L’adolescente attendait patiemment, confortablement installée dans l’un des fauteuils du salon. Son oncle allait bientôt rentrer, et Asra avait languit ce moment toute la journée. Pour cause, celui-ci lui avait promis une petite visite dans l’une des nombreuses librairies de Caelum, mais seulement lorsqu’il aurait fini de travailler. La jeune magicienne était arrivée à bout de tous ses devoirs, et de toute tâche que sa famille lui avait demandé d’effectuer afin de s’assurer que rien ne ferait obstacle à sa sortie. Toute la semaine durant, même lorsque ses cours occupaient une majeure partie de son temps, Asra avait pensé à ce fameux livre qui faisait fureur ces jours-ci. Tout le monde se l’arrachait et la disciple blanche s’était donné bien du mal pour trouver un point de vente dont le stock n’avait pas été entièrement vidé. Cela étant, plus le temps passait, plus il y avait de chance que cela change. L’adolescente aurait bien aimé pouvoir continuer de rêvasser quant au contenu des pages de l’ouvrage, mais le bruit de la porte d’entrée l’en tira soudainement. Elle quitta alors le confort de son habitacle d’un bond pour rejoindre le hall et y trouver son oncle, qui n’était visiblement pas surpris de la voir l’accueillir.


« Tu vois ? Je ne suis pas en retard. » Gabriel la gratifia d’un sourire avant de se tourner vers le porte manteau afin d’y déposer ses affaires. « J’avais peur que tu oublies. Et puis c’est rare que tu finisses si tôt. » - « C’est vrai, mais comme les librairies ferment assez tôt je n’avais pas trop le choix. » Le magicien marqua un arrêt dans son élan un court instant pour embrasser sa nièce. « Laisses-moi monter ça et on parlera de cette sortie. » fit-il en désignant sa sacoche avant d’emprunter l’escalier. Asra entreprit alors de patienter dans le hall et aussitôt l’homme fut-il de retour, celui-ci lui fit signe de le suivre jusque dans le salon. « C’est vraiment dommage qu’on ne puisse pas trouver ton livre dans une librairie qui soit plus proche de la maison. Ça m’ennuie de t’envoyer si loin. Tu es sûre qu’il n’y en a plus ici ? » - « Ici je suis sûre, mais plus loin dans les terres il y en a sûrement. Il y a tellement de librairies, elles ne peuvent pas toutes être en rupture de stock ! » Gabriel s’enfonça dans son fauteuil, la tête posée au creux de sa main. « Mais alors tu vas devoir te balader au hasard de boutique en boutique pour trouver ce que tu cherches ? » - « Oui, mais je n’irais pas trop loin, c’est promis ! » - « Et pas trop loin pour toi, c’est ? » - « Pas plus d’une heure de marche ! Je n’irais pas au-delà d’une heure de marche ! » Le magicien poussa un long soupir d’abdication que la jeune fille, qui souriait déjà victorieuse, ne savait que trop bien déchiffrer. « Tu ne vas pas plus loin, d’accord ? » - « Promis ! » affirma-t-elle en se jetant dans les bras de son oncle. « Tu es sûre que tu ne veux pas qu’Elina t’accompagne ? Ça lui fera du bien de sortir un peu. » - « Non ça va aller. Puis je crois qu’elle voulait passer un peu de temps avec toi. » La disciple blanche se détacha alors aussitôt du magicien et s’empressa d’attraper son sac qui l’attendait près de son fauteuil. « Tu savais que j’allais céder de toute façon. » Soupira-t-il à nouveau, faussement exaspéré du comportement de l’adolescente. « Tu n’oublierais pas quelque chose, cela dit ? » La petite bourse qu’il agitait au creux de sa main lui confirmait que oui. « Je veux que tu sois rentrée avant la tombée de la nuit. Bien avant même ! » - « Oui, ne t’en fais pas ! » Munie de son sac et de l’argent nécessaire à l’achat de l’ouvrage, la magicienne pouvait désormais lever le pas.


Asra passa devant une première librairie, la plus proche de chez elle, mais ne pris pas la peine de s’y arrêter pour autant. Elle y était déjà allée depuis son retour de Basphel, et chaque exemplaire avait malheureusement été vendu. Non, il fallait aller plus loin. Le regard de l’adolescente s’égarait sur les plaines verdoyantes qui bordaient le sentier qu’elle empruntait à mesure qu’elle avançait et ne s’en détournait que lorsqu’elle atteignait l’un des hameaux qui parsemaient le duché d’Eliassen. Enfin, elle arriva devant une deuxième boutique. Un échec. Le stock avait été écoulé, hélas. Le propriétaire lui indiqua néanmoins une autre librairie dans un village voisin à qui il pourrait éventuellement en rester quelques exemplaires. La jeune magicienne décida de suivre ses conseils et rallia sa destination. « Bonjour ! Vous reste-t-il des exemplaires de La Roseraie du Fossoyeur ? » - « Tu as de la chance, jeune fille ! Il m’en reste plus qu’un ! Ils partent comme des petits pains ! » Les lèvres de l’adolescente s’étiraient en un grand sourire. Enfin, elle allait pouvoir dévorer cet ouvrage qu’elle attendait depuis près d’une semaine déjà.

862 mots.

