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 [Q] - Enquête, lac et hautes herbes

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Adam Pendragon
~ Déchu ~ Niveau V ~

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Adam Pendragon
Jeu 14 Oct 2021, 12:31



[Q] - Enquête, lac et hautes herbes - Page 2 Fw7o

Enquête, lac et hautes herbes


Un grand sourire fendit mes lèvres.

« Femme vulgaire. »

Je l’avais laissé échapper en plaisantant à moitié, comme si je me foutais de ses invectives et de ses mots. La suite ne fit que me conforter dans ma position. Quiconque s’énerve dans un débat perd automatiquement la face face à un interlocuteur plus calme. Ça ne voulait pas dire que ses paroles ne me blessaient pas. Je savais simplement passer outre avec plus de facilité qu’elle. Je ne voulais pas qu’elle sache ce que je ressentais.

« C’est ça. À mon avis, t’es trop bonne pour me laisser crever. Mais je te le rappellerai, si un jour j’ai besoin de tes services autrement qu’à quatre pattes devant moi dans un rêve. »

Je me surprenais un peu. Je n’étais pas si mesquin en temps normal. Je me demandai ce que j’aurais pu répondre si j’avais réellement écouté son discours précédent. Peut-être rien. Qu’elle s’agite toute seule. De toute façon, d’ici quelques minutes ou quelques heures, elle ne serait plus avec moi et j’aurais enfin la paix.

« Je t’embête. »

J’avais répondu au hasard, sachant pertinemment que mon comportement était voué par d’autres objectifs que simplement l’agacer. Elle n’était pas le centre de mon monde mais, à cause de Kaahl, la place de Laëth était importante dans ma vie. Je ne pouvais le nier. Lui cacher ce que je savais me bouffait de l’énergie et me fatiguait. Les choses n’auraient tenu qu’à moi, je lui aurais dit depuis longtemps. Le fait que je ne le fasse pas m’interrogeait aussi sur mon propre libre-arbitre. J’essayais de protéger la situation que le Sorcier avait montée mais je doutais de plus en plus que ce soit une bonne chose pour tout le monde. Bientôt, la douleur du mensonge serait supérieure à celle de la vérité et j’étais persuadé que la vérité éclaterait à un moment ou à un autre. En faisant une simple addition, la souffrance serait maintenant supérieure à celle qu’elle aurait dû être à l’origine, s’il avait avoué directement être avec moi et être tombé amoureux d’elle en même temps.

Pourquoi ces crétins de Mages Noirs devaient-ils toujours tout compliquer ?

Le discours du blond me laissa néanmoins perplexe. Je savais qu’il avait raison, ce qui appuyait mon point de vue.

« Parle pour toi. »

Les commentaires de l’Ange me paraissaient aussi stupides que son déni. Bien sûr que nous avions besoin d’avoir une relation saine. Le problème c’est qu’elle n’y mettait vraiment pas du sien. Je ne faisais pas d’efforts non plus mais j’en aurais fait si je n’avais pas à dissimuler que son futur mari, en plus de jouir sous le mouvement de mes doigts, était un être maléfique. Ça ne m’empêchait pas de l’aimer mais je le voyais comme il était, avec ses qualités et ses défauts. Il avait un projet qui paraissait à la fois faste et fou pour deux peuples. Ça ne garantissait pas la sécurité des autres, bien au contraire. N’en restait pas moins que pour y parvenir, il était prêt à tout et ça impliquait la manipulation, le meurtre, le mensonge. Il était civilisé, pouvait s’avérer d’une conversation agréable et intellectuellement riche, sourire chaleureusement mais il n’en demeurait pas moins mauvais.  Je savais aussi que s’il devait choisir un jour entre son idéal et moi, il choisirait son idéal. Mais elle… elle, elle voyait des papillons et des petits cœurs partout, incapable de comprendre qu’elle couchait avec un machiavel.

« J’aimerais bien lui parler, si elle apprenait à capter ce que j’essaye de lui faire comprendre. »

C’était ça aussi. Ne voyait-elle pas que je parlais beaucoup de lui ? Que croyait-elle ? Que ça m’amusait de parler des compagnons ou des compagnes de mes potentielles conquêtes ? Généralement, je n’en parlais jamais parce que je m’en foutais. Qu’il y ait un autre ou pas n’entrait pas dans mes considérations pour baiser quelqu’un. Je prenais ce qu’on voulait bien me donner et je ne restais jamais pour ramasser les pots cassés.

