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 [Event Top Site 58] - À ces souvenirs que nous chérissons ; À notre futur souhaité

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Sam 01 Mai 2021, 17:01


Image par Wlop

À nos regrets envolés


Circë savait que quelque chose s’était produit mais elle n’en avait qu’un souvenir vague. Les Esprits n’avaient pas cherché à l’aider. Tous semblaient ignorants. Elle ne se rappelait que d’une chose ou, plutôt, d’un homme. Elle lui avait écrit. La réponse avait tardé à arriver. La base disait ceci :

« À l’Empereur Noir, Roi des Sorciers,

Peut-être n’est-ce que le fruit de mon imagination mais il me semble que vous et moi nous soyons rencontrés dans des circonstances qui, malheureusement, n’arrivent pas à me revenir. Je sais simplement que vous n’avez pas cherché à me faire du mal. Je crois. Soyez assuré que je mesure toute l’ampleur de mon audace mais je vous conjure de ne pas chercher à me faire du mal s’il s’avère que mon intuition n’est, en réalité, que le fruit de mon imagination. Je dois être l’une des personnes les plus protégées de ce Monde. Vous y perdriez.

Dans mes souvenirs enfouis, je me rappelle simplement que vous étiez le frère d’un homme qui me tenait à cœur, avant sa mort. Il m’a acceptée parmi les siens et a essayé de m’enseigner ce qu’il savait. Je crains fort d’avoir été une élève décevante. J’ai encore aujourd’hui, du mal à penser à lui. Je ne préfère pas. Pourtant, j’aimerais lui faire honneur. Il voulait faire de moi l’Impératrice que j’aurais dû être, que je dois être. J’aimerais que vous repreniez son office, que vous m’aidiez, malgré le ridicule de la situation. Néanmoins, je possède un Empire. Il est, pour l’heure, fait de ruines et de cendres mais la Prophétie parle du fait qu’il se redressa et qu’il deviendra grand. Vous auriez à y gagner.

Je possède actuellement plusieurs alliés mais j’ai besoin de quelqu’un de… qui ne prendra pas de gants avec moi. Toute ma vie, j’ai été une victime. Victime de catastrophes naturels, victime des hommes, victime de la mort. Puis, de victime, je suis passée à personnage sacré, à Princesse de Raanu et, plus récemment, à Princesse de la Pureté. Griffer ma peau pourrait engendrer votre mort. On vous traquerait pour m’avoir abîmée. Pourtant, j’ai besoin de l’être. J’ai besoin que l’on m’abîme, que l’on me place devant mes responsabilités. Je ne veux pas de protecteur. Je veux un maître, quelqu’un qui m’apprenne à être ce que je dois devenir.

Je ne possède actuellement rien de concret, hormis ma magie et mon statut. Je n’ai rien à vous offrir en échange, si ce n’est l’espoir d’un accord futur. Si vous acceptez de me soutenir, en l’honneur de ce frère que je vous ai peut-être inventé, alors nous pourrons discuter ultérieurement de votre prix. C’est un pari que je vous propose. Misez sur moi, apportez-moi votre soutien et peut-être que le futur vous récompensera.

Je sais que vous êtes un Roi maléfique. Peut-être le sort d’une unique Ygdraë vous paraît-il futile. Pourtant, sans savoir exactement où nous nous sommes rencontrés, j’ai cette certitude étrange en ce qui vous concerne. Je suis persuadée que nos chemins devaient se croiser. Plus que ça, j’ai l’impression de déjà vous connaître, sans pouvoir me l’expliquer.

Si vous acceptez, j’aimerais que nous nous rencontrions lors d’un événement qui se tiendra à Caelum. Il est rare de voir les Faes organiser ce genre de choses depuis l’Ère de la Conciliation mais il semble que leur alliance avec les Magiciens ait perduré dans le temps, malgré les difficultés qui ont découlées de la Guerre des Dieux.

Dans l’attente de votre réponse.

L’Isemssith Circë Fëanturi Vairë, Dasäha'lha'o'Raanu, Dasäha'lha'Melerdi. »




Le jour tombait. La nuit l’emportait ; pour cette fois. Circë était vêtue d’une robe légère, faite de nacre. La poussière des Faes éclairait l’obscurité. Partout, les plantes revêtaient de vives couleurs étincelantes. La magie des Faiseuses de Contes embaumait l’air d’une douce fragrance enchantée et fantastique. Le peuple des Faes était celui des mystères, des fables épiques et du suspens qui prive le lecteur de sa faculté à passer à autre chose. « J’aimerais que vous me laissiez seule. » murmura la jeune femme à ses gardes du corps. Qu’ils fussent Chamans ou Ygdraë, elle ne pouvait décemment pas rencontrer l’Empereur Noir en leur présence. « J’attends quelqu’un. » « Impossible. » trancha l’Elfe. « Ne m’obligez pas à vous fausser compagnie. » ajouta-t-elle, ce qui étonna les trois personnes qui se trouvaient à ses côtés. « Princesse… » Elle sourit. « Je vous rappelle que j’ai échappé à la surveillance de mon peuple et que j’ai pu quitter Melohorë sans éveiller nul soupçon. Je suis la Fugitive. Je vous assure que si vous m’obligez à vous fausser compagnie, vous ne me retrouverez pas. » Elle marqua une pause. La vérité c’est qu’elle n’aurait jamais pu partir seule, sans l’aide d’une entité supérieure. « Je vous propose simplement de vous éloigner un peu, afin de me laisser de l’intimité. Ma discussion sera importante pour moi et le Royaume que nous cherchons à rejoindre. Elle sera stratégique et mon interlocuteur ne sera pas forcément prompt à me parler librement devant vous. C’est au nom du secret de l’Empire que je vous demande de vous écarter. Si vous voyez en moi une Impératrice légitime, je vous prie de m’écouter et de m’obéir. »

À présent à l’écart, Circë écoutait les instructions des Faes. Ces dernières avaient déjà été propagées dans différents lieux. Les Magiciens prêtaient la campagne de Caelum pour l’opération. Tous pouvaient venir mais les cœurs belliqueux seraient arrêtés avant de pouvoir passer à l’action. La surveillance avait, de toute façon, été renforcées, depuis quelques événements tragiques. « Nous espérons que vous avez tous apportés des objets qui vous représentent aujourd’hui. » Ou des objets importants. En réalité, personne ne vérifierait. Chacun était libre de mettre ce qu’il désirait dans la boîte qui lui avait été confiée. En bois de Sendhar, une espèce reconnue pour sa qualité, elle était particulièrement hermétique. Ni les intempéries, ni les insectes, ni la magie ne pourrait l’ouvrir - ou alors une magie extrêmement puissante. Seul le propriétaire pourrait venir récupérer ce qu’il allait enterrer, quelque part dans le paysage de Caelum. « Vous allez pouvoir les placer dans la boîte, avec votre mot. Comme déjà indiqué à ceux qui ont reçu les consignes en avance, ce mot doit être de votre composition et s’adresser à votre vous du futur. Personne ne pourra ouvrir votre boîte. Votre correspondance sera donc secrète et vous aurez le plaisir de la retrouver le jour où vous viendrez ouvrir votre bien. » Et, encore une fois, personne ne viendrait vérifier. Dans les faits, chacun était libre d’y inscrire ses vœux, ses doutes, ses espérances, quelques vérités dérangeantes ou peu importe. Les participants trouveraient dans l’exercice ce qu’ils espéraient y trouver.

L’Ygdraë tenait sa lettre entre ses doigts. Ils avaient eu le choix de l’écrire en avance. Seuls ceux qui avaient rejoint l’événement en cours de route, en voyant le groupe se diriger vers la campagne, allaient être obligés de l’écrire sur place. Chacun était libre de s’éloigner. C’était bien ce qui était prévu, pour enterrer les boîtes. Tous n’allaient pas la mettre au même endroit. Une fois en sous-sol, chacun devrait planter une graine que les Faes avaient fourni. Un arbuste pousserait là et, plus tard, la magie de ce dernier remonterait la boîte à la surface sur simple vœu de son propriétaire.

Comme son invité n’était toujours pas arrivé, Circë décida de s’éloigner davantage. Elle s’accroupit dans l’herbe après avoir posé son contenant sur cette dernière. Elle ouvrit une besace et en sortit plusieurs objets. Elle glissa à l’intérieur de la boîte sa première tenue chamanique, ainsi que son vieux livre de contes. Elle le lisait aux autres orphelines jadis. Elle continua et plaça les premiers chaussons de ses filles ainsi que quelques dessins de celles-ci. Elle doutait sincèrement de les revoir un jour. Le dernier objet fut une tablette qu’elle avait traduite avant de quitter Awaku No Hi. Celle-ci était un morceau de la prophétie. Elle parlait d’une Impératrice puissante, chose qu’elle n’était pas. Elle voulait le devenir. C’était pour cette raison qu’elle avait besoin de l’Empereur Noir.

