La Mer Miroir

Autrefois berceau d’un continent à ce jour abandonné, les flots de la Mer Miroir accueillent désormais en son sein le tristement célèbre continent englouti du Matin Calme. Immergé par le tsunami dévastateur qui le noya durant l’Ère de la Renaissance du Dieu-Roi, il n’en reste plus que des ruines et des gravats, les bâtiments les plus solides se tenant, pourtant, toujours debout, parant les assauts des courants qui ne cessent de fluctuer selon les saisons et les caprices du climat. Malgré cela, les eaux ne sont en rien sauvages ou perpétuellement déstabilisantes, la navigation maritime se faisant relativement aisément lorsque l’on a le bon équipement et le bon équipage. Et du haut de leurs vaisseaux flottants, lorsque les marins penchent la tête en direction de l’écume, bleue et claire, de la mer, ils arrivent facilement à distinguer les contours d’une flore éparse, mais touffue aux localisations où elle se concentre. Cependant, à travers les algues et la flore marine qui se sont formées au fil des années, il est possible de distinguer différentes espèces de fleurs et d’herbe, reliquats d’une végétation autrefois terrestre qui décrépit, à ce jour, dans les flots de la mer. Quant à eux, les animaux sont absolument partout et jouissent, pour la majorité, d’aliments et de ressources qu’ils n’auraient jamais soupçonné recevoir d'Aylidis. En effet, la mise en circulation de plusieurs nutriments, de par l’immersion du continent, amena plusieurs espèces fauniques à migrer vers ces lieux de soudaine abondance alimentaire et d’abris sécuritaires. Par milliers, des bancs de poissons aux grands cétacés avaient fait leur apparition dans la vaste étendue marine et, aujourd’hui encore, il est très fréquent d’en croiser une vingtaine au cours d’un voyage. Les plus grands admirateurs n’hésiteront pas à passer plusieurs minutes à contempler les couleurs chatoyantes des écailles des poissons alors que d’autres se prêteront plutôt à l’observation et à la fascination des acrobaties aquatiques que les animaux forment avec aisance lorsqu’ils se décident à jouer et à valser au cœur des vagues de la Mer Miroir.

Mais pourquoi avoir affublé cette mer d’une telle appellation ? Simplement parce que, la nuit, lorsque les rayons de l’Astre-Mère traversent les vagues de la mer, il est possible d’apercevoir les reflets des bâtiments, des vitres et des métaux qui ont coulé avec le continent du Matin Calme. Tous ces matériaux, perdus, difficiles à voir en plein jour, et laissés à eux-mêmes dans les fonds marins, illuminent du même fait la mer depuis les profondeurs de ses eaux. Ainsi, c’était comme si les flots renvoyaient la lueur de la Lune vers le ciel, divisant le flux lumineux céleste en arcs de couleurs qui diffèrent selon le matériau qui le réfléchit. Cependant, si la beauté d’un tel spectacle nous laisse bien souvent admiratif et sans voix, de tristes ombres noircissent le tableau de lumière. Car à travers les éclats et la brillance peuvent soudainement surgir de vieux cadavres et ossements, non-consommés par les bêtes et libérés de leurs étaux en raison du passage d’un dauphin ou d’un courant simplement plus fort que les précédents. Ils surgissent des eaux comme pour nous rappeler que, derrière tant de beauté, des centaines de personnes avaient été sacrifiées.

Informations

Qui peut fouler le territoire ? : Tout le monde peut traverser la Mer Miroir, les seules restrictions territoriales pouvant être rencontrées étant sur les côtes des terres et des îles de la mer.

Niveaux de dangerosité : La dangerosité est toute relative selon la saison, la mer n’ayant pas de régions plus sinistres que les autres.
■■■□□□□□□□ : Généralement calmes et tranquilles, les eaux de la Mer Miroir regorgent d’animaux marins, mais aussi de Sirènes, cachées à travers les décombres du continent du Matin Calme, qui pourraient porter à mal la pérennité du voyage.
■■■■■□□□□□ : Durant la saison de Jorge, si la traversée de la mer n’est pas interdite, on recommande tout de même aux voyageurs de faire attention, les intempéries de la saison pouvant entraîner plus d’un bateau dans un terrible naufrage.
■■■■■□□□□□ : Irsilla n’est pas, en soi, une saison dangereuse, mais ses conséquences entraînent irrémédiablement une certaine difficulté à la navigation, puisque les établissements du continent du Matin Calme pourfendent les eaux et la hauteur relativement basse du niveau de la mer pourrait amener des navires à fracasser leur coque sur d’anciennes structures échouées dont la hauteur aurait mal été jugée. Bref, vigilance est mère de sûreté.

