Non. » Il haussa les épaules. « Alors ça n’a pas d’importance. »

Quelques secondes plus tard, Priam rejoignait la jeune femme. « Ça va ? » Ses yeux dorés l’analysaient. « C’était un habitant, qui voulait nous prévenir que tout est prêt pour le mariage. » Prononcer ces mots lui parut extrêmement étrange. « Je crois qu’ils nous attendent, maintenant. Ton fils est là-bas. » Il se tut. « Tu veux y aller ? » Il avait l’impression d’avoir été catapulté dans une autre dimension. Pire, il se sentait hors de lui-même. Rêvait-il ?



Message IV – 796 mots

Je retire mon "ENFIN." xDD




[Q] - Tomber encore | Aliénor 1628 :


[Q] - Tomber encore | Aliénor 2289842337 :
Revenir en haut Aller en bas
http://lesterresdesympan.forumactif.com/t40510-priam-freyja-bele
Aliénor Vaughan
~ Magicien ~ Niveau II ~

~ Magicien ~ Niveau II ~
◈ Parchemins usagés : 581
◈ YinYanisé(e) le : 20/12/2016
Aliénor Vaughan
Jeu 24 Mar 2022, 07:47


Image réalisée par Naimly

Tomber encore


La robe d’Aliénor ne bougea pas de contre sa poitrine un certain temps. Les yeux dans le vague, elle fixait ses propres pieds sans les voir, autant gênée qu’ahurie. Elle n’avait jamais envisagé que quiconque pût les surprendre ici. À moins que si, inconsciemment ? Pourtant, ça n’aurait eu aucun sens qu’elle voulût arrêter l’acte. À présent, elle ne savait plus quoi ressentir. Marquée par la bestialité du sexe, elle en avait légèrement honte. Écarter les cuisses pour laisser la bouche de son amant s’y déposer et… Elle revit les mouvements de son bassin et eut envie d’aller se cacher quelque part. Cette femme, quelques minutes auparavant, ne pouvait pas être elle. Tout ceci allait totalement à l’encontre des préceptes de bonne conduite qui lui avaient été inculqués. Chez les Magiciens, bien entendu, elle avait joui d’une grande liberté enfant. Si elle devait se tenir, en théorie, dans les mondanités, elle avait pu faire quelques écarts, comme se cacher sous la nappe ou piquer plein de petits fours. Néanmoins, chez les Sorciers, les choses étaient bien différentes. Le contrôle était la clef et, en gros, ce qu’on lui demandait, était simplement d’être présentable et de se taire ; ou de parler lorsque ça arrangeait tout le monde ou mettait en valeur les virilités en présence. Heureusement, elle n’était pas tant présente à Nementa Corum. Le temps avait passé, pour elle, et un soupçon de naturel, sur son île à élever son fils, était revenu. Néanmoins, le sexe était l’un des derniers bastions d’emprise d’une éducation peu explicative. Elle n’aurait pas aimé que les adultes lui en parlassent quand elle était enfant - la sexualité des adultes ne regarde pas les enfants - mais peut-être aurait-elle désiré avoir quelques livres une fois adolescente pour pouvoir se documenter. Elle avait vu le regard de Priam et, ce regard-là, avait électrisé son corps. Pourtant, si le même regard s’était trouvé dans les yeux de son mari, elle aurait eu peur. Elle ne pourrait probablement jamais vérifier son hypothèse.

Lentement, elle remit sa robe. Son corps lui semblait étrange. Sa poitrine lui semblait plus grosse, plus lourde, plus… c’était inédit, même si son corps avait déjà changé durant sa grossesse. Là, c’était autre chose, comme si le plaisir était sorti de son âme et avait modifié sa peau au passage, comme si les mains de Priam dessus l'avait fait évoluer. Elle ne regarda pas, mais elle sentait la même chose au niveau de son entre-jambe.

Quand elle revint, elle dut se faire offense pour ne pas baisser les yeux. Dans sa tête, les pensées fusaient. Si elle baissait le regard, il y aurait de la gêne entre eux. Elle garda donc le tout posé sur Priam, en tentant de ne plus du tout penser à son bassin ondulant contre sa bouche et aux cris qu’elle avait poussé. C’était affreusement embarrassant. De même, elle ravala ses questions. Est-ce que c’était bien ? Est-ce que tu es sûr que tu voulais faire ça ? Ce n’est pas un peu dégoûtant ? Et, immanquablement, elle aurait aimé savoir si c’était mieux avec elle qu’avec Za, interrogation qu’elle enfouit très profondément tant celle-ci était problématique. Elle rêvait cependant qu’il lui posât une question similaire par rapport à Elias, pour qu’elle pût lui avouer qu’il ne s’était rien passé entre elle et lui, rien de semblable. Mais c’était un sujet qui la heurtait, tant la scène de la conception d’Eléas l’avait hantée depuis. Il valait mieux qu’ils n’en parlassent jamais, même si ça laissait l’Ange dans un flou peu désirable. Et puis, elle n’avait aucune idée de comment les choses évolueraient entre eux. Ils allaient se marier, oui, et après ? Allait-il repartir ? Retournerait-elle sur son île, à vieillir pendant qu’il continuerait à être aussi jeune et beau qu’il l’était à présent ? Elle ne trouvait pas la vieillesse laide. Simplement, un jour ils seraient trop différents pour pouvoir être ensemble.