Une myriade de bruits envahissait les oreilles de Lakshan. C'était impressionnant de voir les Magiciens aussi turbulents dans les environs, entre la réclame du poissonnier, la conversation politique de deux marchands voisins, les enfants qui couraient tout en passant par les quelques coups de sabots des chevaux. Cet endroit respirait simplement ... la Vie. Il n'avait plus vu une telle agitation à Utopia depuis longtemps. Qaixopia avait, quant à elle, une ambiance bien différente et dont les étrangers ne pouvaient pas profiter. Le guerrier avait bien conscience qu'on le regardait un peu en biais. Son Ma'Ahid ne passait pas vraiment inaperçu, tout comme sa tenue qui regroupait quelques plaques de métal pour se protéger et son arme particulière, ancrée dans son dos. Dans tous les cas, tant qu'il ne causait pas de grabuge, il y avait peu de risques d'avoir des problèmes. Il n'y avait aucun sombre quartier dans lequel se perdre, même lui qui était d'un oeil aguerri le voyait très bien. Par ailleurs, les chances de se perdre étaient assez faibles, les petites ruelles étant symétriques et droites. Quelque chose d'assez utile pour un visiteur dont la connaissance du lieu était plus que douteuse. Revenant d'Alaithiad, où le travail était conséquent et les divertissements rares, l'Humain appréciait cette courte balade. Loin des tracas, de la pression et des ordres, il essayait de rejoindre le Duché de Nylmord. Mancinia lui avait dit qu'il était le bienvenu et elle officiait là-bas en ce moment. Dans un sens ... Ils avaient vraiment sympathisé lors de leur séjour sur le nouveau Royaume. Elle n'était pas qu'une simple noble, non. En tant que Matasif, c'était une âme guerrière et se salir les mains en aidant aux tâches les plus difficiles ne la rebutait pas.

Sans doute que son statut de Noble, y compris sur d'autres territoires, ternissait son véritable éclat. Elle cachait des facettes très intéressantes et, si elle usait de son autorité, Mancinia n'avait aucune crainte à considérer ceux qu'elle estimait comme des égaux. C'était très rare. Sans doute était-ce pour cette raison qu'il venait la voir avant de retourner chez eux. Les dernières nouvelles étaient ... Peu rassurantes. Darius était entré dans une colère sourde. Froide. Lakshan avait découvert que son but n'était pas de se rapprocher de la Kaaezi dans une envie unique d'échanges commerciaux, mais avec une proposition de mariage sur la table. Le guerrier avait ainsi découvert qu'il aurait pu se fiancé sans avoir son mot à dire. Peu importait que celle-ci fusse plus âgé que son cadet de quelques années, son nom et ses biens étaient importants. Unir leur deux Familles aurait eu des avantages non négligeables. Lui avait été bouche bée devant cette missive de son autre aîné, qui lui disait d'être prudent quant à ses rapports avec la Matasif. Darius l'avait toujours mésestimé à cause de ses modestes origines, maintenant, il estimait presque qu'elle lui avait déclaré la guerre. Pourquoi ? Tout simplement parce qu'il n'avait pas aimé découvrir que l'Humaine s'était fiancée à un Ange. Lui qui avait prévu de soudoyer ou d'éconduire le compagnon indésirable lorsqu'elle s'était déclarée fiancée. Soupçonnant même une tentative désespérée de se soustraire à cette tâche importante pour une femme ...Tout ses projets avaient volés en éclat et Darius ne l'encaissait pas. L'idée même qu'il s'attaque au membre d'une race alliée glaçait Lakshan, mais il y avait des limites, même à la fureur de son frère.

Le Madhif Katzuta n'était pas un étranger. C'était une personne investie dans la cause des Humains, un guerrier émérite et une union avec la Matasif Leenhardt aurait des conséquences politiques fortes compte tenu des tensions entre les deux alliés. Leur alliance s'était fragilisée et un apaisement était possible avec ce genre de décisions. L'Amour n'était ... qu'une chance. Un bonus. Ils avaient de la chance. En s'arrêtant au milieu de la rue, l'Humain se demandait s'il n'allait pas y aller avec un présent. Se présenter les mains vides lui semblait peu approprié. Regardant autour de lui, il vit une librairie. Quelle chose rare et précieuse. Un ouvrage lui plairait certainement. Il entrait dans le lieu, assez fort fréquenté. Visiblement, il y avait une sortie terriblement attendue et le vendeur lui en fit l'éloge pendant une bonne dizaine de minutes. La Roseraie du Fossoyeur. Quel nom étrange. C'était le dernier. Sans doute que ce serait bien d'apporter quelque chose de rare ? Lakshan prit le roman dans la main et s'apprêtait à payer quand un des deux libraires l'interrompit pour savoir si le dernier exemplaire était parti.

— Ah.

L'Humain comprit assez vite qu'il le recherchait pour la personne l'accompagnant. Sans doute lui en avait-il parlé et le mettait dans une situation embarrassante. Le voilà devant un dilemme. Faire plaisir à cette adolescente et simplement le lui tendre, ou s'excuser et le prendre pour son cadeau ? Ça l'embêtait un peu. Quoi qu'il en soit ... Il n'était pas certain que la personne à qui il désirait l'offrir lui pardonne de l'avoir favorisé au profit de quelqu'un qui en avait très envie. Il réfléchit, tenant le livre en main, sans encore avoir payé.

