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 Sacrifice dans la cave | Tal

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Jun Taiji
~ Orine ~ Niveau I ~

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◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2012
Jun Taiji
Lun 02 Sep 2019, 19:07

C’était un matin comme les autres chez les Humains mais les choses allaient changer. Jun n’était pas sur place. Il naviguait tranquillement entre la végétation dense et mauvaise de Nementa Corum, admirant de loin les effets de sa dernière invention.

Dans le Désert, des caravanes s’activaient, portant avec elles des femmes voilées de tissus d’or et de rouge. Tracé sur les rares morceaux de peau qui étaient visibles, il était possible de distinguer le dessin d’un Okae. Sur la Mer, des bateaux apportaient les mêmes prêtresses. Elles avaient été convaincues en voyant l’Æther à l’œuvre. Le cadeau qu’elles amenaient était incommensurable, un miracle. Elles avaient pourtant des instructions précises.

Lorsque l’un des convois arriva à Haute-Terre, la plus puissante des femmes demanda à s’entretenir avec la Reine. La Souveraine disparut avec elle, devant le regard étonné du peuple. « Que me vaut l’honneur ? » demanda-t-elle. « Majesté, j’apporte avec moi un message divin. Väaramar, Æther de la Justice, frère de Drejtësi, a façonné de ses mains un miracle, quelque chose de bouleversant. » Calitie Varey n’avait jamais entendu ce nom. « Väaramar ? » « C’est exact. » Elle attendait la suite, incertaine. « Son cadeau pourra être accepté ou refusé une fois que vous aurez entendu mes explications. Elles ne devront, cependant, pas être murmurées auprès du peuple. Vous devrez simplement faire en sorte que ce que le Dieu demande se produise. » « Parlez. » murmura la Reine. « Lors de la Guerre des Dieux, une fausse Déesse a usurpé l’identité d’Edel et anéanti Drejtësi. C’est pour cette raison que la Justice n’a pu protéger le peuple. Väaramar est né de cette trahison, pour venger sa sœur de la Déesse païenne. Bientôt, Edel se trahira seule, perdant le contrôle de ce qu’elle a honteusement volé. Les naissances viendront à manquer. Les femmes et les hommes sembleront stériles sur l’ensemble des Terres du Yin et du Yang. » « Que… ? » Cela ressemblait aux paroles d’une folle. Pourtant, son interlocutrice était parfaitement sérieuse. « Mais Väaramar, connaissant l’amour de sa sœur pour les Humains, a pris un risque pour s’assurer que notre peuple ne pâtirait pas de la traitrise de la Déesse Usurpatrice. Cessez de prier Edel, détournez vous de Luftë et je vous remettrais le présent de Väaramar, seul véritable Dieu de la Justice à présent. Il saura nous protéger et nous accorder le Pardon de Sympan. C’est lui qui a endormi le peuple et qui lui a conféré l’éternité. C’est lui qui nous a aidé jusqu’ici. » « Quel est ce présent ? » « Il vaut mieux que vous le voyez de vous-même Majesté. » « Bien. » « Suivez-moi. »

Il y avait plusieurs caravanes sur le chemin menant à Haute-Terre. Elles étaient bien plus nombreuses dans le Désert. Les navires se rendant à Muharkel l’étaient tout autant. Le présent n’était pas facile à transporter. Calitie Varey entra dans l’une des caravanes. « Par Sympan… » murmura-t-elle. « Que… ? » Là, alignés les uns à côté des autres, des bébés reposaient, endormis par le biais de la magie divine. « Ce sont des Anges ? » demanda-t-elle, remarquant les protubérances qui sortaient de leurs omoplates. « Non, des Humains. Ils ont des ailes semblables à celles des Anges mais ce sont en réalité les ailes de l’Okae, symbole de la Justice. » « Combien y en a-t-il ? » « Cent mille. » « Cent mille ? » répéta l’Humaine, prenant conscience de la situation. La prêtresse sourit tendrement. « Nous avons beaucoup voyagé, afin d’atteindre tous les Royaumes. Si vous acceptez le présent, ces enfants apporteront beaucoup aux Humains. Ils seront élevés pour que Justice soit enfin rendue au peuple de Sympan et qu’il puisse de nouveau s’étendre sur les Terres du Yin et du Yang, fièrement. Bien entendu, il faudra de l’entraînement pour qu’ils arrivent à maîtriser leurs ailes mais tous deviendront puissants. » Elle marqua une pause. « Si vous les acceptez, élevez-les dans l’amour de la Justice et des Anges. »