« Oui. J’espère juste ne pas être assise sur un nid de fourmis. Lorsque j’étais enfant, ça m’est arrivé plusieurs fois. » Elle sourit. « Le mariage, oui. » On lui avait assuré, à elle aussi, que son mariage en dehors de l’île ne valait rien aux yeux des lois de l’endroit. Seulement, plus le terme se rapprochait, plus elle ressentait une forme d'anxiété. Était-ce la vérité ? Et quand bien même : une île pouvait être envahie et ses habitants rayés de la carte. L’absence de magie, pourtant, la rassurait un peu. Elle se leva et regarda l’Ange. « Moi je veux y aller mais… Est-ce que tu es sûr que tu veux le faire ? Je veux dire… Tu pourrais te faire tuer. » Ils en avaient déjà parlé. C’était d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles elle n’avait pas accepté son amour, des années plus tôt de son point de vue. Elle se sentait différente à présent, prête à prendre quelques risques, aussi parce qu’elle avait muri sur certains aspects. Néanmoins, elle n’était pas sûre de vouloir découvrir son cadavre, un jour, dans l’un des caniveaux d’Amestris.

833 mots
À dans 10 ans, quand l'occasion se présentera de nouveau XDD
 


[Q] - Tomber encore | Aliénor Wmln
[Q] - Tomber encore | Aliénor 3298876942 :
Revenir en haut Aller en bas
http://lesterresdesympan.forumactif.com/t34361-alienor-vaughan
Priam & Freyja
~ Ange ~ Niveau III ~

~ Ange ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 4173
◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2018
◈ Âme(s) Soeur(s) : La bière et le saucisson | L'adrénaline et les problèmes
◈ Activité : Berger [III], traducteur [II], diplomate [I] | Soldat [III], violoncelliste [I]
Priam & Freyja
Sam 26 Mar 2022, 12:01



by kalisamiii

Tomber encore

En duo | Priam & Aliénor



Il la regarda, comme s’il la regardait pour la première fois. Un sentiment d’inachevé teintait son cœur. C’était étrange, de s’être séparés ainsi. Il avait pensé la sentir autour de lui, la serrer dans ses bras et l’embrasser une dernière fois ; il était parti avec précipitation, appelé par la voix du messager. Il l’avait laissée là, seule avec sa robe et ses cuisses trempées d’émoi, alors qu’il avait encore son goût sur le palais et son parfum dans les poumons. Il passa sa langue sur ses lèvres, puis avala sa salive. « Je connais les risques. » répondit-il, sans plus de gravité que nécessaire dans la voix. Les propos d’Eléas tourbillonnèrent dans son esprit. Il était incapable de les saisir. Incapable de savoir quoi en faire. Ils étaient juste là, à voguer au hasard de ses réflexions. Ses yeux ambrés cherchèrent ceux de la Magicienne. « Je ne suis pas certain qu’ils nous laissent partir de cette île si on ne se marie pas. » Il sourit, espiègle. « Ou alors, peut-être que si, mais pas vivants. » Il fit un pas vers elle. « Entre mourir maintenant ou la semaine prochaine, je crois que je préfère mourir la semaine prochaine. » Son raisonnement ne se fondait sur rien de tangible, il le savait. Il n’y avait là que des hypothèses, bercées par quelques craintes, un peu d’humour et une once de lucidité toute relative. « Mais je ne suis pas certain qu’ils essaieraient de me tuer. Si ton mariage ici est considéré comme caduque, il n’y a a priori pas de raison pour que celui que nous contracterions ait une incidence ailleurs qu’ici. Ou au moins, pour quelqu’un d’autre que les habitants. » L’une de ses mains effleura la hanche d’Aliénor. « Je n’ai jamais vu cette île sur aucune carte, et pourtant, j’en ai regardé des centaines. Je ne suis même pas certain qu’elle existe vraiment. » Ce ne pouvait être un rêve, mais pourquoi l’univers n’aurait-il pas d’autres façons sibyllines de s’exprimer ? « Qui leur dirait ? Des espions ? » Il sourit. C’était une possibilité. Certains avaient pu se glisser parmi les membres de l’équipage. « Ils me tueraient pour un mariage qui n’a aucune valeur ailleurs que sur cette île ? Ce serait comme punir des enfants qui jouent à la guerre. Ça n’a de réalité que pour eux, et aucune conséquence pour le reste du monde. » Ses doigts se faufilèrent entre les siens, puis son autre main passa dans son dos, et il l’attira contre lui. « Je crois qu’on ne fait que voler des moments invisibles. » chuchota-t-il près de son oreille. « Je ne te dirai pas que je n’ai pas peur, ce serait faux, mais je crois que j’ai plus envie de profiter du temps qu’on a ensemble que peur des vautours qui te tournent autour. » Sa main était remontée sur son crâne et l’avait approché de son visage. Il respirait l’odeur de ses cheveux, avec l’impression que chaque couche qui enrobait son cœur se décollait et tombait. Aliénor était une des rares personnes qui savaient l’ouvrir ainsi, avec si peu d’efforts et autant de délicatesse. Avec elle, c’était facile. Avec la plupart des autres, c’était toujours compliqué. Il la serra contre lui.

