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 Méditations... | Jezekael <3

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Jun Taiji
✞ Æther de la Mort ✞

✞ Æther de la Mort ✞
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Jun Taiji
Dim 29 Mar 2020, 11:03


Méditations



Jezekael se redressa. Son regard se posa sur un bibelot en bois qui s’était écrasé au sol. Il disparut et réapparut à côté de Devaraj. Il se mit à marcher de façon à rester près de lui. Il ne fit aucune référence à ce qu’il venait de se dérouler. Après tout, n’était-ce pas là ce qu’avait demandé le Roi, de parler d’autre chose ? « Je les ai amenés parce que ce sont tous des thanatopracteurs. Ils sont assez expérimentés pour enseigner aux Chamans qui le voudraient à prendre soin des Momies. » Il marqua une pause, ses yeux dérivant vers deux individus qui s’adonnaient à quelques activités instinctives et bestiales. Il reprit comme si de rien n’était. « Vu le fonctionnement actuel du Cycle, il vaut mieux que le savoir se propage parmi les tiens, au cas où un nouveau Génocide ne se manifeste et qu’aucune Ombre ne puisse aider à l’entretien. Étudier tes Momies me semble nécessaire. Elles sont encore mystérieuses et semblent receler quelques secrets. » Il ramena ses mires sur le Suprême de l’Au-Delà. « Tu devrais te méfier. » L’Esprit de la Mort n’expliqua pas pourquoi. Ezechyel faisait, de temps en temps, des présents désintéressés. Ce n’était pas le cas ici. En admettant qu’il souhaitât favoriser ses fils, il n’était pas dénué de raison. La puissance de quatorze millions de ces créatures signifiait l’anéantissement possible de plusieurs peuples et une domination mondiale parfaitement réalisable pour un fin stratège. C’était la porte ouverte à un comportement similaire émanant d’autres Ætheri et à un chaos généralisé. En partant de là, et en privilégiant l’hypothèse selon laquelle Jun ne désirait pas mettre le Monde à feu et à sang et provoquer une deuxième Guerre Divine – ce qui n’était pas à exclure totalement non plus – l’utilisation des Momies demanderait des sacrifices ou des ressources ; les deux peut-être.

« Si je suis venu te voir en particulier, c’est pour te remettre une copie des écritures sacrées. » Une copie. Parce qu’on ne savait jamais ce qu’il pouvait arriver aux originaux, dans les mains du Fumeur Macabre. Vu l’état des objets présents dans sa chambre, qui avaient dû subir un nombre incalculable de chutes, c’était une décision qui revêtait l’apparence de la sagesse. L’Esprit de la Mort fit apparaître un livre d’environ deux-mille pages dans ses mains. « Il y a plusieurs prophéties, énoncées dans celui-ci. » Pas uniquement. Il y avait beaucoup de légendes des actes d’Amsès et beaucoup d’histoires contant ses relations avec Edel et Ezechyel, dont certaines particulièrement tumultueuses et charnelles.

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Dim 29 Mar 2020, 23:12



Méditations
Devaraj s'arrêta au milieu du couloir. Tu devras te méfier. Et puis quoi encore ? De quoi ? Où ? Comment ? De qui ? Cherchait-il à le rendre encore plus paranoïaque qu'il ne l'était déjà histoire de l'enfoncer un peu plus ? Voulait-il l'affaiblir ? « Je refuse d'écouter les conseils d'un frigide impuissant, vide, ennuyeux, visiblement débile. Tu ne fais de l'Ombre à personne, Jezekael. Tu ne me connais pas, comment peux-tu donc savoir si je devrais me méfier et de quoi. » Ses yeux devinrent deux fentes vertes. Il dévisagea longuement le charmant visage de son interlocuteur. Le dialogue était difficile. Il avait le mérite d'exister, ce qu'il n'aurait pas crû possible au départ. « Et puis cette manie de tout dire à moitié sans rien dire, je la déteste... Tu n'as tellement pas de personnalité que tu es obligé de copier sur ton maître, c'est affligeant. C'est à cause des gens comme vous que d'autres deviennent fous. » Son regard se baissa sur les pages. Le paquet pesait plusieurs kilos. « Oh. » Un sourire particulièrement méchant éclaira son visage. « J'ai oublié comment on lisait, c'est dommage hein. » Et l'ensemble des écritures se réduisirent en cendres sous leur yeux. Il venait de brûler deux milles pages de prophéties que l'ensemble des Chamans aurait accueilli comme des idoles vivantes, l'ensemble des Chamans excepté lui. Sans remords aucun, comme ça. « En plus c'était tout écrit en pattes de mouche. »

Sa magie se calma mais ce n'était pas le cas de ses ruminations intérieures. Il continua sa marche. « Si les momies posent problème, je trouverai un autre Taiji pour les maîtriser. Bizarrement, ça ne manque pas. Quant à tes machins mystérieux... » Il ouvrit une porte-fenêtre, qui donnait sur un balcon, lequel offrait une vie sur une cour intérieure... remplie de pierres de connaissances jusqu'aux plafonds. Au centre, ce qui semblait être une table recouverte de papiers. En effet, son bureau s'était rapidement avéré trop petit pour la besogne : la pièce était déjà encombré d'artéfacts, souvenirs de voyages, livres, matériel d'herboriste. Tout avait donc débordé par la fenêtre, puis la porte. Il s'était étalé jusque dans la cours Il s'était donné du mal mais la vérité était qu'il n'était tout simplement pas très doué. « J'ai déjà assez de mystères. Le prochain qui m'en rajoute, je le bousille. J'en ai marre des informations lâchées au compte-goutte, des énigmes divines, des oracles sans aucun sens, des caprices illogiques qui nous usent comme des pions, je suis pas fais pour ça. » Non pas qu'il n'aimait pas la lecture, mais il lui préférait le saut de falaise. « Depuis que j'ai lu ce livre, je ne dors plus, je ne vie plus, je ne suis plus rien, je suis bloqué au moment où j'essaye de comprendre ce qu'on me soustrait, sans succès. Bientôt, je ne serai plus qu'une loque, je prendrai ma couronne et je la jetterai dans l'océan. Tu comprends ? Parles-moi, avec des vrais mots, comme une vraie personne. Je n'ai pas envie de décrypter ton savoir sur des milliers de lignes en papier, j'en ai rien à carrer. » Non, il voulait juste continuer de discuter avec cet odieux personnage. C'est à dire que les couronnés capables de tenir cette discussion sans mourir ou rien comprendre se faisaient rares.