Elle entendit soudainement un bruit à côté d’elle. Elle leva les yeux vers la silhouette qui venait de la rejoindre. Son visage se troubla. Ce n’était pas l’homme qu’elle attendait. À moins que… Elle inspira et se releva, après avoir déposa sa lettre dans la boîte. « Je m’attendais à voir un vieillard. » murmura-t-elle. Ou au moins un Sorcier. Cet homme, elle l’avait déjà aperçu lors de cet étrange dîner. Sans savoir pourquoi, elle était convaincue que c’était bel et bien celui à qui elle désirait parler. C’était inexplicable. Raanu, peut-être, la guidait. « Qu’importe. » conclut-elle. Elle était au-delà des conflits entre les races. Elle ne voulait pas s’en mêler. Elle désirait simplement trouver le territoire qui était le sien, le conquérir, faire revivre l’Empire disparu et régner dessus. « Ce que j’ai écrit dans ma lettre est, je pense, légèrement stupide. Je veux vraiment être celle que les Ætheri soutiennent, arrêter de n’être qu’une sotte incapable d’agir. » Elle tourna les yeux vers lui. « Aidez-moi, s’il vous plaît. » Elle avait oublié beaucoup de leur entrevue. Néanmoins, elle se souvenait qu’il était savant à bien des égards. « Apprenez-moi la royauté. »

1537 mots

Explications


Hello !  nastae

Cet Event est ouvert aux personnages de : Kaahl, Priam, Kitoe, Djinshee, Léandra, Typhon, Astriid, Mancinia, Maximilien, Sol, Isahya et moi, pour la participation au Top Site n°58

C'est un événement qui a lieu dans la campagne de Caelum et qui est organisé par les Faes essentiellement (les Magiciens prêtent leur territoire). Le processus est assez simple :
- Vous avez une boîte dans un bois particulier, le Sendhar, qui a la particularité d'être très protecteur.
- Dans cette boîte, votre personnage doit mettre des objets qui lui tiennent à cœur ou qui le représentent (je ne l'ai pas mis dans mon rp mais il se peut que les écoles aient organisé des ateliers créations pour les enfants ^^)
- Il doit également mettre une lettre qui est adressée à son lui futur.
- Une fois la boîte fermée, il doit l'enterrer quelque part.
- Enfin, il n'a plus qu'à planter la graine donnée par une Fae. Le buisson qui poussera le reconnaîtra quand il reviendra et fera sortir la boîte de sous terre sur simple demande ^^ Personne ne peut accéder à la boîte de quelqu'un d'autre (sauf magie très puissante mais bon, c'est pas le but - même si ça peut donner des intrigues entre vous xD).

Personne ne vérifie le contenu de la boîte donc vous pouvez faire comme vous voulez au final.

Participations au Top Site 58 & Nombre de mots


Le nombre de mots standard est de 1500 mots. Vous avez néanmoins des réductions en fonction du nombre de votes que vous avez réalisé =)

Voici le classement des participants :

Deux participations à 900 mots :
Mancinia - Maximilien - Sol - Isahya

Une participation à 900 mots :
Astriid

Gains


Pour 1500 mots (ou 900 mots en fonction) :
- 1 point de spécialité
- La boîte de Sendhar : C'est une boîte protectrice qui peut contenir de nombreux documents et objets. Elle ne s'ouvre que lorsque son propriétaire la touche, ce qui la rend particulièrement pratique pour tous ceux qui ont des choses à cacher. *

* Jusqu'à ce que votre personnage choisisse de la déterrer, elle restera dans le sol de Caelum.

Fin de l'Event


Le 30 juin, 23h59 ^^

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Astriid
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Astriid
Jeu 20 Mai 2021, 21:40


[Event Top Site 58] - À ces souvenirs que nous chérissons ; À notre futur souhaité  1og6
À ces souvenirs que nous chérissons ; À notre futur souhaité
Grendel





Le ruban orangé de l'horizon s'estompait graduellement et les ombres gagnaient du terrain sur la campagne, l'enveloppant d'un fourreau plus intime. Parsemés çà et là, d'éclatants foyers de lumières animés par la Magie des Faes jetaient des flèches colorées sur mon visage tendu par l'inquiétude. Fébrile, je lançais de fréquents regards autour de moi, m'assurant une sortie de secours si le besoin s'en ressentait. Je rêvais de rejoindre la lisière plus calme du paysage, loin de ces êtres ailés aux rires cristallins, loin des sentiments tumultueux qu'ils éveillaient chez moi. Habitée par l'angoisse, je ne cessais de m'agiter et plus nous approchions, plus j'avais envie de tourner les talons pour détaler comme un lapin. Finalement, mes peurs eurent raison de moi et je freinais brusquement, refusant de faire un pas de plus.
Voyant que je n'étais plus à ses côtés, Bichon se retourna pour poser un regard interrogateur sur moi. Je l'avais suivi sans réfléchir et maintenant que je réalisais ce que je voyais comme une trahison, je l'avais mauvaise. Les bras croisés, je le défiais en levant le menton fièrement. Ce fut pourtant d'une voix plus tremblante que je ne l'aurais voulu que je déclarais : «Je veux rentrer. Tout de suite.» «Il ne va rien t'arriver Grendel. Regarde, c'est surveillé ici.» Remarqua-t-il en faisant mine de ne pas comprendre. J'insistais, un air buté imprimé sur mon visage au teint rendu blême par le maquillage : «Qu'est-ce que tu comprends pas par "Je veux pas y aller" abruti ?» J'aurais dû choisir une insulte plus salée - comme gros abruti, il détestait qu'on le traite de gros - car elle n'eut pas l'effet escompté et au lieu de s'énerver et de me ramener jusqu'à notre campement après une fessée, le grand bonhomme poussa un lourd soupir, revint sur ses pas et s'accroupit pour se mettre à ma hauteur. J'avais compris son petit manège à ce sournois et je regardais obstinément par dessus son épaule, refusant tout contact visuel avec lui. «Ecoutes, petit ingrat, je t'offre une chance ici.» Je reniflais pour bien signifier l'étendue de mon mépris à ses mots et il poursuivit : «Tu ne peux pas vouloir passer toute ta vie dans ce Cirque miteux. Tu as le droit d'espérer un peu plus de la vie. Ne gâches pas tout comme je l'ai fait.» Je plaquais mes mains sur mes oreilles et me mit à ânonner tout fort une chanson paillarde en espérant secrètement que cela forcerait les gardes à nous demander de quitter les lieux. Je ne voulais pas en entendre plus. Je ne voulais pas rencontrer mon peuple, je voulais juste me rouler en boule dans mon matelas qui était si vieux qu'il y avait un gros creux au milieu et où au bout d'un moment, Mildred viendrait s'enrouler autour de mes pieds glacés, ses pattes délicatement posées sur mes jambes, prêtes à sortir les griffes dans l'éventualité où j'oserais bouger et le déranger.
Bichon finit par s'agacer de mon comportement puéril qui attirait des regards curieux sur nous et il me flanqua une claque sur la nuque pour me faire taire. «Silence petit démon. Même si tu brailles jusqu'à m'en déchirer les tympans, je vais t'y traîner, par la peau de ton insolent petit cul tout blanc s'il le faut. Et toi et moi ne voulons pas que ce soit l'impression que tu donneras aux Faes.» Je crachais par terre violemment et fit mine de lui lancer un coup de pied. Comment avait-il compris que j'étais liée à elles ? Il était plus malin que je ne le pensais. «Rien à foutre de ces enculeuses de fleurs !» M'écriais-je avec rage, volontairement provocatrice mais ma fougue était animée par la peur et Bichon le lisait dans mes yeux. Son visage se figea, déterminé et son poing vint accrocher mon habit d'arlequin dans le dos pour m'obliger à le suivre.
Ce fut lui qui parla aux Faes tandis que je braquais résolument mon regard par terre, comme si je souhaitais creuser un tunnel par la seule force de mon esprit. Le Réprouvé me fourra finalement une boîte dans les bras et suivit une des Ailées jusqu'à une petite motte de terre où elle termina ses explications, que je n'écoutais qu'à moitié. J'attendis qu'elle s'éloignât pour lever la tête vers Bichon. «Tu te sens fière d'être aussi têtue qu'une mule je suppose ?» Grommela l'ancien Réprouvé en lissant sa mèche sur son crâne. Curieusement je ne l'étais pas, et ça m'énervait encore plus. «Je ne vois pas de quoi tu parles.» Répondis-je avec une mauvaise foi évidente. Il pouvait tisser les conclusions qu'il voulait à mon sujet, jamais je n'admettrai quoi que ce soit. À la place, je lui arrachais le papier et la plume des mains. «Dépêchons-nous, je veux rentrer jouer aux cartes avec Mademoiselle. C'est une vraie perte de temps. Et dégage, je veux pas que tu lises ce que je vais écrire.» Je secouais dédaigneusement ma main jusqu'à il soit suffisamment loin puis m'installais sur l'herbe pour rédiger ma lettre.