Parvenu sur la plage, il laissa son regard glisser vers l’horizon. Le soleil avait entamé sa lente descente pour le rejoindre. Le parfum des embruns imbiba sa poitrine et la brise marine joua dans ses cheveux. Sous ses pieds nus, le sable coulait encore avec chaleur. Sa main tenait toujours celle de la Magicienne. Ses prunelles revinrent vers elle. Il admira l’éclat que le ciel donnait à sa peau et la danse de ses cheveux animés par le vent. Ses yeux couleur océan lui renvoyaient la beauté du paysage. Une pensée le traversa et le fit sourire franchement. Elle ferait sans doute rougir Aliénor, mais il aimait bien la mettre dans tous ses états. « Mes parents m’ont toujours dit de ne jamais épouser quelqu’un avec qui je n’ai pas couché plusieurs fois avant. Histoire d’être sûr que ça se passe bien sur le plan sexuel. » Son sourire s’accentua. « Tu crois que ça compte, les rêves ? Parce que sinon, il vaudrait peut-être mieux qu’on les prévienne qu’on a un truc à faire avant. » dit-il en indiquant d’un mouvement de menton le groupe qui les attendait.



Message V – 735 mots

Heureusement, Priam est un Ange et est donc super patient et pas trop porté sur le sexe <3




[Q] - Tomber encore | Aliénor 1628 :


[Q] - Tomber encore | Aliénor 2289842337 :
Revenir en haut Aller en bas
http://lesterresdesympan.forumactif.com/t40510-priam-freyja-bele
Aliénor Vaughan
~ Magicien ~ Niveau II ~

~ Magicien ~ Niveau II ~
◈ Parchemins usagés : 581
◈ YinYanisé(e) le : 20/12/2016
Aliénor Vaughan
Ven 22 Avr 2022, 12:45


Image réalisée par Naimly

Tomber encore



Le regard d’Aliénor était fixé sur l’horizon. Le soleil désirait embrasser la mer et, bientôt, son désir serait exaucé. La Magicienne ne pouvait qu’être mélancolique devant ce spectacle. Peut-être que, comme ces deux amants, elle aurait aimé être dans les bras du sien chaque soir. Peut-être qu’elle aurait aimé avoir le courage de refuser sa condition et de fuir. Elle oscillait toujours entre deux envies : entre celle d’agir et celle d’attendre. Elle craignait le risque, pour lui comme pour elle, pour son fils également. Quelque part, une partie d’elle restait profondément accrochée à son enfance, dans ce pays où tout était possible et où il était facile de construire durant des heures des mondes imaginaires qui semblaient réels. Son union avec Niklaus Salvatore l’avait obligée à grandir, à quitter les étoiles et la lune pour se raccrocher à une vérité horrifique. Maintenant, elle était mère et son fils dépendait d’elle, de ses actes. Au fond, elle doutait que son père ne se servît de lui pour l’atteindre elle mais elle ne désirait pas vérifier. Elias ne semblait pas se formaliser de son éloignement. Il ne semblait pas plus se soucier d’Eléas. Pourtant, il était un héritier potentiel. Il devait compter, d’une manière ou d’une autre. Elle soupira, en pensant qu’elle était la première à avertir Priam sur les dangers qu’ils couraient mais la première aussi à vouloir s’en affranchir. Elle n’osait juste pas et le fait qu’il fût raisonnable l’aidait à maintenir son immobilisme. Il avait été raisonnable, en réalité. Il ne l’était plus aujourd’hui. Entre mourir maintenant ou la semaine prochaine, je crois que je préfère mourir la semaine prochaine. Retarder l’inévitable, tout en sachant parfaitement qu’il arrivera. Braver l’interdit jusqu’au bout, essayer de survivre. Si elle voulait le rejoindre tous les soirs, si elle voulait qu’elle et lui formassent un semblant de famille, il n’y avait pas mille solutions. Elle devait dire non. Elle devait se hisser face aux Sorciers et aux Magiciens qui étaient responsables de sa condition et leur opposer un non non-négociable. Ça voudrait dire tout perdre. Perdre sa famille, perdre son statut, perdre ses privilèges, peut-être même perdre son fils. Elle ne voulait pas le perdre mais si elle s’entêtait alors Éléas grandirait comme un Prince Noir et il en souffrirait. Sa liberté serait muselée. Elle ne voulait plus voler des moments invisibles. Elle voulait vivre. Mais elle ne pouvait pas inclure Priam là-dedans. Elle devait s’en sortir seule, fuir, s’échapper et, ensuite, une fois que les choses se seraient calmées, le rejoindre. Était-ce seulement possible d’échapper aux espions du Roi ? Elle n’en était pas sûre. Elle ne le saurait qu’en essayant. Fuir avec Eléas. Ce n’était pas tant pour rejoindre Priam. C’était pour sa propre survie, sa propre liberté, pour pouvoir gérer pleinement son existence.

