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 [Q]L'autre côté du miroir

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Stanislav Dementiæ
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◈ Parchemins usagés : 1374
◈ YinYanisé(e) le : 30/01/2016
◈ Âme(s) Soeur(s) : Aggripina, la seule, l'unique.
◈ Activité : Mangeur officiel de chaire fraiche
Stanislav Dementiæ
Sam 31 Oct 2020, 16:07


Mirror par Valeria Dryzhak


Intrigue ; Nostradamus est à la recherche d'un artefact pour son travail. Un miroir capable de le transporter dans une dimension toute particulière.
TW : ce rp contient des histoires de meurtre, + des scènes "violentes" à partir du 4ème post.

Nostradamus s’arrêta devant la surface lisse de l’objet. Un sourire fin se dessina face au miroir qui lui renvoyait un reflet peu flatteur. Ces derniers mois avaient été compliqués et son hygiène de vie en avait été impactée. Le résultat se répercutait sur son apparence. L’insomnie avait creusé quelques cernes plus persistantes qu’à l’accoutumé – il n’avait jamais été un grand dormeur mais n’avait pourtant jamais enchainé les nuits blanches, ce qu’il avait été contraint de faire ces dernières semaines tout particulièrement. Son appétit s’était drastiquement réduit et il ne se sustentait que par instinct de survie, faisant de ce rituel de simples gestes mécaniques. Il ne savourait plus les aliments comme il l’avait fait autrefois, ne prenait même plus la peine de chasser son gibier – il était d’ailleurs revenu à une alimentation plus traditionnelle, ce qui rassurait ses domestiques et ses employés. Sa silhouette était devenue plus fine qu'avant et il flottait dans ses vêtements – un point de détail qu’il capta sur la surface du miroir et qui lui arracha une grimace contrariée. Il devrait repasser chez le tailleur pour que celui-ci ajuste ses tenues.

Le miroir était un objet cruel. Rare étaient ceux qui se complaisaient dans la vérité brute qu’il renvoyait. Souvent, on se déplaisait d’y trouver un corps devenu trop maigre, parfois trop gros, d’y constater un visage ridé ou quelques imperfections sur la peau, un teint cireux et quelques tâches sur la tenue. La réalité dépeinte sur cette vitrine du monde se voulait tranchante, sans artifice. Qu’elle rassure ou inquiète, on était mis face à soi-même, on devait s’y affronter : le pire des juges se reflète souvent sur cette surface. Peut-être était-ce pour cela que beaucoup préféraient éviter de s’y contempler : on passait devant sans y prêter attention et lorsqu’il devenait nécessaire de s’y observer, on tentait au mieux d’ignorer les défauts, d’aller droit au but pour pouvoir repartir aussitôt sans confronter ses insécurités.

Le mage noir affectionnait cependant ces objets. Les simples glaces n’avaient pas grand intérêt à ses yeux - s'il avait bien des défauts, la vanité ne faisaient pas partie de la liste - mais il était souvent admiratif de l’usage dérivé que certains esprits brillants en faisaient. Son métier le conduisait souvent à tomber sur des objets étranges. Les livres et les tableaux étaient des supports récurrents, ainsi que les armes et les vêtements. Les miroirs offraient un panel attrayant et bien fourni également. Le Dementiæ avait déjà vu des reflets hypnotiques qui poussaient la cible à se regarder durant des heures, s’admirant et tombant peu à peu amoureux de son propre reflet, s'oubliant au point de ne plus dormir, ne plus manger et simplement se laisser dépérir pour ne pas rater une seconde du spectacle qu'offrait le miroir ; d’autres permettaient de voir un futur ou un passé lié aux personnes qu’il captaient ; certains possédaient une conscience, bénéfique ou maléfique, capable d’interagir avec son propriétaire ; d'autres permettaient d'espionner en toute discrétion - il avait en sa possession l'un de ceux-là. Les célèbres miroirs jumeaux du Comte Avenborth permettaient d’admirer le plus cher de ses souhaits ou, au contraire, le pire de ses cauchemars. L’aristocrate les aurait utilisés pour s’immuniser contre sa vanité et réussir à affronter ses pires craintes jusqu'à être capable de leur faire face, lui permettant ainsi de s’élever dans la hiérarchie de son époque. Le miroir que cherchait l'homme de main actuellement devait être la porte sur un nouveau monde, un lieu de terreur et de tourments. L'objet intéressait grandement son employeur et, comme souvent lorsque le produit était important à ses yeux, monsieur D avait missionné le mage noir pour aller le retrouver. L'employé avait suivi quelques pistes basées sur des témoignages qu'il avait pu récolter dans cette région, ce qui l’avaient conduit jusqu’à cette petite boutique d’antiquités perdue sur la terre Lyrienne. La région rapportait quelques souvenirs à l'ancien époux Gandr - des souvenirs d'une vie passée, qu'il regrettait parfois. S'il s'était débarrassé de sa femme, il reconnaissait qu'il avait apprécié sa compagnie.

L'homme d'affaires attendait désormais patiemment le vendeur, afin de pouvoir étudier plus en détail l’artefact qu'il était venu chercher.

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Stanislav Dementiæ
Sam 31 Oct 2020, 17:11


Mirror par Valeria Dryzhak


« Monsieur Dementiae ! » salua le vendeur en apercevant la silhouette longiligne de son client. Il affichait un sourire éclatant mais ses yeux trahissaient sa mascarade. Nostradamus lui répondit avec le même enthousiasme feint, bien qu’il exécutât sa performance avec davantage de savoir-faire. La société sorcière était une perpétuelle salle de théâtre et un simple faut pas pouvait vous attirer les foudres d’un adversaire supplémentaire, vous créer des ennemis puissants ou réduire votre réputation à néant. Il avait déjà reçu une lettre d’avertissement de l’homme qui était à présent à la tête de sa nation : un rappel qui l’avait remis à sa place et qui l’avait poussé à parfaire son jeu d’acteur en toute circonstance, même lorsque ses émotions étaient diamétralement opposées à l’état d’esprit du personnage qu’il se devait incarner – un peu comme à cet instant. Sans tergiverser, le commerçant entra dans le vif du sujet. « Vous désirez voir le miroir au sujet duquel vous m’avez écrit, je suppose. » Le mage acquiesça. Il se tourna vers les produits du rayon où il se trouvait. Il se vit en plusieurs exemplaires effectuer ce geste : les miroirs créaient un kaléidoscope oppressant. « En effet. Je ne l’ai trouvé nulle part ici. » souligna-t-il, surpris. « Oui… C’est que… Beaucoup de nos clients nous ont rapporter être mal à l’aise en l’apercevant. » confia le vendeur. « Un sentiment que j’ai moi-même expérimenté. J’ai décidé qu’il était plus sage de le ranger ailleurs, en attendant de trouver quoi en faire… » continua-t-il. « Je n’étais pas loin de décidé de le détruire, mais j’ai reçu votre missive avant. » Nostradamus esquissa un rictus. « Je suis arrivé juste à temps, alors. » « Oui, c’est le moins qu’on puisse dire. » L’homme jeta un drôle de regard au sorcier. Il ne comprenait pas exactement pourquoi un tel objet pouvait l’intéresser. Il était sans doute dérangé pour le convoiter autant : ce miroir lui donnait véritablement froid dans le dos. Mais peu lui importait. Du moment qu’il pouvait l’en débarrasser. « C’est par ici. » Le commerçant conduisit le potentiel acheteur jusqu’à sa remise.

