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 [Quête] - Pour vous revoir

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Susannah
~ Sirène ~ Niveau II ~

~ Sirène ~ Niveau II ~
◈ Parchemins usagés : 466
◈ YinYanisé(e) le : 04/04/2021
Susannah
Dim 23 Oct 2022, 00:13

[Quête] - Pour vous revoir 9x02
Pour vous revoir



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Intrigue/Objectif : Susannah rencontre Méduz, sa nouvelle meilleure amie nastae


Pressée contre l'un des mâts du navire dans l'espoir de se fondre dans l'obscurité, Susannah retint son souffle jusqu'à ce que le matelot soit suffisamment éloigné pour ne plus remarquer une présence anormale sur le pont alors que tous les étudiants dormaient dans leur cabine. Sa peau nue se couvrit de chair de poule au contact de la brise nocturne mais elle avait délaissé ses vêtements sur son lit. Ils allaient la gêner plus qu'autre chose pour ce qu'elle comptait faire. Des réprimandes allaient certainement conclure son escapade mais c'était un sacrifice qu'elle était prête à faire. Elle n'avait cure des retenues qui grignoteraient le peu de temps libre que Basphel lui autorisait ou d'être privée des futurs voyages scolaires. Ne pas avoir de nouvelles était pire que tout et se concentrer sur ses leçons devenait difficile quand mille scénarios plus affreux les uns que les autres étouffaient ses neurones. Ils devaient forcément se tromper. Que savaient-ils de son peuple ? Ce n'était pas parce qu'ils faisaient face à un phénomène incompréhensible qu'ils devaient lui interdire de rejoindre les siens. Les secrets des Næphina étaient bien gardés, il était naturel que les Gaelyan soient démunis face aux mystères d'Aylidis.

Après un dernier tour d'horizon, sa silhouette pliée en deux se rapprocha de la rambarde de sécurité qu'elle enjamba prestement. L'interdit la rendait maladroite et avait déposé deux tâches rouges sur ses joues. Les étoiles se reflétaient en flaques déformées perpétuellement par le courant sur la surface de la Mer de la Méduse et le disque arrondi de la lune jetait des éclats fantomatiques sur son visage figé par la détermination. Quand elle fut sûre que ni professeur ni l'équipage ne la surprendrait, elle passa la seconde jambe par dessus bord et se laissa pendre par les mains au dessus des flots d'encre. Le vent fouetta ses cheveux, l'aveuglant par moments. Des gouttelettes délicieusement froides chatouillèrent la plante de ses pieds et un frisson électrique de plaisir anticipé la parcourut. Il y avait si longtemps. L'appel était irrésistible. Les muscles de son ventre se contractèrent alors qu'elle imprimait un balancier à son corps pour se laisser chuter dans les ténèbres sans heurter la coque boisée.

Toute à son plaisir de retrouver les sensations de l'eau saline glisser le long de ses écailles, la Lyrium s'amusa à effectuer quelques torsions gracieuses pour éprouver les muscles de sa queue. Le rythme des cours et les mutilations de Félix avaient considérablement réduit les baignades de la bleue à Basphel et son coeur tonnait de joie dans sa poitrine. Elle était chez elle. Ou plutôt, elle y serait bientôt. D'une poussée de ses nageoires, elle se propulsa sans hésitation vers les profondeurs, munie d'un corail lumineux qui formait un halo tremblotant autour d'elle pour éclairer sa trajectoire. Elle espérait que le lumignon attirerait des congénères. La nuit n'arrêtait pas les Vampires des mers mais elle ne croisa que quelques bancs de poissons et des crustacés fuyant dans les interstices rocheux à son passage. Ignorant le pic d'inquiétude logé dans son ventre et se propageait comme un poison, Susannah poursuivit son chemin avec une appréhension grandissante. À mesure qu'elle s'enfonçait dans les profondeurs, le silence s'épaississait autour d'elle, parfois interrompu par la mélodie grave des remous d'une méduse dérivant au gré des courants marins. Elles étaient nombreuses à flotter indolemment, sans véritable but, leurs voiles diaphanes se gonflant lentement au gré de leur danse. Petite, Susannah aimait s'amuser à enfoncer ses doigts dans les capuchons moelleux ou à rebondir sur celles assez volumineuses pour résister à son poids. Elles étaient des camarades de jeu peu loquaces, paisibles et patientes, qui ne se plaignaient pas d'être usées comme trampolines marins par les jeunes Ondins.

