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 [RP Dirigé] - Les Portes III - Le Tombeau d'Amsès

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Jun Taiji
~ Orine ~ Niveau I ~

~ Orine ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 5459
◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2012
Jun Taiji
Ven 26 Nov 2021, 22:02


Image par Eva Sophie

Les Portes III - Pièce dix-huit



Les yeux d’Ezechyel rejoignirent ceux de Léto. Il la détailla et hocha la tête. Elle était toujours aussi musclée. Lui, tentait désespérément de le devenir. Il le deviendrait, d’une façon ou d’une autre. Le plus dur demeurait le chemin. La souffrance était réelle. « Je crois qu’il nous faut continuer… » Peut-être commençait-il à ressentir les débuts d’une dépression qui ne le quitterait jamais réellement. Quoi qu’il fît dans son existence, il ne serait que rarement heureux. Une vie de devoir n’était pas la vie qu’il aurait aimée. Cependant, en tant que Rehla, il ne pouvait choisir. Il n’était pas libre.

Un petit sourire mélancolique apparut sur son visage et il s’avança vers un macchabé qu’il commença à déshabiller. Pourtant, il sentit de nouveau ce sentiment que lui avait provoqué Aimé la dernière fois qu’il l’avait vu. Aimé et Kaahl. Kaahl est Aimé. Il déglutit. Il n’avait peut-être pas envie de le voir, ni lui ni… elle et… Il baissa les yeux vers son ouvrage, faisant fi des cris de protestation. Il ne désirait pas faire partie de cet engrenage. Mais, ce qu’il souhaitait, le Destin s’en fichait. Il commençait à le haïr. Aussi, il resta aveugle aux différentes configurations et au désir qui pulsa dans ses veines. Ce n’était pas son désir. C’était le désir d’un autre. Il devait se concentrer. Il attrapa une petite bassine et un linge. Il le trempa dans celle-ci, laissant la passion de son autre passer à travers lui, et l’appliqua sur la peau nue du mort. Avec un peu de chance, tout cesserait. « Pourquoi est-ce que vous vous intéressez à moi ? » demanda-t-il, à la Titanide. « À chaque fois, j’ai l’impression qu’on vous envoie pour me sauver. » Il ignorait s’il en ressentait de la frustration. C’était peut-être son état qui n’aidait pas. Il n’était qu’au début de sa longue existence.

Cette fois, Ezechyel leva les yeux. C’était une impression étrange que celle d’être devant soi-même. Il en était sûr. La certitude le tenait, alors même que cet homme ne lui ressemblait en rien. Il était sombre.

Jun Taiji inspira. La Couronne Noir était vissée sur le sommet de son crâne. Dans la poche de sa veste, il y avait deux anneaux. Il s’agissait de cadeaux empoisonnés qu’il distribuerait plus tard aux concernés. Il s’en faisait une joie ; surtout à cause de Lux in Tenebris. Sa magie obscurcissait son jugement et il devenait de plus en plus dur pour lui de ne pas prendre goût à la destruction que le Destin lui avait ordonné de façonner. Pourtant, ce dernier était traitre. Sa mission se retournerait contre lui. Il était le méchant de l’Histoire et, pendant qu’il se mettait doucement en scène, Roi de destruction, les Rehlas s’occupaient à tisser les bases d’un futur qui serait peut-être pire. Il haïssait son peuple. Il haïssait les Dieux. Brûle-les. Arrache-leur les tripes. Cloue-les sur la croix de leur médiocrité. Sa Magie rongeait sa chair. Il avait dû apprendre à l’utiliser, pour tromper le Monde, comme Oni trompait Ethelba. Il était un Élu illégitime. Un Empereur Noir falsifié. Chaque jour, il ordonnait à la mort de se plier à ses caprices. Les corps tombaient sous ses commandements. Il manipulait les esprits, en gardant les Sorciers hors de tous soupçons. Petit à petit, les peuples se déclaraient la guerre les uns aux autres et, lui, réunissait tranquillement les fragments du Cristal Maître. Plus il en avait, plus il voyait. Les Dieux n’étaient pas mieux que les Mortels. Brûle le Monde. Peut-être. Peut-être était-ce qu’il devrait faire ? Devenir le Sympan et mettre un terme à cette mascarade. Son regard croisa le sien propre, le sien plusieurs millénaires en arrière. Regarde ce que tu es devenu, Ezechyel. Il ne s’attarda pas et fixa Laëth, d’un air mauvais. Il devait repousser le mal pour rester stable. Au fond, il souffrait. Sa tristesse était incommensurable.

Il leva les yeux au ciel lorsqu’il le sentit arriver. « Parfait. » souffla-t-il, entre ses dents. Il n’était pas un Dieu mais le Cristal Maître lui conférait une vision unique du Divin. Alors, forcément, lorsque sa forme la plus aboutie s’imposa, il la sentit.

L’Æther fronça les sourcils. Cette pièce était un beau chaos. Il portait un kimono et ses cheveux ondulaient de part et d’autre de son visage. Rien ne le distinguait d’un homme normal, bien que le bas de ses vêtements touchât le sol d’une manière particulière, comme une brume tournoyant doucement sous l’effet d’un vent inexistant. Ça l’amusait, de s’être convoqué deux fois au même endroit. Deux versions de lui, enfermés dans une pièce. Trois, maintenant. Là où le Roi des Sorciers comprenait, Ezechyel demeurait ignorant. Avec le recul, il se trouvait presque candide. Le Destin lui avait volé sa vie et il la récupérerait. Un jour, dans le futur, il le défierait pour avaler sa Divinité. Ce jour-là, peut-être que tout ce qui se déroulait aujourd’hui s’effacerait à jamais. Le Temps était si insignifiant pour lui. Ces vies lui étaient chères mais il n’avait que trop conscience de leur aspect ridicule. Ça ne l’empêchait pas d’aimer les Mortels, de les aimer à en crever. Il sourit et se dirigea vers un corps sans vie afin de le laver. Le blond était ici pour apprendre. Le Roi avait une mission. Lui, désirait simplement se mêler aux activités qu’il avait créées pour ceux qui l’entouraient. Il se racla simplement la gorge, un bruit qui sembla presque inaudible pour la plupart mais qui résonna aux oreilles du couple avec force.

914 mots

Hé hé hé 8D Donc, on a :
- Ezechyel, une version très ancienne de Jun. Globalement, il doit avoir des stats à 15-20 environ, avec une magie un peu plus importante.
- Jun Taiji, sa version quand il est Roi des Sorciers lors de l'Ère du Chaos du Cristal. Il est plus vers 40, avec une magie et un charisme plus importants.
- Jun en Dieu incognito. Il n'a pas de stats à proprement parler mais il ne se fait pas spécialement remarquer pour le moment. Il est juste là.


Explications


TOUR VINGT-ET-UN !  portes - [RP Dirigé] - Les Portes III - Le Tombeau d'Amsès - Page 19 002

Pour rappel :
On va commencer à attaquer le vif du sujet, à savoir : la pratique de la thanatopraxie. Les cadavres sont apparus dans la pièce 18. Ils sont installés sur des tables qui ressemblent à des autels. À côté de chaque autel, il y a une bassine et de quoi laver les corps. Les corps sont habillés. Vos personnages doivent :
- Déshabiller leur cobaye (normalement y en a un par personne mais vos personnages ne sont pas au courant et, de toute façon, la porte ne s'ouvrira pas tant que tous les corps n'auront pas été préparés donc ils peuvent s'entraider, se mettre à deux sur un cadavre etc).
- Laver le corps
- Masser et fléchir les membres pour les conserver au mieux.

Des fresques illustrent tout ça o/

Une fois que ce sera fait, la pièce 19 sera accessible ^^

Gains du tour 21


- Les vagabonds : Avec [Nom du personnage choisi]. Il permet d'accéder, avec son binôme, aux sous-mondes des Terres de Sympan, soit en tuant quelqu'un, soit en aidant à donner/créer la vie. C'est le possesseur du pouvoir qui tue ou aide. Le binôme subit le vagabondage.

En sous-mondes on a, par exemple : le Monde des Contes, Asgösth, l'Au-Delà, Boraür, le Monde Invisible etc. et vous pouvez en inventer d'autres puisqu'il y a autant de sous-mondes qu'il y a de Dieux qui se sont amusés à en faire. Chaque sous-monde fonctionne de façon différente. Il peut y avoir des Dieux à l'intérieur de ces sous-mondes et d'autres créatures. Généralement, ce qui a été créé dans un Monde ne sort pas sur les Terres de Sympan, à part quand c'est dit explicitement.

Pour aider à donner/créer la vie, il s'agit soit de sexe, soit d'accouchement (pour les femmes), soit d'aider à l'accouchement de quelqu'un d'autre. Ca peut aussi concerner les animaux et les plantes donc réfléchissez-y à deux fois avant de tuer votre cactus ! 8D

Au début, le pouvoir ne sera pas automatique et plutôt imposé au personnage, le temps qu'il comprenne un peu le bordel (mais il peut aussi très bien ne jamais rien capter et subir toute sa vie ; surtout que certains Mondes sont plus chiants que d'autres à quitter 8D)

Deadline tour n°21


Le dimanche 05 décembre o/

Participants PJ


- Erasme : XX
- Tekoa : XIX
- Dastan : XVIII
- Helsinki : XX
- Adam : XIX
- Juvelian : XVIII
- Léto : XV
- Sympan : X
- Aimé/Lucis : VIII
- Astriid : IV
- Neah : I
- Eméliana : I
- Lana : I

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Mancinia Leenhardt
~ Humain ~ Niveau IV ~

~ Humain ~ Niveau IV ~
◈ Parchemins usagés : 11440
◈ YinYanisé(e) le : 01/05/2015
◈ Âme(s) Soeur(s) : Neah Katzuta | Ange | Compagnon
◈ Activité : Joaillière [Rang IV] - Médecin [Rang III] - Éleveuse de Vaches [Rang I] - Investisseur [Rang II] - Prêtresse d'Amsès [Rang I]
Mancinia Leenhardt
Sam 27 Nov 2021, 02:30


Illustration - Krzysztof Rakowski

Le Tombeau d'Amsès


Neah était assez circonspect de sa réaction, sachant comment les choses pouvaient se dérouler dans ce qu'ils apparentaient à des Jeux décidés par quelque chose d'au-dessus d'eux, comme Isemli devait s'en amuser avec ses Archontes. Helsinki lui donnait l'impression d'être embarrassée de le voir, en même temps, elle semblait tourner en rond dans cet endroit depuis un moment, comparativement à lui, considérant son état. Comme ailleurs, encore en plein choc. Cette situation devait autant promettre que les ravages de la Guerre d'Omi'Ake, tandis qu'à l'inverse des Trois Royaumes, on ne l'avait pas dépossédé de sa mémoire pour en faire un pantin ridicule. Il inspirait légèrement, ne comprenant pas grand-chose en dehors qu'ils étaient dans une salle close, avec une température élevée, sans égaler ce qu'il pouvait subir dans le Désert. Comme enseveli vivants, avec des issues closes. La Canine Blanche n'aurait sans doute aucun mal à la passer avec quelques coups, mais ... il y avait ce quelque chose dans l'air qui lui conseillait de ne pas essayer. Autour d'eux, des corps allongés avec le nécessaire à leur toilette mortuaire. Soit. Selon l'Ange, qui tremblait sans en avoir conscience, ils devaient réaliser ce qu'il y avait sur les fresques. Ce n'était pas quelque chose de réellement complexe, de ce qu'il traduisait. Puis, son regard se posait sur celle qui déboutonnait maladroitement une chemise. Il la voyait faire, mais l'interrompit en posant sa main sur la sienne, délicatement.

Helsinki. Calmez-vous.

Il n'avait aucune honte d'user de Magie à son encontre, ainsi que sur un petit périmètre autour d'eux.

Vous ne devez pas avoir l'habitude de le faire, moi si.

Après la Chute de la Terre Blanche, ou pendant les deux années suivantes, il s'était chargé de nombreux corps. Ça avait été une charge supplémentaire, mais les Anges manquaient de bras. Ils avaient dû diversifier leurs activités et il n'avait pas été question pour lui de laisser autre chose que des Ailes Blanches se charger des Tombés. Ainsi, Neah était conscient que l'on devait avoir une bonne condition physique et mentale pour se permettre une telle tâche.