 
Salut Future Moi,

Bon d'abord j'espère que t'es moins moche, parce que parfois même Mildred prend peur quand il te voit démaquillée et ça c'est pas cool. D'accord il te griffe tout le temps mais un jour il fera une crise cardiaque et ça me rendra triste s'il n'est plus là. Donc si t'as pas fait le nécessaire pour que quelqu'un t'embrasse enfin, je vais me fâcher très fort et ça voudra dire que t'es vraiment nulle et ça fera que donner raison à ces saletés de Faes de nous avoir dégagées du Jardin.
Mais d'abord, je ne veux pas entendre que tu as quitté le Cirque avant d'être devenue célèbre partout dans les terres du Yin et du Yang pour ton spectacle. Chichi a été bien gentil d'acheter Douceur pour toi alors débrouilles-toi pour faire un truc génial avec elle. En plus c'est fatiguant car ce projet m'obsède tellement que ça me donne des cauchemars, tu te rappelles celui avec cet Aariel que tu as suspendu par les pieds avant de brûler le Cirque ? Ouais, c'est pas tout à fait la preuve d'un esprit sain si tu veux mon avis. Tu crois qu'il existe ? Tu l'as rencontré à nouveau ? Il était gentil hein ? Vous vous êtes même embrassés, coquine va. T'es vraiment désespérée de te faire aimer en tout cas, c'est pathétique. J'espère que tu es devenue amie avec Jane aussi et que tu l'ennuies moins avec tes bêtises, je crois qu'elle aime pas ça mais moi actuellement, j'arrive pas à m'empêcher de l'embêter, c'est plus fort que moi et parfois, je sens que je déborde de plein de choses et il y a trop de colère en moi, trop de frustration et j'ai l'impression que je vais exploser.
Tout ça me fait penser au petit roux, tu as pu te pardonner de l'avoir tué ? Je sais qu'il revient hanter tes songes quand tu dors, que quand tu fermes les yeux, tu vois tes mains recouvertes de sang et que tu n'oublieras pas ses cris étouffés par les cailloux et la terre. C'est comme j'ai dis, parfois je n'arrive pas à me retenir et j'agis plus vite que je ne pense. Je risque l'exclusion du Cirque si Chichi me reprend à faire ça mais je ne compte pas le refaire, c'est trop horrible. Je sais qu'un jour, je paierai pour ce que j'ai fait, pour la vie que j'ai volée. J'espère juste que ce sera dans longtemps, quand j'aurais profité de la vie en tant que jolie Fae.

Je scellais soigneusement la lettre et la plaçais au fond de la boîte en Sendhar. Bichon était revenu mais je l'ignorais et enlevais ma perruque cendrée pour la placer au dessus de ma lettre. J'ouvrais ensuite mon habit pour en ressortir une coupure de journal qui annonçait le nouveau spectacle du Cirque avec une représentation au milieu de la page de Mademoiselle, en grand écart dans un cerceau. La Démone avait une place particulière dans mon coeur, elle était mon premier amour, elle était la première à m'avoir accueillie avec Chichi, c'était elle qui avait eu l'idée du maquillage pour dissimuler mes traits hideux.
L'obsurité était totale lorsque j'enterrais profondément la boîte dans la terre. Soudain, je sentis une présence et j'eus à peine le temps de réaliser ce qu'il se passait que je vis une Fae aux ailes qui semblaient avoir été trempées dans de l'or rose. Son visage parfait ne trahissait aucune expression, pourtant je sentis ma gorge se serrer par l'émotion. Sans un mot, elle s'avança plus près jusqu'à poser une main douce et fraîche sur ma joue. J'ignorais combien de temps dura ce contact, une seconde ou une éternité mais je n'osais plus bouger, tétanisée par la présence si proche de la gardienne des secrets. Elle finit par me remettre la graine que je devais planter et s'en alla rejoindre d'autres Faes, me laissant dans le noir et le silence.
1616 mots


[Event Top Site 58] - À ces souvenirs que nous chérissons ; À notre futur souhaité  Iuvu
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Kyra Lemingway
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Kyra Lemingway
Ven 21 Mai 2021, 12:22


À ces souvenirs que nous chérissons

Lorsque la nouvelle avait traversée les murs de la maison, aussi bien Avetis qu'Ilana avait sauté de joie et d'excitation à l'idée d'y participer alors même que tu n'avais aucunement affirmé les y emmener. Tu ne pus cependant refuser, tant devant l'insistance de leurs supplications qu'en voyant leurs yeux pétillants d'imaginer déjà ce qu'ils pourraient cacher dans cette boîte et écrire dans cette lettre à eux-mêmes. « Très bien, nous irons à cet événement. » avais-tu alors déclaré, déclenchant un "hourra !" exclamé de la part des deux enfants. S'en était alors suivi une chasse au trésor pour rassembler les secrets qui seront cachés un temps indéfinis dans les terres magiciennes. Du moins, pour Avetis. Tu ignorais ce qu'allait pouvoir mettre Ilana dans sa propre cachette. Elle réussit toutefois à rassembler quelques affaires. Tu y avais reconnu une fibule décorative t'appartenant, ainsi qu'une fleur d'héliotrope. Tu t'étais alors questionné sur la lettre qu'elle avait rangé avec dans son sac, et qui n'était pas la sienne. Avait-elle été les chaparder à Shiva ? L'envie pressente de te saisir du message s'était alors faite sentir, jusqu'à songer à la réaction d'Ilana. C'était son secret, son coffre. Tu en avais eu les boyaux retournés, pourtant tu lui laissa l'exclusivité de la lettre, espérant ne jamais regretter cette décision. Un espoir que tu savais parfaitement faux.

Sur place, tu te rends compte qu'étonnamment beaucoup de monde avait été attiré par l'événement. Le secret et la projection de soi semblait attirer la foule. On se souhaitait un avenir favorable, de meilleures augures. On rêvait l'être aimé, la vie en rose. On jetait le mauvais œil sur des familles, maudissait des générations. L'on se voyait prince, roi ou simplement heureux. L'on voyait les autres mendiants, seuls ou purement morts. Les espoirs de tous sont tant variés que leurs ethnies et leurs passifs différaient. Ton cas n'est pas différent. Tes espoirs sont d'ailleurs aussi Vertueux qu'ils peuvent se montrer obscurs malgré l'immaculée de tes ailes. Tu en a conscience. On t'en a fait prendre conscience. Ton âme se ternissait dangereusement au fil de l'absence de Shiva. Tu t'en étais moqué pendant longtemps. Pendant longtemps tu étais prêt à te brûler les ailes si cela te permettais de ramener celle que tu aimes. Tu l'es encore aujourd'hui, prêt à tout, en vérité. Mais il est trop tôt pour ça. Pas tant qu'elle est encore en vie. Pas tant que son esprit réside toujours dans son corps.

Tu récupères trois boîtes, et autant de graines du buisson protecteur, puis tends deux des coffrets à chacun des enfants, une sacoche pleine de leurs secrets sur l'épaule. Avec un rire ils s'éloignent de quelques pas et s'assoient à même le sol où ils commencent à loger avec délicatesse les différents objets dans la cassette. De ta position, tu les regardes avec un sourire attendrit jusqu'à ce qu'Avetis ne se tourne vers toi. « Et toi papa, tu fais ta boîte ? » - « Je dois écrire ma lettre avant. Je ne l'ai pas faite. » réponds-tu tranquillement au garçonnet qui porte ensuite son attention sur la petite Magicienne. « T'as mis quoi dans ta lettre toi ? » - « C'est un secret ! » rétorque-t-elle en se mettant en travers de sa boîte. Un sourire amusé se dessine sur ton visage. Les voyants refermer leurs coffrets, tu t'accroupis à leurs côtés. « Vous avez fini ? ». Chacun des deux affirma d'un vif signe de tête. « Tenez. » dis-tu en leur offrant à chacun une graine avant d'ajouter « Allez cacher votre boîte alors. » - « Ouai ! » s'exclament en cœur Avetis et Ilana pour toute réponse en se redressant d'un bond. Tu les suis du regard avant d'aller chercher un parchemin et une plume. Tu avais hésité sur le contenu de ton message à toi-même, au point de n'avoir quoi su t'écrire. La diversité des visages et des sentiments présents t'avais définitivement décidé. Avec du recul, tu te dis que c'est le message le plus logique que tu pouvais t'adresser. C'est donc un message d'Espoir que tu commences à t'écrire, car tu ne peux te permettre de l'abandonner. Tu retrouverai Shiva. Les choses finiraient par se résoudre. La Sorcière ne sera plus. Vous vivrez enfin tranquillement, loin des problèmes, loin des Nadivh et leur présence oppressante. Toutefois, c'est également un message de résignation que tu couches sur le papier. Car tu te dois d'admettre que la pire des possibilités puisse arriver, même en refusant de l'accepter aujourd'hui. C'est ainsi que tu conclus ta lettre sur ces mots :
Et si d'aventure des ténèbres de la trahison ou des abysses de la mort tu devais un jour apercevoir la couleur, préserves ton âme de la Colère d'Havok car rien ne se résout par son aide. Songes à ces délicats moments d'amour vécus et non ces tristes instants de tendresses volés. Rappelles-toi que tu n'es pas seul et que l'on compte sur toi en parent que tu es.