— Vous savez s'il y a d'autres endroits où on pourrait se le procurer ?

Qui ne tentait rien n'a rien.

Post I | 868 mots

Le sourire de l’adolescente quittait son visage aussi vite qu’il avait pu l’illuminer. Si elle avait été plus rapide, nul doute qu’elle aurait pu éviter ce problème. Enfin, Asra se doutait bien que trouver l’ouvrage ne serait pas aisé, et repartir avec celui-ci entre les mains encore plus. « Je ne saurais vous répondre de manière certaine, monsieur. Cet ouvrage souffre d’une popularité grandissante qui ne facilite pas l’estimation des stocks chez nos voisins. Tout ceux qui veulent se l’offrir n’ont guère le choix que de faire le tour des librairies pour trouver ne serait-ce qu’un exemplaire. » Les épaules de la disciple blanche s’affaissaient à mesure que le libraire poursuivait son discours. Puis, elle s’attarda un instant sur l’homme qui se tenait face à eux. Il était si grand que l’adolescente était contrainte d’adopter une position peu confortable pour soutenir son regard.


Elle ne savait d’ailleurs pas vraiment pourquoi, mais Asra était heureuse de constater que La Roseraie du Fossoyeur attirait des lecteurs aussi divers et variés. Il fallait dire que ce client ne semblait pas vraiment être le genre de personne qui puisse s’intéresser ne serait-ce qu’un peu à ce type d’ouvrage. Cette idée la fit sourire un court instant. Ses prunelles quittèrent son interlocuteur pour glisser sur le paysage à travers la fenêtre qui donnait sur ce côté de la bibliothèque. Elle pouvait toujours continuer ses recherches. Elle n’avait pas encore franchit la limite que son oncle lui avait imposé après tout. Oui, tout n’était pas perdu. Puis, si la disciple blanche ne parvenait finalement pas à mettre la main sur l’objet de sa convoitise, elle pourrait toujours demander à un de ses amis de le lui prêter. Car si la jeune fille tenait à se l’offrir, en réalité, pouvoir le lire lui suffisait amplement. Nul besoin qu’il lui appartienne pour cela. « Je suis désolé, mademoiselle. » fit le libraire, visiblement embêté. « Je ne sais pas vraiment si j’aurais la possibilité d’en avoir d’autres de disponibles à la vente dans les prochaines semaines à venir. Mais il doit sûrement rester quelques exemplaires dans d’autres boutiques. » - « Ce n’est pas grave. Je vais continuer de faire le tour des librairies, en espérant pouvoir en trouver un. Je vous remercie quand même. » le rassurait-elle, caressant nerveusement le dos de sa main gauche du bout des doigts de son autre main. « Je vous conseille d’aller voir à la Plume Chatoyante. Ce n’est pas à côté, mais il me semble que c’est lui qui avait le plus gros stock aux dernières nouvelles. »

428 mots.
Désolée pour le délai.
Tu peux te servir du PNJ à ta guise si besoin. ^^

Lakshan voyait bien que son intervention avait eu le mauvais effet, mais ce n'était pas étonnant si on considérait que l'oeuvre s'arrachait un peu partout présentement, c'est ce qui lui avait semblé être une bonne idée. Ceci dit, il était bien conscient de n'avoir aucun intérêt pour ce bouquin et il n'était pas certain que Mancinia en avait un non plus. Peut-être devrait-il le céder à la demoiselle ? Il pouvait certainement trouver autre chose, ce n'était pas les romans qui manquaient dans les environs. Surtout qu'une adolescente n'était pas une personne seule et sa Famille ne se déplacerait sûrement pas de ville en ville seulement pour cette raison. L'Humain était encore en train de réfléchir à une solution que le libraire prit comme idée que l'adulte allait le prendre et que, vu qu'il était là en premier, il en serait le premier servi. Il levait alors son bras pour l'interrompre dans son élan.

— Attendez ... Je n'ai pas dit non.

Le libraire paru surprit un moment, confus sans doute.

— Voyez-vous, c'est pour en faire un cadeau. Je sais cependant que la concernée est occupée et ne va pas le lire dans la seconde ... Je reste quelques temps dans les environs ... Ce qu'on peut faire, mademoiselle, c'est que je vous le prête. Vous le lisez tranquillement et vous me le rendez ensuite. Vous pourrez sans doute vous en procurer un tout nouveau quand ce sera moins la ... la fièvre de la lecture ?

Son regard coulait vers l'autre adulte qui acquiesçait.

— Ils sont en réimpressions, en effet. Nos stocks devraient se remplir à nouveau d'ici une semaine ou deux.
— Bon, ben, voilà ... Est-ce que ça vous convient, ma petite demoiselle ?

Lakshan eu à peine entendu sa réponse qu'il se reprit.

— Ah ... Je ne vais pas me contenter de lui offrir un livre déjà lu, ceci dit. Vous avez des trucs sur la médecine ?
— Traditionnelle ou magique ?
— Traditionnelle. Je n'y connais rien en magie ... Tant que c'est quelque chose de récent.
— Hum, réfléchit-il à voix haute. On a reçu la nouvelle version d'un traité en Gynécologie.