Je vais m'en occuper le temps que vous vous calmiez, dit-il en rehaussant ses manches. Et que vous me racontiez tout ce qu'il se passe ici.

Sa remarque s'adressait autant à l'Ange qu'à l'Alfar. Une Aile Blanche et une Elfe Noire. Aucune chance qu'il accorde sa confiance à la seconde, mais les épreuves semblaient avoir rapproché les deux demoiselles et cela lui semblait malavisé de les séparer. Il écoutait le récit qu'on lui dépeignit, tout en réalisant silencieusement ce nettoyage solennel. Enlevant avant tout les vêtements, déposant un bout de tissu spécialement adapté sur les parties intimes de l'homme. Il avait l'habitude et, en même temps, cette pratique de conservation était très peu pratiquée, voire interdite selon les races. Pourtant, il savait. Pourquoi ? C'est comme si les souvenirs de Mancinia empiétaient sur les siens. Son besoin de savoir de quoi ils étaient morts, tout autant. Ah ... il détestait sa nature curieuse en terme de médecine, qui devait rester le domaine des Dieux et, pourtant, l'Ange massait les membres pour en diminuer la rigidité. Son regard se posait sur quelques personnes, dont il reconnaissait les visages, avant de voir Astriid venir vers eux. Il s'interrompit.

Astriid, tu es aussi ici ...

Son regard se relevait vers l'Alfar, qui semblait secouée. Certainement plus de la présence de l'Ygdraë, qui semblait la mettre de mauvaise humeur, mais n'émettant aucun avis contraire, il estimait que Juvelian n'avait pas eu la langue dans sa poche et en avait payé le prix ... Tant mieux. D'autres questions l'intriguaient, pourquoi tant d'individus hétéroclites ? Et, maintenant qu'il la voyait ainsi penchée sur son aîné, pourquoi les Belegad semblaient blessés de la sorte ? Il allait aller la voir, mais l'Aile d'Acier semblait avoir d'autres préoccupations. Son air était blasé en voyant la manière dont le Baron la traitait, lui rappelait que certains individus n'avaient aucune pudeur, ni aucune éducation. Sans doute que Mancinia n'avait pas eu tort. ​Le Capitaine soupirait, reprenant sa besogne, si cela l'ennuyait, elle se défendrait.

Faites comme s'ils n'étaient pas là. Ce que ces voyages impromptus m'ont appris, c'est que vous ne pouvez compter que sur ceux qui ont envie de réussir, les autres ne sont que des poids.

L'Écuyer de l'Aurore tiquait. Pourquoi diable ressentait-il son Lien avec Mancinia comme si elle était à côté ? ... Ça le gênait et ne lui disait rien qui vaille.



J'haussais les sourcils. Qu'est-ce qu'il me racontait celui-là ? Il allait manger ma carotte, de comment, de quoi ? Était-ce une sorte de Monstre ayant besoin d'assouvir sa faim ? Comment on disait ici, un Bélua ? Non, ça avait changé. Ah, merde, il ne se souvenait plus du nom actuel. Bon, ce n'était pas grave. À moins que ce ne soit un Déchu et que sa proposition ne soit sexuelle ? Drôle de bestiaux sur les Terres de Sympan. Ah, non, ça va ! Il avait simplement besoin de reprendre ses esprits !

... Non. Je suis un ... Un ... Ah, bordel !

J'oubliai que si une race n'existait pas dans l'un ou l'autre des territoires, nous étions contraint au Silence. Elle avait dit que nous ressemblions à quoi, Reine, déjà ?

Un Orisha, oui.

Elle avait dit que nous partagions nos Yeux de Vérité, mais c'était tout. Seul un Orisha pouvait savoir que mes mots étaient mensonges, d'une certaine manière. Je présume que ce n'était peut-être pas judicieux, au final ? Bah, il y avait peu de chance que je tombe dessus. Je devais être dans la masse, même en l'absence de Magie, extrêmement dominante sur ces terres.

Rien ne vaut une viande bien saignante, tu ne crois pas ? ... Un giga steak avec des frites, je vais me manger ça en rentrant, ouais.

J'en salivais d'avance, même si j'ignorai combien de temps j'allais rester là. Peu importait, ce serait une belle expérience.

Nan, j'viens débarquer, admis-je.

Je voulu lui demander plus d'infos, mais je clignais plusieurs fois des yeux en écoutant son nom.

Sympan ? Genre, sérieux, comme l'Aether ? ... Enfin, le Dieu-Créateur ?

Évidemment, ce n'était pas lui. Quoique ... Non. Il n'avait pas cet aspect caractéristique de dissimulation, qui n'en était pas une. J'arrivai à distinguer ces petits malins, s'ils étaient devant moi. Je détournais la tête vers le concerné lorsqu'il me demandait de taper un roux de la part d'un Tekoa, observant le grand rouquin à l'air mauvais sur son visage. Il tirait la même gueule que nos Recrues mécontentes.

Ne jamais s'approcher des roux. C'est un précepte de vie chez moi.

J'étais sérieux.

Ils sont super dangereux.

En vérité, je connaissais plein de roux sympathiques, mais il y avait deux personnes qui me faisaient giga peur et elles étaient rousses. Donc, non.

Tu connais des gens ici ?

Je ne reconnaissais personne, la découverte de ces terres étaient récentes pour des individus comme moi et je n'en connaissais pas grand-chose. Il y avait la liste des Aetheri alliés et rivaux des miens, de ceux qui avaient mis à mal Psyché au point de l'arracher à notre Espace. Je les détestais, ceux-là. Puis, il y avait des lieux, des domaines, des races et quelques aspects qui revenaient sur le tapis, comme quelques noms, du genre de Neah Katzuta. Mancinia Leenhardt, Isley et Isiode Yüerell, Miles Koërta et Léto Sùlfr. C'est tout. Et je savais même pas quoi ils ressemblaient. Sauf la Leenhardt, là. Et à mon avis, le Katzuta était pas loin, mais rien de certain. En plus, j'arrivai à voir que ... Hum. Était-ce comme Princesse, Prêtresse et Reine ? ... Un instant. Prin ... ? Prêt ... ? Ah ouais ! Quand elle disait avoir Banni leurs Noms en ces lieux, ce n'était vraiment pas une blague. J'arrivais même plus à les dire, ou à les penser. C'était déconner un peu. Je soupirais bruyamment.

Okay. Je crois que nous devrions nous mettre au boulot, si on ne veut pas trop traîner ici. À défaut de se battre tout de suite, gardons nos forces pour plus tard, on sait jamais, on devra peut-être se battre à mort au bout de ce chemin ...

Une perspective joyeuse, dis donc.

Post II - 1375 mots

Résumé:


portes - [RP Dirigé] - Les Portes III - Le Tombeau d'Amsès - Page 19 Chriss10
Art by Chrissabug

portes - [RP Dirigé] - Les Portes III - Le Tombeau d'Amsès - Page 19 Licorn10

Meuh:
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Élise Iranor
~ Orisha ~ Niveau I ~

~ Orisha ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 94
◈ YinYanisé(e) le : 05/06/2021
◈ Âme(s) Soeur(s) : Sur un chemin confus et illusoire
◈ Activité : Étudiante en Médecine
Élise Iranor
Sam 27 Nov 2021, 16:13


Illustration - Brandon Hix
Les Portes
Troisième Partie

Se redressant, les membres encore chancelants, Juvelian essayait de reprendre le dessus sur son corps. Une chose était certaine, sa condition physique était pitoyable. Ce n'était pas normal pour une Alfar d'avoir une quelconque faiblesse, ce serait quelque chose dont elle assurerait l'amélioration lors de son retour à Drosera. Sa jeunesse ne pouvait pas excusé ses manquements, même si son esprit travaillait d'arrache-pied. Prenant conscience de son état, elle essayait de reprendre le dessus sur sa respiration chaotique, avec plus ou moins de succès, ne prenant pas conscience de sa pâleur et des frissons glacés dans son dos, alors que la température ambiante était humide. De quoi bien tomber malade. Alors ... Qui avait survécu, qui avait disparu et qui avait soudainement débarqué ? Elle constatait bien rapidement la présence de la rouquine, revenue parmi eux après avoir atteint de nouveau leur salle. Ah, mais alors ce serait le cas de l'autre aussi ! Oh, non, vraiment ? On ne pouvait pas tout avoir. Dans ce malheur, elle constatait l'absence de l'autre arrogante. Elle n'avait même pas passé une seule des pièces ! Ce constat lui faisait plaisir. L'Alfar prit une grande bouffée d'oxygène et avançait en direction du premier corps, péniblement.

Helsinki, tu es trop nerveuse.

Disait-elle, alors que ses propres mains tremblaient. L'intervention de l'Ange eu néanmoins plus d'impact à son encontre que sa propre intervention, mais cela ne la dérangeait pas outre mesure. Il y avait un écart entre eux, de tout, mais contrairement à l'autre homme qui avait manqué de lui causer une inondation par le bas, celui-ci respirait le calme. Pas la bienveillance, non, car il dégageait un petit quelque chose de funeste qui lui plaisait, curieusement.

Excusez-moi, compléta-t-elle à son encontre. Je ne sais absolument pas comment réaliser ce genre de choses. Enfin, oui, il y a les indications, mais ...

Sa magie marchait bizarrement, écrasant la sienne au point de déclencher une grimace nerveuse. Elle se sentait idiote et c'était sans doute ce qu'elle détestait le plus en ce monde ; ne pas savoir. Pourtant, le mieux était de suivre la situation comme un cours à reproduire ensuite. C'était sans doute la meilleure chose à faire, surtout que, à plusieurs, cela irait rapidement. Juvelian observait cet homme déboutonner le pantalon en détournant les yeux, gênée, tout en se concentrant sur ses explications.

On a commencé dans une salle, qui menaient à tout un tas d'autres pièces via des portes closes, comme ici. On doit résoudre des énigmes pour passer à la suivante. Quand je suis arrivée, on s'est rendu dans une bibliothèque, qui a été détruite par un incendie ... On s'est échappé de justesse.

Elle se souvenait du meurtre brutal de cette inconnue, dont la pâleur macabre contrastait avec le carmin répandu au sol. Elle allait vomir.

On est revenus dans la salle d'origine et on a emprunté un couloir menant à une autre pièce, on a du réaliser un rituel pour atterrir dans la pièce où nous étions avant et ... Ensuite, je ...

Son cerveau avait choisi d'occulter ce qu'il s'y était produit au risque de déclencher une véritable crise de panique. Ce n'était pas tant les corps suspendus, gémissants et appelant à l'aide, mais la brutalité avec laquelle on mettait un terme à une vie sous couvert de la puissance des Dieux. Juvelian essayait de sourire, mais la commissure de ses lèvres ne suivait pas. Elle avait contournée la table pour tenir le bras de l'homme tandis que En Lyn Irrinol lui nettoyait le dos. Jusqu'à ce qu'une autre voyageuse ne se joigne à eux. Une autre Ygdraë, plus précisément. Dothasi Toute Puissante, non. En plus, celle-ci connaissait l'Ange au point que ce dernier la tutoie, c'était d'une insolence ! Pourtant, contrairement à l'autre aux cheveux clairs, qui la débectait assurément pour le restant de son existence, Astriid, comme elle se présentât, dégageait une aura moins sounoise. Était-ce la magie de l'Ange qui en était responsable ?

... Juvelian.

L'Alfar s'en voulait d'avoir un coeur et un corps en guimauve depuis leur entrée dans cette satanée salle. Tout ce qu'elle pensait avoir construit s'était pulvérisé comme un rocher heurtant le contrebas de la montagne. En entendant les paroles du Capitaine, son regard semblait surprit, avant de chercher d'où venait le problème. Entre les adolescents perdus qui passaient leur colère en hurlant inutilement, ceux qui se pliaient à l'exercice entre le respect et le dégoût, pour conclure par ce couple qui attirait tous les regards avec leur embrassade, le contraste était saisissant.

C'est ainsi depuis le début. Je crois qu'on s'y fait.

Elle était heureuse que quelqu'un partage son avis sur la question, même sans le dire ouvertement.

