Kitoe ~ Démon ~ Niveau II ~ ◈ Parchemins usagés : 1738 ◈ YinYanisé(e) le : 09/11/2016
Mer 06 Avr 2022, 19:21
Toki
Les Portes III
-Ah bah enfin... Grogna la jeune femme lorsqu'une grande porte s'ouvrit finalement au bout de la pièce.
De cette manière, ils allaient pouvoir s'échapper et éviter l'écrabouillement. A un moment, Toki avait failli ne plus y croire. Mais les gestes maladroits de celle qu’elle s’était accaparée avaient portés leurs fruits. Quand elle fut certaine d'être en lieux sûrs, la copie se tourna vers Juvelian.
-C'était pas propre. Elle haussa les épaules, plutôt indifférente à cette critique, avant de rajouter. Mais au moins tu l'as fait.
Elle devait reconnaitre que l'Alfare avait fait preuve d'un contrôle de soi remarquable. Même s’ils avaient tous fini par faire leur boulot, c’était assez rare les gens comme ça. Peu étaient prêts à trifouiller les entrailles d’un animal, alors d’un humain…
-C'est bien.
Elle soupira et posa ses mains sur ses hanches. Un compliment de sa part n'était pas forcément bon signe. Qui savait quelles idées pouvaient lui traverser l'esprit, maintenant qu'elle savait que cette fille en était capable ?
-Au fait, tu fais quoi dans la vie ? T'as l'air assez jeune, t'es toujours à l'école ?
Elle mettait un peu les Alfars et les Sorciers dans le même panier : ils faisaient beaucoup d'études pour faire des trucs sombres et sophistiqués. Et puis ils n'arrêtaient pas de se planter des couteaux dans le dos les uns des autres. Toki plissa les yeux. Maintenant que le raisonnement avait fait son petit chemin dans sa tête, elle se méfiait... Puis elle se souvint que cette fille était complètement faible. Dans sa tête, ça voulait aussi dire qu’elle n’était pas trop intelligente.
-Si tu veux, je peux te donner un emploi.
Elle parlait tout bas pour que seule la concernée l'entende. L'idée d'avoir une commise lui plaisait bien. Une assistante rien qu'à elle toute seule ! Pas à Kitoe ; à elle, Toki. Le Reflet imagina la scène quelques secondes en continuant de penser que c'était une bonne idée, avant de revenir à la réalité.
Il y avait une drôle d'odeur dans cette nouvelle salle. Un truc familier mais mélangé à une particularité dont elle n'avait pas l'habitude. Encore une fois, il y avait des corps, mais ils étaient très différents. Maigres, desséchés, la peau s'était assombrie. Ils ressemblaient à des vieux harengs séchés qu'on aurait laissé trop longtemps sur l'étendoir. Une étincelle traversa ses prunelles. Séchés comme des harengs ! Ça devait être super bon ! Tout excitée, la Démone se précipita vers l'un d'entre eux. Ça faisait parfaitement sens sachant qu'ils les avaient vidés juste avant. C'était du génie !
-C'est ça qu'il faut que je fasse !
Acheter un marais salant ! Hm, mais elle n'y connaissait rien en sel... Trouver un collaborateur alors ? Elle y réfléchirait plus tard, mais il lui faudrait du sel, beaucoup de sel.
Toki se gratta le haut de la tête. Ce n'était pas tout ça, mais si elle avait bien compris, il y avait encore quelque chose à faire par ici. Elle jeta un œil aux fresques. Ce qu'elle y lut la rendit perplexe.
-C'est bizarre...
Pourquoi retirer les yeux et les remplacer par deux billes ? Qu'est-ce que c'était que ce truc qu'il fallait badigeonner sur les corps ? Et pourquoi les recouvrir de bandelettes, juste après ? Le tout lui faisait penser à la préparation d'un rôti très bizarre, mais dans ce cas-là, elle ne comprenait pas pourquoi il n'y avait aucun four ici. Avec un peu de chance, ce serait dans la prochaine pièce ? Mouais. Toki sentait que quelque chose ne corrélait pas entre son raisonnement et ce qu'il se passait dans cet endroit mystérieux. Elle se dirigea vers le mobilier qui contenait les différents outils et produits. Ce qui l'intéressait le plus, c'étaient ces grands récipients. Que contenaient-ils ? Elle se pencha en avant pour le découvrir par elle-même. Elle fronça les sourcils.
-Hé, mais... ! Commença-t-elle par s'écrier avant de s'arrêter net.
C'est bon. Ses neurones étaient entrés en contact et à présent, elle se sentait stupide de ne pas y avoir pensé plus tôt : toute cette préparation n'avait absolument pas pour finalité de manger. Une seconde, juste une seconde, la Démone eut envie de pleurer. Comment avait-elle pu être aussi stupide ? Toki se sentait trahie, vexée. Elle était en colère, contre elle-même et contre tout ce monde. Elle balaya la pièce d’regard nouveau, mordillant nerveusement sa lèvre inférieure. A présent, elle avait toutes les raisons de se demander ce qu'elle faisait là ; elle était perdue.
-Kitoe ? Appela-t-elle dans un murmure.
Elle savait que son modèle n’était pas là et qu’elle ne l’entendrait pas, mais tout à coup, elle se sentait vraiment très seule. Elle en tremblait d’angoisse.
782 mots Toki veut dealer avec Juvelian, puis elle part en crise d'angoisse /sbaf/
Encore une fois, cela s'était joué à un cheveu, mais ce n'était pas la conclusion de l'aventure. Neah n'avait clairement pas la meilleure vision, considérant son handicap, mais son unique oeil savait voir les détails. Ces corps ... on aurait dit qu'ils étaient partis depuis des semaines, alors qu'ils venaient seulement de traverser la porte ouverte en fuyant les murs broyeurs. Un frisson lui parcouru l'échine en imaginant que ce soit vrai. Mancinia, les enfants, son travail, tout ce qu'il avait entrepris serait mis en arrêt. L'idée lui déplu grandement, à l'instar des souvenirs de sa compagne qui avait été dans l'immobilisme durant une décennie avec son sommeil dévastateur. Qu'est-ce qu'il se passait, en dehors de ces murs souterrains ? Pouvait-il se téléporter à l'extérieur en emmenant Helsinki avec lui ? Quelque chose lui susurrait de ne surtout pas s'essayer, au risque de finir explosé contre les parois, ce qui ne serait clairement pas la meilleure solution. Sincèrement, ce qu'ils vivaient ici ... On aurait dit un processus dérivé d'une viande dans la saumure. L'idée lui retournait l'estomac, d'autant plus qu'il avait mal à la tête. Juste des palpitations nerveuses dont il ignorait la cause exacte. Quelque chose ici semblait vouloir outrepasser son calme habituel, à moins que ce ne soit les sentiments de Mancinia ? Il arrivait à faire la part des choses, en général et, avec le Lien, depuis aussi longtemps, il ne prêtait plus attention aux sentiments négatifs ou à cette impulsivité caractéristique à l'Humaine. Peut-être que rien ne pouvait le laisser tranquille quand un Démon se trouvait dans les environs. Il posait son regard, noir, sur Kitoe. Tellement mauvaise que, même lorsqu'on lui en donnait l'opportunité, la Démone ne savait corrompre autrui.
Sans doute que cette idée le rassurait, en un sens, elle n'était peut-être pas aussi dangereuse qu'il l'estimait, mais Neah savait aussi se méfier de l'eau qui dort. Les cœurs purs et naïfs étaient aisément manipulables et Helsinki ... semblait visiblement plus forte que ça. C'était tout de même rassurant, car l'Ange désespérait de cette génération d'Ailes Blanches, entre les polytraumatisés et les Enfants de Réprouvés, dont seules quelques âmes pouvaient être sauvées ... Il relâchait un soupir, comme pour redescendre la pression dans son esprit.
— Il va falloir que l'on aille plus loin dans la pratique.
Le Capitaine parlait évidemment des dépouilles devant eux, sur un ton résigné. Leur travail était loin d'être terminé et ... combien de temps extérieur cela leur prendrait-il ? Mancinia était coutumière à ces disparitions aléatoires et leur Lien, qui semblait plus tenace que jamais, la rassurerait certainement sur son bien-être. Ses supérieurs en avaient aussi conscience, mais, ce qui l'inquiétait, c'était les potentiels problèmes entre la Marche et l'Ordre d'Hébé et des conséquences que cela impliquerait sur les Anges encore présents à Arcadia. Il savait que les siens y avaient envoyés une délégation, mais curieusement, son coeur semblait n'avoir aucun espoir. Les Chevaliers étaient pourtant des gens de Bien, ils allaient certainement entendre raison. Même si le coeur a ses raisons que la raison ignore. En prenant la pince pour accomplir son funeste office, une idée surgit soudain.
— Vous êtes là depuis combien de temps ?
Sans doute pourrait-il ainsi évaluer la situation, cela dit, il n'avait eu aucune conscience de sa disparition récente, bien qu'il ait repris contact avec la concernée et qu'elle serait présente au Thé et ...
— Quel est le dernier grand événement dont vous vous souvenez ?
En se penchant, il se demandait s'il était-il possible que le Temps soit si aléatoire ? Helsinki était là depuis longtemps. Juvelian était arrivée un peu après. Il était certain que d'autres personnalités qu'il avait vues ou entraperçues étaient loin d'être considérées comme disparues, car même si certains n'avaient aucun intérêt à ses yeux. Non, ce n'était pas possible, n'est-ce pas ? Neah eu un mouvement de la tête pour signifier sa répugnance à cette tâche. Il n'aimait pas que l'on touche aux yeux, mais ce n'était pas le moment de faillir. En prenant une inspiration, il glissa la pince visant à leur extraction. Il dû y mettre du sien et un peu de force pour que le premier ne se détache du corps.
Je regardai les corps encore présent, à l'exact identique que la précédente salle, mais dans un état, disons, plus avancé. Je ne pouvais qu'apprécier de savoir que nos gestes avaient ralentis leur putréfaction naturelle les aidant à se préserver. À mon époque, dans mon univers, ces actes réalisés sur la dépouille d'une personne venant de perdre la vie consistent à remplacer son sang par une solution liquide sans que l'éviscération ne soit nécessaire. J'adorai faire ça, ouvrir des corps, ce devait être pour cette raison que je m'étais tourné vers la médecine légale. Toujours dans le respect, bien entendu. Je ne mangeai qu'occasionnellement un petit organe en paiement. Enfin, avant, ce petit plaisir m'était désormais interdit. Qu'est-ce qu'ils étaient parfois vieux jeu !
— Bon ! dis-je en tapant dans mes mains. C'est moi qui le fais cette fois, des objections ?
Je garde Neah et Adrien Post VIII - 844 mots
Résumé:
Neah est avec Helsinki et commence à se poser des questions. Adrien est avec Kitoe et Juvelian et propose de commencer.
Lorsqu'elle entra dans la nouvelle pièce, elle eut un regret. Une idée venait de la traverser, ou plutôt une question : pourquoi n'était-elle pas restée dans la salle précédente ? N’aurait-ce pas été la manière la plus rapide de terminer tout ça ? Helsinki n'avait aucune envie de continuer ce parcours qui ne finissait jamais. Mais cette pulsion en elle la forçait à continuer. Cette envie de vivre avait toujours été là, au fond d’elle-même et elle ne comprenait pas pourquoi. A quoi bon ? Son existence lui paraissait tellement chaotique et dénuée de sens, et un peu malgré elle, elle s’accrochait. Beaucoup diraient que c’était honorable. Personnellement, elle trouvait ça pitoyable.
