Invité Invité | Lun 08 Mar 2021, 00:29 | |
| « You're my flantastic friend. » Intrigue : Laysa et Zoya décident qu'il est temps que les grands dadais qu'elles ont pour fils prennent leur responsabilités. La nouvelle qui les attend chamboulera à jamais le destin des deux hommes (MDR).
Je t’attraperais contre vents et marées, foie de canard. Envers et contre tout, j’avais promis de ne plus laisser une seule proie se soustraire à mes griffes acérées. Je grandissais de jour en jour et je portais une foi inébranlable en mon instinct, vif comme celui de la gazelle. C’est d’ailleurs pour cette même raison que je sautais de tous les côtés, car ton adversité me prenait les tripes. Moi, le plus grand de tous les Vampires avec mes deux mètres de haut, j’accusais le coup à chaque fois que tu prétendais m’échapper. Je reconnaissais ta force, elle m’impressionnait bien plus que tu ne le penses avec ses cabrioles d’une extrême précision. Je crois bien que dans toute ma — courte — carrière, tu es celui qui m’incitait le plus au surpassement de soi. Quand bien même j’essayais de prévenir tes prochaines escarmouches, tu me surprenais toujours avec un ou deux coups d’avance. J’aurais aimé être à la hauteur de tes attentes en te prouvant à quel point je supplantais les mortels, mais dès que je couvrais la main pour te saisir, tu parvenais à me filer entre les doigts à la toute dernière seconde. En tant que l’élu de Lubuska — d’après une Sorcière — je ne tolérais un tel affront. Pas un cinquième d’affilé en tout cas. Tu me mettais au défi. Très bien. J’acceptais ton challenge pour cet ultime reprise. J’allais tout donner dans cette charge, alors prépare-toi bien camarade, car je ne saurais me retenir de raser entièrement cette forêt en perdant le contrôle de mes émotions. Mes orteils s’enfoncèrent dans le creux d’une petite cavité qui me prêta l’essor nécessaire à la poursuite de ma proie. Axant une infime portion de ma magie à la base de mes mollets, ma vitesse fut tellement rehaussée qu’elle me propulsa contre l’épais tronc d’un chêne centenaire.
En dehors de la migraine qui me flanqua durant une bonne partie de la matinée, la victoire se tint à mes côtés. À force de persévérance, mon ennemi se referma désormais dans le creux de ma main, paralysé et affolé par l’aura sulfureuse que je dégageais. Oui, il m’avait infligé un supplice, mais que pouvais-je faire d’autre sinon de le garder auprès de moi ?« Faust. Quand t’auras fini de t’amuser avec ta sauterelle, dépêche-toi de venir là. » « A vos ordres, madame ! » Oups. Généralement, quand elle prenait ce ton, c’était pour m’enfermer dans un grenier bien miteux le temps qu’elle se rende quelque part, histoire d’éviter les désastres quotidiens. J’appréhendais toujours ces moments-là, par crainte de devoir me retrouver à converser avec les cafards qui — et j’en témoigne — n'étaient pas très loquaces. « Pas la peine de me tourmenter davantage avec ton regard de chien battu. Nous partons pour Merhoneän. Inutile de me harceler de questions hors de propos, elles ne trouveront aucune repartie. » « Han, l'autre ! Trop pas mon genre en plus. » La pression redescendit aussitôt. Ouf, me voilà rassuré. Je préférais ça que de subir les intempéries de ma mère, qu’importe où nous nous rendions. En fait, je sentais la fébrilité monter en moi, car je sortais rarement de ma zone de confort, à savoir Myngrimu. Je sautillais tel un petit enfant à qui on venait de proposer d’aller au parc d’attractions. Glissant l'insecte dans ma poche, je m’empressais de venir auprès de Zoya, qui d’un simple contact sur le buste nous mena directement jusqu’à la cité qui resplendissait de dizaines, non, de centaines de commerces.
Je ne savais où donner de la tête tant j’aurais voulu me rendre dans tous les stands pour demander quelle était cette chose étincelante, ou encore cet objet difforme qui s'apparentait à un Grendel, ou bien cette sculpture qui ressemblait trait pour trait à ma douce Mireille. Cela dit, avant même que je ne puisse semer ma Créatrice, celle-ci me ramena illico presto sur la bonne voie en m’attrapant le poignet à l’aide d’un fouet confectionné à partir de son sang. Ingénieux. Et fourbe. C’est qu’elle commençait à maitriser un sujet aussi laborieux que moi avec l’expérience. « Reste tranquille. On appelle ce quartier Warminea, et contrairement aux niveaux supérieurs où ils sont moindres, ici les étrangers sont légion. Économiquement, nombreux sont les nôtres à tirer parti de la générosité des visiteurs. Pour faire plus court, calme-toi. » « Ah ouais. Autant chercher une pucelle dans une maison close quoi. » Oh. Ceci expliquait l’odeur du pain grillé qui chatouillait ses narines. Quoiqu’il en soit, je la suivis sans me lamenter, de toute façon trop obnubilé par ce qui m’entourait. La prochaine fois, je viendrai seul pour profiter pleinement des exploitations commerciales. En attendant, Zoya s’arrêta devant la porte d’un joli édifice. Elle frappa et nous patientâmes. Si au départ, je fus surpris par la présence d’une jeune femme aussi impressionnante que Zoya, toute mon attention fut rapidement volée par l’attrait d’un homme qui m’était curieusement familier. Ce pelage d’ébène, ces pectoraux saillants et ce sourire crispé. Oui, oui, oui. Je me précipitais vers lui, manquant de m’étaler par terre. Je me relevais, un grand rictus sur le visage. Gagné par l’émotion, j’empoignai la locuste que je fourrai dans ma bouche. Je lui tendis sa jumelle. « T’en veux une ? Elles sont délicieuses. » Je la mastiquais lentement, mon tarsier se dévoilant à son tour en se juchant sur mon épaule. Lui aussi mâchonnait une sauterelle. La naissance d’un trio magistral. Voilà ce à quoi nous allions assister.
940 mots | Post I
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Pour que tu aies bien l'image en tête
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Astriid ~ Ygdraë ~ Niveau II ~
◈ Parchemins usagés : 2604 ◈ YinYanisé(e) le : 03/04/2020 ◈ Activité : Empoisonneuse | Mar 23 Mar 2021, 14:44 | |
| Un Lapin à califourchon sur une table basse
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