Un petit sourire germa sur les traits de Jun. Il n’était pas visible pour les Mortels. Alors qu’il allait partir dans l’un des Mondes peuplant l’Univers, son attention fut retenue par quelque chose. « Hum… » Il semblait que des Sorciers s’amusaient au détriment d’une chose. La chose en question lui semblait sympathique. Son regard s’assombrit. Il s’approcha, toujours invisible, afin d’évaluer la situation.

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Dim 08 Sep 2019, 09:47


Je m’étirais mes petits bras poilus. J’avais passé une très bonne nuit. Je me tournais vers le nénuphar qui m’avait servi de lit et le remerciais en lui faisant un petit bisou baveux. « Merci Nénuphar ! Sans toi, j’aurais sûrement très mal dormi et j’aurais peut-être eu un torticolis en prime ! Je t’aime ! » Je descendis de la feuille et fis quelques brasses dans l’eau vaseuse. Elle était presque tiède ce matin. C’était agréable. Quelle belle journée ! J’avais envie de rire … Sans raison apparente évidemment ! Mais je ne concevais pas une aussi jolie matinée sans éclats de rire. Alors, je me força à me bidonner en me tordant de rire. J’avais simplement oublié que j’étais toujours dans l’eau, ce qui me fit boire la tasse. Je toussota en rejoignant le bord de la mare. Je m’y hissai alors difficilement et entrepris de faire ma toilette. J’avais oublié que l’eau d’ici me collait aux poils. Mais ce n’était pas très grave. Parce que c’était une magnifique matinée !

Le rayon du soleil me chauffait le corps. Je ressentais un sentiment de plénitude intense. Il ne me manquait rien ! J’étais bien. Reposée. Presque propre. J’avais même fait un peu d’exercice ! Et en plus, j’avais pu embrasser quelqu’un ! Même si ce n’était qu’un nénuphar ! Un petit gargouillis me ramena toutefois à la réalité. Je regardais mon ventre d’un œil interrogateur. « Toi aussi, tu as faim ? »  lui demandais-je. « Très bien ! Allons chercher à manger ! »  D’un pas décidé, je pris la direction qui me faisait envie. J’étais à quatre pattes parce que je souhaitais aller plus vite … mais c’était sans compter mes petits doigts collants qui me faisaient m’arrêter tous les deux pas. J’avais, soit une feuilles accrochée, soit une branche … J’aurais pu penser que ma chance tournait et que cette journée allait très mal se finir. Mais j’étais de bonne humeur ! J’avais dormi sur un joli nénuphar quand même !

Puis le drame se produisit. J’étais entrain de me défaire d’un petit bout d’herbe collé sous mon pieds, mais j’y m’y, sûrement, beaucoup trop d’énergie et je me retrouva alors, les quatre fers en l’air après avoir reculer sur quelques pas. Je compris vite le crime que j’avais commis en voyant, écrabouillé à côté de moi, un puceron des marais. Il n’en fallait pas plus et je me mis à pleurer à chaudes larmes. « Ouuuuuainnnnn ! Pourquuuuuuuoi ?! Quuu’est-ce que … Ouaiiiiiiiiinnnn ! Pourquuuuuuuuoi ?! » sanglotais-je. Quelle petite fée étais-je devenue ? Une meurtrière de puceron à n’en pas douter ! Je ne pouvais pas rester comme ça ! Ah ça non ! J’étais une fae indigne ! Il fallait en finir ! Sur le champ !