« Recevez-vous beaucoup d’objet de ce genre ? » demanda le mage noir. « C’est une brocante alors on me donne tout un tas de chose. J’ai un tas d’objets vieillots mais j’admets ne jamais avoir vu quelque chose d’aussi… » Le mot maléfique allait franchir ses lèvres mais il se retint. Il ne voulait pas paraître pour un peureux. « Intriguant. » finit-il par dire à la place. C’était le mot qu’avait utilisé son client dans sa lettre. Le petit homme bedonnant s’arrêta devant un pan de mur où avait été étendu un drap. D’un geste précautionneux, il l’ôta pour révéler le trésor qui se cachait en dessous. Nostradamus resta impassible. Il s’approcha de la glace et commença à l’inspecter. Une aura inquiétante s’en dégageait effectivement sans que l’on puisse dire pourquoi mais, à première vue, le miroir n’avait rien d’impressionnant. Le mage toucha la surface froide et lisse. « Rappelez-moi ce que vous ont dit les derniers propriétaires, je vous prie. » L’homme croisa les bras sur sa poitrine. « De mémoire, il ne s’agissait pas des derniers propriétaires. Les petits-enfants d’un couple qui s’est… enfin… une histoire tragique a impliqué le décès des parents et les enfants m’ont revendu bon nombre du mobilier : ils ne voulaient plus avoir à faire à… tout cela. » Oui. Un homicide suivit d’un suicide. Avant cela, le miroir avait été gardé dans un manoir où bons nombres de disparitions et d’incidents étaient survenus. Quelques décennies auparavant, c’était un enfant qui s’était coupé les veines après avoir récupéré un fragment du miroir : le coin inférieur droit manquait encore aujourd’hui. Nostradamus resta impassible et se retourna vers l’antiquaire. Ses doutes venaient d’être balayés. Bien sûr, il devrait s’assurer lui-même de sa théorie mais il sentait que ses recherches touchaient à leur fin.

« A quel prix estimez-vous ce miroir ? » L’homme réfléchit. Il devinait, à l’attrait dissimulé qu’éprouvait le mage noir. Aussi donna-t-il un prix excessivement élevé. La stratégie n’était pas mauvaise – d’autant plus que si le receleur avait raison, cette proposition restait encore bien au-dessous de la véritable valeur de l’objet. Néanmoins, l’objectif de Nostradamus était de repartit avec sa conquête sans avoir à se ruiner. Ce plan aurait pu fonctionner s’il ne s’était pas trouvé face à un homme capable de le transformer en dîner. « Je vous conseille de rester raisonnable, mon brave. Vous ne voudriez pas qu’il vous arrive des bricoles, n’est-ce pas ? »


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Stanislav Dementiæ
Ven 13 Nov 2020, 12:00


Mirror par Valeria Dryzhak


Nostradamus se tenait assis dans un fauteuil, en face du miroir qu’il avait installé contre le mur. Les coudes en appuis sur les accoudoirs, ses mains jointes devant son visage, il tapotait ses lèvres du bout de l’index. Son regard rivé sur la glace, comme s’il y cherchait quelque chose de dissimulé, il patientait. Il avait perdu la notion du temps mais, à en juger par le repas refroidi qui reposait sur la table basse, cela faisait plusieurs heures qu’il s’était perdu dans la contemplation. Jusqu’à présent, il n’avait rien aperçu de particulier : à sa place, bon nombre de curieux auraient abandonnés et auraient simplement conclu s’être trompé sur l’origine de l’objet. Le Dementiæ, néanmoins, n’était pas un homme capable d’abandonner. Les obsessions qui le hantaient n’étaient pas sans rappeler celles de son fils ainé, bien que ses cibles soient d’un genre plus varié.

Tout ce temps, il l’avait mis à profit pour se remémorer tout ce dont il savait au sujet des miroirs. Les légendes à leur sujet étaient nombreuses. Si certaines étaient sans fondement, d’autres recelaient une part de vérité qui avaient alimenté ces histoires. Le plus célèbre de ces mythes était sans doute celui selon lequel un miroir était capable de capturer l’esprit des défunts. De cette croyance découlait la tradition de recouvrir les miroirs d’une demeure après qu’un décès y soit constaté : de la sorte, l’esprit ne pourrait pas s’y refléter et donc ne se ferait pas emprisonner dans cette prison de glace. Peu de peuples appliquaient encore cette coutume mais on la retrouvait encore dans certaines régions, où la légende locale se répandait encore. Une autre voudrait que le miroir soit capable de voler une partie de l’âme de ceux qui s’y observeraient. Ainsi, briser un miroir serait synonyme de tragédie : en ébréchant l’objet, on fractionnerait l’essence de tous ceux s’y étant un jour reflété, abattant le malheur et la désolation sur leur destin. Seuls les vampires seraient capables d’échapper à cette malédiction : puisqu’ils n’étaient plus vraiment vivants, leur âme n’appartiendrait plus à ce monde et ils seraient donc incapable de se refléter dans la surface réfléchissante. Nostradamus avait toujours été sceptique mais son domaine professionnel le forçait parfois à ouvrir ses croyances, le temps de quelques recherches. Souvent néanmoins, une explication tout à fait rationnelle venait éclaircir les mystères autour des objets qui faisaient tant vibrer les esprits de ses clients.

L’explication concernant ce miroir en particulier avait déjà été trouvée, dans le carnet secret de son tout premier propriétaire. Puissant mage possédant de nombreux secrets, il aurait décidé de dissimuler son savoir dans un monde parallèle, de sa propre création. La porte de ce microcosme ne serait autre que le miroir. Cependant, pour en protéger l’entrée, son créateur aurait maudit son support : quiconque deviendrait propriétaire de l’objet serait pris d’une folie meurtrière avant de se donner la mort, devant ledit miroir. L’esprit des assassins, capable de commettre le pire des crimes, serait alors piégé par la porte maudite. Condamnés à la protéger jusqu’à l’éternité, ils pousseraient au suicide tous ceux trop proches d’entrer dans leur dimension interdite. Un stratagème intelligent pour dissuader tous les fouineurs de mettre leur nez dans les affaires du mage. Nostradamus restait cependant incroyant face à ces rumeurs qu’avait lancé le scientifique. S’il ne possédait pas de réponse sur l’âme – en partant du principe qu’il croyait en ce concept – il démentait toute superstition basée sur les fantômes et autres esprits. Ce miroir ne dérogeait pas à sa règle, bien qu’il admît que quelque chose soit à la source de ces histoires. Sans doute s’agissait-il d’une race parasite ou d’un puissant sortilège capable d’embrumer l’esprit.

