Fais ci, fais pas ça.

Suite de Un piètre chasseur

Objectif : Styvan doit contrôler sa soif et accepter qui il est.

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Dans les grotesquement longs couloirs d’un majestueux manoir crépitait les légers pas de deux adolescents manquant affreusement de maturité. Cela faisait quatre mois que Lilia et Styvan avaient déplacé leurs maigres bagages d’une cabane miteuse en bois à une chambre de la grande demeure de Niklaus, le frère ainé de sa créatrice. Une ellipse nécéssaire que les deux cousins avaient, évidemment, bien optimisée. Lors de leurs temps libres, ils passaient la majorité de leurs temps à jouer et chasser ensemble comme deux frangins. Avoir un ami ? Quelle étrange sensation… Le jeune vampire n’en avait jamais eu de sa vie. Déjà en tant que magicien, les autres enfants ne lui prêtaient pas une grande attention. Trié dans la case “bizarre” dès son arrivée dans les appartements du palais royal, il était souvent isolé et ne parlait que très peu aux autres orphelins. Cependant, avec ce grand gaillard d’Herman tout paraissait tellement plus simple, il arrivait enfin à être lui-même avec un gars de son âge. Était-ce le lien familial qui les liait qui le libérait de toute timidité ? Ou simplement une étrange destinée qui avait placé un géant sur le chemin d’un vampire nain impacté par sa nouvelle nature ? On parle continuellement de l’amour de sa vie et à juste titre. Néanmoins, on parle peu fréquemment de cet ami. Celui qui sera là si tout tourne mal pour vous. Pas forcément la personne que vous connaissez depuis le plus de temps, mais celui avec qui vous pouvez rire de tout. Vous continuerez assurément votre route ensemble, sans jamais douter une seule seconde de la loyauté qui vous unit. Ce coup de foudre amical, l’adolescent était en train de le vivre à cent à l’heure et il adorait ça, presque autant que le sang. Du moins, c’était sûrement parce qu’il n’avait bu que du sang de faible qualité.

Par contre, quand les deux tourtereaux ne s’amusaient pas à sauter partout comme des chimpanzés sous taurine, ils apprenaient la vie fade des vampires. Leurs cours particuliers comprenaient : l’étude de la hiérarchie et des différents rôles qu’ils auront à jouer dans la société, le Zarakh, l’économie. En soi, énormément de domaine pas vraiment divertissant même si bien nécessaire à leurs développements personnels. Presque à chaque fin de session, sa mère n’arrêtait pas de lui bourdonner que  de toute manière, il ne pourrait jamais apprendre totalement s'il n’acceptait pas entièrement le nouveau lui. Elle était devenue dure avec lui, il y avait tout de même eu des progrès depuis le début. Le garçon s’était accommodé avec les nouvelles facultés et les contraintes d’un suceur de sang. Il n’était plus si répugné à l’idée de boire du sang et commençait même à prendre le dessus sur sa soif. Cependant, sa mère l’entendait bien sangloter seul dans son lit de temps en temps. Voilà quasiment un an qu’il avait été transformé en une créature en manque d’hémoglobine, et en une simple année, on ne peut oublier seize piges d’existence en tant que magicien pur et innocent. Depuis le départ, il faisait de son mieux pour s’adapter, mais sa mère, sans le vouloir, lui ajoutait un poids titanesque sur ses frêles épaules déjà rudement trop fragilisées. Il ne pouvait pas être en colère après elle. Le blondinet était son premier enfant et on attend toujours considérablement plus de l’ainé, il en était bien conscient.