Post XIX - 785 mots
Joker - 02 | 10

Résumé:


◊ DC de Mancinia Leenhardt ◊
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Priam & Freyja
~ Ange ~ Niveau III ~

~ Ange ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 4173
◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2018
◈ Âme(s) Soeur(s) : La bière et le saucisson | L'adrénaline et les problèmes
◈ Activité : Berger [III], traducteur [II], diplomate [I] | Soldat [III], violoncelliste [I]
Priam & Freyja
Mar 30 Nov 2021, 13:06



Unknown

Les Portes ; Pièce dix-huit

En groupe | Dastan



« Gnagnagna j’aurais préféré que tu crèves. » singea Dastan en grimaçant, avant de tirer la langue au Prince Noir. Il ne lui avait fallu que quelques secondes pour retrouver ses esprits et son goût légendaire pour les enfantillages. « Pas de bol, je suis l’Intouchable, connard. » Un grand sourire se peignit sur ses lèvres. On aurait pu croire qu’il ne venait pas de combattre sur un champ de bataille. Il avait presque l’air de quelqu’un qui revenait de cueillir des pâquerettes – et qui aurait malencontreusement croisé deux ou trois brigands qu’il aurait éliminé à coup de tours de passe-passe sanglants. C’était dans sa nature. La mort, le sang, les cris ; ils avaient tous forgé les âmes de ses ancêtres, coulées dans le bronze le plus solide. « Sois déjà heureux de pas être mort, toi non plus… T’es pas un guerrier, alors ça risque d’arriver, une prochaine fois. » Avec désinvolture, il s’approcha, faussement menaçant, puis haussa les épaules, un sourire ravi plaqué sur le visage. Pourtant, en lui, quelque chose de détestable refusait l’idée qu’il pût mourir. Non. Ce n’était pas détestable. C’était simplement sa volonté de le tuer lui-même. Il aurait pu essayer, entre tous ces corps qui tombaient dans la douleur et la mort. Pourquoi n’avait-il pas essayé ? Il fronça le nez, saisi par cette odeur – elle, bien détestable – qui le mettait dans tous ses états.

Désireux de se défaire de cette emprise atroce, il pivota, juste à temps pour voir une rouquine se diriger vers eux. Sa maigreur effroyable frappa le Bipolaire, qui écarquilla les yeux de surprise. Il eut l’intime conviction qu’il pourrait la briser d’un simple effleurement. Qu’est-ce que c’était que ce cadavre ambulant ? Dès qu’elle ouvrit la bouche, il comprit qu’elle était aussi pourrie à l’intérieur qu’à l’extérieur. Encore une putain de Sorcière. La colère se jeta sur son cœur et le désir brutal de la faire souffrir le saisit. Il eut envie de l’écraser contre un mur et de lui arracher ses bras faméliques, puis chacune des côtes qui devaient menacer de percer sa peau, avant de les enfoncer dans son ventre creux. « Accessoire ? C’est toi qui dis ça ? T’es tellement maigre que tu pourrais me servir de cure-dents, pétasse. » Et puis c’était qui, cette bouffonne ? D’où est-ce qu’elle connaissait Érasme ? La façon dont elle venait de lui parler évoquait une relation d’égale à égal, ou de légère supériorité émanant d’elle.

Intrigué par les mêmes cris que la rousse, il leva les yeux vers la Bleue qui hurlait. Ce fut à ce moment qu’il constata la présence de son frère, Priam, assis au pied d’un mur et couvert de sang. Ses prunelles brillaient : il était vivant. Le soulagement serra son cœur. Aussitôt, il chercha sa sœur : il la repéra et ses yeux s’arrondirent à nouveau. « Non mais ! » Elle faisait quoi, l’Ange exemplaire, à rouler de gros patins au premier venu ? « C’est l’hospice qui se fout de la charité, ça ! » s’exclama-t-il tout haut. Il envisageait de se moquer un peu plus allègrement de Freyja lorsqu’une soudaine apparition, tout près de lui, attira son attention. Il était le genre de personnage que l’on ne pouvait pas ignorer : sa prestance n’avait d’égale que la noirceur de son aura. Son allure, son visage, ses expressions, tout avait été figé dans les récits des heures les plus sombres du peuple manichéen. Une brève hésitation, le temps d’une respiration, puis Dastan fut à peu près certain de ce qu’il avait sous les yeux. On racontait que ce salopard était devenu un Magicien, mais de toute évidence, c’était faux. Il suintait de lui la même pénombre que celle qui émanait d’Érasme, en plus intense et en plus puissante. Entêtante. Impossible de l’ignorer. Impossible de passer outre. « Par la barbe de Boholt’Kein… » Cloué sur place, le jeune Belegad fixait, effaré, l’Empereur Noir qui avait brûlé son village. Il se souvint des histoires. De l’amour entre Zel’Eph et Paaz Kiin’Din. De sa jalousie maladive. Du tribut qu’il avait fait payer aux siens parce qu’il ne savait pas endurer une peine de cœur et accepter sa défaite, parce qu’il les haïssait et que la haine pure est ce qu’il existe de plus destructeur au monde, parce qu’elle ne connaît ni limite ni raison. Cette même haine s’insinua dans le palpitant de l’adolescent. Entre ses mains, son marteau se matérialisa. Dans un cri de guerre tonitruant, il se jeta sur l’Empereur Noir. Ni limite ni raison.



Message XX – 756 mots

Résumé : Un Réprouvé, trois Sorciers. Ca ne pouvait pas bien se finir. Dastan répond à Erasme, puis à Eméliana, puis il voit Jun, fait apparaître son marteau, et se jette dessus pour le tuer. Je vous annonce donc que nous (Dastan, Erasme, Lucius) allons probablement pouvoir retourner à la pièce n°1, hihihi <3 (ou peut-être que Priam interviendra à temps, who knows /sbaf)




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Kaahl Paiberym
~ Sorcier ~ Niveau VI ~

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Kaahl Paiberym
Mar 30 Nov 2021, 21:33



Pièce dix-huit


Contre l’un des murs de la pièce, j’observais les différents protagonistes. Je n’étais pas connu pour être très réfléchi. Je ne l’étais pas. Je cherchais surtout le bien-être de tous, la meilleure solution pour que chacun y trouvât son compte. J’étais gentil. Pourtant, lorsqu’Érasme était présent, un voile se posait sur mon visage, un voile de sérieux. Dans ma poitrine, une flamme s’allumait, celle qui me chuchotait de l’anéantir. Alors je regardais la scène, discrètement, en essayant de ne pas me laisser prendre au jeu de mes émotions, qu'elles concernassent les morts ou les autres personnes présentes. Pourtant, constater la présence de Laëth éveilla sensiblement la part enfantine en moi. J’aimais trop l’Ange pour être capable de m’en détacher. Elle représentait la douceur et l’espièglerie à la fois. Nous avions partagé notre tristesse à plusieurs reprises. L’épicentre de nos chagrins semblait être toujours la même personne, une personne qui me sortit totalement de ma contemplation de la pièce. Le ciel aurait pu s’effondrer que je n’aurais pas détourné les yeux de mon père. Cela faisait des semaines qu’il était absent. Je sentis mon cœur se gonfler, sans que je ne susse s’il s’agissait de joie ou de ressentiment. Les idées se bousculaient dans ma tête, au même rythme que les questions que je désirais lui poser. Pourquoi n’était-il pas revenu ? Où m’avait-il adopté ? M’avait-il seulement adopté ? Lorsque je le regardais, je voyais Érasme. Et je me voyais moi. Alors, quoi ? Étions-nous ses enfants ? Étions-nous frères, comme dans les rêves qui ne me quittaient plus depuis des jours ? Et, dans ce cas-là, pourquoi avoir abandonné mon autre ? La ressemblance existait mais elle n’aurait pas suffi à l’accuser d’être un parent négligeant, ni même un parent. Nous appartenions tous les trois à des peuples similaires. Nous avions le même type de silhouette et des cheveux bruns. J’aurais pu être le fils de n’importe qui. Seulement, je le sentais, en moi, de plus en plus précisément. Le lien que me clouait à Érasme était réel.

Mon visage changea de couleur lorsque Laëth remarqua la présence de mon père. La suite me troubla. J’aurais dû être heureux pour eux mais il y avait quelque chose d’étrange chez Kaahl. Je ne l’avais jamais vu si démonstratif et c’était… dégoûtant. L’envie de m’interposer me prit, sans que je ne devinasse pourquoi. C’était comme une colère, de plus en plus sourde. J’avais envie de les séparer. Ils n’avaient pas le droit. Pas ici. Pas maintenant. Je voulais savoir, savoir tout ce que l’on me cachait. Dans mes songes, Érasme et moi ne cessions de nous battre. Lorsque nos lames s’entrechoquaient, les valeurs que nous défendions étaient bien plus grandes que nous. Entre nos deux têtes couronnées, il y avait toujours le même homme : Dastan. Plus les secondes passaient, ici, à l’intérieur de cet endroit, et plus tout devenait clair dans mon esprit. Le flou disparaissait, pour laisser place à la vérité crue de mes songes. Plus je regardais le Réprouvé, plus j’avais envie de me rapprocher de lui. Plus je regardais Érasme, plus je sentais une haine viscérale me tordre les boyaux. Il m’attirait, pourtant. Je ne comprenais juste pas ce que les autres protagonistes venaient faire ici. Eméliana, Astriid, même Sympan. Je les avais déjà perçus en rêve. Pourquoi ? Je fermai les yeux, pour essayer de me calmer. Je ne pouvais pas me planter devant mon père et exiger des explications. J’étais certain que ma voix s’éteindrait d’elle-même. Ça faisait trop longtemps que nous ne nous étions pas vus. J’avais grandi. Je n’étais plus un enfant. Il ne m’avait sans doute même pas reconnu.

Un événement attira mon attention. Du tréfond des ténèbres, un homme apparut. Mon regard fila. Je vis Dastan réagir. Je sentis une sensation de peur englober mon cœur, une sensation qui se renforça lorsque je remarquai l’expression d’Érasme. Il aurait pu rester là, les bras croisés, à regarder le roux se faire tuer, un sourire narquois sur le visage. Pourtant, un rictus déforma ses traits. Je l’entendis jurer et se lancer sur les talons du roux. J’hésitai, une demi-seconde, avant de me mettre moi-aussi en mouvement. Je courus, sans savoir vers quoi exactement. Vers le Réprouvé ou vers le Sorcier ? Qui avais-je l’intention d’arrêter ? Les deux ? Avant qu’ils n’atteignissent la mort ?

Je me jetai sur les jambes du Réprouvé, entourant le bas de son corps de mes bras pour le faire chuter. Érasme l’attrapa en même temps que moi, au niveau du dos.

745 mots

Lucius et Erasme sautent sur Dastan  portes - [RP Dirigé] - Les Portes III - Le Tombeau d'Amsès - Page 19 943930617
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Kitoe
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Kitoe
Jeu 02 Déc 2021, 18:19

Helsinki
Les Portes III
Can You Afford To Be An Individual - Nothing But Thieves


"Je suis calme." Se surprit-elle à penser. Alors que non, de toute évidence elle ne l'était pas. Tellement pas qu'elle avait franchi le stade qui outrepassait la révolte, la panique, ou tout autre forme de réaction violente et extravagante qui attirait inévitablement l’attention. Même si ça ne se voyait pas, elle était tout sauf calme. Au contraire, elle était coincée, ligotée, elle suffoquait tellement qu'elle n'avait plus la force de se battre.

Probablement l'ultime étape avant qu'elle ne s'effondre. Elle le savait, même si elle n'avait jamais atteint ce point de non-retour. Du moins, elle imaginait qu’il était sans retour. Était-ce la mort ? Elle n'en avait aucune idée réelle. Implicitement, ce devait être ça. Ou bien la folie, pour peu qu’elle ne se prenne pas déjà pour une folle. Qu’importe, ça menait aussi à une mort prématurée. Alors elle l’attendait. Le trépas. Elle se demandait comme il allait arriver jusqu’à elle. Si elle allait subir un accident, être tuée ou mettre fin elle-même à ses jours. Dans tous les cas, ça serait tellement plus simple de s'arrêter là, non ?  Les autres allaient-ils devoir s’occuper de son cadavre comme ceux déjà allongés sur les tables ? Elle n’espérait pas. Tout ce qu’elle méritait, c’était qu’on la laisse pourrir dans un coin… Pour autant, Helsinki ne faisait rien susceptible de provoquer un tel drame. Si cela devait arriver, cela arriverait bien assez tôt.

-Non, je vais le faire...