L'Humain eu un froncement de sourcils en se demandant ce que c'était que cette branche. Il n'y connaissait rien en magie, mais en anatomie féminine non plus ... Il ignorait encore que Mancinia aurait un violent fou rire.

— Heu. Oui, ça me paraît bien. Je crois.

Malgré son hésitation, Lakshan n'avait d'autre choix que d'accepter. Il n'avait pas vraiment d'alternatives. Le libraire lui demandait de patienter un instant, le temps d'aller chercher ce dernier. Un léger silence se fit dans la boutique, avant qu'il ne se retourne vers la jeune fille, un main dans le cou.

— Bon ... Heu ... Il est si passionnant que ça cet ouvrage pour faire les alentours ?

Acheter sans savoir ce que c'était. Sans doute lui hurlerait-on dessus.

Post II | 478 mots

L’adolescente fut plus que surprise par la proposition de cet inconnu. Elle était ravie qu’ils soient parvenus à un compromis. Chacun aurait ainsi ce qu’il voulait. La disciple blanche accueillait l’idée avec entrain. Elle avait horreur des contretemps ou des problèmes qui s’éternisaient, alors se voir apporter une solution aussi rapidement ne pouvait que lui rendre le sourire. Pourtant, Asra fut étonnée d’apprendre que l’acquéreur ignorait en réalité tout de l’ouvrage qu’il venait de s’offrir, ou du moins, qu’il voulait offrir à quelqu’un d’autre. L’élue de son cœur, sans doute ? « Vous ne connaissez pas ? » lui demanda-t-elle, au cas où elle avait mal compris. « Ce livre parle d’un homme incompris à cause de son métier. » L’adolescente lui indiquait le titre du livre sur la couverture pour appuyer son propos. « Tout le monde pense que c’est un homme au cœur sombre, mais en fait non. » Puis, elle s’interrompit soudainement, gênée. « Enfin, vous devriez le lire. Je ne l’ai pas encore lu non plus alors je ne peux rien vous garantir, mais je pense qu’il vaut le coup d’œil. » conclut-elle plus sérieusement. La jeune magicienne se savait parfaitement capable de raconter toute une histoire avec une passion intarissable. Et même si elle ne connaissait pas cette histoire dans son entièreté, elle ne voulait pas risquer d’en dire trop.


Asra profitait de cet instant de calme pour mieux examiner son bienfaiteur. Elle ne croisait pas souvent la route d’Humains. L’adolescente ne s’était même pas rendue compte de sa nature avant qu’il ne mentionne ses lacunes en magie. Elle se sentait bête de ne pas l’avoir remarqué plus tôt. Cette sensation, ce manque qu’elle ressentait, était loin d’être agréable. La disciple blanche commençait à comprendre pourquoi certaines races magiques craignaient le peuple Humain. Pourtant, rien dans le comportement de l’homme ne pouvait la faire se sentir menacée. Asra réalisait d’ailleurs avec honte qu’elle fixait son interlocuteur depuis un moment maintenant. « Euh… Je peux vous poser une question ? » demanda-t-elle alors, espérant ainsi dissimuler cet étrange comportement qu’était le sien. « Vous ne connaissez pas ce livre, pas vrai ? Alors, comment pouvez-vous être sûr que ce cadeau va plaire à votre femme ? » La jeune magicienne était partie de ce principe là, n’imaginant pas un seul instant l’énormité de la bêtise qu’elle venait de dire. Il fallait dire aussi que l’adolescente était aussi innocente qu’elle en avait l’air, et les livres qu’elle lisait n’aidaient pas vraiment à se faire une réelle expérience dans le domaine de l’amour.

425 mots.

Devant les interrogations de la Mage Blanche, il ne pouvait que secouer négativement la tête. Sans doute était-ce un peu idiot de se fier aux tendances actuelles sans rien connaître ni être certain que la lecture plaira à la destinatrice, mais cela lui permettait d'avoir l'assurance que cette nouveauté ne se trouvait pas entre ses mains et, de ce fait, constituait une surprise intéressante. Il écoutait attentivement ses explications concernant le récit de cet homme à la vie tumultueuse. Passant une main sur son menton, réfléchissant bien à si c'était réellement intéressant, ou non. S'il ne donnait que l'impression d'être un forçat des entraînements militaires, il savait encore apprécié la bonne lecture. De temps en temps.

— Je l'emprunterais sûrement à la concernée.

Lakshan ne savait pas vraiment pourquoi il s'obstinait à la considérée comme une plus haut gradée. Ils avaient connus les mêmes déboires en Alaithiad, ensemble et malgré son éloignement de l'Armée, elle avait pris le commandement d'une troupe pour assurer la sécurité de l'endroit assez rapidement après l'attaque. Inutile de dire que son investissement l'avait impressionné, sans mentionner le fait que pour une Marquise, elle n'avait pas peur de se salir les mains. C'était à cela que l'on reconnaissait les vrais dirigeants. Ils étaient nés de rien et qui réalisaient de grandes choses. Mancinia était de cette trempe et ce n'était pas pour rien que son aîné voulait une alliance entre eux. Sans nom, elle n'irait probablement pas très loin ... Peut-être devrait-il en discuter sincèrement ? Vouloir détruire son engagement avec le Capitaine Katzuta ne lui plaisait pas vraiment. Les Van Astrea devaient bien se sentir démunis. Inclinant la tête en écoutant vaguement sa question, l'Humain eu le temps de savoir qu'ils étaient assez raccord sur la question du mariage et sur la personne, mais pas vraiment dans les mêmes termes.

