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 La marque des Dragons

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Kaahl Paiberym
~ Sorcier ~ Niveau VI ~

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◈ YinYanisé(e) le : 25/06/2015
◈ Activité : Professeur
Kaahl Paiberym
Lun 14 Juin 2021, 19:06



La marque des Dragons

Objectif : Test d'adhésion de Lucius aux Dragonniers.

« Vous devriez être honoré, Baron Paiberym. » « Je suis surtout aveuglé. » répondis-je, tendu. Lucius ne connaissait aucune peur actuellement. Je le sentais bien trop admiratif de la bête sur le dos de laquelle nous étions assis. Je me sentais mal alors même que le vol n’avait pas commencé. Le fait de voler pour un temps indéterminé sur le dos d’une créature qui aurait pu m’avaler, le tout les yeux bandés, avait l’horrible odeur du risque inconsidéré. « Je ne vous sens pas à l’aise. » « Je ne le suis pas. » « Votre fils a l’air de bien s’adapter lui. Hein Lucius ? » « Oui ! » Qu’Ethelba me sauve de ce cauchemar. La jeune femme se mit à rire, avant de reporter son attention sur moi. « Vous avez de la chance de pouvoir vous joindre à lui. L’ancien Pendragon ne l’aurait pas permis. » Pendragon. Je pensai à Adam, me demandant dans un moment d’égarement s’il avait déjà chevauché un dragon. Je me plus d’ailleurs à faire des rapprochements insensés. Je ne connaissais nul Pendragon ayant porté ce nom mais je me questionnais. Peut-être était-ce ce nom qui avait inspiré le titre de l’Empereur d’Aidoha ? Je n’avais jamais questionné Adam sur sa famille et je n’avais pas effectué d’enquête poussée. Mes espions étaient remontés qu’à six générations en arrière, ce qui pouvait laisser supposer quelques surprises bien plus anciennes. Cela ne m’aurait pas étonné que ses ancêtres fussent membres de l’Empire, tant il chevauchait bien. « Pourquoi ne l’aurait-il pas permis ? » feintai-je d’ignorer. « Les étrangers ne sont normalement pas admis à Adraha. » « Pourquoi ça ? » « Pour la sécurité des dragons. Bien des peuples pourraient être tentés de les utiliser. Nous avons eu de mauvaises surprises récemment avec un groupe d’Alfars, heureusement détachés du gouvernement de Drosera. Jarod Lan n’aurait pas hésité à détruire la cité responsable. » Charmant. « Qu’est-il arrivé au Pendragon ? » Un temps. « Un accident. » « Je suis désolé. » Il y eut un silence. Lucius écoutait, toujours aussi impatient de décoller. Il voulait voir Aidoha et les dragons. « Je ne crois pas avoir eu d’informations sur l’identité du nouveau Pendragon… » « C’est une Pandṓra. Idra Lan. » « La fille du précédent Pendragon ? » « L’une de ses filles. » Et, bien sûr, tout le monde ignorait l’identité de la mère. Je le savais. Il était revenu avec l’enfant un jour et n’avait rien partagé avec quiconque la concernant. Il l’avait adoptée comme la sienne. Enfant biologique ou enfant recueillie, personne ne savait. L’ancien Pendragon était marié, ce qui faisait pencher la balance vers une enfant trouvée durant l’un de ses nombreux voyages. Pourtant, tout le monde avait ses secrets et j’étais bien placé pour le savoir. La fille en question avait développé d’incroyables talents avec les dragons et, ce, malgré son jeune âge. Il m'avait été impossible de me procurer son portrait mais je n'avais pas cherché à approfondir plus que ça. « Pourquoi m’ouvrir ses frontières ? » Je sus que la réponse n’était pas sincère. « Lucius est encore jeune. Le gouvernement de l’Empire s’est dit qu’il serait préférable pour lui d’avoir une figure rassurante à ses côtés, le temps de se faire à son nouvel environnement et de visiter un nid. » Il y eut un temps, pendant lequel j’hochai la tête sans rien ajouter. « Mais nous en reparlerons. Allons-y. »

-

Je pris une grande inspiration, comme papa m’avait appris. L’on ne m’avait donné que quelques mots pour le serment. J’étais tout nu. Mon cœur battait vite. C’était la première fois que je vivais quelque chose de si officiel et l’émerveillement devant Aidoha que je ressentais depuis notre arrivée ici avait cédé la place à un sentiment d’appréhension. J’étais effrayé à l’idée de me tromper dans mes mots ou de ne pas savoir quoi dire. Devant moi, il y avait des gens importants, mes idoles de toujours : ceux qui avaient réussi à faire des dragons leurs alliés et à se faire respecter des immenses créatures. J’expirai, essayant de sortir de cette situation. Je pensai à tous les ponts présents au cœur d’Adraha et à ces grands espaces qui ne demandaient qu’à être découverts. Quelques jours après la cérémonie dans la salle d’or, je savais que je pénétrerais dans les nids. J’étais effrayé à l’idée qu’aucun œuf ne se brisât à mon contact. Cela signifierait l’échec total et mon bannissement du Royaume d’Aidoha. J’étais jeune et c’était à la fois une force et une faiblesse. Une faiblesse parce que la pression était présente et que je n’avais aucun point de comparaison auquel me raccrocher. Une force parce que mon esprit ne connaissait pas la douleur de la chute et était bien plus tourné vers l’optimisme que vers le pessimisme.

