Je choisis la marche en arrière pour arriver au sommet de mes pensées.
Pour ce moment de liberté, Je grimperais trois fois, et chaque fois d’un différent coté.
Je n’ai besoin de luxes pour me sentir satisfaite.
Seulement le travail que je dois faire dans ma tête me donne des espoirs.
Et qu’importe la sueur pour comprendre que j’existe dans ce monde éphémère.
je n’ai pas besoin de gloire, aucune jalousie, tout est possible dans mon esprit libre.
L’union humaine est une merveille, avec du travail devient le miel de l’abeille.
Inventer, c’est penser à côté
Maximilien avait pendant un certain temps privilégié le travail fin du bois avec Luam à celui du fondateur sur les chantiers. Hors il savait que si l’on voulait découvrir la cité dans son entièreté, il ne lui fallait pas négliger cette partie là de lui. Pourtant, même avec cette prise de conscience il retournait régulièrement chez l'Humaine. L'atmosphère y était différente. Qui plus est, il la savait sincère dans ses mots et dans ses gestes. Une qualité qui se perdait, bien que certain parleraient plutôt de défaut. Il donna quelques coups sur le bois de la porte avant de poser sa main sur la poignée. Mais avant même qu'il ne pousse la porte elle répondit par un,
« Entre, c’est ouvert. ». En pénétrant la pièce, il la trouva penchée sur son bureau, une lampe à huile éclairant son ouvrage.
« Je sais, c'est toujours ouvert, même quand t'es pas là. » -
« Ah oui ? J'ai jamais fais attention... », rétorqua-t-elle négligemment.
« Comment t’as su ? », demanda-t-il en s’approchant.
« Que s’était toi ? À ta manière de frapper. ». Il fronça des sourcils.
« Je suis pas sûr de comprendre. », ajouta-t-il en attrapant un ciseau à bois avec lequel il jongla d'une main. Elle poussa un soupir comme elle levait le nez de ce qu’elle était en train de faire.
« Repose ça. », lui dit-elle d'une voix autoritaire, ce à quoi il répondit en levant les mains,
« Bien madame. ». Puis il reposa sagement l'outil où il l'avait trouvé. Elle haussa un sourcil et reprit.
« Quand tu as frappé à la porte, j'ai su que c'était toi. On a chacun ses manières et depuis le temps j’ai fini par reconnaître ta façon de frapper à ma porte. », lui expliqua-t-elle comme s'il s'agit d’une évidence. Ce qu’il ne manqua pas de relever.
« Évidemment pourquoi j'y ai pas pensé plus tôt. ». Un rictus se dessinait sur les lèvres de Luam. Elle était parfaitement consciente qu'il se moquait d'elle en entendant le ton qu'il avait employé. Elle ne répondis rien sinon offrit un rictus rieur. Ce merdeux commençait à prendre sérieusement ses aises depuis quelques temps. Elle se retourna vers le bureau avant de reprendre,
« J'ai fini hier l'armoire sur laquelle on travaillait la dernière fois. » -
« Oh. Alors c'est jour de repos aujourd'hui ? », rétorqua le Kaahi avec un air ironique. A nouveau Luam se tourna vers Maximilien.
« Jour de repos ? Ça aurait pu. Mais je viens d'en décider autrement. ». Mensonge. Du moins c'est ce qu'il songeait. Il avait du mal à s'imaginer l'ébéniste profiter d'une journée sans commande pour musarder dans la ville. Elle lui fit signe de s'approcher. Aussi se saisit-il d'une chaise afin de s'installer à ses côtés. Il put ainsi voir disposé sur le bureau plusieurs échantillons d'essence.
« On va profiter de ce temps libre pour faire un peu de révision. » -
« Comment ça ? » -
« J'ai vu comment tu faisais pour reconnaître les différents types de bois. ». Elle se tourna vers lui, pointant son index sur son visage comme si elle s'apprêtait à le remontrer.