Lorsqu’il mit fin à son règne, je le regardai, curieux de voir si cet Ezechyel était une énième personnalité magicienne ou non. Visiblement, non. À moins que Kaahl ne soit devenu fou une bonne fois pour toute.

« Pour l’instant, on n’est pas en couple, c’est vrai. »

Je l’avais dit avec un sourire équivoque, juste pour la faire rager. Là où elle s’écartait, je restais bien en place. Je n’allais pas me brûler les ailes en la touchant. Brûler tout court, peut-être, mais c’était une autre histoire. Je m’interrogeai cependant sur le choix des mots du blond. Pourquoi nous avoir désignés comme un couple alors qu’il ne faisait aucun doute que nous n’en étions pas un ?

Mes yeux suivirent le sifflement. Priam. Il était pas mal. Restait qu’il était un Ange aussi. Néanmoins, il ne m’intéressait pas spécialement pour son cul, plus parce que je savais qu’il était diplomate, qu’il apprenait. Je lui souris donc et lui fis un geste de la main pour le saluer.

« C’est ça ! Dis pas au revoir surtout ! »

Je l’avais crié alors qu’elle s’éloignait et gardai un moment les yeux sur les deux bruns. Je voulais être sûr qu’ils s’en aillent bien.

Quand je fus certain qu’ils n’étaient plus dans les parages, la pression dans ma poitrine se relâcha. Je soupirai et posai mes mains sur mes genoux pour reprendre mon souffle avant de retrouver le fil de la conversation.

Je me redressai et fis face au blond.

« Honnêtement, je commence à en avoir ma claque. J’aimerais vraiment comprendre le fin mot de toute cette histoire si ce n’est pas trop te demander. »

Parce qu’il était évident qu’il connaissait Aimé aussi, lui.

« Tu es qui pour lui ? Qu’est-ce que tu fais dans son corps ? Pourquoi est-ce que tu pensais me connaître et comment ça se fait que Laëth sait qui tu es ? »

Elle avait été troublée par lui. Je l’avais vu sur son visage. L’idée saugrenue qu’elle ait deux amoureux m’effleura et me satisfit quelques secondes. Kaahl tirerait une tronche qui vaudrait tout l’or du monde. Mais c’était impossible parce qu’il l’aurait su et aurait déjà tué le concerné.

« Pourquoi t’as dit qu’on était en couple ? »

Je préférais les choses ainsi, quand je pouvais poser de vraies questions et, je l’espérais, obtenir de vraies réponses. Parallèlement, j’aimais pouvoir parler sans filtre. Avec l’Ange, c’était juste impossible.

1076 mots
Se disputer c'est beaucoup plus drôle. Hâte qu'ils se revoient. [Q] - Enquête, lac et hautes herbes - Page 2 1929536143


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Jun Taiji
✞ Æther de la Mort ✞

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Jun Taiji
Jeu 14 Oct 2021, 19:30


Enquête, Lac et Hautes-Herbes



Si la mauvaise foi avait un nom, il l’aurait peut-être appelée Laëth-Adam. Ladam. Adaëth. Les deux, ensemble, lui semblaient être un puits sans fond de mauvaise volonté. Leurs petits commentaires n’arrangeaient rien. L’Ange refusait en bloc de discuter et le Déchu, sous couvert de fournir des efforts, piquait son interlocutrice.  « Oui, pour l’instant. » confirma-t-il. « Mais qui sait ce que l’avenir vous réserve ? » murmura le Rehla, d’un air faussement innocent. Il espérait que ça les ferait réfléchir, même s’il ne les trompait pas. Il sentait quelque chose entre eux, quelque chose qui se resserrerait au fil du temps. Le lien était inéluctable, entouré autour de leurs silhouettes. Il suffirait à l’écoulement des jours et des nuits de tirer lentement dessus pour qu’il les rapprochât, jusqu’à ce que leurs bras s’enlaçassent et que leurs lèvres s’effleurassent. Il pouvait presque les voir, devant lui, se fondre l’un dans l’autre, trop épris pour résister, coincés dans un amour inébranlable. Il n’avait néanmoins aucune notion de temps. Ils avaient l’éternité devant eux et les décennies pouvaient passer vite. Il sentait que ce qui les liait s’activerait bien plus qu’ils n’auraient pu l’imaginer. Il savait.