Les yeux d’Aliénor se posèrent sur l’Ange. Elle le trouvait beau. Elle l’avait toujours trouvé attirant, même la première fois. C’était physique. Son corps attirait le sien et provoquait en elle un désir qu’elle n’arrivait pas à maîtriser. Dès qu’il était là, dès qu’il lui parlait, dès que sa silhouette s’approchait de la sienne, elle se sentait défaillir. Le son de sa voix, son odeur, ses formes, ses yeux et ses lèvres faisaient battre son cœur plus vite, créaient une tension contre laquelle il était difficile de lutter. Elle avait envie de toucher les muscles de ses bras, de sentir leur vigueur contre elle. Malgré tout, lorsqu’il parla, elle fut surprise. Elle ne s’y attendait pas. Pour elle, ce qu’ils avaient débuté plus tôt était terminé. Ils ne feraient rien, alors même que son entre-cuisses s’était remis des assauts de la langue de l’homme et réclamait à présent d’autres assauts. Elle avait vécu une frustration qu’elle avait réussi à ravaler mais qui continuait pourtant, silencieusement, à tirailler son bas-ventre. « Non. » fit-elle, le souffle court. « Les rêves, ça ne compte pas. » Elle ne voulait pas que ça comptât. « Attends-moi. » murmura-t-elle, avec une détermination étrange. C’était comme si ce qu’elle avait vécu de réprouvé dans les rêves avait pris le dessus. Comme si sa pudeur avait décidé de s’incliner un instant.

Lorsqu’elle arriva à la hauteur du groupe, elle déclara. « Priam et moi n’allons pas nous marier tout de suite. Nous avons décidé de faire l’amour d’abord. » S’entendre dire cette phrase la fit rougir. Les murmures y contribuèrent sans doute. Elle ne resta pas pour constater les réactions. Elle ne sut pas si les habitants de l’île se montraient encourageants ou s’ils avaient été choqués. Elle s’en fichait. Elle voulait sa liberté. Elle voulait enlever cette foutue robe. Et elle le voulait tellement qu’elle ne remarqua pas le sourire amusé sur le visage de son fils, caché entre deux villageoises. Elle était simplement repartie, au pas de course, pour rejoindre l'Ange et sans se soucier de rien. Elle ne voulait plus se soucier de rien. Elle le voulait lui. Sur le chemin, elle attrapa les tissus de sa robe et la fit passer par-dessus sa tête. Au diable les robes, au diable l’Empereur Noir, au diable son statut. Elle préférait son Ange, sa lumière et sa voix lorsqu’il prenait des décisions. Elle s’arrêta devant lui, essoufflée. « Je ne sais pas si on a leur bénédiction mais ils sont au courant. » dit-elle, avant de lui sourire, les cheveux en bataille. Elle le fixa et d’un mouvement vif, elle toucha son torse. « C’est toi l’ogre ! » Et elle se remit à courir, droit vers la mer, jusqu’à entrer dans l’eau en riant.

