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 [Q] - Élève et maître | Laëth

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Isiode et Isley
~ Ange ~ Niveau III ~

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◈ Parchemins usagés : 1068
◈ YinYanisé(e) le : 04/01/2016
◈ Activité : Soldats
Isiode et Isley
Mer 25 Nov 2020, 23:34



~ La scène se passe après le RP Ōlseaga ~

Partenaire : Laëth Belegad
Intrigue/Objectif : Isiode est devenu le nouveau mentor de Laëth afin que cette dernière puisse compléter sa formation militaire.


Aux Jardins de Jhēn.

Cela devait faire quelques heures qu’Isley et Ren avaient quitté les frontières de l’Île d’Orhmior afin de rejoindre le continent. Je les aurais certainement suivis, si une affaire de dernière minute ne m’avait pas accaparé et fait retarder mon propre départ du territoire militaire. Je soupirais. L’affaire était désormais réglée et je pouvais, à nouveau, me concentrer sur la tâche première de ma journée : intercepter ma Recrue. Ayant reçu l’aval des gardiens du portail, je m’approchais de la porte de téléportation, fixant brièvement le caractère monumental de la construction. Puis, d’un mouvement, je m’engageais au cœur du vortex magique, levant une première jambe pour esquisser le premier pas. Et durant cette fraction de seconde, de ces quelques centimètres qui me séparaient désormais des Jardins de Jhēn, mon corps n’était agité d’aucun haut-le-cœur, n’était emporté par aucun malaise désagréable ou maladif qui aurait tôt fait d’expulser mon déjeuner alors que je traversais le portail de téléportation. Tout ce que je percevais, en réalité, était ces frémissements qui parcouraient ma peau, et ce, en raison de la Magie qui enveloppait toute ma silhouette. Cependant, une fois le portail traversé, la chair de poule diminua pour s’effacer complètement de ma peau, n’étant plus qu’un souvenir et une impression insignifiante pour les rouages de mon cerveau. À l’instar de l’Île d’Orhmior, des veilleurs surveillaient consciencieusement l’entrée des portails et m’accueillirent d’un hochement de la tête, vérifiant dans leur registre que mon identité avait bel et bien été contrôlée et confirmée par les gardes se trouvant de l’autre côté du portail, et ce, selon les procédures établies quant à la sécurité du territoire de l’Avant-Garde.

« Tout est en règle. Profitez bien de votre séjour, soldat Yüerell. »

Je les remerciais en silence tout en leur adressant un sourire qui s’étira vaguement sur le coin de mes lèvres. Je ne comptais pas prolonger ma halte plus que nécessaire, sachant pertinemment que ma présence serait rapidement réclamée à Ọrnējusha : la problématique sur les Thekēra m’attendait et, avec elle, les Corvus Æris qui préparaient les dernières finitions pour notre opération des prochains jours. Cependant, ce serait mentir d’affirmer que je n’en profiterais pas pour observer un peu ce qui s’était déroulé, pendant mon absence, dans la région. Si les sites de construction pullulaient dans le cœur de la future cité de l’Île d’Orhmior et que les infrastructure d’Iyora s’étaient levées, dressées, et chatouillaient désormais les nuages du firmament, les Jardins de Jhēn, quant à eux, avaient conservé leur simplicité : quelques enjambées à l’extérieur du bâtiment, dans lequel était contenu les portails, avaient suffi à me faire constater l’évidence. Rien n’avait vraiment changé. Loin de nos contrées reculées, loin de la nouveauté et des imprévues de chaque instant, revenir sur le continent me paraissait soudainement étrange et particulier, comme un jeune adulte retournant dans le berceau de son enfance pour remarquer que rien de ses souvenirs, des endroits qu’il avait visités et des chemins qu’il avait foulés n’avaient réellement changé. Étais-je nostalgique? Je n’en avais pas l’impression. Après tout, je n’avais jamais véritablement considéré les Jardins de Jhēn comme ma véritable maison. Intérieurement, j’avais peut-être toujours désiré en partir, trouver une nouvelle terre d’accueil qui serait, à contrario de cet endroit, mon véritable foyer, l'un de ceux dans lesquels nous pouvions tout recommencer.

M’aventurant sur les sentiers qui menaient jusqu’au cœur de ce qui pouvait sembler être le centre-ville des Jardins, je me surpris à admirer les commerces, à reconnaître la façade de certains logements, que j’avais maintes et maintes fois croisés par le passé. Je notais ici et là des vitrines de marché qui vantaient et proposaient plusieurs des produits de la région, ainsi que de modestes étalages qui vendaient l’artisanat local. Si mes yeux les examinaient momentanément, mon pas ne se stoppa pas pour autant. Cependant, au croisement de quelques rues, je finis par réduire ma vitesse de marche : celle-ci ralentit, se suspendit et s’arrêta complètement devant la devanture qui me faisait face. Mon regard examina brièvement le dehors de la salle de concert. C’était bien celui dont m’avait parlé le soldat Nâmenor. Fermant les yeux un certain temps, je finis par souffler une expiration avant de repousser la porte d’entrée, vers l’intérieur. D’une démarche feutrée, je pénétrais ainsi dans le bâtiment tout en balayant des yeux le dedans de l’établissement. Il s’agissait d’une salle discrète et réservée, sobre et sans grand faste, avec quelques rangées d’assises qui longeaient tout un mur. Et au milieu des sièges, légèrement surélevée par l’estrade qui en était son socle, il y avait la scène de spectacle. Une musique – je la percevais nettement depuis que je m’étais arrêté au seuil de la porte – se soulevait et s’étirait dans toute la salle. J’attendis patiemment que la musicienne finisse ce qu’elle pratiquait avant de me décaler légèrement de ma position.

« Recrue Belegad? »

J’avais légèrement élevé la voix pour attirer son attention, m’approchant de sa position jusqu’à arrêter mon pas à moins d’un mètre de la scène.