Les yeux d’Ezechyel croisèrent ceux de la jeune femme. Elle lui faisait un drôle d’effet, comme s’il flottait au-dessus d’un océan qui semblait inaccessible et interdit. Pourtant, il mourait d’envie de plonger à l’intérieur. En réalité, à bien y réfléchir, Adam provoquait en lui quelque chose de similaire, de beaucoup plus semblable à la lave d’un volcan. Il lui donnait chaud, il savait qu’il allait se brûler et, pourtant, il désirait s’y noyer. Néanmoins, là où l’homme le regardait avec les yeux de l’indifférence, la femme semblait avoir placé toute l’eau du monde dans son regard. Pleurerait-elle, s’il se rapprochait d’elle et l’enlaçait ? Comment le connaissait-elle ? Avaient-ils déjà… ? Il se sentit mal à l’aise à cette idée, surtout qu’elle allait à l’encontre de ce qu’il ressentait entre Adam et elle. Mais lui… Il s’éclaircit la voix. « Je ne vous oublierais pas. » s’entendit-il murmurer, comme s’il récitait le début d’une Prophétie, coupée par le sifflement d’un autre homme.

« À bientôt. » lâcha-t-il à l’Ange, comme pour démentir son au revoir. Il ignorait pourquoi mais il avait à présent la certitude qu’il la reverrait vite. Ça l’angoissa légèrement, même. Il n’eut néanmoins pas le temps d’y songer, ses yeux rejoignant le Déchu. Il le regarda, fixa son corps et revint sur son visage pour éviter de trop dévirer. Il n’avait jamais été attiré par un homme avant récemment. Depuis, l’impression revenait par vagues successives et il ne la comprenait pas. Il avait ce sentiment que seul sa proximité avec Aimé - ou Kaahl, ou quel que fût son nom - l’aiderait à saisir les tenants et les aboutissants. Plus que ça, il avait simplement envie de le voir. C’était comme un besoin. Il le ressentait depuis la dernière fois, de plus en plus pressant, de plus en plus prégnant. « J’aimerais pouvoir répondre avec certitude mais je n’en sais pas beaucoup plus. Parfois, nous échangeons juste de place. Enfin… Ce n’est pas arrivé beaucoup. » Plus il le regardait, plus il avait chaud, malgré les questions précises et l’air sérieux du Luxurieux. C’était comme s’il craignait que le blond pût lire dans ses pensées qu’il le trouvait beau. La perspective le faisait rougir sans raison. « Je ne suis pas certain de savoir qui je suis pour lui. Je me sens juste… proche de lui ? Comme un jumeau peut-être ? En plus… proche ? » lâcha-t-il. Il ne trouvait pas d’autres mots plus acceptables que celui-ci. « Nous nous sommes vus il y a quelques temps mais je pense que tu ne t’en rappelles pas encore. » Il ne savait pas s’il pouvait lui révéler ce genre de détails mais il décida que oui. Il n’était pas en mission, il n’avait eu aucune vision. Ça voulait dire qu’il était libre ; si quelqu’un était réellement libre sous le joug du Destin. « Quant à elle, je n’en sais rien. Je ne l’avais jamais vu avant aujourd’hui alors je suppose que… Je ne sais pas. » La dernière question le fit sourire malgré lui. « Oh ça… C’était juste pour vous embêter. Vraiment. » Non, pas du tout.

Il sentit quelque chose se dérouler, une impression de flottement. « Je crois qu’il revient. Je serais toi, je mettrais mon artefact. » Ses paroles sortaient de nulle part. Elles lui étaient simplement venues comme ça. Il espérait qu’Aimé s’en était sorti, avec les dinosaures de Tælora.

