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 [Niveau V] - La longueur de l'intestin grêle | +18

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Kaahl Paiberym
~ Sorcier ~ Niveau VI ~

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◈ Parchemins usagés : 4182
◈ YinYanisé(e) le : 25/06/2015
◈ Activité : Professeur
Kaahl Paiberym
Mar 12 Nov 2019, 16:22



« Qu’est-ce qu’il se passe ? » « Je ne sais pas exactement. Mon époux est parti tout à l’heure en prétextant que le Prince voulait voir les chefs des familles nobles. » Sa voix se voulait assurée mais il y avait une once d’inquiétude au creux de sa gorge. « J’espère qu’il ne s’est pas montré entreprenant à l’égard de sa femme… » « Ma femme est partie aussi et je doute qu’elle ait développé un goût particulier pour les autres femmes en ces quelques années de mariage. Il doit s’agir d’autre chose. Peut-être en lien avec l’explosion ? » Les rumeurs commencèrent à se répandre comme une traînée de poudre. Je le savais pour en avoir initié certaines. Durant mon absence de Valera Morguis, les bruits concernant ma mort avaient défrayé les chroniques souterraines. Il n’était pas de bon ton de clamer haut et fort le décès probable d’un membre de la famille royale. Personne ici n’avait envie d’être considéré comme un traître ou un menteur, surtout lorsqu’il s’agissait d’un mensonge faisant ombrage au Roi et à ses proches. Les journaux annonçaient donc plutôt mon départ mystérieux, les théories sur les raisons de celui-ci atteignant parfois les sommets du ridicule. Une nouvelle vague de commérages avait atteint les cités sorcières par la suite, du fait de ma danse en compagnie de l’Impératrice Blanche. Là encore, tout dépendait des points de vue mais les papiers officiels se gardaient bien de cracher sur ma personne. Il valait mieux, surtout que Lord était présent, accompagné de sa dernière et toute jeune épouse. Le ton allait en faveur d’un rapprochement des deux peuples ou d’une stratégie de la royauté visant à exterminer les Magiciens tôt ou tard. Quoi qu’il en soit, je n’avais pas tardé à reprendre mes marques et à envisager la suite des événements. Cette journée serait placée sous le signe du sensationnel. J’avais déjà écorché des nobles à Amestris, il était temps que je montre à Valera Morguis qu’il n’était pas acceptable de me défier. Pour cela, j’avais malheureusement dû faire quelque chose de terrible qui me hanterait longtemps. C’était un sacrifice nécessaire. Si je souhaitais en sauver davantage, il fallait que j’en extermine. Une dure loi qui alimenterait mes cauchemars les plus sombres.

« Nous sommes désolés mais vous n’êtes pas autorisée à passer. » « Mais enfin ! Je suis la… » « Nous savons très bien qui vous êtes, madame, mais le Prince a exigé la présence d’un nombre réduit d’individus. Le Talleb est le seul à être autorisé à passer. » « Mon mari est souffrant et je le représente. » dit-elle sans se laisser démonter. « Même dans le cas où le Talleb vous aurez procuré un mandat, les ordres restent les ordres. Veuillez retourner au sein de la Cité. » « C’est ridicule ! Appelez le Prince ! » « Malheureusement, le Prince est occupé. Il ne peut pas venir vous voir. Nous lui ferons part de votre présence si vous le souhaitez mais, en l’état actuel des choses, il vaut mieux que vous retourniez chez vous. » Elle ne fit pas d’esclandres. Ça aurait été sans doute mal vue, surtout que je venais de lui enfoncer cruellement une dure réalité dans le ventre. Elle n’était que la « femme de », elle n’avait aucun pouvoir si ce n’est celui que son époux voulait bien lui conférer. Et j’étais le Prince, bientôt bien plus que cela, même. Je l’effraierais grandement, d’ici quelques temps, puisque j’allais avoir accès à tous les secrets du Royaume.