« Veuillez me pardonner pour cette visite à l’improviste, mais le soldat Nâmenor m’a averti de votre présence en ces lieux, alignais-je calmement tout en portant une nouvelle œillade à la salle de concert, pensif. Je n’étais pas au courant que la soldate Lilayel vous avait transmis pareil legs », marmonnais-je, d’une voix si faible que je la cru, un instant, inaudible.

C’est pourquoi, sans autre forme de cérémonie, que j’inclinais doucement mon visage vers l’avant afin de lui offrir la salutation usuelle des militaires de l’armée.

« En raison des derniers événements et de tout le travail qui nous a accaparé dernièrement, nous n’avons jamais eu la chance de nous présenter officiellement. Soldat Isiode Yüerell. Je serai, à partir d’aujourd’hui, responsable de votre formation militaire. »

Je me redressais, braquant mes iris sur son visage.

« J’aimerais prendre un peu de votre temps afin que nous puissions discuter de cette dernière. Êtes-vous disponible? »


988 mots | Post I | Tu me diras quel format de quête (4x720 mots ou 8x400 mots) t’arrange le mieux ^^



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Priam & Freyja
~ Ange ~ Niveau III ~

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Priam & Freyja
Jeu 03 Déc 2020, 11:16



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Élève et maître

En duo avec Isiode


RP précédent : Tu sais, mon fils, le Néant est pire que la Mort.
RP lié : Sous leurs ailes.


Une fois Norok parti, Laëth avait ouvert le sac. Il contenait une corne de bicorne et une carte. Les deux objets l’avaient surprise. Elle se serait attendu à des denrées de sa région natale, voire à un petit mot – peut-être Sól avait-elle appris à écrire, depuis, et malgré tout ? Elle avait retourné les deux cadeaux dans tous les sens.

La carte était vieille et parcourue de rainures dues à des pliages répétitifs, qu’ils eussent été volontaires ou non. Son dos présentait un fond noir sur lequel était esquissée une forme à mi-chemin entre la boussole et le pentacle. Au centre du cercle doré semblait être notés des points cardinaux, sans qu’ils fissent référence à ceux usuellement utilisés. Des phases de la lune se succédaient. Sur le devant, deux Anges se faisaient face. Une Aile Noire et une Aile Blanche, séparées par deux épées tenues à la verticale. Une banderole jouait avec la pointe des lames. L’écriture était illisible. Sous leurs pieds, des fleurs s’épanouissaient et, au-dessus de leurs têtes, une main marquée d’un œil, inscrite dans un triangle, les pointait du doigt. Où la fille de Réprouvés avait-elle pu trouver un tel ouvrage ? Il était évident qu’il ne provenait pas de Lumnaar’Yuvon. Les dessins faisaient même plutôt penser à une œuvre magicienne. L’Aile d’Acier avait déjà pu admirer certains de leurs jeux de cartes, dont les finitions n’avaient parfois rien à envier aux plus grands tableaux de maîtres.

Quant à la corne… elle ne contenait rien. Çà et là, des veinures sombres striaient sa couleur nacrée. Elle n’avait rien d’exceptionnel, et pourtant, elle avait forcément une signification, un rôle ou un but. Avait-ce quelque chose à voir avec Naruu’Pogaan, le Zaahin de l’agriculture ? Était-ce un cadeau, gage de fertilité et de réussite agricole ? Plutôt pour Priam, alors ? Et la carte ? Au terme de ses réflexions, la Wun avait décidé d’écrire plus tard à Sól.



Quelques jours plus tard, elle était de retour dans la salle de concert, son violoncelle sur le dos. Elle s’installa sur la scène et jeta un regard circulaire à la pièce. Sans bouger, on pouvait embrasser des yeux l’entièreté des spectateurs. Dans le temps, elle avait dû être un endroit appréciable. Elle avait déjà meilleure mine que la première fois que Laëth y avait mis les pieds. Toutefois, les rénovations n’étaient pas terminées. Il faudrait peut-être faire certains réaménagements pour améliorer l’acoustique. Sans tarder, la musicienne sortit son instrument de son étui, et entama les premières notes d’une partition qu’elle avait apprise par cœur.

Lorsque le chant du violoncelle ne fut plus qu’un écho murmuré entre les murs de la salle, une voix repoussa le silence qui cherchait à s’établir. Laëth releva vivement la tête. Elle croisa un regard qui la surprit – qu’elle avait pourtant longuement attendu. Les aléas de leurs vies respectives ne leur avaient pas permis de se rencontrer plus tôt. Immédiatement, elle se leva et exécuta le salut de la Compagnie, poing sur le cœur. « Soldat Yüerell. » Ses iris verts se raccrochèrent à la teinte céruléenne des siens. Ils étaient si clairs qu’on aurait pu les croire faits de glace, comme ceux de son frère. Cependant, c’était la prestance et la force de l’homme qui s’y reflétaient. Elle crut même y percevoir la sévérité dont Hena pouvait faire preuve dès lors qu’elle exerçait sa profession. Dans ses souvenirs, ceux d’Isley avaient une expression plus douce et attentionnée. C’était peut-être dû au contexte de l’époque – quoique la réputation du Boucher le précédait, et ne laissait pas le loisir de l’imaginer plus tendre. À l’entente du nom de sa mentor, elle frissonna. « Ah ? Elle m’a légué cette salle, et une marbrerie. » crut-elle bon de préciser, avant qu’il ne reprisse la parole.