Mais ses protestations étaient vaines face à l'Ange. Sa tête vira violemment sur le côté. Plutôt que de continuer, Helsinki préféra se taire, afin d'éviter de fondre en larmes à ses pieds. Juvelian expliqua alors la situation à Neah.

-Il y avait un désert avant, compléta-t-elle, nous étions dans un désert et nous devions le traverser. Elle avait une voix plus grave que d'habitude. Pour tenir le coup. Tout le monde n'en est pas revenu.

A l'inverse d'autres actuellement, qu’elle avait crus morts. Mais non, l’horrible Prince Noir était réapparu, son ennemi sanguin aussi. Ils étaient dans un état qu’elle n’aurait su décrire et à vrai dire, elle ne leur prêta pas plus d’attention. Ils se mêlaient aux personnes qui étaient apparues tout court, et tout cela ne lui évoquait qu'un bruit tumultueux et envahissant. La jeune femme n'était pas d'humeur à faire attention à ces nouveaux Sorciers malsains, ni à ce couple à deux doigts de s'abandonner l’un à l’autre juste devant eux, et encore moins à affronter les plus impressionnants d'entre eux. Heureusement, car elle ne l’aurait pas supporté. Ses yeux se posèrent sur la personne la plus proche. Une jeune fille rousse un peu plus grande qu'elle. Elle aussi avait disparu plus tôt. La pauvre. Ça se voyait, l’Elfe n’avait rien à faire ici. Le fait qu’elle connaisse Neah était une preuve supplémentaire de sa gentillesse.

-Helsinki. Articula-t-elle à mi-voix.

Son attention redescendit vers le cadavre dont Neah s'occupait. Sa vue la dégoûtait, mais même là, elle se sentait plus apte à regarder ça que le reste de la pièce. Ou plutôt le reste du chaos. Elle ne savait pas si c'était réel ou une illusion de son esprit, mais l'air qu'elle respirait l'écœurait de plus en plus. Une odeur froide, moite, l’impression de tant respirer la mort que celle-ci allait contaminer son corps et le putréfier de l’intérieur. A force, elle allait tomber malade. Tic nerveux. Helsinki s’éclaircit la voix. Elle devait chasser cette idée avant qu’elle ne devienne trop intense. Ca lui faisait peur.

-Ça vous arrive souvent ? ... d'être transporté dans ce genre d'endroit.

C'était la deuxième fois que ça lui arrivait, et elle espérait la dernière. Elle ne comprenait pas pourquoi elle. Dans le cadre du Dîner, elle aurait pu comprendre que des personnes importantes et influentes fussent réunies autour d’une même table. Elle aurait pu saisir que des personnes fortes et intelligentes puissent résoudre les énigmes de ce lieu, dans l’hypothèse où cela serait décisif pour leur monde. Mais Helsinki n’était ni influente, ni forte, ni intelligente. Elle ne comprenait pas pourquoi on s'acharnait sur elle, une simple mortelle qui ne cherchait rien de plus que la paix. Pourquoi on s’acharnait sur des personnes comme Juvelian ou Astriid... En outre, pourquoi les téléporter de force de cette façon, sans délivrer la moindre explication ?

-Je ne comprends pas à quoi ça sert.

Mise à part les faire souffrir. Les tourmenter. Les traumatiser. Ce lieu était infini. Pourquoi tout ne s'arrêtait-il pas ? Tout le monde devait-il passer par là à un moment ou à un autre de sa vie ?

-Comment ça se fait que vous ayez l'habitude de faire ça ?

Son tic lui fit tourner la tête au moment de dire « ça ». Préparer les corps. Son ton donnait l'impression qu'elle était renfrognée, froide. Peut-être l'était-elle, ça n'avait pas d'importance. Elle cherchait juste de quoi se distraire même si la réponse avait une part d’évidence. Neah était un soldat, il avait tué et vu des morts, à n'en pas douter. Mais l'Ange n'avait jamais eu connaissance de tels procédés. Elle ne savait même pas s'ils s'exerçaient partout et sinon, où ceux-ci s'exerçaient.

852 mots
Helsinki est avec Neah, Juju et Astriid.

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Priam & Freyja
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Priam & Freyja
Jeu 02 Déc 2021, 20:46



by Eva Sophie

Les Portes ; Pièce dix-huit

En groupe | Priam & Laëth



« Kaahl. » répéta-t-elle en ajustant encore son étreinte autour de lui, comme si elle avait eu peur d’oublier la mélodie de son nom. « Tu m’as manqué. » C’était vrai. Malgré tout. Elle avait souvent voulu l’avoir à ses côtés, même si cela signifiait tenir des discussions qu’ils auraient préféré s’éviter. Même si sa culpabilité devait d’autant plus la rattraper, même si l’horreur du Conte devait être ravivée, même si elle devait songer sans cesse aux rêves – aux leurs, et à celui qu’elle avait fait avec Ezechyel. Elle l’aimait, et cet amour-là était infini, incommensurable, insaisissable. Rien ne pouvait le brider ou le briser. La retombée émotionnelle de la bataille s’épanouissait en sentiments chargés de tendresse et de douceur. À cet instant, elle n’avait pas de guerre à mener contre lui ; et toutes celles qu’ils s’étaient faites lui paraissaient absolument désuètes. Quand on côtoie la mort de trop près, on aime la vie trop fort. Son cœur enflammé descendait jusque dans son bassin. Ses mains pressées contre ses fesses et la sensation de son entre-jambe prête à rejoindre la sienne ne firent qu’accentuer la violence de son désir. Elle voulait l’exprimer avec sa bouche sans user de mots ; dès que ses lèvres trouvèrent les siennes, elle put lui dire la puissance de son ardeur. La sienne la surprenait, mais aucune question ne parvenait à se frayer un chemin dans le flot de sensations qui la ravageaient. Plus rien n’existait, hormis la chaleur du souffle de son amant, la douceur de sa peau, la profondeur de sa voix et la promesse de ses baisers. « Alors fais-le. » murmura-t-elle avant de repartir à l’assaut de ses lèvres, tandis que ses mains se répandaient en caresses dans son dos et sur son torse. Elle le voulait en elle.

Priam ne ressentait plus de douleur, cependant, son esprit avait encore du mal à se raccorder à son environnement. Son regard errait, incapable de suivre le trajet de sa sœur, lorsqu’il parvint à se fixer sur une masse bleue. Ce fut comme un sursaut. Il y reconnut quelque chose. Un écho. Bleu. Lorsque la propriétaire de cette chevelure se tourna vers lui pour le prendre à parti, il cligna des yeux. « Tes cheveux. » répondit-il du tac au tac. Il se foutait de cette tenue qui semblait la gêner. À Arcadia, il avait pu voir des corps bien plus dénudés que le sien – parfois même défaits de leur apparat naturel, si bien que l’on discernait les organes qu’ils hébergeaient. Une sensation incongrue griffa son ventre. Cette femme… « Tu… » commença-t-il, avant d’être interrompu par l’arrivée inattendue d’un autre homme. À mesure qu’il le dévisageait, sa vision gagnait en clarté. Il cligna des yeux. « Adam ? » Il n’avait pas imaginé qu’il le rencontrerait dans ces circonstances. Il tourna la tête vers la scène qu’il regardait et, étrangement, cette vision acheva de lui faire retrouver tout son bon sens. Il plissa les yeux, secoua la tête, haussa les sourcils. « Mais qu’est-ce qu’elle branle ? » S’il attendait un peu plus longtemps, il finirait sans doute par le savoir, bien malgré lui.

Comme il se relevait, ses iris croisèrent ceux du Protégé de sa cadette. « Ah ouais ? » La suite le laissa perplexe. Avait-il de la fièvre ? Avait-il vraiment été téléporté ou tout cela n’était-il que le fruit d’une hallucination ? Était-il mort ? Cela expliquerait bien des choses. « La première fois ? » Il délirait, lui aussi ? L’Ange jeta un coup d’œil au couple, puis à la femme au cheveux bleus – Latone, c’était Latone –, avant de loucher sur le nez d’Adam. Il se tenait drôlement près de lui. Ses paupières papillonnèrent encore, puis il fixa son regard dans celui de son interlocuteur. « Je ne… » Je ne quoi ? Il n’en savait rien. Il y avait un truc, chez ce type, qui le perturbait et l’agaçait. Peut-être le fait qu’il lui faisait des propositions bizarres et l’empêchait d’aller immédiatement vers sa sœur. « Bon mais, pousse-toi. » Il posa sa main sur son épaule pour le contourner. À cet exact moment, Laëth se détacha précipitamment de Kaahl, l’air affreusement gênée. Il s’arrêta. « Tu vois, elle a pas besoin d’aide pour se défaire de cette sangsue. » Il se retourna vers Adam. « Et puis je croyais que vous vous détestiez. Qu’est-ce que ça peut te foutre que l’autre Magot la tripote ? » Contrairement à sa sœur, côtoyer la Mort le rendait exécrable. Un cri soudain le conduisit à se retourner. « Dastan ? » Le gamin se jetait en avant sur… Jun Taiji ? Avant d’atteindre sa cible, il s’étala au sol sous le poids de deux autres jeunes hommes. « Qu’est-ce que c’est que ce bordel ? » souffla-t-il entre ses dents, toutefois prêt à intervenir pour aider son frère.



Message II – 812 mots

Résumé : Laëth veut faire des bébés avec Kaahl, puis elle entend Jun se racler la gorge dans sa tête et ça la calme immédiatement, donc elle se détache de lui.
Priam se remet comme il peut de sa blessure entre l'agression de Latone, les propositions d'Adam et les bêtises de Dastan. Globalement, il est dépassé par les événements. Il devrait reprendre du service au prochain post /sbam





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Adriæn Kælaria
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Adriæn Kælaria
Jeu 02 Déc 2021, 22:08

portes - [RP Dirigé] - Les Portes III - Le Tombeau d'Amsès - Page 19 5l2x
Image par Minhua Fang
Dix-huitième pièce


Lorsque la Bleue l’invectiva, Læn eut envie de lui grogner dessus. « Qu’est-ce que… » commença-t-il, coupé par la voix de Kiara qui résonna. Putain, il en avait sa claque des bonnes femmes. « Ouais c’est ça ! » envoya-t-il en direction de Latone, avant de porter son attention sur la nouvelle venue… les nouvelles venues, en fait. Une expression étrange se peignit sur son visage lorsqu’il remarqua Lana. Dans ce contexte particulier, elle était l’une des dernières personnes qu’il avait envie de voir. Adriæn, lui, ne semblait pas troublé. Mieux, il réussit à sourire tendrement à l’amie de sa sœur. Ce comportement donna au faux Magicien envie de ronchonner. Il n’avait pas d’attirance particulière pour la Hautvent. À vrai dire, son corps réagissait surtout à la morue des océans, cette sale garce qu’il rêvait secrètement de baffer en public. Cependant, il y avait des morts ! « Ouais ! » répondit-il, avec humeur, alors que ce n’était pas à lui que la question s’adressait. Adriæn lui envoya une œillade. Il ne semblait pas mécontent. Au contraire, c’était comme si un certain amusement teintait ses iris. Il aimait quand Læn s’interposait entre lui et quelqu’un d’autre. Ça lui donnait toujours l’occasion de passer pour le plus civilisé des deux. À côté du Magicien, il paraissait calme et sociable. Intérieurement, il avait des fantasmes tordus et des envies violentes. « C’est ça. Vous aussi, j’imagine. » Il la détailla un instant. Une odeur caractéristique de vomi l’imprégnait légèrement. Ça ne le dérangeait pas. Ce n’était pas le cas de Læn qui avait plutôt tendance à vomir dès qu’il sentait les fragrances de la substance. Adriæn avança son index et caressa le cou de l’Ondine. Du liquide vermeil vint s’y loger. Il le regarda et le porta à ses lèvres, avec un petit sourire énigmatique. Il le lécha. Læn ouvrit la bouche, estomaqué, avant de froncer les sourcils. « OH ! VOUS ALLEZ PAS VOUS Y METTRE ! » hurla-t-il, à bout de nerfs. « Et puis quoi, après ? Je baise ta sœur ? » Pourquoi avait-il dit ça ? Pourquoi ? Il se rattrapa, rouge autant de gêne que de colère. « Il y a des morts et… » Un cri plus fort que le sien retentit. Il tourna les yeux et vit la cible bien avant l’attaquant. Adriæn, lui, avait rangé son index, même s’il rêvait de lui trouver une autre utilité, au creux de sa sœur par exemple. « Qu’est-ce que… »

Læn entra sa tête dans ses épaules lorsque le rouquin fut plaqué au sol, comme s’il s’était fait mal ou craignait d’entrer en collision avec un objet. C’était trop pour lui. Il se détourna de la scène et tomba nez-à-nez avec Lana. « Quoi ? Tu veux mon portrait, morue ? » Il avait envie d’elle, une sensation qu’il n’aimait pas du tout ressentir, surtout au beau milieu de cadavres. Il grimaça. « Et si on faisait ce pour quoi on est là, hein ? » Même s’il n’avait aucune idée de ce dont il s’agissait. Il en avait marre des connards.