Et si malgré ces conseils Ava n'aura su te venir en aide et ton cœur ne put s'apaiser de ses peines, alors je ne pourrais t'empêcher d'user du contenu de cette cassette. D'une âme morte on ne peut l'empêcher se jeter dans le néant. Tu connais les effets et les risques. Tu y as réchappé une fois, à une époque où tu avais l'Espoir et la Force. Le jour où tu y retourneras, c'est que les deux t'aurons quittés.

Toi au passé.

Tu plies rapidement la missive et en scelles le contenu. Puis tu lèves les yeux à la recherche des enfants. Ils étaient bien plus loin en train de tasser la terre de leurs petites mains. À l'évidence ils avaient déjà enterrés leurs boîtes. Tu commençais juste à emplir la tienne. S'y trouvait d'abord deux lettres. Celle que tu venais d'écrire et une retranscription. Un rêve. La première fois qu'Ilana t'apparue. Cette fois-ci cependant, elle n'était pas juste une fillette venue de nulle part. Elle était la chair de ta chair et le sang du sang de Shiva. Votre fille. Celle que ce parasite vous a empêché d'avoir à tant de reprise. Ensuite tu y mis une bague. En argent, elle était gravée d'un Cerfeuil d'Od. Accompagnait le tout, une orchidée. Alors tu fermes le coffret et retrouves les enfants pour, à ton tour, enterrer la boîte.

Et espérer n'avoir jamais à devoir la sortir de terre.
©gotheim pour epicode


Mots 1086 | Post 1/2 | Ilana ; Avetis
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Kyra Lemingway
Ven 21 Mai 2021, 17:39


À notre futur souhaité

Le temps passant, Oriane avait de plus en plus de réticences à quitter Avalon. En fait, Avalon elle-même lui était devenue terrifiante et elle limitait chaque jour un peu plus ses déplacements. Un observateur assidu le remarquerait et pourrait la traiter de paranoïaque, voir de folle. Il n'aurait pas totalement tort. Elle vivait avec une ombre au-dessus de la tête et une lame sous la gorge. Elle avait bien quelques cordes de sûretés. Mais l'une était trop imprévisible pour qu'elle soit absolument certaine qu'il la soutienne au bon moment malgré son nouveau statut vis-à-vis d'elle. Quant à la seconde, pouvait-il réellement faire face à cette ombre menaçante ? Non ce n'était pas la bonne question. Est-ce que cela valait vraiment le coup de risquer faire face à cette ombre pour ce qu'elle était ? Pourtant, cette fois-ci, elle ferait ce déplacement au-delà des murs de la cité des plaisirs et des côtes de Maübee. Le questionnement avait laissé place au doute avant de lui-même céder à la crainte de la vérité. Et pour cette raison ce carnet qu'elle entretenait avec sérieux n'avait plus sa place chez elle. Son contenu pouvait-il être transcrit en Anatæma, aussi bien caché pouvait-il être, il devenait dangereux. De le garder auprès d'elle. De le garder chez elle. Dangereux, tout simplement. De la vision des liens à laquelle elle eut droit dans le labyrinthe du Lord de Marny, au Lartnëesh avec Adam dont elle eut rêvée, de la présence de Kaahl dans ce même rêve, de ses idées, hypothèses et suggestions à propos de tout cela... Elle avait fini par se dire que, s'il y avait ne serait-ce qu'un semblant d'authenticité là-dedans, notamment à propos de Kaahl justement, alors peut-être était-ce mieux que le livret soit caché. Elle avait imaginé le brûler pendant un temps. Elle avait décidée le contraire en songeant qu'il lui serait peut-être utile un jour. En quoi, elle ne le savait pas cependant.

L'aube pointait à peine. La saison des moussons touchait sa fin. Les nuages étaient moins épais et les pluies se faisaient moins denses. Le ciel n'en demeurait toutefois pas moins affreusement gris, obstruant totalement les premiers rayons du soleil et cachant les couleurs flamboyantes matinales du levant. À la lueur d'une chandelle, Oriane déroula un parchemin et se prépara un nécessaire d'écriture, Isendra, toute de noire teintée, voletant jusqu'à la Déchue pour se poser sur le miroir à proximité. Dehors on n'entendait que les bordels qui se vidaient et les boulangers qui s'activaient. C'était l'heure où Avalon était la plus calme. Cette entre-deux où la nuit cédait sa place au jour dans une douce transition. La plume s'imbibant de l'encre, elle resta un instant en suspens dans l'air, comme doutant de se qu'elle s'apprêtait à faire. Puis, dans une expiration, elle se mit à griffer le papier des mots qui lui pesaient sur l'esprit depuis trop longtemps.
Chère moi,

J'ignore quand tu liras ces lignes que je t'écris. Peut-être serait-ce dans dix ans, dans cent ans. Peut-être même jamais. Ce que je ne souhaite pas, car cela signifierait possiblement qu'il ne me sera rien arrivé de bon.

Parlons un peu de toi d'abord. Comment vas-tu ? Es-tu heureuse ? Jun traîne-t-il encore dans tes pattes de façon abominablement captivante ? Rajiv s'est-il enfin décidé à cesser de se prendre pour un enfant ? Où en est ta collection de tableaux ? Et ton cabaret, se porte-t-il bien ? Vis-tu sereinement ? Tu le sais probablement déjà, mais n'oublies pas que Kyra est la meilleure oreille que tu puisses avoir en cas de problème. Vos avis diffèrent peut-être en certains points, mais elle est attentive. Je ne serais pas étonnée d'apprendre qu'elle se doute que je lui cache un secret bien pesant. L'a-t-elle apprit d'ailleurs au jour où tu me lis ? Et toi ? Qu'en sais-tu de plus ou de moins ? Où tout cela t'auras mené ?

Tu te souviens ? Je suis partie à Basphel grâce à Kyra. J'y ai passé sept années formidables. Suite à cela j'ai pris la décision de rester là-haut, sur Kamlann. J'y menais une vie tranquille. Les Îles Suspendues sont un lieu étrangement épargnés de tout les conflits du monde. Comme si une armure les enveloppait pour les protéger de tout le mal qui sévissait en bas. Tu te souviens de ce calme et cette paix ? De l'absence du mal. C'est dingue comme on se trompait finalement. Peut-être n'est-ce en fait qu'une bulle qui englobe ce lieu. Elle sont si simple à éclater.

Aujourd'hui je dois porter chaque jour le masque de celle que j'étais en revenant de Kamlann. Celle qui n'avait connue qu'une vie de bonheur et dénuée de souffrance alors même que mes épaules pèsent de la mort qui plane et d'imaginer un homme respectable être également la pire des personnes existantes sur ces terres. Le portes-tu encore ce masque ? L'as-tu encore cet étau qui t'étreint la poitrine et te coupe la respiration à chaque fois que tu y songes ? L'as-tu encore cette atroce sensation de crainte et de satisfaction à chaque fois que tu croises son regard ? Ou t'es-tu enfin débarrassée de tout cela ? Je te le souhaite.

Chère moi,

Tu l'auras certainement compris. Je t'écris cette lettre d'une époque où mon âme est bien trop troublé, mon cœur trop lourd et mon esprit trop faible pour faire face avec aisance à ce qu'Oni me réserve. Mes lendemains ne sont que questionnements et mes jours passés des grains de sables écoulés dans la clepsydre de mes jours.

Chère moi,

Je t'écris ce message en espérant sincèrement que, en ces temps où tu me lis, en ces jours où, je l'espère, j'aurais pris le temps de me confronter à mes peurs et me renforcer pour y faire face avec plus d'aisance, tu seras plus forte que moi. Tu seras plus vaillante que moi. Tu seras plus sûre que moi. J'espère que, en ce jour où tu reliras ce message, tes jours seront plus cléments que les miens et ta vie plus apaisée également.