Tous ses démons, il ne se gênait pas pour les présenter à son ami pendant leurs parties de chasses. Après tout, qui de mieux qu’un jeune transformé pour en comprendre un autre ? « C’est vrai qu’elle est dure avec toi » exprima Herman en balançant un bout de bois comme signe de son agacement. « Oh j'imagine même pas si je l’avais eu en créatrice, vu déjà comment elle te traite alors que tu es meilleur que moi dans presque tous les domaines. » relança-t-il avec un faible sourire réconfortant. « Ce n'est pas de sa faute. Peut-être qu’elle pense que je ne me plais pas ici, avec vous. » rétorqua-t-il en pianotant un caillou avec ses panards. « Tu te plais pas avec moi mon titi ? » Herman boxa l’épaule de son cousin. « Ahahah m’appelle pas comme ça, c’est bizarre » les rires incessants des vampires avaient fait fuir la faune proche. « Tu sais. Moi aussi mes proches me manque. Mais tout ce qu’il nous reste à faire, c’est de devenir meilleur avec la petite famille qu’on a fondé dans ces bois. » « Le problème, c'est que je me plais tellement ici que j’ai peur d’oublier ma famille d’avant. » « Je comprends, mais il y aura bien un moment où il faudra que tu te détaches de tout ça cousin. » l’adolescent soupira pendant une éternité. « Tu as déjà pensé à… tu sais. » les jeunes vampires s’étaient compris en un ordinaire regard. « Des tonnes de fois. Crois-moi. Surtout au début, s'il n’y avait pas eu mon père, je me serais surement laissé mourir » répondit le colosse en s’allongeant sur le sol sec du sentier. « Encore actuellement, de temps en temps ça me traverse l’esprit. » avoua-t-il en dégringolant à son tour contre la terre. « T’imagines la déprime sans ta tête de zombi pendant les cours, pour sur je prends un bain de soleil le jour même. » « T’es con, on dirait bien que je vais devoir tenir au moins le temps qu’on connaisse par cœur les anciens empereurs de la nuit. » marmonna Styvan à moitié engourdi de sommeil.

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Post I. 950 Mots

Le courage ne fait pas tout.

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Cela faisait peu de temps que le blondinet s’était autorisé une petite sieste en compagnie de son cousin. Il en avait bien besoin étant donné les nuits turbulentes qu’il passait ces derniers temps. Entre ses nuits blanches à broyer du noir, puis Herman qui lui en faisait voir de toutes les couleurs, le garçon n’était pas choyé. La vie du jeune homme s’apparentait à une peinture d’art abstrait où l’artiste n’avait pas barguigné une seule seconde à barbouiller tout et n’importe quoi sur sa toile. Pour une fois, il n’y avait pas un bruit. Aucune voix qui lui parlait et même son amie l’angoisse était partie en vacances. Ce calme était plaisant, c’était bien l’un des rares privilèges de cette forêt. L’air n’y circulant que très peu, le son ne se baladait qu’occasionnellement entre les énormes troncs des sentiers.  C’était un silence si solennel, nul n’aurait eu l’impolitesse de l’interrompre. Du moins, à part cette faune irrespectueuse qui vivait en ces bois. Si Myngrimu était craint des étrangers, c’était à cause des vampires. Si elle était crainte des jeunes vampires, c’était à cause de son bestiaire. Entre insecte venimeux, créatures inquiétantes et prédateurs assoiffés, vivre ici n’était pas la meilleure destination pour une retraite anticipée. Les deux jeunes Rahzdens allaient bientôt faire face à une de ses nombreuses menaces. Le fracas de la branche qui venait de céder sous le poids d’un animal pouvait en témoigner.