« Un Orisha. Intéressant. » Il trouvait vraiment ça intéressant. Quant aux hésitations du brun, il n’y fit pas attention. Lui-même avait du mal à avouer qu’il était un Ygdraë parfois. Il se sentait… différent, de ses congénères. « C’est mieux qu’un bordel, en tout cas. » dit-il, dans un sourire amusé. Il était déjà en train de réfléchir à ce qu’il pourrait faire de cet homme. Quelle expérience pourrait-il faire sur lui ? Il était curieux de savoir combien de morceaux de viande il pourrait engloutir avant de tomber du contraire d’inanition. Il avait oublié le mot. De remplissement ? Non. Autre chose. Bref. « C’est ça. On ne choisit pas ses parents, comme on ne choisit pas son prénom. Etonnement, les deux sont liés. » Il leva les yeux au ciel. S’il avait été le Dieu-Créateur, il aurait pu s’amuser un peu. « Bof. Dastan n’est pas très dangereux. Il grogne plus qu’il ne mord. Même si j’aimerais qu’il me mordre pour voir… » Il sourit. « Je me demande si les Réprouvés ont des dents plus grosses que les autres races. Et est-ce qu’ils sont comme les crocodiles ? Une grande gueule qui s’ouvre bien large, avec une grosse force de contraction de la mâchoire, mais une force quasi-nulle d’extension. Tu savais que si tu serrais la gueule d’un crocodile dans tes mains, il était incapable de l’ouvrir ? J’aimerais bien en adopter… » Il sourit, encore. « Ou adopter Dastan. » Il regarda son interlocuteur. « Toi, tu ressembles plus à un iguane. » Il répondit enfin à la question. « Oui, quelques-uns. Il y a Tekoa, qui est mon amoureux. Dastan est l’amoureux de… Oh, tu n’as qu’à deviner. » Il aimait bien dire n’importe quoi, juste pour voir si on le croyait. Sa pensé se stoppa lorsqu’il vit le Réprouvé se lancer à l’assaut d’un homme qui, sans être plus grand que lui, était trois fois plus imposant, au moins. Il se mit à ricaner et éclata de rire lorsque le Bipolaire se fit plaquer par terre par Érasme et son sosie. « Trop drôle. » murmura-t-il. « Mais oui, on devrait s’occuper des cadavres. » Pourtant, il crevait d’envie de voir la suite. Il avait même envie d’en rajouter une couche. Il ravala sa pulsion, un fait qu’il regretterait longtemps, parce qu'il adorait empirer les situations.

903 mots

Adriaen et Laen sont avec Lana et Kiara. Sympan est avec Adrien ^^



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Lana Kælaria
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Lana Kælaria
Ven 03 Déc 2021, 07:25




Les Portes III ; Pièce dix-huit

En groupe | Lana & Kiara



Kiara rendit son sourire à Adriæn, aussi gênée que troublée. Ses yeux virevoltaient entre lui et Johannês, s’égaraient parfois vers Lana, s’accrochaient à un cadavre et, atterrés, reprenaient leur manège. « Oui. » répondit la jumelle à sa place. Gainée, elle jetait des coups d’œil à la dérobée à l’ami de son frère, une lueur froide accrochée à la rétine – une lueur qui refusait de traduire la mesquinerie, la colère et l’envie qu’il lui inspirait. Elle préférait les jetés dédaigneux ; méritait-il autre chose que son mépris ? Non. Il était comme le reste des hommes : insignifiants. Elle tourna la tête vers son frère et se remémora toutes les paroles de ses sœurs. Il faudrait qu’elle le fît ployer, lui aussi. Et qu’elle le valorisât. Sa survie dépendrait d’un juste équilibre entre la soumission dont il ferait preuve à son égard et l’admiration qu’il pourrait susciter chez les autres. Grâce à sa docilité, elle prouverait à sa famille et au monde qu’être sa jumelle ne faisait pas d’elle une demi-femme. Grâce à sa puissance, elle montrerait qu’elle avait le pouvoir de le rendre sublime, parce qu’ils partageaient les mêmes gênes, et qu’elle l’était aussi. Oui. Tout résiderait là-dedans : faire savoir à tous qu’elle avait la capacité de le glorifier comme de le briser. Elle aurait sur lui l’omnipotence. Elle lui ferait passer l’envie de sourire à Kiara, de glisser sa main dans son cou et de lécher son sang – peu lui importait qu’elle portât sa main à son cou d’un air affolé, elle n’aurait qu’à trouver une raison par elle-même. Il ne s’y autoriserait que lorsqu’elle lui en donnerait le droit. Elle mourait d’envie de s’interposer entre eux mais se fit violence : elle ne les aurait pas dans la brutalité. Ce qu’il fallait mener, c’était un jeu plus lent, plus insidieux et plus solide. Le genre de jeu avec lequel sa mère malmenait tous les domestiques, et probablement son père et le reste de la famille.

Lentement, elle tourna la tête vers Johannês. Son regard glacé se planta sur lui comme un poignard. « Pardon ? » Sous les océans, personne ne l’avait jamais habituée à cette vulgarité. Surtout, jamais personne n’avait osé parler d’elle de la sorte, la réduire à l’état d’objet sans libre-arbitre aucun, supposer qu’elle était disponible pour tout ce que son interlocuteur souhaiterait faire. Sans le cri qui s’éleva à travers la pièce, elle aurait sans doute pris grand soin de réduire à néant les espoirs de cet imbécile d’homme. Au lieu de quoi, comme lui et comme Kiara, elle tourna la tête vers la source du bruit. À la seconde où le roux rencontra le sol, elle fronça les sourcils, non sans y trouver une certaine satisfaction. Les Gælyan étaient des brutes stupides. Souvent, les hommes étaient les pires. Néanmoins, durant une fraction de temps, elle s’imagina posséder l’une de ses bêtes et lui ordonner de se jeter sur ceux qui l’importunait. La scène avait quelque chose de très plaisant. Peut-être devrait-elle essayer de réduire Johannês à cette fonction ? Muselé, tenu en laisse, et puni lorsqu’il devait l’être, il serait sans doute plus utile qu’il ne l’avait jamais été. Son regard d’acier revint à lui. Elle haussa les sourcils. « Pardon ? » répéta-t-elle. Il venait de la traiter de… de morue ? Qu’est-ce que c’était que cet énergumène qui faisait fi de toutes les bonnes mœurs du monde ? Avoir été élevé sur la terre le rendait-il naturellement si stupide et choquant ? Tous les hommes terrestres étaient-ils ainsi ? Son frère ne l’était pas, pourtant, il avait suivi la même éducation. Très bien. La jeune femme serra le poing, puis déplia ses doigts, et lui envoya sa main dans la figure. « Ose encore lever le ton à mon égard et je te ferai dévorer par des requins, Johannês. » asséna-t-elle, plantée devant lui.

Kiara, affreusement gênée, se racla la gorge. « Euh… Lana… On ferait bien de… Enfin, j’aimerais bien rentrer chez nous, alors… On devrait s’unir pour trouver la sortie, je pense. » Sa main tenait toujours son cou et elle évitait soigneusement de croiser le regard d’Adriæn. Si elle l’avait fait, elle était certaine qu’elle aurait brûlé sur place. Elle sentait encore la présence de ses doigts et était incapable de sortir de sa tête l’image de sa langue courant sur son index. Elle ignorait si elle trouvait cela terriblement excitant ou affreusement effrayant.



Message II – 739 mots

Résumé : Lana n'est vraiment pas habituée aux mecs comme Laen et ça se voit xD Kiara est toute troublée la pauvre bichette bwahaha. Elle essaye tant bien que mal de ramener la paix o/


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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Sam 04 Déc 2021, 11:05



Pièce dix-huit


Le Réprouvé que j’étais se moquait allégrement des autres. Je ressentais une passion brute, une passion brûlante, le genre de passion qui ne pouvait attendre. J’aurais pu plaindre ceux qui ne comprenaient pas si j’avais seulement pensé à eux. Ce n’était pas le cas. Les barrières enfoncées dans le sol par des siècles d’éducations sorcière et magicienne avaient volé en éclats sous l’assaut des pulsions bipolaires. Ce que je désirais, c’était elle, à la folie. Et la part démoniaque me soufflait que si elle refusait, il n’y aurait aucune différence, aucune trêve. Je n’avais pas l’intention de la laisser filer. Elle était à moi et, mieux, je sentais qu’elle avait envie de moi. C’étaient toutes mes absences injustifiées que nous devions rattraper, tous mes mensonges et mes omissions que nous devions pardonner. La volonté tenace que nous ne formasses plus qu’un, comme si tout pourrait se régler en ce point précis, tendait chaque parcelle de mon corps. Et plus elle bougeait contre moi, plus elle participait, plus je partais en vrille. Je voulais m’abreuver de ses lèvres, quelles qu’elles fussent, et l’abreuver à mon tour. J’aimais cette femme, plus que de raison, parce qu’elle était forte et faible à la fois, parce qu’elle ne m’était pas soumise. L’ardeur de ses émotions ravivait la flamme des miennes, celles que je préférais museler en temps normal. J’adorais sa fougue, cette manière qu’elle avait de se débarrasser de convenances qui ne lui allaient pas, cette manière qu'elle avait de me demander de la faire jouir. J’allais l’exaucer, lorsqu’un son m’arracha à mon désir. Elle s’écarta, en même temps que mes yeux allèrent trouver le responsable de cette interruption. Noir d’agacement, mon regard se posa sur mon père. Mon père qui était multiple. Si je n’avais rien contre mes prédécesseurs sur le trône noir, je devais avouer les préférer morts. Un Empereur Noir vivant est toujours un problème, qu’il soit déchu de ses fonctions ou non. Pourtant, je ne pouvais m’empêcher d’éprouver un ensemble d’émotions complexes à son égard, bien plus fortement pour le Grand Chaos qu’il représentait que pour le blond qu’il était aussi. C’était comme si un chemin avait été tracé, un chemin sur lequel nous nous rapprochions inexorablement à chaque seconde.

J’avais lâché Laëth, ce qui ne m’empêcha pas de l’observer de nouveau. La frustration était réelle. Peut-être même lui en voulais-je de s’être détachée de moi ainsi. La rancœur enserra ma poitrine. J’étais d’une mauvaise foi palpable dans mes pensées. Alors, comme ça, mon père se raclait la gorge et elle s’arrachait à moi ? Qu’y avait-il entre eux qu’elle me cachait et que je ne pouvais pas voir ? Avait-elle des sentiments pour lui, qu’elle refoulait dans mes bras ? Les hypothèses se succédèrent, aussi insupportables qu’invraisemblables. Je me sentais trahi, alors même que j’étais le véritable traître et que j’avais également obéi à l’injonction de Jun. Le Réprouvé, en moi, cherchait la confrontation, la guerre. Qui de mieux que lui ?

Je parcourus la distance qui me séparait de la version la plus récente de mon père. Je posai mes mains à plat sur l’autel, à côté du cadavre. Légèrement penché en avant, je fixai mes yeux sur lui et articulai lentement ma question. « C’est quoi ton putain de problème ? » Parce qu’être un Réprouvé signifiait ajouter des « putain », des « chier » et des « merde » partout. Honnêtement, j’aurais été un Sorcier, la phrase aurait sonné exactement de la même manière. J’étais magnanime, parce que je n’avais pas le choix en temps normal, mais je n’aimais pas ce petit jeu auquel il s’adonnait dans mon dos.