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Jun Taiji
✞ Æther de la Mort ✞

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Jun Taiji
Lun 30 Mar 2020, 14:47


Méditations


Jezekael s’approcha des pierres. Son expression qui, jusqu’ici, était restée parfaitement neutre, se transforma très légèrement. Il toucha la surface de celles qui contenaient une connaissance certaine, une connaissance cachée. « J’aurais dû t’apporter les Prophéties sous cette forme. » dit-il en frôlant les écritures de ses doigts, doucement. « Ta mère adorerait être ici. » Nul doute. Il l’avait déjà côtoyée plusieurs fois dans son existence. La science et les mystères excitaient bien plus cette femme que la peau halée des thanatopracteurs ou la musculature développée des Réprouvés. L’enfermer ici l’occuperait quelques temps. À vrai dire, il partageait cet amour pour ce qui était dissimulé. « Malheureusement, que cela te concerne ou me concerne, nous ne pouvons jeter nos Couronnes comme le ferait n’importe quel autre Souverain. » À l’exception du Sin Luxinreïs qui était, lui aussi, un cas très particulier.

L’Esprit de la Mort finit par se retourner pour regarder le Suprême de l’Au-Delà. Il se transforma en ténèbres, se déplaça et reprit forme juste en face de lui. Il l’inspecta quelques secondes. Il était bien plus grand que Devaraj. « D’accord, dans ce cas. » concéda-t-il, sans revenir le moins du monde sur le livre qui était parti en fumée. Ça n’avait aucune importance véritable, si ce n’était que le travail décennal d’un religieux avait été bafoué en un claquement de doigts. Était-ce important, en partant du principe que l’amour de l’Æther des Âmes avait motivé le comportement de ce dernier ? Non. Le Destin souhaitait voir l’ouvrage détruit. Il n’y avait rien d’autre à en déduire et, surtout, rien à y faire. « Les écritures sacrées évoquent la renaissance d’Amsès. Certains textes la conditionnent à la survenue de plusieurs événements, d’autres expliquent simplement que ces événements seront les signes de son retour. » Jezekael pencha légèrement la tête sur le côté. « C’est dommage que tu n'aies pas pu observer le livre. Il contenait des illustrations, dont certaines d’individus nous ressemblant particulièrement. Ce qu’ils faisaient, ensemble, était intéressant. » Sans se reculer le moins du monde, il continua sur sa lancée. « Les écritures parlent d’une île prise d’assaut par un monstre tentaculaire. Elles décrivent également les Vils en proie à des créatures de Cauchemar. Plusieurs acteurs sont mobilisés, des figures couronnées, des ambitieux, des gens du peuple. Tout n’est pas vérité mais des alliances sont annoncées, des mariages formés et des coïts guidés par la volonté des Ætheri. Le chaos est décrit même parfois. » Sa voix était un murmure étonnement ferme. « Des monstres sont dessinés et détaillés, des dragons, des griffons ; des objets aussi. Elles sont très diverses mais les Prophéties annoncent toujours la finalité. » Le problème résidait surtout dans les Prophéties particulièrement proches les unes des autres, aux fins non concordantes. « Je vais bientôt partir. » ajouta-t-il.

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Lun 30 Mar 2020, 22:13



Méditations
Sa mère... Sa. Mère. Devaraj explosa de rire malgré lui. « Ma mère a décidé qu'elle serait plus ma mère, ni rien du tout de reconnaissable par son ancienne famille. Comment lui en vouloir ? Hum. Tout ça pour dire que je n'ai jamais eu de génitrice. Ma mère ? C'est une Ombre chinoise. » Son esprit tenta de ne pas se demander comment et pourquoi il connaissait Edel. Le Chaman plissa les yeux et se concentra fort pour essayer de surprendre un changement dans les muscles du visage de l'Esprit de la Mort, afin de discerner si ce dernier réagissait à la stupidité de ses jeux de mots. Il devait être aveugle car rien ne se produisit, si ce n'était que l'Ombre continua de parler avec sa voix étrange, en lui lançant une pique amère et particulièrement sadique. Son sourire cessa. « Définit intéressant. » articula-t-il avec difficulté. Non, il ne regrettait pas d'avoir réduit les deux-mille pages en cendres. Il aurait pu, mais le fait qu'on le pousse au remord avec un argument de pacotille l'obligeait à aller dans le sens inverse. « Oui oui, moi aussi j'ai lu des bouquins prophétiques, j'ai pas besoin de le refaire. D'abord, est-ce-que j'ai vraiment envie de participer à la renaissance d'Amsès. Hum, laisse-moi réfléchir ? Non, je ne crois pas. Cela en fera un de plus à tuer, ne serait-ce pas ennuyeux ? » Il les avait téléportés ailleurs sur l'île. Les oreilles indiscrètes ne manquaient pas au Palais et ce serait embarrassant d'avoir à sacrifier l'ensemble de son personnel.