764 mots
nastae

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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Mar 19 Oct 2021, 22:54



Enquête, lac et hautes herbes


Les monstres s’écartèrent. Si mon visage illustrait les Ténèbres qui s’immisçaient de nouveau en mon esprit, il ne tarda pas à se couvrir d’arabesques noirâtres. Mes veines ressortirent comme des racines, se mêlant et s’entremêlant. Je soufflai par le nez et un sourire mauvais couvrit le bas de mon faciès. Il me fallut du temps pour remarquer que je n’étais pas seul. Ma puissance écrasait la prestance de l’homme qui était près de moi. Pourtant, il était là pour enseigner un art à celui à qui j’avais volé le corps. Je ne restai pas blond longtemps. Passer du Bien au Mal me fit oublier toute prudence. « Qui êtes-vous ? » Comme un écho lointain, les mots résonnèrent jusqu’à moi. Qui étais-je ? Je ris, à moitié gagné par la folie que le changement trop soudain avait provoquée. « Je suis l’Empereur Noir. » murmurai-je. « Lequel ? » La question paraissait singulière. Pourtant, elle était fréquente dans la bouche d’un Maître du Temps. Je posai enfin les yeux sur lui. Sa peau était pâle, ses cheveux blancs. Ses yeux étaient d’un bleu magnifique. Je m’avançai, ma magie désireuse de le tuer. Si les créatures n’étaient pas restées, il y avait une raison : leur instinct leur avait murmuré de fuir. Personne n’aime mourir de maladie. « Où suis-je ? » demandai-je, sans daigner répondre à sa question. « Sur Tælora. » « Ce lieu ne ressemble pas à Tælora. » Il me fixa et je vis une lueur briller dans son regard. « Oh, je vois. Vous êtes Ârès Taiji. » Je demeurai interdit. Je n’avais pas seulement à lutter contre ma curiosité qu’il venait d’éveiller : en moi, les souvenirs se frayaient un chemin vers ma conscience et se battaient dans la seule perspective de me torturer. Lux in Tenebris me murmurait d'annihiler cet endroit en utilisant sa sœur, la Valse Destructrice. Elle me susurrait également que j’avais laissé l’autre Ârès prendre le dessus, que j’étais lâche et faible de le craindre. Je n’étais pas sûr de pouvoir l’affronter la prochaine fois que nous nous croiserions. Mon corps avait été meurtri de multiples façons par le Sorcier. Il m’avait humilié, parce que j’étais incapable de le dominer. Là où j’avais perdu, Aimé l’avait emporté. Pourquoi ? Sans doute parce que j’oscillais là où le Magicien était bon, sans équivoque. Soigner mon instabilité signifiait tuer mes proches. Libre de toute attache, il ne pourrait plus m’effrayer. Pourtant, je m’y étais toujours refusé.  

Le temps passa, un temps durant lequel le silence fut maître. L’homme ne parlait pas. Je ne disais rien non plus. Je ne le voyais plus, trop occupé à lutter contre mes instincts assassins. Les soupirs de ma magie étaient meurtriers envers moi. Je ne cessais de la tromper, de me dérober à son pouvoir. La folie aurait dû commencer à me ronger depuis longtemps. Je ne la laissais pas m’approcher. Les souvenirs de Devaraj me permettaient de reconnaître son ombre. J’avais l’impression de flotter dans un univers irritant. Ma peau me tiraillait, mes yeux me piquaient. Le même effet qu’une fatigue prolongée m’entourait. Je n’étais pas dans mon temps et le sol disparaissait autour de moi, rongé par le flot de la Valse qui m’échappait. Je vécus de nouveau les derniers instants, les mots de Laëth et d’Adam. Je revis le bal et… Qui jouait Elias ? Mon père. Adam savait. Il ne pouvait en être autrement. Et qu’avait dit mon géniteur à l’Ange durant la danse et demie qu’il avait partagée avec elle ? Et qu’avaient échangé les deux Ailés ? La morsure de la jalousie me mordit sans crier gare. Ma magie s’en empara pour enfler et strier encore davantage mon épiderme, jusqu’à noircir mes yeux. J’émis un petit rire. Il me suffirait d’un rien pour provoquer la mort de millions de personnes. Toutes les îles que j’avais achetées et gorgées, petit à petit, de ma magie, n’attendaient qu’à être libérées de cette dernière.