Elle acquiesça. Le sérieux avait redessiné les traits de son visage. Être l’élève du Prince de Caelum était un honneur. S’il était une personnalité controversée depuis les évènements sur Orhmior, il n’en demeurait pas moins un combattant émérite et l’une des figures montantes de la Compagnie de Yüerell. Ses talents étaient reconnus. La Belegad espérait ne pas le décevoir. Comme lorsqu’Hena s’était présentée à elle, une appréhension se cramponnait à son estomac. Elle était doublée d’une pointe de mélancolie, et du rappel douloureux du décès de sa mentor. Tous les renouveaux laissent des fins dans leur sillage. C’était inévitable ; et ça ne devait pas empêcher de regarder droit devant soi. Si son deuil n’était pas terminé, elle se sentait prête à relever de nouveaux défis et à affronter les épreuves à venir. Elle se savait toujours fragile, mais elle se sentait aussi plus solide et sûre d’elle. La musique l’aidait, peut-être. « Bien sûr. » Elle jeta une œillade au violoncelle, qu’elle avait posé contre le siège sur lequel elle était précédemment assise. « Permettez-moi juste de ranger mon instrument. » Une fois l’assentiment accordé, elle le glissa dans sa housse et le referma, avant de hisser celle-ci sur son dos. Lorsqu’elle se retourna pour faire face à son mentor, elle hésita. « Souhaitez-vous rester ici pour en discuter, ou…? »



Message I – 849 mots

4x720 ça me va bien <3




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Isiode et Isley
Dim 10 Jan 2021, 04:51



Sans un mot, je lui avais donné mon accord d’un signe de tête, croisant les bras contre ma poitrine en attendant qu’elle termine de paqueter ses affaires. Le silence, si ce n’était pas des frottements entre les matériaux de son instrument et de son étui, envahissait l’espace autour de nous. Entre mes interrogations concernant la situation des Thekēra sur l’Île d’Orhmior, celles à propos d’Isley, de Ren et de leurs chances à retrouver sans problème la joaillerie de Vervallée, je me demandais franchement si tout ceci avait été une bonne idée, en fin de compte. Était-ce réellement le bon choix d’avoir accepté de prendre sous mon aile cette Recrue? Je ne pensais pas avoir l’étoffe d’un enseignant, pour être honnête : la fibre pédagogique, c’était mon frère qui l’avait hérité de notre mère, comme pouvait en témoigner son récent intérêt quant à endosser le rôle d’instructeur militaire pour le compte de l’Armée. Il était patient et ouvert d’esprit, encourageant et constamment prêt à offrir son aide au suivant. Je n’étais pas comme lui, et ne songeais pas à m’imposer un caractère qui ne serait pas le mien. Alors pourquoi étais-je celui qui était apparu dans l’esprit du Capitaine Endeover lorsque le sujet de cette passation de mentorat avait été mis sur le tapis? Était-ce en rapport avec cette instabilité que l’Imperio Vaughan avait ressentie en elle? Me croyaient-ils capables de régler cela, peu importe ce qui pouvait troubler l'esprit de la jeune femme?

D’un mouvement imperceptible, mes sourcils s’arquèrent alors que ma tête se relevait lentement dans sa direction pour l’examiner. En y réfléchissant, plusieurs histoires m’étaient parvenus à son propos au cours de ces derniers mois, loin d’être flatteuses, pour être exact. Si elle n’avait été personne avant le début de la campagne d’exploration angélique, soudainement, son nom s’était mis à faire écho ici et là à travers les rumeurs : sa supposée relation avec le Baron Paiberym, qui fut confirmée après que les deux aient été aperçu au cours du festival des Déchus, cette histoire de grossesse, cette autre à propos d’une affaire de viol… Je soupirais discrètement.

« Ici sera très bien, lui fis-je savoir tout en restant debout. Comme je vous l’ai dit, je suis venu sans vous avertir au préalable. Je ne compte pas accaparer votre temps plus que nécessaire. »

Sans bouger de ma position, je l’invitais à s’installer confortablement où elle le désirait.

« Asseyez-vous, je vous en prie. J’aimerais que nous discutions afin que je puisse mieux planifier ce qui nous restera à faire concernant votre formation, lui présentais-je d’une inflexion de voix mesurée. Après quoi, nous pourrons reprendre votre entraînement où vous l’avez laissé et évaluer votre niveau de maîtrise. Plus tard en soirée, par exemple, ou demain, au terrain d’entraînement de la Caserne », lui proposais-je en attendant de connaître son avis sur la question.

Tout en m’appuyant sur l’une des façades arrondies de la scène, il se passa un certain temps sans qu’une seule parole ne s’invite entre mes lèvres, mais après la poignée de secondes, je finis par reprendre tranquillement :

« Vous le devinerez peut-être assez tôt, admis-je en fermant brièvement les yeux, mais je ne suis pas fait pour être professeur. Pourtant, j’ai reçu la charge de m’occuper de votre formation et je compte m’assurer que tout se déroule comme il se doit. Pour la soldate Lilayel. C'est pourquoi j'espère que tout se passera bien entre vous et moi. »

En réalité, cela faisait si longtemps que j’avais eu un élève à ma charge que je ne me souvenais plus du tout comment m’occuper d’un tel cas. Qu’était devenu ce jeune garçon de l’époque, par ailleurs? Assurément mort, emporté dans les flammes des conflits et de la guerre, après avoir succombé aux blessures de l’acier, puisqu’après toutes ces longues années, je n’avais jamais eu la chance de le revoir, ou même d’en entendre parler. Il était oublié, il avait disparu des mémoires, et de la mienne en même temps. Je ne me souvenais même plus de son nom, maintenant que son vague souvenir me revenait à l’esprit. Je rabattis mes paupières un instant.

« Sur ce, pouvez-vous me résumer ce que vous a enseigné la soldate Lilayel? Quels étaient vos entraînements quotidiens en sa compagnie? Et qu’avez-vous réalisé comme entraînement, pendant votre période de rétablissement, en exercice solo ou auprès du soldat Nâmenor? »

Je savais qu’en dehors des exercices qu’elle avait exécutés avec Lilayel, le mage de la troupe Kahena avait également assuré une partie de la formation de la jeune femme, notamment en l’aidant à maîtriser son affinité avec la Magie élémentaire de Métal, un pouvoir qui l’avait aidé à se faire un nom au cours de la prise de la Terre Blanche.