Quand ce fut mon tour, je m’avançai. On m’avait toujours éduqué dans le respect de la pudeur de chacun. Lorsque j’avais trois ans, bien sûr qu’il devait m’arriver de courir cul nu mais, depuis, j’avais grandi et c’était une expérience gênante. C’était d’autant plus compliqué que je n’avais jamais eu à discourir avant. « » L’eau était brûlante, je le sentis tout de suite. Je continuai pourtant. Mes doigts balayèrent le liquide et, en fixant le bassin, je me souvins de quelques éléments fugaces d’un rêve. Je n’étais pas sûr du caractère chimérique. Ça me paraissait réel, le fait de voler dans la peau d’un dragon. Pourtant, j’étais convaincu que c’était faux, parce que la logique interdisait cette vérité. Je m’éclaircis la gorge, essayant de me rappeler de tous les mots. « Bonjour. » J’étais poli et je n’allais pas me refaire. « Je m’appelle Lucius Paiberym et je suis ici, à Adraha, pour rejoindre votre communauté et euh... faire de vous mes Frères et mes Sœurs. » Est-ce que je m’en sortais bien ? Je n’en avais aucune idée. Tout ça ne me semblait pas essentiel. C’était étrange. Ce n’était pas ce que je voulais. Je désirais apprendre auprès des dragons, pas me tenir nu à dire des choses prémâchées. C’était le sentiment que j’avais, sans pourtant mettre le doigt dessus, à cause d’un manque flagrant de connaissances sur la philosophie et d’expérience de vie. Je ne me sentais juste pas à l’aise et n’avais pas les capacités à fonder une critique constructive sur les usages. Je ne les comprenais peut-être pas, ce qui expliquerait ma répulsion. Je voulais être, pas paraître. « Je promets de sauvegarder les secrets qui me seront confiés, de toujours agir dans l’intérêt des dragons et puis ben... de préserver le Feu Sacré. » Je n’avais aucune idée de ce dont il s’agissait, s’il se protégeait ou si ce n’était qu’une idée.

-

Il y eut un bruit derrière moi. Un fin sourire se dessina sur mon visage. Quelqu’un m’avait repéré. « Baron Paiberym, que faites-vous ici à une heure si tardive ? » Je me tournai vers la jeune femme qui nous avait amené ici, légèrement soulagé. « Je n’ai pas le droit d’être là, c’est ça ? » « En effet. » dit-elle sur un ton léger qui me surpris. Je répondis à sa question. « Je souffre d’insomnie. Je me suis dit que marcher un peu m’aiderait à trouver le sommeil. » « Marcher et passer à travers les murs, je vois. » Je m’étais téléporté mais ça n’avait aucune importance. « Vous savez que je pourrais faire un rapport à la Pandṓra. » Je la fixai. « Mais vous ne le ferez pas, n’est-ce pas ? » « Non. Ce serait bien idiot de ma part. » Elle se dirigea vers le bassin et ne mentionna plus mon infraction. « C’est ici que tout commence pour les Dragonniers. Pourquoi ? Je n’en sais pas plus que vous. L’on dit que cette eau a des propriétés magiques. » « Peut-elle guérir les troubles du sommeil ? » Elle répondit immédiatement. « Oui. » Dans ses yeux, une lueur que la semi-obscurité cachait brillait. « Mais pour ça vous devez enlever vos vêtements, vous plonger dans le bassin et chanter à la gloire des hiboux et des chouettes, sur un pied, avec un œil fermé. » J’esquissai un sourire. « Ne puis-je pas être exempté de fermer un œil, étant donné ce long et difficile trajet les yeux bandés que vous m’avez infligé ? » Elle fit mine de réfléchir. « J’accepte, mais uniquement parce que c’est vous. » Elle rit légèrement. Je la rejoignis. « Quel âge avez-vous ? » lui demandai-je, après l’avoir observée davantage. Elle me regarda à son tour. « Dix-huit ans. » « Vous avez beaucoup d’esprit et de recul. C’est rare à votre âge. » Elle était puissante également. Son charme était particulier. Elle faisait timide de prime abord mais discuter avec elle durant quelques minutes suffisait à éclairer le fait qu’elle ne l’était pas. Elle préférait sans doute la solitude, tout en s’adaptant lorsqu’elle était accompagnée. « Merci. » Le son se tut encore un peu, jusqu’à ce qu’elle reprît la parole. « Lucius s’en est bien sorti tout à l’heure. » « C’est quelque chose qui lui tient à cœur, même s’il est encore inexpérimenté. » La discussion était simple et plaisante. « Nous prendrons bien soin de lui. Je vous assure que la Reine veillera à son bon épanouissement. C’est rare que des enfants extérieurs à l’Empire aient une telle vocation si tôt. » « C’est vrai que depuis petit, les dragons le fascinent. Ça n’a jamais changé. » Elle sourit, en voyant mon air attendri, puis, après un silence, me fit une proposition. « Voulez-vous que je vous montre les nids ? Ce sera bien plus intéressant que de rester ici »