— Ma femme ? demanda-t-il, abasourdi. Je ne suis pas marié.

Donnait-il l'impression de l'être ? Il eut une grimace. Évidemment, l'idée ne lui déplaisait pas. Bien au contraire, c'était normal de vouloir avoir une épouse qui engendrerait des héritiers, surtout pour sa lignée où il y avait pas mal de mariages politiques, mais en même temps, ça aurait été bien de trouver la bonne personne.

— Nan. C'est pour une amie ! Je ne sais pas si Mancinia sera dingue de cet ouvrage. Elle aime lire, ça, j'le sais. Puis, ça fait partie de l'aventure de découvrir de nouveaux trucs !
— Voilà, monsieur. Le second ouvrage.

Le vendeur était revenu avec celui-ci, regroupant visiblement pas mal de récentes données gynécologiques, le tout enveloppé dans une reliure de cuir et de fines lettres dorées sur la tranche indiquant sa récence. Lakshan eu un moment de flottement en regardant l'épais traité qu'il allait se trimbaler tout en réalisant un peu de gymnastique.

— Wow. Il est assez ... épais !
— Les ouvrages de médecine le sont souvent, surtout les récents traités. Il est toutefois assez complexe pour des novices.
— Bon. J'présume que ça ira vu que c'est une étudiante dans le domaine. Je prends.

Il marquât une courte pause, observant la Magicienne du coin de l'oeil.

— Ah, oui. J'offre l'ouvrage commandé à la demoiselle ici. Pensez à le mettre sur ma note.

Post III | 532 mots

« Oh... excusez-moi, vous aviez tellement l’air investi… j’ai cru que ce livre était pour votre aimée. Enfin… Non pas qu’il ne faut pas s’investir avec nos amis, loin de moi cette idée ! » Comment avait-elle pu se méprendre de la sorte ? Nul doute qu’avec cette dernière remarque l’adolescente n’avait certainement arrangé son cas. Heureusement pour elle, le bibliothécaire était arrivé juste après, au moins Asra ne risquait pas de s’enfoncer d’autant plus en essayant de rattraper sa maladresse, une fois de plus. Si la jeune magicienne avait éprouvé le plus grand mal à retenir sa surprise et son admiration devant la taille de l’ouvrage que l’employé venait de ramener à l’Humain, la gentillesse de celui-ci ne pouvait pas se passer de commentaire. « Oh, c’est gentil, mais vous n’avez pas besoin de me l’offrir, vous savez. C’est déjà très gentil de votre part de me le prêter, alors... » Puis elle n’avait rien à lui donner en échange, elle. Du moins, rien qui puisse intéresser un homme de son âge. Une fois le libraire reparti derrière son comptoir, l’adolescente s’approchait de son interlocuteur. « Woah, il est énorme ! Votre amie doit vraiment aimer lire. » souffla-t-elle alors, admirative. « C’est un ouvrage de médecine vous avez dit, c’est ça ? Ma grand-mère est médecin elle aussi, mais elle ne me laisse jamais lui emprunter ses livres. Ça parle de quoi ? » La disciple blanche se pencha alors par dessus les bras de l’homme pour mieux observer la couverture. « Théories et techniques sur la gynécologie. » avait-elle lu de vive voix avant de relever les yeux vers le visage de l’Humain. « Qu’est-ce que c’est ? » Asra ne se rappelait pas avoir déjà entendu un tel mot, même de la bouche de sa grand-mère. Il fallait dire que celle-ci ne lui parlait en fait jamais de son travail lorsqu’elle venait passer du temps avec elle. Amelia répondait parfois aux interrogations incessantes de l’adolescente, lorsqu’elle ne la jugeait pas trop jeune pour aborder le sujet. Et ce cas de figure était malheureusement pour la disciple blanche bien plus rare que ses questions. « Dites, puisque vous comptez vous aussi peut-être lire ce livre, pourquoi ne pas le lire ensemble ? » Partager un livre pour deux ainsi pour le lire ne semblait ni pratique ou évident comme cela, mais la jeune magicienne ne s’y était jamais essayée.

403 mots.

Lorsqu'elle était en train de mentionner l'idée qu'il soit en couple avec son amie, Lakshan eu un moment de flottement avant de se mettre à rire discrètement. Son frère l'aurait sans doute bien souhaité et avait été désappointé de constater son échec en la matière. C'était dans cet unique but qu'il avait été désigné pour être envoyé à Alaithiad, en tant que représentant de sa lignée. Se rapprocher de la Matasif et la séduire. Il ne savait même pas comment faire pour plaire à ce genre de femme caractérielle et, à ce qu'on disait, douée en tout. À cette époque, il ne l'avait encore jamais vue de ses propres yeux. Quand ils s'étaient croisés, quand il l'avait vu combattre ces créatures hautes et voraces, l'Humain avait compris qu'un fossé abyssal les séparait. Il était hors-concours avant même de commencer, mais inévitablement, cette propension à être moins lourd et à s'intéresser à elle les avait conduits à construire une amitié solide. Quant à la séduire pour qu'elle soit intéressée, ou tombe amoureuse de lui au fil du temps, son Lien avec son angelot ne le permettrait probablement pas. À moins qu'il ne soit le mari officiel et l'Ange, le concubin. Est-ce qu'un Ange accepterait seulement ce statut, considérant leurs moeurs, leurs traditions ... et l'importance du mariage ? Jamais. Ça, même un idiot bourrin comme lui en avait conscience.