793 mots | Post II



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Priam & Freyja
Mer 20 Jan 2021, 21:54



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Élève et maître

En duo avec Isiode



Laëth acquiesça, et reposa donc l’étui du violoncelle contre le siège. Pour éviter de donner l’impression d’instaurer une distance ou de prendre de haut son nouveau mentor, la jeune femme descendit de l’estrade par l’escalier de gauche. En quelques enjambées, elle se tint à une distance acceptable de l’homme. Comme il l’invitait à s’asseoir, elle considéra les fauteuils qui s’alignaient, sur sa droite. « Si cela ne vous dérange pas, je préfère rester debout. » répondit-elle poliment, alors qu’elle relevait les yeux vers le soldat. Elle venait de passer plus d’une heure assise dans une position contraignante : ses jambes réclamaient de pouvoir se mouvoir et porter son corps. Face à lui, elle écouta attentivement tout ce qu’il avait à lui dire. « Je peux me libérer ce soir, oui, ou demain. Faites au plus pratique pour vous. » Sans mentor, la Recrue pouvait plus ou moins moduler son emploi du temps comme elle le souhaitait. Elle participait à la vie de la Compagnie de Yüerell, assistait aux entraînements collectifs et rendait des comptes à ses supérieurs. Cependant, elle n’avait pas réellement d’impératifs. On rattachait rarement les Recrues à des missions si elles n’avaient pas de mentor, ou si celui-ci n’était pas disponible. Au début, la Belegad en avait été très frustrée. Au fur et à mesure, elle avait apprivoisé sa fougue. C’était peut-être cela, le premier enseignement d’Isiode Yüerell : la patience.

Tandis que son regard regagnait l’éclat de l’attention, elle déglutit. Sa déclaration ne la surprenait pas. Sa réputation le précédait et elle ne faisait pas de lui un grand pédagogue. Laëth avait connu son frère qui, lui, faisait preuve des qualités qu’on attendait d’un instructeur. Plus elle contemplait son interlocuteur, et plus elle comprenait qu’un monde les séparait. Cela lui fit un effet étrange. Ils étaient jumeaux, et pourtant si différents. Priam et elle, avec quelques années d’écart, se ressemblaient sans doute bien plus que les deux frères, et à bien des égards. « Je l’espère aussi. » Un frisson ému courut dans son dos. Pour Hena. Pour tout ce qu’elle m’a appris, et pour tous les espoirs qu’elle a placés en moi.

Elle opina et s’avança un peu. « La soldate Lilayel m’a enseigné l’art du combat et a tâché de m’inculquer les notions militaires de base, comme lire une carte, entretenir des armes, savoir reconnaître les grades, et cætera. » Durant leur voyage jusqu’à Iyora, Hena avait passé beaucoup de temps à instruire Laëth sur le plan théorique. Si elle avait d’abord trouvé cela ennuyeux, il s’était avéré que chacun de ses enseignements étaient utiles. C’était aussi durant leur apprentissage qu’elles avaient eu leurs conversations les plus intimes. Celles dont elle se rappelait encore certains mots. « Pour ce qui est du combat, elle m’a d’abord appris à mieux me servir de mes ailes et de mon corps dans les airs. Nous avons surtout travaillé le combat à mi-distance et au corps-à-corps. Il est apparu assez vite que je me débrouillais le mieux avec une hallebarde, mais je sais aussi me servir d’une épée et d’une hache. » Elle avait assez peu expérimenté le reste. « Tous les matins, nous allions courir ou voler, puis nous effectuions des exercices de renforcement musculaire. Le début de l’après-midi était généralement dévolu à la théorie, et la fin, à la pratique du combat. Parfois, elle me rajoutait une séance d’entraînement avant le repas du midi. Sinon, j’avais quartier libre. Et puis tous les soirs, je devais faire la liste des points positifs et négatifs de mes séances. » Elle grimaça. Cet exercice avait parfois été pénible. « Quant au soldat Nâmenor, la soldate Lilayel l’a d’abord contacté pour qu’il m’aide à améliorer ma maîtrise de la magie. Comme je viens de Lumnaar’Yuvon, je n’avais pas vraiment d’affinité avec, et elle trouvait tout de même important que je sache me défendre et attaquer grâce à celle-ci. » Elle avait eu tellement raison. « Lorsqu’il a repris mon mentorat, le soldat Nâmenor a poursuivi ses enseignements magiques et m’a incitée à plus me servir de mes pouvoirs lorsque je me bats. J’ai moins combattu dans les airs durant cette période. J’ai pu le faire à quelques occasions avec les autres Recrues. Et de mon côté, j’ai essayé de maintenir le rythme que j’avais avec la soldate Lilayel. Sport le matin, lectures l’après-midi, entraînements le soir. Après ce qu’il m’est arrivé en Terre Blanche… j’ai essayé d’améliorer mon vol pour être plus rapide et agile, donc j’ai fait beaucoup d’exercices aériens. Passer dans des cerceaux, effectuer des slaloms, prendre des virages serrés, accélérer et décélérer le plus rapidement possible, éviter des obstacles mobiles… » Laëth planta son regard dans le sien, dans l’attente de sa réaction.



Message II – 785 mots




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Isiode et Isley
Jeu 29 Avr 2021, 20:20



« Comme il vous plaira », avais-je répondu à la jeune femme avant de lui exposer les raisons de ma venue aux Jardins de Jhēn.

Toutefois, dès l’instant où elle s’apprêta à décrire sa formation auprès de la Soldate Lilayel, une interrogation frémit entre mes deux oreilles, entrecoupée et vacillante.

« …ode? Is…ode? »

Elle était comme emportée par la houle d’une vague incertaine, assujettie à un tremblement qui parasitait la communication. Pourtant, à travers la faiblesse de l’intonation et la cassure des mots qu’elle tentait d’expirer, je reconnus la voix dès que celle-ci résonna à l’intérieur de mon crâne. Ma concentration, dès lors, se scinda en deux : la première portait attention aux propos de la Recrue, tandis que la seconde échangeait brièvement ces quelques mots avec mon interlocutrice.

« Qu’y-a-t’il, Muramasa? »

Je perçu son soulagement malgré la distance qui nous séparait, la crainte que son appel ne soit entendu l’ayant quelque peu inquiétée. Intérieurement, elle devait certainement se dire qu’il lui fallait renforcer sa Magie. L’entraînement physique était une chose, mais la maîtrise d’une essence, de ses pouvoirs, était un tout autre exercice qu’elle ne devait pas négliger. Elle en prenait certainement conscience par cette simple utilisation de la télépathie.