Lorsqu’elle prit conscience de la pensée suicidaire qu’elle venait d’avoir, un frisson lui parcourut l’échine. C’était grave. Cependant, pouvait-on la blâmer ? Elle savait que ce qui les attendait derrière était pire, toujours pire. Si toute cette histoire était un test pour évaluer leur force psychologique, c'était réussi, car l'Ange avait très envie d’échouer. Elle n'avait pas été aussi bousculée depuis qu'elle avait quitté la Terre Blanche. Malgré le grotesque de l'hypothèse, la jeune femme ne sourit pas. Que ce soit dans l'humour noir ou dans n'importe quel autre type de fantaisie, elle s'amusait rarement. Il ne faisait aucun doute qu'elle ressortirait d'ici encore plus traumatisée qu'avant. Ce serait la même chose pour chacun d'entre eux.
Son esprit avait profité de ce bref moment de répit pour plonger dans ses songes. Immobile, Helsinki fixait donc le sol trois mètres devant elle, le regard vide, jusqu'à ce qu'elle ne soit de nouveau interpelée par quelqu'un. Neah. Là seulement, elle remarqua les corps. Son nez se fronça face aux chairs pétrifiées et à cette odeur âcre dont elle venait seulement de prendre conscience. Elle se mit alors à dévisager le mort devant eux. Son visage n'avait plus rien à voir avec celui de la pièce précédente. La peau avait foncé, durci, les joues et les orbites étaient creusés. Il était déjà partiellement momifié.
Helsinki releva la tête vers Neah. Elle ne comprenait pas sa question. Elle et Juvelian lui avaient déjà expliqué depuis combien de temps elles étaient ici.
-Je ne sais pas exactement.
Si ça n'avait tenu qu'à son propos, cela faisait probablement quelques heures, bien qu'elle ressentît cela comme des semaines. Cependant après réflexion, elle n'était plus très sûre. Elle tourna vivement la tête vers le Réprouvé roux, puis le Sorcier. Elle sentit tout à coup son cœur s'affoler. Ceux-là avaient grandi entre temps, et pas qu'un peu. Cela voulait-il dire que... c'était encore pire que ce qu'elle imaginait ? Elle crut qu'elle allait flancher. Tout le sang-froid qu'elle avait accumulé se délitait progressivement, alors que la panique gagnait tous ses sens. Elle avait les larmes aux yeux. Incapable de parler sous peine d'éclater, elle se contenta de secouer la tête. Elle était complètement perdue.
"Calme-toi. Respire."
Voilà qu'elle était revenue à la case départ. Celle où elle s'était réfugiée dans un coin dans l'espoir que ça la ramène chez elle, aussi rapidement qu'elle était arrivée ici.
-Le dernier événement ? Répéta-t-elle.
Elle n'en savait rien. La panique lui faisait tout oublier. Que faisait-elle avant d'être téléportée ? Il fallait qu'elle respire, qu'elle remette toutes ses idées en place. Ça demandait des efforts, mais c'était à sa portée.
-Il y a eu le Dîner. Et euh... Son esprit était aussi embué que le mien. Sa voix était redevenue toute petite et aigüe, comme à chaque fois qu'elle se mettait dans tous ses états. La Coupe des Nations ? Enfin une partie. Vous avez gagné l'une des épreuves il y a quelques mois. C'est tout je crois.
Elle se demanda s'il était pertinent de le féliciter maintenant. Après brève réflexion, elle n'en trouva finalement pas le courage.
-Que s'est-il passé ?
A présent, elle se doutait être impliquée dans une complexe histoire d'espace-temps qu'elle aurait aimé ne jamais connaitre. Elle craignait qu'il se soit passé beaucoup de choses durant son absence. Pas que les nouvelles à l'échelle mondiale la préoccupaient ; dans une certaine mesure, Helsinki préférait vivre à l'échelle des Jardins de Jhen. En revanche, plus les événements étaient nombreux, plus cela signifiait qu'elle avait laissé Méryl toute seule. Et ça, ça lui était difficilement supportable. Qu'aurait fait la Magicienne en découvrant sa disparition ? Comment allait-elle ? Plus que tout au monde, l'Ange voulait la revoir et la serrer dans ses bras, lui dire qu'elle allait bien, qu'elle était encore là. Elle le pensait et le désirait tellement fort qu'elle aurait aimé que sa tutrice le sache intérieurement, par la seule force de son esprit. Elle aurait donné n'importe quoi pour qu'il y ait seulement ça. Elle aurait donné n'importe quoi pour faire la même chose avec Shanxi. Malheureusement, ça ne fonctionnait pas de cette manière.
« Hi hi hi ! » Mon rire se répercuta sur le visage du cadavre. Mes doigts se frayèrent un chemin sur son corps raiche et sec. Ma langue suivit. « Hum… Tellement salé. » commentai-je. Étais-je apeurée ? Non. Oh non. J’étais en pleine crise de folie et, dans la folie, rien ne pouvait atteindre le fou. Quant à savoir comment est-ce que je m’étais retrouvée ici, je n’en avais aucune idée. J’étais à Amestris, en train d’admirer le champ de cadavres, lorsque le phénomène était survenu. L’extase de tous ces corps sans vie ne m’avait pas quitté. Je les avais admirés tomber, percutés par la magie de mon peuple. Les muscles des Bipolaires me rendaient déjà toute chose mais leur trépas avait été d’autant plus jouissif. De temps en temps, je me rappelais ma première jeunesse, lorsque toutes les Sorcières critiquaient ces sauvages. Pourtant, le carcan de la société sorcière nous enfermait dans des rapports glacés avec des hommes qui, bien souvent, ne savaient pas y faire et, surtout, ne voulaient pas y faire. Cette hégémonie masculine s’était renforcée avec le temps et, avec elle, la pauvreté des relations charnelles qui s’apparentaient de plus en plus à des agressions sexuelles déguisées par de grands préceptes d’étiquettes et de nécessité à concevoir de grandes lignées. Le plaisir, finalement, les femmes ne l’éprouvaient que dans la solitude et il n’y avait que celles qui aimaient la violence et fantasmaient sur elle qui connaissaient une relative satisfaction. Néanmoins, les femmes ne s’entraidaient pas pour autant. Nous avions vite fait d’enfoncer n’importe quelle rivale. Je n’avais pas aidé Lagherta lorsque mon fils avait commencé à la frapper. J’avais trouvé ses actes légitimes. Mais je n’étais plus celle que j’avais été jadis, une vieille femme rabougrie, veuve et acariâtre. J’étais jeune, maintenant. Je ricanai, en pensant à cette vieille bique de Mertle. Elle aussi, mériterait amplement de se faire pousser dans les escaliers. Même si mes souvenirs d’avant l’accident étaient relatifs, j’avais envie de lui rendre visite. Peut-être pourrais-je charmer son stupide mari et l’assassiner sous ses yeux ? Ou mettre son chat adoré à cuire dans une marmite avec cette imbécile d’Odette ? Il y avait un milliard de possibilités afin de lui pourrir la vie. Cette femme avait été ma plus grande rivale mais, maintenant que j’avais retrouvé ma jeunesse et ma beauté, toute relative, je pourrais aisément l’aider à consumer ce qu’il lui restait de vie.
En attendant, j’étais apparue dans cette pièce qui me rappelait vaguement quelque chose. Les morts éveillaient le pire en moi et la folie n’aidait pas. Par curiosité, je lâchai le cadavre que j’avais léché pour faire le tour de la pièce, en évitant consciencieusement de passer trop près d’un homme au charisme magnétique. Les murs semblaient nous indiquer la marche à suivre, bien que je ne fis pas directement le lien. Enlever les yeux de leur cavité ? Mais quel régal ! Je ne demandais que ça. D’ailleurs, depuis que j’avais commencé les cours de philtres, à Basphel, je ne vivais que pour eux. J’aimais mélanger des ingrédients. Je voulais fabriquer des potions et les vendre contre de l’argent, des secrets ou des services. Je voulais ensorceler les naïfs et les politiciens. Je voulais que ce petit monde mangeât dans ma main et hanter leur cœur pour des siècles et des siècles. « Toi, là ! Tu ne trouves pas que je ressemble à Ethelba ? » demandai-je, sans la moindre gêne. Mes paroles auraient pu me valoir la mort. Se comparer soi-même à une Æther révélait d’un sérieux pépin. Ça tombait bien : mon esprit était toqué. « Hi hi. Tu peux dire non, si tu veux. Je ne t’en voudrai pas. » Ou peut-être que si. Comment pouvais-je savoir ? C’était une question très complexe. Dans l’hypothèse que je fusse de mauvaise humeur, peut-être aurais-je envie de lui envoyer une barre de fer dans la tête ? Ce n’était pas à écarter. Je souris, ricanai et m’éloignai vers un cadavre.
« Bonjour. Je suis la Princesse Réta Salvatore… Enfin… J’étais la Princesse Réta Salvatore. Je dois vous avouer un secret. » Je m’approchai de l’oreille du macchabé. « Je vais changer mon prénom. Je le trouve laid. Il n’est pas à la hauteur de mes ambitions. Je vais opter pour quelque chose de bien plus sensuel car, le saviez-vous, la beauté et la séduction sont de grands facteurs de réussite chez nous autres, les femmes. Alors je serai belle, belle et dangereusement attirante, et je les conduirai tous à leur perte. » Je ricanai encore.
Assise près de la fenêtre, Lana chantait doucement des paroles qu’elle avait ouïes mille fois. « Sous les flots une femme t’attend, laisse-toi enlacer doucement. » Il s’agissait d’une musique que la plupart des Sirènes apprenaient dès leur plus jeune âge. Elle résumait l’attrait que l’Océan, Aylidis et les Ondines avaient toujours exercé sur les Gælyan. Elles ne cesseraient jamais de le faire. Ils étaient cupides et stupides : ce qu’ils ne pouvaient ni posséder ni contrôler les obsédait toujours. Ils pouvaient se donner l’illusion de maîtriser les mers en y naviguant sans crainte, mais la réalité finissait toujours par les rattraper : l’eau, le vent et l’écume demeuraient indomptables. Les créatures qu’ils abritaient leur échapperaient toujours, et certaines constitueraient d’éternelles menaces pour leurs vies. Les Sirènes y participaient. Elles protégeaient le cœur d’Aylidis et l’existence de ses enfants. Leurs chants frappaient comme des armes de guerre. La jeune fille se rappelait parfaitement du jour où elle avait assisté à son premier abordage. Le bateau avait sombré et avec lui, tout l’équipage. Durant des jours, les crocs de l’océan s’étaient repus des chairs putrides des marins. Elle rêvait de participer à nouveau à une telle embuscade, parce qu’elle n’avait pas été à la hauteur de ses propres espérances. Des émotions dérangeantes l’avaient parcourue. Elle désirait les faire taire, et elle les ferait taire. Elle massacrerait avec autant d’entrain qu’elle en éprouvait lorsque ses mains caressaient les cordes de sa harpe ou guidait l’archet contre son arpeggione. « Écoute la chanson de l’océan, laisse-toi porter par le courant. » Tout en humant l’air de la musique, la Kælaria se leva. Elle se dirigea vers sa harpe, rangée dans un coin du dortoir. À côté, l’arpeggione reposait dans sa housse de protection. Ses doigts coururent le long des cordes du premier instrument. Un son délicat s’en échappa et elle frissonna. Elle aimait la musique. Elle l’aimait peut-être même démesurément. Son index et son pouce pincèrent une corde, qui fit résonner sa note. Elle rêvait de maîtriser ces deux instruments, et d’en apprendre d’autres encore. Sa main remonta le long de la colonne de l’instrument finement ouvragé. Des détails marins parsemaient le bois dont il était fait : algues, coquillages et animaux s’entrelaçaient tout autour des cordes. « L’amour d’Aylidis est charmant, d’un baiser tu t’endors sagement. » souffla-t-elle. Elle rêvait de pouvoir jouer avec son frère. Ils ne l’avaient encore jamais fait, mais elle en avait souvent fait l’expérience, la nuit. Il lui arrivait de se réveiller bercée par le son de sa contrebasse. Elle ferma les yeux.