— Je me sens redevable de vous le prendre de cette manière, après que vous ayez tant cherché. Et puis, vous êtes gentille, alors ce n'est pas un problème.

Il paraîtrait que c'était ce que faisaient les Magiciens masculins pour paraître agréables. Non pas que Lakshan s'intéressait à eux, mais disons que ce serait un peu con de ne pas faire gaffe à ce genre de détails. Il ne manquât plus qu'on disent que les Humains sont rustres avec les plus jeunes ! Dans tous les cas, ils étaient d'accord : l'ouvrage était vraiment énorme. Comment faisait Mancinia pour assimiler tout ça ? C'était possible au moins ?

— Gynécologie ? J'crois que ça traite de choses spécifiques pour les femmes, les maladies, tout ça. Vous croyez qu'il y a que des choses que les femmes peuvent avoir et pas les hommes ? Parce que si c'est juste pour dire qu'une femme soigne les femmes, ce serait très réducteur comme truc !

Il s'était reprit. Le Libraire eu un sourire amusé.

— Mon amie aime les romans, mais c'est aussi une étudiante en médecine. Et contrairement aux vieux débris de la race, elle s'intéresse aux arts étrangers, même ceux usant de magie. Elle dit que c'est inspirant pour trouver de nouvelles idées.

Lui n'y comprenait rien.

— Mancinia est une amie, mais c'est un monstre de connaissances. Nous avons travaillé ensemble plusieurs semaines, alors ça tisse des liens, mais c'est vraiment une personne surprenante ...

Il ne pouvait pas vraiment dire qu'elle était l'origine de ce travail, mais il avait l'impression qu'elle savait tout faire. Combat, médecine, travaux manuel et maintenant, gestionnaire de territoires à l'étranger. Elle était hors-norme. Tandis que Lakshan y songeait, la Magicienne lui suggérait alors de lire le livre à deux.

— Oh, c'est une bonne idée !

Complètement.

— Cela dit ... Je ne suis pas très lecture, donc je lirais lentement, mais ça reste une idée cool ! Je paie et on y va !

Kidnapping en cours, veuillez patienter.

Post IV | 560 mots

L’adolescente observait l’humain, tandis qu’il exprimait sa pensée sur son amie. Un sourire légèrement empreint de malice étira alors ses lèvres. Il avait beau dire qu’elle n’était justement que cela, une amie, Asra ne pouvait pas s’empêcher d’en penser autrement. En tout cas, il ne faisait aucun doute qu’il l’appréciait beaucoup. Le discours de son accompagnateur lui décocha une moue attendrie qu’elle réservait normalement uniquement à ses lectures innocentes. Elle se détacha néanmoins des fantaisies qui avaient à peine eu le temps de naître au creux de son esprit et reprit son habituelle attitude guillerette lorsqu’elle commença à entraîner l’homme vers la sortie. « Je connais un endroit parfait ! On sera tranquille là-bas. » lui expliqua-t-elle alors, lui souriant pleinement. Leur destination n’était pas exactement la porte d’à côté, et la disciple blanche devrait alors rompre la promesse qu’elle avait fait à son oncle avant de partir, mais elle avait d’ores et déjà abandonné toute idée de respecter sa parole quand elle s’était heurtée à tant d’échecs lors de ses recherches. Alors un peu plus ou un peu moins… La plupart des ennuis qu’elle avait pu rencontrer avaient commencé avec cette même pensée, et ce constat implacable s’immisçait comme une aiguille bien aiguisée dans son crâne. Cette fois-ci était néanmoins différente, elle le sentait. L’adolescente ne pouvait se l’expliquer, surtout qu’elle connaissait à peine son accompagnateur, mais elle ne se sentait nullement en danger à ses côtés et pensait même pouvoir s’éloigner plus encore de son foyer sans que cela ne change quoi que ce soit. Cet instinct qu’était le sien ne l’avait jamais trahie pour le moment, et Asra espérait que cela non plus ne changerait jamais.


Ses prunelles cristallines se rehaussèrent au niveau du visage de son compagnon, qui marchait à ses côtés. « Dites… Si ce n’est pas trop indiscret… D’où est-ce que vous venez ? » C’était une question banale, mais elle était curieuse. « Je ne voyage pas trop moi-même alors je ne peux pas dire que j’ai visité beaucoup d’endroits, en dehors de Basphel et des terres magiciennes. Je suis allée à Giniyi une fois, cela dit. Mais c’était exceptionnel. » Elle eut un rire nerveux. La disciple blanche n’avait jamais vraiment compris les enjeux de ce voyage, et malgré la beauté de la ville, il lui avait laissé un goût amer. Ce ressenti non plus, elle ne parvenait pas à se l’expliquer. Et ce n’était ni le moment, ni le lieu pour se pencher sur la question. Le duo venait de franchir le portail qui les mena au duché d’Iten. « J’espère que vous aimez la mer. » lui lança la jeune magicienne, en humant l’air marin. « Venez, ce n’est pas très loin. » L’adolescente l’entraîna alors en direction d’une petite parcelle de sable, où ils pourraient tranquillement s’installer et dévorer l’ouvrage.

