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 [Événement - Métier] Le Savoir Faire

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Kitoe
~ Démon ~ Niveau II ~

~ Démon ~ Niveau II ~
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Kitoe
Mer 18 Mar 2020, 14:33

Mazda1865 mots
Le savoir-faire
C’était supposé représenter un oiseau. Mazda arrêta son geste quelques secondes et pencha la tête sur le côté. C’était supposé. Elle, elle le voyait. Un petit peu. Pour les autres, ce devait être une autre affaire, mais après tout c’était le dernier de ses soucis. Elle se fichait bien de ce que les autres pourraient en penser. Elle ne faisait pas ça pour les autres, elle faisait ça pour elle. Elle faisait ça. Parce que. Il fallait bien faire des choses. Il fallait bien s’occuper. Pas qu’elle s’ennuyait dans sa vie – puisqu’elle faisait ça – mais voilà. Elle avait commencé une fois, se rappelant comment elle avait pu remplir ses journées barbantes du temps où elle était mariée et Magicienne. Elle avait essayé sans trop de conviction au début, se disant que tout ce que ça l’aiderait à faire serait de se souvenir de sa triste vie passée, puis s’était rendue compte qu’en fait elle aimait bien. Ça lui permettait de se vider la tête, d’entrer dans sa bulle. C’était une forme de méditation où elle se retrouvait parfaitement, même si parfois, elle se piquait le doigt lorsqu’elle perdait trop son attention qui allait à la rêverie. Elle n’aimait pas se piquer les doigts, ça faisait drôlement mal pour une blessure aussi ridicule, et ça saignait abondamment pour un rien. Quand ça arrivait, elle ne pouvait plus rien faire au risque de tacher tout ce qu’elle touchait et elle perdait un temps fou. Mazda n’était pas en perpétuelle course avec le temps, mais elle n’aimait pas ce genre d’imprévu, dont elle ne ressortait pas grand-chose de positif. Ça lui apprendrait à flâner, auraient dit un bon nombre de grand-mères, mais la jeune femme n’était pas vraiment d’accord. Elle n’était pas adepte de l’apprentissage par la punition.

Mais ce n’était pas le sujet, car cette fois-ci, Mazda ne s’était pas piquée et elle ne se piquerait pas. Elle regardait juste son œuvre en fronçant légèrement les sourcils. Entre la théorie et la réalité, moche ou non, la différence n’avait pas d’importance. Ce n’était pas cela qui la faisait songer ainsi : c’était juste le fait d’avoir fait un oiseau. C’était assez indicateur de la situation, quelque part. Généralement, dans l’heure qui précédait sa transformation, Mazda présentait quelques comportements ou pensées qui rappelaient son animal totem. En effet, son envie subite de broder un oiseau sur ce bout de tissu n’avait rien d’anodin. Il fallait dire qu’elle avait un peu faim, mais qu’elle n’avait pas vraiment la foi de bouger pour aller trouver quelque chose à manger. Elle avait installé sa jolie tente non loin d’un petit village, mais à cette heure-ci de la nuit tout était fermé, ce qui ne l’encourageait certainement pas à se lever.

Comme très souvent, Mazda ne parvenait pas à trouver le sommeil. Elle ne dormait jamais beaucoup et préférait s’atteler à des activités manuelles, comme cette nuit-là. Quand elle tombait dans les bras de Harabella, c’était d’épuisement, souvent en plein milieu d’une action qu’elle terminait dès qu’elle se réveillait. Lorsqu’elle était sous sa forme animale, elle partait souvent se promener, chassait un peu mais pas trop, puis finissait bien vite par rentrer chez elle pour se blottir entre ses coussins, le temps de retrouver son apparence humaine.

Cette nuit-là, et comme presque toutes les nuits, quelqu’un rentra dans sa tente. Mazda le laissa faire. Elle s’était habituée à sa présence. Il était toujours un inconnu à ses yeux, car tout ce qu’elle savait de lui, c’était qu’il offrait des cadeaux à des enfants et qu’il aimait beaucoup parler. Il ne lui avait jamais parlé d’autre chose que sa passion pour les cadeaux. Mais cela ne la dérangeait pas. Elle, elle ne parlait pas beaucoup, ce qui faisait qu’il ne la connaissait pas beaucoup plus au final. Quelque part, ils étaient quittes. Et puis, il était gentil. Il rendait ses nuits un peu moins longues. Il avait le talent de savoir la bercer avec ses paroles.

Cette nuit-là, conscient qu’elle était en plein travail, il vînt s’assoir à côté d’elle pour contempler son œuvre. Il pencha doucement la tête comme elle-même l’avait fait juste avant en constatant la forme quasi terminée de son oiseau. Original.

-Celui-ci est complexe. Se contenta-t-il de dire, sans pour autant laisser paraître son avis sur la réussite de son projet.

-C’est un oiseau.

-Hmm, oui.

Mazda leva les yeux vers lui, car il avait pour habitude de développer.

-Si tu veux mon avis, il faut continuer de t’entrainer. J’en ai vu, des enfants, et je leur ai offert une multitude de cadeaux à travers le monde entier. A certains, il n’a fallu qu’une simple épée en bois pour qu’ils deviennent plus tard de grands guerriers. A d’autres, une plume et quelques parchemins leur ont permis de devenir des écrivains célèbres. Toi aussi, tu as déjà tout ce qu’il te faut pour faire de grandes choses : du fil, des aiguilles, du tissu. Tu fais déjà de très belles broderies et tu as encore l’opportunité de t’améliorer. En continuant sur cette voie, tu as toutes les chances de devenir une superbe brodeuse.

Une superbe brodeuse. Ces derniers mots résonnèrent en elle, comme si elle était à la recherche de leur véritable sens. Que cela devienne son métier ? Pour être honnête, elle ne l’avait pas envisagé. Mazda n’était pas très douée en termes de communication, et pour dire, elle restait tout le temps dans sa tente, juste en périphérie d’une ville ou d’un village pour avoir ce dont elle avait besoin à proximité, mais n’y restait jamais bien longtemps, car elle s’y sentait incommodée. Elle ne leur accordait pas la confiance de l’intérêt puisque, toute sa vie, elle n’avait vécu avec des personnes d’aucune passion. L’unique personne qu’elle reconnaissait apprécier était cet inconnu assis à ses côtés en cet instant. Elle se sentait profondément respectée par lui et il était apaisant, voilà tout. Les autres, eux, ne l’étaient pas spécialement malgré toute leur bonne volonté.

-Je n’ai pas assez de tissus pour broder…

Une superbe brodeuse. Elle aimait bien l’idée. Mais alors, aussi distante avec autrui, comment pouvait-elle faire ? Elle aimait sa vie solitaire. Elle ne voulait pas en changer. En même temps, Mazda rêvait de s’acheter plus de tissu pour pouvoir s’adonner pleinement à ses activités. Dans la situation actuelle, elle n’en avait jamais suffisamment. Elle en achetait dès qu’elle avait un peu d’argent, mais cela lui prenait du temps, car justement, elle n’avait pas de travail. Elle gagnait sa vie en rendant quelques services de temps à autres, lorsqu’elle en avait besoin, sortant de son train de vie quotidien et abusivement calme. Cela lui faisait toujours bizarre. Si se lancer était désagréable, cela devenait assez vite l’inverse, puis, au bout de quelques minutes à quelques heures selon la personnalité sur laquelle elle tombait, cela finissait par être fatigant à nouveau et tout ce qu’elle souhaitait était de se retirer chez elle. Dans ces moments de misère, elle ne se nourrissait que sous forme animale, ce qui l’épargnait de quelques dépenses supplémentaires et normalement primordiales. Ça lui arrivait également de voler, de sa petite expérience, dont elle n’était pas spécialement fière, non seulement parce que ça ne marchait pas souvent au vu de ses capacités et de ses stratégies, mais aussi parce que ça la mettait plutôt mal à l’aise. C’était oppressant et c’était mal. Mazda ne voulait pas être mauvaise. La jeune femme s’était déjà fait prendre une ou deux fois, et ça l’avait d’autant plus refroidie sur ce genre de pratiques.

-Il te suffit d’aller en acheter.

-Mais je n’ai pas d’argent. Les gens sont… fatigants.

Elle ne trouvait aucun autre terme pour les qualifier, ni aucune autre façon d’exprimer ce qui la retenait. Elle avait régulièrement du mal à trouver ses mots, certainement parce qu’elle ne parlait pas assez. Parfois, elle se demandait si elle était toujours capable de parler le langage commun, elle qui avait pourtant baigné dedans étant enfant. Quant à l’écriture, c’était un exercice qu’elle ne faisait jamais. Elle ne faisait que lire de temps à autres, lorsqu’elle avait moyen de se fournir un ouvrage, ce qui était rare.

Lorsqu’elle y pensait, cet homme était le seul à ne pas la fatiguer. C’était pour ça qu’elle tolérait sa présence. Elle le connaissait comme un homme de cœur, généreux. La chose lui sauta soudainement aux yeux, alors qu’elle cherchait une solution à son problème. Elle se tourna vers lui.

-Vous pourriez m’en offrir ?

Il écarquilla les yeux comme si elle venait de dire une énormité puis rit doucement. Si la remarque était absurde, elle était aussi tout à fait surprenante de la part de la jeune femme. Elle n’était pas du genre à demander des services, mais plutôt à les rendre. Autrement, elle se taisait. D’ailleurs, elle était très loquace ce soir-là.

-Mais tu n’es pas une enfant ! Je n’offre des cadeaux qu’aux enfants, c’est la tradition. Je t’en ai certainement offert lorsque tu étais plus jeune, mais maintenant, tu n’en as plus besoin. Je ne peux donc rien t’offrir… Il marqua une pause. En revanche, je pourrais offrir tes broderies à des enfants. Je pense qu’ils les trouveraient très jolies, et puis, cela te permettrait de te faire connaître dans le monde entier. Ensuite, on viendra te les acheter en personne.

Mazda le dévisagea. Pas parce qu’il venait de rire – elle ne prenait jamais mal ce qu’il disait ou faisait – mais parce que la proposition était inattendue. Elle ne savait pas s’il disait vrai. En tous les cas, l’idée avait beaucoup de charme. Ce n’était pas le fait de se faire connaître à grande échelle qui l’attirait, mais simplement qu’elle puisse finir par vivre de ce qu’elle faisait.

-D’accord.