« N-Nous avons trouvés l’or. »

Sa voix conservait une certaine fragilité, mais elle me paraissait tout de même beaucoup plus stable que les premières secondes de notre connexion.

« On part pour Vervallée dans... quelques minutes. »

Je fermais momentanément mes paupières.

« Très bien. Si j’ai du temps, j’irai vous rejoindre chez le joaillier. Sinon, nous pourrons nous en reparler ce soir.

- Cinq sur cinq!

- Puis, si vous rencontrez un quelconque problème, n’hésitez pas. Je risque de rester un certain temps sur le Continent.

- Entendu! »

Sans le vouloir, l’arc de mon sourcil se courba plus que nécessaire. Quelque chose semblait retenir Muramasa.

« … As-tu d’autres questions?

- Hum…

- Parle. »

L’intonation fût plus sèche qu’escomptée, plus pressante par la même occasion, ce qui sembla faire sursauter l'Orine.

« J’étais simplement curieuse de savoir comment se déroulait votre première rencontre? »

Je reposais mon regard sur la jeune femme devant moi, qui en était venue à m’expliquer les exercices qu’elle avait réalisé avec le Soldat Nâmenor, avant de hausser mentalement des épaules.

« Bien, je suppose. Nous sommes en pleine conversation actuellement.

- Oh! D’accord, désolée! Je ne te dérangerais pas plus que ça, alors. Je te tiendrais au courant. »

Je la saluais poliment, convergeant, cette fois, l’intégralité de mon attention sur les épaules de la Recrue. Je réfléchissais tout en lui prêtant oreille, hochant vaguement de la tête une fois que sa voix se soit éteinte.

« Excellent. De ce que j’en entends, vous avez relativement tout appris de ce qui est minimalement demandé dans le curriculum en tant que Recrue.  »

Je pensais alors qu’il ne me faudrait pas lui apprendre quoi que ce soit, mais plutôt polir la pierre qui avait déjà été travaillé entre les mains de mes prédécesseurs. Feu Lilayel avait entraîné sa force et son agilité, la maîtrise des armes de son apprentie découlant de ses entraînements et de son éducation, alors que le mage angélique avait surtout renforcé le plein contrôle de sa Magie, longtemps délaissée en raison de ses origines. Je restais silencieux un instant, l’observant attentivement. Il me restait encore quelques interrogations, mais globalement, elle me semblait être sur la bonne voie pour devenir, prochainement, Soldat. Cependant, les avertissements de l'Imperio Vaughan continuaient de rouler dans mon esprit.

« D’après vous, et des retours que vous partageaient les Soldats Lilayel et Nâmenor, que sont vos points à améliorer et en laquelle de vos capacités avez-vous le plus confiance? »

Était-elle confiante de ses muscles et de sa force? Était-elle plutôt certaine que son instinct ne la trahirait? Son pied ne l’avait jamais abandonné, tant elle le maîtrisait? Ou était-elle parvenue à contrôler, avec une expertise surprenante, la Magie qu’elle n’avait jamais su développé au sein de Bouton d’Or? J'écoutais de nouveau sa réponse, acquiesçant par automatisme.

« Bien. Dans ce cas, je vous propose que nous nous rencontrions demain, à la première heure, devant les portes de la Caserne. De là, je vous amènerai sur un site où le Capitaine Endeover et moi avons souvent croisé le fer. J’évaluerai vos capacités en un combat singulier, lui appris-je en reportant mon attention dans sa direction, alignant d'une voix monotone. Vous n’aurez pas besoin de retenir vos coups ou de vous inquiéter des dommages qui pourraient être faits là-bas. Je m’attends à ce que vous me montrer votre plein potentiel. »

Je me redressais alors.

« C’est tout ce dont je voulais vous faire part, aujourd’hui. Avez-vous des questions? »

J’attendis sa réponse et ses éventuelles interrogations, prenant ensuite le chemin de la sortie une fois tout curiosité assouvie. Toutefois, à mi-chemin, je suspendis soudainement mon pas.

« Avant de partir, j’aimerais m’assurer d’une chose avec vous. »

Je fis volte-face, braquant le céruléen de mon œillade dans le vert sapin du sien.

« Que s’est-il passé à la grande kermesse d’Avalon? Il ne me sembla pas nécessaire de préciser de quel événement, en particulier, il était question. J’aimerais l’entendre de votre bouche. »

On m’avait reporté l’incident, en tant que mentor officiel de la jeune femme, mais n’avait jamais pu entendre sa version de l’histoire.


895 mots | Post III

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Priam & Freyja
Jeu 14 Oct 2021, 15:16



Dancing Virtues by aw anqi

Élève et maître

En duo avec Isiode



Laëth acquiesça doucement. En effet, à l’époque où Hena était décédée, elle approchait de la fin de sa formation. Sa mort l’avait trop perturbée pour en faire un élément stable, puis il y avait eu tous ces autres problèmes, la bataille en Terre Blanche, et le temps avait filé plus vite qu’escompté. Elle inspira. « Ils m’ont souvent dit que j’avais du mal à garder la tête froide. À rester stable. C’est vrai. Je pense que c’est ce qui peut m’amener à commettre le plus d’erreurs au combat. Et je n’ai pas une force énorme non plus. » Et dans la vie courante. D’un œil curieux, elle détailla le soldat. C’était peut-être la raison pour laquelle le destin l’avait poussé sur son chemin. « Et sinon… » Elle prit le temps de réfléchir une à deux secondes, le regard dirigé vers le sol, avant de le raccrocher à celui d’Isiode. « Je pense que je peux me fier à mes réflexes. Je suis rapide. » Elle acquiesça, comme si le formuler la convainquait d’autant plus. « Je peux esquiver ou porter un coup rapidement. Avec précision. Et grâce au soldat Nâmenor, je me débrouille bien en magie, mais j’ai encore un peu de mal à la contrôler, parfois. » Elle ignorait que cela empirerait. À ce moment, sa magie était encore trop faible pour lui échapper, mais elle se renforcerait, jusqu’à parfois agir de son propre chef. L’Ange se rendrait bientôt compte qu’elle la protégerait autant qu’elle la trahirait.