Je me retournais vers la mare, décidée à mettre fin à mes jours en me laissant tomber au fond de la mare. J’imaginais que mourir noyée était le châtiment qui m’incombait face à tant de maladresse. J’avais tué quelqu’un tout de même ! Mais, je ne pouvais décemment pas partir sans avoir fait une sépulture convenable à mon cher puceron. Alors, la mine triste et pleine de larmes, je retournais vers la victime. J’essayais de la prendre dans mes bras, mais la texture gluante sur mes doigts l’endommageait plus qu’elle n’était. J’attrapais donc plusieurs brins d’herbe autour et les plaçait sur le puceron. « J’espère que tu as eu une belle vie Puceron ! Et que tu ne m’en veux pas trop non plus ! De toute façon, je ne compte pas rester en vie trop longtemps … comment le pourrais-je ? Mais ne t’inquiètes pas Puceron, je ferais ça vite ! … Et dire que je n’aurais jamais eu de baiser … Cela me rend encore plus triste ! »  Je fis rouler quelques larmes sur ma face avant qu'elles ne tombent à mes pieds. Je reniflais ensuite et retira la morve d’un coup de patoune.

J’aillais me retourner vers ma future mort lorsque je distingua au sol non loin de Puceron, une autre forme au sol. Je m’y approchais donc et vit avec horreur qu’il s’agissait d’un autre puceron écrabouillé. « Ouaaaaaaiiiiiinnnn ! Pourquuuuuuuoooooiiii ?! » s’exclamais-je en tombant à genoux en larmes, les bras vers le ciel. La vie était tellement injuste ! J’étais la meurtrière de non pas un ! Mais bien de deux pucerons ! J’étais vraiment une méchante, méchante, méchante fée ! Qui voudrait donc de moi à présent pour me faire un baiser et pour me laisser m’occuper de son jardin ? Personne ! C’était sûr !

Je reniflais de plus belle, mes larmes se mélangeait à mon mucus nasal. J’étais dans un état pitoyable. C’était une matinée pourrie !

Comme pour le premier, je pris quelques brins d’herbe et ensevelis le puceron dessous. Pendant que je disais de nouveau quelques mots, je vis à quelques pas de là, une autre forme au sol. Mon cœur se serra alors et je sentis les larmes et mes sanglots s’intensifier. Je me dirigeais pourtant, d’un pas traînant, le dos courbé vers cette forme. Je vis alors pour la troisième fois de la journée une horreur macabre : un autre puceron écrabouillé. « Ouuuuuuaaaaaaaaaaaaiiiiiiiiiinnnnnnnnnn ! » criais-je folle à lier. Je m’arrachais même quelques poils sur la tête. Je ne méritais absolument pas de vivre ! J’étais abjecte ! Horrible ! Moche et méchante. Est-ce que je pouvais m’ouvrir les veines avec une brin d’herbe ? Est-ce que les brins d'herbe ça coupait ? Il ne fallait pas attendre ! Je devais quitter ce monde, maintenant !

Mon regard glissa vers la mare. Et je vis alors qu’elle était beaucoup plus loin que je ne le pensais. Lorsque j’étais tombée, je n’étais pas allée aussi loin. « Youuuuupiiiiiiii ! »  applaudissais-je la plus heureuse du monde. Mais voyant que j’étais tout de même sur une scène de crime, je me fis plus discrète et chuchotais-je un simple : « Je vais viiiiiiivre ! »  en sautillant et balançant mes petits bras dans l’air. Quelqu’un d’autre que moi avait donc tué ces petits pucerons. Lorsque cette idée me traversa l’esprit, je sentis la colère se répandre en moi. Cela ne devait pas continuer. Je devais retrouver cet être et lui donner une bonne leçon !

Je me rebroussa les poils des bras, me gonflai la poitrine et essayais de me faire plus grande. Puis je m’enfonçais plus loin dans la verdure en faisant les gros yeux. J’allais retrouver cette personne et elle passerait un sale quart-d’heure !

Quelques minutes plus tard, je n’avais rencontré personne. Alors, je me dégonflais la poitrine, parce que c’était dur de garder cette position et parce que ça me faisait un peu mal au dos et j’arrêtais de faire les gros yeux aussi … parce que ne pas cligner des yeux, et bah ça fait mal ! J’aurais pas cru en vrai !