A l'instant où je t'écris ce message, il pleut. C'est un peu l'état que subit mon esprit depuis quelques temps. J'ai bien le droit à quelques éclaircies, heureusement. J'aimerais toutefois que ces nuages disparaissent. Ils sont déprimant. C'est pour cela que je souhaite que, le jour où tu ouvriras cette lettre, le soleil brille au-dessus de toi et que sa chaleur illumine ton être et étreigne ton cœur.

Avec tout l'amour que je te porte, chère moi, je te souhaites de prendre soin de toi comme je n'ai su réellement le faire pour moi.

Lentement elle reposa la plume sur le côté. Elle sentait ses yeux humides. C'était la première fois qu'elle se permettait d'exprimer réellement ses ressentis. Il y avait bien eu cette fois, en rêve, celui-là même qui avait enclenché cette série de questionnements. Mais ce n'était pas pareil. Là, c'était concret. La confession ne se faisait peut-être qu'à elle-même. Cela n'en restait pas moins une confession, réelle, sortie. Elle se pinça la lèvre et passa rapidement le pouce sous ses paupières avant de laisser aux larmes le temps de s'échapper.

Elle avait d'abord pensé à demander à Rajiv à l'accompagner à Caelum pour ne pas être seule chez les Mages. Mais ce Déchu était comme un gosse. Il aurait été parfaitement capable de lui voler le contenu de sa boîte avant qu'elle ne l'enterre pour en prendre connaissance malgré elle. Hors, certains secrets valaient mieux ne jamais être révélés. Encore moins à des personnes comme le Luxurieux. Il n'était pas fait pour vivre avec ce genre de fardeau. Aussi avait-elle changée d'avis et était-elle partie sans lui dire où elle allait. Se mêlant à la foule, elle cacha le message ainsi que le carnet dans la boîte. Puis elle se dépêcha à l'enfouir comme pour s'en débarrasser au plus vite. Son regard balayant la plaine un frisson glissa son échine. L'œuvre faite, elle ne s'attarda pas plus et abandonna les lieux, le Påfugl planant haut au-dessus d'elle de toute son envergure laissant glisser son ombre comme une traîne obscur derrière elle.
©gotheim pour epicode


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Bellada Ward
~ Magicien ~ Niveau I ~

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Bellada Ward
Sam 29 Mai 2021, 21:44


Image par Surendra Rajawat.
À ces souvenirs que nous chérissons
Bellada

« Et toi, tu as fait quoi, avec l'école ? » « On a fait une fresque ! Avec des pentacles qui nous représentent ! » « Pourquoi t'as mis celui de la force alors ? T'aurais mieux fait de mettre celui pour se protéger de la peur, froussarde que t'es. » « Gnagnagna, c'est celui qui dit qui l'est d'abord ! » « Et toi Gontrand, qu'est ce que tu as pris pour mettre dans ta boite ? » « Mmh ? » « Ta boite. Avec quoi tu vas la remplir ? » « Oh. Avec ma carte des étoiles. Des cartes du monde. Et des bonbons. » « Et toi valentine ? » « C'est un secret ! » « Oh aller, tu peux nous le dire ! » « Non ! » « Moi je sais : elle va cacher ses journaux intimes pour pas qu'on puisse lire les déclarations d'amour qu'elle y a écrit. » « Hugo ! T'avais promis que tu le dirais pas ! » « Oh, des déclarations d'amour ? A qui ça ? » « Personne ! » « Hugo, à qui elle a - » « Hugo Stéphanien Ward ! Si tu dis un mot de plus, je te lance un sort de jambes molles et je te cache dans un faussé pour que tout le monde t'abandonne ! Y'aura que le marchand de charbon pour te retrouver ! » « Valentine ! On ne dit pas des choses comme ça voyons ! » la sermonna sa mère avec un froncement de sourcils. « Mais c'est lui qui a commencé ! » protesta la fillette, outrée d'être accusée à tort.

Les grands événements ne devraient jamais êtres vécus seuls. Qu'il s'agisse des moments heureux ou ceux, plus tragiques et dénués de joie : ils ne pouvent être pleinement appréciés ou soulagés qu'en bonne compagnie. Comme si ne pas être plongé dans la solitude pouvait encrer les souvenirs avec davantage d'acuité : un moment partagé à deux permettait toujours de s'en souvenir avec plus de détails, ou bien d'apaiser l'âme de ses peines insurmontables - comme si, à deux ou à plusieurs, on devenait capable de partager le fardeau, d'adoucir les angles douloureux. Comme à leur habitude, la famille Ward s'était donc regroupée pour pouvoir célébrer l'ensevelissement de leurs boîtes à souvenirs, tous ensemble. Dès l'annonce qui avait été faite par la royauté, on avait commencé à se préparer avec enthousiasme. Les placards avaient été mis sens dessus-dessous pour retrouver des pièces symboliques depuis longtemps égarées, les petits secrets avaient été déterrés de leurs cachette pour être mis en lieu sûr, les petites fortunes avaient été rassemblées et soigneusement placées dans le coffret, gardien de leurs maigres économies. Et, surtout, l'encre avait coulé. On s'était amusé ici et là à décrire ses vœux d'avenirs, à confier ses craintes, à libérer sa conscience des petits tracas de la vie quotidienne. Puis, une fois que les boîtes avaient été prêtes et bien remplies, les mages s'étaient tous retrouvés au manoir familial, pour un repas gargantuesque et une après-midi ensoleillée. Finalement, l'heure tant attendue était arrivée et, par petits groupes, les membres de la famille Ward s'en étaient allés dans le jardin des Faes pour enterrer à tour de rôle leurs biens et leurs espoirs.

« Et toi Mamie, tu as mis quoi dans ta boîte ? » « J'y ai glissé la même chose qu'à chaque fois, ma chérie. » répliqua Bellada avec un clin d’œil en direction d'Orlane, qui s'était adressée à elle. La grand-mère avait eu l'occasion de participer à ce genre d’événement à de nombreuses reprises et, elle devait admettre en être particulièrement friande. Elle aimait l'idée de se séparer d'un bien précieux pour le redécouvrir plus tard, et de lui trouver une affection toute particulière lors de cette réunion tardive, de renouer avec le passé, de l'appréhender d'une nouvelle façon. Oui, le moment qu'elle préférait était indéniablement celui où, le cœur battant, elle redécouvrait ce qu'elle avait laissé pour elle-même. La fillette pencha la tête sur le côté, faisant dégringoler ses longues ondulations blondes, le visage marqué d'une mine intriguée. « J'y ai laissé ma recette du bonheur. » confia la magicienne à voix basse, comme si elle avait révélé un grand secret. « Ah oui ? » demanda la petite fille, pleine de curiosité. « Tu peux me montrer ? » « Non ma chérie. Car c'est une recette unique, qui ne conviendra qu'à moi. Si tu désires écrire la tienne, il te faudra la découvrir toute seule. » « Mmh, mais c'est un peu compliqué, non ? » « Rien ne t'empêchera de demander de l'aide pour trouver les ingrédients secrets à cette recette pleine de délices. » confia l'aïeule avec un sourire bienveillant. « C'est même encore mieux. Le bonheur n'est jamais aussi savoureux que lorsqu'il peut être partagé avec quelqu'un, ou qu'il nous est envoyé par une autre personne. »

Bellada s'accroupit sur la pelouse, dans un coin qu'elle trouva tout particulièrement agréable. A l'aide d'une petite pelle qu'elle ensorcela et qui commença à creuser pour elle, elle fit un trou dans la terre. Pendant que l'outil de jardinage faisait son labeur, elle ouvrit discrètement sa boîte en Sendhar. A l'intérieur reposaient tout un tas de grigris et de bibelots d'apparence non digne d'intérêt. Pourtant, si l'on y prêtait davantage attention, on pouvait remarquer quelques détails qui faisaient de ces objets anodins des souvenirs uniques et chérissables - une fêlure dans la tasse en porcelaine, un accro dans le mouchoir brodé, un portrait signé d'une patte de chat, un livre corné et usé, une baguette tordue et craquelée. Au dessus de tout ce bazar, un parchemin soigneusement roulé et un ruban bleu pour le tenir en place. A l'intérieur, une liste, qui ressemblait plus à un inventaire de marché qu'à une véritable course. Bellada l'avait dit : il s'agissait d'une recette. La recette de son bonheur.
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Astriid
~ Ygdraë ~ Niveau II ~

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Astriid
Jeu 24 Juin 2021, 21:52

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À ces souvenirs que nous chérissons ; à notre futur souhaité
Dorian



