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 [Rp dirigé] - Les portes

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Ven 07 Fév 2020, 23:17

[Rp dirigé] - Les portes - Page 21 Ys61
Les Portes
[Aylivæ]

[Rp dirigé] - Les portes - Page 21 5Eo7Xo
Saisissant la fiole que l'on me tendait, je réfléchissais à ce que m’avait dit Sirh Juuka. Mon regard balaya la pièce. Qui étaient réellement ces natifs ? Que fuyaient-ils ? Se cachaient-ils des anges et des démons ? Était-ce une histoire plus complexe ? Je le pressentais mais je n’arrivais pas à mettre le doigt dessus. Le pouvais-je simplement ? Les questions s’enchaînaient dans mon esprit à une vitesse fulgurante. Je n’avais pas le temps de trouver leur réponse. Je n’arrivais pas à réfléchir de façon cohérente. Mes pensées se heurtaient entre elles sans que je ne puisse rien faire. Je baissais mes yeux sur le flacon que je tenais. Autour de moi, les natifs les lançaient au sol. Le son caractéristique du cassage de verre inonda le temple sombre. Aucun rayon solaire ne passait dans ses souterrains. C’était oppressant. Et pourtant… Je sentais qu’il y avait quelque chose de fondamental dans ses ténèbres. Était-ce une cachette ? Était-ce une protection ? Je tournais mes mires vers Sirh Juuka avant de sentir le regard des natifs sur nous. Ils nous invitaient à les imiter. J’hésitais, accentuant ma prise sur la fiole. Puis, en entendant que mon acolyte répondait à leur attente, je suivis le mouvement, par réflexe.

C’était étrange de lancer un objet tout en connaissant le sort qui attendait celui-ci. Alors que ma main lâchait prise sur le verre, j’avais l’impression de briser un interdit. L’excitation de le voir se casser me saisit pendant une minuscule seconde puis… Puis le verre brisa en mille morceaux et mes pensées firent de même. Je vacillais tandis que les vapeurs qu’avait libérés la fiole m’enveloppaient. Je sentais qu’on m’arrachait quelque chose. Cela ne faisait pas mal. Je ne souffrais d’aucune blessure physique. C’était à l’esprit que l’on s’attaquait. Non… Ce n’était pas cela non plus. Qu’était-ce ? Mes pensées changeaient. L’appel de l’océan qui m’enlaçait constamment s’éloignait. Où était la berceuse qu’Aylidis murmurait à mon oreille ? Elle devenait faible jusqu’à ne plus être audible. Le voulais-je ? Je cherchais des yeux un regard auquel m’accrocher. Je me perdais. Qui étais-je ? Les vérités que l’on m’avait inculquées dans ma jeunesse disparaissaient. Qui étais-je ? Une esclave, un pion dans un jeu malsain ? Je me perdais. Non. Non. Ce n’était pas ça. Mon regard accrochait le symbole du soleil éteint. Je comprenais. Je le pensais. J’avais perdu ma Foi et je me détournais des éclats du soleil. Alors c’était ça… Ils n’étaient plus en moi, ceux que j’avais pensé être des bienfaiteurs, ceux qui m’avaient imposé leur vérité unique. Je les ignorais. J’étais purifiée. Pour combien de temps ? Étais-je la seule à pouvoir le décider ? Je tournais mon regard vers l’autre Élu des Portes. Avait-il compris, lui aussi ? Était-il libre ?

Je repensais à ce qu’il m’avait dit. Les pièces commençaient à s’imbriquer mais il m’en manquait encore trop pour saisir l’ensemble du tableau, l’ensemble de l’histoire, celle des dieux et celles des hommes… « Sirh Juuka ? » Alors que ma voix résonnait dans l’écho du temple. De nouvelles secousses nous surprirent. Un crac audible se fit alors entendre. Les têtes se levèrent vers le plafond. Une large fissure commençait à courir sur celui-ci. Ironie. Le temple avait survécu à l’aléa du temps mais voilà que les Élus débarquaient et que tout s’effondrait. Destruction. Les natifs sortirent de la pièce rapidement, emportant avec eux leurs précieuses potions. Ils criaient dans un dialecte ancien et inconnu. Je regardais le Sorcier et attrapa sa main. Je ne disais plus un mot, me contentant de le tirer à moi. Le monde s’écroulait. Je l’enlaçais, protégeant sa tête des éboulis d’une main et ferma les yeux. La clé en or sertie de diamants s’illumina à l’intérieur de ma besace. Il était temps pour nous d’aller ailleurs. Nos deux corps disparaissaient dans un courant d’air. Nous n’étions plus là où le plafond s’écrouler la seconde suivante. Qu’en était-il alors ? Avions-nous simplement disparu de cette île ? Non. Nous étions plus loin. Mais étions-nous à l’abri ? Il ne fallait pas être stupide. Le danger continuait de nous encercler. À chaque pas, à chaque souffle. Il était toujours plus fort. Il n’avait qu’un souhait : nous faire plier... Nous faire implorer... Nous ne le ferons pas.