471 mots.

Lakshan tendait son paiement au libraire, de tels ouvrages pouvaient vite se chiffrer, mine de rien, mais ce n'était pas les moyens qui lui manquaient. L'adolescente ne manquât pas de l'entraîner dehors, enthousiaste à l'idée de découvrir l'oeuvre en sa compagnie. Pendant un instant, le guerrier se demandait comment il en était arrivé là et un sourire germait à la commissure de ses lèvres. Est-ce que cela avait une quelconque importance ? Il la suivi sans rien dire, jusqu'au moment où elle décidât de le lui poser quelques questions. L'Humain retournait sa tête dans sa direction, elle était si petite comparativement à lui qu'elle devait relever son visage pour lui tenir la conversation. Par ailleurs, son embarras quant à son peu d'expérience semblait assombrir l'ambiance. Que pouvait-il lui dire ? En tant que membre de la noblesse, d'une certaine manière, il devait conserver le secret des autres Cités, appartenant aux siens, qui n'étaient pas connues des autres races. C'était idiot, mais nécessaire, peut-être que, le moment venu, les autres Royaumes sortiraient réellement de l'ombre. Quand les ailes des Démons auront été tranchées.

— Je suis né et est grandis à Utopia, déclara-t-il, avant de mettre quelques précisions. C'est la Capitale des Humains, mais aussi notre seule Cité.

Il réalisa ensuite que sa question pouvait porter sur des lieux de voyages récents, plus que de son lieu d'origine.

— Je voyage de temps en temps en dehors de nos terres, mais c'est la première fois que je parcours ce territoire, c'est un endroit très beau, très paisible, vraiment moins chaud et aride que mon lieu de naissance. Pour l'heure ... Je reviens d'un voyage sur le Continent de Taelora. et vais à la rencontre de mon amie.

S'il l'invitait à venir visiter la ville principale des Humains, est-ce que ça paraitrait bizarre ? Avec sa Famille, bien sûr, mais au moins, avec lui, elle ne se ruinerait pas et découvrirait les endroits les plus intéressants. On voyait bien sa soif de découvertes et d'apprentissage, ça devait être dans les gènes des Magiciens, un trait qu'ils partageaient avec les Humains. Sans doute était-ce la raison pour laquelle leur alliance allait bien, plus ou moins.

— Nous ne sommes guère nombreux, mais comme les Anges, nous remontons la pente. Tu es encore jeune, tu auras toute ta vie pour voyager !

Cet encouragement, il l'avait lui-même entendu autrefois et maintenant ... Lakshan acquiesçait, oui, il aimait la mer. L'Océan, un peu moins, certainement à cause des Sirènes. Il regrettait que le Royaume de Qaixopia n'eu pas son propre port et que Muharkel soit si figé dans son esprit pour l'encourager à s'y installer. Peut-être sur Alaithiad ? Hum, non, ses habitudes lui manqueraient. L'air salin lui chatouillait les narines et l'éclat du Soleil sur l'onde pouvait être aveuglant si on l'observait trop, mais le son des vagues lui manquait. C'était agréable. Ôtant sa cape avant de l'étendre sur le sable, il invitait sa compagne de lecture à prendre place. Assis, l'homme ne put s'empêcher d'être interrogateur.

— D'ailleurs, tu es venue toute seule ? Ça me semble loin pour une petite fille ...

Il rit devant sa moue.

— Oh, ce n'est pas grave, admit-il en haussant les épaules. Je reste un chevalier, après tout !

Ce n'était pas une vérité exacte, mais cela restait le plus proche entre les hiérarchies des Enfants de Sympan et des Mages Blancs.

— Je me rends compte que ... Je ne me suis même pas présenté. Lakhsan. Lakshan Van Astrea.

Post V | 578 mots

— Un Chevalier ? se demanda Lakshan à voix haute en massant son menton, s'interrogeant lui-même sur la véracité de cette idée. Oui, on peut dire ça.

Est-ce qu'il y avait réellement une différence entre un Chevalier et un Soldat ? Ils avaient chacun à charge de la surveillance et la défense des autres. Sans doute était-ce la version édulcorée voulue par les Magiciens, de celui qui restait toujours impeccable, bien coiffé et qui apparaissait miraculeusement au coin de la rue en cas de problèmes, au-delà de la sueur, du sang et des batailles marquant l'esprit que chacun de manière irrémédiable ... Oui, mieux valait raconter cela aux enfants. C'était plus mignon.

— Un lectrice avide, à ce que je vois ! Tu dois avoir une grande bibliothèque chez toi !

Ce n'était pas spécialement le cas chez la basse classe des Enfants de Sympan, même si Lakshan avait la connaissance des mots devant le statut de sa Famille. Était-ce aussi le cas chez les Magiciens ? Elle n'était pourtant pas accompagne, mais son oncle savait au moins où elle était, c'était une bonne chose. L'adolescente ne devait rien craindre en territoire Magicien, mais s'il avait été un bandit qui kidnappait des jeunes filles, personne ne tiendrait ce discours. Surtout à l'écoute de son nom. Taiji. Il y avait tellement de Taiji sur cette terre, c'est vrai qu'ils avaient tellement pullulé qu'on se demandait d'où ils étaient nés. Même Mancinia en était devenue une, par héritage, mais n'en usait pas.