Je revins dans mon temps et dans mon corps. Je vis les yeux d’Adam. J’allais le tuer en premier. Finalement, ce n’était pas une si mauvaise idée. Ma magie l’entoura, rapide, précise, alors même que mon corps demeurait immobile. La noirceur créa une main impalpable qui se referma autour de la gorge du Déchu. Ce ne serait pas la poigne qui le tuerait, elle n’existait que pour des raisons esthétiques. Je n’y avais jamais songé auparavant, à soigner mes entrées, à habiller mes meurtres. Je devais changer ça. Je souris, mauvais.

752 mots

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Adam Pendragon
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Adam Pendragon
Jeu 21 Oct 2021, 22:11



[Q] - Enquête, lac et hautes herbes - Page 2 Fw7o

Enquête, lac et hautes herbes


« Vous échangez de corps ? »

Si je n’avais pas été aussi concentré sur le problème que cet homme soulevait, j’aurais probablement pensé à des choses plus agréables, comme le sexe. En fait, j’y songeai quand même un peu, à la possibilité qu’ils puissent s’interchanger en plein acte. Cette configuration n’offrait pas forcément une surprise agréable, sauf si le blond et moi en parlions avant et qu’il me donnait son plein et entier consentement. Cette idée fugace s’envola rapidement. Je devais rester concentré, même s’il ne me donnait pas beaucoup d’éléments. Il semblait ne pas savoir non plus ce qu’ils étaient l’un pour l’autre, ni même comment le phénomène se produisait.

« … »

Je n’étais pas sûr de le croire pour sa plaisanterie à propos de notre couple. Je préférai pourtant ne plus m’y attarder. Je doutais très sincèrement que Laëth et moi nous rapprochions un jour. Je ferais en sorte que ça n’arrive pas. Il y avait trop de mécaniques en jeu et de risques encourus.

« L’artefact… ? »

Il ne me fallut pas longtemps pour comprendre de quoi il parlait. À peine eu-je mis en lumière ses propos qu’une énergie maléfique s'imposa. Un vertige me gagna. Tout de suite, mon corps réagit négativement. Je sentis chaque parcelle de mon anatomie refuser en bloc le nouveau venu, comme si je venais de développer une allergie mortelle à Kaahl. J’en eu le souffle coupé, du mal à déglutir. Les ténèbres léchèrent mes bras puis mon visage, à la manière de ce qu’il s’était produit lors du bal, douloureusement cette fois. J’eus l’impression que ma chair fondait sous l’aura néfaste de l’Empereur Noir. Jamais je n’avais mesuré sa nature avec autant de précision. Tout en lui était sombre, son visage, ses cheveux, ses yeux, sa magie. Je n’avais pas besoin de lire dans ses pensées pour savoir ce qu’il cherchait à faire. Mes muscles se contractèrent sous la souffrance qui montait de plus en plus. La Magie des Ténèbres rongeait ma peau, traçant sur mon épiderme des marques qui ne tardèrent pas à devenir sanguinolentes et infectées.

« Kaahl ! »

Je l’avais crié. Pourtant, j’avais déjà compris que ça ne servait à rien d’essayer de le raisonner. Peut-être que l’abrutie d’Ange aurait tenté. Mais on ne lutte pas contre le mal, pas à son échelle. Je serrai les dents, l’odeur métallique de mon propre sang me maintenant pleinement conscient de ce que je risquais si je ne réagissais pas. Je n’avais pas à le préserver. Si je ne faisais rien, il me tuerait, à cause de sa nature, à cause des idées qui s’insinuaient en lui.

Je fis apparaître la bague mais hésitai une seconde. Je n’étais pas sûr que ça suffirait. Je doutais d’avaler sa magie entièrement et s’il ne reprenait pas ses esprits, je serais dans une situation encore plus merdique, sans parler du fait que Laëth n’était pas loin. Si elle accourait, que lui dirais-je ? « Oh, Laëth, tu es revenue ? Ce qu’il fait là ? Oh euh… Il vient d’apparaître parce qu’il avait le cafard ! Pourquoi il essaye de me tuer ? Il fait ça de temps en temps. Ça le prend comme une envie de pisser, tu sais. ». D’un autre côté, je n’étais pas certain de pouvoir nous téléporter tous les deux dans un lieu où il serait impuissant. Une ville serait trop dangereuse. Les seuls endroits viables étaient chez les Humains. L’idée me paraissait également risquée.