Elle les rouvrit parce que toute l’atmosphère avait changé. Une forte odeur de sel lui brûlait les narines ; c’était un sel qui n’avait rien à voir avec celui de l’océan. Il était plus piquant et plus âpre, sans légèreté aucune et, surtout, il ne se drapait pas de son usuel parfum iodé. Les sourcils froncés, elle découvrit une ambiance dont elle était déjà coutumière. Des cadavres jonchaient encore des tables. Son regard courut dessus, sans émotion apparente. Les Gælyan étaient pour elle comme des bêtes, et voir des cadavres de bêtes ne l’avait jamais grandement émue. Toute mort avait son utilité. Pourtant, comme la dernière fois, ces macchabées lui rappelaient ceux qu’elle avait vu tomber du navire, ceux qu’elle avait elle-même assassinés et qui n’avaient cessé de la hanter. Sa figure avait pâli mais, comme la première fois, elle refusa de se laisser aller à la faiblesse. Toutes les Sirènes de l’océan aimaient chasser des Gælyan et elle ne ferait certainement pas exception. Si jamais quelque chose l’avait gênée, elle s’y habituerait, voilà tout. Elle s’avança, pour découvrir de plus près les cadavres desséchés, mais aussi les autres individus présents. Ils étaient moins nombreux que la dernière fois, et moins puissants aussi. De remarquable, il ne demeurait que le petit roux, Neah Katzuta. Son regard glacé parcourut la pièce. Kiara n’était pas là. Son frère et Johannês non plus. En revanche, une autre élève de Basphel était présente : Réta Salvatore. Penchée au-dessus d’un cadavre, elle lui susurrait ses inepties. Lana ne l’aimait pas. La Sorcière était toujours collée à cette pimbêche d’Eméliana Salvatore et lorsqu’elle ne l’était pas, son rire stupide résonnait toujours trop fort. Dans les couloirs de l’école, on l’appelait « la Folle ». L’Ondine se détourna et s’approcha d’un cadavre autour duquel personne ne se pressait. Sa peau séchée avait foncé et ses yeux vitreux défiguraient le monde. Elle grimaça. En temps normal, les Gælyan étaient déjà laids, mais morts, c’était encore plus flagrant.
Message III – 727 mots (sans les paroles de la chanson)
Résumé : La chanson a été écrite par Aylivae. Lana arrive, snobe tout le monde (en bonne Sirène qui ne se mélange pas aux Gaelyan, beurk) et s'approche d'un cadavre.
Élise Iranor ~ Orisha ~ Niveau I ~ ◈ Parchemins usagés : 89 ◈ YinYanisé(e) le : 05/06/2021◈ Âme(s) Soeur(s) : Sur un chemin confus et illusoire ◈ Activité : Étudiante en Médecine
Dim 10 Avr 2022, 17:42
Illustration - Brandon Hix
Les Portes Troisième Partie
Son état était second. À dire vrai, rien n'aurait su exactement le décrire et en observant ses mains, quelque peu poisseuses d'un sang coagulé qui avait coulé dessus, Juvelian avait l'impression que ce n'était pas son corps. Elle n'avait même pas le réflexe de s'essuyer sur ses vêtements, pourtant tâché et abîmé de ces différentes péripéties au fil des salles. C'était une sorte de mise à l'épreuve, ce n'était pas possible autrement. Quand la Démone la réprimanda en lui disant que ça n'avait pas été bien réalisé, elle ne réagit pas vraiment, mais le compliment lui arracha un sourie fatigué. Mieux valait ne pas l'ignorer car, même si le Capitaine intervenait en sa faveur, elle ne voulait pas prendre le risque de vexer la Démone et de se retrouver à l'article de la mort, comme lorsque la lame avait touché sa gorge. Par réflexe, elle remit une main dessus, le sang ne coulait plus depuis longtemps, mais son esprit espérait ne pas avoir d'infection ou de conserver une cicatrice. Ce ne serait pas très glorieux. Les interrogations de son interlocutrice ne cessaient de la prendre par surprise, contrairement à Helsinki qui était très discrète et parlait très peu, son ... contraire était vraiment contraire, oui.
— Je ... oui, admit-elle. Je suis des études au ...
Marquant une pause, l'Alfar se rendit compte qu'une étrangère ne pourrait pas comprendre le mode de fonctionnement des Plateaux et de ses institutions aussi diverses qu'impitoyables. Drosera était une forteresse majestueuse, d'où son surnom où rares étaient les individus extérieurs à y être convié, de plus, ils conservaient très habilement leurs Secrets. Sa langue s'était suspendue, ne sachant plus alors comment répondre vu que son cerveau n'allait pas assez rapidement, mais heureusement « Kitoe » lui proposait de lui fournir ... un emploi. Là, vraiment, il y eu une interruption là-haut, s'étant attendue à de nombreuses choses, mais certainement pas à celle-ci.
— ... Je dois d'abord terminer mes études dans tous les cas.
Elle ne pouvait refuser. Qui sait si elle n'aurait pas besoin d'un réseau chez les Démons pour trouver un artefact rare et ancien ? On ne savait jamais ce que la vie pouvait réservée ; la preuve ! Juvelian suivit le regard de tous, de ceux maugréant, à ceux dont les nerfs lâchaient. Encore des cadavres, cela devenait une habitude. Quand cet homme avait tué cette femme, au tout début de cette mésaventure, cela l'avait choqué, même si elle avait cédé ce liquide carmin à un Vampire au charisme hypnotique. Plus ils progressaient, plus l'Alfar avait l'impression d'être en dehors de ces problèmes, relativement sanglant. Comme si elle s'était habituée ... Sans doute. Ils étaient moins beaux que ceux de la salle précédente, une odeur piquante se dégageant des immenses contenants bloqués auprès des murs. Quand elle fût abandonnée quelques instants devant la précipitation de la Vile qui semblait avoir eue une idée de génie - une illumination forcément horrible, vu sa dégaine habituelle. Ceci dit, la déception marquait ses traits, ce qui rendait encore plus incompréhensible la résolution de l'énigme. Tout d'abord, elle n'avait osé regarder les fresques et quand elle s'y risqua, le regrettait presque aussitôt. Lorsque « la personne qui passait par là » proposa de se charger des globes oculaires, Juvelian ne manquât pas de donner son avis.
— ... Non.
Sa voix semblait venir d'outre-tombe. Il y avait des limites à ce qu'elle pouvait réaliser et elle estimait avoir correctement fait sa part dans la précédente pièce. Elle eut un déclic. Non, tout de même pas ?
— Ce serait aussi des ... ?
Elle marquait une énième pause, ne sachant prononcer le mot « organe » sans qu'un haut-le-coeur ne la saisisse.
— Je veux dire, c'est comme les récipients que j'ai rempli ?
Pourquoi leur faire changer de salle pour accomplir le même rituel qu'ils auraient pu accomplir dans la première, où avait débuté cet étrange rite funéraire ?
— Pourquoi nous faire changer de salle à chaque fois ? Nous aurions pu faire la même chose dans la précédente ... Non ?
Juvelian n'était pas certaine de ce qu'elle avançait. Elle était certaine qu'il y avait une vérité quelconque ici ... une vérité qu'elle avait du mal à saisir de ses doigts. Son regard se porta sur une nouvelle arrivante, quelqu'un qui semblait parfaitement normal physiquement, mais qui n'avait clairement plus la lumière à tous les étages. Allons bon ! Allaient-ils se taper tous les enfants dérangés de la Royauté Sorcière ? De toute manière, c'était comme l'autre ; rien ne prouvait qu'elle dise la vérité ...
Je garde Juvelian Post XV - 760 mots Joker - 02 | 10
« Je n’ai pas retenu le nom mais j’ai retenu les pas. » déclara Sympan. Læn le fixa, d’un air exaspéré. « Montre-moi ! » Pieris était toujours partant pour conforter l’Ygdraë dans toutes ses idées. Adriæn lisait, dans un coin de leur chambre. « Alors… ça fait ça, ça et ça… » Le Vampire le fixa et reproduisit les mouvements du mieux qu’il le put. Avec son corps androgyne et son visage efféminé, les débuts avaient été légèrement difficiles. Ils avaient néanmoins tous fini par s’y habituer. « On peut danser à deux si tu veux. » proposa l’Elfe. « Pourquoi pas mais j’ai faim. » Ce qui signifiait qu’il lui faudrait boire du sang d’ici quelques minutes. « Tu peux prendre mon sang sans problème » proposa son partenaire improvisé. « Il vaut mieux que je reste sur les poches qu’on me donne. » « Dommage. » murmura-t-il, en lâchant sa taille qu’il venait d’attraper. Il pencha la tête sur le côté et désigna sa carotide de son index. « Si jamais, elle est toute à toi. » Il ricana, visiblement ravi de constater l’intérêt croissant du Suceur de Sang pour sa peau blanche. Il n’avait qu’une envie : tester la morsure. Il avait beaucoup lu à son sujet depuis qu’il avait un colocataire capable de lui en faire une. Ils se voyaient surtout le soir, puisque Pieris dormait la journée. Quand ils rentraient des cours, celui-ci se préparait à y aller. Ils avaient quelques heures pour échanger. Parfois, lorsqu’ils n'avaient pas cours le lendemain, les trois garçons restaient éveillés. C’était le cas, ce soir-là. Adriæn n’était jamais bien bavard. Toujours occupé, il semblait fomenter des plans complexes. Il essayait. Il observait également beaucoup Læn. Sympan avait rapidement compris que si les deux garçons étaient meilleurs amis, Adriæn entretenait des émotions malsaines vis-à-vis de Læn. Ça ne le dérangeait pas du tout, au contraire. Il prenait un malin plaisir à les étudier, tous les deux. Le Magicien était bien trop crétin pour se rendre compte de quoi que ce fût. Ou alors, il ne voulait simplement pas voir. « Comme tu veux. » confirma l’Ygdraë, avant de reporter son attention sur les autres adolescents. « Il faudrait qu’on réunisse le groupe un jour. » « Quel groupe ? » grogna Læn, qui était de mauvaise humeur de fait. Il craignait qu’en se montrant trop convivial, on lui demandât de danser. C’était hors de question. Derrière Sympan, Pieris prit le parti de s’entrainer à bouger, afin d’éviter de se jeter sur le cou ainsi offert. « Le groupe de mecs. Il faut que vous l’intégriez. Et il faut qu’on se trouve un quartier général aussi… Interdit aux filles ! J’ai commencé à faire une liste d’endroits potentiels et d’activités que l’on pourrait faire ensemble. » Il avait pris un cahier qu’il avait presque fini de remplir. Dès qu’il avait une idée, il la notait. Il y avait de tout, du plus bénéfique au plus maléfique. Pour s’inspirer, il avait passé des après-midis entiers à la bibliothèque et avait même participé à un marché secret d’ouvrages interdits. « Il faudrait demander au plus riche du groupe de mettre à notre disposition un bien immobilier. » dit Adriæn. Il n’était pas pour trainer avec un Sorcier de base mais il avait vécu à la surface et n’était peut-être pas aussi raciste que sa jumelle, surtout si ça pouvait l’amener à obtenir un semblant de pouvoir. Entre garçons, ils pourraient s’entraider et avaler le monde. Sympan avait raison : faire des expériences ensemble leur serait sans doute profitable.
