Intrigue : Sylbille et son équipe participent à une mission pour la confrérie des Corvus Aeris.

Sylbille observait la carte étendue devant elle d'un air soucieux. « C'est mauvais signe... » grogna-t-elle d'un ton bourru. Le morceau de parchemin représentait la région dans laquelle son travail l'avait amené. A la lisière des terres d'émeraudes et de l'Antre des Marais. « En même temps, à quoi tu t'attendais ? » rétorqua le réprouvé à côté de l'Orisha, une pointe d'agacement dans la voix. Cela faisait trop longtemps qu'il ne s'était pas posé pour déguster une bonne bière, les missions s'étaient enchaînées et il n'avait pas eu le temps de se reposer correctement : malgré ses protestations à chaque fois qu'on le lui disait, Wuld devenait grognon dans ces cas là. « C'est pas pour rien que cette terre de désolation s'appelle le continent dévasté. » Comme pour illustrer ses propos, il jeta un coup de pied dans une roche qui se désagrégea en gravillons sous l'impact de sa bottine. « Pas pour rien non plus qu'on a pas chaumé dans les environs... » Cela ne les enchantait guère. Même si l'argent à la clé de ces contrats les avait motivé à se lancer dans l'aventure, leur présence ici signifiait qu'ils prenaient de gros risques. La faune, tout autant que le flore locale, était loin de se montrer accueillante. Et ce n'était rien en comparaison des habitants qui rôdaient dans les environs, prêts à se jeter sur eux pour leur couper la gorge dans leur sommeil... Heureusement, ils ne s'étaient fait attaquer que par des brigands solitaires. Chacun espérait que le destin continue à veiller sur eux et à ce que les choses restent ainsi, tout en sachant que leur chance devrait bien finir par tourner à un moment ou à un autre.

Maria entra dans la tente, le visage moite dû à la chaleur étouffante du dehors. Elle passa une main pour éponger la sueur qui maintenait des bouclettes de cheveux clairs collés sur ses tempes. « Alors ? » demanda-t-elle en s'approchant de la table où s'était installée la brune. « Qu'est ce que nous raconte ta carte ? » Ladite carte possédait la capacité de localiser les animaux qu'elle recherchait. Le périmètre d'action était restreint, forçant le groupuscule à s'arrêter régulièrement afin de vérifier les alentours, ralentissant grandement leur progression. Si la zone n'avait pas été aussi dangereuse, peut-être se seraient-ils risqués à avancer à l'aveuglette mais dans ces conditions, ils ne pouvaient pas se le permettre. « Regarde. » indiqua l'Orisha en désignant le parchemin d'un air las. « Il y a des points partout. » souligna l'Alchimiste d'une voix tendue. « Exactement. Et impossible de savoir exactement quelle bestiole exactement nous recherchons et lesquelles nous devons éviter. » soupira la Chasseuse en croisant les bras sur sa poitrine. S'ils connaissaient désormais l'espèce du spécimen après lequel ils courraient, cela n'avançait pas leur recherche.

« Bien, il ne sert à rien de s'entêter sur une méthode qui ne fonctionne plus... » finit par trancher Fredco. Le Déchu se leva et adressa un regard en direction de Bröon, à l'autre bout de la tente. « Ça va être à nous de retrouver la bête. » Le taciturne se contenta d'acquiescer avant de se lever à son tour.

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