Après plusieurs heures qui lui avaient paru une éternité, Susannah ralentit, la queue raidie par des crampes douloureuses et les muscles perclus de points de tension. Elle percevait au loin une ligne dentelée barrant l'horizon sur toute sa longueur. La fatigue la rendait plus sensible à la température glacée des fonds bleutés et elle se frictionna les bras en se laissant flotter dans l'immensité, scrutant pensivement l'obstacle inattendu. Le silence était lugubre. Sa solitude anormale. Où étaient les créatures qui foisonnaient au sein d'Aylidis ? Elle craignait de céder à l'angoisse en songeant à tout ce qu'elle avait entendu, aux effrayantes spéculations sur les causes de mortalité des Sirènes échouées, des hypothèses émises sur cette étrange barrière qui séparait son monde de celui des terriens. Elle n'avait rien voulu entendre, refusant de croire un traître mot de ces ignorants. Ils devaient se tromper. Forcément. L'attente ne lui fournissant pas les réponses à ses doutes, Susannah prit la seule décision qui s'imposait et se rapprocha de la barrière végétale. Son visage paraissait blême, éclairé par le corail, et ses traits étaient tirés par la fatigue d'une nuit blanche passée à nager, ce dont elle n'avait plus l'habitude depuis longtemps et qu'elle paierait chèrement à son retour sur le bateau, si elle le retrouvait. Elle eut une pensée pour son lit moelleux qui l'attendait à Basphel, puis la chassa aussitôt. C'était indigne d'elle, une preuve de sa faiblesse. Ses tantes ne se seraient pas abaissées à privilégier le confort lorsqu'une menace frappait tout leur peuple.