Avant les évènements de la Guerre des Crocs


Dorian Lang

Race : Vampire (Douria)
Taille : 185cm
Âge apparent: 25
Niveau : II | Zvyar

Spécialités :
- Agilité : 12
- Force : 10
- Charisme : 10
- Intelligence : 13
- Magie : 13
Les yeux mi - clos, j'écoutais avec la Fae distribuer ses explications avec une frénésie et une excitation qui tombait... à plat. Vibrant littéralement de joie et d'excitation, l'Ailée réussissait l'exploit de me dérober la moitié de mon énergie en l'espace de quelques minutes et je me retins de soupirer plus de deux fois. Sur le côté, Laysa ne paraissait pas plus enchantée et affichait ouvertement un air renfrogné en regardant ailleurs. Lorsque j'avais émit le souhait de venir à Caelum en entendant parler de ce projet, elle n'avait pas eu le coeur à me le refuser. Il était rare que je lui demande quoi que ce soit et peut-être au fond avait-elle compris. Notre relation avait évolué de sorte que nos communications se passaient de mots. Cela ne l'empêcha toutefois pas de geindre pendant tout le voyage et j'avais songé avec amusement que je déteignais sur elle autant qu'elle sur moi.
Débarrassé de la Faiseuse de Contes un brin trop joyeuse, je m'enfonçais dans la campagne, recherchant un espace le plus possible à l'écart des autres visiteurs. Ressentant le besoin de rester seul, j'avais fait signe à ma Créatrice de ne pas me suivre. Elle avait fait la grimace puis s'était éloignée en grommelant. De mon côté, je goûtais à ce changement de décor appréciable. Caelum était indiscutablement plus agréable à vivre que Merhoneän, bien qu'elle ait le fâcheux inconvénient de laisser les rayons du soleil embraser la ville le jour. Ayant appris à vivre avec le fait de ne plus pouvoir profiter de la chaleur de l'astre solaire plus de quelques minutes, j'avais cessé de râler à ce sujet. J'appréciais l'atmosphère légère, fruit de l'alliance entre le peuple des Faiseuses de Contes et des Mages Blancs. Enchanteresse et immatérielle, la poussière des Faes diffusait une clarté insolite, donnant à la scène un caractère envoûtant, comme si nous marchions au milieu des étoiles. Captivé malgré moi par la beauté du lieu, j'avais ralenti mes pas. Bae aurait certainement apprécié cet endroit et je me laissais aller à imaginer, juste l'espace de quelques secondes, qu'il était présent à mes côtés; nous serions allongés dans l'herbe, sans ressentir le besoin de parler, juste comblés par la présence de l'autre. Peut-être aurais-je pu lui confier ce que j'avais sur le coeur au lieu de les offrir à une boîte qui rejoindrait la terre. Je secouais la tête. C'était une perte de temps, je ne reverrais peut-être jamais le jeune homme et j'étais un imbécile d'imaginer qu'il souhaite me revoir.
Glissant une main dans la poche à l'intérieur de ma veste, j'en ressortis la lettre que j'avais écris au préalable. Brève et concise, elle déclinait en quelques mots épars des sentiments dont je n'étais même pas sûrs qu'ils soient ceux que je ressentais. Qui avais-je été ? Qui étais-je ? Qui voulais-je être ? Et qui serais-je ? Qui avais-je peur d'être ? Les questions s'étaient enroulés dans ma tête comme les anneaux d'un serpent tortueux, empoisonnant mes pensées jusqu'à ce que je finisse par jeter au feu mes tentatives pour écrire brièvement mes adieux. Peu importait le futur car je n'y étais pas encore. Peu importait le présent car je n'étais pas heureux. Le passé en revanche, me pesait. Sa lourdeur m'accompagnait, accompagnée d'une douleur qui ne défaillait jamais, de cauchemars qui me laissaient aussi tremblants et vulnérables qu'un enfant. J'eus un rire bref en considérant la boîte à mes pieds. Pourrait-elle enfermer à double tour mes souvenirs ? Je désirais aller de l'avant, je désirais me détacher de cet autre moi qui s'ancrait encore à mes pas comme un venin qui persiste dans l'organisme. Ce n'était pas la promesse qui était faite par les Faes, je le savais mais je conservais l'espoir que cela fonctionne.
Posant un genoux à terre, je pliais soigneusement la lettre pour l'y insérer dans la boîte, rapidement, comme si son contact me brûlait. Je ne souhaitais pas la relire un jour. Cette boîte ne serait jamais rouverte. D'un geste hésitant, je glissais à nouveau une main dans ma veste et en retirait le collier de Suna. Il oscilla devant mes yeux, l'anneau d'or à son extrémité capturant les éclats des poussières de Fae dans son balancement hypnotique. Elle n'était plus. Il était inutile de chercher à conserver le souvenir d'une femme dont les traits m'apparaissaient chaque nuit un peu plus troubles. Je ne voulais pas chérir ce souvenir, je voulais le bannir. Je le déposais dans la boîte. Il n'y avait pas d'autres affaires. J'avais quitté précipitamment le berceau cristallin avec Laysa à ma Transformation, n'emportant que peu d'affaires. Je passais les prochaines minutes à sceller la boîte selon les instructions des Faiseuses de Contes avant de rejoindre Laysa. J'ignorais quel air j'affichais mais son visage auparavant acariâtre s'adoucit et elle s'empara de mon bras comme elle aimait à le faire parfois. Avec fermeté mais sans méchanceté, je me détachais de son contact, lui signifiant de ne pas me toucher. Je savais qu'elle pouvait me comprendre, qu'elle était peut-être la mieux placée pour ça. Mais je ne voulais pas de son réconfort. Je n'avais plus de raison d'être triste.


928 mots




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Kaahl Paiberym
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~ Sorcier ~ Niveau VI ~
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◈ YinYanisé(e) le : 25/06/2015
◈ Activité : Professeur
Kaahl Paiberym
Sam 26 Juin 2021, 21:58



À notre futur souhaité


J’allais mal et je n’avais pas le temps de m’attarder sur autre chose que la Couronne du Roi Blanc. Il me la fallait. Pourtant, je n’avais pas pu l’ignorer. C’était viscéral. Cette femme, je devais la rencontrer. Les sentiments de mon frère à son égard étaient sans appel : il était son protecteur, malgré un certain malaise sous-jacent. Immédiatement, j’avais ressenti la volonté de devenir son héros, de ne pas m’encombrer de faux-semblants et de lui confier la vérité. On ne ment pas à ceux qui parlent le langage des Esprits. M’accepterait-elle tel que j’étais ? Je serais vite fixé. « Ne la fais pas souffrir. » La voix de Constantine venait de résonner depuis le royaume des morts. « Je fais souffrir tous ceux qui… » « Arrête ! » J’expirai. Cette Ange possédait la stupidité des plus naïfs de son peuple à en croire sa fâcheuse tendance à toujours désirer me défendre. Elle s’était fait torturer et tuer par Ârès. Je lui mentais depuis le début de notre adolescence. Que lui fallait-il de plus ? « Si tu as si peur de la faire souffrir, je pourrais devenir son Hozro. » « Certainement pas. » décrétai-je, avec un ton catégorique qui sembla lui faire ni chaud ni froid. Elle n’appartenait plus à ma matérialité. Elle était en dehors de mon pouvoir. Ma prestance ne l’atteignait plus, pas plus que ma magie. J’étais impuissant à la manipuler à présent. Ne demeuraient que les sentiments qu’elle avait toujours entretenus pour moi et qui continuaient de la guider dans certains de ses choix, comme celui de rester à mes côtés, la plupart du temps silencieusement. Petit à petit, elle apprenait à réellement me connaître. Elle m’avait empêché de tuer le Nylmord en me parlant, en m’apaisant et en me pardonnant. Je ne me pardonnais pourtant pas et j’étais incapable de savoir si c’était par pure jalousie ou par amitié. Le vivais-je mal parce qu’un autre que moi l’avait touchée ? Ou le vivais-je mal parce que j’avais appris à l’aimer après toutes ces années ? J’étais frustré, frustré de ne pas pouvoir la voir. Je l’entendais mais je n’arrivais pas à la sentir lorsqu’elle ne me parlait pas. Que faisait-elle, quand elle n’était pas avec moi ? « Pourquoi ? » « Ce serait trop… J’ai déjà du mal à gérer les émotions de mon frère, si tu devais fusionner avec elle, je ne sais pas ce qu’il en ressortirait. » « Tu deviendrais possessif ? » « Je ne sais pas, Constantine. » D’un point de vue extérieur, j’étais actuellement en train de parler seul. Pourtant, je savais être seul, seul et entouré d’autres Esprits probablement, des Esprits qui restaient silencieux ou que ma magie oubliait de prendre en considération. « Tu pourrais me revoir. » « Ce… Non. » Je n’étais pas sûr de le supporter. Peut-être désirerais-je les tuer instantanément, ou pire. Je connaissais déjà trop de détails macabres concernant la vie de la Fugitive, des choses qu’elle avait confiées à Devaraj ou qu’il avait pris soin de chercher lui-même, dans ses élans paranoïaques. Cette femme n’avait aucun secret pour moi et l’inverse n’était pas vrai. Il y eut un silence entre nous. Je l’entendis soupirer, un petit soupir énigmatique. « Je crois que je savais. » « Que tu savais quoi ? » « Que tu n’étais pas un Magicien. » Je niai de la tête. « Tu te dis ça maintenant, encore pour me retirer le poids de la faute, mais je t’assure que tu ne savais pas. Très franchement, tu sais ce qu’il en est : tu étais amoureuse de moi et j’ai profité de cet amour pour acquérir un statut et me faire passer pour ce que je ne suis pas. » Autrement dit, un Magicien. « Mais quand je suis venue te voir avec Adélie, tu n’avais plus aucun besoin de faire ça. Tu aurais pu me ramener chez moi. Tu n’étais pas obligé de m’aider. Les Mages Blancs auraient compris que tu ne puisses pas accueillir une femme amourachée chez toi avec ton mariage à venir. Tu n’avais pas à m’aider et tu l’as fait quand même. » « Pour de mauvaises raisons. Je ne me suis jamais remis d’avoir perdu le contrôle sur toi. Je voulais le retrouver. » « Tu es sûr ? » Je soupirai. C’était de plus en plus risible. Elle ne voulait pas comprendre. « Pense ce que tu veux. Tu verras bien comment je suis, à force de rester avec moi. Si tu ne te lasses pas avant. » « Je ne me lasserai jamais de toi. » « Et ta fille ? Où est-elle ? » « Dans l’Au-Delà, avec ses grands-parents. Elle est très heureuse de pouvoir enfin les connaître. C’est comme si elle avait déjà oublié tout ça. » « Je suis désolé. » soufflai-je. « Moi aussi. J’aurais aimé la voir grandir. » « Lucius était amoureux d’elle. Ils auraient pu… » « Oui. » Elle n’avait pas l’air de me haïr, ce qui me faisait ressentir un intense mépris envers moi-même. J’étais pathétique, une merde pathétique. « Tu vas l’aider ? » « Oui. »

