Dans ses rêves, il vole sous l’eau. En apesanteur dans le liquide, la voûte céleste et la terre semblant s’intervertir, mais en a-t-il quelque chose à faire ? Il glisse dans le courant comme un poisson frétillant le ferait dans une rivière, des cristaux l’entourent, le bleu et leur tons semblent magiques, presque irréel.

Une main caresse son poignet.

Il ne veut pas se réveiller, pas maintenant, il y’a quelque chose tout au bout du paysage quelque chose d’incroyable, il en est persuadé !

- Ma petite étoile, il est l’heure de te réveiller … Fait sa mère à l’oreille de son fils.

Presque tristement il quitte les cieux en formes de gouttes, les paysages dégoulinants, et les cascades fantastiques pour rejoindre la réalité. Il ouvre un œil. Bleu clair, avec des éclats grisâtres semblable à l’acier, on y voit la plus grande douceur, le meilleur chez l’enfant. Tu es un doux rêveur, mais tu commence à être trop vieux pour que je doive te réveiller !

Quelle heure est-il ? Fait Haze, la peau aussi buriné que son père, les traits de sa mère sur le visage, et une taille conséquente pour un jeune adolescent. Il n’a pourtant pas plus de force que cela. Il est l’archétypique même du polyvalent touche à tout qui se dépatouille comme il le peut avec ce qui lui a donné la vie.

Et pourtant.

Pourtant il fait partie de Basphel, ses couloirs et ses maisons, ses romances et ses passions. Il est, là bas, tel l’être éthéré, peu remarquable, peu remarqué. Il compte bien changer les choses pour cette troisième rentrée de ses vacances bien méritées. Haze a hâte de retrouver ses camarades d’érudition, et particulièrement ceux du club de dessin, d’astronomie ou de jardinage … Même s’il craint de reprendre des coups au club d’escrime ! La multiplication des clubs, son omniprésence dans la vie de l’école, en font un être apprécié, même si personne n’a grand-chose à dire sur lui, il est le clou du milieu quoi.

Sa vie au sein de l’école est assez touffue, mais l’Etain dont il est forgé lui permet de se faire aux exigences des professeurs, ou bien même de ses aînés ! Il a toujours eu à cœur de ne décevoir personne, et un lourd héritage pèse sur ses épaules. Les plus vils diront qu’il ne doit son entrée à Basphel qu’à son nom, mais il laisse couler les racontars et les quolibets de certains sur lui comme l’eau qui coule sur un corps.

- Il est 1dix heures, tu dois te mettre en route bientôt, je vais de toute façon au lac pour vérifier une théorie… Dit sa mère, qui travaille elle-même aux pontons, source de toutes les motivations du jeune homme mais pas que. Lui qui voudrait devenir Argonaute, rêve d’autres mondes et de contrées qu’il pourrait découvrir, et à tout le bien qu’il apporterait à son peuple !

Le Taiji a vécu une enfance tranquille, dans l’ombre de ses parents, il a grandi et prospérer, intéressé très tôt par l’astronomie et la « mer d’étoile » jusqu’à ce qu’il accompagne sa mère au lac bleu à l’âge de huit ans.
Il n’oubliera jamais le paysage, les formes dans l’eau, et le voyage !

Il ne le regrettera pas non plus. Ses parents le menèrent droit aux Palais de Coelya, il devaient rencontrer quelque uns de leurs pairs, lors d’une réunion interminable. On avait mis les enfants dans une pièce spéciale sensée les divertir, mais au lieu d’admirer les spectacles de magies crées par des illusionnistes et incrustés dans les murs, il eut l’illumination.

Il sortit un stylet et une feuille, les deux choses qui ne quittaient jamais les magiciens, qu’importe leur âge, et se mit à crayonner. A la fin de la réunion, il ne connaissait toujours pas mieux ses cousins et les autres membres des dynasties magiciennes présent sur les lieux.

-C’est toi qui a dessiné ça tout seul ? Fit une voix derrière lui. Tellement absorbé dans son œuvre qu’il ne vit pas partir les autre, et ne vu pas arriver l’inconnue.

-Ehhh…. Oui !? Répondit-t-il tout penaud. il avait fait quelque chose de mal ?

- C’est un labrynthe ? Fais la dame, sans doute une grande dame ...

- Eeeh … oui !

Une main douce mais ferme caressa ses cheveux bruns. Une promesse...