« Bien. Je pense que nous sommes tous présents. » Je les avais fait venir dans un objectif dissimulé. Aucun d’eux ne savait ce que j’allais dire. Aucun d’eux ne savait ce que j’allais faire. C’était plaisant. Ma haute silhouette se déplaçait lentement devant un grand drap qui avait été positionné là pour empêcher quiconque de voir ce qui se trouvait derrière. Ils n’allaient pas tarder à le découvrir. « Il y a deux points qui me tracassent, voyez-vous. » J’étais habillé d’un costume élégant mais qui rendait mon allure d’autant plus sinistre du fait des couleurs des étoffes. La canne que j’enfonçais dans le sol à chacun de mes pas n’était pas là pour m’aider à marcher. C’était un objet de décoration, un accessoire sinistre, affuté comme une épée prête à trancher les veines des dissidents. « Et je n’aime pas vraiment ressasser mes tracas. Je préfère donc vous en parler en toute honnêteté. » Mon sourire semblait aussi mauvais que ce lieu, glacé, dangereux. Nous n’étions plus dans la cité et les tunnels gelés ne pardonneraient pas à ceux qui s’y perdraient. « Vous voyez… Ce qui me pose de gros problèmes actuellement c’est le manque de confiance que je peux avoir en vous. Je tourne le dos et, que se passe-t-il ? Des hommes viennent essayer de séduire ma femme. Trouvez-vous cela normal, acceptable ? Moi non. Notre société se sclérose à cause des comportements de chacun et, si, en temps normal, nous autres Sorciers devrions répandre le chaos et la destruction sur le monde extérieur, voilà que nous nous contentons à présent de les répandre intramuros. Et lorsqu’un membre de la famille royale demande quelque chose, il y a toujours quelques… comment devrais-je les appeler ? Des originaux… Oui voilà. Il y a toujours des originaux pour se dire que la solution est de résister et de refuser. Et ce comportement, ô combien déplaisant, n’amène forcément que le malheur, en plus de me faire perdre mon temps. » Je fis signe à l’un de mes serviteurs de lever le rideau.

C’était une scène affreuse, un musée de l’horreur. Plein de petits corps avaient été démembrés, découpés, et des morceaux reposaient dans des vitrines, sauvegardés par le froid. On pouvait aisément voir l’intérieur des corps et étudier l’anatomie. Ici une coupe de bras, montrant la chair, les veines, là un squelette nettoyé, là-bas des fesses écartelées, encore là-bas un appareil génital au complet. « Approchez, je vous en prie. Ce sont tous des enfants, des esclaves… Et savez-vous pourquoi est-ce qu’ils ont fini ainsi ? » Il y eut un silence gêné. Je sentais bien qu’ils ne savaient pas s’il valait mieux répondre ou se taire. J’aimais assez cette constatation, la constatation de leur soumission. « Alors ? » m’impatientai-je. « Hum… Aucune idée mon Prince. » « Eh bien parce que lorsque j’ordonne que soient réquisitionnés tous les enfants esclaves du Royaume pour me servir, moi, j’entends à ce que l’on m’obéisse. » À bien y regarder, ils s’aperçurent rapidement que j’avais menti. Il n’y avait pas que des morceaux d’enfants. Il y avait aussi quelques bouts appartenant à des adultes. « Parfois je me demande réellement si je suis clair dans mes propos, c’est fou. Devrais-je prendre des cours d’élocution ? » Silence gênant. « Je ne pense pas mais, dans le doute, je me suis dit que vous montrer serait plus… comment dirais-je ? Parlant. Voici donc ce qui arrive à ceux qui n’obéissent pas à mes ordres. Donc… Que les choses soient claires : lorsque mes gardes viendront chercher les enfants que vous esclavagez, je ne veux, sous aucun prétexte, que l’un de vous, ou un membre de votre famille, les leur refuse. Parce que je trouve que ce musée est parfait actuellement mais je n’hésiterai pas à l’agrandir pour les besoins de la science. Les étudiants seront, j’en suis sûr, heureux de pouvoir étudier ainsi l’anatomie à grande échelle et constater à quel point vous vous êtes donnés pour leur éducation. » Mon sourire était soudain amusé. « C’est une plaisanterie. » précisai-je en posant ma main sur l’épaule d’un homme qui était devenu légèrement pâlichon. « Je sais que les Mages Noirs de Valera Morguis savent se montrer raisonnables. » Je laissai le silence s’installer un moment avant d’enchaîner. « Ce qui m’amène à mon deuxième point. »