Et puis même s’il mentait, ce dont elle doutait fort, elle n’avait rien à y perdre. Au moins elle aurait essayé. Très franchement, elle doutait que sa proposition marcherait. Elle pensait que personne n’en avait rien à faire de la broderie, surtout pas des enfants qui avaient sûrement mieux à faire avec des jouets en bois plutôt qu’avec un bout de tissu. Mais qui savait. Dans tout son pessimisme, elle gardait un peu d’espoir dans la réussite de ce plan. Devenir une superbe brodeuse lui ferait vraiment plaisir. L’Eversha ajouta quelques points à son oiseau et le tendit à l’homme. Celui-ci sourit et prit délicatement la broderie. Puis, sans un mot, il se leva et quitta la tente. Le contrat avait commencé. Mazda fixa longtemps l’ouverture. L’homme avait disparu, elle le savait. Il disparaissait toujours très vite. Elle ignorait comment il faisait. Elle supposait que lui aussi pouvait se changer en félin pour filer en douce. Elle posa doucement ses yeux sur ses mains à présent vides. Qu’allait-elle faire maintenant ? Un autre oiseau ? Comme elle avait de plus en plus faim, elle se dit que c’était une bonne idée. La transformation n’allait pas tarder. Bientôt, elle aurait mal aux doigts et à la tête, mais cela ne l’empêcha pas de vouloir commencer sa prochaine création. Elle pourrait la terminer plus tard. Un oiseau, c’était très bien, mais un plus coloré car elle était heureuse. Elle tendit un nouveau morceau de tissu, prépara son aiguille et commença son travail.



Bijin
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Sam 21 Mar 2020, 18:05


Le soleil s’était levé il y a quelques heures déjà et la jeune femme ne souhaitant pas rester au lit plus longtemps, décida donc de se lever et de rejoindre ses pairs pour le premier repas de la journée. Elle peinait encore à s’habituer à son nouvel environnement, et à ce que celui-ci lui offrait. Les premiers jours furent de loin les plus difficiles, autant pour l’ancienne captive qu’elle était que pour ses bienfaiteurs qui l’avaient accueillie à bras ouverts, et avaient pansé ses blessures. Bien sûr, celles-ci auraient besoin de bien plus de temps pour guérir, et celles de son âme, encore plus. Cela étant, chaque jour apportait son lot de progrès, et chaque jour, l’Okan gagnait en force. Du moins, elle regagnait celle qui lui avait été dérobée par les sévices qu’elle avait subie sous le joug des Enfants de l’œil. Cela faisait un peu plus d’une semaine que la vertueuse était autorisée à sortir de l’infirmerie et celle-ci en avait profité pour visiter les Jardins en compagnie d’une de ses comparses. Ses escapades demeuraient néanmoins peu nombreuses au vu de sa condition encore fragile. Son régime alimentaire, lui, avait été réadapté afin de vaincre, lentement mais sûrement, la malnutrition qui marquait encore son corps aujourd’hui.


Shanxi s’était armée de patience depuis son arrivée aux Jardins, et si au début, la jeune femme craignait la présence de ses frères et sœurs à son chevet, ce n’était plus le cas à présent. Leur bienveillance n’avait peut-être pas suffit de prime abord, mais le temps fit tout de même son œuvre. Elle ne leur vouait pas une confiance aveugle, mais au moins n’était-elle plus effrayée lorsqu’ils s’approchaient afin de lui prodiguer des soins. Ils échangeaient même de plus en plus, mais évitaient malgré tout d’aborder tout sujet se rapportant à la Terre Blanche. Ce n’était pas comme s’ils avaient jamais essayé. Plusieurs fois, ils l’avaient interrogée et Shanxi avait répondu, sans essayer d’éluder leurs questions. Mais si pour certains, affronter la réalité les aidait à exorciser leurs démons, ce n’était pas son cas. La jeune femme ne savait pas si ses pairs s’en étaient rendus compte, mais ils avaient cessé d’en parler. Quoi qu’il en soit, l’Okan ayant repris des forces, avait formulé il y a peu une demande des plus singulière. En effet, celle-ci avança que la reprise d’une activité lui ferait le plus grand bien, ce à quoi l’infirmière qui s’occupait d’elle lui répondit en premier lieu qu’il était trop tôt. Shanxi n’était pas encore tout à fait rétablie après tout.


« Je continue de croire qu’il faudrait que vous vous reposiez encore un peu. Laissez-vous le temps. D’autant plus qu’avec votre régime actuel, reprendre un travail pourrait être trop éprouvant. Même si ce n’est pas un travail très physique, il n’empêche que la charge de fatigue que vous allez subir sera beaucoup plus importante que celle de n’importe qui d’autre. » La bienfaitrice maintint ce discours quelques jours durant avant de céder à la demande de l’ancienne captive. « Connaissant Nejaka, il sera aux petits soins avec vous. N’hésitez pas à lui dire s’il y a le moindre problème. Il peut sembler un peu sévère et froid, mais il est très gentil en réalité. » L’infirmière semblait plus sereine depuis que l’Okan lui avait expliqué les tenants et aboutissants de son nouveau travail. Aujourd’hui devait être son premier jour. Shanxi avait choisit un petit cabinet d’architecte pour exercer cette noble profession. Elle se souvenait d’ailleurs avoir déjà travaillé dans ce domaine, il y a longtemps de cela, à une période antérieure à son asservissement. Du moins, celle-ci lui semblait lointaine, mais en réalité, elle ne savait rien du temps qui avait pu s’écouler depuis. La vertueuse n’avait de toute manière pas le temps d’y réfléchir, puisqu’elle était arrivée sur le pas de la porte de son nouveau lieu de travail.


Le bâtiment n’était pas si imposant que cela, et lors de sa première venue, l’ange avait pu constater que l’intérieur, lui, se composait de trois pièces, dont une beaucoup plus spacieuse que les deux autres. Celle-ci était dédiée à l’accueil de la clientèle, tandis que le bureau qui se trouvait dans la pièce du fond servait aux études de dossiers. Il y avait également une remise, où tous les matériaux dont les architectes avaient l’usage étaient stockés. Shanxi hésita à frapper à la porte, puis après réflexion, décida d’entrer simplement. « Ah, te voilà. Il t’attend dans le bureau. » L’ailé lui indiqua la pièce derrière lui, un léger sourire flottant sur ses lèvres. L’ange qui se tenait derrière le comptoir était également un apprenti, bien que plus expérimenté que Shanxi. Il glissa une main chaleureuse sur son épaule tandis qu’elle passait à côté de lui. Après quelques coups à la porte, l’homme invita l’Okan à entrer. « Shanxi, c’est ça ? » Il marqua une pause, le temps que la jeune femme acquiesce. « Je t’attendais justement. Assieds-toi. » Elle s’exécuta sans attendre, et le vertueux reprit : « On a quelques rendez-vous pour aujourd’hui, et il y en aura sûrement d’autres encore mais ce sera parfait pour que tu apprennes. » Il se leva un court instant afin de ranger quelques dossiers et revint s’asseoir aussitôt. « Ce matin tu vas surtout t’occuper des contrats à rédiger pour nos maîtres d’ouvrages, ensuite on jettera un œil ensemble aux plans du chantier dont on ira s’occuper cet après-midi. Tu sais comment faire ? » Demanda l’ange en faisant glisser un parchemin vers son apprentie. « Oui, je rédige les termes du contrat selon les exigences des maîtres d’ouvrages, qui devront signer pour officialiser leur demande. » - « Bien. Tu peux regarder comment ça se présente sur celui-ci si tu as un doute. Certaines mentions ne changent pas comme tu peux le constater, donc tu peux commencer à les rédiger pour gagner du temps en attendant qu’ils arrivent. Pour le reste tu devras attendre qu’ils soient là pour détailler leur demande. » Nejaka céda sa place à la jeune femme afin qu’elle puisse s’y installer. « Je serais derrière le comptoir si besoin est. » lança-t-il avant de refermer la porte du bureau derrière lui.


Sans perdre plus de temps, l’ancienne captive s’enquérait du document que son supérieur lui avait indiqué afin de prendre ses marques. Les noms des clients, le détail du chantier, ainsi que la somme due y étaient inscris. Shanxi repéra, comme l’homme le lui avait suggéré, les mentions qui apparaissaient systématiquement sur chaque contrat et commença à les inscrire sur le parchemin vierge qu’on lui avait mis à disposition. En soi, la rédaction de conventions n’était pas la partie la plus difficile de la profession, mais n’était pas la plus passionnante non plus. La reconnaissance du terrain et de ses imperfections. Les plans qu’ils devaient dessiner le plus fidèlement possible à celui-ci. Tout cela en prenant en compte les difficultés futures que l’agencement de la parcelle pourrait entraîner lors de la construction. Pousser la réflexion aux côtés de professionnels du bâtiment afin de remédier au moindre défaut qui pourrait empêcher la mise en place de la structure. La paperasse n’était qu’une formalité, nécessaire certes, mais une formalité quand même. L’Okan n’avait pas encore fini de rédiger les premiers termes du contrat qu’elle entendit frapper à la porte. Son premier client, sans aucun doute. A peine Shanxi l’avait-elle prié d’entrer que l’homme, accompagné d’un garçon en bas âge, vint s’installer en face d’elle. « Bonjour. Que puis-je pour vous ? » - « Bonjour. J’avais rendez-vous pour la rédaction de mon contrat avec vous. » - « C’est quoi un contrat, papa ? » Demanda l’enfant, scrutant avec curiosité les papiers posés devant lui. « Tiens-toi tranquille un moment. On en a pas pour longtemps. » intima le père visiblement gêné. « Je suis vraiment désolé. Il ne tient pas en place. » La vertueuse lui sourit. « Ce n’est rien, ne vous en faites pas. A quel nom devions-nous l’inscrire, je vous prie ? » - « Idanon Akali. » - « Très bien. Je vais également avoir besoin du numéro de la parcelle, s’il vous plaît. » L’ailée se saisit de la carte qui était enroulée dans un angle de son bureau et l’exposa au maître d’ouvrage. « Ouah ! Tu as vu papa ? On voit tout les Jardins ! » - « Oui, oui. Arrêtes de toucher la carte, tu vas l’abîmer. » Il marqua une pause balayant du regard l’étendue du parchemin. « Ah, la voici. » Il indiqua du bout de son doigt la parcelle où il souhaitait faire construire, que Shanxi marqua d’une croix au fusain. « Bien. Nous allons dicter les termes du contrat ensemble. » Ça avait beau ne pas être la première fois qu’elle faisait cela, comme beaucoup de choses depuis qu’elle s’était réveillée dans le fleuve des âmes, ce savoir faire avait été en grande partie perdu.