« Sirh Juuka ? » Nous étions réapparus, dans un autre endroit. Je m’éloignais de lui, le libérant de mon étreinte protectrice et sans ambiguïté. « Vous n’avez rien ? » Je le regardais dans les yeux. J’aurais aimé pouvoir lui dire ce que je ressentais mais je n’avais pas les mots pour exprimer le vide libérateur, mais aussi destructeur, qu’avait causé la potion. Aussi, je n’insistais pas : peut-être l’avait-il compris dans le regard que j’avais échangé avec lui. Mes yeux le quittèrent pour observer les lieux. Où étions-nous à présent ?

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Siruu Belhades
~ Sorcier ~ Niveau III ~

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Siruu Belhades
Ven 07 Fév 2020, 23:36


Avec plusieurs dents en moins, des jambes ramollies et les yeux fatigués, Datura ne pouvait aller bien loin. Elle avait si mal que son corps ne réagissait pas, se figeant face aux vagues de douleur qui traversaient ses nerfs incandescents. Une phrase s’ancrait dans son esprit : c’était bien pratique, d’être faite en porcelaine. Les êtres de chair avaient des désavantages clairs. Comment pouvaient-ils supporter ça ? Certes, la plupart d’entre eux ne se retrouvaient pas dans un état aussi catastrophique, mais tout de même. Ce devait être dur, d’être aussi sensible… en tout cas, pour Datura, c’était irréfutable.

« Eshpesh fe… » Après avoir toussoté quelques dents, elle se résigna à ne plus rien prononcer. De toute façon, personne ne l’aurait comprise et il valait mieux ne pas attirer l’attention sur elle. D’ailleurs, quitte à être dans un corps humanoïde, pourquoi pas celui d’une princesse ? La souillon qu’elle habitait semblait n’avoir aucune grâce. Et puis, d’habitude, c’est les démones qui possèdent les poupées, et non l’inverse. Les aetheri avaient vraiment un grain. Peut-être qu’en les priant un peu plus, ils finiraient par réparer son karma ou je ne sais quoi. La marionnette n’avait rien contre les différents cultes, mais ne s’était jamais sentie concernée par eux. Aucune entité ne représentait son peuple, ils appartenaient tous à un autre monde. Oh, Cléophée et Sympan l’intéressaient tout de même en tant que figures, et elle aimait bien penser à eux. Son imagination bouillonnait souvent de récits portant sur des dieux jaloux et puissants. Seulement… eh bien, elle ne priait pas. Bouger était un geste complexe, empli de magie, qui devait être effectué lorsqu’aucun œil n’était aux environs. Elle n’allait certainement pas s’amuser à faire des circumambulations ou des danses en faveur des dieux.

Une ombre se dessina au loin. L’homme qui la portait n’avait pas donné signe de vie — sans doute avait-il disparu —. Ce devait être quelqu’un d’autre. Quelqu’un qui avait vraisemblablement un arc. Quelqu’un qui venait de les attaquer il y a une minute tout au plus. Datura n’eut pas le temps de comprendre le cours des événements. Elle vit simplement ce qui semblait être un vieillard sortir un couteau. Il s’approcha d’elle, sans que cette dernière n’ait la force de bouger. Et la lumière fut. Il demeurait difficile de savoir s’il s’agissait d’un halo, ou si elle faisait simplement une syncope. Datura ne s’imaginait pas mourir, et préférait voir le positif. Elle referma ses paupières, pensant à une histoire qu’elle avait entendue, un jour. Une certaine Gelynda Mordon, qui poussait des fantômes à aller de l’autre côté et à traverser la lumière — ou quelque chose du genre —. C’était stupide. Datura ne comptait pas bouger d’un pouce, ce serait la lumière qui devrait venir à elle. Elle ne comptait pas non plus ouvrir l’œil. Même si l’assaillant cherchait à la tuer — ce qui n’était pas bien poli, ça ne marcherait pas puisque ce n’était pas son vrai corps, non ? La marionnette n’avait aucune idée du fonctionnement Cycle, et espérait simplement que les choses s’arrangent d’elles-mêmes. Ce fût le cas.