Ils se trouvaient donc au sommet d'une des montagnes qui jouxtait Zawakar'Gar, au milieu de la neige et du vent qui soufflait par intervalle. Même les esprits se tenaient loin d'eux, pour des raisons diverses et variées mais surtout par instinct de survie. Devaraj réfléchit quelques instants. En vérité, il ne savait pas s'il avait envie de lire ces choses ou non. Il en avait peur, d'où son réflexe premier de s'en débarrasser en prétextant un caprice. Un proverbe disait que les sages préféreraient être aveugles et que les imbéciles étaient heureux. « Ah non ! » Le Suprême de l'Au-Delà se précipita sur l'Ombre par réflexe. Ce n'était pas très difficile puisqu'elle se trouvait à quelques centimètres de lui à peine. « Tu n'as pas répondu à ma question. » Ce crétin allait encore s'évaporer avant de répondre. Comme si, pendant les précédentes minutes, le Cycle n'avait plus besoin de lui, mais que tout à coup, sa présence redevenait indispensable. Un peu comme ça l'arrangeait lui, quoi ! « Définit intéressant. » Ou comment être têtu et s'en mordre les doigts ensuite.

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Jun Taiji
✞ Æther de la Mort ✞

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Jun Taiji
Mer 01 Avr 2020, 22:53


Méditations



Jezekael se décala, se baissa et attrapa un peu de neige sur le bout de ses doigts. Lentement, il se redressa et commença à l’observer, à la toucher avec son autre main. C’était froid. Il n’avait pas répondu aux dires de son homologue, le laissant s’exprimer entièrement. « Je vois. » dit-il. « D’autres ont essayé avant toi de détruire les Ætheri. L’Histoire de ce Monde est immense et, malgré les millénaires, personne n’a réussi à détrôner les Créateurs. Il y a toujours des fous pour croire. Il y a toujours des imbéciles pour prier. Il y a toujours des gens qui, comme moi, sont convaincus de l’utilité d’un ou plusieurs Dieux. » Il fixa le Suprême de l’Au-Delà. « Et il y a toujours des gens qui, comme toi, sont protégés par les Divins. Si tu ne l’étais pas, je verrais ton Clepsydra. » Il se mura dans le silence quelques secondes avant de relever un peu sa main. Avec les doigts de l’autre, il fit une pichenette, ce qui envoya la neige sur le visage de Devaraj. « Le Clepsydra est l’heure de ta mort. » précisa-t-il, sans que son expression ne change. « Et, la tienne, je ne peux pas la prédire. » Pas plus que celle de Lilith, d’ailleurs. Inutile de chercher le responsable. Être le Dieu de la Mort donnait quelques avantages. « Tu es donc une sorte d’énigme pour moi. Je n’ai aucune idée de quand je devrai venir chercher ton Âme… » Il s’approcha un peu plus et posa sa main sur le torse du Chaman. « … Je la sens, là. Je ne suis même pas sûre de pouvoir venir te la prendre un jour. » Il utilisa légèrement sa magie, juste pour faire trembler l’Âme du Hǫfðingi. Il se sentirait mal, momentanément. Sans doute aurait-il quelques sueurs froides. Jezekael relâcha son contrôle. Il n’avait pas le droit de faire plus. On ne touchait pas à ce qui ne devait être déplacé. Le Destin mortuaire était sacré. Pouvait-il faire tomber les Vivants dans l’inconscience facilement ? Oui. Pouvait-il les tuer ? Non, pas sans désobéir. Désobéir signifiait être davantage damné. « Intéressant veut dire ce que ça veut dire. » dit-il. Il comprenait ce besoin du Roi. Lui-même ne pouvait se dévoiler pleinement qu’au Maître des Esprits. Il était le seul à savoir qui il était vraiment, son prénom et son apparence, depuis le pacte qui liait leurs deux peuples. Chamans et Ombres pouvaient avancer ensemble, complémentaires en bien des manières. « C’est vrai que nous sommes complémentaires. » commenta-t-il, avant de redresser les yeux. « Autre chose ? »

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Jeu 02 Avr 2020, 19:38



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Les paroles de l'Esprit de la Mort atteignirent une oreille du Suprême de l'Au-Delà et ressortirent par l'autre. Il était doté de cette étonnante capacité à faire fis des conseils, surtout les plus avisés d'entre eux. Aussi, il suffisait de lui démontrer la vanité ainsi que l'impossibilité d'une action pour qu'il ne rêve plus que de la réaliser. « Oui. C'est toujours ainsi avec vous, il suffit de vous écouter pour brûler d'envie de se suicider. Cela ne vous suffit pas d'avoir brisé vos propres rêves, il faut en plus que vous ailliez piétiner ceux des autres avec votre fatalisme puant. » commenta-t-il avec une once de méchanceté. Néanmoins, son cri désespérant concernant le départ de Jezekael avait visiblement marché puisque l'Ombre ne semblait plus être sur le point de partir. Enfin... On ne savait jamais vraiment avec lui. Son homologue semblait être en phase sur la neige, comme un enfant de quatre ans apathique. Le Chaman aurait bien voulu se moquer. Il sursauta en se retrouvant avec des flocons dans les yeux, surpris par le geste imprévisible de Jezekael, qui d'habitude était aussi amovible et vif que les pyramides d'Aylimr ou les statues de l'Antre des Damnés. Être une énigme pour lui... Voilà qui lui plaisait beaucoup, se dit-il plein de sadisme, avant de sursauter pour de bon. « Qu'est-ce-que tu... » Mais sa voix s'éteignit brusquement alors qu'il baissait les yeux sur la main de l'Ombre.