Susannah commençait à discerner l'aspect tranchant des feuilles fines de sauge, accrochées aux tiges entrelacées les unes aux autres pour former un filet impénétrable, quand une ombrelle de nacre lui barra le passage. Surprise, la Sirène s'immobilisa pour ne pas rentrer de plein fouet dans la méduse. Elle la contempla un moment qui se laissait désormais porter comme si de rien n'était, ses flagelles comme de la dentelle fine flottant sans volonté propre devant son nez. Fronçant les sourcils, elle chercha à la dépasser par la gauche. Sa tentative fut à nouveau bloquée par l'invertébré qui démontrait un acharnement stupéfiant à contrarier son avancée. La bleue montra les dents et agacée, tenta de jouer de vitesse pour passer par dessus, préférant éviter d'entrer en contact avec les filaments translucides urticants. La méduse déjoua aisément son plan et cette fois, l'ombrelle irisée effleura la poitrine de la Basphélienne et fit mine de la pousser pour la convaincre de reculer. Qu'est-ce qu'elle me veut ? Intriguée par le comportement inhabituel de l'animal, mais peu désireuse de perdre davantage de temps, Susannah repoussa du coude le capuchon mou et appuya fortement dessus pour prendre appui dessus et rejoindre la barrière qui la séparait des siennes. Aussitôt, l'animal revint à la charge et cette fois, modifia sa stratégie. Ses filaments parmes s'enroulèrent autour du bras de l'adolescente, qui tressaillit en redoutant la brûlure urticante. Ses sourcils se haussèrent quand rien ne se passa. Cette stupide bestiole est aussi inoffensive qu'une moule mais aussi agaçante qu'un poulpe. Grogna-t-elle en pensée et elle essaya de se dégager brutalement de son emprise en secouant le bras et en cherchant à la détacher avec sa main libre. Cela parut agacer son assaillante qui frissonna soudainement. Un éclair d'un bleu aveuglant illumina son corps translucide et Susannah poussa un hurlement de douleur mêlé de surprise en sentant la décharge électrique foudroyer ses nerfs. Horrifiée, elle baissa les yeux sur son bras. L'épiderme avait gonflé et avait pris une vilaine teinte écarlate, ceinturée de blanc, comme si la méduse l'avait brûlée. « Saloperie ! » Jura la bleue, des larmes de douleur se mêlant à la mer. Voyant que la nuisance ne desserrait pas sa prise, elle leva la main pour la frapper avant de se retenir à mi-chemin. Et si la méduse l'attaquait de nouveau ? Son bras la lançait affreusement et elle l'agita dans l'espoir de se débarrasser de l'animal. Impassible, celle-ci ne lâcha Susannah que lorsque celle-ci fit mine de s'éloigner de la barrière de sauge. « C'est une plaisanterie. » Lâcha Susannah, aussi amusée que si on venait de lui annoncer qu'elle était en fait un mâle et qu'un pénis venait de lui pousser entre les jambes. Silencieux, l'animal se contenta de rebondir en douceur sur son épaule. Constatant qu'elle ne cessait d'insister, Susannah jeta un dernier regard sur l'enchevêtrement végétal plongé dans une pénombre sinistre. Les échos entendus à son sujet se paraient de reflets effrayants et elle n'eut plus tant envie que ça d'en éprouver la solidité. L'épuisement remplissant sa tête de laine et elle n'arrivait plus à réfléchir correctement. Certaines hypothèses tendaient vers un empoisonnement de l'eau entourant les plantes, ce qui expliquait l'absence de faune autour. À regrets, Susannah battit de la queue pour prendre de la distance et échapper aux coups que lui portaient la méduse à la volonté d'acier. Celle-ci exprima son ravissement en encerclant le cou de la Sirène avec ses flagelles. Susannah glapit de frayeur et rentra le cou entre les épaules, craignant de se prendre une nouvelle salve foudroyante mais la méduse se contenta de s'installer confortablement autour de son cou, rapetissant sa taille afin de trouver une place sur sa nuque sous ses cheveux. Avec son passager clandestin, l'Ondine refit le chemin inverse, beaucoup plus lentement qu'à l'aller, et beaucoup plus pensive aussi. L'inquiétude lui mordait le ventre. Allait-elle un jour revoir sa famille, ses amis demeurés sous l'Océan ? Était-elle condamnée à vivre sur terre ?

Quand elle réussit à se hisser sur le pont, dégoulinante et à moitié morte de fatigue, le soleil était déjà haut dans le ciel. Indifférente à la vive désapprobation des professeurs et à leurs promesses de représailles, elle ne réagit pas davantage quand on jeta une couverture sur ses épaules tremblantes. Elle perçut toutefois un mouvement sur sa nuque et une flagelle vint effleurer le lobe de son oreille, soutien silencieux qui ne réussit pas à combler le gouffre béant de son échec à retrouver les siens. L'échange n'avait pas besoin de mots et de grosses larmes rejoignirent les gouttes salées qui s'échappaient de ses mèches sur son visage. Elle avait gagné une amie en échange de l'assurance que sa famille était en vie et en sécurité derrière leur barreaux de sauge. L'échange ne paraissait pas équitable mais c'était tout ce qu'elle réussirait à arracher d'Aylidis semblait-il. Maudissant la cruauté des Ætheri, la Sirène passa un doigt sur le dôme gluant de l'animal qui frémit à son contact. Contre toute attente, l'étonnante créature qui s'était soudée à elle survivait à l'air libre et elle se promit de la chérir pour garder en vie cet ersatz de la mer.

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[Quête] - Pour vous revoir 7qoc
Merci Jil  [Quête] - Pour vous revoir 009 :
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