924 mots



[Q] - Tomber encore | Aliénor Wmln
[Q] - Tomber encore | Aliénor 3298876942 :
Revenir en haut Aller en bas
http://lesterresdesympan.forumactif.com/t34361-alienor-vaughan
Priam & Freyja
~ Ange ~ Niveau III ~

~ Ange ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 4173
◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2018
◈ Âme(s) Soeur(s) : La bière et le saucisson | L'adrénaline et les problèmes
◈ Activité : Berger [III], traducteur [II], diplomate [I] | Soldat [III], violoncelliste [I]
Priam & Freyja
Lun 16 Mai 2022, 08:52



by kalisamiii

Tomber encore

En duo | Priam & Aliénor



Priam ignorait quelle réaction il attendait. Peut-être celle qu’elle eut, peut-être une autre. Il ne savait pas. Était-il surpris ? Aucune idée. En la voyant s’éloigner à grandes enjambées pour rejoindre le groupe, il avait laissé échapper un rire franc. Rire étonné ou amusé, il avait imprimé dans son cœur une légèreté supplémentaire. C’était comme si ses ailes, d’ordinaire solidement ancrées dans son dos, s’étaient déportées autour de son palpitant. Leurs battements se rapprochaient de la vibration, si bien qu’il avait l’impression que des centaines de petits courants d’air s’entrechoquaient jusque dans son ventre. Il avait conscience que ces moments-là étaient volés. Ils étaient destinés à demeurer éphémères, parce qu’Aliénor ne se détournerait jamais de ses obligations. Elle demeurerait une Dame Noire et une Vaughan, l’une impliquant l’autre. Lui, il resterait cet Ange qui croit ne rien pouvoir tenter. Il jetait des provocations à la figure de la couronne, du Destin et des Dieux, mais elles ressemblaient aux tâtonnements timides du chaton qui essaie vaguement de rivaliser dans un combat avec sa mère. Elles étaient sans danger et risibles, sans doute même ridicules. Toutes ses agitations se perdaient dans le vide, parce qu’il aurait suffi d’un claquement de doigt des uns ou des autres pour l’anéantir. Il n’avait aucun poids. Il n’était rien. Il pouvait batifoler autant qu’il le souhaitait avec la Magicienne : il ne représentait même pas un soupçon de danger. Son inertie le rendait inoffensif.

Bien qu’il eût l’envie folle de courir vers la brune, il ne bougea pas. Il la regarda tracer sa course et se dévêtir, le sourire aux lèvres et le désir au ventre. Derrière elle, les villageois parlaient entre eux, apparemment peu habitués au type de déclarations qu’elle venait de leur faire. Lorsqu’elle fut près de lui, il tendit la main pour effleurer son bras. La vérité, c’était qu’il n’avait pas envie de se contenter de la frôler. Il voulait l’attraper, la serrer contre lui et la prendre. Un imminent besoin de fusion le transperçait de part en part. Son désir inassouvi ne demandait qu’à trouver réponse à sa quête. Alors qu’il s’apprêtait à l’amener contre lui, elle lui toucha le torse et s’élança en courant vers la mer. Son rire se répercuta dans sa propre cage thoracique. « Je vois ! » lança-t-il. Il l’observa quelques secondes, la laissant prendre de l’avance, puis se déshabilla à vive allure. Il jeta ses vêtements sur le sable, et sans attendre, se lança à la poursuite de la jeune femme. L’eau était fraîche mais son contact s’avérait loin d’être désagréable. La danse des vagues et l’écume de sa course eurent tôt fait de le tremper. Dès que la mer ceignit son bassin, l’Ange plongea et nagea jusqu’à la Magicienne. Quand il sentit l’une de ses cuisses sous ses doigts, il la coinça fermement dans l’un de ses coudes et tira pour la faire chuter, en s’aidant de son autre main sur sa hanche pour accentuer le mouvement de bascule.

Aussitôt, il remonta à la surface et l’attrapa par la taille. Il l’attira contre lui, tout sourire. Sentir sa peau contre la sienne le fit frissonner, et relança le flux de son désir. Il ne pensait à rien qui pût troubler leur paix. Il était obnubilé par la profondeur de ses yeux bleus. Leur proximité excitait en lui des ardeurs trop longtemps laissées au repos, et trop brutalement rabrouées plus tôt. « Tu aurais peut-être dû choisir autre chose qu’un ogre. » dit-il, tandis qu’il glissait sans pudeur aucune sa main entre ses jambes. Il approcha ses lèvres de son oreille. « Un ogre, ça dévore les jeunes femmes. » Sa bouche fondit dans son cou et y déposa plusieurs baisers impatients, saisissant sa peau pour mieux la relâcher. Ses doigts la caressaient doucement, mais il ne demandait qu’à exercer ses gestes avec plus de fougue. Il l’embrassa, sa main libre en soutien derrière sa nuque. Son bassin si près du sien était parcouru de vagues de chaleur irradiantes. Il retira ses doigts pour se presser contre elle ; ils remontèrent jusqu’à l’un de ses seins, accueilli dans le creux de sa paume. Ils parcoururent et éprouvèrent la tendresse de la chair. Priam aurait voulu que ces instants-là ne fussent ni volés ni éphémères. Il aurait voulu qu’ils pussent durer l’éternité, et pas juste quelques fragments de temps arrachés. Avec vigueur, il saisit les fesses d’Aliénor pour la soulever contre lui, à hauteur de son bassin. Elle était suffisamment légère pour qu’il pût la tenir sans trop perdre l’équilibre. L’eau aidait aussi. L’une de ses mains se cala dans son dos. Ses lèvres coururent sur sa mâchoire, avant de déraper contre les siennes. Le sel renforçait délicieusement l’odeur et le goût de sa peau. Fallait-il tout tenter ? Ne pouvaient-ils pas s’enfuir, plutôt que de guetter sa mort ? Ou se rebeller et affronter les conséquences de leurs actes ? Tout risquer. Avaient-ils beaucoup à perdre ? Sur le moment, il lui semblait que non. « Je crois que tu me rends fou. » murmura-t-il contre l’oreille de la brune, avant de sourire. Peu à peu, son expression devint plus mutine. Ce qu’il s’apprêtait à faire lui coûtait et l’amusait à la fois. « Je crois aussi que maintenant que je t’ai touchée, c’est toi l’ogre. » Il lâcha la jeune femme de sorte à ce qu’elle pût atterrir sur ses pieds. « Attrape-moi si tu peux. » Il posa un baiser contre ses lèvres, puis repartit vers la plage, à l’opposé de la direction vers laquelle le groupe d’habitants s’était dispersé.



