Au cœur des Îles Suspendues, accrochée au flanc d'une de ces merveilles célestes, Basphel, la ville-école, a fleuri, s'étendant sur et à l'intérieur de l'Île éponyme. C’est durant l’ère de la Tyrannie de l'Impartiale qu’elle fut fondée, hébergeant pour la première fois des groupements militaires. Des opposants au régime de la reine Kassä s'y retrouvèrent, et pendant quelques temps, le camp s’organisait le plus simplement du monde, et n’était composé que de quelques tentes. Les premiers bâtiments virent le jour après sa mise à mort, et rapidement, l’espace disponible alors fut mis à disposition pour forger une ville. Plus tard, aux vues de l’environnement particulier des Îles Suspendues, et la protection naturelle qu’elles offrent, de par leur localisation, et leur difficulté d’accès, la décision fut prise de faire de Basphel la première école accueillant des étudiants de toutes les races, de toutes les contrées.

Afin d’exploiter au mieux des caractéristiques physiques des Déchus, et d’épargner le plus possible les étendues sauvages à la surface de l’Île, la plupart des constructions qui ont suivi ont été réalisé à flanc de falaise. Cependant et en raison des difficultés qu’ont les créatures non-ailées à se déplacer dans ce genre d’habitations, la cité fut déplacée jusqu’à une immense grotte naturelle formée de l’autre côté de l’étonnante formation géologique. C’est en réalité une partie de terrain qui s’est effondré dans une faille, emportant avec lui montagne, lac et forêt. La ville est donc bâtie sur le bord de cette cavité, face au vide et aux terres bien plus bas. Le courant d’eau qui y circule provient d’un lac plus haut, en surface, qui s’écoule depuis le fond de la caverne, et ruisselle de mare en mare, jusqu’à s’écouler dans le canal qui traverse la cité. C’est la source d’approvisionnement principale en eau et nourriture de base, tels que les algues et les poissons, et un outil d’apprentissage parfait pour l’étude de la terre et de la physique. D’autre part, les collines et falaises qui jonchent l’intérieur de la cavité en elle-même sont emplies de créatures célestes, des Lapins-Coton aux Gryphons. Plus bas, en ville, une animalerie possède un petit parc, dans lequel vivent plusieurs exemplaires des espèces vivant à la surface, afin de ne pas trop dépayser les étudiants. C’est également dans ce parc, dans les parties réservées aux bipèdes, qu’ils peuvent aller se détendre entre deux cours.

L’approvisionnement en nourriture, fournitures et en matériaux en tout genre, se fait mensuellement, par ballon. C’est également de cette manière qu’on emmène les élèves sur l’Île, à chaque début et fin d’année scolaire, et pour les fêtes, lorsqu’ils souhaitent retourner chez leurs parents. Une fois réunis après inscription, plusieurs allers et retours ont lieu depuis les Terres d’Emeraudes, dans des nacelles pouvant acceuillir jusqu’à cinquante personnes. C’est pendant le voyage de deux heures environs que l’on introduit les jeunes aux fondamentaux de l’école, et au règlement intérieur auquel ils devront se plier pendant les prochaines années à venir. Le personnel encadrant, les professeurs, et toutes les personnes tenant les résidences, les boutiques et les locaux de Basphel sont, elles, emmenées à dos de Gryphon. Le voyage est bien moins long, et c’est surtout un moyen de pouvoir quitter ou revenir sur l’Île à tout moment. Depuis que la cité a été fondée, et en raison de l’instabilité du terrain dans les Îles Suspendues, il existe une équipe d’aéronautes chevronnées, qui ont pour rôle d’assurer à la fois le transport depuis la terre vers la ville, et de conserver en permanence les coordonnées de l’île de Basphel.