La brochette composée de mes enfants et de Dastan avait été vaincue avant même d’avoir atteint le Roi. Un sourire narquois naquit sur mes traits. Je quittai mon père pour me diriger vers mon autre père, un homme que j’avais porté en haute estime longtemps, et dont je possédais encore les carnets. Ça m’amusait. Je comprenais, en vivant dans la peau d’un Bipolaire, pourquoi tout finissait par brûler avec eux. Il y avait cette flamme en eux, cette flamme en moi, celle qui me soufflait de vivre ma vie pleinement, dans l’intensité de l’instant, en suivant mes pulsions. Et, justement, j’en avais une, une brûlante. Mes yeux tombèrent sur Adam, en compagnie de Priam et de Latone. Je fis un clin d’œil au premier. Ils étaient trop proches pour que ce fût certain. Peut-être narguais-je simplement l’Ange, ou me rappelais-je au bon souvenir de la Marcheuse. Toujours est-il que je finis par arriver à destination. Dans le dos du Sorcier, en traître, même si je ne doutais pas de sa capacité à me sentir venir, je tendis ma main. « Hé ! » l’appelai-je, avant de lancer mon poing vers sa tête. Parce que si je ne pouvais pas rivaliser avec mon père dans le présent, je pouvais toujours faire sentir à son passé l’état de mes sentiments actuels.

807 mots
Je l’ai perdu, comme Priam perd Dastan souvent. Le privilège des Réprouvés  portes - [RP Dirigé] - Les Portes III - Le Tombeau d'Amsès - Page 19 943930617

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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Sam 04 Déc 2021, 13:10



Pièce dix-huit


Un hoquet de surprise sortit d’entre mes lèvres. Épaules en arrière, je levai mon menton pour faire face à ce porc au langage dégoulinant d’incivilité. Qui était cette chose, ce chiffon sans aucune classe, que le Prince Érasme côtoyait ? Je tournai les yeux vers le concerné, qui semblait apprécier la tirade bien plus qu’il ne l’aurait dû. « Alors ? » questionnai-je, comme si le roux n’existait pas. Après tout, je ne lui avais pas adressé la parole. L’ignorance était encore la meilleure arme. Le simple fait que nos cheveux fussent de la même teinte me le rendait irritant. Je désirais que rien ne me reliât à cet aveugle répugnant. Il sentait la transpiration, puait la merde et portait une armure si semblable à celle du Prince Noir que les deux devaient être identiques. Que me cachait-il ? Qui était cet énergumène ? Son esclave favori ? « C’est personne qui te regarde. » dit-il. Intéressant. Un sourire amusé marqua mes lèvres, un sourire qui voulait dire ce qu’il voulait dire. Puisqu’il ne clarifiait pas la situation, celle-ci était forcément louche et sujette à interprétation. La suite ne fit que confirmer qu’il y avait une grande proximité entre eux, une proximité que ma présence ne suffisait pas à dissoudre sous un masque d’illusions.

Comme le rouquin, je tournai les yeux vers le couple. Je me raidis, sans pouvoir stopper le flot qui m’assaillit aussi. Le sexe avait un côté contagieux. Voir deux âmes se rapprocher si fortement réchauffa l’intérieur de mon être. Malgré moi, je me mis à rêver d’une romance semblable, que ni les lois ni la raison ne pourrait étouffer. Cette femme avait de la chance, quelque part. Ce n’était pas ce dont j’hériterais. En tant que Princesse Noir, si mon mystérieux fiancé ne s’imposait pas rapidement, je serais sans aucun doute mariée à un homme plus âgé que moi ou à un Prince ou personnage influent d’un autre peuple. Le coït serait ennuyeux, machinal, mécanique. Monsieur se viderait en moi et nous attendrons de savoir si l’acte avait porté ses fruits ou non, avant de recommencer. J’émis un son hautain et dégoûté. « Quelle trainée. » soufflai-je. Car c’était toujours la femme qui était à blâmer dans ce genre de situation. Les hommes prenaient ce que les femmes les laissaient prendre. Je jetai un coup d’œil à Érasme. Jamais il ne me prendrait quoi que ce soit, pensai-je, tout en constatant que cet homme le troublait. Le père adoptif de Lucius. Le monde était petit.

Encore une fois, je suivis Dastan. Mes prunelles se posèrent sur l’apparition. L’on disait l’homme devenu un Magicien. Aux dernières nouvelles, il vivait une vie bien rangée sur les Terres du Lac Bleu et ne se déplaçait chez les Sorciers que pour de grandes occasions. Le fait qu’il portât la Couronne Noire, pourtant, était un indice qui ne pouvait passer inaperçu. Soit il l’avait volée à Elias, soit il en possédait une réplique qu’il enfilait dans ses moments de nostalgie, soit il était encore Roi. Il n'était pas entouré de la magie des Magiciens et le rouquin l’avait bien compris. Il n’y avait pas mille individus capables de se jeter sur un Sorcier sans réfléchir. Je levai les yeux vers le Prince. « Alors, comme ça, tu côtoies un Réprouvé ? » articulai-je, d’une voix doucereuse. Il n’allait plus chercher à me faire du chantage, à partir de maintenant. Je le tenais. Il grimaça, une grimace de haine qui, pourtant, disparu sous l’effet de l’hésitation. « Tu ne vas tout de même pas… » Chercher à l’aider ? Si. Oh si. Les choses devenaient on ne peut plus savoureuses. Aussi, je me mis en marche, vers eux, vers le Taiji à la sombre aura. Quand ils s’écrasèrent au sol, je m’arrêtai. Je ne pensais pas que Lucius s’y mettrait. Je ris. « Vous êtes ri.di.cu.les. » lâchai-je, comme un tranchoir aiguisé sur la gorge d’un poulet.

Je me tournai, pour leur montrer ô combien j’étais supérieure à eux trois. En réalité, Jun Taiji me faisait le même effet qu’Elias et je préférais m’en tenir éloignée. Ce fut à ce moment précis que mon regard se posa sur une silhouette connue. Astriid. Je le savais. Je n’avais pas besoin de lui demander son prénom. Je la toisai, pour ne pas laisser filtrer mon trouble. J’avais conscience de qui se trouvait à ses côtés mais les Anges ne m’intéressaient pas. À mes yeux, hormis deux ou trois piafs notables, dont Neah Katzuta faisait partie, ils ne valaient rien. C’était, encore une fois, une race à la dérive, une race qui disparaîtrait tôt ou tard sous l’effet de sa médiocrité. Aussi, je décidai que si la rouquine désirait me parler, elle devrait me demander une audience. Le monde marchait ainsi. Les enfants couronnés ne côtoyaient pas les paysans, même quand ces derniers avaient de très beaux yeux et des boucles attirantes. Érasme, visiblement, n’avait pas intégré ce principe. Tant mieux, car je pourrais obtenir de lui tout ce que je désirais à partir de maintenant. Je m’approchai d’un cadavre, dégoûtée par sa chair mais bien décidée à ne pas faire honte à la maison des Salvatore.

858 mots
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Latone
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Latone
Sam 04 Déc 2021, 15:35




" Ils sont magnifiques mes cheveux, mais ce n'est pas une raison pour les mater ! " Encore une fois, la Bleue ne laissait aucune seconde de répit, cherchant à abattre les cartes pour qu'on lui laissât la paix.

Ce type lui disait quelque chose, mais Latone n'arrivait pas à comprendre où, quoi, qui. Si sa mémoire lui faisait défaut, son corps, lui, se rappelait très bien l'impact de l'Ange. Elle se sentait bizarre, incommodée, pourtant intriguée et attirée par l'aura du soldat. Insouciante, la Kirzor mit tout ce melting-pot émotionnel sur le compte de la tenue. Bon sang, il y avait tellement de témoins et cette odeur nauséabonde. Entortillée sur elle-même pour voiler le maximum de peau, son regard découla sur les personnes les plus proches. Un type vint aborder l'Ange qui lu chauffait les fesses, ce qui en soit signifiait un problème en moins. Malheureusement, un autre imbécile se planta face à elle pour la fixer. Juste comme ça. Tel un animal, elle se mit à lui grogner dessus.

" ÇA VA ? JE TE DÉRANGE PAS ? Il voulait peut-être voir le mur derrière elle, peut-être ? Il devait être fascinant à mater, ce mur. Va voir ailleurs si j'y suis ! " Il lui répondit, elle lui tira la langue.

Léto soupira malgré son sourire amusé. À vrai dire, elle ne s'était vraiment pas attendue à la présence de l'Orisha en ces lieux sacrés. Mais à bien y réfléchir, Latone aussi avait eu son lot de responsabilités à l'égard des divins : l'Hozro d'une Draugr, le punching-ball favori d'Ezechyel. La Hǫfðingi savait tout ça, elle savait très bien que la Bleue s'était élancée, à grand fracas, vers de terribles horizons. Cet endroit pouvait l'aider à la faire grandir, la rendre plus forte.

" Vous sauver… Vous vous sentez en danger ? La dernière fois, il avait tout bonnement disparu sous ses yeux et elle avait fait un massacre. Elle lui sourit tendrement, à l'instar d'une mère, et lui caressa l'épaule. Il existe une connexion entre nous. Peut-être la ressentez-vous pas tout de suite, mais cela finira par arriver. Dans plusieurs siècles et ères, au bas mot. Ce n'était toujours pas une bonne idée de lui confier la vérité. Vous êtes chou, ça me suffit pour vous adorer. " Elle joua un brin avec l'une de ses belles mèches blondes, afin de l'embarrasser encore plus.

Cela étant, la plaisanterie avait assez duré. Maintenant qu'elle était de retour, les cartes étaient comme rabattues. Elle ne savait pas trop encore à qui faire confiance, à qui s'en remettre pour ouvrir ces portes. Toutefois, hormis le Rehla, elle possédait une alliée plus qu'évidente. Elle s'absente d'ailleurs une poignée de secondes pour la traîner jusqu'ici.

" Ezechyel ! Héla-t-elle à nouveau en poussant la Bleue entre elle et le blondinet. Je vous présente Latone, c'est un peu comme… Les mots lui manquaient. Une partie de moi. "

La concernée papillonna des yeux face au Rehla. Ezechyel ? LE Ezechyel qu'elle connaissait ? Elle plissa les yeux comme pour mieux le voir, alors que les traits du garçon lui sautaient au nez : il ressemblait effectivement à Jun. Mais pourquoi avait-il l'air si différent ? Que faisait-il avec Léto et tout ce beau monde ?

" Putain, Léto, je comprends que dalle mais je suis contente que tu sois là ! " Elle voulait lui faire un gros câlin, sauf que cette tenue de danseuse lui donnait envie de toucher personne.

" T'en fais pas, je vais te faire un bon topo. Mais d'abord… "

La Chamane leva ses paumes en l'air et sa magie matérialisa d'épais flux colorés autour d'elles. Au bout du processus, un gros rideau multicolore les enveloppait et empêchait quiconque de pouvoir observer l'intérieur ; du moins, les silhouettes se devinaient. Pour Latone, ce sera mieux que rien, elle en était persuadée. Cette pièce n'offrait que peu de recoins pour se cacher. Là-dedans, la blonde proposa tout bonnement à la Bleue de changer de vêtements, afin que la seconde se sentît plus à l'aise et opérationnelle. Elles n'avaient pas de tenues de rechange et Léto était la seule femme à posséder le gabarit de l'Orisha. Même si les pagnes et bouts de tissus chamaniques ne s'avéraient pas à son goût, Latone préférait bien plus se déguiser en médiatrice des défunts qu'en danseuse de cabaret. Quant à Léto, la pudeur ne faisait pas partie de son vocabulaire mais elle ne pouvait se permettre de se déshabiller entièrement étant donné le présent rituel. Puis, la Souriante aimait bien la tenue de Latone, ce serait rigolo de l'arborer.

" Et tiens. " Elle lui tendit sa couronne en guise de touche finale.

" Non ! Je ne peux pas… ! " Léto haussa les épaules.

" Tu sais bien que chez nous, ce n'est qu'une babiole. En plus… Elle cercla elle-même le front de sa camarade. Tu devras bientôt t'y habituer, hein ? Latone rougit, effleurant avec attention le bandeau décoré. C'est bon ? Oh, fais gaffe aussi, il y a trois Ezechyel ici. "

L'Élue de la Vie et de la Mort les avait senties avant de dresser le rideau coloré. Deux d'entre eux la rendaient curieuse – dont le Rehla évidemment – mais le troisième lui provoquait un sentiment pesant. Dès qu'elle l'avait remarquée, les stigmates dans son dos s'étaient à nouveau manifestés, lui remémorant sa danse lors du couronnement. Son aura était ténue et invitait tout simplement à éviter les débordements. D'où l'avertissement de Léto.