Saisons : Il existe trois saisons cycliques sur la Mer Miroir.
- Nireli : Précédant la saison d’Irsilla et suivant celle de Jorge, on pourrait généralement associée Nireli à la saison calme. Elle n’a aucune particularité, si ce n’est que le soleil est omniprésent dans le firmament et que la pluie se fait rare. Si, à quelques reprises, les nuages viennent couvrir le ciel, grisonnant le paysage pour lui donner des allures de brume, les eaux sont généralement calmes et le courant est particulièrement favorable à la navigation. Et pour les amateurs de vie marine, les animaux les plus téméraires se feront un plaisir de se joindre à votre traversée, curieux des embarcations qui voguent sur leurs eaux, mais fuiront dans la seconde s’ils sentent qu’un danger ou une menace émanent de vos embarcations.
- Irsilla : Ou la saison du retrait des eaux, qui s’étire sur un cycle lunaire. En effet, une fois par an, le niveau de la mer s’amenuise drastiquement en raison des courants marins, au point où la navigation devient relativement dangereuse et presque impraticable sur certaines régions de la mer, puisque les anciens bâtiments et structures du continent du Matin Calme, habituellement cachés sous les flots, émergent brusquement de l’écume. Par conséquent, il est alors possible d’apercevoir les ruines du continent englouti même en plein jour, la tranquillité du courant permettant cette contemplation des plus attrayantes et poignantes à travers l’écume, tant par la beauté offerte par le paysage et les animaux marins que par la mélancolie qui se rattache à l’histoire du continent, immergé depuis maintenant tant et tant de décennies. À cette période, les gros mammifères s’éloignent en direction des régions septentrionales de la mer, là où le niveau de l’eau reste relativement stable, afin de s’accoupler.
- Jorge : Qui correspond à la saison du déluge et du retour des eaux. Jorge survient près de deux mois après le début d'Irsilla, lorsque les courants marins, qui se sont inversés en raison d’un étonnant et puissant retournement des eaux, remonte progressivement le niveau de la mer. En plus de cela, cette période amène dans son sillage d’importantes retombées de pluies qui s’abattent sur toute la Mer Miroir, aussi bien au nord qu’au sud de la mer, là où le retrait des eaux, au cours de la précédente saison, c’est le plus fait ressentir. Ces intempéries, malgré leur violence, n’empêchent aucunement la traversée de la mer, mais la prudence est de mise pour éviter un chavirement accidentel. De plus, Jorge marque le retour des gros mammifères marins et de leur progéniture dans les régions du sud.

Langues : Aucune langue prédomine sur une autre dans la vaste étendue d’eau que représente la Mer Miroir, puisque le dialecte employé dépend exclusivement des populations qui se trouvent sur telle ou telle île de la mer. Cela étant dit, le Valærian est la langue la plus parlée sous la mer, en raison des Sirènes.

Économie : Encore une fois, en raison de l’hétéroclisme des communautés qu’il serait susceptible de croiser sur cette mer, l’économie diverge d’une population à une autre.

Monnaies : Tout type de monnaie est accepté, puisque les échanges qui se font en mer comme sur terre dépendent des acteurs en charge de ces transactions.

Religions : En mer, la religion prédominante est celle d’Aylidis, appelée Eoda par les peuples terrestres et les marins qui tentent, par plusieurs moyens, d’obtenir les bonnes grâces de la Déesse des Mers et des Océans lors de leurs traversée. Cela étant dit, tout dépendant des peuples et des individus qui voyagent sur les flots de la Mer Miroir, les courants religieux peuvent être aussi multiples que variés, mais il est possible de remarquer une tendance, comme les prières invoquées à Yanna, Babelsba, Dasha et voire même à Estella.