1485 mots.
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Mar 24 Mar 2020, 00:34

[Événement - Métier] Le Savoir Faire - Page 2 Shiyu-10
Le Savoir Faire


La Dagmar dégaina la dague de son fourreau en un geste souple avant de la lâcher sur la table. En rebondissant sur la surface du bois, la lame produisit un son métallique qui se glissa dans les oreilles du jeune Ygdraë. Ce dernier abaissa lentement ses pupilles en direction de l'objet qu'il scruta brièvement avant de reporter son attention sur la femme qui, durant les quelques secondes où il avait penché la tête, s'était confortablement assise sur une chaise installée devant lui. Les doigts croisés en-dessous du menton et les coudes en appui sur le bureau, la sylvestre le dévisageait avec intérêt, un sourire flottant sur la commissure des lèvres. Ce feu qui luisait au fond de ses iris améthyste suscita rapidement un certain malaise dans le cœur d'Elyot, dont le pouls s'accéléra bien malgré lui. Sa vie de réclusion et de solitude l'avait habitué à une absence quasi totale de contacts sociaux et humains. À vrai dire, son essence même de Löth contraignait la majorité de ses comparses à se murer dans le silence et à se courber l'échine lors de ses rares passages à l'extérieur du Temple. C'est pourquoi son faciès s'empourpra légèrement lorsque, mû par un courage inconscient, il voulut affronter la flamme renvoyée par le regard de sa supérieure. Son échec fut cuisant. Celle-ci n'eut qu'à plisser ses yeux en fente pour que l'Elfe, écrasé par sa prestance digne d'une Reine, ne détourne ses prunelles vers l'extrémité de ses doigts, visiblement intimidé par la femme qui, pour sa part, lui faisait nonchalamment face sans pour autant ternir son élégance distinguée. Elle avait l'allure d'une créature enchanteresse que l'on pouvait seulement contempler sans jamais parvenir à ne serait-ce que l'effleurer. C'était l'impression que l'adolescent ressentait du moins quand il coulait un regard sur ses traits ravissants et délicieux. Il inspira doucement afin de tempérer l'ardeur de sa fascination et reprendre un peu contenance. L'opération ne fut guère simple à réaliser, mais à dose d'acharnement et de volonté, il parvint de nouveau à saisir le contrôle de son esprit. L'emprise n'était pas parfaite, néanmoins, elle lui permettrait – il l'espérait – d'aligner au minimum deux mots sans bégayer comme un idiot. Seulement, il redoutait que sa résistance, déjà bien précaire, ne tienne pas très longtemps en présence de la Cyraliel. Il déglutit, l'angoisse suintant de tous les pores de sa peau.

La femme se pencha doucement vers l'avant en avançant ses coudes sur le meuble. Elle sourit. « Bonjour Elyot. » le salua-t-elle en Hyriël. Sa voix était aussi cristalline qu'il se l'était imaginé, voire même plus encore. « Tu me connais peut-être de nom, mais je suis Seryndë Borghild. » Son nom lui était effectivement familier. Bien qu'il connaisse somme toute peu de choses sur elle, à l'exception de son implication dans la diplomatie et la science, il savait reconnaître un Dagmar lorsque l'un d'entre eux se présentait. L'Ygdraë se mit nerveusement à jouer avec ses doigts. « Bonjour Dame Borghild. » articula-t-il d'une petite voix tout en inclinant la tête par usage de politesse. Il marqua un court temps d'arrêt avant de poursuivre. « Que puis-je faire pour vous ? » La sylvestre se redressa légèrement. « Rìan ne t'a pas averti de ma visite ? » En raison de leur différence d'âge, elle s'octroyait le droit de le tutoyer. L'adolescent se racla la gorge. « Hum... oui. En fait, non, pas vraiment. Elle m'a juste dit qu'un nouveau professeur me serait attitré aujourd'hui, mais... » Je ne m'attendais pas à ce que se soit vous, pensa-t-il tout bas. « J'avais cru comprendre qu'il s'agirait d'un certain Arànn Miluvriel. » - « Es-tu déçu que je sois là à sa place ? » - « Non, pas du tout ! » s'exclama-t-il précipitamment. « Je suis simplement... surpris que vous soyez là. » La Borghild laissa un rire léger s'extirper de la barrière de ses lippes. « C'est compréhensible. » Elyot releva timidement ses yeux dans les siens. « Si je peux me le permettre, vous êtes là parce que vous comptez le remplacer ? » Le sourire de l'Elfe s'effrita vaguement afin de revêtir un air plus sérieux. « Oui et non. Tout dépendra de toi en réalité. » En prononçant cet aveu, elle avait poussé la dague qui reposait sur la table dans sa direction. « Pour tout te dire, lorsqu'un jeune Ygdraë prometteur manifeste un véritable intérêt pour la science, il est dans mes habitudes de lui rendre visite pour constater par moi-même de son talent. S'il parvient à se montrer à la hauteur de mes attentes, alors je lui offre la possibilité de le prendre sous mon aile. » À ces mots, le Löth sentit littéralement son cœur chavirer à l'intérieur de sa poitrine. Seryndë Borghild, LA génie de la technologie, celle que l'on surnommait à juste titre la Mère de la Science, le considérait réellement digne de recevoir ses enseignements ? Ça lui semblait irréel ; tout lui semblait irréel tant il peinait à croire à la beauté, à l'exclusivité de ce miracle. C'était les Dieux qui lui offrait ce présent inestimable servi sur un plateau d'argent, n'est-ce pas ? Étudier auprès de l'une des plus grandes scientifiques de Melohorë alors qu'il y avait quelques mois à peine, il se découvrait tout juste une passion insoupçonnée pour les inventions et les avancées technologiques : une telle providence ne pouvait qu'être l'œuvre des divinités. Raanu le bénissait, Estella lui souriait. L'adrénaline qui pompait dans ses veines mettait en difficulté sa capacité à réfréner son excitation. Il avait l'impression de rêver.

« Je ne remets pas en doute le discernement de mes collègues quant à leur capacité à repérer un nouveau talent, mais on n'est jamais mieux servi que par soi-même. » Elle haïssait plus que tout la médiocrité et répugnait encore plus tout ce qui avait trait à la normalité. À ses yeux, il était naïf de penser que l'on puisse se satisfaire de la norme et de la moyenne dans une quelconque sphère de métier. Après tout, ce n'était pas la moyenne ou le fait d'être ordinaire qui révolutionnait le monde, mais bien l'excellence ainsi que le talent pur et dur. La Cyraliel n'avait guère de temps à investir sur la future carrière d'un élève qui se contenterait tout bonnement de s'inscrire dans la normalité sans réelles ambitions de grandeur. L'adolescent rougit. « Vous pensez que j'ai un bon potentiel pour devenir ingénieur ? » Un sourire renaquit sur ses lèvres. « C'est ce que nous verrons. » La femme déposa ses paumes à plat sur le bois du bureau. « Je t'ai préparé un petit test. Si tu le réussis, je te prendrais alors sous ma tutelle. Si tu l'échoues, Miluvriel te sera assigné comme professeur tel que prévu initialement. Cela te convient ? » Elyot acquiesça pour signaler son accord. « Bien. » La Dagmar pointa la dague du bout de son index. « Dis-moi tout ce qu'il y a à savoir sur cette dague. » Surpris, le sylvestre se mit à bredouiller. « D-d'un point de vue t-technique je suppose ? » - « Peu importe. Dis tout ce qui te viendra à l'esprit. » Hésitant, il absorba une grande quantité d'air dans ses poumons avant de se prêter à l'exercice. Il s'empara délicatement de l'arme en la saisissant par son pommeau, puis la scruta attentivement à partir de sa lame.

« La lame de la dague est forgée en Sekilyël. » commença-t-il avec hésitation. « Si j'en juge par sa couleur, je dirais que le métal est fait de Sekilyël pur, sans alliage. » Il retourna l'objet sur le côté. « Son poids, qui est assez lourd pour sa taille, semble d'autant plus confirmer cette hypothèse. La masse volumique du Sekilyël est réputée pour être très élevée à son état pur. » D'un coup sec, il frappa la dague contre le bois de son bureau. La lame pourfendit sans difficulté le coin de table qu'il avait visé. Seryndë resta complètement de marbre. « Le tranchant est bien aiguisé, mais la lourdeur générale de l'arme rend sa maniabilité complexe et difficile. Elle nécessite une trop grande force pour se faire manipuler correctement, alors qu'une dague est censée être légère pour permettre à son utilisateur de porter des coups rapides et précis. Le forgeron qui l'a fabriquée aurait eu intérêt à servir d'un alliage, quitte à amoindrir la solidité du Sekilyël. » Il glissa un regard timide sur le faciès de la Dagmar. Ce dernier arborait une expression indéchiffrable. « C'est tout ? » Sa voix aussi ne laissait transparaître aucune véritable émotion. Le jeune Elfe reporta brièvement son attention sur la chose. « Esthétiquement parlant, la dague est très jolie. Le travail qui a été fait sur son manche est sobre, mais élégant. On voit bien que l'artisan a mis beaucoup de temps et d'efforts dans la conception de son arme. » L'adolescent prit un air songeur tout en caressant la pointe de son menton. « C'est tout ce que j'avais à ajouter, je crois. » Ses iris s'ancrèrent de nouveau dans le violet des yeux de son interlocutrice. « Alors, qu'est-ce que vous en pensez de mes habiletés ? Ai-je réussi le test ? »

La Borghild laissa planer un léger silence, silence qui parût néanmoins durer une éternité. « C'était très bien. Ton analyse était bonne malgré le peu de ressources dont tu disposais. » Le sylvestre voulut exhaler un long soupir de soulagement, mais l'anxiété, qui formait une boule au fond de sa gorge, bloqua abruptement son souffle. « Bien » n'égalait en rien un critère de réussite – au contraire. « Bien » ne signifiait guère qu'il ait passé le test. Elyot déglutit. Il se mit subitement à redouter la réponse de la Cyraliel, comme un mauvais présage. Et si, après mûre réflexion, elle l'estimait inqualifiable pour tirer profit de ses enseignements, balayant du revers de la main tout ce qu'il avait entrepris afin de s'attirer ses faveurs ? À cette pensée fatidique, l'Ygdraë sentit un frisson lui lécher l'épiderme, froid, désagréable et glacial. Il préférait ne pas songer à cette éventualité ; il ne le devait pas. C'était bien trop angoissant, bien trop terrifiant, et pourtant, il se préparait déjà à encaisser un échec, tout cela à cause de ce « bien » que la Borghild avait murmuré. Celle-ci reprit d'ailleurs le flambeau de la parole après avoir rengainé l'objet à l'intérieur de son fourreau. « Nous commencerons ta formation dès demain matin. » annonça-t-elle posément, sans se départir de sa façade professionnelle. Le visage du Löth s'illumina. « Rejoins-moi ici après l'aube. Ne sois pas en retard. » Mû par une vague d'exaltation, son cœur explosa de joie.

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Lexa Blaise
~ Humain ~ Niveau III ~

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Lexa Blaise
Mar 24 Mar 2020, 14:02


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Le Savoir Faire

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J'étais tranquillement assise par terre dans ma modeste demeure qui n'était pas tout à fait terminer. A vrai dire, les murs étaient à moitié monté et … c'est tout ce qu'il y avait pour l'instant. Je dormais à même le sol, sur un petit tas de paille avec une petite couverture quelque peu usagée par endroit. Si ma modeste demeure était dans cette état, ce n'est pas parce qu'elle a été détruite, non. C'est parce que toute la ville, que dis-je tout le nouveau royaume humain, Alaitihad de son petit nom, est en pleine construction ! Je suis arrivée ici dès le premier jour, je fais partie des fondateurs d'Alaitihad. Je dois avouer que j'ai eu beaucoup de mal pour m'intégrer car je ne parle que le language commun et l'Erek, car oui, je n'ai pas toujours été humaine. Cette histoire est beaucoup trop longue pour que je vous la raconte maintenant. Peu à peu j'apprends l'Alikir, qui est la langue officielle de mon nouveau peuple. Mais je dois bien vous avouer que je rencontre beaucoup de difficultés à intégrer cette langue, mais je ne perds pas espoir, parce que je sais qu'un jour j'arriverai à connaître tous les rouages de cette nouvelle langue.