Sur ces pensées, le décor rassurant de la chambre fit place à un autre environnement. La lumière semblait de la même intensité mais l’odeur lui piqua le nez. Il avait été téléporté avec son livre. La vue des cadavres fit courir un frisson d’excitation macabre dans son dos. Il lui sembla reconnaître l’endroit et, surtout, il aperçut sa sœur. Il ferma l’ouvrage et le posa sur une étagère avant de se diriger vers elle. Il jeta un coup d’œil à la pièce, conscient qu’il y avait de plus gros poissons qu’eux. Néanmoins, il ressentait une forme de soulagement à la savoir ici, sans Kiara de surcroit. C’était rare, comme il était rare qu’il se baladât sans Læn. Il la regarda, conscient du lien qui les rapprochait inéluctablement. Elle aurait beau vouloir l’écraser parce qu’il était un mâle, ils avaient plutôt intérêt, l’un comme l’autre, à se protéger mutuellement. « Kiara n’est pas là, n’est-ce pas ? » demanda-t-il. Il avait envie de voir sa réaction. Il jouait avec son amie depuis quelques temps. Il voulait que ça portât ses fruits.
Donc, vos personnages arrivent dans une nouvelle pièce. Les corps sont toujours sur des autels mais ils ont changé de texture (on sent que ça fait plusieurs dizaines de jours qu'ils ont reposé). Il y a des cuves de liquide dans un coin de la pièce et ce liquide sent la même chose que les corps (à savoir majoritairement le sel). Les corps sont secs. Je vous fais grâce de l'empaillage/du remplissage des cadavres. On va dire que c'est fait 8D
Trois étapes : - Retirer les yeux pour les remplacer par des billes en verre (elles sont toutes rangés sur des petites étagères) - Vernir le corps - Entourer le corps de bandes de lin enduites de gomme
Tout ceci est expliqué sur les fresques de la pièce =D
GROUPES
Dans la tête de votre personnage va apparaître clairement la certitude qu'il fait partie d'un groupe plus grand et qu'il doit affronter quelqu'un de l'autre équipe dans une course de rapidité pour s'occuper des cadavres ^^
Pour constituer les équipes, j'ai essayé de faire selon les spécialités, pour rendre les deux équipes à peu près égales, bien qu'il y ait des différences notables entre les duos "de tête" (donc normalement, la victoire devrait plutôt être évidente dans ces duos là, à savoir Helsinki & Neah / Adrien & Toki). Juvelian & Réta ont exactement le même nombre de points de spécialité donc ça dépendra du rp et Adriaen & Lana ont peu d'écart donc, là encore, ça dépendra pas mal du rp. Tous les coups sont permis pour gagner, bien évidemment, même si le duel se fait 1 vs 1. DONC (à gauche c'est l'équipe A et à droite l'équipe B) :
Helsinki se bat contre Neah Adrien se bat contre Toki Juvelian se bat contre Réta Lana se bat contre Adriaen
Cela dit, même si les deux groupes de tête ont des écarts de spécialités assez évidents, le rp peut jouer dans la victoire ou la défaite, bien évidemment (de base j'avais fait Neah vs Adrien et Helsinki vs Toki mais je me suis dit que ça vous irait davantage de ne pas jouer contre vous-même xD Si vous préférez, finalement, dîtes-le moi ^^).
Aussi, vos personnages ont la certitude que s'ils gagnent, ils recevront un avantage par rapport à leur rival (et, de même, ils ont la certitude que s'ils perdent, ils auront un inconvénient ^^).
Voilà donc : dès que l'un des rivaux finit son cadavre, il a gagné son duel. À la fin, on comptera quelle équipe a gagné le plus de duels
Gains du tour 28
- 1 point de spécialité
Deadline tour n°28
Le dimanche 1er mai avant que je poste o/ (et il se peut que je poste le lundi si jamais)
Participants PJ
- Helsinki : XXVII - Juvelian : XXV - Neah : VIII - Toki : V - Lana : III - Réta : I - Adriaen : I
- Tekoa : XIX - Adam : XXI - Sympan : XII - Astriid : VI - Eméliana : III - Priam et Laëth : III - Latone : XVIII - Erasme : XXV - Dastan : XXIV - Lucius : XIV
Kitoe ~ Démon ~ Niveau II ~ ◈ Parchemins usagés : 1738 ◈ YinYanisé(e) le : 09/11/2016
Jeu 28 Avr 2022, 19:15
Toki
Les Portes III
Ça n'allait pas du tout. Toki était complètement paniquée et la panique la paralysait. Elle se sentait tellement seule. Si anormale, plantée au centre de cette pièce, entourée de tous ces gens. Elle n’était pas à sa place. Pourtant, au quotidien, ce sentiment était aussi exactement celui qui animait la Démone : sa singularité, la folie qui la poussait à penser autrement et à nuire aux autres. Mais là, le Reflet se détestait. Pas parce qu'elle était fondamentalement méchante. Les autres pouvaient bien penser ce qu'ils voulaient d'elle, au fond, ça ne changeait rien. Elle se détestait juste d'elle à elle. Son état était très facile à déceler. La jeune femme ne parlait plus. Elle ne regardait plus les gens dans les yeux. Elle avait même tendance à baisser la tête. En somme, elle ressemblait à un animal apeuré, au même titre que l'Ange qui prétendait être son clone. La comparaison la rendait encore plus pitoyable et Toki se détestait encore plus. Elle ne valait rien.
-Oui, vas-y, fait. Lança-t-elle au brun d’un voix faible lorsqu'il proposa de se charger du prélèvement des yeux.
Elle n'avait plus envie de parler, mais au moins il serait occupé et arrêterait de dire n’importe quoi, en plus de lui foutre la paix. Elle n'avait plus envie d'avoir affaire à qui que ce soit, et surtout pas de continuer à contribuer à un processus aussi inintéressant qu'un truc qui ne se mange pas. En plus, l'Alfare l'énervait avec ses questions. Elle dut se retenir pour ne pas la rembarrer, alors que sa question n’était pas si dénuée de sens. Ils l'énervaient tous. Elle voulait sortir d'ici.
Soudain, Toki plissa les yeux, reconsidérant son propos. Tout compte fait, le brun l'énervait aussi, plus qu'elle ne l'aurait pensé. Et il essayait de lui voler son travail, celui qu'elle avait commencé. La Démone n'avait pas envie de le continuer, son travail. Elle se serait bien arrêtée là et aurait boudé jusqu'à ce qu'elle rentre à la maison, ou qu'on lui accorde ce qu'elle voulait depuis le début. Mais elle ne pouvait pas s’arrêter là. Même si c’était contre sa propre volonté, renoncer lui était tout à coup impossible.
-Toi, je vais t'éclater.
Elle n'était pas d'humeur à avoir un esprit de compétition. Cependant, elle était encore moins d'humeur à perdre la course qui l'opposait à lui. Le tout était une question d'égo. L'idée était apparue dans sa tête comme ça. Elle ne la quittait plus. C'était devenu une obsession : elle devait le battre. En plus, plus elle le regardait, plus il avait une tête à claque. Alors il fallait qu'elle lui montre qu'elle était meilleure que lui. Logique.
De toute manière, comme il l'avait démontré plus tôt, il ne connaissait rien en anatomie humaine – tous les arguments sont bons pour se motiver, que voulez-vous. Aucun doute que la Démone allait le battre à plate couture, même si pour cette étape il fallait enduire le corps et que Toki n'était pas peintre. Enfin, quoique… Ce devait être comme faire le nappage au chocolat d'un gâteau.
La Vile se précipita vers l'étagère pour récupérer le matériel qui lui permettrait de substituer les yeux. Kitoe l'avait déjà fait, juste pour le plaisir de voir ce que ça faisait à ses victimes – vivantes et sans anesthésie bien entendu. Cependant, ses quelques tentatives à cuisiner les globes oculaires ne s'étaient pas encore montrées prometteuses. Pourtant, si les corbeaux les mangeaient sur les cadavres, c'était qu'ils devaient être délicieux... Ne restait qu’à découvrir la meilleure façon de les déguster. Ni une, ni deux, la Démone se mit au travail. En quelques minutes à peine, les yeux étaient proprement retirés, et elle déposait à la place les deux billes. Elle toisa son adversaire pour vérifier son avancée. Elle allait l'exterminer. Il était nul, il allait voir. Elle enchaina avec le vernis.
Finalement, c'était un peu comme beurrer un moule à tarte, sauf que c'était convexe plutôt que concave. Oui, Toki essayait de se raccrocher à des références culinaires comme elle pouvait, car à défaut de cuisiner concrètement, il lui restait toujours ça et ça lui donnait de la force. Une fois qu'elle l'aurait bien beurré, qu'il serait bien recouvert et tout luisant, elle le banderait. Comme un gros rôti avec trop de ficelle autour. Malheureusement, à la fin du processus, il n'y aurait pas de four. Ni même – à la limite – de poêle ou de casserole. Seulement la viande crue et séchée qu'on enrobait d'un vernis toxique. "Je vais le leur faire bouffer, ce putain de vernis."
Pour rappel, elle était grognon et elle détestait les gens.
Seuls ses yeux écarquillés pouvaient attester du trouble grandissant dans son esprit. Mais ... elle était ici depuis tout ce temps ? Personne n'avait eu l'idée de prévenir de son absence sur des mois entiers ? Ce n'était pas cohérent. Il aurait entendu parler d'une Aile Blanche disparue à Vervallée, surtout dans ce contexte aussi instable touchant l'Ordre d'Hébé, d'autant que les Magiciens n'auraient pas pris cela à la légère. Et puis, de toute manière, qui alors avait répondu à sa lettre concernant le Thé organisé par son épouse ? Tout ceci ne voulait rien dire, même pour lui. Est-ce que le Temps continuait ou ... Est-ce qu'elle avait déjà vécu cet événement et serait renvoyée dans son Temps ? Est-ce qu'il subirait la même chose ? Est-ce qu'ils étaient remplacés ? Non, ce serait visible. Trop risqué même, dans son cas. Personne ne pourrait usurper son identité au Lien de Mancinia. L'impudent se ferait massacré sous les poings de la Matasif. L'idée prêtait à sourire, mais le visage du Capitaine était fermé, emporté dans ses réflexions. Neah ne savait que répondre devant la déclaration d'Helsinki et, surtout, ne savait comment lui annoncer la situation sans qu'elle ne se mette à paniquer. Comment pourrait-il lui dire que des mois, voire une année, était passée depuis sa victoire imprévue à l'Épreuve des Alfars ?
— Je vous conseille de vous préparer à ce que je vais vous dire.
Il voyait déjà l'incompréhension et une certaine pointe de panique dans le creux de ses yeux.