Le Chaman se sentit aussi mal que lors de sa première fusion. Or ce n'était pas à son Esprit que l'on touchait mais à une partie de son être qui était si profonde que jamais personne ne l'avait atteint auparavant. Non, ce n'était pas son esprit, c'était pire et si inconcevable qu'il resta longuement sans voix avant de déclarer. « C'est moi, où tu viens d'essayer de me tuer ? » Ses yeux se relevèrent vers ceux de l'Ombre. Il se répondit tout seul, comme effrayé par la réponse. Sa langue était sèche. « Oui, ça doit être moi. » dit-il d'un ton morne comme si tout à coup toute la dépression qu'il avait ignoré jusqu'ici et qui émanait de l'Esprit de la Mort, s’abattait sur lui d'un seul coup. L'Ombre d'une haine fugace passa dans ses yeux. Il ne comprenait pas. Ses mains tremblaient. Il n'avait fait que des blagues, certes elles étaient d'un goût misérable, mais jamais il n'aurait réellement voulu faire du mal à Jezekael, sauf peut-être la fois où il avait tenté de le dévorer en vain. D'accord. Etait-ce pour cela ou à cause des pages brûlées ? « Complémentaire, c'est quand quelque chose s'emboite parfaitement dans quelque chose d'autre. Ce n'est pas notre cas. » Il aurait pu relever l'allusion mais il n'avait plus envie de rien. Son corps était froid. Comme l'Esprit de la Mort portait une fourrure à lui, Devaraj ne se gêna pas pour la lui piquer. Il lui tourna le dos pour contempler l'île sous ses pieds sans y voir la moindre beauté, et se contenta de dire, vidé de toutes ses émotions, ambitions et caprices. « Non. Je ne veux plus jamais te revoir. » Puis il s'élança dans le vide.

Et déploya ses ailes éthérés.

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Jun Taiji
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Jun Taiji
Ven 03 Avr 2020, 19:44


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Jezekael se téléporta soudainement. Les Ombres qui étaient censées s’occuper de la zone avaient été appelées ailleurs entre temps. Elles n’avaient pas pu finir le travail. Il sentait le Temps, traître, s’écouler. Lui-même n’avait pas arrêté de s’occuper des tâches incomplètes. Cela faisait trois jours qu’il ne cessait de parcourir le Monde afin d’éviter le Chaos. Il n’avait fait que le retarder. Il savait qu’à un moment, les choses dérailleraient. Il ne pouvait pas respecter le Cycle avec un peuple toujours absent, toujours de plus en plus tenté par la Terre d’Edel. Le Génocide Démoniaque avait épuisé bien des Dignae et le retard s’accumulait, malgré l’offrande généreuse du Hǫfðingi. Comment apprendre à une personne venant de se suicider les rouages du Cycle et ce savoir-faire qui prenait, bien souvent, des décennies à être perfectionné, en cinq minutes ? Impossible. Un groupe de Vampires avait attaqué des Réprouvés à Sceptelinôst, de façon parfaitement idiote et désespérée. C’était le Destin. Ce n’était pas leur faute. Quoi qu’il en soit, la pègre avait répondu à la bassesse des Créatures de la Nuit par un massacre en bonne et due forme. Cela n’avait pas duré longtemps. Les Ombres avaient accompagné le trépas mais les Âmes n’avaient pas été ôtées des corps. Laissés pour mort, ces derniers n’avaient pas tardé à se relever, zombifiés, ravivant un combat bien plus difficile à mener et, surtout, un combat imprévu, un combat infâme que le Destin Funeste n’avait pas calculé. Les morts engendrées par ce combat n’étaient autres que des trépas inconcevables, faux ; des erreurs. Jezekael ne pouvait rien y faire, à présent. Lorsque les choses sortaient de son contrôle, lorsqu’elles se produisaient ainsi alors le cours des événements changeait. La mort devenait impure et infondée, viciée puisque non accompagnée. Il n’y avait aucune solution. Immense brume ténébreuse mais tout de même invisible, l’Esprit de la Mort arracha les Âmes de ceux qui s’étaient relevés ainsi que celles de ceux qui avaient vu leur existence se terminer bien trop tôt. Ce n’était pas normal. Ce n’était pas juste.

Le Roi apparut dans la chambre du Suprême de l’Au-Delà. Il haussa un sourcil devant le spectacle étrange qu’il donnait. C’était rare de voir le Fumeur Macabre dormir. Ça n’arrangeait pas ses affaires. Jezekael portait le livre prophétique, celui-là même qu’il lui avait apporté une première fois et que son homologue avait brûlé sans égard. Il avait beaucoup de copies. Il lui conseillerait de regarder uniquement les images, cette fois, sans chercher à comprendre le reste. Il verrait ce qu’il entendait par « intéressant » comme ça. L’homme se matérialisa vraiment et s’assit sur le matelas. Il était souvent vêtu de la même façon, qu’il vente, pleuve ou neige. Il ne ressentait pas le froid ou la chaleur lorsqu’il exécutait le Cycle. Il enleva ses sandales et étendit ses jambes avant de choisir de s’allonger, le livre à côté de lui. Il se mit à contempler le plafond, ses doigts jouant avec l’ouvrage. Il aimait en sentir la texture. Leur dernière rencontre avait été complexe ; comme l’avant dernière, finalement. Il n’avait pas eu le temps de le rattraper. Il avait dû partir. Ça n’aurait d’ailleurs sans doute servi à rien.

La chaleur des fourrures lui fit un drôle d’effet. Il ferma une première fois les yeux, les rouvrit, puis les referma, et il s’endormit. Là étaient les limites d’un corps, réellement capricieux, non fait pour supporter une charge de travail colossale. Dans son sommeil, il se tourna et finit contre Devaraj.

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Ven 03 Avr 2020, 22:19



Méditations
Le Suprême de l'Au-Delà survola lentement la citadelle de Zawa'Kar en cercle tel un rapace, avant de disparaître dans la brume qui envahissait régulièrement les côtes de l'Île Maudite. Les alentours de la forteresse étaient aussi morbides que ce qu'il ressentait dans son cœur. Il se prit à aimer la morsure froide du vent qui lui transperçait les os. Certains soldats l'avaient pointé du doigt avec stupeur, sans pour autant quitter leurs postes. Les fantaisies du roi dataient de la nuit des temps, après tout. Son âme battait au rythme vrillant des tambours guerriers, à moins que ce ne soit un reste de la magie de Jezekael. Des milliers de pensées incohérentes et chaotiques hurlaient dans son esprit mais il ne s'intéressait qu'à l'envie brute et tenace d'aller s'écraser sur le sol après après avoir succombé à la tentation de rétracter ses appendices dans son dos pour se laisser enfin tomber et mourir. Quel ferait le bruit de ses os sur la roche, en bas ? Ce serait fascinant...  