« Tu te reperds grâce à leur écorce. C'est malin. Mais inutile. », conclut-elle en balayant l'air de la main. Ce n'est pas sur l'écorce de l'arbre que l'on juge de la qualité d'un bois pour un ouvrage.
« C'est en observant sa couleur, le détail de ses nervures. ». C'était également pour cela qu'il doutait qu'elle ne puisse passer sa journée à faire autre chose que ne serait-ce se faire une création personnelle. Elle était bien trop passionnée par son métier pour ça et elle savait transmettre cette passion. Elle marqua un temps où elle rassembla les échantillons.
« Il faudra que tu saches reconnaître une espèce uniquement en observant son essence à l'avenir. », ajouta-t-elle en lui tendant le regroupement de bois.
« Me voilà de retour à l'école à devoir me taper les leçons le soir. », répondait le rouquin, narquois, en se saisissant des essences.
« On ne finit jamais d'apprendre. Même après avoir quitté la cours. ». Il haussa des épaules.
« Maintenant je veux voir si tu as déjà retenu quelques un d'entre eux. ». Maximilien commença à les détailler un à un pendant qu'elle commença à croquer quelque chose sur un rouleau de parchemin. Le tilleul, le bouleau ou le chêne furent facile à reconnaître. D'autre passèrent totalement à la trappe. Il attardait cependant ton regard sur l'un de ces derniers.
« Celui-ci... Qu'est-ce que c'est ? » -
« Du teck. Ça ne m'étonne pas que tu ne l'ai pas trouvé celui-ci. Il est principalement utilisé pour le mobilier naval. ». Il fronça des sourcils. Alors c'était là qu'il avait vu cette essence-là.
La porte s'ouvrit soudain dans le bruit grinçant des gongs. Luam tourna rapidement la tête vers cet intrus.
« Le moulin c'est pas ici. Demi-tour et oubliez pas de fermer la porte derrière vous. ». L'homme s'arrêta net face à cet accueil.
« Mais.. Je venais pour... » -
« Vous voulez savoir ? J'en ai rien a faire. ». Maximilien détaillait l'Humaine, surpris. Ça aurait pu être quelqu'un venu demander un service ou commander un meuble ou tout autre objet requérant ses compétences. En l’occurrence, il se doutait que ce n'était pas le cas.
« Attends, c'est pour moi qu'il est là. » -
« Et ? Qu'est-ce que ça change ? », rétorqua-t-elle sévèrement. Strictement rien à ses yeux, clairement. Maximilien fit signe de la main à Ra'ad de quitter la pièce.
« Je reviens. », fit-il à l'attention de l'Humaine en posant les échantillons. A l'extérieur, il retrouva Ra'ad adossé au mur, les bras croisés et l'air bougonnant.
« Et t'arrives à supporter cette grognasse ? », fit-il en voyant Maximilien passer le pas de la porte qui répondait d'un haussement d'épaule.
« Nan, finalement ça m'étonne pas que vous vous entendiez bien tous les deux en réfléchissant un peu. » -
« Comment ça ? » -
« Peu importe. Y a Antonija qui vient d'arriver. » -
« Antonija ? Qu'est-ce qu'elle fait ici ? » -
« A ton avis ? » -
« Justement. ». Il poussa un soupir comme il se passait une main dans les cheveux.
« Je la rejoins quand j'en ai fini. ».
En revenant auprès de l'Humaine, il vit cette dernière l'observer d'un œil sérieux.
« Antonija ? » -
« Tu es jalouse ? », répondit-il d'un ton railleur auquel l'ébéniste répondit par un air équivalent.
« Et toi tu es bien sûr de toi. ». Un rire échappa au Kaahi. Pourtant il vit rapidement Luam reprendre un air austère.
« Qu'est-ce qu'il y a ? » -
« C'est ton Ange c'est ça ? » -
« Oui, et bien ? ». Après quelques secondes elle poussa un soupir.
« Non rien. ».
C'est la personne humaine, libre et créatrice qui façonne le beau et le sublime.