L'heure n'est pas à la discussion. Il faut que je me prépare pour aller à l’entraînement. J'ai besoin de forer mon corps aux conditions assez difficiles d'Alaitihad. Il y fait très chaud ici, même les nuits restent brûlantes. Mais il n'y a pas que cela, beaucoup de créatures sauvages et très féroces menacent notre peuple. Je me suis donnée comme objectif de suivre un entraînement rigoureux pour manier le plus d'armes possible. J'avais déjà un bon lots d'armes avec moi, mais je ne les manie pas tous correctement. C'est pour cela que je pris un gros sac et je fourrais mes lames à l'intérieur tout en faisant l'inventaire de ce que je possède : deux haches à une main, un fouet, des petites haches de lancer, une arbalète de poing, un yatagan avec le symbole d'Alaitihad gravé dessus, un sabre, un arc avec des flèches, un marteau de guerre et pour finir un fouet nommé Apagarth que l'on m'a livré par erreur certainement. Bon, j'ai enfin tout mon attirail avec moi, je vais pouvoir enfin aller dans le camp d'entraînement.

Une fois arrivée sur les lieux, je fus surprise de voir qu'il n'y avait personne mise à part le maître d'arme. Je me dirigeais vers lui pour en savoir plus. « Bonjour maître. » Il me salua en retour. « Bonjour Lexa. » « Je suis surprise qu'il n'y ai personne aujourd'hui. » Il ricana avant de me répondre. « C'est normal, j'ai congédié tout le monde mise à part toi. » De nombreuses questions affluaient dans mon esprit. « Mais pour quelles raisons ? » Il posa une main sur mon épaule. « Il se trouve que j'ai décidé de te faire subir un entraînement spécial pour que tu devienne mon apprentie ! » De quoi ? J'ai bien comprit ou j'ai les oreilles bouchées ? Il veut que je devienne son apprentie ? « Je … de … hein ? » Je n'arrivais même plus à parler tellement que la nouvelle m'a mise hors de moi. « Tu as bien entendu ! Tu vas devenir mon apprentie. » Il posa un instant ses yeux sur mon sac remplit d'armes. « Tout d'abord on va voir les armes que tu as là » Je m'approchais d'une grande table pour déballer toutes mes lames afin de les exhiber sous l’œil attentif de Darhuk. « Hum … tu as beaucoup de type d'armes différentes … Est ce que tu les manie toutes parfaitement ? » Je fis un non de la tête. « Bon, déjà pour commencer, un bon maître d'armes se doit de connaître toutes les armes, leur catégorie ainsi comment bien les utiliser. » Il me donna une bonne tape dans le dos, comme il en a le secret avant de continuer. « Tu vas me présenter chacune de tes armes et les utiliser contre moi ou une autre cible pour voir comment tu t'en sors. Ça te va petite ? » J'étais plus déterminée que jamais à commencer enfin véritablement ma nouvelle vie au sein d'Alaitihad, de faire table rase du passé et avancer vers l'avenir.

Mon cours particulier commença maintenant en sélectionnant ma première arme de ma collection. « Celle-ci est un Yatagan, c'est une arme à une main. » Je regardais mon maître acquiescer mes paroles avant de m'inviter à m'en servir. « Montre moi ce que tu sais faire ! »[/color] Je pris le yatagan dans ma main, commençant à manier la lame et en essayant d'attaquer mon superviseur. Même si cette arme est légère, j'avais encore un peu de mal à la manier correctement, mais mon maître continuer de m'écouter et de me regarder sans dire un mot pour l'instant pour m'évaluer et me donner une note à la fin. Je reposais l'arme avant d'en prendre une autre. « Là j'ai deux haches maniable à une main. » Pareil, je saisissais une des deux haches pour faire ma petite démonstration devant mon professeur. Je dois bien avouer que la hache était un peu plus lourde que le Yatagan, c'est pour cela que j'avais un peu plus de mal à l'utiliser convenablement. Encore une fois je reposais ma lame pour en prendre une autre. « C'est un sabre, arme à une main. » Là, j'avais déjà un peu plus d’aisance, mais la longueur de la lame était plutôt impressionnante. Je la range convenablement avant de prendre cette fois une arme plus imposante. « Ce que je tiens là, c'est un marteau de guerre, il est préférable de la manier à deux mains. » Je n'étais vraiment pas à l'aise avec cette arme, c'était celle que je préférais le moins. Elle était plutôt longue avec le poids tout à l'extrémité ce qui l'a rendait peu maniable. Je m'empressais de la reposer avant de prendre un de mes fouets. « Là on est sur un fouet, arme de longue distance. » C'est avec cette arme que j'ai le plus de facilité. Elle était légère et facile à manier. De plus elle est assez redoutable à mon goût. Je laissais la dompteuse qui sommeillait en moi reposer l'arme pour en saisir une autre. « Une petite arbalète de poing, arme de jet. » Je dois avouer que j'aime beaucoup aussi les arbalètes et les arcs. Ils ont l'avantage d'être des armes de longues portée tout en étant possible de garder une certaine discrétion. Bon, par contre niveau précision j'ai encore beaucoup de progrès à faire et cela se confirmait avec l'arme suivante. « Un arc de bonne facture, arme de jet également. » Je n'étais décidément pas très précise avec ce genre d'armes, ce qui me décourageait quelques peu. « Bon, la dernière. Il s'agit de petites haches de lancer, des armes de jets. » Je pris trois d'entre elles pour faire ma petite démonstration. Mais malheureusement, soit je ratais ma cible, soit je la toucher, mais elle ne se plantait pas.

Visiblement je ne suis pas très douée et les dire de mon maître ne faisait que confirmer cela. « Alors il y a du bon comme du mauvais. Mais on va travailler sur tous les points sans exception. » Il s'agit sur le banc en regardant les armes. « Bon il y a des armes tu m'as annoncer sans faute leur catégorie, sauf pour l'arbalète et l'arc, ce sont des armes de traits et non de jet. Il faut que tu te concentre plus sur le point que tu vise, que tu coupe ta respiration avant de décocher ta flèche ou ton carreau pour plus de précision. N'oublie pas de fermer un œil pour viser, c'est très important. » Il toussa un petit coup pour éclaircir sa gorge. « Ensuite, pourquoi tu n'as pas prit une hache dans chaque main. En faisant cela tu gagne en stabilité et en plus cela te permets de t'équilibrer sachant que les haches à une main sont tout de même plus lourde qu'une simple épée. Après pour ton sabre, j'ai bien vu que sa longueur te poser défaut, il faudra s’entraîner pour que tu puisse mieux appréhender cette particularité. Tu peux également la manier à deux mains pour avoir plus de force. » Je ne pensais pas qu'il allait me dire autant de chose ! Je me rends compte maintenant que le métier de maître d'armes est très exigent. Il demande de sacrées connaissances et aussi beaucoup d'observation et d'analyse pour aider les autres à apprendre de nouvelles techniques de combat. Mais il se veut très rassurant. « Je sais qu'il ne doit pas être facile pour toi d'intégrer tout cela dans ta petite tête d'un coup. Mais je te promets que l'on va beaucoup s’entraîner ensemble pour que je puisse te former et d'apprendre de nouvelles choses que ce soit techniques de combats, d'autres armes … Pour commencer il va falloir travailler sur ta posture et aussi tes gestes en premier lieu et sans armes pour commencer. » Sans arme ? Mais à quoi cela rime ? « Il faut bien apprendre les bases ! Tu comprendras mieux quand on commencera la première leçon ! » ajouta-t-il en riant. Il me donna encore un coup dans le dos, mais cette fois plus amical que la première fois.

« Aller, on va en rester là pour aujourd'hui. Si tu le souhaite, tu peux stocker une partie de tes armes ici. Ne t'inquiètes pas, je n'autoriserais personne à les utiliser. » Je le remerciais d'un signe de tête. Je prenais mon temps pour les nettoyer, car j'en prenais soin de mes armes. Après tout, il était important pour moi d'en avoir ici, on ne sait jamais quand est-ce que l'on va se faire de nouveau attaquer par des créatures indigènes. C'est pour cela que je gardais avec moi mon yatagan, mon fouet Apagarth et mon arbalète de poing. Cette journée a été riche en émotions. Jamais je n'aurais cru devenir l'apprentie d'un maître d'armes, encore moins de Darhuk qui semble être excellant et réputé dans son domaine. Quoi qu'il en soit, je vais me donner à fond pour qu'il soit fière de moi. Cela va prendre beaucoup de temps je le craints, mais je ne perds pas espoir car enfin j'ai vraiment l'impression d'être à ma place ici, à Alaitihad.


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Lexa Blaise
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Lexa Blaise
Mer 25 Mar 2020, 10:34



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Le savoir faire

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Bonjour, je m'appelle Ambroise et je fais partie de la famille Blaise. Actuellement je me trouve dans un bateau en direction d'Alaitihad, je sens que le voyage va être long … « Vous avez été choisit pour aller sur Alaitihad. Comme vous le savez peut être, il s'agit du nouveau royaume qui est actuellement en pleine construction. Nous avons besoin de main d’œuvre pour aider notre peuple déjà sur place. » annonça le capitaine de la flotte. Je n'avais aucune envie d'être là moi et d'aller sur un autre continent ! Mais on m'y a traînée de force, tout simplement parce qu'une dame architecte avait besoin de mains pour faire le sale boulot pendant qu'elle confectionnait tranquillement ses plans. Je me levais, allant voir Gaspard, mon cheval, voire s'il allait bien. Je le caressais pour le réconforter car visiblement il n'aimait pas trop les transports. « Ne t'inquiètes pas on sera bientôt arrivé. » le rassurais-je.

« Aller ! Debout la dedans ! » Je me réveillais en sursaut, la tête encore embrumée. « Qu'est ce qu'il y a ? » grommelais-je. « Il se trouve que l'on est arrivé ! » Mes yeux s'ouvrirent d'un coup. « Enfin ! » m'exclamais-je. Je filais en vitesse vers mon cheval pour lui mettre son licol pour pouvoir l'amener dehors. Ça fait du bien de sentir l'air frais … et bien non, il faisait chaud, terriblement chaud. Mais ça va on est habitué aux différences de température avec Babelsba. J'attachais la corde du licol à un piquet avant d'aller chercher un beau tas de foin pour qu'il puisse manger. « Tiens Aspa, c'est pour toi. Régale toi bien ! » Je lui fis quelques caresses avant d'être interrompue. « Le groupe au service de l'architecte venez par ici ! » Je n'ai vraiment pas envie d'y aller. Mais je décidais tout de même de m'y rendre.