Les bâtiments à l’intérieur de la cité sont organisés en quartiers de taille similaires, bâtis autour de l’école en elle-même, et des locaux qui en dépendent. Chaque quartier regroupe les élèves par années d’ancienneté et est constitué de résidences, ainsi les étudiants restent avec des jeunes de leur âge, de la première à la huitième année. Les bâtiments dans lesquels ils logent sont bâtis similairement, abritent en moyenne une centaine d’élèves chacun, mais selon les années, ils arrivent qu’ils soient plus ou moins pleins, certains nécessitant parfois des extensions, quand d’autres se retrouvent à moitiés vides. Elle abrite tout le nécessaire à la vie étudiante, et notamment une salle de repas qui veille à la nutrition correcte de ses pensionnaires. Il existe cependant des boutiques sur la partie portuaire de la ville, là où les ballons et Gryphons desservent leurs passagers. Elles sont apparues quelques temps après la mise en place de l’école, et se contentent de vendre du matériel scolaire et de quoi agrémenter les repas basiques offerts par les résidences. Les élèves comptant sur leurs parents ou sur les quelques travaux rémunérés proposés aux étudiants, c’est généralement dans ces commerces de proximité qu’ils dépensent leurs ressources.

L’école, qui accueille chaque année entre six et neuf-cents étudiants allant de onze à dix-huit ans, est formée d’un bâtiment titanesque qui, non content de s’élever à une vingtaines d’étages différents au-dessus de la ville, s’enfonce d’au-moins autant dans le sol, et – aux dire des élèves – encore bien plus bas, dans des caves recelant de mystères plus ou moins inexpliqués. En plus des salles de classes, particulières à chaque cours et matières enseignées, on y trouve une bibliothèque, une salle des fêtes et plusieurs autres pièces aux utilisations diverses. De la serre dédiée à la botanique aux aquariums des cours d’océanographie, difficile de ne pas dénicher l’endroit parfait pour mettre à l’épreuve la théorie. L’endroit a également été prévu pour que chaque race et chaque cas particulier puisse se sentir à l’aise, que ce soit pour enseigner ou apprendre. Ainsi, en plus des jardins réservés aux Fées, des bassins prévus pour les Ondins et des observatoires appréciés par les Rehlas, on trouve également de quoi satisfaire les besoins d’obscurité des Vampires ou même, dans les profondeurs de l’établissement, une zone dans laquelle sont amenés des condamnés à mort, afin que Démons, Alfars et Sorciers puissent canaliser leurs pulsions. Bien que les races pouvant poser problèmes – lorsque réunies, telles qu’Anges et Démons, ou Magiciens et Sorciers – soient placées généralement dans des classes séparées, c’est un lieu qui se veut cosmopolite, et détaché de toute notion de bien et de mal ; c’est un écosystème à lui seul, épargné par les guerres et à l’écart de tout conflit politique.

Pour autant, il est souvent bien difficile de passer outre des différents qui opposent des races depuis leur création. C’est pourquoi les étudiants, au-delà des différences d’âge, sont tous départagés dans six départements. Ils portent chacun pour nom : « L’Ivoire », « L’Obsidienne », « L’Acier », « Le Charbon », « L’Étain » et « La Craie ». On y attribue les élèves en fonctions de leur tempérament et de leurs motivations ; c’est par le biais d’une bassine imprégnée de magie que se fait le tri. En plongeant les mains dans l’eau, l’aura de l’être est analysée, et selon la couleur que prends le liquide, on le dirige vers l’un ou l’autre département. Que l’eau se trouble, qu’elle se colore d’or, qu’elle se fige, qu’elle s’évapore, qu’elle reflète le candidat comme un miroir ou qu’elle ne change pas de couleur, chacun de ces états désigne un tempérament bien particulier, comme décrit ci-dessous, qui influe sur la décision qui suit. Ainsi, les plus violents et impulsifs iront dans l’Obsidienne ; quand les calmes et réfléchis seront choisis par l’Ivoire. Ils sont tous les deux solides, plantés sur leurs bases, mais un coup trop violent aura tôt fait de les briser, en leur laissant peu de chance de se recontruire. Les étudiants stratèges et inflexibles emprunteront la voie de l’Acier ; ceux qui n’hésitent pas à se remettre en question pour s’adapter iront vers l’Étain. Ce sont les départements les moins atteins par la défaite. La lame s’aiguise et se redresse, après avoir été stoppée. Quant à ceux qui ressentent le besoin de soumettre le monde, ils seront affectés, selon leurs motivations, au Charbon ou à la Craie. Ces derniers font preuve d’un esprit de compétition sans faille, mais ils ont parfois tendance à se cantonner au présent, à ne pas assez se préoccuper du reste ; solides, aptes au changement, mais leur tempérament finira par les effriter et causer leur chute. Le département dans lequel un élève sera inscrit est très révélateur de ce qu’il pourra devenir par la suite, et c’est un moment décisif dans le cursus de chaque étudiant. En outre, et afin d’utiliser à bon escient les tensions qui existent entre chacun des départements, on organise tout au long de l’année des épreuves et des tournois qui visent à maintenir un esprit de compétition permanent entre les membres de l’université.