Message VI – 926 mots




[Q] - Tomber encore | Aliénor 1628 :


[Q] - Tomber encore | Aliénor 2289842337 :
Revenir en haut Aller en bas
http://lesterresdesympan.forumactif.com/t40510-priam-freyja-bele
Aliénor Vaughan
~ Magicien ~ Niveau II ~

~ Magicien ~ Niveau II ~
◈ Parchemins usagés : 581
◈ YinYanisé(e) le : 20/12/2016
Aliénor Vaughan
Dim 10 Juil 2022, 15:33


Image réalisée par Naimly

Tomber encore



Un cri s’échappa de la gorge d’Aliénor, mangé par un rire qui se perdit au creux des vagues. À peine engloutie, elle se sentit happée vers la surface, vers lui et sa peau encore chaude malgré la fraicheur de l’eau. « Pourquoi ? » répondit-elle, en essayant de passer outre cette main descendante. Sa réponse la fit sourire et elle accueillit ses lèvres dans son cou en plaçant ses doigts dans les cheveux de l’Ange. Ils descendirent sur ses épaules durant ses assauts. Elle s’y agrippa, éprouvant la fermeté de ses muscles avec envie et honte à la fois. Se fâcherait-il, si elle lui avouait être à ce point attirée par son corps ? Si elle lui disait qu’à chaque fois qu’ils se voyaient, elle guettait la moindre occasion d’en voir toujours plus ? De deviner un muscle ? De percevoir un morceau interdit de lui ? Le bruit de la marée montante semblait ne faire qu’un avec ses soupirs. Elle n’entendait son souffle que lorsqu’il se répercutait contre lui. Celui de Priam se confondait avec celui du vent. Elle sourit. Il ne lui en voudrait pas. Parce qu’à Lumnaar’Yuvon, les Réprouvés couchaient parfois sans éprouver le moindre sentiment. Il y en avait entre eux. Elle l’aimait lui, plus qu’elle aimait son corps. Mais ce corps se suffisait à lui-même pour l’exciter. Dès qu’elle pensait à lui, à ce qu’il pourrait lui faire et à ce qu’elle pourrait saisir, elle éprouvait la tiédeur des nuits fiévreuses. Parfois, elle l’imaginait de dos. Ses yeux parcouraient son dos et elle rêvait d’arriver derrière lui, de se coller à lui et de laisser ses bras l’enlacer et ses mains parcourir son torse et descendre jusqu’à son sexe. Elle imaginait, parce qu’elle n’avait rien pu entreprendre jusqu’ici. Elle se noyait tant dans ses fantasmes qu’il lui semblait en vivre un à présent. Hors du temps, de la réalité, elle avait l’impression que les interdits n’existaient plus et ce fut d’autant plus le cas lorsqu’elle le sentit contre elle. Ce sentiment était inexplicable, comme si un tambour avait remplacé son propre cœur, comme si son instinct avait pris le contrôle de sa raison. Elle le sentait, ce besoin urgent de le faire glisser en elle. Comme un aimant, elle avait envie d’unir son entre-jambe à la sienne, toujours plus loin, toujours plus fort. Ce besoin ravageait tout sur son passage. C’était une certitude qui aveuglait le reste. Elle ne savait plus ce qu’elle faisait, avec ses lèvres, avec ses mains. Elle le sentait juste contre elle et elle en voulait encore.