Arrivée à l'endroit du rendez-vous, je ne pu que remarquer cette grande dame aux cheveux noirs comme les plumes d'un corbeau et les yeux aussi bleu que le ciel. « Je me présente, je suis Séverine, architecte. Vous avez été amené ici par mes ordres. Comme vous le voyez, Alaitihad est en cours de construction et il nous faut de la main d’œuvre pour les constructions et les aménagement. Vous allez donc être répartit en plusieurs groupes auprès des maîtres d’œuvres pour que vous puissiez les aider. » Pendant qu'ils formaient les groupes, un homme arriva vers moi en me prenant par les épaules tout en nous dirigeant vers la fameuse Séverine. « Madame, je pense que cette petite à un talent caché qui ne peut être révélé qu'en travaillant à vos côtés. Je vous pris donc de bien vouloir la prendre sous votre aile et lui apprendre votre si beau métier. » Elle posa son regard sur moi, elle n'avait pas l'air très agréable. Mais finalement un sourire se dessina sur son visage avant de me dire joyeusement. « Vous me plaisez bien jeune fille ! Je vous engage ! Vous serez donc mon apprentie ! » De quoi ? Elle a vraiment dit ça, je vais vraiment devenir architecte ! Mais c'est vraiment génial ! « Je vous remercie madame. » Elle me sourit encore. « Je t'en pris, appelle moi Séverine. » L'homme avait soudainement disparu, il était vraiment étrange. Je reportais mon attention sur mon maître d'apprentissage. « Dis moi, quel est ton petit nom ? » Curieusement, je me sentais à l'aise avec elle. Même si elle avait l'air rustre au premier abord, elle semblait être très douce. « Je m'appelle Ambroise. » Elle me prit par l'épaule et m'amena dans sa tente.

Une fois arrivée à l'intérieur, elle me fit asseoir sur une chaise avant de prendre place elle aussi. « Bien, nous allons commencer un peu à réfléchir sur les différentes possibilités que nous offre Alaitihad. » Elle me montra différents croquis et dessins qu'elle avait fait. Elle avait un sacré coup de crayon, j'en suis totalement sous le charme. « Avant de commencer par les différents styles que l'on pourrait donner aux bâtiments, il faudrait savoir déjà quelles bâtisses nous avons besoin. Tu as des idées. » Je réfléchissais pendant un petit moment avant d'en proposer quelques unes. « Je pense que l'on pourrait faire des écuries. » Non ce n'est pas à cause de mon cheval que je dis ça … et bien si en faite, vous m'avez grillée. Je regardais Séverine qui hocha de la tête et me faisant signe de continuer. « Bien évidement des maisons, je pense aussi à un palais. Une partie commerçante aussi avec une grande place. Peut être aussi une arène, un camp de dressage et aussi une armurerie … » Elle joignit ses deux mains sous son menton avec un air enjoué. « Bien, très bien ! Mais pour le moment cela reste brouillon. Je note quand même toutes tes idées, mais maintenant le but sera de trouver la place de chaque bâtiment pour que ce soit harmonieux et logique. » Elle continua de m'expliquer les rudiments de l'architecture sous toutes les coutures. J'étais loin de me douter qu'en arrivant ici j'allais trouver cela génial et encore moins que j'allai avoir un métier aussi passionnant. De plus cette femme est vraiment gentille au fond et très pédagogue. Je sens que je vais rester ici et tout faire pour être une excellente architecte !

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Lexa Blaise
Mer 25 Mar 2020, 18:25



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Le savoir faire

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Je n'ai pas pu résister à l'appel d'Alaitihad, le fameux nouveau royaume humain que mon peuple est en train de construire. C'est pour cela que j'ai sauté dans mon bateau dirigé par son capitaine et deux matelots à mon service. Normalement un groupe de Babelsba a été choisit il y a longtemps pour y aller, mais je n'avais pas été choisie à ce moment là. J'ai attendu un petit moment avant de me décider à y aller et surtout je ne pouvais pas laisser mon maître comme cela. J'ai du parler longuement avec elle. Mais finalement elle a remarqué qu'il valait mieux pour moi que je parte de Babelsba pour voir le nouveau royaume. Elle m'a dit aussi qu'en échange, elle veut que je trouve un nouveau maître pour que je puisse continuer mon métier de tisseuse. Bien sûr que j'allais tenir ma promesse !

« Terre en vue ! » s'exclama le capitaine du navire. A cette annonce, je me suis ruée vers la proue du bateau. Effectivement la silhouette d'une terre se dessinait sous nos yeux. On pouvait distinguer de nombreux navires dans la baie du port de fortune. Sur les berges on pouvait admirer de nombreuses tentes et d'autres plus encrées dans les terres. J'étais si excitée à l'idée de découvrir ce royaume là que je ne tenais plus en place. « Calmez vous très chère, sinon vous allez vous épuiser rapidement. » Je m'arrêtais un instant, regardant le capitaine avant de lui dire. « Oui, je le sais, mais il me tarde de mettre pieds à terre ! » Encore un petit instant et je pourrais enfin commencer une nouvelle vie ici, faite d'aventures ! « Je pense que l'on va s'encrer ici avec le bateau et on va rejoindre la rive avec notre petit radeau. » expliqua le capitaine. « Bien mon capitaine ! » criais-je enjouée. « Mais pour Gaspard, on va faire comment ? » « Ne vous en faites pas. Un matelot va d'abord faire un voyage avec lui et ensuite il reviendra pour vous escorter sur terre. » Sortir un cheval d'un bateau était une manœuvre assez périlleuse. Je regardais les matelots sortir mon fidèle destrier calmement et avec soin.

Une fois cette manœuvre terminée et que j'ai enfin mit le pied à terre moi aussi, je demandais au matelot de donner du foin à mon cheval avant qu'ils ne repartent. J'étais vraiment stupéfaite par la beauté des lieux malgré sa dangerosité. Certes il y avait des remparts d'érigées, mais c'était des remparts de fortune. Mais je n'y prêtais pas plus attention que cela, j'étais bien trop occupée à chercher quelqu'un qui est en mesure de me prendre sous son aile pour que je puisse continuer d'évoluer dans mon métier de tisseuse. Je criais partout « Bonjour, je suis à la recherche de tisseuses ? Pouvez vous m'aider s'il vous plaît ? » en trimbalant ma valise où je stockais tout ce que j'ai fait jusqu'à présent ainsi que mes outils. Beaucoup de gens me regardaient bizarrement, d'autres s'en fichaient complément et pour certains ils avaient mieux à faire. Une voix féminine m'interpella. « Bonjour, je m'appelle Lilyad. Pourquoi cherche tu une tisseuse ? » dit-elle en me faisant signe de la suivre. « Pour tout vous dire, je cherche quelqu'un qui voudrait me prendre en temps qu'apprentie. J'ai déjà un peu d'expériences, j'étais sous l'aile d'une autre tisseuse à Babelsba avant de venir ici. » lui expliquais-je. Elle me fit signe de rentrer dans sa tente. « Très bien, j'imagine que ce sont tes affaires de coutures ? » supposait-elle en désignant ma valise. « Oui » Je posais ma valise sur la table pour la déballer afin de lui montrer ce que j'avais et ce que je savais faire. Elle inspectait minutieusement toutes les coutures que j'avais réalisé jusqu'à présent. « Hum, bien ! Il y a une bonne technique. » Elle passa beaucoup de temps à regarder, à inspecter pour finalement me dire. « Je trouve que tu es tout de même douée avec tes mains, tu as une bonne maîtrise des techniques mais tu manque encore d'expérience. Mais ce n'est pas grave on va y travailler toutes les deux. » Je levais mes yeux vers elle, pétillants de joie. « Vous … vous me prenez ? » Elle me souriait en me répondant. « Bien sûr ! Et nous allons commencer tout de suite. » Elle prit un tas de linge en ajoutant. « Tu vas m'aider à recoudre ces vêtements, après je t'apprendrais le vrai métier de tisseuse avec un métier à tisser ! » J'étais vraiment ravie de voir qu'elle tenait beaucoup à m'apprendre les bases de son métier qui est le mien aussi. J'ai vraiment hâte de savoir tisser des tapis, des toiles et autres ! Mais d'abord, place à la couture. Je cherchais mes outils dans ma valise avant de m'asseoir à terre sur un tapis de fortune. Je pris le premier vêtement qui me tomba sous la main avant de commencer le travail. « Si jamais tu as une question, une hésitation, ou quoi que ce soit, n'hésite surtout pas à me le demander, je serais ravie de t'aider. » annonça Lilyad. Je lui étais très reconnaissante de m'avoir prit sous son aile. Grâce à elle j'ai pu honorer ma promesse, celle que j'avais faite à mon ancienne maître.

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Mer 25 Mar 2020, 18:52

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Le Savoir-Faire


C’était le soir. La terre d’Edel resplendissait toujours par sa beauté, mais Aria n’avait plus grand intérêt à admirer le paysage. Elle avait l’impression que sa vie actuelle n’avançait pas ou peu. Il fallait toujours travailler, méditer — ou du moins essayer — et prier, sans que la récompense immédiate de ses efforts lui parvienne. Sans doute était-elle trop impatiente. Les Nyam avaient pour particularité ce flegme sans limites. Ce n’était pas juste un bon jeu d’acteur : ils avaient acquis l’apathie, et cristallisé leurs émotions pour n’être qu’une créature froide et contrôlée. Damlys possédait un certain degré de sensibilité, mais il pouvait aussi se montrer impitoyable. Cthuali aussi entretenait ces deux facettes de sa personnalité, quoiqu’elles prenaient une forme différente dans son cas. Aria, elle, n’avait pas autant de contrôle. Elle n’avait pas non plus l’assurance d’être un jour aussi compétente que ses aînés.

Assise près d’un bosquet, la jeune femme réfléchissait à la marche à suivre. Néanmoins, son attention fut happée par quelque chose. Trois fois rien, juste deux syllabes, mais assez pour que sa concentration soit entièrement focalisée sur l’origine de ce son. « Ryem ! » On ne l’avait plus appelée par ce prénom depuis longtemps. Cependant, ce n’était pas ce qui perturbait le plus la chamane. Cette voix, c’était…

« Aria ! » La vraie. Celle qui était née chamane. Que faisait-elle ici ? Est-ce qu’elle était enfin de retour ? Devait-elle reprendre son corps originel ? Cette idée perturbait quelque peu la jeune femme, prise dans un élan de possessivité. Toutefois, elle ne persista pas longtemps dans son crâne. L’esprit courrait dans la direction opposée. « Attends ! » Il ne fallut pas plus d’un instant pour que la course poursuite démarre.

« Arrête-toi ! » L’esprit avait toujours l’apparence qu’Aria lui connaissait en tant qu’enfant. Les gens ne prenaient pas d’âge, dans le monde des Morts. « T’es débile ! Je peux pas suivre le rythme ! » Voilà des années que les deux ne s’étaient pas retrouvées à moins de vingt mètres l’une de l’autre, et les insultes fusaient déjà. Pourtant, l’affection demeurait. La chamane était simplement frustrée, et tombait régulièrement tant elle se pressait. Ses genoux étaient couverts d’égratignures et de terre. Les reliefs de la Terre d’Edel étaient faibles, mais suffisants pour blesser de manière superficielle. « Aria ! Par où tu es allée ? Réponds. » Il n’y avait plus personne dans les environs. La situation semblait irréelle, mais les faibles douleurs qu’elle ressentait dans ses poumons et ses jambes indiquaient clairement qu’il ne s’agissait pas d’un rêve.