Dès que Yüerell prit la parole, elle se redressa. « Très bien. » opina-t-elle. L’impatience la gagnait déjà. L’impatience, et une touche d’appréhension, comme si ce combat singulier figurait une ultime épreuve pour pouvoir poursuivre son entraînement sous l’égide du soldat. Il n’en était évidemment rien mais, symboliquement, cela signerait le début de son apprentissage à ses côtés. « Je ferais de mon mieux. » affirma-t-elle. Elle n’avait pas cessé de s’entraîner. Elle s’était battue avec Priam, souvent. Adriel la rejoignait parfois dans l’arène, lorsqu’il avait le temps. Cependant, il ne la traitait plus comme sa Recrue. « Non, je crois que c’est bon. Merci, et bonne fin de journée. » lui dit-elle avec un sourire. Elle le regarda s’éloigner, puis se pencha pour ramasser son violoncelle, avant d’être interrompue dans ses gestes par son interrogation. Lentement, la jeune femme se redressa. Elle avait été étonnée qu’il ne revînt pas sur les dernières frasques qui s’accrochaient désespérément à son nom. Bien qu’elle eût tout raconté à la Compagnie, à sa place, elle se serait méfiée.

Laëth tenta de prendre sur elle pour ne pas baisser le regard. Elle replaça une mèche de cheveux derrière son oreille. « Jun Taiji m’a téléportée sur le podium de lingerie, en lingerie. » Ce qu’il y avait de pire, avec cette histoire, c’était sans doute de devoir la raconter. Ça l’était peut-être d’autant plus qu’elle avait préféré n’omettre aucun détail. Plus elle pouvait dire la vérité, mieux elle se sentait. Pourtant, plus le temps passait, plus elle constatait que cela relevait du luxe. Elle détenait des secrets qu’elle ne pourrait jamais avouer, à personne. C’était son fardeau et sa condamnation. « Je ne sais pas pourquoi. Je présume que ça l’amusait juste de me causer des ennuis. Je ne sais pas non plus pourquoi Oriane Natey m’a embrassée. Et je crois que je serais restée un petit moment sur ce podium, sous le choc, si Adam Pendragon ne m’avait pas sortie de là. » Étonnant geste de bienfaisance de sa part. « On a retrouvé son amie, Jil… Juste Jil, oui, qui m’a prêté son pyjama pour que je ne me promène plus à moitié nue. » Elle l’avait encore. Elle l’avait même montré pour qu’on la crût. « Je crois qu’ils ont juste agi par gentillesse, ou par pitié. » Durant un bref instant, elle ferma les yeux. Elle n’aimait ni inspirer la pitié, ni être redevable. « Quand j’ai retrouvé mon frère, il m’a dit qu’il avait rencontré un homme qui ressemblait trait pour trait à Kaahl Paiberym. Il a prétendu m’avoir violée et a menacé Aliénor Vaughan du même traitement. » Malgré elle, un frémissement remua son échine. Ârès. Elle ignorait s’il la terrifiait ou si elle le haïssait. Les deux, certainement. « Tout ce que je sais, c’est qu’il ne m’a jamais violée, et qu’il n’était pas le Baron. J’espère qu’on le retrouvera vite. » Ils ne le retrouveraient pas, et elle le savait. « J’espère avoir répondu à votre question ? »

Le lendemain, à la première heure, elle attendait Isiode Yüerell devant les portes de la caserne. Elle avait revêtu sa tenue de recrue, un uniforme militaire aux couleurs de la compagnie. Lorsque la silhouette du soldat se dessina près d’elle, elle le salua, poing sur le cœur. Quelques minutes plus tard, ils étaient partis.



Message III – 806 mots




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Isiode et Isley
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Isiode et Isley
Dim 07 Nov 2021, 18:10



Un nouveau battement d’ailes transporta ma lancée, et je pus enfin apercevoir les toits de la Caserne transpercer l’horizon devant moi. L’Astre-Père avait étiré ses rayons à la surface des cieux, sa lumière éclairant désormais l’ensemble de la région, réveillant la communauté qui se laissait caresser par sa chaleur et son éclat incandescent depuis le cœur de leur chaumière. En estimant l’heure par le même fait, je me permis une nouvelle accélération. Je ne croyais pas être en retard à notre point de rendez-vous, mais juste au cas où, je préférais ne pas faire attendre plus que nécessaire la jeune apprentie. Un peu après ma séparation avec la Recrue Belegad, Muramasa et mon frère avaient repris contact avec moi pour m’avertir qu’ils seraient dans l’obligation d’allonger leur séjour à Vervallée. Cette annonce avait tôt fait de détourner mon attention de mes réflexions antérieures, alors que je m’étais mis à bombarder l’esprit de la Muse de plusieurs interrogations. Finalement, tout ce que j’étais parvenu à en retirer était le fait qu’ils auraient potentiellement trouvé un acheteur, prêt à payer pour les bijoux et autres de mes gains, et ce, au plus offrant. Si je voulus presser Muramasa pour m’en dire davantage, l’Orine dû pourtant couper court à notre conversation, prétextant être appelée par Isley pour une tâche. Malgré tout, avant de terminer la communication, elle m’avait promis de me raconter en détails ce qui en était, dès qu’elle aurait un peu de temps : nous étions désormais le lendemain matin, et je n’avais toujours pas eu de ses nouvelles. J’avais bien essayé de reprendre contact, mais les seules fois où elle ne daignait répondre à mes appels étaient pendant qu’elle dormait. Je soupirais à ce constat, me réessayant sur l’instant, en vain… Peut-être dormait-elle encore. Comment avaient-ils pu trouver un acheteur aussi rapidement, et ce, avant même d’avoir pu évaluer la valeur de tous ces objets? Pourquoi l’intéressé les avait-il approchés? Était-il un escroc? L’idée me tournait en tête depuis les premières lueurs de l’aube, au point où je m’étais mis à songer qu’il serait préférable d’annuler cet entraînement avec la Recrue Belegad pour me diriger vers Vervallée et m’occuper moi-même de la situation. Toutefois, en y repensant calmement, je m’en étais abstenu. Isley et Muramasa pouvaient être gentils et peut-être naïfs quand il était question de certains sujets, mais ils n’étaient pas idiots. Je pouvais me fier à leur jugement. S’ils avaient fait confiance à cette personne, c’est parce qu’ils devaient la connaître minimalement, et si les raisons ayant poussé Muramasa à vouloir garder son identité confidentielle me troublaient toujours, je savais aussi qu’elle ne pourrait entretenir éternellement le mystère. La vérité finissait toujours par être entendue. Comme de la bouche de la Recrue Belegad, qui m’avait raconté cette mésaventure au cœur d’Avalon aussi franchement que son cœur parvenait à me le faire entendre.