Nostradamus s’empara délicatement d’un miroir à main posé sur ses genoux. Il en regarda le contenu. Ce n’était pas son reflet qu’il contempla, mais une brume épaisse et dense. Autrefois, c’était le visage de celle qu’il aimait – à condition qu’il eu put éprouver ce genre de sentiments à son égard. Malheureusement, l’enchantement semblait brisé car Aaliah n’était plus apparut depuis des mois. Le sorcier se serait inquiété si sa folie n’avait pas transformé son dévouement en haine. Ce silence prolongé avait été vécu comme une trahison, un abandon. Il en était venu à se demander si Alice n’était pas tout ce qu’il restait de celle qu’il avait servi dans l’ombre. Mais non, les deux femmes, malgré leurs ressemblances physiques, étaient trop différentes pour supporter cette théorie.

Nostradamus soupira puis reposa l’objet. Il reporta son attention sur la psyché. « Bien. Voyons voir ce que tu as de si spécial. »

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Stanislav Dementiæ
Lun 22 Mar 2021, 12:56


Mirror par Valeria Dryzhak


Nostradamus soupira, las. Cela faisait plusieurs jours qu'il essayait de percer les mystères de l'artefact, sans résultat. Il avait passé des heures et des heures à se documenter sur les sortilèges susceptibles d'avoir été lancés sur la psyché, avait appliqués tous les contres-sorts pour essayer d'ouvrir le passage sur cette autre dimension, avait usé de runes et de potions : rien n'avait fonctionné jusque là. Sa patience était mise à rude épreuve - en particulier parce que son employeur exigeait des résultats, qu'il n'était pas en mesure de lui fournir. Sans doute aurait-il été plus simple de donner le miroir aux scientifiques qui s'adonnaient habituellement aux expérimentations pour identifier avec certitude ses trouvailles. Ses employés auraient sans doute réussi à trouver une solution ou, au minimum une explication logique, de nouvelles pistes à exploiter. Le tenancier ne pouvait cependant pas se résoudre à abandonner si vite. Ce n'était pas une question d'égo : ce miroir détenait quelque chose qu'il convoitait. Or, si ses larbins parvenaient à percer le portail et à entrer dans cette nouvelle dimension, il serait incapable de s'emparer de ce qu'il visait. Tout ce qui se trouverait de l'autre côté de cette glace deviendrait la propriété de Monsieur D. Il pourrait dire adieu à ses plans et, surtout, adieu à ses chances de retrouver Alice et Vulpina. Il ne pouvait se permettre de perdre la première, et se sentait animé d'une pulsion vengeresse en ce qui concernait la seconde.

« Tu es bien décidé à ne pas céder les trésors de ton maître, n'est ce pas ? » déclara le sorcier à voix haute, s'adressant à son propre reflet. Il se posta devant l'objet, les bras croisés sur sa poitrine en une posture défensive. « Que faut-il faire pour percer tes secrets ? » demanda-t-il. Selon les légendes, la malédiction s'abattrait dès lors que quelqu'un serait trop proche de trouver la réponse à cette question. Nostradamus porta son pouce à ses lèvres, commençant à en rogner l'ongle tandis qu'il réfléchissait. Les légendes détenaient sans aucun doute la clé de cette énigme : les meilleures histoires s'appuyaient toujours sur une part de réalité. Le mythe prétendait que l'esprit des meurtriers se trouveraient liés à ce miroir. Était-ce là une façon de dire que ceux pouvant entrer dans son monde devaient avoir commis des atrocités, avoir ôté la vie d'innocentes victimes ? Dans ce cas là, le mage noir n'aurait dû avoir aucune difficulté à se frayer un chemin jusqu'à cette autre dimension : il avait cessé il y a bien longtemps de compter le nombre de ses proies. Il devait y avoir une condition supplémentaire... Fronçant les sourcils, Nostradamus tourna les talons et se dirigea jusqu'à son bureau, où reposaient plusieurs dossiers. Parmi eux, des rapports de gardes qui s'étaient occupés des affaires de meurtres et de suicides. Il en feuilleta de nouveau les pages. Un détail attira son attention. Chacun des meurtres avait eu lieu devant le miroir. Le mage noir esquissa un sourire triomphant. La réponse avait été tant évidente, pourtant, il s'y était refusé jusqu'ici. Peut-être était-ce en partie parce qu'il craignait qu'une part de réalité se cacha dans le folklore lié à l'artefact. Même s'il se revendiquait non croyant, une part de lui ne pouvait nier préférer ne pas prendre de risque. Maintenant qu'il avait épuisé toutes les autres options, il ne lui restait plus que celle-ci. Il saurait, enfin, si le mythe n'était rien de plus que des fables, ou si la vérité qui l'attendait était aussi sinistre que ce qu'il avait entendu jusqu'ici.

Nostradamus attendit que la domestique lui apporte son prochain repas. « Venez par ici, ma chère. » l'avait-il invité. Surprise, la jeune femme s'était approchée, légèrement réticente : même si son maître avait cessé de s'adonner à ses étranges activités, les rumeurs qui continuaient à circuler à son sujet lui suffisaient pour ne pas baisser sa garde. La gorge nouée, elle s'était postée devant le miroir, à l'endroit que lui avait indiqué le sorcier. Son expression, sereine, la détendit légèrement. Ici, aujourd'hui, il n'avait pas l'air aussi fou que d'habitude. Au contraire : malgré les cernes et la fatigue flagrante qui l'affligeait, il dégageait quelque chose de presque charmant, avec ce sourire bienveillant qu'il lui adressait. « Comment vous appelez-vous ? » « Suzette, monsieur. » répondit-elle avant d'exécuter une révérence respectueuse. Nostradamus s'avança à sa hauteur, plaçant une main sur son épaule. « Dans ce cas, Suzette, merci pour votre dévouement. Vous m'êtes d'une grande aide. » Et sans que la pauvrette ne réalise ce que ces paroles impliquaient, il enfonça la lame dans ses entrailles.

