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Sous le Voile de la Nuit
Asclepias | Partie I - Chapitre [8D]

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Partenaire - Maximilien Eraël
Intrigue - Le Capitaine Katzuta, ne pouvant agir impunément sur le territoire Humain, aura besoin d'un allié discret et efficace.

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Depuis sa venue au cours de ses premiers voyages, Neah pouvait véritablement dire qu'Utopia avait changée. D'une modeste ville construite avec l'aide des puissances étrangères, son passage à vide devant l'absence d'Aetheri Protecteurs l'avait laissée à l'abandon et presque en ruines après la Guerre des Dieux, son écrin et son éclat avait redoublé d'intensité depuis que la Royauté de Qaixopia s'était décidée à la reprendre en main. Quitte à ce qu'elle soit une fausse Capitale, autant qu'elle le soit réellement aux yeux des personnes modestes. Sa renaissance, elle la devait à la main de fer de Parvaneh Vosgien. Celle qui avait mis sa confiance en Mancinia lors de ses débuts prometteurs chez les Humains savait faire des merveilles ... Ce n'était pas surprenant qu'elles s'entendaient si bien. Si l'architecture de l'endroit le passionnait, ce n'était pas pour cette raison qu'il se retrouvait sur un toit, dissimulé sous une cape brune tandis que la nuit tombait doucement sur le Désert de Näw.

Si rien n'était officiel, le Capitaine Katzuta menait une mission. Une demande de Mancinia, qu'il avait accepté. Il y avait deux vies dans la balance ... Assis en attendant le moment du relai de la Garde, Neah se demandait encore la raison pour laquelle il avait laissé agir son Humaine de cette manière. Il avait clairement ressenti la haine immense qu'elle vouait à Ewen Dyaus, surtout après que ce dernier eusse menacé ses enfants. Lui, il aurait été d'avis de le traduire en Justice ... s'il avait réussi à se contenir devant cet être abject, en tant que mari et père. Il restait néanmoins eu un sérieux problème ; ce déchet ne semblait pas agir seul et avait des contacts haut placé pour museler Mancinia et détruire sa réputation. Haute-Terre avait été victime de ses manigances. Pour le faire tomber, ils avaient eu recourt à cette mascarade et ... presque tout le monde avait sauté dedans. C'était triste de voir qu'au regard de ce monde, l'Amour se brisait pour une simple dispute.

Maintenant, c'était le bon moment pour agir.

Ce n'était pas une bonne idée de se téléporter directement dans la demeure de l'Obstiné, mais c'était le meilleur moyen de faire en sorte que personne ne sache qu'il lui avait rendu visite. Oh, il aurait certainement pu entrer chez lui par un moyen décent, en usant de son changement d'apparence, par exemple, mais de fil en aiguille, on aurait pu croire qu'il avait été informé par un des hommes de main de Mancinia. Si Maximilien refusait de les aider, il n'aurait ainsi aucun ennui et s'il acceptait, cela lui éviterait probablement de potentielles représailles. L'Ange n'avait pas voulu surgir dans une pièce assombrie tel un assassin. Dès qu'il fut entré en douceur, il ôtait immédiatement son capuchon devant la surprise du bout de chou devant lui.

— Aurel.

À l'entende de son nom, l'enfant paru curieux plus qu'intimidé. Neah mis un genou au sol pour se mettre à sa hauteur - pour se dissimuler surtout, en laissant sa magie agir contre les murs de la demeure pour qu'un éventuel passant ne surprenne pas la conversation.

— Tu te souviens de moi ? demanda-t-il avec douceur et un léger sourire. Je suis le papa d'Ihsan et d'Idril.

L'enfant devait vaguement se souvenir de l'adulte, mais pas des Jumeaux, puisqu'il avait passé du temps avec eux, lors du Thé, il y a quelques mois. Idril l'aimait bien, d'ailleurs, en espérant qu'elle ne soit pas comme sa mère, à avoir des brusques coups de coeur pour les hommes ...

— Est-ce que ton papa est à la maison ?

Ce dernier ne manquerait pas de venir voir ce qu'il se passait, dans tous les cas.

Post I - 610 mots

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Sous le Voile de la Nuit

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Pendant un court instant, l'Ange cru que sa présentation serait un échec, mais Aurel avait seulement eu besoin de plus de temps pour se souvenir. Ouvrant la marche vers ... Non, s'il ne devait pas y aller, c'est qu'il y avait une raison. Se redressant habilement pour l'arrêter dans son élan, l'Enfant des Cieux s'était arrêté net pour le regarder de haut en bas. Petit ? Oui, il l'était, contrairement à une majorité d'hommes.

— Toi aussi, tu es petit ... Cela veut dire que tu es sûrement fort !

Au fil des ans, Neah s'était habitué. Il ne s'était jamais considéré comme anormal en raison de sa taille et ce, peu importât qu'on se moquât de lui sur le champ de bataille ; le minuscule rouquin indigne d'intérêt. Vraiment une belle erreur. La Canine Blanche était certainement le spectre que de nombreux soldats ne voudraient jamais à voir à combattre. Se laissant guider par petit Humain, Neah voulu serrer sa main dans la sienne pour le retenir en voyant l'arme surgir, mais il fût bien plus vif que le Capitaine. Le réflexe des pères étaient heureusement aiguisé.