Pour obtenir plus d'information sur les départements de Basphel, suivez ce lien : Description Complémentaire

Étudier à Basphel n’est bien évidemment pas gratuit, cependant, chaque dossier est étudié avec soin, et on compose alors, si l’étudiant et jugé intéressant et capable de suivre l’enseignement du début à la fin, un hébergement adapté à ses disponibilité financières. Loin d’être un établissement réservé à une partie aisée de la population, l’école de Basphel se veut une occasion pour chacun d’accéder à ce qui est longtemps demeuré une élite. Aussi, chaque famille est autorisée à postuler pour faire entrer leur enfant ; des instituteurs et quelques Rehlas prennent alors en charge le bambin, pour lui faire passer une sorte d’entretien, afin d’estimer sa capacité à profiter au maximum de ce que l’université peut lui offrir. Une fois que l’étudiant est accepté, il n’a plus qu’à se fournir le matériel nécessaire à son arrivée à Basphel, et à se rendre, le jour de la rentrée, jusqu’au port céleste, dans les Terres d’Emeraudes. Le matériel en question est constitué d’un uniforme, une série de livres de base, une plume et un encrier. En parvenant dans la ville-école, chaque élève se voit offrir un béret décoré de l’insigne de Basphel, un « B » doté d’une paire d’ailes dorées.

C’est dès le premier jour, une fois que tous ont eu l’occasion de découvrir ce qui deviendra leur maison pour huit ans, qu’ils sont introduits à leurs professeurs, et se voient donner leur nouvel emploi du temps. Dès lors, l’enseignement commence, et les étudiants passeront six jours sur sept en salle de cours le matin, et à faire du sport l’après-midi. Selon les préférences de chacun, ils pourront également être formés au combat de tout type avec des maitres d’armes. Enfin, régulièrement, l’établissement organise des sorties pédagogiques sur les trois continents, afin de visiter les lieux du monde entier. Cette formation, aussi prestigieuse que compliquée, permet de forger les caractères et les esprits, et si ce sont des enfants qui y entrent, à la sortie de Basphel, c’est à des adultes instruits que vous aurez affaire.

Les PNJ locaux

Avril d’Ovipa est la directrice de l’institut de Basphel. C’est à elle qu’elle fut confiée après sa création, et c’est encore elle qui en a la charge aujourd’hui. Déchue, c’est la sœur de Berenzel d’Ovipa, le Commandant-en-Chef de la Garde d’Avalon, et elle est aveugle de naissance. Elle a lutté pour survivre au sein d’une famille uniquement constituée d’hommes, après le décès de sa mère, une humaine, et c’est avec une main de fer qu’elle dirige son établissement, ne laissant rien ni personne poser le moindre problème. Mais ses fonctions ne sont pas qu’administratives et elle enseigne également dans le domaine des maitrises élémentaires, suppléée par plusieurs Élémentals venus d’Aeden. En outre, c’est un amie proche du Dædalus, Eerah Scaldes. Il n’est pas rare de croiser celui-ci dans son bureau, au sommet de l’école. Lorsqu’elle n’enseigne pas, ou qu’elle n’est pas occupée à ses tâches de direction, on la trouve au sommet de l’île, sur les grandes plaines d’herbe vierges, à s’entrainer à sa maitrise de la terre, ou à méditer.