« L’enfant esprit t’as donc menée à moi ! Salutations ! » Un homme brun à la carrure svelte s’avançait. Il n’était pas extrêmement grand, mais traînait avec lui une aura affreuse. Ses yeux étaient trop clairs pour être en bonne santé, à moins qu’il ne s’agisse d’un sort. Aria reculait lentement, incertaine. « Je ne vous avais pas vu. Vous êtes… »« Je te salue, et tu ne me réponds pas ? Petite impolie. » L’homme ricana, quoique sa gorge produisait des sons plus semblables à un croassement lugubre. C’en était presque trop caricatural pour être vrai.

« Pardon. Bonjour. » « Tais-toi, c’est trop tard maintenant. Le mal est fait. » Il regardait sur le côté, exhibant au passage de nombreuses cicatrices. « C’est dommage… d’habitude, j’adore échanger les banalités avec mon futur dîner ! » cracha l’homme, de plus en plus monstrueux. « Vous comptez me manger ? » Aria reculait, mais son ton venait de gagner en assurance. « Quelle perspicacité ! » La chamane aurait certainement ri, si elle avait eu plus confiance en elle. Cela dit, elle jugea tout de même bon d’annoncer la vérité à son futur assaillant.

« Mais… on est sur la Terre d’Edel, je ne peux pas mourir. » L’homme s’arrêta net. « Petite insolente ! » Il s’apprêta à lever la main, puis se ravisa. « Tu marques un point, cela dit. J’aurais dû y penser. » Le fou se laissa tomber sur le sol, las. « Je pense jamais aux petits détails. Comment voulez-vous que je dévore Devaraj si mon plan n’est pas parfaitement conçu ? » Aria cessa de faire des pas en arrière, jugeant la distance entre eux appropriée. « Vous voulez... mangez le Hǫfðingi ? »« T’es longue à la détente, tu sais ça ? Oui, je veux que ça soit mon dernier repas. Ensuite, je mettrai fin à mes jours et vivrai en tant qu’Ombre. En dehors de la Terre d’Edel, évidemment. » La Nyam’Wa haussa un sourcil. Elle étudiait cet homme du regard comme un scientifique observerait un bébé monstre. « C’est curieux. Enfin, je ne juge pas mais… sans vouloir te vexer c’est blasphème que de vouloir tuer le Suprême de l’Au-Delà. Il a été élu par les Dieux. »

L’individu se levait, ajustant sa cape rapiécée à son corps, puis toisa la chamane. « Je ne vais pas contre les volontés des Dieux. S’ils ne veulent pas qu’il meure, il ne mourra pas. S’ils m’autorisent à le manger, c’est qu’il était temps de passer le flambeau à la nouvelle génération ! » D’un coup net, il pivota sur ses pieds pour faire face au soleil couchant. « Tu sais, dans le monde, il y a les suiveurs et les meneurs. Mon nom est Devarageuh. Je ne suis pas de la même graine que toi. » La Nyam’Wa se réjouissait presque de l’entendre de sa bouche.

« Sinon… qu’est-ce que la petite fille esprit vous a dit ? »« Rien. C’est moi qui lui ai donné des ordres. » Aria haussa les sourcils. « Je m’entraînais à déclamer le discours que je ferai devant la chair de Devaraj. Elle était là, à m’observer. Je lui ai dit de me ramener une victime au lieu de rester là plantée comme un légume des champs du Domaine des Digitales. Elle a obéi, tout naturellement. Comment aurait-elle pu faire autrement ? Je suis très convaincant. D’ailleurs, tu voudrais pas me ramener un jeune un peu plus grassouillet que toi ? Je reconnais ta Binda. Le régime alimentaire des Nyam vous rend peu savoureux. Les Delawam sont bien mieux. Oh, à ce propos, j’aimerais bien goûter à Lilith avant Devaraj… » La jeune femme commença à s’enfuir à ce moment, constatant que l’homme était bien trop absorbé par son propre discours et ne remarquerait pas son absence. Elle en avait assez entendu.



Sur le patio d’une maison, Margaux attendait avec patience la chamane avec qui elle était liée. Elle avait de grandes nouvelles à annoncer. Quand elle entendit les pas d’Aria, un maigre sourire se dessina sur ses lèvres. Néanmoins, elle finit bien vite par l’abandonner. La Nyam’Wa semblait d’une humeur catastrophique. De la tristesse, surtout. De la colère, aussi. Un mélange d’émotions fortes qui semblaient se disputer la première place au sein de son être.

« Tu veux en parler ? » L’Hozro s’écœurait elle-même, parfois. Elle, une sorcière renommée à la puissance sans limites — à quelques détails près —. Comment est-ce qu’elle avait pu finir ainsi, à discuter de problèmes d’affect avec une chamane névrosée. Ce n’était pas son monde, non. Margaux, un être d’intrigues politiques, avait été contrainte au second rôle dans une simple histoire de tranches de vie. Cependant, cette fois, l’ancienne sorcière y mettait vraiment du cœur. Aria lui fournit une explication concise. Il n’y avait pas grand-chose à dire de plus que « ma meilleure amie disparue pendant plus de dix ans est revenue, mais pour servir d’appât afin de me faire dévorer par un cannibale. »


« La vraie Aria a l’air nulle. »« Non, elle était vraiment douée en tout. Je ne comprends pas pourquoi elle est revenue juste pour essayer de... bah de me faire tuer, vraisemblablement. »« Peut-être qu’elle savait que tu n’allais pas mourir, et qu’elle voulait simplement que tu saches que Sa Majesté le Hǫfðingi avait enfin un ennemi politique. J'espère que Devarageuh réussira son coup. » La Nyam’Wa respirait lentement. « Qu’est-ce qu’elle en aurait à faire ? Je la comprends vraiment pas… peut-être que c’est un signe divin. »

« Arrête deux minutes de penser aux aetheri, s’il te plaît. Ils ne sont pas la raison de chacun des aspects de ta vie. » Dire cela s’approchait du blasphème, mais Aria ne releva pas la faute. Elle n’avait pas la force de le faire, et était déjà bien contente d’avoir une épaule — spectrale — sur laquelle pleurer. « Tu sais ce que tu devrais faire ? Trouver un travail. Je pense que ça te changerait les idées et que ça améliorerait tes performances. »

« Quel travail ? » Margaux haussa les épaules. Elle aurait bien proposé scientifique, mais savait que cette chamane-là n’avait pas l’esprit d’une savante. « Pourquoi pas fauconnière ? Tu t’occupes bien de Gropi. »« Il est indépendant, il vient juste me voir pour manger. »« C’est déjà la base du métier. » La chamane souffla. Elle ne voulait pas trop faire d’objections, sous peine de ressembler à une ingrate incapable de reconnaître les efforts de son Hozro. Bon, si, quand même… il y avait bien cette dernière question qui méritait d’être soulevée.

« Et pendant les périodes de détachement, qu’est-ce que je suis censée faire ? »« Tu te relaies avec d’autres chamans, comme tous les Nyam depuis la création de la tribu. » L’ancienne sorcière avait vraiment réponse à tout. Quelle plaie, d’avoir pour esprit compagnon une folle au cerveau fondamentalement rationnel. Ne comprenait-elle pas que parfois, on a simplement envie de se plaindre ? Aria soupira à nouveau, préférant ne pas reprocher sa nature à son Hozro. Et puis, au final, la solution qu’elle proposait n’était pas si mauvaise.



Il n’y avait pas un oiseau aux alentours. Il y en avait des dizaines et dizaines. « Bonjour. » La dame qui l’accueillait était une Mior. Elle semblait pourtant avoir le calme d’un Nyam. Ce devait être l'entraînement à la chasse, qui les rendait silencieux. Au moins, Aria ne se sentirait pas dépaysée. « J’ai un faucon, et j’aimerais des conseils pour savoir comment l’éduquer. Si d’autres fauconniers ont le temps, je pourrais peut-être passer un petit temps auprès de l’un d’eux. » L’intimidante femme griffonnait quelques dessins de naturalisme, écoutant d’une oreille inattentive la jeune chamane. Le sujet de ses croquis, sans grande surprise, était les animaux volants.

« Et donc, tu penses que c’est aussi facile de se former en compagnie d’un fauconnier ? » La Nyam’Wa demeura abasourdie à l’entente de cette remarque. Elle essayait de balbutier quelques mots, mais il n’y avait pas de réponse satisfaisante. La dame leva les yeux pour plonger son regard dans celui d’Aria. « Si tu penses ça, tu as raison. On manque de main d’œuvre. » Et, tout aussi paisiblement, la dame se remit à son dessin. « En fait, dans ce coin de l’île, je suis la seule à être fauconnière à temps plein et de manière définitive. Généralement, on est bien plus à mettre la main à la patte, mais les chamans et les ombres papillonnent de partout. »

La jeune femme eut un soupir de soulagement. Certes, sa formatrice serait une excentrique, mais ça ne lui changerait pas tant de Cthuali. Comme le veut l’adage, on n’a rien sans rien. Quant à cette histoire de cannibale ciblant le roi… et bien, la seule solution restait d’agir comme si rien ne s’était passé. Se tourmenter l’esprit trop longtemps serait néfaste à son apprentissage, et il ne servait à rien de se triturer le cerveau sur un puzzle dont elle n’avait manifestement pas toutes les pièces.


1 870 mots.
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Babelda
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Babelda
Mer 25 Mar 2020, 18:56


Rhea était une femme entre deux âges. Il était difficile de lui en donner un avec précision. Son physique, trompeur, lui donnait parfois les airs juvéniles d’une jeune femme avant de s’assombrir et de ressembler à celui d’une femme qui avait vécu des siècles entiers, survivant à milles épreuves qui se seraient dressées sur son passage. On l’imaginait tour à tour pirate, réprouvée ou encore voleuse, sans qu’aucun de ces passés qu’on lui prêtait ne s’approche la vérité. Babelda, elle, l’avait sondé plus d’une fois. Entendre toutes ces rumeurs qu’on lui prêtait la faisait rire. Malgré toutes ces histoires, il y avait une chose sur laquelle personne n’émettait de doute, une affirmation solide que personne n’oserait contredire : Rhea était avant tout une inventrice de génie. Lorsqu’elle avait rejoint les Enfants de Yanna, elle n’avait pas mis longtemps avant de se faire une place de choix et de s’imposer comme une créatrice hors pair, capable de créer à partir de rien. Avec elle, les vis et les écrous s’emboitaient aussi aisément que la toile d’un peintre s’égaillait de couleurs. On disait même qu’elle était capable de créer des machines géantes à partir de quelques tas de ferraille rouillés. Mythe ou réalité, Babelda serait bientôt fixée.