— Selamat, del Haftavân.

Filant comme une flèche, Aurel les abandonnaient tous deux au milieu de la maison.

— Aussi vif que mon fils.

Il compatissait, un peu. Ihsan ne tenait pas en place. À croire que toute l'énergie que sa soeur n'utilisait pas déteignait sur lui.

— Ne vous excusez pas. C'est à moi de le faire ... Je suis presque entré par effraction.

Presque, parce qu'aucune porte n'avait souffert de son coup de pied. Son sourire avenant pris une teinte plus grave lorsque l'interrogation de sa venue émergeait des lèvres de son interlocuteur.

— C'est ... un problème sérieux, en effet.

Il l'était aux yeux de Mancinia, qui se démenait pour sauver ce qui pouvait l'être en dépit de sa réputation écornée, alors ça l'était également aux siens.

— J'ai usé de magie sur les murs de votre demeure pour que personne n'entende notre conversation. Personne ne sait que je suis ici non plus. Vous êtes en droit de refuser ma demande, je trouverai une autre solution.

Maintenant que les choses étaient mises en place, mieux valait ne pas le faire attendre plus longtemps.

— Vous avez certainement entendu des rumeurs selon lesquels mes fiançailles avec la Matasif sont rompues ... C'est vrai.

Ça lui coûtait de le dire. Perdre cet engagement à quelques mois de leur mariage avait de quoi les mettre en colère tous les deux. Il était aberrant de l'entendre puisque Maximilien était aussi un Lié ... aucune chance qu'il croit sérieusement à une rupture volontaire.

— Ce n'est pas un acte volontaire de notre part. Un ... individu a volontairement arracher son Qirān.

Neah avait dû faire un effort pour ne pas le traiter de déchet, même s'il n'en pensait pas moins.

— Ce dernier menace de tuer sa compagne et son enfant si Mancinia ne se plie pas à ses exigences.

Il ne disait rien de compromettant, le temps de s'assurer que l'Humain accepte de l'aider. Dans le cas contraire, moins il en savait, mieux ce serait pour sa sécurité.

— J'ai besoin de votre aide pour les sortir de la ville discrètement lorsque le moment sera venu.

Post II - 530 mots

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Sous le Voile de la Nuit

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Cette nouvelle devait le laisser l'esprit en fusion. Neah aurait été en mesure de se servir de sa magie de téléportation, assurant ainsi la sécurité des concernés, mais il y avait deux soucis majeurs à cette solution. Les Humains n'étaient pas à l'aise avec la magie et lui, contrairement à Mancinia, n'était pas certain que cette femme soit complice. Un visage connu de sa propre race devait sûrement être plus engageant. Le fait qu'il acceptât aussi vite soulageait intérieurement le Capitaine, avant qu'il ne le suive dans une pièce à l'écart ; avec les enfants, mieux valait être prudents.

— Ewen Dyaus, révéla-t-il. Rompre notre engagement avec malice n'est pas suffisant pour s'acharner contre un homme, pas vrai ?

Surtout en sachant la puissance que recelait le corps du partenaire de la concernée.

— Si nous nous inquiétons pour sa compagne et son enfant, c'est parce qu'il s'en ait prit aux nôtres.

Au cas où Maximilien se demanderait si la raison n'était pas exagérée, de parent à parent, cela dit, ce n'était plus le même son de cloche.

— Ils vont bien, évidemment. Il s'est ensuite servi d'eux pour détruire progressivement la réputation de Mancinia à Haute-Terre et, maintenant qu'elle est à Qaixopia, il l'y a suivie pour reproduire exactement la même chose. Et, même si cela n'est pas les méthodes utilisées par notre armée, j'ai choisi de l'aider à contrecarrer ses projets.

Pour dire vrai, la Nith-Haiah n'était pas au courant de ses agissements. Ils ignoraient l'existence d'une menace contre les Écuyers de l'Aurore et, dans tous les cas, les sentiments personnels du Capitaine n'entraient pas dans leur ligne d'intérêt. S'ils découvraient, à tout hasard, qu'il était impliqué, cela pourrait lui coûter son poste. Il ne préférait pas y penser.

— Nous avons mené une enquête conjointe tout en prétendant vivre séparé, reprit-il après une courte pause. Notre investigation ne s'est pas déroulée comme prévu, puisqu'il s'avère que ce dernier a plus de soutiens qu'on ne le pensait. Comme nous ignorons jusqu'où cela s'étend, nous préférons agir discrètement en utilisant quelqu'un en dehors de ce cercle visiblement assez vaste.

Autrement dit, lui. Shapûr aurait pu être une solution, mais Maximilien avait le rang militaire et la réputation qui accompagnait son nom ; si on le trouvait en compagnie d'une femme et d'un Enfant des Cieux, ce serait moins surprenant, à son sens.

— ... Ewen a des ambitions et certainement les moyens de les concrétisées.