Quelques sanglots suivirent mon introduction. Deux gardes maintenaient fermement deux Sorciers, un homme et une femme. C’était lui qui pleurait, suppliant. « Vous n’êtes pas sans savoir qu’il y a eu une explosion proche du quartier des esclaves. Ce soir-là, je me suis rendu dans les locaux concernés afin de constater les avancées de travaux particulièrement importants pour la suite des événements. Or… Il y a eu un sabotage. Pire qu’un sabotage : une tentative d’assassinat sur ma personne. Oh oui. Pendant que vous vous pavaniez à cette réception organisée par la charmante épouse du Talleb, quelqu’un a essayé de me tuer. » Je souris. « Bien entendu, comme vous pouvez le constater, cette personne a lamentablement échoué, tout comme ses complices. » Je portai mon regard vers le couple. Cette fois, ce fut au tour de la femme de supplier, clamant son innocence et celle de son mari. « Oh bien sûr. Bien sûr que je sais que ce n’est pas vous. » dis-je d’une voix douce qui, étrangement, me donnait un air encore plus sinistre. « Je sais même exactement qui est à l’origine de ce complot. » murmurai-je d’une voix assurée avec un air pensif. « Seulement, eh bien, ce serait bien trop facile. Comme je vous le disais plus tôt, j’aimerais vraiment pouvoir avoir confiance en chacun de vous. Je déteste perdre mon temps en de telles futilités et règlements de comptes, croyez-moi. Je préférerais contribuer à la grandeur de notre race et au malheur des autres peuples. Pourtant, eh bien, tel un père qui se doit de corriger son enfant de temps en temps, je me dois d’être sévère avec vous tous. Ces cachoteries ne peuvent plus durer et si les coupables ont pu agir, c’est avant tout parce que leurs méfaits ont été tus par la majorité. Je suis sûr que beaucoup d’entre vous savent ou ont le moyen de savoir. Alors voilà ce que je vous propose : livrez-moi les coupables et vous serez récompensés à juste titre. Sinon, tous les jours, eh bien, je prendrais l’un des membres de vos familles et je leur couperai un membre, choisi au hasard. Sachez que tant que cette affaire n’est pas réglée, votre silence à lui seul est coupable. Des traîtres ne pourraient se cacher sans aucune aide et j’entends bien purifier Valera Morguis de la totalité de ces derniers. » Je souris. « Et ne croyez pas que l’Empereur Noir souhaitera faire quoi que ce soit pour vous. Valera Morguis a attaqué la famille royale alors… Valera Morguis doit en payer le prix. » Je fis un petit geste de la main vers l’un de mes serviteurs qui me confia un dé étrange. Je le lançai et me penchai dessus pour connaître le résultat. « Hum… C’est fort dommage. Le membre coupé sera la tête, cette fois. » Je fis un autre geste afin que la sentence soit exécutée. « C’est regrettable n’est-ce pas ? Si vous souhaitez que les choses rentrent dans l’ordre, je vous ai livré la recette. Les traîtres seront conduits devant le tribunal. En attendant, je me montrerai sous un rôle que le comportement de ces derniers m’oblige à endosser, celui de bourreau. » Je les fixai un instant. « Vous pouvez à présent disposer, sauf si votre curiosité vous pousse à visiter mon œuvre. Vous seriez surpris de voir à quel point l’intestin grêle est long. »

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