Les traits de mon faciès, désinvoltes, auraient oscillé au nom du Taiji si je n’avais pas déjà été mis au courant de son implication dans toute cette histoire. Cela étant dit, je cherchais tout de même à deviner l’expression de l’apprentie à sa mention, à reconnaître les tons dans sa voix. Quant à cette Oriane Natey… Son comportement ne pouvait être expliqué, selon moi, que par une seule chose : c’était dans sa nature. Une gifle lui aurait certainement remis les idées en place – et l’aurait remise à sa place. Ce qui me surprenait restait tout de même l’intervention du Pendragon : en effet, étonnant geste de bienfaisance pour un homme qui avait la réputation de courir derrière tout ce qui bougeait. Le fil de mes pensées s’était tout de même interrompu lorsque je perçu un tremblement irrégulier assujettir son cœur, un mélange entre colère et terreur qui la glaça brièvement. Un sosie du Baron Paiberym? Plus que le reste, c’était ce dernier individu qui m’intriguait. Il aurait complètement disparu de la fête lors de l’intervention de la milice déchue à la suite de ses allégations. Longuement, j’avais fixé la Recrue, lui suggérant de faire attention et de m’avertir si quoi que ce soit de similaire survenait de nouveau – ou qu’elle rencontrât ce faux Baron… Elle avait un don irrécupérable pour devenir la victime d’histoires invraisemblables.

« Bon matin. Atterrissant avec délicatesse, je ne fis pourtant disparaître ma paire d’ailes, conscient du prochain déplacement que nous devrons effectuer. Je croyais que je serais le premier arrivé, mais vous m’avez devancé. Ce qui m’indiquait au moins sa motivation pour la journée qui se profilerait. J’espère que vous vous êtes bien reposée malgré le réveil matinal. Joignant le geste à la parole, je répondis à sa révérence par la même salutation militaire, avant de lui tourner brièvement le dos. Suivez-moi. Nous avons un peu de distance à parcourir pour nous rendre jusqu’au terrain concerné. »

Déployant mes ailes de toute leur envergure, je pris les devants pour la guider une fois que nos jambes nous aient propulsé vers le firmament. Le site sur lequel je désirais l’évaluer n’était pas bien loin de la Caserne et pourtant, n’était pas inclus dans les terrains officiels de l’Armée. Il s’agissait d’un simple pan de terre dont le sol avait été retourné maintes et maintes fois, au cours des années, par nos jeux de pieds et nos roulades, par le mélange de la sueur et du sang versé de nos blessures. Au début, il ne s’agissait que d’un espace pour la détente et les discussions, jusqu’à ce que, de fil en aiguille, nous commencions à y apporter nos armes. Cela étant dit, depuis les explorations, nous n’y avions plus jamais remis les pieds.

« C’est ici. »

Nous fîmes quelques allers et retours concentriques au-dessus du terrain avant de nous suspendre dans les airs, laissant la semelle de nos bottes frôler la surface de la terre. Dans notre sillage, un voile de poussières se souleva pour mieux nous entourer, avant de redescendre doucement, attiré par la gravité. De là, nous pûmes nous installer, parer adéquatement nos armes et s’assurer du maintien des sangles de nos armures légères; rien d’extravagant ou de bien contraignant, seulement certains morceaux qui sauraient nous protéger des coups les plus fatals. En pivotant dans sa direction, je finis par me planter à quelques mètres de sa position.

« Ko si lọ pada (Aucun retour en arrière) », expirais-je tout en me redressant, reportant mes iris céruléennes dans ses prunelles.

Dans mon dos, une première Lame Fantôme apparut, chatoyant de son caractéristique éclat cyan. Elle tournoyait dans un ballet aérien aliéné autour de moi, une accélération l’entraînant de plus en plus rapidement dans sa ronde, jusqu’à ce qu’elle tombe, brusquement, au creux de ma paume. C’était le moment de mesurer toute la véracité de ses propos. Et sans perdre plus de temps, je me permis d’initier le premier pas de danse, écrasant fermement le tranchant de mon arme contre le tranchant du sien. Déstabilisée par le poids soudain que je lui imposais, la Recrue voulut instinctivement se dégager, mais je glissais prestement l’un de mes pieds derrière son talon, bloquant sa trajectoire d’évasion, la renversant d’un croche-pied. J’attendis à peine qu’elle tombât au sol que je relâchais une première salve de Lames Fantômes dans sa direction. Le bleu des armes portait un son dans leur sillage, un sifflement irritant, vif, qui témoignait de la vitesse de leur chute. Les pointes se plantaient profondément dans la terre, là où l’apprentie les fuyait pour échapper à leur coup d’estoc. Tout en restant vigilant, je la suivais des yeux, jaugeant sa prochaine action, faisant appel à la Glace pour l’intercepter au point où je la soupçonnais de, bientôt, se poser. Je comptais l'immerger de tous les bords et de tous les côtés, d'attaques physiques comme d'attaques magiques, dans un enchaînement serré, difficile, peut-être, à briser, mais pas impossible lorsque l'on étudiait consciencieusement. Elle était rapide et adroite, mais peinait à conserver son sang-froid. Je devais la pousser dans cette situation, aux limites de ses retranchements, ne serait-ce que pour observer l'étendue de cet handicap sur sa personnalité.