Neah ne pouvait dire le contraire, c'était une version masculine de sa fiancée, charismatique et indomptable, mais une version viciée et mauvaise. Une version qui usait de son statut contre les plus démunis, les traitant comme des déchets, la version qui utilisait sa richesse pour réaliser de vils désirs ...

— Ce qui est inquiétant, c'est qu'il est médecin et que les Dyaus le sont quasiment tous. Feraient-ils pression dans ce milieu ? Pratiqueraient-ils des trafics ? Nous pensons que oui. Quoi qu'il en soit, Mancinia a un rendez-vous avec lui dans une heure pour y prendre part. Elle a décidée de jouer celle qui craque, esseulée de son abandon par son fiancé et de le suivre. Nous savons tous les deux très bien les risques encourus et qu'il est certain qu'elle soit attaquée durant l'entrevue.

Il marquât une pause, rien que l'idée qu'il la touche de manière dégoûtante lui donnait envie de le mettre hors d'état de nuire tout de suite, mais ils perdraient ainsi toute chance de mettre un terme à une nouvelle corruption du Marché Noir.

— Si tout se passe bien, nous arriverons à interroger Ewen et à trouver des preuves concrètes. Quant à sa compagne et cet enfant, vous aurez ainsi tout le loisir de les sortir de là, pendant que nous restons en arrière, à retenir vos collègues.

Parce que oui, durant cette opération, le risque, c'est qu'ils étaient seuls.

— Ce sera une mission en souterrain, cette fois.

Post III - 640 mots

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Sous le Voile de la Nuit

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— Nous l'ignorons.

Toutes leurs recherches ne révélaient pas s'il agissait seul dans ses tentatives d'intimidation et de mauvaises actions, de nombreux médecins n'osaient se le mettre à dos en raison de la réputation de sa Famille dans le milieu médical, encore moins menacer sa position. Mancinia n'avait pas l'intention de se laisser intimider, d'autant plus que ses sentiments personnels avaient prit le dessus.

— Je sais que la Royauté des Humains essaie de conserver un statut quo avec le marché souterrain. Mancinia a elle-même travaillé à la chute d'anciens marchands corrompus durant la Guerre des Dieux, mais imaginer à quel point les choses peuvent échapper à la vigilance, voire à tout contrôle.

Neah relevait sa main, cherchant dans ses vêtements des morceaux de parchemin, il en tendit deux à Maximilien, des portraits, celui d'une femme d'abord, puis d'un enfant aux cheveux clairs ; ce n'était pas l'oeuvre d'un grand artiste, uniquement basé sur les souvenirs.

— Delphine, connue aussi sous le nom de Delphy dans son milieu, est une Belle de Nuit issue des bas quartiers. Elle est devenue assez connue à cause de sa ressemblance avec la Matasif Leenhardt, sa réputation s'est également construite sur les exploits de celle-ci et c'est pour cette raison qu'Ewen a choisi d'en faire sa concubine.

Ce type était vraiment écoeurant. Non seulement, il avait cherché un substitut, mais il se montrait violent et abusif à son encontre. Delphy donnait l'impression d'être d'accord, mais comme son Humaine le luit avait dit ... ce n'était qu'une impression.

— Son fils, Kaveh, est un Enfant des Cieux. Elle l'a adoptée en sa compagnie, mais elle est la seule à s'en occuper. Il est évident qu'une femme de sa condition ne peut qu'être broyée si un homme de son statut décide de se débarrasser d'elle ...

En y repensant, elle s'était retrouvée prise au piège et aucune main tendue ne pouvait venir la secourir. Ils allaient lui offrir une opportunité, plutôt que de la sacrifier sur l'autel d'une folie. Elle demeurait un témoin et son fils, lui ...

— À bien des égards, le petit Kaveh est comme le frère de nos enfants.

Il y eu un silence. Ils étaient adoptés dans bien des Familles différentes, mais un lien indéfectible les unissaient tous. C'était indéniable.

— Quant à l'intervention, Mancinia me préviendra.

Il avait dit cela avec une telle assurance que son interlocuteur lui lançait ce regard demandant trois mots ; comment est-ce possible ?

— Ha ... ce sont des nouvelles aptitudes de Liés, visiblement, se mit-il à sourire nerveusement. Nous parvenons à communiquer par télépathie.

Il haussait les épaules avec une mine signifiant qu'il ne comprenait pas pourquoi la raison d'un tel changement. L'Ange déplia le dernier parchemin, une carte des alentours de l'ancienne Capitale et de ses premières oasis pour traverser le Désert.

— Quoi qu'il en soit, il faudrait la conduire d'Utopia à l'oasis de Kavrenah, ici. Je m'en chargerai par la suite.

Ce serait risqué, comme tout le reste, mais il agirait comme prévu, avec rigueur et précision.

— Je pourrais la téléporter immédiatement, mais ... s'il arrive quelque chose à Mancinia, en tant que Gardien, je devrais intervenir rapidement. En étant là tous les deux, personne ne nous soupçonnera de l'avoir fait disparaître de la cité, pour votre sécurité et la leur, c'est le mieux que nous puissions faire.

Post IV - 570 mots