— Cette victoire date d'il y a un bon moment.
Il ne voulait pas lui dire exactement le temps écoulé, de crainte qu'elle ne se mette pleinement à angoisser.
— Toutefois, reprit-il avec une voix rassurée. Vous n'avez pas disparue, pas à proprement parlé ... vu que vous m'avez écrit il y a moins de deux semaines. Est-ce que vous vous en souvenez ?
Cette situation était réellement problématique.
— C'est comme si nous étions divisé en deux. On continuerait notre vie en extérieur ... tout en étant ici ?
C'était une excellente question. La Canine Blanche savait à quel point la magie pouvait être puissante, voire monstrueuse. Il n'avait pas assisté aux premières salles et n'avait pas connaissance de ce troisième Aether, dont la présence était dominante. Ce casse-tête pouvait se relever être complexe, en ce qui les concerne. Perdu dans sa réflexion, il écoutait à peine les élucubrations des uns, les disparitions ou apparitions des autres ; il s'était déjà habitué à ces changements aléatoires. En outre, cela voulait-il dire que mourir ici n'était pas gage de succomber définitivement ?
— Je crois que ...
Il reportait son attention sur le cadavre, un étrange sentiment le saisi.
— Je crois que l'on devrait terminer.
Malgré l'ambiance plus que frémissante quant au constat que le temps ne s'écoulait pas de la même manière pour les uns et les autres, Neah redoutait de poser la question aux autres ; que ferait-il s'ils venaient d'un futur plus lointain et qu'il apprenait un drame sur lequel sa main ne pourrait certainement pas agir ? Cette idée le glaçait, encore plus que le bruit immonde des yeux ôté avec son ustensile. Les tissus ne se déchiraient pas, se cassant au contraire sous l'effet d'un long temps passé à pourrir. D'une salle à l'autre, le temps lui-même était corrompu ...
— Pouvez-vous en faire un ? Je m'occupe de celui-ci.
L'Ange avait un sentiment qui le dérangeait particulièrement. Pourquoi ne voulait-il pas perdre ?
— Dans ce cas ...
Je craquais mes doigts, prêt à me mettre au travail et a, enfin, participer à cette petite sauterie. Au contact du cadavre, j'étais d'autant plus conscient de ce temps passé, irrémédiable. Étais-ce eux qui avaient perdus des semaines ... ou nous ? J'aurais probablement des comptes à rendre en rentrant, à moins qu'en évoquant les Aetheri, on ne me laissât tranquille ? Dans le pire des cas, j'aurai un savon et Reine grincerait des dents ... Enfin, si un autre drame n'était pas survenu entre temps. Elle avait failli provoquer des hostilités pour Psyché et je savais qu'elle le ferait pour n'importe lequel d'entre nous. Je ne savais pas si c'était agréable, ou si c'en était effrayant. L'odeur du sel pouvait piquait au nez, me ramenant un peu dans la salle. Ils sembleraient que ce début d'embaument eusse marché, sans être parfait à tous les niveaux. Je pris un des instruments dans la main, faisant cogner les deux crochets l'un contre l'autre dans un tintement métallique macabre.
— J'y vais.
Placer des billes de verre n'était pas complexe, surtout en l'absence de sang, dont la dépouille était dépourvue suite à nos actes antérieurs. Ça me faisait étrange ces petits sauts temporels, c'était risqué de manipuler le Temps, non ? J'étais en train de peser le pour et le contre quand l'aura sombre de la Démone touchait la mienne. Je la dévisageais, malgré cet air mauvais au fond des yeux, on aurait dit un enfant frustré de par son allure.
— Fais attention à ne pas te prendre le sol dans ta tentative, dis-je en la toisant.
Pourquoi avais-je dit cela ? Je savais me défendre, mais je n'aimais pas me battre. J'étais un homme de sciences, moi. Hum. Entre le temps et la pression des Dieux, les Terres de Sympan semblaient bien fades. Peignant le corps de vernis comme une oeuvre d'art au pinceau, je soupirai devant le dernier acte et son pot peu ragoutant. De manière générale, la gomme était assez collante, même si j'aurai probablement apprécié la sentir sur mes mains pour le faire à l'ancienne, mais il nous avait mis tout le nécessaire à disposition, surtout dans l'objectif de préserver la dignité des morts. Enfin, si ça se trouve, ceux-là étaient de vrais connards ...
— Terminé.
Je la regardais avec insolence.
Post X - 970 mots | J'ai préféré que l'on termine celui sur lequel était Neah avant d'engager la confrontation, même si je n'ai pas décrit la fin 8D
Mancinia & Neah Aimer c'est ce qu'y a d'plus beau. Aimer c'est monter si haut. Et toucher les ailes des Anges ...
By Astriid ♫
By Shanxi ♫
Kitoe ~ Démon ~ Niveau II ~ ◈ Parchemins usagés : 1738 ◈ YinYanisé(e) le : 09/11/2016
Ven 29 Avr 2022, 22:59
Helsinki
Les Portes III
Helsinki n'avait pas besoin d'entendre sa réaction pour comprendre que ça n'allait pas. Les yeux grands ouverts de Neah, malgré son visage fermé, témoignaient de l'intense réflexion qui occupait ses pensées. Il lui semblait logique que si l'Ange réfléchissait, c'était que l'affaire n'était pas si aisée qu'elle aurait bien aimé le croire. Ses poings fermés et sa mâchoire bien serrée, elle attendait néanmoins qu'il dise quelque chose. Qui sait, après tout elle pouvait se tromper. Elle n'était pas la personne la plus perspicace du monde et au contraire, Neah lui était en tous points supérieur. Il était le meilleur atout auquel elle pouvait se fier, le seul repère temporel qu’elle avait. Ici, il n’y avait même pas une ouverture pour savoir s’il faisait jour ou nuit.
"Il y a un bon moment". C’était sa réponse. Qu'est-ce que ça voulait dire ? En soit, Helsinki le savait très bien. Son ton lui indiquait que cela signifiait trop longtemps. La jeune femme imagina les mois qui s'étaient écoulés et crut qu'elle allait être prise de vertiges. Comment était-ce seulement possible ? Elle grimaça. Alors c'était vrai : elle avait bel et bien disparu et laissé Meryl et Shanxi toutes seules ? Et que pensaient-elles maintenant ? Que faisaient-elles ? L'avaient-elles cherchée ? Continuaient-elles à essayer alors que c'était peine perdue ? Avaient-elles abandonné ? L'avaient-elles oublié et commencé à faire sans elle ? Chaque question qu'elle se posait était pire que la précédente. Un nouveau nœud se formait déjà dans ses entrailles. Neah tenta de la rassurer. La perspective d’évoluer dans "le monde réel" en parallèle de sa mésaventure ici lui donnait d’avance la migraine. Quelque part, c’était une bonne nouvelle : cela voulait dire que personne ne s’inquiétait de son absence et que tôt ou tard, elle finirait par rentrer chez elle. Mais quand ? Par-là, elle ne pensait pas au temps qu’il lui restait à passer dans cet endroit, mais plutôt la date à laquelle elle réintègrerait son quotidien. Reprendrait-elle sa vie là où celle-ci avait été interrompue, auquel cas on pouvait admettre que le temps s’était plus ou moins arrêté, ou reviendrait-elle en cours de route ? Elle pensa au cas d’Erasme et Dastan, puis de nouveau à celui de Neah, et se dit que ses hypothèses ne tenaient pas. Ils venaient de temporalités différentes et… bon sang. Elle ne voulait pas de cette migraine. Si celle-ci commençait, elle ne s’arrêterait pas avant d’avoir quitté ces lieux, et seuls les Aetheri savaient combien d’éternités il leur restait à croupir ici.
-Pardon ? Elle secoua la tête, presque choquée par la révélation. Non... je ne vous ai jamais écrit.
Il n'y avait jamais rien eu depuis le Dîner. Neah n'avait jamais repris contact et elle n'avait jamais osé non-plus. Helsinki croyait qu'il l'avait oubliée, ce qu'elle aurait compris : ils ne s'étaient qu'entrevus qu'une fois et elle n'était pas très importante. Elle ne comprenait d'ailleurs pas pourquoi elle se serait mise à lui écrire un jour, aussi spontanément que le Soldat semblait le souligner. Jamais elle n'en aurait trouvé le courage. Alors que s'était-il passé ? Que se passait-il ?
-Ca n'a pas de sens. C'était idiot, mais elle venait de réaliser quelque chose. Depuis le début, nous n'avons pas eu besoin de boire, de manger ou de nous reposer.
Mise à part pour la pièce qui avait requis certaines de ces exigences, cela n'avait pas relevé d’un besoin vital.
-C'est comme si tout se passait dans une même journée. Juste une très longue journée. Même si... Elle balaya la pièce du regard. Je crois que je suis la seule à être ici depuis le tout début.
Cela lui donna envie de sombrer dans l'angoisse. Pourquoi était-elle la seule à être l'éternelle prisonnière ? Encore une fois, Neah sut recentrer son attention à temps.
-O- Oui... D'accord.
L’Ange avait la soudaine impression d'être pressée. Elle devait absolument s'occuper d'un corps au plus vite. D'aller plus vite que Neah. Ce sentiment était particulièrement absurde : elle n'avait aucune chance d'être plus efficace que lui. Mais cette pensée l'agrippait si fort qu'elle ne pouvait s'y soustraire. Au moins, elle devait essayer. C'était comme une compétition. Un jeu. Un jeu ? Helsinki secoua la tête. Pourquoi prenait-elle ça comme un jeu ? Pourquoi pensait-elle des choses aussi dégoûtantes dans une contexte qui ne s'y prêtait absolument pas ? Pour son propre bien-être, la jeune femme coupa le flot de ses pensées procéda à l'ablation des yeux. Au moins, le pire serait fait dès le début.
Élise Iranor ~ Orisha ~ Niveau I ~ ◈ Parchemins usagés : 89 ◈ YinYanisé(e) le : 05/06/2021◈ Âme(s) Soeur(s) : Sur un chemin confus et illusoire ◈ Activité : Étudiante en Médecine
Ven 29 Avr 2022, 23:12
Illustration - Brandon Hix
Les Portes Troisième Partie
Le regard que la Démone lui adressait était très clair ; si elle ouvrait encore la bouche, elle allait passer un sale quart d'heure. Ses questions lui semblaient pertinentes, mais ce n'était peut-être pas le cas aux oreilles de tous, peut-être croyaient-ils qu'elle voulait tester leur intelligence et les tourner en ridicule ? Comme quoi la sincérité ne payait pas vraiment. Juvelian rentrait ses épaules en baissant les yeux. Ça ne lui ressemblait pas, mais elle craignit que la punition ne soit de s'occuper des corps et rien que l'idée de se voir arracher des yeux, même à des cadavres, lui donnait envie de s'évanouir. Son corps et son esprit se voulaient plus résistants qu'escompté, mais ce serait la chose en plus que ni l'un ni l'autre n'accepterait. Ce n'était pas quelque chose qu'une adolescente, même une Alfar ayant grandi dans un univers aussi féroce que Drosera, serait en mesure de faire autrement que des menaces non-abouties. En osant relever les yeux, elle distinguait que ses deux partenaires semblaient sur le point de se sauter dessus pour se faire du mal, avec elle sur le côté pour déclarer le vainqueur. Pourquoi se défiaient-ils autour d'un vulgaire morceau de chair ? Honorer les morts était-il devenu une sorte de compétition ? Il faut dire que si elle perdait, elle risquait d'avoir un gage et ... Non. Elle ne voulait pas être laissée en arrière de cette manière ! Brusquement, comme mû par un courant électrique qui ne lui était pas propre, l'Alfar se retournait à la recherche de quelque chose. Ou quelqu'un. Son regard se posait dessus, avec un mélange de nombreux sentiments.