Les couleurs de Zaowa qui pointaient de plus en plus à l'horizon ne réchauffèrent pas son corps. Le roi se posa sur un balcon du Palais. Les sueurs froides et les idées noires étaient passées mais elles avaient aspirées en elles toute la maigre énergie qu'il s'efforçait avec difficulté de maintenir au fil des heures pour repousser le moment où ses yeux se refermeraient sur le monde des cauchemars. Un travail de milliers d'heures et une endurance de plusieurs siècles gâchées par le caprice d'un crétin... Finalement, parfois ils se ressemblaient tous les deux. Son corps défaillant le ramena jusqu'à ses appartements où il eut pour vague projet de se faire un café avec les grains que Caleb lui avait fourni, au lieu de quoi Devaraj se retrouva face à son lit. Il trembla, résista, défaillit et s'étala sur le ventre de long en large sur le matelas, une aile encore déployée, le visage enfoui dans un oreiller. Il dormit avant même d'en avoir conscience, son corps se vengeant sournoisement et brutalement des violences subies à outrance. Cinquante heures plus tard, il n'avait pas bougé d'un centimètre, ce qui fit craindre aux servants sa mort. Mais non, assura Delawam, le roi dormait et dix heures encore après, il n'avait toujours pas bougé mais était en plus accompagné par un étrange personnage vêtu d'un pagne. A partir de ce moment-là, plus personne n'osa entrer dans la chambre.

Ses yeux s'ouvrirent sur une main aux doigts mates. Il avait rêvé qu'il devait refaire et écrire à la main les deux-mille pages brûlées pour l'éternité, c'est donc avec la langue lourde et l'esprit en petits morceaux disparates qu'il reprit conscience et s'intéressa, très lentement, de plus près à cette main ainsi qu'à son propriétaire. Il hurla de surprise parce-que c'était bien la dernière chose qu'il s'attendait à voir. Qu'est-ce-qui était le plus choquant ? De le voir dormir ou de le voir collé à lui de cette manière ? Ce n'est pas la crise cardiaque qu'il eut mais plutôt mille éclairs qui le foudroyèrent d'un seul coup. Devaraj s'immobilisa totalement, jusqu'à devenir une véritable statue aux yeux exorbités. Peut-être qu'il faisait semblant de dormir, après tout, c'était un peu louche que l'Ombre ne se soit pas réveillée après son cri. Sa deuxième conclusion -quant il eut réussi à dégager sa jambe écrasée par celle de l'Esprit de la Mort, centimètre après centimètre et qu'il fût bien obligé de constater que l'autre roupillait comme un loir- fût qu'on lui avait trouvé un clone de Jezekael. Intéressant... Comme dirait l'Original. C'était Jezekael sauf qu'il dormait, ce qui n'était pas possible avec le vrai. C'était le vrai, sans être le vrai ? Est-ce-qu'il pouvait faire autre chose que dormir ? Non. Tout d'abord, il devait immortaliser cette vue comme il l'avait fait pour le rire. Le Chaman fit apparaître l'artéfact et cadra le monocle comme il jugeait le mieux. Rho, il pourrait devenir milliardaire avec ça. C'était parfait... Cela le mit de telle bonne humeur qu'il se retint avec difficulté de réveiller exprès sa victime. Peu importe... Il n'avait pas oublié la tentative de meurtre. Seulement sa curiosité devant la situation incongrue redevenait brûlante et incontrôlable. Son regard tomba sur le livre. Il grogna. Évidemment. Le Destin, blahblahblahblah. Devaraj, blasé, ouvrit une page au hasard, haussa un sourcil évocateur devant l'illustration. Quelle bonne idée... Une prophétie, n'est-ce-pas ? Donc, par exemple, que se passait-il si sa main descendait le long du torse de l'Ombre, comme sur l'image, pour aller saisir son dû avec avidité et le caresser de long en large ? Le Chaman sourit. Il se déplaça légèrement pour appuyer sa tête avec sa main libre afin que sa position corresponde à celle du livre. C'était amusant et particulièrement stupide. Il tourna la page. Avec la bouche... Oui, mais il aurait préféré que l'autre soit réveillé. Le Chaman se mordit la lèvre. C'était particulièrement grisant de l'avoir ainsi à sa portée, endormi comme un imbécile. Il avisa les menottes envoyées par Lilith sur la table de chevet, les lui passa à un poignet qu'il accrocha au lit. Quoi ? N'était-ce pas ce qui était dessiné ? Encore une page. Intéressant...

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Jun Taiji
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Jun Taiji
Dim 05 Avr 2020, 23:10