1 342 mots | Post IV

Isiode utilise le pouvoir suivant :
- Les Lames Fantômes : pouvoir permettant à l'utilisateur d'invoquer des lames translucides qui lévitent autour de lui. Ces lames sont bel et bien matérielles et peuvent blesser, voire tuer, un adversaire qui en subit les attaques. L'utilisateur peut les manier manuellement. Le nombre maximal de lames pouvant être invoquées correspond à la moitié des points de Magie de l'utilisateur (42/2 = 21), mais elles sont particulièrement difficiles à manier plus elles sont nombreuses.
- La Maîtrise de la Glace.




It's a little price to pay for salvation
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[Q] - Élève et maître | Laëth Signat20
Merci Mancy et Shanxi pour les cadeaux ♪:
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Priam & Freyja
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Priam & Freyja
Ven 28 Jan 2022, 08:49



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Élève et maître

En duo avec Isiode



À l’image de son mentor, l’Immaculée déploya ses ailes et décolla. Elle le suivit au-dessus des toits de tuile rouge des Jardins de Jhēn. Au loin, le Lac scintillait, second ciel embrassé par la terre. Une brise légère soufflait sur l’herbe et, çà et là, on pouvait voir paître quelques troupeaux. Tandis que le vent filait entre ses plumes, elle se demandait où il comptait l’emmener. Les terrains d’entraînement habituels se situaient plutôt de l’autre côté, généralement près de la caserne. Il était arrivé qu’Hena l’emmenât travailler en pleine nature, cependant, elle n’avait jamais évoqué ces lieux comme elle l’aurait fait de terrains à proprement parler. Néanmoins, leur trajet prit rapidement fin et sa curiosité fut satisfaite. Ils survolèrent plusieurs fois la petite carrière au sol battu par les jeux de jambes et les chutes des soldats. Laëth se posa et, comme son mentor, s’assura de la bonne tenue de son équipement. De temps à autre, elle l’observait à la dérobée. Sa gémellité avec Isley la poussait à les comparer. Si leurs physiques étaient similaires, leurs attitudes contrastaient. Elle se souvenait de la douceur et de la patience du frère, quand le mentor dégageait une aura stricte, droite, sèche, presque tranchante. Elle resserra les lanières de ses protège-bras et vérifia qu’ils ne bougeaient pas. Parée, elle fit apparaître son épée et la soupesa. Ses doigts en éprouvèrent les contours et se souvinrent instinctivement des courbes de son pommeau, autour duquel ils se resserrèrent. Ce n’était pas son arme de prédilection mais il s’agissait de la plus pratique pour réaliser un combat rapproché. La hallebarde eût été trop longue.

Lorsqu’il se tourna vers elle, elle ancra son regard dans le sien, et hocha la tête. Elle ne comptait pas faire demi-tour. En garde, elle suivit des yeux le manège de la lame céruléenne. Son cœur battait vite, dans l’attente du premier coup porté. Visiblement, Isiode avait un certain goût pour le suspense et la mise en scène. Elle oublia cette pensée dès que l’arme frappa vers elle et que le coup la déséquilibra. En moins d’une seconde, elle fut par terre. Son dos heurta lourdement le sol et elle ne parvint à sauver l’arrière de son crâne que grâce à un réflexe savamment travaillé. Une des premières choses que l’on apprenait aux combattants, c’était à tomber. Une mauvaise chute pouvait être fatale et, au cœur d’une bataille, se retrouver face contre terre pardonnait rarement. Si l’on tombait avec justesse, on pouvait aussi se relever avec plus d’aisance et de promptitude.

L’Ange eut à peine le temps de rouler sur le côté pour éviter la première volée de lames. Dès qu’elle en fut à l’abri, elle bondit sur ses pieds et se propulsa à quelques centimètres du sol pour avoir une plus grande marge de manœuvre. Les armes la poursuivaient inlassablement ; lorsqu’elles lui accordaient du répit, son mentor prenait le relais. Au mieux de leur forme, ils attaquaient tous en même temps. Quand l’une des lames devait immanquablement la toucher, elle créait une surface métallique contre laquelle elle venait ricocher ou lançait une onde qui détournait sa trajectoire. Leur sifflement irritait sa peau de frissons crissants, qui la déconcentraient. Une ou deux fois, elle manqua de se poser sur une plaque de glace : son pied frôlait la surface, commençait à glisser, et elle se rattrapait d’un battement d’ailes. La sueur perlait sur son front et l’odeur de l’effort imprégnait ses vêtements. À mesure qu’elle fatiguait, ses ripostes étaient moins précises et les frappes d’Isiode devenaient plus menaçantes. Son attention baissait en même temps que son anxiété augmentait. Les attaques proliféraient de toute part : elle savait que le moindre faux pas pourrait signifier l’échec. Plus elle stressait, plus l’Aile Blanche envoyait des coups qui manquaient leur but et la déséquilibraient. Sa masse pesait si fort si sur ses ailes qu’elle avait l’impression que celles-ci la tiraient vers le sol. Ressaisis-toi, pensa-t-elle. Mais vient un temps où la rationalité perd sa prise sur le mental : son attention suscitée de tous les côtés, elle ne sut plus où donner de la tête. La colère et l’impatience rejoignirent le concert de ses appréhensions. Ses parades s’éparpillèrent, ses battements d’ailes devinrent chaotiques, et elle commit l’erreur qui la fit tomber et plaça sur elle la menace mortelle des lames de son mentor. Essoufflée et éreintée, elle scruta les armes bleutées qui luisaient sous ses yeux, puis leva le regard vers le Yüerell. Ses prunelles brillaient d’agacement à son propre égard. Il lui restait encore bien du chemin à parcourir.



Message IV – 756 mots




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