Juvelian ne savait pas pourquoi cette folle conversant avec un cadavre l'intriguait autant. N'importe qui aurait tiqué, l'aurait regardé avec mépris - comme une majorité d'entre eux présentement - mais elle il y avait ce je ne sais quoi qui la stressait particulièrement, qui la motivait, exacerbant tous ses sentiments.
— Hé.
Pourquoi l'abordait-elle ? Aucune idée.
— Ça te dit de voir qui va la plus vite ?
Un sourire s'invitait sur ses traits, insolent, mais assez peu confiant, parce que Juvelian ne savait foutrement rien de ce qu'elle faisait là. Une salle sur deux, son esprit semblait vriller. Allait-elle devenir comme elle ? Sans attendre de réponse, elle prit position sur le cadavre d'à-côté. Sa main, encore assez rouge de sang à peine séché, palpait le corps, gonflé ; il était mou, mais comme si une chose l'avait à nouveau farci d'une manière qu'elle ne parvenait pas à déterminer avec exactitude. L'odeur entêtante du sel lui montait à la tête. L'Alfar avait ouvert un corps pour en extraire sang, tripes et boyaux, ce n'était pas des prunelles cristallines du temps passé qui allait soudainement lui faire peur. Elle y mettait toute sa force, comme jusqu'à en aspirer son énergie. Quel bruit sinistre ... Comme spectatrice de son corps en mouvement, elle ignorait les protestations de son esprit, appréciant les encouragements des chuchotements à son oreille. Tout ceci lui arrachait un frisson perceptible, mais était-ce de la peur ou du plaisir. Y prenait-elle goût, comme la Démone le lui avait annoncée ? Elle pouvait y voir une forme de torture pour que toutes les pétasses qui la regardaient de travers cessent. Définitivement. Ce serait une idée, mais dans ce cas, aucune d'elles ne la verraient étinceler dans les Sommets. Peut-être ... les enterrer vivantes ? D'une certaine manière, c'était ce que les fresques aux murs pouvaient encouragées avec cet ... art de ... l'embaumement ? Juvelian ne savait plus exactement.
C'était agir comme un automate pour peindre le corps d'une substance claire, comparable au vernis sur les peintures, pour les préservées du temps. Préservaient-ils en agissant ainsi ? Dans quel but ? Ce n'était pas très clair. L'enveloppe charnelle n'était-elle pas inutile lorsque la Mort venait se saisir de vous ? Pourquoi ne pas la brûler pour lui permettre de s'envoler ? Il y avait des réminiscences au fond de sa caboche, mais elle était trop nerveuse pour y réfléchir correctement. S'ensuivit la dernière étape, de nombreuses bandelettes de lin, enduites de gomme et appliquées sur toutes les parcelles du corps, semblaient tenir l'individu dans un cocon, comme prêt à renaître. Qu'est-ce que ça voulait dire ? Est-ce que les cadavres allaient subitement se redresser et marcher, comme à une époque lointaine ? Est-ce qu'ils allaient se venger de ne pas avoir été secouru ? Rien n'avait de sens. Rien. Peu importait, rien n'était parfait dans ses gestes, un peu en régression de ce qu'aurait réalisé un véritable professionnel, mais il y avait de quoi être fière ; elle avait réussi à se lancer. Seule.
— C'est bien crevant.
Post XVI - 780 mots | confronter une Princesse Noire, mes persos n'ont peur de rien ! Joker - 02 | 10
Je levai vivement les yeux vers une jeune femme. Me parlait-elle ? Je ricanai et caressai le visage du cadavre. « Regarde, elle me tutoie. Eméliana n’aurait pas été contente. Elle lui aurait dit… » Je pris une voix plus haute et aiguë que la mienne. « Je suis une Princesse Noire, moi, pas une souillon. Veuillez me parler avec tous les égards dus à ma condition ! Sinon, je vous ferai enfermer ! » Ce que je disais n’était pas spécialement à destination de miss oreilles pointues. Quelle idée, d’avoir des oreilles ainsi formées. Je me demandai à quoi cela pouvait bien servir au juste. Y avait-il un avantage quelconque à ces formes grotesques ? S’en servaient-ils ? Pourquoi ? Bonne question. Je replongeai sur mon cadavre. « Mais, moi, je ne suis pas Eméliana ! Non ! Moi, je me laisse faire quand Érasme vient. Et c’est pour ça qu’il me laisse tranquille ! Ha ha ! Il n’aime pas qu’on ne lui résiste pas. C’est drôle. Et puis, si les gens me tutoient, ça veut dire qu’ils m’aiment bien… ou qu’ils ne se méfient pas. Et c’est bien stupide de ne pas se méfier. » Je fis une pichenette sur le nez du défunt. « Mais toi… toi… Toi tu te méfies, n’est-ce pas ? » Il n’y eut aucune réponse, bien entendu. Mon regard vrilla sur celui de l’autre, celle qui parlait, celle qui avait encore un cœur plein de vie. Si je lui arrachais, combien de temps battrait-il encore ? « Huuuummm… Peut-être. Peut-être que ça me dit. Tu me donnes quoi en échange ? » Elle n’avait pas l’air très réceptive. Peut-être parce que je parlais à voix très basse, en murmures à peine audible. « Très bien. » fis-je, plus fort, avant de me mettre, moi-aussi, au travail.
La folie n’était pas totale chez moi. Elle avait commencé à s’installer à force de mourir. Kaahl passait ses nerfs sur moi, dès que je devenais adulte, dès que je le gênais. Il l’avait fait, un certain temps. Puis il avait passé le flambeau à Érasme, qui adorait me voir comme son petit toutou. Lorsque je n’obéissais pas, la sanction était immédiate. Basphel me protégeait en partie de ses caprices et tortures. Néanmoins, j’avais quitté un bourreau pour en rejoindre un autre. Là où le Sorcier s’en prenait à moi physiquement, Eméliana le faisait psychologiquement. Mon instabilité, à partir de là, n’était qu’une suite logique. Ma vie n’avait rien à envier à celle d’autrui.
Je me déplaçai vers les étagères, en chantonnant gaiement. Je fixai les billes, en essayant de projeter la lumière dedans pour les voir davantage. « Lesquelles t’iraient le mieux ? » demandai-je au cadavre, bien plus loin, d’une voix forte. Pas de réponse, évidemment. Ces morts n’étaient pas bien bavards, ce qui ne me dérangeait pas non plus. Peut-être pourrais-je garder les yeux ? Pour mes potions. Je n’étais pas encore douée mais certains ingrédients avaient plus de valeur que d’autres. Les yeux n’étaient pas si faciles à trouver que ça. Pour en avoir il fallait, au minima, les arracher. Rares étaient les individus consentants à cette extraction. C’était bien dommage car ils permettaient de faire des prouesses. Aucun sens commun. Le sacrifice était bon, parfois. Je n’étais plus Princesse Noire mais, si je le redevenais, je demanderais à certains de se mutiler pour la grande cause de mon apprentissage. Je ricanai, seule. Elias ne voudrait peut-être pas sacrifier des esclaves pour moi. Il ne voulait rien faire pour moi. Je m’étonnais même qu’il me gardât. Il aurait pu, simplement, me faire enfermer quelque part, loin, très loin, de façon que plus personne, jamais, n’entendît parler de moi. Finalement, peut-être que ce gredin avait un cœur ?
L’œil tomba sur le sol et roula. Je le ramassai. Il était tout sale. Je tirai la langue et le léchai, dans l’espoir de le rendre propre de nouveau. Je grimaçai. Ce n’était pas très bon et, surtout, à présent, c’était ma langue qui était sale. Je mis le dos de ma main sur cette dernière, dans l’espoir de tirer la poussière de mes papilles. Le sol avait un goût de vieux, ce qui ne m’empêcha pas de constater qu'Oreilles Pointues avait presque terminé. J’inspirai et fis la moue, peu contente de ma défaite. Puis, dans un élan d’inspiration, je lui lançai l’œil dessus. « Ha ha ! Touchée, Oreilles Pointues ! »
Comme elle relevait la tête du cadavre, elle aperçut la silhouette de son frère, qui se dirigeait droit sur elle. La sensation désagréable et plaisante à la fois qu’il ne manquait jamais de provoquer se propagea en elle. Il n’était pas accompagné de Johannês, ce qui était particulièrement notable, puisqu’il lui était presque impossible de croiser son frère sans le Magicien. Même les rares fois où ils s’étaient rencontrés chez leurs parents, ils avaient toujours été entourés de leurs pairs. C’était peut-être même la première fois qu’ils se retrouvaient seuls, cernés par des gens qu’ils ne connaissaient pas ou peu. Elle sourit, parce qu’ils pouvaient être qui ils voulaient, et que l’idée l’amusait. Aucun carcan social ne les enserrait. Réta les connaissait, mais si jamais leurs comportements ou leurs paroles lui semblaient étranges, peu importait qu’elle parlât. Elle était folle. Personne ne la croirait. Ce n’étaient que des hypothèses, parce que Lana n’envisageait pas vraiment de changer son mode de conduite à l’égard d’Adriæn. Seule la pensée que cela pût le déstabiliser l’engageait à le faire. « Je vois que ton acuité visuelle est irréprochable. » répondit-elle, dans un sourire. Cette question ne lui plaisait pas franchement. Elle avait bien constaté que son amie rougissait dès qu’elle croisait le regard de son jumeau, et qu’il ne se privait pas de lui sourire ou d’esquisser quelques gestes attentionnés à son encontre. Elle n’arrivait pas à savoir s’il était sincère ou non. Elle ne le connaissait pas beaucoup, et c’était le problème principal de leur relation. Ils entretenaient une proximité de corps, d’esprits et d’âmes, sans être capables de prévoir précisément les actions de l’autre. Elle ignorait si elle préférait qu’il jouât avec Kiara ou qu’il fût sincère. S’il était sincère, c’était détestable parce qu’elle n’avait pas du tout envie, malgré elle, qu’il y eût une femme plus importante qu’elle à ses yeux. Elle était sa jumelle et ne devait souffrir d’aucune ombre. S’il se moquait de son amie, c’était méprisable et elle le lui ferait payer. Dans tous les cas, elle répugnait à l’idée que celle-ci pût s’éloigner d’elle pour se rapprocher de lui – ou de n’importe qui d’autre. Elle se rassurait en se disant que leur relation était trop solide, cependant, elle ne pouvait ignorer la vague crainte que le rapprochement entre son amie d’enfance et son jumeau suscitait. Elle n’était pas assez stupide pour croire en son hégémonie toute puissante, comme les Gælyan. Il faudrait qu’elle essayât d’obtenir des informations de la part de Kiara, ce qui ne serait pas très difficile. « Elle est à la bibliothèque avec Alban. » Elle ne l’aimait pas beaucoup. C’était un homme et un terrien, en plus d’être quelqu’un que son amie semblait apprécier. Elle laissait faire parce qu’elle n’aurait eu aucun intérêt à vouloir les éloigner l’un de l’autre, mais elle gardait l’œil sur ce déchet ambulant. Face à Adriæn, elle songea soudain qu’elle pourrait lui trouver une utilité. « Tu crois que tu vas t’en sortir, sans elle et Johannês ? Tu l’as enfin abandonné dans une décharge ? » s’enquit-elle, de ce ton charmant dont elle veillait à ne pas se départir. Elle tenait à lui montrer qu’elle avait bien perçu son attirance ou son jeu pour la Jalæhryamoe, et qu’il était grand temps qu’il se débarrassât de son espèce de chien de garde répugnant. Pourtant, penser au Magicien provoqua immédiatement une réaction de la part de son bassin. Elle tourna la tête et focalisa son regard sur le macchabée, avant de relever le menton et de planter ses yeux bleus dans ceux de son frère. C’était comme plonger dans des miroirs. Il n’y avait pas que la forme ou la couleur ; il lui semblait qu’elle voyait au fond de ses prunelles ses propres faiblesses. « Tu devrais essayer de me prouver que tu peux te débrouiller seul. » Elle tendit la main vers lui, pour sceller son défi. « Le premier qui a terminé de s’occuper de son cadavre a gagné. » Dès que la poignée de main fut échangée, la jeune femme retira ses doigts d’entre les siens. La caresse de sa peau marquait encore sa paume. « Peut-être que si tu gagnes, j’envisagerais de passer te voir un peu plus souvent. Peut-être sans Kiara, parce qu’elle a l’air assez occupée, mais bon… » Elle sourit encore, et sur ces paroles, se dirigea vers l’étagère remplie de globes oculaires. Elle avait envie d’apprendre à le connaître vraiment. Elle en avait besoin.