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Stanislav Dementiæ
Mer 14 Avr 2021, 08:06


Mirror par Valeria Dryzhak

L'autre côté du miroir
The dead are already here

Nostradamus releva le visage vers le portail, tenant d'une main le corps sans vie de sa victime - le sang chaud s'écoulait sur son avant-bras, s'égouttant ensuite sur le sol, répandant une flaque poisseuse de plus en plus conséquente. Bien que son visage affichait une expression neutre, son reflet lui renvoyait un sourire satisfait puis acquiesça lentement, comme pour le féliciter d'avoir résolu l'énigme. Le double lâcha ensuite la silhouette de la domestique puis commença à s'avancer vers le bord du miroir. Le mage noir relâcha à son tour le cadavre puis, usant de sa magie, ordonna : « Nettoie tout ça. Lorsque tu auras terminé, jette-toi dans le lac gelé. » De cette manière, il n'aurait pas à s'inquiéter que quelqu'un retrouve sa dépouille assassinée, lançant ainsi des gardes à sa poursuite pour l'arrêter. L'esprit tranquille, l'homme s'approcha à son tour du miroir, où son reflet avait atteint la limite de son monde. Il avait posé sa paume sur la surface, et semblait attendre que son origine en fasse de même. Le Dementiæ resta immobile un instant, ignorant les mouvements de tête de sa copie qui l'incitaient à toucher le miroir. Il frissonnait d'excitation, tout autant qu'il se sentait méfiant. Le meurtrier inspira profondément puis, finalement, exhaussa le vœu de son reflet.

Il avait suffit d'un battement de cils : le mage noir se trouvait à présent à l'intérieur du miroir. Il n'avait rien sentit - pas même un souffle, ni un ballottement; il ne se sentait pas nauséeux ni fatigué; aucun des symptômes qui pouvaient parfois le prendre lors d'une téléportation ne l'infligeaient cette fois-ci. La dimension dans laquelle il se trouvait désormais ressemblait en tout point à sa réalité - il se trouvait dans la même chambre d’hôtel, avec une flaque de sang sur le sol - à l'exception que le cadavre n'était plus présent, que la glace n'avait plus de reflet et que l'atmosphère semblait s'être obscurcit subitement, comme si les couleurs avaient disparu - sans doute le contraste avec l'extérieur lui donnait-il cette impression. Dehors, à travers la vitre de sa chambre, il pouvait apercevoir une lune gigantesque, cachée par une seconde, plus petite et noire, telle une éclipse.

Nostradamus, observant son environnement, se dirigea vers la porte de la pièce qu'il quitta. Il descendit dans la taverne, en bas : personne. L'endroit était désert, comme figé, suspendu dans un fragment de temps. Sans qu'il ne puisse se l'expliquer, le tenancier sentit un mauvais pressentiment l'enserrer. Taisant ce malaise, il sortit à l'extérieur. Bien qu'il ne porta pas de manteau, le froid mordant du berceau cristallin ne l'attaqua pas. Personne. Partout où le regard se posait, il n'y avait aucune âme qui vive. Il était seul. Le sorcier fronça les sourcils. Il n'aimait pas cette situation. Il avait beau avoir trouvé comment entrer dans cette dimension, cela ne lui disait toujours pas comment trouver ce qu'il convoitait. Si ce monde était un réel duplicata du sien, les possibilités pour dissimuler un secret était bien trop vastes - il n'avait pas le temps d'arpenter chaque recoin pour trouver son trésor !

Alors qu'il sentait la rage le submerger, faisant trembler son corps, le meurtrier aperçut enfin une silhouette, au loin. Quelqu'un. « Mademoiselle ! » héla-t-il pour essayer d'attirer son attention, tout en se hâtant dans sa direction. La jeune femme ne sembla pas l'entendre. Nostradamus trottina jusqu'à elle, posant une main sur son épaule pour l'arrêter. « Mademoiselle... » articula-t-il doucement, réalisant soudainement que l'inconnue grommelait quelque chose d'inintelligible. « Pardon ? Pouvez-vous répéter s'il vous plait ? » « Où suis-je ? Qu'est ce que je fais ici ? Je ne devrais pas être là... » se lamenta la jeune femme d'une voix incertaine, emplis d'appréhension. « Je devais retourner chez mes parents pour les aider et... soudainement, je suis ici... » Le mage garda le silence. Il ne comprenait pas non plus. En l'apercevant, il avait pensé que cette femme pourrait l'aider à retrouver son chemin, le guider sur la piste des secrets du créateur. Elle semblait totalement désorientée - bonne à rien. « Est ce que je vous connais ? » demanda soudainement la demoiselle, braquant son regard pâle sur la silhouette de celui qui l'avait retenu. « Non, désolée, nous ne nous sommes jamais rencont- » « Si... Si, je vous connais... » Sa voix se faisait plus franche, plus lucide. « C'était vous... Vous m'avez abordé sur le chemin de la forêt... C'est vous qui m'avez appelé à l'aide, parce que votre sœur était en train d'accoucher... Vous aviez besoin d'aide... » se remémora la demoiselle. Le tueur se crispa. Ces paroles éveillèrent en lui un souvenir lointain qu'il semblait presque avoir oublié : sa toute première chasse. Son malaise grandissant davantage, il lâcha sa prise sur l'épaule frêle et fit un pas en arrière, s'éloignant lentement. « Est-elle encore loin ? Où en sont les contractions ? » demanda l'inconnue, se rapprochant au contraire du fuyard. « Y a-t-il du sang ? Avez-vous vu la tête du bébé ? » Ses mains agrippèrent au costume de son interlocuteur. « Où sont-ils ? » Sa phrase avait été murmurée, cette fois-ci. Ses yeux se braquèrent dans ceux de l'homme : il y avait, à l'intérieur, une lueur folle, vengeresse. « Je ne les vois pas. » chuchota-t-elle encore plus bas.

Soudainement, le visage de l'inconnue sembla fonde. Une traînée de peau dégoulina le long de sa tempe, puis une seconde - finalement, son visage doux et innocent fut remplacé par une face blanchâtre, aux contours flous - elle n'avait, en guise d'yeux, que deux lumières aveuglantes. Ses mains s'enroulèrent autour de la nuque de l'homme, qui essaya de résister. « Derrière-toi. » rugit la voix de Nostradamus, au travers de la créature qui avait remplacé son ancienne victime.

Le duo tomba au sol, luttant. La poigne enserrait la gorge du tueur, lui coupant l'air. Il suffoquait. Peinait à reprendre sa respiration. L'instant de surprise passé, Nostradamus sembla retrouver sa conscience, son instinct de survie. Plaqué au sol par le poids du fantôme, il était coincé. Sa rage prenant le contrôle, il lui asséna un coup de poing sous le menton, sans que cela ne semble lui faire le moindre effet. Optant pour une autre solution, il exerça un point de force dans le creux du bras droit de son assaillante tout en appuyant sur son épaule de son autre main. La prise fonctionna et la victime parvint à basculer, échangeant les rôles. Sa chute avait fait lâcher prise à l'agresseuse et le sorcier en profita pour l'étrangler à son tour. La panique déforma les traits de la créature et, tandis qu'elle essayait de luter pour se libérer, le tueur exerça davantage de force. Sa victime se débattit quelques minutes puis, finalement, cessa de bouger. Comme pour être certain qu'il avait bien terminé le travail, le fou resta quelques instants supplémentaires avant d'enfin lâcher prise, et de s'écrouler aux côtés du cadavre, le souffle court.

