Partenaire : Solo
Intrigue/Objectif : Regardant le petite matin se lever, Lyfaëlle tente de remettre en ordre ses souvenirs. Elle se rend compte qu'ils sont très douloureux à supporter et qu'il y en a un en particulier qui l'a complétement détruire ... sa révélation infructueuse. Arrivera-t-elle à passer au delà de ses peurs, ses craintes et ses angoisses ?
Un esprit tourmenté dans un corps meurtri
Le soleil commence à pointer le bout de ses rayons sur les Jardins de Jhen. Ses belles lueurs me réveillèrent en douceur, je me levais pour admirer les merveilleuses couleurs qui se manifestent dans le ciel nocturne pour le rendre lumineux. Peu à peu, le bleu profond de la nuit laissait place à un panel de couleur assez large, allant du violet au jaune en passant par le rose, le rouge, le orange avec un soupçon de vert. J'aimais beaucoup admirer cela, c'est quelque chose de vraiment exceptionnel et qui m'émerveille toujours. Je me levais de mon lit pour profiter du beau spectacle du haut de mon petit balcon. J'en profitais pour m'étirer et étirer aussi mes grandes ailes blanches aux rebords rouges. Depuis que je suis devenue une ange, je me sens plus encline à profiter des merveilles de la nature. Peut être était-ce à cause du fait que j'ai vu la mort en face ? Je ne sais pas. Cependant, mon corps est encore endolori et mon esprit reste flou. Il faut absolument que je me concentre un peu pour que je puisse comprendre ce qu'il s'est réellement passé avant mon arrivée ici, aux Jardins de Jhen.
Je me souviens de ne pas avoir été toujours une ange. Je me souviens d'avoir vécu auprès de mes parents sur l'une des onze îles composant l'Archipel d'Aeden, plus précisément sur l'île de Sühl. Là bas on y trouve tous les lyrienns qui souhaitent vivre ensemble malgré les tensions qui peuvent exister entre leur élément respectif. Pour que cela soit possible, ils s'abandonnent régulièrement à une mixture qu'ils ont eux même créée, la Ujë si je me souviens bien, dont l'effet est de passer sous silence l'élément en quelque sorte. Cela me revient aussi, je fais partie d'une grande famille composée en très grande partie de Lyrienns, c'est la famille Blaise. Elle est connue et reconnue pour son expertise en matière d'élevage d'animaux, en particulier les félins, les canidés et les oiseaux, mais l'on peut y trouver d'autres animaux bien entendu. Je me souviens que dans ma famille il existe trois maisons différentes, Félindra ouverte à ceux qui ont une prédisposition avec les félins. Son symbole est une tête de lion dans un carré qui est dirigée par Alyska Blaise Aodhàn. Il y a également Lycanthe, seuls ceux qui développent une affinité avec les canidés peuvent y entrer. Le symbole de cette maison est une tête de loup dans un cercle, elle est dirigée par Soran Blaise Taiji. Pour ce qui est de la dernière, il s'agit d'Aquilus, pour ceux qui aiment les oiseaux plus que tout. Son symbole est une tête d'aigle dans un triangle et la maîtresse qui la dirige est Yzunae Blaise Sönk. Si je me souviens bien, je suis affiliée à la maison Félindra si j'en crois à mes trois compagnons félins qui m'accompagnent en ce moment.
Donc la période avant le début de ma mort, je m'en souviens très bien. Celle que je tente de me remémorer est assez terrible, car il s'agit de la période la plus cruciale dans la vie d'un Lyrienn, celle de la révélation. Mon corps … Mon petit corps frêle et sans défense s'en souvient encore. Par contre, mon esprit ne se rappelle plus exactement des détails. Où étais-je à ce moment-là ? Qui était à mes côtés quand cela est arrivé ? Ou est que j'étais seule ? Était-ce réellement le moment pour moi, d'avoir ma révélation ? Ou alors est-ce qu'elle a été provoquée par un facteur quelconque ? Je ne sais pas … ou plutôt, je ne sais plus. Par contre je me rappelle encore de cette douleur insoutenable. C'était l’électricité qui est entrée en moi ce jour-là, je m'en souviens très bien. J'avais l'impression que mon corps, non que chaque cellule de mon corps était en ébullition. Qu'elles étaient en train de se faire griller, se faire rôtir. Cela avait provoqué une énorme fièvre. Je ne pouvais même plus bouger et mes pensées étaient des plus incohérentes. Cependant, je me rappelle que l'on avait tenté de me mettre dans de l'eau glacée, mais mon corps bouillonnait tellement qu'il n'a pas fallu longtemps pour que le liquide devienne chaud. Ils ont donc abandonné cette idée là et ils ont préféré attendre que cela passe. La douleur était vraiment insoutenable, j'avais l'impression que mes os étaient en train de fondre sous l'effet de cette tension foudroyante qui faisait rage dans mon petit corps.