Message IV – 745 mots
Résumé : Lana défie Adriaen et part s'occuper de son cadavre.
Adriæn Kælaria ~ Sirène ~ Niveau I ~ ◈ Parchemins usagés : 432 ◈ YinYanisé(e) le : 20/01/2021
« Alban ? » Adriæn n’était pas certain d’apprécier la nouvelle de l’existence de cet Alban. Il n’aimait pas que ses proies lui échappassent. Kiara devait rester avec Lana, ou la quitter pour lui, pas s’arroger le droit de partir à la conquête d’un homme au prénom aussi ridicule que celui-ci. Un petit sourire germa sur le coin de ses lèvres lorsqu’il pensa qu’il pourrait éventuellement noyer ce fameux Alban. Ou alors, il pourrait se débrouiller pour éveiller l’ire de Læn à son égard, d’une façon ou d’une autre. Il pourrait, variante, placer Sympan et ses expériences sur la route du concerné. Pieris, quant à lui, ne serait a priori pas d’une grande aide mais on ne savait jamais. Pour l’heure, il tentait surtout d’échapper au regard nocturne du Vampire pour continuer ses propres petites affaires sur la personne de son meilleur ami. Il fut d’ailleurs question de lui et l’Ondin laissa, cette fois, son sourire éclater sur ses traits. « C’est amusant parce qu’il m’a parlé de toi il n’y a pas longtemps. Il paraît que tu le regardes d’une façon insistante. » Il mentait mais il avait bien compris qu’il se tramait quelque chose entre les deux. Læn s’énervait souvent mais ses réactions lorsqu’il évoquait la blonde étaient spéciales. Il ne se contentait pas de cracher dessus. Il éprouvait un certain malaise, en provenance de l’entre-jambe. Il le connaissait depuis trop longtemps pour ne pas remarquer cet étrange manège. Et elle ? Est-ce que derrière ses tentatives de le critiquer se cachait autre chose ? Est-ce qu’il l’excitait ? Inutile de préciser que ça ne lui plaisait pas non plus. Læn était à lui. Et elle, sa sœur, aussi.
« Seul ? » demanda-t-il, en promenant son regard des yeux de Lana à sa main. Il serra cette dernière, plus par volonté de répondre à sa provocation que par volonté de la défier. Quoi que… Maintenant que le pacte était scellé, peut-être avait-il envie de la voir perdre contre lui. Les Sirènes étaient des femmes fières de leur sexe. Si elle échouait contre un mâle, elle aurait du mal à s’en remettre. Et il avait envie d’être ce mâle-là. Il ne voulait en laisser aucun autre la mettre à genoux. À ses yeux, la faiblesse de sa jumelle face à un autre emporterait sa propre faiblesse. C’était hors de question, comme il était hors de question qu’elle arrivât à quoi que ce fût avec Læn. Il y avait peu de chances, parce que le Magicien était difficile mais il se méfiait. Par pulsion, il pourrait laisser tomber ses défenses quelques minutes, surtout si on le poussait à bout. Quelque chose lui disait qu’elle était douée, elle, pour pousser les autres à bout. Restait qu’elle aurait honte d’entreprendre quoi que ce fût avec un Bipède. Sa fierté l’arrangeait.
Adriæn se déplaça vers les étagères, lui aussi. Brusquement, il poussa sa sœur contre les planches en bois qui retenaient les yeux multicolores. Plusieurs tombèrent dans un tintement léger. Certains explosèrent mais beaucoup se contentèrent de rebondir et de rouler. Il la fixa et se perdit dans ses iris. C’était étrange. Il se voyait en elle. Il se sentait en elle. Il avait envie de parler d’elle, de parler d’eux et de réduire à néant ce qui les séparait, tant physiquement que psychologiquement. Il resta silencieux un moment avant de reprendre le fil. « Comment ça, Kiara est occupée ? » Cette question n’avait aucune importance. L’amie de sa sœur ne faisait pas le poids face à elle. Pour autant, il n’était pas obligé de le lui faire comprendre. Il voulait observer la moindre de ses réactions. Il passa sa langue sur ses lèvres, comme pour se contraindre à se retirer. « Laisse tomber. Je lui demanderai moi-même. » Il détacha sa main de l’étagère. Dedans, il y avait deux globes. Les siens. Si elle en voulait, elle n’avait qu’à se baisser et aller les chercher par terre. Quelque part, il avait hâte. Une Ondine à genoux était sans aucun doute un spectacle particulièrement réjouissant. Il y avait ce paradoxe chez lui, celui de vouloir agir avec elle, en parfaite synchronisation. Mais avant de pouvoir faire ça, elle devait le considérer comme son égal et, pour ça, il allait devoir la soumettre pour la faire tomber de son piédestal. Il allait la défoncer.
« Bonne chance. » murmura-t-il, pour la compétition, avant de tourner les talons pour aller s’occuper de son cadavre. Il réfléchissait déjà à la prochaine crasse qu’il pourrait lui faire pour l’empêcher de gagner.
Donc, vos personnages arrivent dans une nouvelle pièce. Les corps sont toujours sur des autels mais ils ont changé de texture (on sent que ça fait plusieurs dizaines de jours qu'ils ont reposé). Il y a des cuves de liquide dans un coin de la pièce et ce liquide sent la même chose que les corps (à savoir majoritairement le sel). Les corps sont secs. Je vous fais grâce de l'empaillage/du remplissage des cadavres. On va dire que c'est fait 8D
Trois étapes : - Retirer les yeux pour les remplacer par des billes en verre (elles sont toutes rangés sur des petites étagères) - Vernir le corps - Entourer le corps de bandes de lin enduites de gomme
Tout ceci est expliqué sur les fresques de la pièce =D
GROUPES
Dans la tête de votre personnage va apparaître clairement la certitude qu'il fait partie d'un groupe plus grand et qu'il doit affronter quelqu'un de l'autre équipe dans une course de rapidité pour s'occuper des cadavres ^^
Pour constituer les équipes, j'ai essayé de faire selon les spécialités, pour rendre les deux équipes à peu près égales, bien qu'il y ait des différences notables entre les duos "de tête" (donc normalement, la victoire devrait plutôt être évidente dans ces duos là, à savoir Helsinki & Neah / Adrien & Toki). Juvelian & Réta ont exactement le même nombre de points de spécialité donc ça dépendra du rp et Adriaen & Lana ont peu d'écart donc, là encore, ça dépendra pas mal du rp. Tous les coups sont permis pour gagner, bien évidemment, même si le duel se fait 1 vs 1. DONC (à gauche c'est l'équipe A et à droite l'équipe B) :
Helsinki se bat contre Neah Adrien se bat contre Toki Juvelian se bat contre Réta Lana se bat contre Adriaen
Cela dit, même si les deux groupes de tête ont des écarts de spécialités assez évidents, le rp peut jouer dans la victoire ou la défaite, bien évidemment (de base j'avais fait Neah vs Adrien et Helsinki vs Toki mais je me suis dit que ça vous irait davantage de ne pas jouer contre vous-même xD Si vous préférez, finalement, dîtes-le moi ^^).
Aussi, vos personnages ont la certitude que s'ils gagnent, ils recevront un avantage par rapport à leur rival (et, de même, ils ont la certitude que s'ils perdent, ils auront un inconvénient ^^).
Voilà donc : dès que l'un des rivaux finit son cadavre, il a gagné son duel. À la fin, on comptera quelle équipe a gagné le plus de duels
Gains du tour 29
- 1 point de spécialité
Deadline tour n°29
Le dimanche 8 mai avant que je poste o/ (et il se peut que je poste le lundi si jamais)
Participants PJ
(D'ailleurs, vous pouvez purger vos messages à tout moment, en prenant des gains de quête en format 720 mots ^^ Dîtes le moi juste dans votre prochain message ^^)
- Helsinki : XXVIII - Juvelian : XXVI - Neah : IX - Toki : VI - Lana : IV - Réta : II - Adriaen : II
- Tekoa : XIX - Adam : XXI - Sympan : XII - Astriid : VI - Eméliana : III - Priam et Laëth : III - Latone : XVIII - Erasme : XXV - Dastan : XXIV - Lucius : XIV
Kitoe ~ Démon ~ Niveau II ~ ◈ Parchemins usagés : 1738 ◈ YinYanisé(e) le : 09/11/2016
Jeu 05 Mai 2022, 18:49
Toki
Les Portes III
-Quoi ?
Elle avait dû mal entendre, ou lui mal faire. Il avait dû faire une bêtise, ou bien dire ça juste pour lui mettre la pression. Dans tous les cas, il mentait. Il était impossible qu'il ait fini avant elle, parce qu’elle s'y connaissait mieux que quiconque là-dedans. Ce n'était pas un Vampire de pacotille qui allait lui expliquer son métier. Elle releva un sourcil. Un Vampire ? Puis elle releva la tête et confirma : elle lui trouvait effectivement une tête de Vampire. Pourquoi ? Elle n'en avait pas la moindre idée. Elle avait oublié. Ses mires descendirent sur le corps entretenu par son adversaire.
-QUOI ?!
Il était effectivement terminé. Elle n'arrivait pas à y croire. Toki avait les yeux exorbités par le doux mélange du choc et de la frustration. Ses mains figées soutenaient un bandage au-dessus de son cadavre. Il ne lui en restait plus que quelques-unes à placer et elle aurait fini. Oui, mais elle ne pouvait pas terminer, parce qu'il avait terminé avant elle. C'était incompréhensible.
-Non, tu ne peux pas...
Quittant son poste, elle se campa à la place d'Adrien, non pas sans le bousculer. Elle se pencha pour examiner son travail. Le corps était parfaitement badigeonné et les bandelettes recouvraient chaque centimètre carré de peau. C'était parfait, il n'y avait rien à redire. Comment était-ce possible ? Comment qui que ce soit pouvait être meilleur qu'elle à ce petit jeu ? Avait-il oublié les yeux ? Elle appuya sans gêne dessus, mais sentit aussitôt les deux sphères solides. Il avait bien placé les billes. Elle releva ses yeux suspicieux sur lui.