Je tournais la tête à droite et à gauche mais ne vit personne. J’allais renoncer et retourner vers la mare – en plus, j’avais oublié d’enterrer le troisième puceron ! – quand je tomba sur un grand, grand, très grand mur. Est-ce que le tueur de pucerons se trouvait derrière ? Peut-être bien que oui ! « Ha ! Ha ! » fais-je triomphante. « Tu ne t’échapperas pas de la sorte, mécréant ! Prépares-toi à subir mon courroux ! » Je me hérissais les poils et grogna vers le mur.

Je ne m’étais, par contre, par attendu d’entendre derrière moi : « Regardes papa ! Celui-là, il est plus gros que les p’tites bêtes de tout à l’heure ! Dis, je peux l’écraser aussi celui-là ? J’aimerais bien voir la forme que ça va avoir après ? Dis, tu crois qu’il y aura beaucoup de sang ? Parce que tout à l’heure … y’avait rien ... » Je me retournais d’un coup et vis deux ou peut-être trois, voire quatre ombres énormes qui s’approchaient de moi. Soudain, une main s’abattit sur moi que, par réflexe, j’esquivai. Je n’étais pas sûr de ce qu’il me voulait. Mais vu le regard que le plus petit me lançait, je doutais qu’il veuille me faire un baiser. J’en avais déjà vu des yeux avec cet air-là … c’était ceux qui précédaient les gros ennuis : comme, par exemple, celui de se faire manger tout cru. Un frisson parcouru mon corps qui me donna l’énergie nécessaire pour déguerpir le plus vite possible que mes petites pattes collantes me le permettaient. Cependant, la main fut plus rapide et m’attrapa au vol. « Attends ! » fit une deuxième voix. « Ne l’écrasons pas encore. Je ne sais pas ce qu’est cette créature … Il vaudrait mieux l’emmener à la maison … Je crois qu’il y a une petite cage dans la cave. » « Mais Papa !! Regardes ! Si je serre la main, comme ça … couic ! » Je sentais une pression sur tout mon corps. « Oui, mais des fois, il faut apprendre à attendre un peu … Si tu veux je t’apprendrais des petits trucs sur ta bestiole à la maison. » Je sentais la pression se retirer. J'avais une trouille bleue. « Comme, savoir retirer la peau d’un seul geste sans la casser ? Ou retirer des yeux sans que la bestiole meure ? Des trucs comme ça ? » Je n’entendis pas le baragouin de réponse, car je m’étais déjà évanouie de peur.

1496 mots.
Je me suis laissée emportée ^^
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Jun Taiji
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Jun Taiji
Sam 30 Nov 2019, 00:46

« Hum hum. » fit Jun en se raclant la gorge tout en tapotant sur l’épaule du Sorcier le plus âgé. Celui-ci se retourna juste à temps pour voir la tête de l’Æther lui arriver dans le nez avec une violence inouïe qui l’assomma directement. Il ne prit même pas la peine de le rattraper pour amortir sa chute. À quoi bon ? Après tout, il avait décidé de le tuer. Et son fils aussi. D’ailleurs, en parlant de fils… Le brun se retourna pour regarder l’enfant qui s’était approché de la Fae avec un air de pervers. À vrai dire, il aurait pu laisser les choses se faire et condamner la créature à la mort dans d’atroces souffrances mais… eh bien non. Avait-il besoin de se justifier ? Absolument pas. Il était Ezechyel et, en tant que Dieu de la Mort, il faisait bien ce qu’il voulait. En l’occurrence, il avait décidé de sauver la Fae et de prendre la vie de ces personnes à la place. Ne jamais contrarier la Mort. « Oh non reste ici. » fit-il en attrapant le moufflet par le col. Il le souleva, le fixa et échangea brièvement les traits de son visage contre quelque chose d’horrible qui fit crier l’enfant. Jun s’amusa de sa terreur. La méchanceté gratuite le mettait de mauvaise humeur et quand il était de mauvaise humeur, il avait un sens de la Justice bien à lui. Ça aussi, avait-il réellement besoin de le justifier ? Ce n’était pas comme s’il tendait à devenir l’incarnation de cette Justice. Et puis, sans parler de ses domaines de prédilection, ce qu’il fallait retenir absolument c’est qu’il faisait toujours ce qu’il avait envie de faire. Ça n’avait malheureusement pas toujours été le cas. Avec douceur, il ramassa le corps évanoui de la Fae. Le petit groupe disparut pour se retrouver dans la cave des deux protagonistes maléfiques. Il y avait effectivement une cage mais celle-ci ne servirait pas.