« Euh.. Cousin ?! Styvan réveille-toi ! On n'est pas seul ! Je te jure que j’ai entendu du bruit ! » brailla le brave gaillard en brinquebalant son cousin de toute son âme. « Mh.. Calme toi à la fin. Qu’est ce qu… » même s'il venait fraichement de se réveiller d’un roupillon, les mirettes du jeune vampire venaient de s’écarquiller d’inquiétude. Cette odeur, elle lui rappelait quelque chose. Toutefois, elle était légèrement différente que dans ses souvenirs. Une effluve évoquant la terreur et la gourmandise en même temps. Il était convaincu de connaitre ce parfum terrifiant, mais d’où ? Sans s’en rendre compte, les deux couards étaient déjà sur leurs deux guibolles, tremblant comme des feuilles mortes, prêts à galoper au moindre petit craquement. « Je t’avais dit qu’on aurait dû prévenir nos parents avant de partir. » murmura Herman en cognant l’arrière du crâne de son idiot de cousin. « Oh ça va, arrêtes de faire ton poltron. » répondit-il faussement vaillant, observant scrupuleusement l’obscurité des buissons les entourant. « Pourquoi je n’arrive pas à me rappeler ? » ajouta-t-il en se labourant les cheveux énergiquement. « De quoi tu me parles ? » interrogea le mastodonte.  « Cette odeur, je la connais, elle me glace le sang. » les deux vampires se regardèrent. « Arrête je vais me pisser dessus. ». Un choc brutal fracassa la cervelle du blondinet. Tout venait de lui revenir en une fraction de seconde. « C’est ça ! Pisser ! La rivière… quand je m’étais uriné dessus… Trois pattes. C’est un loup. Lilia m’en avait parlé. » exprima-t-il, étrangement serein. Le jeune zvezda avait compris pourquoi il connaissait cette odeur, mais la jubilation d’avoir deviné avait réussis à lui ôter de l’esprit la gravité de leur situation. Après un court instant à regarder son cousin d’un air brave, son cerveau lui fit comprendre le danger. Il était temps, car l’animal était sorti de sa cachette et ce n’était sûrement pas pour leur souhaiter la bienvenue. Il est vrai qu’ils étaient la représentation du repas parfait, deux bébés vampires respirant le manque de charisme. Ce n’était pas comme s'il y avait écrit « vous pouvez me manger » sur leur front, mais presque. Avant même de prendre le temps de regarder le loup, sa voix intérieure lui hurla de fuir de toutes ses forces. Est-ce que la poudre d’escampette était la meilleure option ? Sans l’ombre d’un doute. Néanmoins, l’excitation qu’avait ressenti la créature en voyant fuir les deux steaks sur pattes l’avait conforté dans l’idée de les prendre en chasse. Les lourds appuis, derrière les gamins qui fuyaient, résonnaient dans leurs têtes comme un cauchemar sans issue. Le loup n’était pas si loin d’eux, même s'il était assez surprenant qu’il ne les ait pas encore rattrapés. Conscient qu’il n’arrivera pas à le semer, Styvan s’arrêta en attrapant le bras de son cousin. « On n'a pas le choix. On va devoir se battre. » affirma-t-il en attrapant son petit couteau.

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Post II. 773 Mots

Je vais encore devoir me débrouiller tout seul..

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Vacillant sur ses minces guiboles, la panique était proche de lui faire perdre le peu d’équilibre qu’il lui restait. Le rahzden avait fermement empoigné son couteau. Peut-être même un poil trop. Surtout que cet imbécile ne l’avait pas agrippé dans le bon sens. Sa main avait commencé à s’entailler au contact de la lame, mais son attention était beaucoup trop occupée à fixer l’animal pour s’en rendre compte. Étonnamment, l’adolescent était presque déçu de la taille du prédateur. Dans ses souvenirs, sa mère l’avait pourtant vendu comme une bête dangereuse, capable d’arracher des troncs avec ses griffes et de te déchiqueter à l’aide de ses canines acérées. Alors pourquoi avait-elle parler d’un loup gigantesque et agressif ? Ce n’était pas clair, elle n’avait jamais été du genre à présenter les choses avec un vocabulaire si exagéré. Il devait faire un mètre trente de haut pour deux mètres de long, oui apparemment même les chiens sauvages étaient quasi aussi grands que lui maintenant. Après un long soupir d’humiliation, il se retourna pour voir ce que faisait Herman. Son peureux de cousin se tenait derrière lui. Il gesticulait dans tous les sens, surement afin de se faire le plus impressionnant possible. « Arrête de gigoter, je n'arrive pas à réfléchir ! » braya Styvan énervé du boucan qu’Herman faisait. Surtout qu’il devait en même temps le retenir de ne pas avancer, mais pourquoi était-il si excité ? Son cerveau était tellement concentré sur un moyen de s’en sortir que le blondinet n’avait même pas remarqué la blessure qu’avait l’animal. L’odeur du sang enivrait la totalité du sentier. Était-il en train de se détacher de ce fléau qu’était la soif ? À moitié. La salive dégoulinait le long de son menton, mais ses pieds restaient fermement ancrés dans le sol. Hors de question qu’il se jette sur ce stupide loup à trois pattes avant d’être sûr de l’avoir tué.