Lorsqu’il la laissa, sa bouche s’entrouvrit devant la trahison. Sa cage thoracique ne cessait plus de se soulever. Elle serra les poings alors qu’il s’éloignait, le visage baissé, les yeux plantés sur lui. « Tu vas voir… » murmura-t-elle pour la mer. « Je vais t’attraper et te manger ! » cria-t-elle. « Tu entends Priam ? » Il ne devait pas l’entendre. Ses lèvres s’étirèrent en un sourire joueur et, dans son esprit, la phrase se répercuta : je vais t’attraper et te manger. Il ne lui échapperait pas. Il ne lui échapperait plus. Elle ne jouerait pas l’effarouchée. Elle ne pouvait plus, parce qu’elle était une ogresse à présent. Les ogres ne dévorent pas que les jeunes femmes, ils dévorent aussi les jeunes hommes. Elle fit un pas, son mollet ralenti par l’eau. Ça ne l’empêcha pas d’en faire un autre et de braver les vagues jusqu’à la plage. Là, elle s’élança pour de bon, aussi vite qu’elle le put, si bien qu’elle dut placer ses mains sur ses seins pour en atténuer les mouvements. Son rôle de chasseresse lui donna des ailes. Elle ne sentait plus l’effort. Elle avait juste envie de le retrouver. Et quand elle fut proche de lui, elle redoubla d’efforts jusqu’au dernier moment. Là, elle plongea sur lui afin de le clouer au sol. La chute lui parut douce. Elle s’égratigna peut-être légèrement un genou mais l’adrénaline fit disparaître la douleur. À quatre pattes, elle remonta le corps de l'homme jusqu’à ce que ses mains se plaçassent de chaque côté de sa tête. Là, elle le regarda, profitant de sa hauteur. L’eau de ses cheveux se répandait sur le haut de son torse. Essoufflée, elle lâcha un « Attrapé » entre deux respirations avant que sa main ne glissât entre ses jambes. Elle attrapa son sexe et le caressa, en guettant ses réactions. C'était doux, et ferme. Puis, une idée s’imposa dans ses pensées. Elle sourit, espiègle. En le maintenant entre ses doigts, elle bougea son bassin jusqu’à le toucher. Elle descendit encore, une expiration de plaisir quittant sa bouche au moment même où le contact fut bien plus pénétrant. Elle continua son mouvement jusqu’à le sentir en elle, en entier. Elle ne bougea plus et fixa l’Ange. Après un court instant où elle se perdit sur ses lèvres et la peau tendue de son cou, elle répéta : « Attrapé. » Elle n’arrivait pas à réaliser. Elle réaliserait plus tard. « C’est toi l’ogre maintenant. » Elle sourit. Le temps lui semblait suspendu à cet instant.

825 mots
[Q] - Tomber encore | Aliénor 598901  [Q] - Tomber encore | Aliénor 145763



[Q] - Tomber encore | Aliénor Wmln
[Q] - Tomber encore | Aliénor 3298876942 :
Revenir en haut Aller en bas
http://lesterresdesympan.forumactif.com/t34361-alienor-vaughan
Priam & Freyja
~ Ange ~ Niveau III ~

~ Ange ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 4173
◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2018
◈ Âme(s) Soeur(s) : La bière et le saucisson | L'adrénaline et les problèmes
◈ Activité : Berger [III], traducteur [II], diplomate [I] | Soldat [III], violoncelliste [I]
Priam & Freyja
Mar 13 Sep 2022, 18:58