Giuseppe Pelivini est professeur d’art, après avoir pendant longtemps enseigné à l’Académie des Arts et des Plaisirs à Avalon, il a finalement décidé d’aller transmettre son savoir à des esprits plus malléables. Un brin manipulateur, et très excentrique, il n’est pas facilement impressionnable. C’est un Réprouvé qui aime à jouer de sa propre nature, sur les planches et dans sa vie, en opposant en permanence deux visages à sa personnalité, l’un aimable et rieur, l’autre froid et moqueur. Il apprend donc le théâtre, la poésie et le chant, dans la partie Est de l’école, où il loge également. Cela mis à part, c’est un homme à la conversation charmante, habitué à prendre le thé en fin d’après-midi, ce qu’il fait quotidiennement, à une terrasse du Parc de la ville. Ceci-dit, il est peu conseillé pour les jeunes étudiants d’aller l’aborder de front, s’ils ne souhaitent pas se voir rembarrer plus ou moins violemment, mais toujours avec le sourire. Si, en revanche, vous parvenez à gagner sa confiance, il acceptera avec joie de partager sa tablée, ne serait-ce que pour raconter de vieilles histoires de scène.

Isaac de Lunen, Déchu de naissance, est professeur de bienséance. C’est en suivant son cours que les élèves apprennent les règles de bonne conduite, et plus simplement, l’art et la manière de s’exprimer et de se tenir en société. C’est, bien sûr, un homme droit, extrêmement distingué. Poli, agréable, bref, on ne peut rien reprocher à Isaac, à part peut-être d’être trop parfait. De part cet aspect, et la jeunesse de son visage, il est généralement la cible privilégiée de toutes les adolescentes en pleine puberté. Pourtant, il n’y a rien d’enviable à cette position, devenir la petite amie de cet homme revient à posséder un miroir qui ne vous renvoie que vos défauts, face à sa lisse perfection. En revanche, il est doté d’un grand professionnalisme, qui le pousse à vouloir faire de ses élèves les meilleurs parmi les meilleurs – en somme, les façonner à son image.

Sleever Summers est un professeur particulier, qui n’a affaire qu’aux étudiants capables de voler. Anges, Déchus, Réprouvé, Démons, et même ceux qui possèderaient des caractéristiques particulières, à même de leur permettre s’élancer dans les airs. C’est un spécialiste des courants aériens et de la géographie ; en d’autres termes, un maitre dans son domaine. C’est un Ange de la Citadelle, âgé de plus quatre siècles, qui a eu le temps d’expérimenter son talent, et de l’exploiter au maximum de son potentiel. Il s’est proposé à la création de l’école, comme professeur de vol, et malgré les tensions entre Anges et Déchus, la Directrice n’hésita pas longtemps, la réputation de l’homme n’étant plus à faire. Même si aujourd’hui il existe encore quelques moments de gêne entre le seul instituteur angélique et les nombreux occupants Déchus de la cité, il a réussi  à se faire accepter, et loge près de la volière, où vivent les nombreux oiseaux destinés aux courriers et à l’étude

Adam Tulipe, Génie de son état, et professeur en ce qu’il nomme lui-même « Art du Rêve », est un instituteur hors norme, complexe et souvent difficile à cerner. Il tente d’apprendre aux étudiants à avoir un point de vue différent sur le monde, que celui que leurs parents et la majorité des personnes tentent de leur imposer. Ses travaux portent sur l’imagination et le rêve, et en tant que Génie, il travaille à une thèse sur les possibilités de l’esprit humain, et notamment les limites qu’il s’impose. Il tente, entre autre, de créer quelque chose qui n’appartient pas à la réalité, une pensée qui ne serait pas inspirée d’un objet ou d’un concept déjà existant. Personnage doux, et parfois étrange, il est difficile de ne pas l’apprécier, et il est souvent décrit comme le meilleur professeur de l’université, malgré le mal qu’on ses élèves à saisir l’intérêt réel de son cours. Ceux qui ont cette chance trouvent alors en lui l’esprit d’un mentor qui n’hésitera pas à les accompagner tout au long de leur parcours. Malgré cela, il est parfois critiqué par ses collègues comme étant trop fantasque et dispersé pour être un réel professeur. Il ne vit pas dans la ville, mais un peu plus loin, dans les vallées qui s’enfoncent dans la caverne.