Depuis que Styvan s’était blessé à la main, le loup semblait tout autant déchaîné que son cousin. Peu importe ou sa paluche se trouvait, ce dernier fixait constamment sa paume ensanglantée comme le meilleur des repas. Ce crève-la-faim avait l’air d’avoir perdu beaucoup de sang. Il avait dû les prendre en chasse par envie de survivre. Tous ces signaux positifs avaient restitué un peu d’espoir au vampire qui ne se voyait clairement pas perdre à deux contre une bête à bout de force. Son plan commençait déjà à se perfectionner dans son esprit, ils avaient juste à gagner du temps et attendre que la bête soit encore plus faible pour la finir. Cependant, c’était sans compter sur la pile électrique qui se tenait derrière lui. Ce stupide Herman, aveuglé par la soif, balança le petit obstacle qui lui servait de partenaire avant de se ruer sur la créature. « Bon sang ! Mais tu fais chier HERMAN ! » ragea le maigrichon en cognant le sol avec son poing. Il tenta vainement de rattraper le grand dadais. Le colosse avait réussi l’exploit de lui mordre le cou, mais sa gloire fut de courte durée. Comme ramené à la raison par la douleur, le loup abandonna du regard la main du garçon et dans un élan de rage, il balança son assaillant contre un rocher. Ce dernier se releva fébrilement, avant de s’écrouler de nouveau sur le ventre. Le prédateur s’approchait délicatement de l’inconscient. Styvan ne savait pas quoi faire pour l’en empêcher. La panique lui faisait perdre toute notion de réflexion. Il ne pouvait pas perdre son seul ami. Pas maintenant. Il se précipita dans la direction de son cousin avec son canif, mais la bête aller déjà presque passer à table. Dans un élan de désespoir, il s’entailla l’avant-bras en espérant que cela ramène l’attention de la créature vers lui. La tête du loup assoiffé se retourna et fixait de nouveau le courageux vampire qui venait de sauver la peau de son débile de compagnon. « C’est ça, regarde-moi. Je suis la. Il n’y a que toi et moi ici. » dit-il en appuyant sur la plaie dans le but de faire couler le plus d’hémoglobine possible. La grimace qu’il tirait témoignait de la douleur qu’il ressentait. Cependant, s’il ne trouvait pas un moyen de battre son prédateur, cette entaille n’allait être qu’une prémisse de ce qui l’attendait réellement.

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Post III. 760 Mots

Boom.

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Du sang ruisselait le long de son maigre avant-bras et creusait dans la terre asséchée un canal jusqu’à la truffe de l’animal qui se tenait devant lui. S’entailler la peau était surement une idée maladroite, mais dans l'affolement, c'était la seule action qui lui avait parcouru l’esprit. Au moins, son cousin était à présent à l'abri. Du moins… Pour l’instant. Car si le combattant venait à perdre, le loup allait dévorer Herman en dessert après s’être servi des os du blondinet en guise de cure-dent. Même si la première partie du plan était un inopiné succès, le rahzden n’avait clairement pas songé à la suite des événements. De plus, la peur de la réaction de son prédateur s'il venait à se mouvoir lui faisait défaut. Styvan avait beau tenter, aucun de ses muscles ne désiraient lui répondre. Néanmoins, il allait bien devoir bouger, car l’animal tortillait d’impatience à l’idée de le bouffer et tournait autour de lui comme un félin autour d'un rat. Si seulement le garçon avait été plus impressionnant, jamais de sa vie sa petite taille lui avait fait autant défaut. Il lui était impossible de réussir à bluffer un crève-la-faim avec son petit mètre cinquante-sept et ses soixante kilos et il le savait. Il faut voir le bon côté des choses. Le Zvezda n’avait pas à sauter dans tous les sens comme un orang-outan, ça lui évitera au moins de s’épuiser en vain et ça lui permettra aussi de garder son amour-propre par la même occasion. S’il venait à mourir, autant s’en aller la tête haute avec. Mourir… Quelle étrange fin… pensa-t-il curieusement serein. D’ailleurs avait-il déjà autant penser à la mort que depuis qu’il était devenu ce qu’il est ? Son passé de magicien n’avait pas été de tout repos, mais jamais enfant, l’orphelin n’avait pensé à mettre fin à ses jours. Pourtant, malgré toutes ces fois où il avait songé à se laisser tailler par la lame de la faucheuse, une fois devant cette dernière, brandissant sa faux, il s'apprêtait à parer son coup mortel. Était-ce parce qu’il savait que sa mort entraînerait celle de son cousin, voir celle de Lilia vu qu’elle n'encaisserait assurément pas la mort de son enfant, ou bien, voulait-il vraiment subsister malgré la perte de son humanité ?