— Tu peux m'appeler Lakshan, Mademoiselle Taiji.

Il eu un rire complice, parce que l'Humain savait bien qu'elle l'autoriserait à l'appeler par son prénom. Asra s'avérait être, non seulement, une lectrice avide, mais également une personne très curieuse. Il l'avait noté au préalable, mais cela ne le dérangeait pas, dans la mesure où celle-ci désirait en savoir plus concernant les Humains, ou Utopia. Dans le peu de temps qui leur était imparti durant le trajet, alors Lakshan lui en parlait avec plaisir. Il était rare de voir des étrangers aussi intéressés par leur mode de vie, lui permettant de se concentré sur l'alimentation, leur amour de la danse, de leur relation avec les Anges ... Mine de rien, il y avait énormément à dire et des tas de différences.

— Si tu voyages un jour, n'hésites pas à venir chez nous. Il faudra t'habituer à la chaleur écrasante du Désert, mais si tu suis correctement les directives et les conseils, il ne t'arrivera rien.

Devant l'onde où ils s'arrêtèrent, une brise de vent dans les cheveux, le Soldat se sentait apaisé. Ça lui rappelait quelque peu Alaithiad, où les constructions avaient bien avancées, avant son départ.

— Bonne idée, même si je dois lire moins vite !

Ils s'asseyaient tranquillement, se rapprochant au-dessus du livre, tandis que leurs bras se touchaient presque. Il avait l'impression que son bras gauche allait la gêner, alors, Lakshan se servait de sa main droite pour tenir le livre. Les heures défilaient sans qu'il n'en ait vraiment conscience, lui non plus. Cela ne le dérangeait pas, ce n'était pas comme s'il était attendu précieusement.

— En vrai ... c'est un bouquin intéressant ! admit-il.

Post VI | 523 mots
Cela va-t-il finir en Doki Doki Littérature Club ?

Si Lakshan ne savait pas comment s'y prendre pour suivre son rythme de lecture, ayant même songé à mentir sur la question, ils avaient trouvé un rythme. Il ne voulait pas vraiment décevoir sa jeune amie en mentant sur ses capacités, en plus de ne pas être un bon exemple d'éducation, ce qui serait vraiment déplaisant vu son statut. L'Humain avait beau avoir choisi la voie militaire, il restait également membre d'une prestigieuse lignée. Son frère l'aurait tué. Dès lors, si au tout début de l'ouverture, ils communiquaient pour savoir si l'un ou l'autre avait terminé, mais Asra avait fini par ne plus lui demander s'il était prêt à ce qu'elle tourne la page. Il tournait une fois qu'il avait terminé en se disant qu'elle avait sûrement fini avant lui. Lorsque vint la conclusion, vraiment le dernier point, le guerrier se rendit compte qu'il n'avait pas vu le temps passé. À son grand étonnement d'ailleurs !

— Elle n'avait aucune raison de ne pas l'épouser, il avait tout de même tenu sa promesse de demeurer cent jours en-dessous de sa fenêtre, peu importe le temps et les dangers !

L'Humain pensait que, au pire, si elle n'était pas heureuse dans son mariage improbable, elle aurait prit un concubin, mais il ne l'aurait pas dit à une adolescente, surtout issue d'un peuple qui voyait le mariage de manière un peu plus rigide que les Humains, à cet âge, surtout, où l'Amour durait toute la vie. Oui, enfin, si vous épousiez un Saint, ou un Ange !

— C'était vraiment un bon roman. C'est une série, c'est ça ?

Il connaissait la réponse, se demandant s'il pourrait retrouver les premiers tomes sur les territoires Humain, au pire, Lakshan les importeraient.

— Mon amie va adorer, soit certaine, merci de ton bon conseil ! Elle aime ce genre de romans pour se détendre après son boulot, elle collectionne même les Contes de Faes ... même si elle ne le dira jamais.

L'Humain rit. Que dirait les gens s'ils savaient que la Marquise Leenhardt, une combattante émérite qui faisait vraiment peur à ceux qui ne la connaissait pas, s'adonnait aux activités d'adolescentes ? Lorsqu'elle parlait de la Capitale, Asra avait des étoiles plein les yeux, mais aussi quelques appréhensions. Il comprenait que les Magiciens n'aiment pas la Cité, en dehors du Ma'Ahid, ce n'était pas un endroit sûr et la traversée du Désert était un problème si on n'avait pas l'habitude, ou un bon guide. Il sourit, néanmoins, rassurant.

— Si tu viens à Utopia, je te présenterais mon amie, enfin, si elle est dans la ville à ce moment-là. Elle voyage beaucoup.

C'était peu de le dire. Ils s'étaient redressés, époussetant leurs vêtements du sable avant de se diriger vers l'entrée de la Cité. Asra n'avait pas envie de le lâcher, lui non plus, en vérité. Il appréciait sa compagnie. C'était rare qu'un non-Humain montre de l'intérêt envers lui.

— En fait ... Je te raccompagne, au cas où ton oncle serait inquiet.

Au moins, il serait sûr que sa nouvelle amie retournerait chez elle sans crainte.

Post VII | 510 mots
Merci pour le RP