« L’électricité a eu raison de moi ... Vëtëtimë ne me le pardonnera jamais … » me murmurais-je tandis que je regardais le soleil gagner de la hauteur depuis mon balcon, tout en restant assise sur une chaise en bois. Mes trois compagnons félins étaient là aussi, profitant des doux rayons matinaux de l'astre solaire. La souffrance subie lors de mon infructueuse révélation m'a laissé quelques séquelles. A chaque inspiration, à chaque expiration, à chaque battement de mon cœur je ressens une douleur. Heureusement cette dernière est supportable, elle est plutôt discrète dans le sens où ce n'est pas une douleur aiguë. Par contre, à chaque fois que je marche, chaque pas est un supplice pour moi. La douleur est telle que j'ai l'impression de marcher sur du verre. C'est pour cela que je ne sors même pas de ma chambre. Je me laisse vivre, je regarde le temps qui passe. Aujourd’hui il fait beau, c’est une chance. Je me dis que Vëtëtimë est de bonne humeur, qu’elle ne cherche pas à me punir, contrairement aux jours de pluie, voire pire … les jours d’orages. Là c’est autre chose. Quand une tempête arrive agrémentée d’éclairs foudroyants, j’ai l’impression de revivre ma révélation mortelle. J’ai l’impression de ressentir l’orage à travers moi, qu’encore et encore, l’électricité brûle la moindre petite cellule de mon frêle corps. Je ne peux m’empêcher à ce moment là de croire qu’il s’agit d’une punition de la part de Vëtëtimë. Une punition pour ne pas avoir réussi la révélation, de ne pas être devenue une lyrienne de l’électricité. Je m’en veux tellement de ne pas avoir répondu à ses attentes, de ne pas l’avoir prier comme elle aurait certainement voulu que je le fasse … Elle doit tellement m’en vouloir, c’est certainement pour cela qu’elle m’a maudit, qu’elle a maudit mon corps en l’obligeant à ressentir le moindre petit éclair se manifester au milieu des gouttes de pluies.
Ces pensées ramènent inévitablement à ma mort. Mes souvenirs sont vagues quant à mon réveil en Terre Blanche, mais en forçant un peu, j’ai pu retrouver quelques fragments de ma mémoire. Il se trouve que j’ai été accueilli par des hommes assez étranges possédant une aura malsaine, une aura démoniaque. Je ne sais pas combien de temps j’ai passé auprès d’eux, mais assez pour qu’ils arrivent à m’atteindre aussi bien physiquement que psychologiquement. Au début, ils s’amusaient à tirer sur mes ailes, certainement intrigués par l’étrange couleur rouge qu’elles arboraient sur les bords inférieurs. A force de tirer sur mes ailes, ils les ont endolories. Je n’arrive plus à les déplier sans avoir mal. Quelques jours plus tard, un démon s’amusait à expérimenter des méthodes de tortures avec les éléments, surtout les plus violents. A savoir : la glace en essayant de me glacer les ailes et certaines parties de mon corps. Le feu, en tentant de brûler certaines de mes plumes et en voulant cramer mon petit corps meurtri. Le métal, en enchaînant mes pieds et mes mains et en entaillant ma pauvre peau blanche, la seule protection que je possède. Ils ont vu que cela me torturait, mais pas assez à leur goût. Alors il y en a un qui a décidé d’utiliser la manière forte en manipulant l’électricité … À leur plus grande joie et à mon plus grand désespoir, ils ont trouver la torture idéale pour m’atteindre. Sentir l’électricité passer dans tout mon corps était vraiment insupportable. Je ne faisais que hurler, les suppliant d’arrêter, mais ils s’en foutaient royalement. Ils continuaient de me martyriser. A partir de là … le trou noir complet. Je ne sais pas quelles tortures j’ai encore subi. Je ne sais pas non plus comment je suis sortie de cet enfer. Tout ce que je sais, c’est que je suis arrivée aux Jardins de Jhen, une terre d’accueil pour les anges, avec un groupe assez important d’anges.
Je m'efforçais de réveiller ma mémoire, mais sans grand résultat. Une psychologue venait régulièrement me voir pour faire le point, pour m’aider, mais je restais toujours muette devant elle. Je ne sais pas, je ne me sens pas très à l’aise avec elle. Elle est beaucoup trop insistante et … je ne sais pas. Je ne l’aime pas trop. Cela arrive quoi de ne pas arriver à se confier. Un petit vent frais me sortit de mes songes, m’obligeant à regarder le ciel qui venait de perdre ses belles couleurs matinales laissant place à de nombreux nuages. Instinctivement, je me levais pour rentrer à l’intérieur. Je ne savais pas s’il allait pleuvoir ou non, mais je préfère être prudente. Je voulais être à l’intérieur, en sécurité si jamais la pluie venait à tomber tout en étant accompagné d’éclairs, ces éclairs que je ne supportais plus. Je me dirigeais vers mon fauteuil préféré pour m’y asseoir confortablement. Je pris une grande couverture que j’avais posée à côté pour m’envelopper dedans. Mes trois compagnons félins s’approchèrent de moi. La plus grande et imposante, nommée Lydia, se mit à côté de moi, à terre, sur ma gauche. Ma lionne, répondant au nom de Nala, se mit à mes pieds. Quant au dernier, Palou, un chat divin, se blottit contre moi, sur les genoux. C’était très réconfortant de les avoir près de moi. Je ne sais pas ce que je ferais sans eux. C’est vrai que les animaux sont d’une grande aide. Sans même parler, ils savent nous réconforter. Jamais je ne pourrais me passer d’eux, jamais. Grâce à eux, je n’ai même pas pris peur en entendant la pluie qui commençait à tomber dehors. Je trouvais cela plutôt agréable. Je me détends peu à peu, sentant le sommeil gagner du terrain sur mon esprit. Mes paupières commencent doucement à se fermer. La chaleur générée par le corps de mes compagnons, amplifiée par la grande couverture, me détend encore plus et m’offre une parfaite sensation de sécurité. En l’espace d’un instant, j’oubliais totalement tout le mal que l’on a pu me faire sans exception, me laissant dans une bulle de protection qui m’obligeait à ne plus penser à rien. Je me concentrais sur cette sensation de plénitude que je ressentais actuellement. Je me sentais tellement bien à cet instant que je me laissais totalement aller. Je laisse la fatigue prendre le dessus et m’envoyer dans le monde des rêves. Un monde où je peux être qui je veux, sans me soucier du reste.
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