Lorsque j’arrivai à Caelum, je portais une longue cape à capuche. La tombée de la nuit aidait à dissimuler mon visage, même si je me cachais essentiellement à cause de mes proches. Je savais que mes enfants risquaient d’être ici et je préférais qu’ils ne me vissent pas. J’avais apporté ma lettre, avec quelques objets qui ne m’appartenaient pas pour la plupart. Ils étaient à Constantine, des babioles que j’avais gardées de l’époque où nous étions en cours ensemble. Elle m’envoyait parfois des petits mots en classe. Nous avions des biens en commun, signes de notre amitié. C’était tous ceux là que j’allais déposer dans ma boîte et enterrer, avec un courrier étant destiné à mon futur. Il n’était pas long. Néanmoins, avant, je devais rencontrer Circë.

Je la trouvai et m’approchai. J’avais lu et relu sa lettre, pour être certain de ce qu’elle voulait. Elle était minuscule, un fait que j’avais déjà remarqué dans cet étrange endroit que j’avais visité brièvement plus tôt. Je me rappelais sans problème de notre conversation, entre deux étagères de la bibliothèque. J’avais eu l’envie de la protéger et ce désir ne fit que se confirmer à l’instant où elle fut proche de moi. « Je vais vous aider. » chuchotai-je. « Mais il y aura un prix. Je suis occupé, je ne peux pas me permettre de vous consacrer du temps si le gain n’est pas à la hauteur de mes espérances. » Je m’assis dans l’herbe et disposai les objets dans la boîte qui m’avait été confiée, comprenant pertinemment que le Destin déciderait, malgré mes dires. « Je sais déjà ce qu’il faut savoir sur votre empire perdu, sauf s’il y a eu du nouveau dernièrement. » Je me tus, cherchant les mots justes. « Je serai à vos côtés à chaque étape du processus. Je vais palier vos failles et faire de vous une Reine. Seulement, vous devrez travailler de votre côté. Je vous donnerai de la théorie. Vous devrez lire et apprendre. Ensuite, nous pratiquerons jusqu’à ce que je sois satisfait du résultat. » Je fermai la boite. « Lorsque l’Empire verra le jour, je veux pouvoir en faire partie. Je vous aurais bien proposer un mariage d’intérêt mais il y a bien trop de… » Je m’interrompis. L’intérêt n’existerait que dans l’hypothèse où j’arriverais à devenir l’Empereur Blanc. Il y avait autre chose de plus important, qui faisait obstacle. « J’aime une femme que j’entends épouser. » Si Laëth le voulait encore à l’avenir et si je ne m’étais pas suicidé d’ici là. Il valait mieux ne pas y penser et continuer à fonctionner d’une façon normale en apparence. « Nous nous unirons donc autrement, autant que possible. » Je la fixai. « Ce que je désire, c’est une alliance entre votre Empire et les Magiciens. » Je ne pouvais pas lui parler des Sorciers ici. « Il y a des détails qui demanderont une rencontre ultérieure, plus privée, si vos gardes du corps le permettent. Tout ne peut pas se dire en public. » Je lui souris. L’impression de pouvoir briser son petit corps en deux était prégnante. J’en avais presque envie, rien que pour sentir s’éteindre ce lien qu’il y avait entre elle et moi à cause de Devaraj. Je m’en savais pourtant incapable. J’aimais aussi sentir sa magie rencontrer la mienne. L’effet avait été le même dans cette bibliothèque inconnue. C’était un mélange intéressant. Quelque chose en elle me rappelait des souvenirs enfouis, de ceux que j’étais certain ne pas appartenir à mon frère. C’était beaucoup plus ancien, comme une impression d’avoir déjà effleuré des lèvres similaires. Je savais pourtant que c’était impossible.

Je me relevai. « Je vous joindrai à l’adresse que vous m’avez fournie. Dans un premier temps, je vous enverrai de quoi occuper vos journées et vos nuits. Devenir compétente, ça se travaille. Je ne peux pas le faire à votre place. Il n’y a que vous qui puissiez devenir ce que vous désirez être. » Je lui souris. « Bonne soirée. » susurrai-je, avant de me diriger vers un endroit où enterrer la boîte. À l’intérieur, la lettre disait ceci. J’espère que tu es toujours en vie et que tu as su te montrer à la hauteur des sacrifices réalisés par ton entourage.

1575 mots
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Mancinia Leenhardt
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◈ YinYanisé(e) le : 01/05/2015
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Mancinia Leenhardt
Jeu 08 Juil 2021, 14:47


Illustration - Inconnu

À ces souvenirs que nous chérissons,
À notre futur souhaité


J'étais assise, mes chaussures sur le côté, savourant pleinement le chatouillement des brins d'herbe sous mes pieds, le vent dans mes cheveux et la chaleur des rayons solaires sur mon visage. Tout mon corps était apaisé, alors que j'inspirais l'air chargé de douces fragrances. Je me sentais libre et, aussi idiot que cela puisse paraître, le sentiment de culpabilité qui me tiraillait diminuait progressivement. C'était vraiment agréable de ne pas craindre pour ma vie, d'être constamment sur ses gardes, de travailler en mangeant des soupes claires, souvent ayant l'apparence de la boue. Et le goût immonde. Autant dire que maintenant, elles avaient une saveur tout autre, surtout quand la sauce recouvrait un pain moelleux. Je remerciais les Aetheri chaque soir de m'avoir donné la chance de survivre. J'avais néanmoins conscience que ma guérison serait encore longue, surtout que tout le monde ne récupérait pas aussi bien que moi ... ​Encore que cette idée était relative. ​Je baissais les yeux, ma main passant sur mon mollet. ​Je prenais également soin de ne pas abîmer le pansement recouvrant mon membre, partant du genou vers mon pied. Je ne ressentais aucune douleur, seulement une sorte de gêne dans mes déplacements, qui s'était déclarée quelques heures après notre arrivée. Je pensais que c'était normal, compte tenu de mon état. Ça ne l'était pas. C'est un médecin Humain qui avait vu la tache, la comparant à un bleu, mais l'oeil aiguisé de ma mère, habituée à la médecine magique, avait vu tout autre chose.