Des applaudissements, lents, retentirent non loin de lui. Nostradamus se redressa immédiatement, son regard sondant les alentours pour se braquer sur la silhouette d'un homme. « Ça, mon cher, c'était un beau combat contre ses cauchemars. »
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Stanislav Dementiæ
Mer 14 Avr 2021, 08:53


Mirror par Valeria Dryzhak


Nostradamus se remit sur ses pieds, lentement, son regard fixé sur le nouvel arrivant. Le mage noir avait le souffle court, encore essoufflé de sa lute avec la créature. Il avait les points fermés, si fort que ses jointures blanchissaient. Il jaugeait son vis-à-vis, prêt à riposter s'il tentait quoi que ce soit. Semblant percevoir sa méfiance, l'homme en face de lui ricana tout en levant les mains en l'air en signe de paix. « N'aie crainte, l'ami, je ne suis pas l'une de ces choses. Je ne vais pas t'attaquer. » assura-t-il en désignant d'un mouvement de tête le cadavre qui avait reprit les traits de la première victime du Chasseur. « Alors qui es-tu ? » questionna le sorcier, ne s'embarrassant pas des formules de politesse. « Eh bien... Disons que je suis ta meilleure chance de partir d'ici vivant. » Nostradamus fronça les sourcils. « Partir d'ici ? Je viens à peine d'arriver. Et je n'ai pas l'intention de repartir avant d'avoir... » « Oui, je me doute bien : nous convoitons tous la même chose, nous qui nous aventurons dans ce monde de fous. Cependant, laisse moi te donner ton premier conseil - celui-ci est gratuit - : tu ferais mieux de regagner le vrai monde avant que la lune noire ne recouvre sa sœur. Lorsque ce sera le cas, le portail se refermera et tu n'auras aucune chance de rentrer. Du moins, pas avant que quelqu'un d'autre ne rouvre le portail. Mais qui sait lorsque cela se reproduira... » Attentif, le mage noir grimaça. Il ne savait pas dans quelle mesure il pouvait faire confiance à cet inconnu. Cependant, il semblait connaître quelques informations vitales sur cette dimension : après un coup d’œil rapide vers l'astre, il sembla effectivement à Nostradamus que la petite lune avait gagné en proportion. « Il faut se dépêcher. L'ouverture du portail va attirer tout un tas de trucs que tu ne veux pas rencontrer. » assura l'homme tout en tournant les talons. « Où se trouve le miroir ? » questionna-t-il en commençant à se mettre en chemin.

Le Dementiæ, cependant, resta là où il se trouvait. « Où se trouvent les documents de Obeah ? » questionna-t-il. L'homme s'arrêta, se tournant de nouveau pour faire face à son comparse d'infortune. « Les archives ? » ricana-t-il une fois de plus. « Ne te fatigue pas. Tu ne les trouveras pas ici. » « Comment ça ? » « Vois-tu, lorsque le portail se referme, la dimension change. Elle mute, en quelque chose de... » L'homme chercha ses mots mais soupira, ne semblant pas trouver de comparaison satisfaisante. « Elle se transforme en autre chose. C'est seulement à ce moment là qu'apparaît la Tour. C'est là qu'était le laboratoire de Obeah. Et, par conséquent, c'est là que devaient se trouver ses archives. » « "Devaient" ? » souligna le nouvel arrivant. « Oui. Je m'y suis rendu moi-même mais, malheureusement, le laboratoire avait déjà été fouillé de font en comble. Je m'y suis attelé également et, manque de bol, j'ai dû me rendre à l'évidence : ses recherches avaient disparu. Ou bien, elles n'ont jamais existé. » Nostradamus fronça davantage les sourcils : cette révélation ne lui convenait pas. « Il ne sert à rien d'essayer de luter contre la réalité, l'ami. Crois-moi, j'étais aussi déçu que toi en apprenant que je m'étais perdu dans ces limbes pour rien. Laisse-moi te rendre service et t'épargner des années et des années d'errance. » Le mage toisa son soi-disant allié. Il n'avait pas l'impression que l'inconnu tenta de lui mentir, mais il savait que certains sorts pouvaient brouiller l'esprit, truquer les perceptions. Il en avait été la victime, sous les assauts de Vulpina.

« Qu'est ce que c'est que ça ? » demanda alors le mage, en pointant la créature au sol. L'inconnu claqua sa langue contre son palais, comme exaspéré devant le manque de réactivité de son interlocuteur. « Tu ne comprends pas l'urgence de la situation ? » s'impatienta-t-il. « On doit se barrer fissa avant que l'éclipse soit totale. Si tu as envie de rester enfermer, c'est ton problème, mais ne m'embarque pas avec toi. » Nostradamus resta figé, montrant qu'il ne le suivrait pas avant d'avoir obtenu sa réponse. Le second homme soupira, se passant une main sur le visage tandis qu'il capitulait. « Ces trucs s'appellent des Echos. Des fragments des victimes que l'on assassine. Elles restent sur terre tandis que le fantôme passe dans l'au-delà - enfin, si tant est que l'on croit à ces choses là. Quoi qu'il en soit, ces bestioles poursuivent leur meurtrier et ne s'arrêtent qu'une fois qu'elles se sont vengées. » expliqua l'expert. Sa réponse sembla satisfaire l'homme qui s'avança d'un pas prudent : il soupira, de soulagement cette fois. « Bien, allons-y ! Monde réel, nous voilà ! » hurla-t-il en sautant en l'air, visiblement excité à l'idée de rentrer chez lui.
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Mer 14 Avr 2021, 11:26