" Il y a trois Ezechyel ?! " Latone serra les poings, s'imaginant les briser en même temps.

" Il y a trois Ezechyel. " Confirma-t-elle, ayant une autre définition de "briser" en tête.

" Il est partout, ce connard… " Grommela-t-elle lorsque les couleurs disparurent.

Puisque son âme-sœur lui avait tout raconter – tout en galérant à lui enlever ce foutu justaucorps – Latone se précipita vers le coin le plus tumultueux de la pièce, là où les gens ignoraient quoi faire et s'éloignaient des autels mortuaires. Sur son sillage, les bibelots de Léto provoquaient un capharnaüm certain ; ce qui lui convenait à la perfection, elle aimait se faire remarquer. L'autre gusse qui l'avait matée tout à l'heure s'engueulait avec d'autres jeunes, mais Léto lui avait bien demandé d'inviter tout le monde à l'exercice… Tant pis, ils n'auront qu'à suivre la cadence sans son aide. A la place, elle était irrémédiablement attirée par l'Ange de tout à l'heure, toujours en compagnie de l'Humain. Les deux tourtereaux avaient fini de secouer les murs apparemment, tant mieux. D'une poigne assurée, elle attrapa les deux hommes par le bras pour capter leur attention.

" Hé, je sais comment sortir d'ici. Il faut qu'on s'occupe des morts là-bas, il y a des instructions sur les fresques. Elle lâcha Adam et pivota pour désigner Léto plus loin. C'est ce qu'elle m'a expliquée. " Latone ne comprenait pas trop pourquoi sa main refusait de libérer Priam, c'était comme instinctif et impossible à écarter.

La Sùlfr, justement, s'en retourna gaiement en direction de son Ezechyel favori, l'ambiance macabre et les esprits échauffés étant une routine abyssale pour la Reine. Elle sourit de nouveau au Rehla pour lui signifier qu'elle arrivait, son élan la faisant passer tout près de l'Æther impassible… et de l'attaque de Paiberym. Lorsque le poing se fraya un chemin sur ses côtes, la Chamane s'immobilisa, son corps résistant à se plier. Toujours l'air guillerette, sa tête pivota vers le Réprouvé. Si elle avait l'air enjouée, l'ocre et l'écarlate laissaient place à une succincte lueur.

" Lève encore une fois la main et tu seras le prochain cadavre dont je m'occuperai. "

C'était stupide, indigne d'elle. Néanmoins, sous un certain angle, l'occasion était trop belle pour ne pas la saisir.


1351 mots ~
Léto et Latone s'échangent leurs vêtements (donc Latone comme sur l'avatar de Léto et Léto en pole-danseuse 8D). Latone essaye d'expliquer à Priam et Adam quoi faire ; Léto se prend le poing de Kaahl et veut bien le lui rendre ♫


Spécialités de Léto :
- Agilité : 32
- Force : 68
- Charisme : 50
- Intelligence : 27
- Magie : 35

Spécialités de Latone :
- Agilité : 18
- Force : 19
- Charisme : 20
- Intelligence : 17
- Magie : 20



By Jil ♪
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Astriid
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Astriid
Sam 04 Déc 2021, 17:52

portes - [RP Dirigé] - Les Portes III - Le Tombeau d'Amsès - Page 19 Ebtl
Les Portes III
Pièce dix-huit



«Depuis le début ?» Releva Astriid. Une moue de sympathie traversa les traits de son visage. Elle n'était là que depuis quelques heures et déjà, elle se sentait épuisée par l'enchaînement d'événements. Elle n'osait imaginer les dommages émotionnels de ceux qui étaient présents depuis le départ. «J'en suis sûre. Je me sens déjà mieux.» Peut-être était-ce la présence de Neah qui achevait de calmer ses angoisses, peut-être était-ce son naturel qui revenait au galop pour chasser ses sombres pensées. Cédant à une impulsion, l'Ygdraë s'avança vers Juvelian pour l'enlacer et laissa sa magie s'étendre autour d'elle. Tendrement, elle lui tapota le dos. Sentir un autre coeur battre contre elle avec tous ces cadavres dans la pièce avait quelque chose de réconfortant, même lorsqu'il s'agissait de celui d'une Alfar. Elles pouvaient oublier leurs différents raciaux, juste pour quelques minutes, juste parce qu'il lui semblait que tout le monde dans cette pièce méritait un bon gros câlin au milieu de toutes ces horreurs. Et d'ailleurs... Se détournant avec un sourire chaleureux qui plissa ses yeux, elle fit subir le même sort à Helsinki. Devant Neah, une hésitation brisa son élan. Quels mots aurait pu décrire leur relation ? Il l'intimidait toujours autant et le respect qu'elle lui portait lui interdisait de s'autoriser d'agir aussi légèrement avec le Soldat. Une gêne grandissante flottait entre eux et ce fut un élément extérieur qui attira son attention. Plus loin, Dastan avait de nouveau cédé à son tempérament et se lançait dans la direction, non pas du jeune Sorcier, mais d'un autre. Un seul coup d'oeil lui suffit pour comprendre qu'il s'attaquait à trop gros pour lui. Mille fois trop gros. «Oh non.» S'entendit-elle murmurer d'une voix blanche. À son grand soulagement, il fut fauché par les deux bruns qui se ressemblaient comme des frères et Astriid put respirer à nouveau. «Il semblerait que le plus grand danger ne vienne pas des épreuves que les Ætheri nous imposent ici, mais qu'il soit interne à notre groupe. Ne pouvez-vous pas faire quelque chose pour apaiser les tensions ?» Interrogea-t-elle Neah, ses prunelles remplies d'espoir. «S'il vous plaît. Je veux sortir d'ici. Je veux que nous sortions tous d'ici. Vivants.» Manifestement, ils ne pouvaient pas compter sur chacun pour se dominer et œuvrer ensemble à sortir de cette pièce, la haine suintait trop entre certains et alimentait un chaos qui suffoquait l'Ygdraë. Elle ne désirait rien davantage que quitter ces lieux où l'odeur âcre et entêtante des macchabées pourrissants piquait ses narines et suggérait à son estomac de danser la gigue jusqu'à rendre son contenu. «Je reviens.» Conclut-elle d'une voix faible.
Déterminée, elle s'avança vers un groupe d'adolescents revêtant un uniforme. Les mains plantées sur les hanches, elle se fendit d'un sourire avenant sur ses lèvres et les interpella. «Bonjour ! Je suis Astriid ! Est-ce que vous pouvez nous aider s'il vous plaît ?» Elle désigna les autels et les fresques. «Il suffit de suivre les instructions.» Déclara-t-elle comme si elle leur parlait d'une recette de cookies, espérant que son ton léger suffirait à leur faire accepter la tâche. «C'est le seul moyen de sortir.» Précisa-t-elle en haussant les épaules. «Si vous en trouvez un meilleur, croyez-moi que je serai la première heureuse de l'apprendre.» Et sur ces mots, la rousse s'éloigna pour aller chasser les autres qui n'avaient pas commencé les rites. Elle n'avait que faire des raisons qui les poussaient à se battre ou à s'embrasser passionnément, ils devaient s'entraider s'ils ne voulaient pas moisir ici-bas. Astriid ne concevait pas de mourir sous terre. Comment pourrait-elle servir Phoebe dans ce lieu désertique où les murs de pierres les enfermaient tel un gigantesque tombeau. Plus jamais elle ne sentirait la brûlure du soleil sur ses paupières fermées. Brutalement, un élan claustrophobe lui enserra la gorge. Non. Ils devaient s'en aller. Elle allait les harceler s'il le fallait. Son regard tomba sur Eméliana. Elle se figea. Ou peut-être pas finalement. Paniquée, elle battit en retraite et papillonna vers la droite, puis vers la gauche, cherchant quelqu'un d'autre à pousser vers les autels. Surprise, elle constata alors la présence inattendue d'une tente multicolore et elle cligna des yeux rapidement. Des tentures ressortirent la bruyante femme aux cheveux bleus, habillée plus décemment qu'auparavant, puis une femme à l'aura ravageuse et à l'accoutrement non moins remarquable. Avec un choc - et ça commençait à faire beaucoup -, l'Elfe reconnut la peintre rencontrée à Avalon. «Oh !» Sa joie, cependant, fut de courte durée car alors, elle contempla horrifiée, l'artiste aux cheveux de lune se prendre de plein fouet l'attaque d'un homme. «Mais qu'est-ce que...» Maintenant était le moment parfait pour se souvenir que son cadavre l'attendait et l'Ygdraë tourna résolument le dos aux problèmes pour rejoindre le corps qu'elle avait déshabillé plus tôt. S'emparant des huiles lavantes, elle commença à masser les membres et s'interrogea avec morosité depuis quand elle préférait aller laver un cadavre plutôt que d'aller parler avec quelqu'un, quand bien même il s'agissait d'une Princesse. C'était bien la première fois qu'elle hésitait pour aborder une inconnue. Mais elle n'était pas vraiment une inconnue, et c'était tout le nœud du problème. Un soupir lourd souleva sa poitrine et elle interrogea Neah sans le regarder. «Comment fait-on pour être courageux comme vous ?»

Message V | 957 mots

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Adam Pendragon
Dim 05 Déc 2021, 19:00



portes - [RP Dirigé] - Les Portes III - Le Tombeau d'Amsès - Page 19 8au1

Les Portes III


« Un Magicien visiblement. »

Quel Ange pouvait vraiment poser cette question sérieusement à un Luxurieux ? Il fallait s’attendre à ma réponse. Je souris. En toute circonstance, même lorsque la situation était merdique, je trouvais toujours le moyen de rire un peu. D’un point de vue extérieur, si ces deux corps n’appartenaient pas à ces deux personnes, j’aurais sans doute encouragé le coït. C’était drôle de voir deux âmes égarées avoir tellement envie l’une de l’autre que rien ni personne n’était en capacité de les arrêter, à part la Garde.

« Oui. Généralement je n’insiste pas mais le Professeur Paiberym a toujours des réactions très amusantes. »

Cet Ange était moins bête qu’il n’en avait l’air. Ça me donnait envie de jouer un peu.

« Il a grandi chez les Sorciers. Là-bas l’homosexualité, c’est tabou, contrairement à Lumnaar’Yuvon où c’est facile de s’envoyer en l’air au beau milieu d’un champ de blé avec un autre type. Le temps que mettent les Sorciers et ceux qui ont grandi chez eux pour se rendre compte de leurs penchants sexuels c'est... très drôle. »

Je lui décochai une œillade, avec le même amusement. Là où il était grognon, je semblais soudainement parfaitement détendu. Cela étant, ça restait problématique pour la peau de se laisser aller dans un champ. Le sol était irrégulier et, souvent, il y avait plein d’insectes. Mais qu’en savait-il, lui, l’Ange ? Il ne devait pas y connaître grand-chose.

« Peut-être… »

Le détachement avait été si vif. Pourquoi ? Avait-elle soudainement eu honte ? Elle ne semblait pas se préoccuper de grand-chose, plus tôt.

Je tournai les yeux vers Priam, pour le regarder de nouveau. C’est vrai ça ? Qu’est-ce que j’en avais à foutre ? La question était tellement pertinente qu’il aurait dû comprendre qu’il ne s’agissait pas vraiment d’elle. Personne ne comprenait jamais rien. Pourtant, ça m’aurait fait plaisir qu’un individu finisse par trouver, qu’il puisse se mettre à ma place et me soulager puis périr sous le poids du secret.

« Ça peut me foutre, c’est tout. Ce n’est pas parce qu’elle me déteste que je la déteste, moi. Puis ils n’ont rien à faire ensemble. Ça finira forcément mal, à cause de moi. »

Il valait mieux que je dise ça comme ça. Je pensais néanmoins que ce serait plutôt à cause de lui, parce qu’il était incapable de gérer la situation de façon saine, incapable d’avouer être un trou du cul au cœur deux fois plus fonctionnel qu’un Mage Noir standard. S’il venait à tomber amoureux une troisième fois, ça ne m’étonnerait même pas.