La Maître d'équipage jeta un regard par-dessus son épaule, se souvenant enfin de la présence de son apprenti, qui s’était présentée à elle le matin même. Elle lui avait demandé de la suivre en silence, sans la déranger, et c’est ce qu’elle s’était évertuée à faire, docile, à tel point qu’elle en avait presque oublié sa présence. « Bon, j’te préviens la môme, j’suis pas douée pour enseigner ou… transmettre mon savoir ou je sais quelle autre connerie dans le genre. » La voix de la femme était basse, grave. Puissante. Elle rappelait le timbre d’un orage qui gronde et menace de s’abattre. Son visage renfrogné renforçait cette impression. « Alors t’attends pas à ce que je te prenne par la main et que je te guide pour que tu puisses marcher sur mes pas. Non. Ça va pas fonctionner comme ça entre toi et moi. » Rhea pivota à nouveau son visage carré pour porter attention aux inventions qui jonchaient son bureau. Certaines étaient déjà terminées, attendant patiemment que leur créatrice se souvienne d’elles pour être exhibées aux yeux de tous. D’autres n’étaient que des ébauches, exercices improvisés alors que la voyageuse s’ennuyait. Les dernières étaient cassées, endommagées, ou bien pas suffisamment prodigieuses au goût de la brune : elle devrait leur apporter des modifications avant qu’ils ne quittent son atelier. En cet instant, Rhea maniait la clé et le tournevis pour remettre en bon état sa dernière lubie du moment. « Moi, j’t’ai jamais voulu dans les pattes. On m’a pas laissé le choix et t’es là, c’est comme ça. J’peux rien y faire. » Sa voix laissait entendre sa contrariété. « Alors laisse-moi t’expliquer comment ça marche, ici : tu touches à rien, tu te contentes de regarder. Si t’as des questions, me les poses pas. Trouves la réponse toute seule et, une fois que tu l’as trouvé, tu viens me demander confirmation. J’ai pas de temps à perdre avec des conneries stupides. Oh et, puisque t’es là, autant que tu me serves à quelque chose. Si y’a encore un emmerdeur qui cherche à venir me voir pour… Bah pour n’importe quoi en fait, tu te démerdes pour le renvoyer d’où il vient, c’est clair ? » Babelda acquiesça lentement, toujours muette. « Compris ? » grogna l’ogresse. La rehla soupira : forcément, elle ne l’avait pas vu. « Oui. » L’inventrice posa ses outils sur son établi puis se retourna pour faire face à sa disciple. Elle la jaugea du regard. La marchandise ne semblait pas lui convenir. « On m’a dit que t’étais intelligente. Que t’avais réussi à gagner une Coupe des Nations… » La jeune fille n’eut pas besoin de lire dans ses pensées pour savoir ce qu’il s’y passait : elle se demandait sérieusement si on ne s’était pas payé sa tête. Comment une gamine aussi antipathique et placide, à l’air nigaud dans ses vêtements trop larges, avait pu réussir à gagner un tel championnat ? Beaucoup de gens se posaient la question. « C’est quoi ton nom, déjà ? » « Jane. » Babelda n’avait pas réussi à abandonner totalement son ancienne identité. Elle savait pourtant qu’elle devait s’en défaire, un clone ayant pris sa place dans le peuple magicien, là où elle avait précédemment fait sa vie. L’exercice était encore un peu dur, cependant. « Très bien Jane. On verra si t’es aussi maligne qu’on le croit ou si c’était qu’un coup de chance. » La chance n’avait pas beaucoup de choses à voir là-dedans. La Rehla avait simplement vu ce que qu’elle avait besoin de voir, avant même que l’épreuve ne commence. En partant de là, ce n’avait été qu’une partie biaisée. La Caeli  avait d’ailleurs mal joué son jeu : au lieu de ressortir troisième, elle était devenue première. Elle s’était alors apportée une renommée et une attention dont elle se serait volontiers passée. « Enfin, ça n’a pas que des mauvais côtés. » pensa l’Isemssith en observant sa supérieure.

Rhea réfléchit un instant. « Bon, rends-toi utile. Commences par me trier ce bazard là, que j’arrête de chercher ce dont j’ai besoin pendant des décennies à chaque fois ! » L'inventrice lui avait indiqué une rangée d’armoires, derrière elle. Les meubles recouvraient presque tout le pan du mur du fond. Babelda s’y dirigea tandis que la bricoleuse se remettait à bidouiller son œuvre. La rehla ouvrit un premier tiroir. Il était rempli de petites pièces métalliques : des écrous, des vis, des clous, des ressorts, quelques boulons, des rondelles… et bien d’autres qu’elle n’avait pas encore vu. La jeune femme inspira profondément, se demandant comment procéder. Elle pensa un instant à faire appel à son ami de conte – un chevalier qui, lorsqu’elle l’invoquait, lui prêtait souvent main forte. Quoi qu’elle n’était pas certaine qu’il accepterait de s’abaisser et de faire cette basse besogne. C’était, comme il le rappelait si bien à chacune de ses interventions, un chevalier et ses principes d’honneur et de loyauté lui faisait parfois refuser d’écouter sa créatrice. Couper court à un entrainement ne serait sans doute pas de son goût.

Résignée, la rehla s’apprêtait à entamer son ingrate tâche lorsqu’une explosion fit trembler la paroi du mur. Il ne fallut pas attendre longtemps avant qu’une porte dérobée s’ouvre, déversant une fumée noire et désagréable dans l’atelier. Une silhouette s’extirpa de la pièce voisine en toussant et en agitant sa main devant son visage pour chasser l’air toxique. Rhea reposa son marteau et soupira. « Camille, qu’est ce que tu as encore foutu ? » La dénommée Camille, qui reprenait enfin le contrôle de ses poumons, laissa un sourire franc dévoiler ses dents blanches. « Mélanger de l’orishalque avec du plomb ? Très très mais alors vraiment trèèèès mauvaise idée. » Elle se redressa enfin et pointa la porte par laquelle elle venait d’arriver. « Enfin, sauf si on cherche à créer une explosion bien sûr ! » « Camille, j’tai déjà dis de pas faire tes bêtises dans mon atelier. Si ton but c’est de tout détruire, va le faire dans celui d’un autre. » La jeune femme au teint basané s’approcha de Rhea et se pencha sur le travail auquel elle s’intéressait avant d’être coupée. « Mais non Grand’Ma ! Tu sais bien que tu le retrouveras comme neuf, ton laboratoire, et puis, je suis sûre que je suis sur le point de réussir ! » Babelda, qui était restée en retrait, fronça du nez. « Je crois que ça sent le brûlé. » L’exubérante inventrice se retourna pour voir d’où venait cette petite voix. En apercevant la silhouette de la Mousse, son visage s’illumina par un nouveau sourire. « Oh c’est donc toi, la petite nouvelle ? Grand’Ma a pas arrêté de me parler de toi ! Ou alors c’est moi qui n’ai fait que poser des questions, peut-être. Oui, c’est sans doute ça. Grand’Ma, c’est pas une super causante. Enfin, sauf quand elle nous parle de ses nouvelles bricoles, là, on l’arrête plus pendant des heures et - » « Camille, ça crame. » « Oh oui, peut-être. Rah peu importe, mon système de conduit pour acheminer l’eau en cas d’incendie ne pas va pas tarder à s’activer, tu vas voir ! Tu ne me croyais pas quand je te disais que ça allait être une idée révolutionnaire mais attends de voir ! J’aurais même pas besoin de lever le petit doigt. » Un bruit de métal se renversant alarma le trio. La tornade humaine se mit à courir pour regagner le laboratoire. « Diantre ! Mon système de sécurité ! » se lamenta l’inventrice d’une voix étouffée.

Rhéa soupira en reprenant son marteau en main. Elle secouait légèrement la tête, l’air désabusé. « C’est Camille, ma petite-fille. Tu te feras à elle. A un moment ou un autre. »
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Merci Kyra nastae

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Mancinia Leenhardt
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Mancinia Leenhardt
Mer 25 Mar 2020, 23:53

Il était encore tôt. Le Soleil était naissant sur la ligne d'horizon et la clarté ne dominait pas encore la pénombre. Neah était là, prenant une grande inspiration. Sa concentration se voulait pleine. Sa précision devait être minutieuse. Calme et maîtrise devaient être les maîtres mots de cette Magie qu'il essayait d'obtenir. Ce serait la sienne. C'était une chose redoutable et il n'avait pas l'intention de l'invoquer ... à moins de prendre le risque de raser la Caserne. Il n'était pas certain que ce réveil plaise aux résidents. Ce serait assez ironique, d'ailleurs. Ce n'était qu'un test. Il essayait de dominer son corps et son esprit. Mais l'Ange ne parvenait pas vraiment à gérer cette concentration. C'était comme si son subconscient n'osait franchir le pas. Sans doute parce que l'un de ses yeux était inopérant ? Cette idée le chagrinait un peu. Mancinia n'avait rien dit à ce propos, mais elle n'était pas ignorante. Elle devait le savoir, mais sans doute était-ce à lui de faire le premier pas, de crainte de créer un malaise entre eux. Ils en parleraient probablement ... Peut-être ... Elle lui rendrait la vue s'il lui demandait. Elle en était capable, il le savait. Jusqu'à présent, ce handicap ne l'avait jamais empêché à rien. C'était à lui de s'améliorer. Le Capitaine sourit.

Tu es bien matinal ce matin, Fiekce.

La Recrue s'était arrêté dans son mouvement en prenant conscience que faire demi-tour ne servait plus à rien.

Je ne voulais pas vous déranger, Capitaine.
Si je ne souhaitais pas être déranger, je ne serais pas ici, dit-il en se retournant pour lui faire face.
Heu ...

Fiekce paru décontenancé, relevant son regard vers le haut pour réfléchir aux propos de son supérieur. Il acquiesçait. Oui, c'était logique. Il le saluait ensuite respectueusement, marque auquel Neah répondit en inclinant doucement la tête, avant de venir près de lui. Le Fils de Réprouvé ne savait que dire.

Tu souhaitais me voir ?
Oui, Capitaine ... Hum.
Quelque chose te tracasse ?
Non, ça va.

Neah penchait la tête sur le côté. Son sourire s'étant volatilisé. Cette réaction le surprenait quelque peu. Visiblement, il n'osait pas lui parler et cherchait un moyen de détourner la conversation. Craignait-il sa réaction ?

Vous essayez d'invoquer votre Magie ? finit-il par demander.
Pourquoi crois-tu cela ?
Vous avez les yeux rougis, c'est signe d'une ... Heu ... Invocation. Non ?

Les Réprouvés n'avaient pas vraiment une grande vision de la Magie. Les adolescents qui leur venaient étaient bien plus aptes dans la puissance physique que la subtilité d'un tel art. Ils étaient rares à vouloir la manier et Fiekce restait souvent surprit ou émerveiller devant ce qui leur paraissait banal, que ce soit dans le courant des festivités ou de ce que la Troupe Kahena pouvait réalisée comme prouesses. Craignait-il, au contraire, de l'avoir interrompu en plein laisser aller ?

Tu es observateur. J'essayais quelque chose de nouveau. Rien de concluant, pour l'instant.
Oh, mais vous allez y arriver, vous verrez !
Tu détournes la conversation parce que tu n'oses pas me  demander quelque chose ?

Fiekce s'était figé au même moment qu'un sourire amusé illuminait les traits de son Capitaine. Ses encouragements, bien que sincères, n'avaient pas vraiment su dissimuler d'autres signaux.