-T'as triché.
Il y avait forcément un truc. Qu'est-ce qui pouvait bien le rendre meilleur qu'elle, mise à part la triche ? Toki savait au fond d'elle qu'il avait joué honnêtement, mais elle ne pouvait pas admettre qu'elle avait perdu. Ça n'aurait pas dû se passer autrement que par sa victoire, pour la simple et bonne raison qu'elle était une professionnelle. Et lui ? Du peu qu'elle savait sur lui – rien – il était insignifiant.
-T'as triché ! Elle le saisit par le col. Hein ? C'est ça ?
Elle n'était pas tout à fait en colère. Elle était plus triste et vexée. Mais le résultat était à peu près le même quoi qu'il advienne : elle devenait agressive, car c'était le seul moyen qu'elle avait pour défendre son égo surdimensionné.
-T'es qui pour me provoquer comme ça ?
Il ne l'impressionnait pas du tout. C'était une vermine qui se donnait des airs malins mais qui ne cachait pas moins qu'un trou noir dans son crâne. Une pensée lui traversa l'esprit, celle d'aller vérifier cela par elle-même. La Vile se saisit de l'instrument qui leur avait permis d'extraire les yeux et le colla sous l'un des orbites de sa nouvelle victime. C'était la seule arme qu'elle avait sous la main. Malheureusement, aucun couteau ne s'était téléporté avec elle lorsqu'elle était arrivée et elle n'avait rien gardé pour la dissection, dans la pièce précédente. Amer regret. Ça lui aurait été bien utile.
-C'est censé être moi la meilleure ici, compris ?
Elle voulut donner un coup sec pour lui planter l'instrument dans l'œil. Elle allait lui montrer, tiens. Elle allait lui montrer à quel point elle savait faire. Malheureusement, l'insolent était plus fort qu'elle et sut maitriser son geste avant qu'elle n'ait plus le toucher.
-Lâche-moi ! Elle hurlait comme une folle avec une voix stridente. Tout le monde pouvait l'entendre. Je vais te tuer !
Là, elle était en colère. Mais elle avait beau faire, se débattre, il était toujours plus fort. Elle n'arrivait jamais à l'atteindre, ou seulement à l'égratigner. Toki avait entamé une transformation sans s'en rendre compte : ses mains étaient devenues grisâtres, ses ongles des griffes. Elle voulait le lacérer, en particulier son visage qui ne lui revenait pas, au sens propre comme au figuré. Montrant les dents, elle tenta même de mordre.
-Je vais te tuer et je vais te bouffer !
Oui, c'était ça qu'il méritait : de se faire bouffer. Mais elle ne pensait pas à le tuer comme ça, puis à le manger aussi cru, comme sa menace le laissait sous-entendre. Pour le moment, elle voulait juste, l'écorcher, le lacérer sans épargner la moindre de ses cellules. Elle voulait le faire saigner, ouvrir un maximum de plaies. Ensuite, elle trouverait un moyen de l'immobiliser et elle l'enterrerait vivant sous une montagne de sel. Eventuellement, elle lui accorderait un trou au niveau de la bouche pour qu'elle puisse l'entendre hurler. La Démone l'abandonnerait là jusqu'à ce qu'il meure de douleur et de déshydratation, et puis elle le suspendrait au plafond comme la vulgaire carcasse de porc qu'il serait. Ça ferait un bon jambon de pays. Parce que Toki, tout comme Kitoe, était comme ça dans la vie : généreuse avec ses ennemis. Plus elle les détestait, plus leur préparation était longue et douloureuse. C'était ceux-là qu'elle tenait le plus à valoriser.
:![[RP Dirigé] - Les Portes III - Le Tombeau d'Amsès - Page 23 He1i](https://www.zupimages.net/up/20/30/he1i.bmp)
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Encore une fois, cela s'était joué à un cheveu, mais ce n'était pas la conclusion de l'aventure. Neah n'avait clairement pas la meilleure vision, considérant son handicap, mais son unique oeil savait voir les détails. Ces corps ... on aurait dit qu'ils étaient partis depuis des semaines, alors qu'ils venaient seulement de traverser la porte ouverte en fuyant les murs broyeurs. Un frisson lui parcouru l'échine en imaginant que ce soit vrai. Mancinia, les enfants, son travail, tout ce qu'il avait entrepris serait mis en arrêt. L'idée lui déplu grandement, à l'instar des souvenirs de sa compagne qui avait été dans l'immobilisme durant une décennie avec son sommeil dévastateur. Qu'est-ce qu'il se passait, en dehors de ces murs souterrains ? Pouvait-il se téléporter à l'extérieur en emmenant Helsinki avec lui ? Quelque chose lui susurrait de ne surtout pas s'essayer, au risque de finir explosé contre les parois, ce qui ne serait clairement pas la meilleure solution. Sincèrement, ce qu'ils vivaient ici ... On aurait dit un processus dérivé d'une viande dans la saumure. L'idée lui retournait l'estomac, d'autant plus qu'il avait mal à la tête. Juste des palpitations nerveuses dont il ignorait la cause exacte. Quelque chose ici semblait vouloir outrepasser son calme habituel, à moins que ce ne soit les sentiments de Mancinia ? Il arrivait à faire la part des choses, en général et, avec le Lien, depuis aussi longtemps, il ne prêtait plus attention aux sentiments négatifs ou à cette impulsivité caractéristique à l'Humaine. Peut-être que rien ne pouvait le laisser tranquille quand un Démon se trouvait dans les environs. Il posait son regard, noir, sur Kitoe. Tellement mauvaise que, même lorsqu'on lui en donnait l'opportunité, la Démone ne savait corrompre autrui.
Je regardai les corps encore présent, à l'exact identique que la précédente salle, mais dans un état, disons, plus avancé. Je ne pouvais qu'apprécier de savoir que nos gestes avaient ralentis leur putréfaction naturelle les aidant à se préserver. À mon époque, dans mon univers, ces actes réalisés sur la dépouille d'une personne venant de perdre la vie consistent à remplacer son sang par une solution liquide sans que l'éviscération ne soit nécessaire. J'adorai faire ça, ouvrir des corps, ce devait être pour cette raison que je m'étais tourné vers la médecine légale. Toujours dans le respect, bien entendu. Je ne mangeai qu'occasionnellement un petit organe en paiement. Enfin, avant, ce petit plaisir m'était désormais interdit. Qu'est-ce qu'ils étaient parfois vieux jeu !![[RP Dirigé] - Les Portes III - Le Tombeau d'Amsès - Page 23 Chriss10](https://i.servimg.com/u/f83/11/47/94/71/chriss10.jpg)
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![[RP Dirigé] - Les Portes III - Le Tombeau d'Amsès - Page 23 Signat13](https://i.servimg.com/u/f83/11/47/94/71/signat13.jpg)
« Hi hi hi ! » Mon rire se répercuta sur le visage du cadavre. Mes doigts se frayèrent un chemin sur son corps raiche et sec. Ma langue suivit. « Hum… Tellement salé. » commentai-je. Étais-je apeurée ? Non. Oh non. J’étais en pleine crise de folie et, dans la folie, rien ne pouvait atteindre le fou. Quant à savoir comment est-ce que je m’étais retrouvée ici, je n’en avais aucune idée. J’étais à Amestris, en train d’admirer le champ de cadavres, lorsque le phénomène était survenu. L’extase de tous ces corps sans vie ne m’avait pas quitté. Je les avais admirés tomber, percutés par la magie de mon peuple. Les muscles des Bipolaires me rendaient déjà toute chose mais leur trépas avait été d’autant plus jouissif. De temps en temps, je me rappelais ma première jeunesse, lorsque toutes les Sorcières critiquaient ces sauvages. Pourtant, le carcan de la société sorcière nous enfermait dans des rapports glacés avec des hommes qui, bien souvent, ne savaient pas y faire et, surtout, ne voulaient pas y faire. Cette hégémonie masculine s’était renforcée avec le temps et, avec elle, la pauvreté des relations charnelles qui s’apparentaient de plus en plus à des agressions sexuelles déguisées par de grands préceptes d’étiquettes et de nécessité à concevoir de grandes lignées. Le plaisir, finalement, les femmes ne l’éprouvaient que dans la solitude et il n’y avait que celles qui aimaient la violence et fantasmaient sur elle qui connaissaient une relative satisfaction. Néanmoins, les femmes ne s’entraidaient pas pour autant. Nous avions vite fait d’enfoncer n’importe quelle rivale. Je n’avais pas aidé Lagherta lorsque mon fils avait commencé à la frapper. J’avais trouvé ses actes légitimes. Mais je n’étais plus celle que j’avais été jadis, une vieille femme rabougrie, veuve et acariâtre. J’étais jeune, maintenant. Je ricanai, en pensant à cette vieille bique de Mertle. Elle aussi, mériterait amplement de se faire pousser dans les escaliers. Même si mes souvenirs d’avant l’accident étaient relatifs, j’avais envie de lui rendre visite. Peut-être pourrais-je charmer son stupide mari et l’assassiner sous ses yeux ? Ou mettre son chat adoré à cuire dans une marmite avec cette imbécile d’Odette ? Il y avait un milliard de possibilités afin de lui pourrir la vie. Cette femme avait été ma plus grande rivale mais, maintenant que j’avais retrouvé ma jeunesse et ma beauté, toute relative, je pourrais aisément l’aider à consumer ce qu’il lui restait de vie. ![[RP Dirigé] - Les Portes III - Le Tombeau d'Amsès - Page 23 943930617](/users/3014/30/04/80/smiles/943930617.gif)
Son état était second. À dire vrai, rien n'aurait su exactement le décrire et en observant ses mains, quelque peu poisseuses d'un sang coagulé qui avait coulé dessus, Juvelian avait l'impression que ce n'était pas son corps. Elle n'avait même pas le réflexe de s'essuyer sur ses vêtements, pourtant tâché et abîmé de ces différentes péripéties au fil des salles. C'était une sorte de mise à l'épreuve, ce n'était pas possible autrement. Quand la Démone la réprimanda en lui disant que ça n'avait pas été bien réalisé, elle ne réagit pas vraiment, mais le compliment lui arracha un sourie fatigué. Mieux valait ne pas l'ignorer car, même si le Capitaine intervenait en sa faveur, elle ne voulait pas prendre le risque de vexer la Démone et de se retrouver à l'article de la mort, comme lorsque la lame avait touché sa gorge. Par réflexe, elle remit une main dessus, le sang ne coulait plus depuis longtemps, mais son esprit espérait ne pas avoir d'infection ou de conserver une cicatrice. Ce ne serait pas très glorieux. Les interrogations de son interlocutrice ne cessaient de la prendre par surprise, contrairement à Helsinki qui était très discrète et parlait très peu, son ... contraire était vraiment contraire, oui.
![[RP Dirigé] - Les Portes III - Le Tombeau d'Amsès - Page 23 014](/users/3014/30/04/80/smiles/014.gif)
![[RP Dirigé] - Les Portes III - Le Tombeau d'Amsès - Page 23 4p2e](https://zupimages.net/up/21/03/4p2e.bmp)
![[RP Dirigé] - Les Portes III - Le Tombeau d'Amsès - Page 23 3298876942](/users/3014/30/04/80/smiles/3298876942.gif)