by kalisamiii

Tomber encore

En duo | Priam & Aliénor



De temps à autre, l’Ange se retournait pour voir si la Magicienne le suivait encore. Il était plus endurant et plus rapide qu’elle, or, le but n’était pas de la semer. Au contraire. Il avait envie qu’elle l’attrapât. Il voulait qu’elle le coinçât entre ses cuisses et l’empêcha de bouger, jusqu’à ce qu’ils n’en pussent plus. La voir courir nue éveillait d’autant plus son désir. C’était la première fois qu’il la voyait aussi libre et sauvage, défaite des carcans qui la brimaient. À l’opposé de l’étiquette, des convenances et de leurs fards aveuglants, le naturel lui seyait à merveille. S’arracher à cette contemplation pour accentuer le rythme de la course lui coûtait. Même s’il avait voulu franchir la ligne d’arrivée sans elle, il ne l’aurait pas pu. Son corps lui rappelait sans cesse que la ligne d’arrivée, c’était lui, c’était elle, c’était eux. Alors, il se retourna encore, et encore, jusqu’à ce qu’Aliénor ne lui sautât dessus. Là, il se laissa tomber dans l’herbe, sans même chercher à amortir sa chute avec ses ailes. Il n’eut pas mal ; tout son système nerveux était dévolu à un autre but. Quant à ses bras, il les avait refermés autour d’elle, comme s’il craignait qu’elle désirât s’enfuir à son tour. Il ne la laisserait pas partir. C’était trop tard. Il fallait qu’elle restât avec lui, pour toujours ou presque.
Certain qu’elle ne le quitterait pas, il remonta ses mains vers son visage. Il l’encadra dans les creux de ses paumes puis glissa ses doigts dans ses cheveux trempés. Les gouttes d’eau qu’ils éparpillaient sur son buste le caressaient de frissons. Ce n’était pourtant rien comparativement à la lame de fond qui le frappa de sensations quand elle entoura son sexe de ses phalanges. La respiration de Priam se fit immédiatement plus profonde et plus dense. Ses mains quittèrent la chevelure brune de la jeune femme. En s’appuyant sur ses coudes, il se redressa pour lui voler un baiser. C’était grisant. Ça lui rappelait immanquablement sa première fois, avec Za. Néanmoins, ça n’avait pas grand-chose à voir. Quoiqu’elle l’eût ensorcelé avec une potion afin qu’il éprouvât pour elle de l’amour, cet amour avait été factice. Dès le réveil, il s’était évanoui. Il lui restait le souvenir d’une nuit agréable, mais qui ne s’auréolait pas des beautés de l’amour véritable. Aliénor, il l’aimait vraiment. Avec ou sans potion, loin ou proche de lui, hier ou demain, ici ou ailleurs. Il l’aimait tout le temps, même quand il n’osait pas, même quand il reculait, même quand il s’immobilisait. Aucune de ses habituelles tétanie ne pouvaient paralyser ses sentiments. Son âme était toujours plantée dans son cœur ; et c’était de cette vérité indubitable que naissait le besoin de s’ancrer en elle. Les mains sur ses cuisses, il émit un souffle rauque lorsqu’elle descendit sur lui. Il avait vécu ce moment des centaines de fois, dans sa tête comme en rêve ; il l’avait attendu, espéré, professé. Enfin, l’écume de la réalité recouvrait les chimères.

Tandis que sa bouche cueillait ses lèvres, l’Ange ramena ses mains dans le dos de la Magicienne dans une caresse avide. Il la pressa contre lui. Sa peau se plaqua contre la sienne à la manière d’un tison : il voulait l’enflammer, l’entendre exprimer son plaisir en chants gémissants et soupirants, ressentir sous ses doigts les frissons qui envahissaient son corps. Un instinct primaire lui dictait ces envies et, accompagné du savoir inculqué à tout enfant de Réprouvés, le guidait dans ses gestes. Cependant, il n’avait véritablement fait l’amour qu’une fois, ce qui conférait à ses actions non pas de l’hésitation, mais une fébrilité fiévreuse. Il savait qu’il ne tiendrait pas longtemps, mais il n’était pas angoissé ; si son bassin s’abandonnait avant le sien, il connaissait d’autres moyens de lui montrer son amour et de la faire jouir. « Avec plaisir. » répondit-il, en attirant de nouveau ses lèvres jusqu’aux siennes. Au même moment, ses hanches entamèrent les premiers mouvements de va-et-vient. Il souffla. Il voulait faire ça toute la nuit. L’aimer toute la nuit ; célébrer l’union de leurs corps au-delà du temps, oublier l’espace, n’être attaché au réel que par ses sensations et la présence de son amante. L’une de ses mains vint souligner le galbe de son sein gauche, tandis que l’autre descendait jusqu’à ses fesses pour accompagner leur mouvement. Il allait faire ça : se dévouer à elle corps et âme durant la nuit entière. Tant pis pour le mariage ; ils s’épouseraient le lendemain. La vérité était dans leur étreinte ; la cérémonie n’était qu’une formalité. Ses phalanges caressèrent ses côtes, son ventre, son pubis. Il glissa ses doigts entre ses cuisses et y accompagna les mouvements de son bassin. Il voulait l’entendre chanter. Il y avait dans son corps et son cœur une urgence à combler, un manque auquel répondre, un sentiment d’insatisfaction qui avait perduré beaucoup trop longtemps. Il l’aimait et, à défaut de le lui dire, il voulait le lui faire comprendre autant de fois qu’il le pourrait. Il voulait la faire tomber encore, et chuter avec elle.

Fin nastae Mission accomplie [Q] - Tomber encore | Aliénor 1844408732



Message VII – 846 mots




[Q] - Tomber encore | Aliénor 1628 :


[Q] - Tomber encore | Aliénor 2289842337 :
Revenir en haut Aller en bas
http://lesterresdesympan.forumactif.com/t40510-priam-freyja-bele
Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas
 

[Q] - Tomber encore | Aliénor

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» [Q] - Tomber du nid
» | Aliénor Vaughan |
» | Aliénor Vaughan |
» Ses lamentations | Aliénor
» | Aliénor Vaughan |
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Les Terres de Sympan :: Zone RP - Mers :: Mers - Est :: Mer d'Ostëra :: Maggie-