Tant pis. Je passai l’anneau à mon doigt. Les ténèbres reculèrent directement. Je n’attendis pas qu’il s’en remette. Je savais que sa tolérance était plus élevée que d’autres êtres magiques. Il avait l’habitude de côtoyer ses enfants. Néanmoins, ces derniers avaient huit ans et j’étais plus puissant qu’eux tous réunis. J’aurais voulu lui crier ma colère mais je n’en ressentais aucune. Mon esprit était étonnement calme, malgré la souffrance de mon corps. Il me le paierait plus tard, lorsque je l’aurais récupéré, lui, et pas son avatar maléfique. S’il y avait quelque chose à récupérer.

Je profitai de l’effet du Ma’Ahid pour le frapper. Laëth m’avait rapidement montré comment faire et j’appliquai sans aucun remord. Je connaissais aussi le coup de grâce, celui qui pliait n’importe quel homme en deux, même le Grand Chaos. Mon genou s’abattit dans ses burnes. C’était bas, surtout pour un Luxurieux, mais je préférais ma vie à son entre-jambe. Il pouvait muer et…

Je m’arrêtai, ayant soudain la plus fabuleuse idée de ma vie. J’étais juste con de ne pas y avoir pensé plus tôt. J’enlevai l’artefact, pris sa main avec toute la force que je possédais et lui passai la bague au doigt. Pour le meilleur et pour le pire.

784 mots


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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Dim 24 Oct 2021, 11:28



Enquête, lac et hautes herbes


La déflagration que je ressentis au sein de mon être fut bien plus puissante que l’impact du genou d’Adam sur mon entre-jambe. À ce moment précis, je m’étais plié en deux, soufflé par la douleur du coup. Cependant, ma magie s’était chargée, avec une habileté étonnante pour un détenteur de Lux in Tenebris, de soigner mes maux. Ainsi, les crocs de la souffrance, qui avaient commencé à remonter par tous les pores de ma peau, comme si mon corps entier était en réalité relié à cette simple zone, s’étaient desserrés et avaient fini par être totalement limés. Mes pensées n’étaient pourtant pas focalisées sur mon état. Elles étaient toutes tournées vers lui. Alors comme ça, il m’attaquait ? J’allais lui faire regretter son affront. De palabre interne en palabre interne, je me mis à le haïr profondément. Ma magie ne lâchait pas mon esprit. Je devais être l’Empereur Noir et, pour ça, le poison devait habiller chacune de mes idées. Il n’était plus question d’amour ou de doute. J’étais seul avec ma folie et j’allais tuer Adam parce qu’il se trouvait devant moi, sur mon chemin. Il empêchait ma grandeur, illuminait mes ténèbres d’une lueur répugnante. Il n’était pas bénéfique, il ne l’avait jamais été. Si Laëth s’était tenue devant moi, mes pensées auraient été encore plus macabres. Qu’aurais-je souhaité faire de l’Ange ? La torturer, sans aucun doute. Là où le Pendragon était une épine plantée dans mon pied, la Belegad était un couteau planté dans mon cœur. Mais peut-être n’était-ce pas réellement eux qui comptaient ? Peut-être n’était-ce que mes propres sentiments, ceux qui me rendaient faible ? La Lumière en moi n’arrivait pas à reprendre le dessus sur les Ténèbres, malgré la réduction drastique de ma magie. J’étais enfermé dans un mode de pensée destructeur où le Mal l’emportait largement sur le Bien. Je ne côtoyais le deuxième que pour ma fonction d’espion. Je n’étais pas baigné en son sein, je ne l’avais jamais été. Tout n’était que stratégie et, j’en étais convaincu, l’amour que je portais à mes proches n’était qu’une fiction que j’avais créée moi-même. Rien n’était vrai et tout devait disparaître. Maintenant que le Déchu était Humain, il ne pouvait plus rien contre moi et, dans un sens, je jubilais de sa mort prochaine.