Mirror par Valeria Dryzhak
L'autre côté du miroir
Welcome to the jungle

Le duo marchait au milieu du village du berceau cristallin, guidé par Nostradamus. « Combien de temps as-tu passé ici ? » demanda le sorcier, curieux. « Le temps est une notion étrange, ici. Il s'écoule différemment que dans notre monde. Je ne saurais pas te dire depuis quand je suis enfermé dans cet enfer. » « Combien d'éclipses as-tu vu, dans ce cas ? » questionna le mage noir. Cette question sembla plus simple pour son nouvel allié. « Huit. » informa-t-il presque instantanément. Nostradamus leva les yeux vers le ciel monochrome, pensif. Il essayait de rassembler mentalement les informations qu'il avait trouvé sur le huitième propriétaire du miroir. « Cela fait un peu moins de cent ans que tu es ici. » « Merci pour l'info, l'ami. » Pourtant, l'homme aux oreilles pointues ne semblait pas le moins du monde heureux d'apprendre la nouvelle : au contraire, elle lui arracha une grimace. « Comment as-tu pu survivre dans cette dimension tout ce temps ? » questionna le sorcier. Après tout, l'homme n'avait même pas été en mesure de décrire les atrocités qui avaient lieu dans ce monde, une fois l'éclipse terminée. Il semblait difficile de croire que quelqu'un d'aussi inoffensif que prétendait l'être l'inconnu ait pu survivre presque un siècle sans être quelqu'un de redoutable. L'homme se renfrogna davantage en entendant la question. Il garda le silence un instant avant d'enfin accepter de se confier. « Je ne suis pas venu ici seul... J'avais une partenaire. » commença-t-il a expliquer, la voix nouée par l'émotion. « Elle n'a pas survécu à la dernière éclipse. » « A l'éclipse ? » « Comme je te le disais, elles rameutent tout un tas de saletés qu'il vaut mieux éviter, si l'on veut rester vivant. » Nostradamus hocha la tête. Après quelques secondes, le survivant demanda : « Comment tu t'appelles ? » « Nostradamus. Toi ? » « Achysios. » Les deux hommes échangèrent une poignée de main.

L'Apôtre obscur écarquilla les yeux, incrédule. Au loin, des dizaines de silhouettes rôdaient sans but, semblant déambuler au hasard comme l'avait fait plus tôt la jeune femme qui s'était transformée en furie. Suivant son regard, Achysios étouffa une exclamation horrifiée, s'accroupissant avant de ramper jusqu'à la première chaumière à sa portée, entraînant le sorcier dans son sillage. Une fois à l'abri, il s'approcha d'une fenêtre, épiant les badauds à travers le rideau. « Bordel, t'en as buté combien, l'ami ? » pesta le tatoué en jetant un regard accusateur vers son acolyte. « Quelques-unes... » maugréa l'homme, de mauvaise humeur. « Et puis, comment sait-on que c'est pas les tiennes, de victimes ? » se défendit l'inculpé. « Je n'ai tué qu'une fois dans ma vie et, crois-mois, ça m'a suffit. » riposta le sauveur. Nostradamus leva les yeux au ciel puis, finalement, scruta les silhouettes de l'extérieur. Certains visages lui étaient familiers, d'autres ne lui disaient plus rien du tout. Il avait tué tant de gibier qu'il ne se souvenait que des repas excellents et des plus décevants. Lorsqu'il vit la silhouette de sa défunte épouse, il eut un haut le cœur et il se plaqua contre le mur, abandonnant la fenêtre.

« Qu'est ce que tu fais ? » interrogea-t-il en remarquant que son partenaire se dirigeait vers une autre salle. « Je cherche du sel et du fer. » « Du sel ? » « Il n'y a qu'une seule façon de se débarrasser définitivement d'un Echo : le tuer une seconde fois, de la même manière que lors de son premier meurtre. Mais je doute que l'on puisse affronter cette armée qui nous attend dehors à nous deux. » ronchonna le rescapé en ouvrant et fouillant les placards de la cuisine. « Ils sont vulnérable au fer : si on les attaques avec, ils mettront plusieurs dizaines de minutes avant de se régénéré. Et ils sont incapables de traverser une barrière de sel. » « Comment sais-tu tout ça, si tu n'as jamais eu à en affronter plus d'un ? » « Qui te dis que je n'en ai pas affronté ? Ces monstres s'en prennent à tous ceux qu'ils trouvent. Ils essayent de nous tuer de la même façon qu'ils ont trouvé la mort, même si nous n'y sommes pour rien... J'imagine qu'ils essayent de trouver une sorte de justice pour apaiser leurs tourments... Bref, je suis autant dans la merde que toi, l'ami. »

Nostradamus, qui s'était également mis à chercher de quoi repousser leurs assaillants, s'empara du tisonnier. « Eh ! Pas mal ! Garde-le. » félicita Achysios.
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Mer 14 Avr 2021, 17:03


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L'autre côté du miroir
Wicked

« Prêt ? » demanda le centenaire. Nostradamus, armé de son épée de ferraille, acquiesça raidement. « A trois. Un-Deux-Trois ! » L'aventurier ouvrit la porte et, marchant plié en deux pour ne pas attirer l'attention, il se faufila entre les ruelles, son partenaire sur les talons. Le dernier prisonnier avait révélé l'emplacement du portail et, ensemble, ils avaient convenu du chemin à suivre pour y parvenir le plus rapidement possible, tout en croisant le moins d'Echo - en théorie tout du moins. Le sorcier s'était d'abord montré réticent : même si Achysios lui avait assuré être autant vulnérable que lui face à ces démons, sa méfiance le poussait à ne pas le croire. Quand bien même ces choses puissent effectivement s'en prendre à lui, c'était avant tout leur assassin qu'ils chercheraient à attaquer. Autrement dit, non pas au survivant mais au néophyte. Le sorcier avait cependant fini par céder et divulguer l'information : de la sorte, cela donnait l'impression qu'il commençait enfin à faire confiance à son partenaire. Peut-être pourrait-il user de cela à son avantage - comme par exemple, en le jetant en pâture si la situation devenait trop critique pour lui...

« Attends. » ordonna l'éclaireur en barrant le chemin à son second. D'un coup de menton, il désigna un Echo qui s'engouffrait dans leur ruelle. Le regard morne, il ne semblait pas encore les avoir repéré. Muettement, ils reculèrent jusqu'à un porche derrière lequel ils se dissimulèrent. « Il nous bloque le chemin. Comment vas-t-on... » Achysios coupa son interlocuteur d'un geste de la main. Le rôdeur se dirigeait droit sur eux. L'homme resserra sa prise sur son arme, regardant droit devant lui, comme pour se préparer mentalement à ce qui allait suivre. Nostradamus avait du mal à se montrer aussi patient : tout en lui lui hurlait qu'il devait fuir d'ici le plus vite possible. De l'autre côté de l'allée, d'autres Echos commençaient à affluer. Le sorcier se mordit férocement l'intérieur des joues pour ne pas lâcher un juron colérique. Le cœur battant, il fixa son voisin. Celui-ci s'élança sur sa cible, qui était enfin arrivé à leur hauteur et les avait repérée, leur demandant où se trouvait la chapelle. Le souvenir revint en mémoire au sorcier : il lui avait brisé la nuque. Pas le temps d'essayer de reproduire la scène, néanmoins : le tatoué lui asséna un coup de son arme. La jeune femme éclata en un nuage de cendres qui se dissipa. L'assaillant se mit à courir, pour échapper aux autres monstres qui, eux aussi, les avaient repéré. Le meurtrier le suivit sans demander son reste.