Assis sur la chaise qu’il venait de créer, l’homme contemplait les deux Sorciers, accrochés au mur par des chaînes qu’ils ne pourraient jamais briser. Le père se débattait avec une ardeur particulière. Contrairement au fils, il devait avoir conscience de ce qu’il risquait de leur arriver. Pourtant, l’ancien Empereur Noir n’avait pas l’intention de faire quoi que ce soit avant le réveil de la Fae. Il l’avait posée sur ses genoux et caressait doucement son pelage. Il avait eu le temps de l’observer dans le passé. C’était une drôle de créature, naïve petite chose, trop gentille pour son propre bien. Cela aurait pu paraître étonnant vu son modèle mais Jun n’était plus surpris par grand-chose. Lui-même possédait des clones ayant un caractère totalement opposé au sien. Il avait presque envie d’adopter la créature, presque envie de lui donner le baiser qui la délivrerait des affres de sa condition. Pourtant, il la trouvait mieux sous cette forme ci alors il s’abstiendrait de poser ses lèvres sur les siennes.

En attendant qu’elle se réveille, Jun fixa les deux Sorciers. Ils avaient tué les moucherons ou, du moins, l’enfant l’avait fait. Ça lui rappelait des souvenirs. Edelwyn était très sensible au bien-être de la nature. Elle pouvait se montrer extrêmement cruelle envers les êtres humanoïdes lorsqu’elle était Sorcière mais n’avait pour ainsi dire jamais fait de mal à un animal. Il soupira. L’adulte savait parfaitement qui il était. Son œuvre ponctuait les livres d’Histoire. Il était impossible de s’intéresser aux Sorciers sans que son nom finisse par apparaître et, ce, malgré l’ancienneté des faits. « Sincèrement, je comprends. Enfin… » Il n’avait jamais eu envie d’exterminer des créatures lorsqu’il était enfant, ni même plus tard. Certes, il avait passé des carnets remplis de choses affreuses à mettre en pratique à son fils mais, secrètement, il espérait qu’il y renonce. Il ne pouvait pas l’empêcher de devenir ce qu’il avait été jadis mais il gardait une sorte d’espoir un peu étrange qu’il finisse par se rendre compte que cette royauté le détruirait un jour. « Oui, c’est ça, je comprends mais vous vous devez de comprendre à votre tour, à présent. Votre fils s’en est pris à des moucherons pour le plaisir, et c’est ce que je ferai avec vous d’ici quelques temps, lorsque la Fae se sera réveillée et si elle le désire. »

Lorsqu’il perçut qu’elle sortait de son état inconscient, il attendit qu’elle reprenne ses esprits avant de lui dire d’une voix calme : « Je m’appelle Jun et voici ceux qui s’en sont pris aux moucherons. Ils voulaient s’en prendre à vous, également. Seriez-vous d’accord pour qu’ils soient sacrifiés en l'honneur de Méli ? Je pourrais les transformer en plante par exemple. »