Méditations


Jezekael ouvrit les yeux. Il avait des fourmillements dans les doigts, ce qui indiquait une mauvaise position de son corps. « … » Il s’était endormi. Cela faisait au moins deux siècles qu’il s’était passé de sommeil. Rapidement, et bien avant de se souvenir de la présence du Suprême de l’Au-Delà ou de sa position actuelle, il étudia la situation mondiale. Il passa en revue dans sa tête, à une vitesse prodigieuse, la position des Âmes et des Esprits, le travail des Ombres, les oublis éventuels et les anomalies en découlant. Pour le moment, rien ne semblait être problématique mais les choses le deviendraient bientôt s’il ne retournait pas à son office. Une fois qu’il eut fini, ce qu’il remarqua en premier fut le contact froid d’un objet qui l’empêchait de bouger sa main. Son poignet était enserré. Il pouvait s’en défaire sans aucun souci mais ne bougea pas. Au lieu de quoi, son regard rejoignit la silhouette du Suprême de l’Au-Delà, occupé à feuilleter le livre prophétique, sans doute à la recherche de quelque chose qui pourrait l’amuser. Il reporta ses yeux sur son propre corps. Ce n’était jamais très intelligent de laisser une enveloppe charnelle à la disposition d’un autre, surtout lorsque cet autre avait tendance à avoir les mains baladeuses ou des idées originales voire dangereuses. Il ne s’en inquiétait pas outre mesure. Les fourrures sous sa peau mobilisèrent son attention quelques secondes supplémentaires. Leur texture, douce et chaude, lui plaisait. C’était d’ailleurs en grande partie à cause d’elles qu’il avait relâché sa vigilance. C’était une erreur. Il n’avait aucun besoin de dormir, ni aucune nécessité à prendre une forme palpable. Ce corps retrouvé était un cadeau mais c’était aussi un poison. Si les Ombres s’étaient réfugiées au cœur de la Terre d’Edel, c’était avant tout pour pouvoir profiter de ce présent, sans craindre la rechute lors de l’accomplissement du Cycle.

Les doigts de l’Esprit de la Mort se touchèrent lentement. Silencieux un temps, il finit par observer de nouveau son homologue couronné. « La situation t’amuse ? » demanda-t-il, sans attendre une quelconque réponse. « C’est rare que tu dormes. » ajouta-t-il, sans faire aucune allusion à son propre sommeil, comme s’il n’avait jamais existé. Il dévia la direction de son regard pour le porter sur les fresques du plafond. « J’ai fait un rêve étrange, très proche d’une scène qui s’est réellement déroulée dans ma vie. » dit-il, songeur. « C’était à l’époque où j’apprenais à devenir thanatopracteur. Je n’étais pas encore une Ombre en ce temps-là mais mon Destin était de le devenir. Mon Maître le savait. Je devais, avant, me montrer digne de mon suicide et apprendre, pour que ma condition future me pose moins de difficulté qu’à un non-sachant. J’avais vécu une bonne partie de ma vie dans le luxe et la luxure, à obtenir tout ce que je désirais ; pas par mérite mais plutôt par naissance. Je devais alors apprendre à oublier mon enveloppe corporelle et à forger mon esprit pour résister à une douleur profonde et perpétuelle. » Il tourna les yeux vers Devaraj. « Certains savants d’aujourd’hui méprisent les anciennes cultures et croyances mais le monde actuel n’a rien à envier aux civilisations du passé. » murmura-t-il, avant de tendre sa main libre vers la peau du Roi. Il la caressa sur une petite parcelle avec son index. « J’arrivais à un stade où il m’était difficile de supporter mon corps. Mes entraînements me poussaient à nier son existence et à le rejeter. Parfois, mes sens étaient supprimés durant des heures et des heures et lorsque je revenais à un état normal, la transition me perdait. Nyam doit ressentir la même chose. Toutes mes sensations retrouvées me dépassaient et me plaçaient dans un état d’hypersensibilité qui menaçait de me rendre fou. » Il continuait son mouvement. « Alors mon Maître m’a recommandé de me concentrer sur quelque chose de précis, en essayant d’oublier le reste… une texture particulière. » Il arrêta de parler. Si Devaraj pensait que son histoire avait une suite, il se trompait. C’était la fin. Il retira son doigt, conscient qu’une caresse pouvait vite devenir désagréable lorsqu’elle était prodiguée trop longtemps au même endroit. « Je vais devoir partir dans sept minutes. » dit-il. « Et si tu me détachais ? »

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Lun 06 Avr 2020, 14:27



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La voix de Jezekael le tira de ses pensées frivoles. « Je suis un être humain. » se contenta de répondre Devaraj en fixant l'Ombre pour bien lui faire comprendre que ce n'était pas son cas à elle. « On dirait un Ange qui se fout de la gueule d'un Magicien. » compléta-t-il. Surtout que c'était uniquement de la faute de l'Ombre si son corps avait dû céder au repos. Il commençait à réaliser que ce n'était pas un clone mais bien le roi des Ombres à côté de lui, ce qui rendit la situation un peu dérangeante. Il savait parfaitement bien que l'Ombre n'avait pas besoin de dormir et se demanda donc pour quelle raison, elle était venu spécifiquement le faire ici dans son lit. Comme ci elle ne pouvait pas se trouver un autre plumard... Cela laissait à penser des choses qu'il aurait préférer mettre de côté. Il était toujours en colère. Rendez-vous dans deux cent ans pour une réponse. Devaraj lâcha tout -du membre demi mou de Jezekael, en passant par les fourrures, jusqu'au livre- pour reculer brusquement en arrière lorsqu'il vit la main de l'Esprit de la Mort se diriger vers lui, ayant cette fois-ci le réflexe prévenu, aiguisé d'une bête sauvage. C'est à dire qu'il n'avait pas très bien vécu la dernière fois et qu'il avait le mérite d'être plus agile que le brun, à défaut d'avoir sa force. D'un air suspicieux, il fixait les doigts de l'Ombre, qui avait le bras étonnement long et l'obligeait à se tenir sur le rebord opposé du lit. Qu'est-ce-qu'il voulait faire cette fois-ci ? Le caresser ? Lui arracher son âme ? Phaser comme un fétichiste sur ses tatouages ?