Ils étaient proches, désormais : de leur cachette, ils pouvaient voir le bâtiment. Ne restait plus que deux ruelles à traverser, et enfin ils seraient arrivés à l'auberge. « La voie a l'air libre. » L'Apôtre obscur se détendit inconsciemment, comme si le danger était totalement passé : il sentait dans son corps une fatigue due à la tension qui l'avait maintenue efficace jusque là. Se relâchant, il ne remarqua pas la créature qui l'avait suivit et qui s'approcha silencieusement de lui. Avant qu'il ne puisse réagir, la chose bondit sur lui et lui plaqua un tissus contre le visage, essayant de l'étouffer. Dans son élan, l'Echo plaqua son assassin contre le mur à leur côté, faisant lâcher prise sur le tison en fer que tenait sa cible. « Chhut, tout va bien se passer, détendez-vous... » Nostradamus gesticula, essayant d'user de sa force pour se libérer, en vain : cette cible-là semblait bien plus forte que les précédentes. Dans sa résistance, le mage noir capta une vision qui le fit paniquer davantage encore : Achysios, horrifié en le voyant se faire attaquer puis, la seconde suivante, tournant les talons, comme pour s'enfuir seul jusqu'à l'auberge où l'attendait sa porte de sortie. Le goût de la trahison était amer, lorsque l'on en était la victime ; âcre, répugnant. Il donna pourtant au mage noir une détermination plus furieuse encore de se libérer des griffes de la vengeresse : il avait dans l'âme l'envie folle de tuer ce couard qui l'abandonnait ainsi à son sort. Il ne savait pas encore de quelle façon il s'y prendrait mais, une chose était sûre, il le ferait souffrir, il s'assurerait que sa mort soit une véritable agonie, quitte à créer un Echo de plus - il n'était plus à un près. Pour mettre ses plans à exécution, néanmoins, il devait d'abord parvenir à se libérer de cette sangsue qui l'enserrait. Ses pensées s'agitaient, se faisaient de plus en plus floues à mesure que l'air lui manquait - ses gestes devenaient plus lourds, aussi.

Ffshhh. Un bâton avait volé au-dessus de sa tête, faisant siffler l'air. La seconde suivante, l'Echo explosait en cendres. « Allez, bouge ! Ils arrivent ! »
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Ven 11 Juin 2021, 08:18


Mirror par Valeria Dryzhak


« Vite ! Vite - vite ! » L'Alfar poussa le sorcier derrière la porte de l'auberge puis la referma derrière eux, s'appuyant de tout son poids pour maintenir le battant fermé. Il vacilla sous l'assaut des Echos, de l'autre côté du porche, qui tentaient de forcer l'entrée pour s'en prendre à leurs victimes. « Le sel ! » ordonna le centenaire en jetant au sol un sac de toile contenant les cristaux en direction de son acolyte. « Verses-en le long de la porte pour former une barrière ! » aboya l'homme aux longues oreilles, grimaçant sous l'effort. Le mage noir récupéra la poche puis s'agenouilla devant la porte, déversant le contenu du balluchon pour bloquer l'effort de leurs assaillants. Dès qu'il eut tracé la ligne blanche d'un bout à l'autre de l’encadrement, le calme éclata : ce fut comme si aucune pression n'était exercée de l'autre côté de l'ouvrant. « Condamne toutes les entrées ! Les autres portes, les fenêtres, tout ! » s'exclama Achysios tandis que le meurtrier faisait mine de vouloir se reposer - une pause bien méritée, selon lui. « Ces saletés vont continuer à essayer de venir jusqu'à nous, coûte que coûte ! Là ! » L'homme avait pointé son doigt en direction d'une fenêtre que l'une des créatures - revêtant les traits fins d'une Lyrienne de la Nature - était en train d'ouvrir pour s'engouffrer dans l'auberge. Le Dementiæ se redressa et rejoignit le survivant, qui fit disparaître la menace en la pourfendant de son arme en fer. Aussitôt, le sorcier referma la fenêtre puis scella son entrée à l'aide du sel. Cette fois-ci, il ne s'accorda pas le luxe de crier victoire trop vite et passa à l'ouverture suivante, traçant une barrière supplémentaire, essayant d'économiser la précieuse ressource qui lui servait de protection - quelque chose lui disait qu'il serait vite amené à en manquer, s'il n'était pas prudent. Le duo passa les minutes suivantes à barricader le rez-de-chaussée du bâtiment, repoussant trois Echos particulièrement vigoureux qui, comme les victimes qu'ils incarnaient, se débâtirent pour obtenir ce qu'ils désiraient. Par chance, ou plutôt par miracle, le duo parvint à s'en débarrasser. A bout de souffle, Nostradamus se pencha en avant, les mains posées sur les genoux. « Il faut encore aller en haut... » souligna-t-il. Achysios secoua négativement la tête. « Je n'ai pas vu d'Echo doté d'ailes... Je doute qu'ils puissent être capables de s'infiltrer à l'étage... » souffla-t-il, essuyant le filet de sueur perlant le long de son front. « Je ne suis cependant pas sûr au point de vouloir tester ma théorie plus que nécessaire... Trouvons ce fichu miroir et foutons le camp loin d'ici. » déclara-t-il, détournant les yeux de la fenêtre qu'il venait de clore : bloqués à l'extérieur, les Echos s'ameutaient devant la vitre en verre, fixant obstinément leurs cibles ; leurs yeux semblaient capables d'envoyer des lames mortelles. L'Alfar frissonna avant de se tourner vers son acolyte.

« Bien, je te suis. Il ne nous reste plus beaucoup de temps. » fit l'Alfar, invitant son partenaire à lui indiquer le chemin à suivre. Le concerné se redressa et jeta un dernier regard à l'éclipse. Effectivement : la lune noire grossissait à vue d’œil, recouvrant maintenant presque entièrement le disque blanchâtre derrière elle. Le temps pressait. « Le portail se trouve dans ma chambre. » déclara-t-il en se dirigeant vers les escaliers menant aux étages supérieurs.