Ce souhait de continuer, la soif de gagner un combat à mort, tout cela était des sensations que le garçon n’avait pour ainsi dire jamais éprouvé. La seule fois où il a été à ce point en détresse, c'était sa dernière nuit en tant qu’être légitime. Apparemment, il n’y avait qu’au porte de la mort qu'il pouvait se découvrir. Une vague d’espoir avait fait décamper la peur qui bloquait l'entièreté de son corps. Pile à temps, car l’animal venait de plonger dans sa direction. Par chance, le saut de la créature anémiée était bien trop traînard pour l’inquiéter. Il se trouvait à présent dans le dos de la bête et l’envie d’en découdre devenait de plus en plus excitante. Sans réfléchir, l'adolescent planta sa lame dans le postérieur droit de la bête. Son attaque avait sévèrement blessé son prédateur qui gueulait de souffrance. Malheureusement, il avait beau tirer de toutes ses forces, le couteau ne voulait pas se détacher de la peau du loup. Un léger instant d'inadvertance, c’était ce qu’il avait fallu à la créature pour lui flanquer un coup de cul qui le fit planer une paire de mètres plus loin. Vaguement sonné par le choc, sa vision était devenue trouble. Il voyait à présent deux fois le même loup qui était d’ailleurs en train de préparer sa deuxième charge frontale. Gauche ? Droite ? Lequel était le vrai ? Par où devait-il esquiver ? Il n’avait pas le temps de réfléchir à tout ça, le vampire devait seulement espérer que la chance soit de son côté. Le brinquebalant s’écroula à sa droite, les griffes du chien sauvage avait caressé un de ses mollets. Même ce léger contact avait grièvement entailler son muscle, il lui était impossible de prendre appui sur sa jambe gauche. Il se releva sur une guibolle, médusé que la bête ne lui ait toujours pas bondi dessus à nouveau. Ce débile de chien avait de nouveau jeter son dévolu sur Herman. Heureusement ce dernier oscillait. Il n’avait avancé que de quelques mètres depuis sa dernière attaque. À cloche pied, l’adolescent sautait dans le but de rejoindre son adversaire, la soif l’avait atteint également. Ils ressemblaient à deux estropiés tentant désespérément de faire la seule chose capable de sauver leurs peaux : becqueter.

Le loup n’était plus qu’à une dizaine de mètres de son imbécile de cousin, heureusement pour lui Styvan était situé derrière la bête éblouie par la faim, emprunt à attaquer. Il chevaucha cette dernière avant de planter ses crocs dans sa barbaque. C’était surement le meilleur sang qu’il avait pu boire depuis sa transformation. L’animal gesticulait désespérément, tentant d’atteindre son adversaire avec sa gueule. Le prédateur était devenu la proie. Son énergie vitale quittait petit à petit son corps et migrait dans celui du jeune vampire. Après seulement quelques secondes, la bête dégringola sur le côté, écrasant par la même occasion la jambe de Styvan qui ne cessa pas son étreinte pour autant. Nul doute qu’il venait de triompher. L’animal agonisait de plus en plus. Ses couinements n’attendrissaient pas l’adolescent qui continuait de le vider de son sang. Lorsque les cris disparurent, Styvan qui n’avait pas eu les yeux plus gros que le ventre, rampa jusqu’à son cousin afin d'inspecter son état. Sa main se glissa jusqu’à son thorax, son cœur battait encore. Soulagé, il s’endormit dans cette position, avec un sourire majestueux sur sa petite poire barbouillée de sang. « Styvan ?! Je vous remercie Lubuska, mon enfant n’a rien ! » Lilia venait d’arriver en panique au côté de sa descendance. Son fils était inerte sur Herman, la charogne de l’animal était toujours là. « Ils ont battu un loup enfant à deux ? Incroyable. » s'étonna-t-elle en caressant la crinière du garçon. « Maman ? Tu as vu ? J’ai proté… Herman. » il toussota avant de compléter « Suri… Lubuska soit loué, il n’a rien. Je suis tellement content. Tu aurais dû me voir mère. Il n'a rien pu faire. » il rigola « Boom » blagua-t-il en balançant un coup de poing dans le vide. Il venait de se rendormir. Lilia avait les larmes aux yeux. Son fiston s'était métamorphosé.

FIN

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Post IV. 1135 Mots