« Si tu retouches à mon âme, je deviens Æther de la Mort simplement pour t'éradiquer. » déclara finalement le Chaman, qui n'avait pas du tout écouté les paroles de l'Ombre, préoccupé qu'il était d'avoir un assassin en face de lui. Mais ça parlait de texture et il avait toujours envie de savoir ce que Jezekael entendait par « intéressant. » Il se mordit la lèvre, hésita légèrement. Qu'importe. Au pire il mourrait, ce n'était pas très important. Non, au pire, il vivrait de nouveau cet état dépressif, sombre et étrange dans lequel il était tombé avant de s'endormir comme un pleutre. Cela valait-il le coup de se laisser tenter ? Non. Mais il aimait l'imprudence. Le blond se rapprocha lentement, maudissant sa curiosité. Qui savait dans combien de siècles l'Esprit de la Mort voudra de nouveau avoir un contact peau contre peau ? « Comme tu ne daignes pas t'expliquer, je tiens à dire que j'en conclus trois choses : tu me hais, tu es sadique sous tes airs de grand mystérieux et tu es une personne fondamentalement mauvaise. » dit-il avec des relents de haine alors que le doigt de l'Ombre se posait son torse. Et s'il le détachait ? « Non, merci. » répliqua le Suprême de l'Au-Delà. « Je devrais même t'attacher l'autre bras. » dit-il, absolument confiant, à tord, dans la solidité des jouets de Lilith. Il tressaillit. La main de Jezekael ne faisait rien d'autre que frôler sa peau, c'était si banal qu'il en fût presque déçu. Cependant Devaraj commençait à comprendre que son homologue aimait bien ce sens particulier du toucher, que ce soit un tapis, de la neige, ou autre chose.

« Mouai. Ton histoire me convaincs juste que tu es frigide. » Devaraj posa sa propre main sur celle de Jezekael en ne pouvant réprimer un sourire idiot. Le contact était agréable et lui fit un peu baisser sa garde. Leurs doigts se croisèrent et le Chaman tenta de guider l'Ombre vers ses propres zones érotiques. C'était un exercice envoutant qu'il ne faisait pas souvent pour la simple raison qu'il ne couchait pas avec des imbéciles. « J'ai envie de t'embrasser. » murmura-t-il soudainement, de plus en plus fiévreux. « Sept minutes c'est peu mais suffisant. J'aurai préféré trente. Une heure. Toute la ... journée.» Les yeux à demi fermés, il profitait du plaisir probablement unique dont il jouissait. « Tu sais l'activité sexuelle c'est tout de même le mieux pour évacuer le stress. » dit-il aussi alors qu'il murmurait tout ce qu'il lui passait par la tête. Il réprima un râle. Ne pas oublier que cette même main avait tenté de le tuer et appartenait à un être perfide. « J-je... Retourne-toi sur le ventre. » finit par expirer le Chaman d'un ton un peu trop dur. Les illustrations du livre dansaient sous ses yeux avides, si bien qu'il n'était plus très certain de pouvoir répondre de ses mouvements.

Il se plaça à califourchon sur l'homme en se retenant avec force de s'intéresser à ses fesses. Ce fût compliqué. En même temps, il lui avait demandé de se retourner, il ne pouvait s'en prendre qu'à lui-même. Devaraj expira et détailla le contour des muscles avec ses doigts. « Ton dos est aussi dur que ma queue. » Il rigolait, à moitié. Mais s'il comptait détendre Jezekael pendant la poignée de minutes qu'il lui restait, c'était peine perdue. En valait-il la peine, en plus ? C'était douteux. Qu'aurait-il en échange ? D'autres livres imbuvables de deux-mille pages ? Le Chaman s'appliqua tout de même à masser l'Esprit de la Mort comme il le pouvait. Quelques huiles étaient toujours posées sur sa table de chevet, au cas où il voudrait frapper un serviteur avec un flacon. « Est-ce-qu'un automate comme toi peux souffrir ? Je n'y crois pas. Pour que je puisse savoir, il faudrait que tu te dévoiles un peu plus à moi. » commenta-t-il, toujours aussi bavard. « Est-ce-que tu m'aimes bien ? Je crois que tu me hais. Sinon, pourquoi as-tu essayé de me tuer ? » De son point de vue, c'était une injustice de plus qu'il ressente autant d'émotions inverses, volatiles et violentes à son encontre alors que l'autre ne réagissait pas plus qu'une statue en pierre. « Est-ce-que mes mains sont intéressantes ? » finit par souffler le Suprême de l'Au-Delà en se pensant un peu plus pour murmurer dans l'oreille de Jezekael, la voix grave et légèrement tremblante. « Répond-moi et va-t-en. Je dois aller au harem. » Il s'imaginait déjà se vanter « J'ai réussi à obtenir du roi des Ombres que mes mains étaient intéressantes ! » et faire face au regard suspicieux des Draugrs qui n'y comprendraient rien.

1146 mots - c'est toujours un mini-rp xD
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Jun Taiji
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Jun Taiji
Mar 07 Avr 2020, 18:28