« Même si c’est sûr que… »

Mes mots moururent lorsque je sentis la poigne d’une jeune femme sur mon bras. Je la vie assez facilement. Elle était plus grand que moi, plus grande que lui aussi.

« Oui. Depuis le début, les Dieux semblent nous mettre à l’épreuve. »

Mes yeux se dirigèrent vers Léto, bien décidé à parler d’elle à la Bleue, puisque nous nous connaissions. Néanmoins, ce que je vis provoqua une tension dans mon visage. J’adoptai une expression que je détestais pourtant : celle de l’exaspération.

« Et allez… »

Que tout le monde veuille tuer Jun Taiji n’était pas étonnant en soi. Que Kaahl s’y mette et que Léto lui serve de bouclier, en revanche… En tant que Réprouvé, il ne laisserait jamais passer. Donc, il n’y avait pas cent hypothèses. Soit il laissait tomber et s’écrasait, soit il allait invectiver Léto pour qu’ils se battent. Ce serait une très mauvaise idée.

« Ramenez-vous. »

Je l’avais dit d’une façon étrangement autoritaire. Je fis quelques pas et fixai l’Ange.

« Dépêche, avant que la bagarre éclate et que ton imbécile de sœur fasse je ne sais pas quoi de débile. »

Le plus débile, c’était moi, mais passons.

Je m’approchai de la géante et du Réprouvé, en saluant d’un mouvement de tête Jun Taiji et sa magie délétère. J’avais déjà goûté à celle d’Elias alors je n’avais pas spécialement envie de poser mon bras sur ses épaules l’air de rien, ce que je fis pour les deux autres : une bonne vieille accolade.

« Allez, paix et amour. »

Je souris et volai un baiser à Léto avant de tourner la tête sur la droite pour embrasser Kaahl. J’y restai peut-être un peu plus longtemps, juste pour me venger et aussi parce que j’adorais ses lèvres.  

« Voilà, maintenant que le baiser de réconciliation est acté, si on allait s’occuper des morts au lieu d’en créer de nouveaux ? Ils sont beaux, ils sont frais, ils n’attendent plus que nous. »

Je ris. J’allais peut-être m’en prendre une mais, parfois, l’audace payait.

750 mots:



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Jun Taiji
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Jun Taiji
Dim 06 Fév 2022, 23:07


Image par Eva Sophie

Les Portes III - Pièce dix-huit



« Chou… » Ezechyel baissa les yeux pour cacher son trouble. Ses doigts vinrent chercher la base de sa nuque et se perdirent dans sa masse de cheveux en quelques grattements mesurés. « C’est que… » Elle lui faisait un effet étrange. Avait-elle dit « adorer » ? Il se sentait un peu bête, surtout qu’il ne ressentait pas ce lien tout particulier dont elle parlait. Ses maîtres avaient beau lui enseigner que le Temps était complexe, il n’en demeurait pas moins impatient et têtu. Ce qu’il ne savait pas, il était partagé entre le fait de l’ignorer pour toujours ou de s’en emparer tout de suite. Cette situation le mettait dans une drôle de position. « Je ne crois pas être en danger. » finit-il par répondre, en ayant l’impression que son cerveau fonctionnait à l’envers. Il mettait toujours un temps considérable à répondre aux questions et, parfois, les oubliait totalement, comme si le traitement à rebours de l’information ne marchait pas. En réalité, il ne savait pas s’il était en danger ou non, mais il craignait qu’elle réagît mal s’il lui expliquait certaines choses étranges. Il avait de la difficulté à déterminer si son lui futur était un danger, puisqu'il voyait peut-être ce qu'il n'aurait pas dû voir sans pouvoir en être certain, ou si Kaahl en était un pour lui, à un moment ou à un autre. Et puis, il espérait aussi qu’elle ne chuterait pas sur lui, sinon, d'après ses estimations, il finirait sans doute écrabouillé comme une crêpe.

La bleue était, quant à elle, plus facile à gérer. Il la fixa, en clignant des yeux à son tour. Elle portait des vêtements qu’il aurait volontiers qualifiés d’intéressants. Quel peuple s’habillait-il ainsi ? « Enchanté. » finit-il par articuler, incertain. Elle le regardait d’une façon étrange. Comme pour tous les gens qui se trouvaient ici, il supposait qu’ils se connaissaient, d’une façon ou d’une autre. Réfléchir à comment, pourquoi, où et quand, fit cependant poindre la morsure de la migraine. Le Temps lui échappait et plus il y songeait, plus il avait l’impression de se trouver au-dessus d’un gouffre ou au cœur d’un dédale. Il préférait laver les morts, c’était plus simple. C’est ce qu’il fit, lorsque le tissu coloré cacha les silhouettes des deux femmes. Il préférait leur laisser de l’intimité. Il préférait aussi se plonger dans le déni du reste même si, de temps en temps, comme un enfant puni, il jetait des coups d’œil aux autres.




Le regard de Jun coula sur la brochette au sol et sur ce qui deviendrait la future Impératrice Noire. Il plissa les yeux, absolument pas impressionné par quiconque. L’existence de Lucius lui posait des problèmes d’ordre affectif que la Magie des Ténèbres grossissait avec un plaisir malsain. Tout n’était qu’une question de cercle vicieux. L’amour et la haine étaient toujours là. Le fait de ne pas être unique, de partager son Âme et son Esprit, créait un malaise grandissant chez lui. Le Temps était complexe. Son passé était resté coincé dans le futur proche de ce monde mais personne ici n’en avait encore conscience. Il avait désobéi à des règles élémentaires. Mais il avait été jugé trop important pour l’Histoire pour être puni. Il en avait tiré une conclusion dangereuse : tant qu’il resterait au centre des préoccupations du Destin, les Rehlas jamais ne pourraient le Bannir. Pourtant, il ne pouvait pas nier que sa situation actuelle lui faisait peur. Plus il se rapprochait de l’objectif, plus il prenait conscience qu’il n’y aurait pas de retour en arrière possible. Toute cette puissance l’effrayait. Lux in Tenebris l’effrayait.

Le froissement des corps le surprit. Il avait pensé mériter la sentence mais, finalement, le poing de son fils s’abattit sur Léto. Ses mots lui arrachèrent un sourire moqueur envers le Réprouvé. Il n’avait aucune envie de se laisser gagner par le sentiment qui les liait. Pas maintenant. « J’adorerais voir ça. Vous devriez vous battre. » suggéra-t-il à la guerrière, avec un mépris palpable pour Kaahl. Sale ingrat. Tue-le. Il inspira juste avant l’intervention d’Adam. Il devait rester calme et ne pas se laisser influencer par la magie d’Ethelba. Ici, cependant, les Étoiles ne chantaient pas et la Lune était muette. C’était difficile. « Hum. » Sans d’autres mots, en essayant de ne pas paraître vexé de ne pas avoir reçu une marque d’affection, il se décala pour marcher jusqu’à Laëth. Il tourna le regard vers Kaahl avec l’air malin des provocateurs avant d’observer l’Ange. Un sourire légèrement fou passa sur son visage. « Je dois partir mais j’ai un présent pour vous, et Adam. Vous lui donnerez. » Il ne bougea pas. « Dans votre poche. » précisa-t-il, en essayant de demeurer sourd aux injonctions au viol qui lui martelaient le crâne. Un rictus de frustration s’empara de ses lèvres quelques secondes. Il recula et tourna les talons, pour revenir vers le groupe d’adolescents. Il fixa Dastan. « Je serais bien resté mais j’ai un village à cramer. » articula-t-il avant de disparaître. Il fallait donner encore plus d’ambition à ce garçon.




« Toi. » aurait pu répondre Ezechyel. Ça n’aurait pas été fondamentalement vrai. Il aimait son fils, parce qu’il était difficile de haïr une partie qui avait constitué son Soi pendant si longtemps. Et, s’il n’était pas un problème pour lui à ce moment précis, il l’avait déjà été et le serait encore. Ça dépendait du Temps, ça dépendait de la version du Temps. Néanmoins, les Mortels ne pouvaient constituer un problème pour les Immortels que dans de rares cas et l’Æther savait parfaitement que les rares envies de tuer Kaahl qu’il ressentait étaient existantes du seul fait de son refus de laisser partir ce trop plein de ressemblance avec ce qu’il avait été jadis. S’il s’était comporté comme une véritable Divinité, il les aurait tous regardés de haut, sans jamais ou presque intervenir, sans se montrer, sans garder ce corps qui avait été le sien durant des millénaires. Il était un Dieu trop présent. Il se perdait souvent, à cause de ça.

Il ne répondit donc pas et laissa la fureur du Réprouvé s’abattre sur le faux Sorcier ou, du moins, tenter de le faire. Il sourit à Léto. Il n’aimait pas se voir en tant qu’Empereur Noir. Il avait failli tomber plus d’une fois, à cause de la Magie des Sorciers. Elle pourrissait l’esprit et les Rehlas qui étaient envoyés chez les Mages Noirs survivaient rarement à la folie.

L’air de rien, de l’eau commença à apparaître sur les dalles du sol. L’apparence humide finit par laisser place à quelques millimètres de liquide. Une observation grossière permettrait à quiconque de déterminer que le niveau de l’eau allait sans aucun doute continuer de monter. Ezechyel termina la préparation de son cadavre tranquillement et se mit à regarder Helsinki avec un air distrait.




Le blond fixa le sol et fit quelques pas légers vers Léto. « Je ne sais pas encore nager. » avoua-t-il, en s'amusant quand même des petits claps qui se créaient sous ses pieds.

1 139 mots

Hé hé hé 8D Donc, on a :
- Ezechyel, une version très ancienne de Jun. Globalement, il doit avoir des stats à 15-20 environ, avec une magie un peu plus importante. - Il est avec Léto et Latone et, ensuite, s'occupe de son cadavre, jusqu'à retourner vers Léto et ceux qui l'entourent pour dire qu'il ne sait pas nager xD
- Jun Taiji, sa version quand il est Roi des Sorciers lors de l'Ère du Chaos du Cristal. Il est plus vers 40, avec une magie et un charisme plus importants - Il est avec Léto, Kaahl, Adam et ceux qui ont suivi. Ensuite, il va voir Laëth, retourne vers Dastan et part (parce qu'il n'est pas soumis à l'obligation de rester là xD - y a du favoritisme, voyez).
- Jun en Dieu incognito. Il n'a pas de stats à proprement parler mais il ne se fait pas spécialement remarquer pour le moment. Il est juste là - Il s'occupe de son cadavre bien sagement et regarde Helsinki avec les yeux de quelqu'un qui la regarde pas vraiment en mode "Plongé dans ses pensées" xD


Explications


TOUR VINGT-DEUX ! =D

Bonjour à tous, après notre petite pause de fin/début d'année ! J'espère que vous êtes en forme =)

On va commencer doucement pour ce mois de février avec deux semaines pour répondre entre mes interventions, histoire de se remettre tranquillement dans le bain =)

Pour rappel :
On va commencer à attaquer le vif du sujet, à savoir : la pratique de la thanatopraxie. Les cadavres sont apparus dans la pièce 18. Ils sont installés sur des tables qui ressemblent à des autels. À côté de chaque autel, il y a une bassine et de quoi laver les corps. Les corps sont habillés. Vos personnages doivent :
- Déshabiller leur cobaye (normalement y en a un par personne mais vos personnages ne sont pas au courant et, de toute façon, la porte ne s'ouvrira pas tant que tous les corps n'auront pas été préparés donc ils peuvent s'entraider, se mettre à deux sur un cadavre etc).
- Laver le corps
- Masser et fléchir les membres pour les conserver au mieux.

Des fresques illustrent tout ça o/

Une fois que ce sera fait, la pièce 19 sera accessible ^^

Pour ce tour : La pièce se remplit d'eau progressivement (assez lentement mais quand même). Je vous invite à terminer la préparation du corps, pour qu'on puisse passer à la pièce 19 dans deux semaines =)

Gains du tour 22


- 1 point de spécialité au choix

Deadline tour n°22


Le samedi 19 février (comme ça je répondrai le dimanche ^^)

Participants PJ


- Erasme : XXI
- Tekoa : XIX
- Dastan : XIX
- Helsinki : XXI
- Adam : XX
- Juvelian : XIX
- Léto : XVI
- Sympan : XI
- Aimé/Lucius : IX
- Astriid : V
- Neah : II
- Eméliana : II
- Lana : II
- Priam et Laëth : II

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