Alors que les images de son cadavre mutilé me plongeaient dans une extase empreinte de folie, je sentis une pression sur ma main. Le temps que je réagisse, il était trop tard. Il y a une nette différence entre marcher au cœur d’Utopia et être Humain soi-même. La déflagration en fut d’autant plus grande que, jamais, depuis de nombreuses décennies, je ne m’étais retrouvé face à moi-même. Ma quête identitaire se heurtait toujours à la puissance de ma magie, à ses manipulations tortueuses. Même en le désirant, je n’avais jamais réussi à me détacher des mécanismes mis en place par mon pouvoir pour me maintenir fonctionnel, en tant que Grand Chaos et, surtout, en tant qu’espion. Paraître bénéfique et l’être étaient deux concepts à la frontière incertaine.

Ma respiration, après s’être stoppée durant quelques longues secondes, devint désordonnée. J’avais connu une baisse de magie, un regain, le temps durant lequel Adam avait enlevé la bague, et une disparition totale de cette dernière. Un choc thermique n’aurait été plus violent. Je ne me rendis pas compte de ma chute en avant. Lorsque je repris pleinement conscience de moi, j’étais à genoux, les avant-bras par terre. L’herbe s’insinuait entre mes doigts. Je clignai plusieurs fois des yeux, groggy, avant de me laisser rouler sur le côté, puis sur le dos. Allongé au sol, mon regard se perdit d’abord sur le ciel. Le soleil m’éblouit. Je plaçai ma main en visière lentement. Le temps me semblait s’écouler différemment. Je n’avais plus aucune volonté de me battre et le visage d’Adam, que je voyais à l’envers, ne m’en donnait pas envie non plus. Je me sentais étrange. Je n’arrivais pas à définir le sentiment. Le dos de ma main vint se placer sur mes yeux. Mon visage devait être livide à cause de ma condition d’Humain nouvellement acquise. Pourtant, Lux in Tenebris enfermée, comme la totalité de mes pouvoirs, je ressentais une forme de bien-être fébrile. Mon esprit hésitait à aimer mon statut nouveau. Surtout, mon Ma’Ahid avait totalement éteint la magie du Déchu et c’était une sensation que je ressentais pour la première fois. Qui d’autre avait pu être touché ? En y réfléchissant, savoir qu’un être, peut-être à quelques centaines de mètres d’ici, était en train d’avoir la peur de sa vie après le départ de ses dons, me fit rire. « Tu imagines, si on me mettait au beau milieu d’une place à Amestris ? » dis-je, soudainement, de plus en plus hilare. « Je me demande combien de personnes seraient touchées… » Je savais que nous allions devoir discuter, de ce que j’avais essayé de faire, de la suite. Ma propension à la stratégie n’avait pas disparu durant la transformation. Ma magie était, à présent, trop élevée pour que je passasse pour un Magicien. Il allait me falloir des artifices supplémentaires, un plan. « J’ai une idée… » finis-je par souffler, ma tignasse foncée emmêlée dans l’herbe. « Et je crois que c’est une bonne idée. »

871 mots
Fin
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Adam Pendragon
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Adam Pendragon
Mer 27 Oct 2021, 21:29



[Q] - Enquête, lac et hautes herbes - Page 2 8m7y

Enquête, lac et hautes herbes


« Tu te fous de ma gueule ? »

Connard de Sorcier. Ancien Sorcier.

Debout, je le fixais, totalement incrédule. Il avait voulu me tuer et, maintenant, il était étalé l’air de rien dans l’herbe. J’avais envie de prendre son crâne et de le fracasser contre le premier arbre venu. Putain. Il était tellement habitué à côtoyer la mort et la torture qu’il n’en avait plus rien à foutre. Sa Majesté l’Empereur Noir passait du coq à l’âne sans même s’excuser. Je l’avais mauvaise et je me sentais légitime à avoir quelques ressentiments envers lui. Merde à la fin. Est-ce que j’allais devoir l’empêcher de me tuer tous les quatre matins ? Est-ce que je devais prendre un abonnement à « votre compagnon essaye de vous tuer, gazette des femmes et hommes battus » ? C’était quoi son putain de problème, à la fin ?