Tu as besoin d'une permission ?
Hein ? Non ! En plus, nous avons plein de travail ! Surtout avec les nouvelles Recrues qui vont arriver et ... Et ...
Et ?

Son subordonné prit une longue inspiration avant de tendre son arme d'entraînement devant lui. Droite.

Est-ce qu'on pourrait ressayer ?
Avec la lance ?
Oui.
Pourquoi ?
J'ai fini par m'y attacher.

Neah l'observait. Il n'avait pas la même posture que d'habitude ... Cette technique ... Il sourit. Il n'allait pas se faire prier après une telle demande. Ce serait très bien pour se mettre en condition.

Vous voulez aller prendre votre arme ?
Inutile.

Neah fit quelques pas pour saisir un des boucliers d'entraînement. Il n'avait pas besoin d'arme pour combattre. Sa Magie suffisait amplement à tester ses réactions et sa vitesse avec une Lance. C'était une arme dont on profitait de l'allonge, plutôt que le combat au corps à corps.

Je n'utiliserais que ma Magie et un bouclier dans ce combat.
D'accord ? répondit Fiekce, décontenancé à l'idée d'affronter un adversaire désarmé.
Essaie de me toucher.

Le timbre de sa voix de sa voix n'avait rien de menaçant, encore moins que son sourire, éternellement fixé sur son visage, mais on pouvait clairement percevoir la note d'avertissement dans l'inflexion de sa voix et dans le fond de ses prunelles. Il ne se laisserait pas faire facilement. Pour sa frêle stature, le Capitaine Katzuta avait une réelle présence sur le terrain. Cela intimidait Fiekce ... ce qui n'aurait pas manqué d'en faire ricaner d'autres, s'ils avaient été là, tant la différence de taille était grande. C'était trompeur. Lorsque son bouclier fût en place sur son avant-bras, il relevait les yeux vers son adversaire matinal.

À toi l'honneur.

Fiekce prit une inspiration. Juste le toucher. Cela semblait si simple et en même temps ... Il savait que ce serait un gouffre quasiment infranchissable pour lui. Mais s'il réussissait, alors là. Ils se regardaient un instant, chacun prenant ses positions. Neah restait droit, sa protection devant lui. En y réfléchissant quelques instants ... il avait tendance à le négliger, lui aussi. Sa Recrue se mis à courir. Droit devant. Atterrissant devant lui, redressant son arme pour lui envoyer une attaque qu'il bloquait de manière adroite avec son bouclier. Devant l'audace de cette attaque rapprochée, le Capitaine sourit d'autant plus, tandis que son adversaire serrait les dents, tendant son bras une nouvelle fois dans sa direction. Après tout, il n'avait pas dit quelle partie de son corps il devait toucher, pourquoi ce serait uniquement le haut ? Parce que c'était évident ? Ce bouclier était trop court pour assurer une protection complète. Visant ses membres inférieurs, le Fils de Réprouvés se dit pendant un instant que c'était gagné. Le Capitaine sourit. Fiekce était ... observateur. Bien plus que tous les Anges venus des terres Réprouvées dont il avait eu la charge. Cependant ... Neah levait sa jambe au même instant où la pointe de la lance allait toucher son mollet, dans un réflexe impressionnant, la rabattant ensuite sur la hampe de la lance, la bloquant, tandis qu'il tournait à moitié sur lui-même pour prendre de l'élan et lui envoyer son autre membre en pleine tête.

Fiekce ne sut esquiver le coup qui vint heurter sa mâchoire. Il prit une bouffée d'air en reculant de quelques pas. Son adversaire en fit autant, manquant de tomber à la renverse sous la douleur qui lui vrillait le crâne et la nuque, se stabilisant avec le manche de son arme pour ne pas choir au sol sous la violence du coup.

Bien. C'est très bien.

Fiekce avait essayé de contrôler l'orientation de ses yeux pour ne pas trahir ses pensées, ce qui donnait de précieuses indications sur sa prochaine attaque. Sans l'expérience qui était sienne, il aurait certainement réussi son coup. Neah trouvait cela de plus en plus impressionnant. Il avait une motivation, un but. Et cela allait rapidement ... Faire toute la différence. Cet instant où il permit à sa Recrue de reprendre contenance n'était que pour mieux préparer son prochain coup.

Et au niveau de la vitesse ?

Sur ce point, il sentait l'hésitation de ce dernier à le contrer, mais seulement dû à la surprise. Fiekce comprit que ce relâchement dans sa vigilance n'eut guère échappé au regard de son adversaire. Neah donnait une impulsion à son corps qui lui fit avaler la distance en quelques instants, lui envoyant une valse de coups après s'être permis de lui balancer son bouclier, qu'il n'eut aucun mal à envoyer valdingué plus loin, pour le déstabiliser. Qu'est-ce qui lui prenait ? L'imprévisibilité n'était pas son truc, en général. Sans doute avait-il besoin de se convaincre. Un éclat traversait ses pupilles. Fiekce comprit devant les ondes dorées apparaissant derrière son adversaire. L'Imaginaery. Non, vraiment, sous-estimer son adversaire désarmé était la pire chose possible. Sans pour autant cesser les invocations que sa Magie lui permettait d'exercer, il envoyait ses armes invoquées à son encontre pour le contraindre à esquiver les quatre armes qui fondaient sur lui à intervalles réguliers, tandis que lui-même usait d'une épée de simple facture pour venir au corps à corps. La pire chose pour un lancier. Pour autant, le Capitaine était assez satisfait de le voir parer et esquiver au mieux ses coups, la lance n'était pas une arme taillé pour les combats rapprochés. Ses esquives étaient moins hésitantes, il semblait vouloir venir à bout de l'arme d'hast qu'il considérait comme sa pire rivale lors de ses sessions d'entraînements, seulement, cet enchaînement le dépassait clairement, il était perdu, mais tenait bon, avant de comprendre qu'il ne pourrait rien en tirer...

Au lieu de simplement abandonner, il sautait dans les airs pour esquiver son supérieur. Rien ne l'interdisait après tout. En y regardant de plus près, Neah ne semblait pas déranger de sa brusque fuite. Son sourire le trahit et un frisson parcouru le dos de sa Recrue. Il avait débuté ce combat désarmé, avec une modeste protection dont il s'était débarrasser, se reposant sur magie et ses poings, mais ...

Et contre plusieurs ?

L'homme rit devant la mine glacée de son subalterne, tandis qu'il s'élevait dans les airs d'un coup d'ailes puissant, se mettant à sa hauteur, même à quelques mètres, tenant dans sa main une Omije. Avant même que Fiekce ne réalise ce qui allait réellement s'abattre sur lui, Neah usait de ses dons pour déstabiliser le vent dans l'espace de combat et le contraindre à remettre les pieds au sol, usant de sa magie pour créer du givre sur ses ailes, dès lors, retourner sur le plancher des vaches était inévitable pour éviter de subir des dégâts terribles à leur encontre. C'est ainsi que l'invocation des deux armures avait pour but de créer une barrière qu'il devait vaincre pour l'atteindre.

Argh ! C'est de la triche, Capitaine !
Penses-tu ? Il n'y a aucune trêve à la guerre, Fiekce. Si tu plie, tu meurs. Alors, montre ce dont tu es capable.
Soit ! J'ai pas dit mon dernier mot !

Reprenant contenance avec se propos, l'Ange se mis en charge de repousser l'assaut des deux êtres de métal. Son Capitaine restait en retrait, maintenant l'Imaginaery en action pour lui envoyer des salves d'armes invoquées que Fiekce évitait. Lorsqu'une touchait le sol et se désagrégeait, une autre apparaissait, c'était comme une partition ordonnée. Il était le pianiste, les autres se contentaient de suivre. Seulement, les ressources de son adversaire n'étaient pas éteintes pour autant. Il parvint à étudier la direction d'une des épées pour qu'elle s'encastre dans ce qui aurait été la gorge d'un ennemi. Ses forces, néanmoins, diminuaient. Encore un peu et il plierait certainement. C'était mal connaître la fierté. Fiecke choisi, inconsciemment, d'exposer son dos à l'arme de l'un, pour envoyer l'autre au sol. Neah éteignit cet assaut avant qu'il ne parvienne à son terme, pour que le choc à sa nuque ne se contente de le sonner. Son subalterne fini étendu sur le dos, essoufflé. Il n'avait pas réussi. Malgré sa carrure, son arme et sa détermination, il n'avait pas réussi à le toucher. C'était frustrant, mais au fond de lui ... Il trouvait qu'il ne s'en était pas trop mal sorti.

C'était un action stupide.
Oui, admit-il. J'en ai ... Quand même ... Eu un !

Le Capitaine relâchait un soupir. Il était bien trop téméraire.

Mourir n'apporte rien, Fiekce.
J'ai triché ... Je savais que c'était un entraînement ...
Je crois que mes coups ne sont pas assez puissants. Devrais-je augmenter la cadence pour te montrer ?
Oh, non, pitié ...

Son souffle s'était approfondi sous l'idée, lui procurant une certaine crainte.

C'était un beau combat, le complimenta Neah en se rapprochant de sa position. Il y a une nette amélioration.
Vous dites ça pour me faire plaisir, grommela Fiekce.
Tu as tenu huit minutes de plus que la dernière fois.

L'Ange paru subitement réalisé qu'il avait été plus loin que d'habitude. Il ne s'en était pas rendu compte, mais ce détail n'avait pas échappé à son supérieur. Neah tendis son bras vers son subalterne, qui s'agrippait ensuite à lui, prenant appui sur ses jambes pour se relever.

Ta coordination s'est nettement améliorée. Tu évites des erreurs de débutant, mais certains de tes mouvements sont inutiles. Tu dois limités ces derniers, ainsi que tes déplacements. Sers-toi bien plus de l'allonge de ton arme, tu parviendras certainement à dominer deux adversaires ... ou plus. Sais-tu pourquoi ?
La ... La puissance est fournie par mon arme. C'est ainsi qu'on se bat dans un combat.

Neah lui sourit en lui donnant une tape sur l'épaule.

Continue sur cette voie, Fiekce. En t'entraînant sérieusement, tu seras en mesure de faire honneur à toute l'unité.

Sa Recrue bombait le torse d'une certaine fierté, sans savoir réellement que dire devant le compliment.

Évite seulement de mourir bêtement.
A vos ordres.

Le sourire de Neah devint carnassier, amusé.

Ce n'était pas un entraînement personnel que tu voulais me demander, n'est-ce pas ?

... Oups. Grillé.

... Non.
Alors ?

Il parut embarrassé quelques instants.

Je ... Vous ... Hum. Voilà. Vous allez faire des bébés à la Marquise ? ... Non, parce que moi, cette histoire de Magicien là, je le sens pas !

Pour toute réponse, Neah lui offrit un roulement des yeux et un sourire amusé. C'était vraiment un bon combattant ... mais pour ce qui était de la rigueur militaire, par contre ... Était-il trop ... ? Hum.

Oh, allez, Capitaine ! Dites-moi ! J'dirais rien, c'est promis !
Essaie de deviner, sourit-il.


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