Nous étions à l’intérieur d’un bâtiment énorme. Adraha en possédait d’autres. La chaleur était étouffante, si bien que je commençai à transpirer. Je n’aimais pas ça. « Il fait chaud, n’est-ce pas ? » J’acquiesçai. C’était peu de le dire. L’humidité couplée à la température rendait ma respiration difficile. La jeune femme semblait bien plus habituée que moi. « Tous les nids ne sont pas ainsi. Certains ont un climat froid. » Un climat froid que j’aurais largement préféré. « Votre fils se rendra ici demain. » « Je sais et, honnêtement, je dois être aussi anxieux que lui. » Elle sourit. « Il n’y a pas de raison. » « Je redoute qu’aucun dragon n’éclose ou que ce soit un dragon malveillant et difficile. » « Beaucoup de dragons sont difficiles. Moins sont malveillants. » Il y eut un temps. « Mais oui, peut-être que Lucius perdra un œil ou une main durant son apprentissage. Ce sont des choses qui arrivent. » Elle me fixa. J'avais changé d'expression. « Baron Paiberym ? » « Ne me dîtes pas ce genre de choses. » lâchai-je. Je venais d’envisager mon fils défiguré et cette perspective ne me plaisait pas. J’avais connu la douleur de la mutilation physique et je ne voulais pas qu’il la subît à son tour. « Je ne le dis pas avec malice. Vous devez simplement être préparé à cette éventualité, tout comme lui. Les dragons ne sont pas des animaux de compagnie. Ils sont dangereux dès qu’ils atteignent l’âge adulte, parfois même avant. Si certaines espèces sont pacifiques, d’autres le sont beaucoup moins. Un homme ou une femme qui les prendrait trop à la légère pourrait vivre un drame. » Il y eut un nouveau silence. Je pensai au Pendragon. Était-ce ce qu’il lui était arrivé ? Je soupirai. « Je ne vais pas réussir à dormir avec vos histoires. » dis-je, en m’approchant d’une paroi. Elle me rejoignit et changea de sujet. « Que ressentez-vous ici ? » « Les gouttes de sueur qui parcourent mon dos. » répondis-je. Elle sourit. « Je vais vous emmener dans un endroit plus frais. »

-

Le lendemain, j’attendais impatiemment que Lucius sortît des nids. Je ne pus m’empêcher de penser qu’il était risible pour l’Empereur Noir d’être inquiet pour si peu. Je ne voulais juste pas voir mon fils brisé. La déception dans ses yeux serait si grande qu’elle me tourmenterait. Je savais déjà que je me sentirais responsable. Aussi, lorsque je l’aperçus, je me redressai. Je sus instantanément. Soulagé, je sentis mon cœur se desserrer. « Papa ! Papa ! » Je souris, me baissai et tendis mes bras de chaque côté de moi. C’était un gentil gamin et il n’hésita pas une seconde à se jeter sur moi pour un câlin, sans jamais penser au qu’en dira-t-on. « Papa ! » me dit-il, le menton sur mon épaule. « J’ai eu un Dragon d’Eau ! » « Ah oui ? Et c'est bien comme dragon ? » « Oui ! Et regarde ! » Il se décala pour me montrer sa marque. « Ça veut dire que je suis lié à lui maintenant ! Pour toute la vie ! » Ses yeux pétillaient de fierté et de bonheur. « Je suis fier de toi. » lui murmurai-je, en le fixant. C’était si vrai. « Et toi ? T’as fait quoi depuis hier ? » « Je me suis promené. » J’avais surtout dû régler un problème de taille. La veille, l’un des œufs avait éclos en ma présence et une marque semblable à la sienne était apparue sur mon bras. Lucius sourit avant de continuer à parler de son dragon. L'enthousiasme le rendait hyperactif. Il voulait me le montrer, cherchait un nom et envisageait le futur avec tellement d'innocence que c'en était touchant.

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