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Le visage de Jezekael restait impassible. Rien ne filtrait sur ses traits. Il savait sourire, pourtant. Peut-être aimait-il simplement voir le Maître des Esprits passer par toutes les nuances de couleurs que la création ait un jour permises ? Peut-être éprouvait-il une sorte d’intérêt pour les réactions de son homologue, toujours différentes et étonnantes ? Peut-être n’y avait-il rien de tout cela. Il fixa un instant sa main être déplacée par le blond et remonta son regard vers lui, silencieux et neutre. Devaraj, lui, n’avait rien de silencieux. Il n’avait rien de neutre non plus. Ils étaient comme le jour et la nuit. Ils n’avaient rien à voir l’un avec l’autre. Pourtant, ils partageaient des secrets importants, sans doute parmi les plus cruciaux de ce Monde. L’Esprit de la Mort ne répondit pas verbalement à la demande mais, après avoir observé quelques secondes de plus le Roi, consentit à faire ce qu’il désirait. Il détacha sa main de lui et se retourna tranquillement. Sept minutes passaient vite. « Tu surestimes l’un des deux. » Le dos ou la queue, il pouvait choisir. Comme son ton était toujours le même, impossible de savoir s'il faisait de l'humour ou non. Le fait est que son dos était réellement dur. Entre ses muscles, les tensions s’accumulaient rapidement dès qu’il prenait une forme palpable. Même inconsciemment, le poids de ses responsabilités l’écrasait. Son esprit était puissant, résistant, bien plus que son corps. Le corps était faillible, bien trop pour être une valeur sûre. Peu importait, finalement, puisqu’il prenait rarement une apparence visible. Sa silhouette n’avait que très peu changée depuis son suicide. Depuis quand n’avait-il pas mangé ? Il ne se rappelait même plus de son dernier repas, ni même de la dernière fois qu’il avait bandé ses muscles dans un combat. C’était toujours éprouvant de se comporter comme s’il n’était pas une Ombre ; ce qu’il faisait actuellement. Le sang qui coulait dans ses veines attira son attention un temps, avant qu’il ne la reporte sur les mains du Hǫfðingi qui couraient entre les nœuds musculaires de son dos. « Je n’ai pas essayé de te tuer. » dit-il calmement. « Je ne peux pas te tuer tant que ta vie n’est pas arrivée à son terme. » précisa-t-il. En réalité, il en avait le pouvoir. C’était simplement interdit et s’il enfreignait les règles, il connaîtrait un tourment bien supérieur à tout ce que n’importe quel Mortel était en capacité d’imaginer. Il pouvait contrer le Destin Funeste pour des raisons impérieuses et nécessaires mais certainement pas pour un besoin personnel. Quant à savoir s’il l’aimait bien, il ne voyait pas l’intérêt de répondre à la question.

Le poignet qui était auparavant pris au piège dans la menotte s’en échappa. Jezekael commença à se retourner lentement tout en maintenant l’une des cuisses de Devaraj, avec une main puis l’autre, pour qu’il reste dans la même position. Une fois sur le dos, il le fixa puis baissa les yeux sur ses doigts. Il les attrapa, les toucha et descendit doucement jusqu’à sa paume. « Hum. C’est plus intéressant que les tapis de ton harem. » murmura-t-il avant de disparaître.

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Mar 07 Avr 2020, 21:42



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Il n'aimait pas la manie qu'avaient les gens de disparaître, pourtant il était le premier à en user à outrance. Son excitation était encore remontée lorsque Jezekael s'était retourné face à lui, seulement le vide que laissa l'Ombre fit monter en lui un sentiment de manque, mi-figue, mi-raisin. Quelque part entre l'agacement, la rage, le désir, la fierté, la joie et le soulagement. C'est le silence qui lui fit réaliser qu'il avait un peu trop apprécié pouvoir s'attaquer et vouloir jouir de quelque chose qui restait hors de sa portée ; quelqu'un qui comprenait tout, ni jugeait rien mais n'offrait aucune réaction et ne dévoilait qu'un visage fermé en retour. Quelque part... Il était de plus en plus persuadé, par faux espoir peut-être mais ce n'était pas important, que Jezekael avait besoin de lui, et ce n'était pas au sujet de milliers de pages prophétiques. « Je n'ai pas voulu te tuer. » avait-il dit. Voilà qui était rassurant, même s'il pouvait lui mentir. Mais alors... son imagination pouvait cesser de se focaliser sur des complots de tueur en série psychotique pour s'ouvrir à tout un autre pan de possibilités plus intéressantes. Ses doigts se tordirent dans les plis des draps. En l'absence de l'objet principal de ses fantasmes, son excitation n'était plus qu'une pulsion corporelle qui lui brûlait les entrailles et dans laquelle il voulait plonger tout entier.

Dans un couloir parallèle, il tomba par hasard sur Raoni. Disons par hasard, car le Draugr aimait bien écouter aux portes et marcher dans les couloirs. Finalement, on avait peu de chance de le voir sans qu'il n'ait une raison d'être là. En l’occurrence, il semblait connaître à l'avance l'état de trouble du Suprême de l'Au-Delà.   Devaraj se laissa saluer, l'approcha, le dévisagea, ils se tournèrent autour comme deux bêtes et finirent par s'embrasser. « Va me chercher un autre homme... » Le Chaman s'engouffra dans une pièce bordée de coussins écarlates. Il repassa aussitôt sa tête dans le couloir. « Non, deux autres hommes. Je veux prendre, me faire prendre et ne plus penser à rien d'autre qu'à jouir. » Raoni resta interdit quelques instants, non sans agrandir son sourire autant qu'il était possible de le faire sur un visage humain.


Une faim sourde et tordante lui déchira l'estomac. C'est vrai, il n'avait pas mangé depuis... Oui, à cause de cet imbécile, il avait perdu le compte très serré de ses restrictions physiques, puisqu'il ne savait pas combien d'heures il avait passé à dormir. « Que devons nous faire des hommes que l'Esprit de la Mort a amené ? » Le roi était affalé contre le dos de Raoni, une jambe à moitié perchée sur le torse de Delawam, lequel bordait un Chaman du harem qui s'était endormi. « De quoi ? » Devaraj fit une moue. Il les avait complétement oublié. Il n'était pas certain de supporter voir des clones ratés de Jezekael partout autour de lui. « Qu'est-ce-que j'en sais. Envoie-les à Alséa, si elle ne les mange pas, elle en fera quelque chose d'autre. Moi, je vais manger les restes de la tarte aux framboises. » Maintenant qu'il avait assouvit ses envies dans toutes les positions qu'il voulait, d'autres addictions revenaient au grand galop. Le sucre, par exemple. « Il faut que tu penses à ton diabète. La tarte aux framboises est terminée depuis trois jours, quand tu dormais. » commenta Delawam. Il se reçut un regard noir mais ne sembla pas affecté et reprit en se levant. « Laissez-moi faire à manger et prenez votre bain. » C'est vrai que la pièce sentait un peu fort.

641 mots - Fin
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