C'était un maléfice, tout simplement. Il était assez élaboré et aurait dû me priver de l'usage de mon corps, progressivement, comme un poison, me laissant prisonnière d'un corps meurtri, à défaut d'une cage à ciel ouvert. C'est le contact de l'Antimagie des Humains qui avait relevé la supercherie, marquant de traces sombres ma cheville et mon mollet, les Anges qui m'avaient auscultée ensuite avaient confirmés le diagnostic. Ralenti en présence des Enfants de Sympan, laissant la magie des miens faire reculer la noirceur, on m'avait avertie, que la guérison serait longue, mais avec le temps et des soins, j'étais certaine de m'en remettre. Je ne perdrais pas ce combat. Je ne voulais pas abandonné, au risque de ne plus jamais remarcher, de dépendre d'autrui pour ma survie ... Les Vils n'avaient pas eu peur de tout essayer pour les anéantir. Pour m'anéantir. Résultat, même si ma blessure avait du mal à cicatriser, j'étais plus déterminée que jamais.

Oh, mademoiselle Kaesra.

J'ouvris les yeux, écrasée uniquement par le son de sa voix, avant de me retourner dans sa direction.

Marquise Leenhardt !

J'avais découvert son identité après que mes parents m'en eussent parler. Elle m'avait impressionnée de sa prestance, de ses manières douces et de sa gentillesse, au point que je me demande ce qu'une telle femme faisait dans cette tente insalubre, les mains dans le sang. Je savais qu'elle devait être de la noblesse, peut-être une volontaire sans expérience désireuse de bien agir, mais ses gestes étaient maîtrisés malgré l'absence de diplôme. Cette femme était tellement ... Plus. Je pris conscience qu'elle n'était pas seule, un petit être se tenait dans ses bras. Un enfant de moins de cinq ans, assurément. J'étais saisie de son apparence, tant elle me ressemblait. Je chassais cette sotte idée de mon esprit, tandis que cette dernière vint se mettre à côté de moi, accroissant la pression.

Comment allez-vous ?

Je baissais les yeux, souriant idiotement qu'elle s'intéressât à moi.

Je vais mieux, merci.
Et votre cheville ?
Oh ... Je présume que ça demanderas encore un peu de temps ?

Elle m'observait, un regard pénétrant, comme si elle cherchait à sonder mon âme en y décelant le mensonge, mais je ne mentais pas, j'étais simplement mal à l'aise et embarrassée de sa présence. J'essayais de changer de conversation.

C'est ... C'est votre fille ?
Idril, me précisa-t-elle. Comme vous le voyez, c'est une Enfant des Cieux.
Ah ! J'en ai entendu parler, oui.

Je contemplais ses ailes, émerveillée, devant les plumes devenant blanches avec le temps. Fascinée, serait sans doute un mot plus exact. Je n'avais plus vu d'enfants ailés depuis des années, dans ma captivité et n'avait pas vu grandir mes cadets. J'avais découvert que les Anges n'enfantaient plus des nôtres, seulement des Humains, ou alors, si nous avions un compagnon d'une autre race, le bébé à naître serait issu de cette dernière. Quelle cruauté les Dieux nous infligeaient-ils ?

... Elle a des cheveux blancs, comme moi, dis-je avec un petit sourire.

Cette réflexion arrachait un rire à l'Humaine.

Oui ! Et comme vous, elle a été malade. Je l'ai soignée.

Que n'avait-elle pas réaliser dans sa vie ? Je me le demandais, soudainement.

Vous voulez la prendre ?
Je ... Je peux ?

J'étais assez étonnée qu'elle me confie son enfant, mais mon coeur battait à tout rompre tant j'en avais envie. Je tendais les bras pour la réceptionner, l'enfant demeurant méfiant, tandis que j'essayais de l'asseoir correctement sur mes jambes.

Bonjour, Idril !
Bonjouuuur ! s'exclama-t-elle, les bras levés.

Je discutais avec la Marquise, tandis que la demoiselle s'amusait avec une mèche de mes cheveux. Visiblement, celle-ci aimait les longues chevelures, alors que la sienne était encore assez courte. J'avais presque les larmes aux yeux de la voir et de la tenir dans mes bras. Quelle cruauté que de remettre de tels bébés aux Humains, c'était comme nous narguer. J'essayais de me dire qu'avec le récent Pardon octroyé à la race, notre tour viendrait. C'était sûr. En espérant que nous ne soyons pas au bord du précipice, sans possibilité de remonter si nous chavirions, car, ne nous leurrons pas. Nous avions des territoires et nous étions revenus de la Terre Blanche, mais sans natalité, nous courions vers un drame.

Vous êtes venue avec le Comité de Soutien ?

Je repris contenance en acquiesçant. Ce Comité nous aidait dans notre réintégration. J'avais ma Famille, mais ... J'avais été absente longtemps. Mes frères étaient devenus de jeunes hommes et ma soeur ne me connaissait pas. Nous avions tous du mal à nous réhabituer les uns aux autres. Je me sentais gênée, même avec mes parents, comme si ma place n'était pas là, comme si on me l'avait prise.

Oui, admis-je. Je voulais un peu changer d'air.
C'est une bonne idée d'assister à une célébration Magicienne tous ensemble ! Dans votre cas, vous ne pouvez que souhaiter le meilleur pour l'avenir !
Si cela ne vous dérange pas, que diriez-vous si nous le réalisons ensemble ?

J'étais idiote, définitivement. Que les Aetheri aient pitié de mes bêtises. Pourquoi est-ce qu'elle ...

Pourquoi pas ?

... Accepterait ? Hein ?

Pourquoi êtes-vous si surprise, n'êtes-vous pas celle à l'avoir demandé ?
Je ... Non. Enfin, oui. Je ... !
Qu'aimeriez-vous faire ?

Je n'avais pas réfléchis à la question. J'étais déjà sous le choc qu'elle puisse accepter de réaliser cela pour une étrangère. Peut-être voulait-elle simplement m'aider ? Quelle générosité !

... P ... ! Pourquoi ne pas écrire une lettre à notre nous du futur ?
En voilà une bonne idée ! Qu'en dis-tu Idril ?

L'Enfant des Cieux approuvait en babillant, gesticulant doucement dans mes bras. La Marquise reprit cette dernière, la mettant dans l'herbe quelques minutes, le temps pour nous de rédiger ce fameux morceau de papier.

À mon moi de l'avenir, coucou !

Je me demande comment on peut s'écrire à soi-même, mais en de telles circonstances ... sans doute est-ce bien amusant ? Je n'ai pourtant pas grand-chose à raconter en ce moment. Nous sommes revenus il y a quelques mois de la Terre Blanche et les choses avancent, tout en douceur. Je me demande si ma cheville ma mieux ? En ce moment, c'est assez gênant de bouger. Je reste beaucoup assise, mais cela me donne une excuse pour redécouvrir la lecture, notamment des Contes. Je ne me doutais pas que les auteurs étaient si inventifs. J'aimerais bien me remettre à écrire, mais rien ne sort et mes textes actuels sont trop sombres ... J'ai arrêté après la Coupe des Nations. J'y ai eu la Troisième Place, ce n'est pas mal pour une malade, mais c'est compliqué d'évoluer dans un monde où tout n'est que sucre et miel quand on a connu la véritable noirceur. Et encore, j'ai été chanceuse. Je me sens tout de même dans une relative sécurité, entouré de Magiciens et d'Humains. Tiens, est-ce que j'ai déménagé depuis ? Je me vois bien vivre au bord de la mer, quoique, non, pas vraiment au bord, un peu en retrait, dans les hauteurs, pour la voir chaque matin en ouvrant mes volets.

... -une tâche marque l'endroit-

Est-ce que les Anges sont encore maudits, ou est-ce que des enfants courent à nouveau dans nos rues ? J'ai assez peur de nous voir décroître, malgré notre retour, ce n'est que temporaire. Le Fleuve des Âmes est encore en possession des Mages Noirs et notre natalité est inexistante, en dehors des Enfants de Réprouvés. Des créatures qui se battent pour retrouver des êtres à leur image, eux aussi ... Qu'est-il advenu de nous ?

Et toi, es-tu restée amie avec les autres ? As-tu revu Tameka ? Je n'ai jamais osé la revoir depuis notre fuite, mais je sais qu'elle est en vie. Es-tu devenue proche avec la Marquise Leenhardt ? Si elle est encore Marquise, évidemment. Je la vois devenir tellement autre chose depuis ... Est-ce que sa fille, Idril, a bien grandit ? Je la vois aussi douce et talentueuse que sa maman, curieusement. Et c'est là que je ne sais plus quoi dire. Ai-je trouvé un but dans ma vie ? Je me sens déphasée, en ce moment, surtout avec la Famille. Est-ce que les liens sont les mêmes, comme à l'arrêt, ou il y a eu des efforts ? Peut-être devrais-je les faire, les ai-je faits ?

Je t'en prie, n'abandonne aucun combat, où le Mal t'engloutira.

Prend soin de toi.


1710 mots


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