« J’en ai rien à faire de ton idée. » protestai-je.

Et puis quoi ? Il croyait que j’allais gentiment lui obéir ? Le futur m’apprendrait que oui, mais, en attendant, je fulminais. Dénué de magie, mon humeur en était davantage ternie. Je désirais vraiment lui envoyer mon pied dans les côtes. Surtout, ce crétin m’avait fait mal. Jamais je n’aurais cru qu’il s’en prendrait à moi. Pas comme ça. M’aimait-il au moins ou faisait-il semblant ? Je soupirai. Faire semblant ne me semblait pas stratégiquement viable. Avec l’Ange, il y avait un intérêt. Avec moi, il n’y avait aucun. Je n’étais pas un trophée qu’il pouvait brandir à la face du monde. « Regardez, je suis en couple avec un Déchu ! ». La chose n’aurait eu aucun sens. Au contraire, si nous venions à être découverts, il n’y aurait que des problèmes. Judicaël Halloy savait mais, vu ce que je savais de mon côté, j’étais certain de ne pas être inquiété. En plus, le Magicien avait un très beau cul. Nous avions tout à gagner à coopérer.

Bref, il m’aimait mais son amour devenait destructeur et je n’étais pas certain que la nouvelle donne m’aille.

Je passai mes mains sur mon visage, las, avant de m’asseoir à côté de lui. Je lui envoyai une œillade. Ses cheveux se perdaient entre les brins d’herbe. La végétation chatouillait son cou. Depuis combien de temps n’avions-nous pas baisé ? Sans doute moins longtemps que l’Ange mais ça ne me consolait pas vraiment.

« Si on te mettait au milieu d’une place d’Amestris, tu serais tué avant de pouvoir faire tes calculs à la con. »

Plus j’étais de mauvaise humeur et plus je devenais grossier. Pendant ma Mue, je n’arrêtais jamais, mais là… C’était juste… Ce type n’était pas croyable. Qu’est-ce que je foutais avec ? Je devais être complètement taré. Pourtant, à le regarder, je ne pouvais pas m’empêcher de me radoucir. J’étais juste piqué par ce qu’il venait de se produire. Maintenant qu’il était calme et qu’il semblait même content, les choses étaient différentes.

Finalement, je me laissai à mon tour tomber sur le dos. Ma voix résonna de nouveau, plus calme.

« Ne crois pas que je vais te pardonner aussi facilement. Je ne vais pas tolérer longtemps tes comportements destructeurs. Je te préviens… »

Je tournai les yeux vers lui.

« Si tu recommences, tu n’auras plus à t’inquiéter de mon existence dans ta vie. »

Je sentais que je devais mettre des limites. Si je ne le faisais pas, la prochaine fois, ce serait peut-être pire.

« Maintenant, et jusqu’à ce que je décide de passer l’éponge, tu feras ce que je voudrai, à commencer par mettre ton corps à mon entière disposition. »

Je souris. Il allait prendre cher et il avait intérêt à se plier en quatre pour me contenter.

« Mais ce n’est qu’une petite punition ça, parce que je sais que tu vas en tirer du plaisir. »

Forcément.

« Je veux des garanties. Je n’ai plus l’intention de te laisser gérer nos affaires comme tu l’entends. Je veux un moyen de faire en sorte que ma vie soit sauvegardée et je veux profiter de toi, encore plus, pour la diplomatie. Si notre relation devient dangereuse, il n’y a aucune raison que je m’expose à un risque sans contrepartie. Je t’aime mais je ne le laisserai pas me détruire. »

Moi aussi, je pouvais être stratège. Néanmoins, j’avais toujours préféré jouer les idiots. On me sous-estimait souvent, ce qui me laissait toujours une plus grande marge de manœuvre. C’était facile de m’attaquer, moi le crétin qui ne savait que fourrer sa queue partout. Par l’intermédiaire de ma queue, c’était mon nez également que je fourrais partout, de façon discrète.

« Donc… on va commencer par trouver un endroit tranquille et tu vas t’occuper de moi. Ensuite, quand je me serai déchargé de mon ressentiment, j’écouterai ton idée. »  

793 mots - Fin


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