Nostradamus affichait une mine sombre, perdu dans ses pensées tandis qu'il gravissait les étages. Il avait mis tant d'énergie à retrouver cet artefact, dans l'unique but d'en retrouver le trésor, et on lui apprenait désormais que ce dernier ne se trouvait plus ici. Une perte de temps et de ressources considérable. Le mage noir n'était pas naïf au point de croire aveuglément aux paroles de l'elfe noir. Après tout, même en imaginant que le survivant lui ait raconté la vérité, on ne pouvait savoir s'il avait véritablement cherché au bon endroit, s'il s'agissait d'un incapable ou juste d’un imbécile. Mais la plus grosse menace restait toujours le mensonge. Les enfants de Drosera n'étaient pas connus pour leur honnêteté, et leurs habiles manipulations en faisait de redoutables ennemis, même pour les sorciers. L'Apôtre Obscure devrait envoyer des équipes de scientifiques pour analyser le microcosme existant à l'intérieur du miroir. Il payerait une équipe extérieure à celle avec laquelle il travaillait habituellement - des scientifiques qui ne seraient pas sous l'influence de son propre employeur. Ceci était, bien sûr, s'il parvenait à s'assurer qu’Achysios n'avait pas dérobé lui-même les parchemins. Le tenancier n'avait pas abandonné sa méfiance et ne lui avait certainement pas accordé sa confiance sur ce sujet. Il se serait volontiers assuré de ce détail ici-même, en l'assassinat sans cérémonie, mais il craignait d'avoir encore besoin des connaissances du perfide pour parvenir à s'échapper de cet univers. S’il rebutait à le croire sur toute la ligne, le mage noir était enclin à admettre qu’il en savait davantage sur ce monde et que s’il avait dû attendre sa venue pour pouvoir s’échapper, cela signifiait bien qu’il restait coincé jusqu’à ce que quelqu’un d’autre ne vienne les visiter. Le tenancier devrait s'occuper de lui une fois sortis de la glace.

Nostradamus, au lieu de monter la prochaine salve de marches, s'aventura dans le couloir mal éclairé, jusqu'à une porte laissée entrouverte. Dans sa précipitation, il n'avait pas pris la peine de la refermer correctement. Ce fut donc sans hésitation qu'il l'ouvrit pour s'engouffrer à l'intérieur. Pourtant, dès que ses yeux se posèrent à l'intérieur de la chambre, il se figea.

Un enfant était déjà dans la pièce.

991 mots



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Stanislav Dementiæ
Sam 06 Nov 2021, 11:50


Mirror par Valeria Dryzhak

L'autre côté du miroir

L'enfant était assis sur le lit. Ses jambes courtes ne touchaient pas le sol, lui permettant de les balancer d'avant en arrière sur un rythme régulier. Les bras en appuis derrière lui, il penchait la tête en arrière pour observer le plafond avec une concentration presque religieuse, à croire que les rainures du bois cachaient une histoire passionnante ou détenaient le plus grand secret de l'univers. Il avait l'air juvénile avec ses joues encore rebondies de chérubin et ses grands yeux bleus cachés derrière une épaisse monture de lunettes. Ses cheveux étaient légèrement trop longs et virevoltaient en boucles brunes autour de sa frimousse. Ses vêtements blancs, immaculés, contribuaient à son aura innocente.

Nostradamus, qui n'avait pas lâché la poignée de la porte, se retourna vers l'Alfar. « Un de vos Échos ?» demanda-t-il d'un air presque accusateur : il était certain qu'il ne s'agissait pas de l'un des siens. Ses yeux s'écarquillèrent de surprise en constatant la mine de son partenaire. Entre dégoût et terreur. « Non. C'est bien pire. » se contenta-t-il de répondre dans un murmure, serrant les poings jusqu'à ce que ses articulations blanchissent. Tout son corps semblait s’être raidi, à croire qu’il se tenait prêt à déguerpir aussi vite que ses jambes le lui permettraient à la moindre occasion.

Le marmot sembla enfin remarquer leur présence : il redressa la tête et descendit du lit avec une légèreté emplie de magie. « Bonjour. » déclara-t-il de sa voix claire, presque angélique. Le sorcier fronça les sourcils en reportant son attention sur lui. Malgré son apparence ingénue, le mage noir ne pouvait s'empêcher de se méfier. Il se dégageait du gosse une pureté trop parfaite, trop irradiante pour être réelle. Ce n’était qu’un masque pour mieux cacher l’horreur derrière. « Cela faisait longtemps Achysios. J’ai bien cru que je ne te retrouverais pas. » continua l’enfant tout en se rapprochant calmement des deux adultes. Son regard était rivé sur l’Alfar, ignorant superbement celui qui l’accompagnait. « Cela aurait été dommage. Je tiens à récupérer ce que tu as volé à Papa. » Nostradamus sentit sa mâchoire se contractée. Voilà, il avait sa réponse. Celui qui s’était fait passé pour son allié avait bel et bien dérobé les parchemins d'Obeah. Il ne pouvait pas dire qu’il était vraiment surpris par cette nouvelle. Ce qui l’étonnait, en revanche, était ce que le gamin avait dit. « Papa ? » répéta-t-il. Si l’on s’était intéressé un tant soi peu à la vie du créateur de cette dimension, on savait que son unique fils était décédé d’une maladie qui avait également emporté son épouse. Le scientifique portait-il ce titre du fait de son statut de créateur ? Sa question resta sans réponse.

« Je vois que tu as réussi à trouver la clé avant moi, cette fois-ci. » Le petit garçon baissa enfin les yeux sur le visage du sorcier. Aussitôt, le pressentiment de l'homme s'intensifia. Un désagréable frisson lui dévala l'échine et il se surprit même à luter contre l'envie de reculer lorsque les yeux du plus jeune se posèrent sur lui - ce ne fut que le temps d'une seconde, mais ce fut assez pour lui faire retenir sa respiration, jusqu'à ce qu'il détourne les yeux pour se reconcentrer sur l'Alfar. « Ça n'a pas d'importance. Malheureusement pour toi, je doute qu'il se laisse tuer facilement. » déclara le gêneur d'une voix égale, comme s'il parlait de la pluie et du beau temps. Un tic nerveux déforma les traits du Dementiae. « Mmh... » fit-il, tandis que les paroles du gamin s'ancraient en lui. « Qu'est ce que ça signifie, au juste ? » demanda-t-il, bien qu'une hypothèse se dessinait peu à peu dans son esprit. « Une âme est entrée, une âme ressortira. Seule la clé permet de s'échapper. » récita le garçonnet. Nostradamus retint un rire sardonique. Il comprenait mieux, désormais, pourquoi Achysios l'avait sauvé des griffes des Echos : il avait besoin de lui pour rouvrir le passage jusqu'à leur monde. Quel enfoiré.

« Bien, assez perdu de temps. » conclut le gardien. Il tendit la main en direction du voleur, un regard presque déçu sur le visage. « Les parchemins, je te prie. » Le duo se fixa dans un silence pesant pendant de longues secondes. Puis, en un seul clignement d’œil, le fourbe disparu. Nostradamus sentit son cœur rater un battement. Ce con ! Il était parti avec ses parchemins ! « Ne t'en fais pas. Il n'est pas loin. Il a encore besoin de toi. »

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