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Ven 06 Déc 2019, 22:18


Tal se réveilla doucement. Elle était bien. Le sol où elle se trouvait était chaud et presque confortable. Il bougeait un peu, mais Tal ne pouvait pas vraiment faire la difficile. Elle se frotta les yeux et s’étira longtemps. Elle finit par sursauter en entendant la voix d’un homme au-dessus d’elle. Son cœur s’affola de nouveau. Elle se releva aussi vite qu’elle le put malgré sa maladresse. Où était-elle ? Elle ne se souvenait pas d’être allée à l’intérieur d’une maison … D’ailleurs à qui était cette maison bien sombre ? S’était-elle fait inviter ? Roh, elle ne s’en souvenait pas … Peut-être qu’il aurait fallu qu’elle ramène quelque chose. Elle avait entendu dire que ce n’était pas bien de venir à une fête sans rien … Elle regarda le belle homme qui lui parlait et lui fit le plus beau sourire qu’elle avait en magasin. Peut-être qu’avec un tel sourire, il en oublierait son impaire ? D’ailleurs de quels moucherons parlait-il ? Voulait-il qu’elle lui en ramène ? Ah ça non ! Tal remplaça son sourire par une moue boudeuse et serrant ses bras l’un contre l’autre. Elle ne toucherait pas à ses amis moucherons ! D’ailleurs s’ils savaient qu’elle faisait une fête sans eux, ils seraient sûrement déçus d’elle … et c’est un cet instant qu’elle se rappela que ces amis moucherons étaient morts écrasés. Des grosses larmes se mirent alors à couler sur ses petites joues et elle renifla, écoutant le reste de ce que l’homme lui disait. Elle avait envie de lui faire un câlin, mais quelque chose en lui – elle ne savait pas quoi – l’en empêchait. Elle apprit alors que deux hommes avaient voulu lui faire du mal. Elle les regarda avec des grands yeux et les vit accrocher au mur. Tiens, c’était rigolo ! Ils ne touchaient pas le sol. Elle avait envie de leur faire des guilis sur la plante des pieds. Elle ricana malgré elle mais se rappela vite qu’ils étaient des gros méchants pas beaux et qu’il ne valait pas mieux toucher à ce pain-là … Au cas-où que la méchanceté soit contagieuse. Il fallait être prudente. Un mot du bel homme – celui qui avait dit qu’il s’appelait Jun - la fit tiquer toutefois. Sacrifier ? « Cela veut-il dire que tu veux leur faire du mal aussi ? » demanda la Fae sans se soucier des formalités d’usage, les lèvres tremblantes d’un chagrin à venir. Mais quand il termina par lui parler de plantes, une ébauche de sourire arriva à se dessiner sur ses lèvres. « J’aime bien les plantes. Ce sont mes copines tu sais ? Toi aussi tu as des copains ? » Tal essaya de descendre des genoux du monsieur en s’aidant de ses petits doigts collants, mais elle n’arrivait pas à grand-chose. En plus, elle commençait à fatiguer. Elle réussit cependant un retenir un bâillement. « Je trouve qu’il est tard pour parler de choses aussi sérieuses non ? En plus, il fait tout sombre ici. Les plantes vont mourir si on les laisse ici. Et puis les sacrifices, c’est un truc qui fait peur … et moi j’aime pas les trucs qui font peur ? Toi, tu aimes les trucs qui font peur ? Des fois, j’ai tellement peur que mes genoux, ils se claquent l’un sur l’autre … Ça fait un peu mal, mais au moins, c’est un bon moyen pour savoir que j’ai vraiment peur et qu’il faut que je courre très très vite me cacher ! Toi, tu fais comment quand tu as très peur ? » Tal regarda les deux hommes et essaya de les imaginer en plante. Quelle forme auraient-ils ? Est-ce qu’ils seront des toutes petites plantes toutes mignonnes et dont il faudrait protéger des gros méchants pas beaux qui cueillaient tout ce qu’ils trouvaient ? Ou alors, ils seront peut-être de ces grosses plantes moches et géantes qui, il paraîtrait, mangeaient des gens et des gentilles Kirottu comme elle ! A cette pensée, un frisson la parcouru. Elle préférait les gentilles plantes toutes mimi. Au moins, elle pourrait leur faire des câlins et les réchauffer les nuits trop froides. Et si elles étaient vraiment très très gentilles, elle leur chanterait une petite chanson. Tal aimait bien les chansons. La tête en l’air, toujours en regardant les deux hommes, elle se mit à fredonner :

« Danses, Danses petite abeille,
Demain tu feras ton miel.
Danses, Danses petite plante
Demain tu seras géante.
Danses, Danses petit humain
Demain tu ne seras plus là. »
741 mots.
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Sacrifice dans la cave | Tal

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