Lysium récupérait de sa chute. Heureusement qu’il avait atterri sur quelqu’un et ne s’en était sorti qu’avec quelques ecchymoses. Ses potions aussi demeuraient intactes. On ne pouvait pas en dire autant de celui qui avait servi d’amortisseur. « Désolé… » Phineas Erberg aida son élève — Acadius — à se relever, réparant en passant quelques-unes des blessures de ce dernier. La magie blanche avait de nombreux bienfaits. « Vous êtes un des élus de la prophétie ? Peu importe, vous êtes pardonné. En avant, on parlera de ça plus tard. »

Le sorcier grognait. Est-ce qu’on venait de le prendre pour un simple laquais ? Encore ? Ce n’était vraiment pas sa journée. Pourtant, coinçant au fond de sa gorge une boule d’autorité ne demandant qu’à exploser, il acquiesça. De toute façon, il avait décidé de la marche à suivre : à la moindre opportunité de fuir, il le ferait. Cet endroit était un enfer qui ne demandait qu’à être radié de toutes les cartes. Bon, en vérité, l’île n’était déjà présente sur aucune d’entre elles. Dans ce cas-là, c’est qu’il fallait détruire Omi’Ake dans son intégralité.

Le groupe finit par se retrouver quelque part au milieu de vieux souterrains. Quelques tablettes gravées en pierre semblaient reposer ici depuis une éternité. Phinéas les touchait délicatement, balayant les particules de poussières sans trop toucher la pierre. « Qu’est-ce que vous faites ? On devrait se réfugier. » Le sorcier avait froid, et ne se sentait pas en sécurité. Des démons rôdaient, plus loin. « Il est de notre devoir de préserver le savoir. »« Et préserver votre vie, vous y pensez ? Je dis ça pour vous, hein. »« C’est que vous n’êtes pas un érudit, alors. » Lysium rêvait d’être un tyran capable d’ajouter « éradiquer tous les anges » sur sa liste de choses à faire, mais ne put que répondre à cette insulte d’un air suffisant. « Si. »« Avoir des connaissances ne fait pas de toi un érudit, tout comme avoir du sang ne fait pas de toi un vampire. Le besoin compte plus que la possession. » Tout compte fait, il avait raison. Si être un intellectuel signifiait parler comme un vieux sage rabougri et fade, le mage noir était prêt à avoir la réputation d’un imbécile heureux. Si seulement il y avait moyen de les abandonner…

« Prenez ces tablettes. Elles sont fragiles, soyez délicats. » Acadius, deux autres élèves et enfin Lysium répondirent aux ordres. Il y avait des gravures, et quelques écritures indéchiffrables. A plusieurs, le groupe les déposa dans un sac en tissu rembourré maladroitement. Le mage noir avait l’impression d’être un pauvre ouvrier. Il n’y avait pas chose plus affreuse en ce monde.

« Attention ! » Phineas haussait la voix. Deux démons se jetaient sur le groupe. Leur regard était empreint de quelque chose de malsain. Comme s’ils ne faisaient même pas cela pour le plaisir, mais par principe. Lysium avait envie de leur secouer l’épaule. N’y avait-il pas mieux à faire ? C’était la fin du monde, ils pouvaient se donner cinq minutes de pause. Foutus démons, ils étaient vraiment dénués de la moindre qualité. Les autres élèves lâchèrent le sac et partirent à l’assaut. Est-ce que tout le monde était entraîné à la guerre, ici ? En tout cas, ce n’était pas le cas du sorcier. Lui préféra reculer, lentement. Ses bras tenaient toujours — avec difficulté — les gravures. Il tomba, lâchant un cri dans sa chute. Quand ses paupières se soulevèrent à nouveau, le décor avait changé.



1003 mots.

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Ven 07 Fév 2020, 23:58

[Rp dirigé] - Les portes - Page 21 5Eo7Xo


Notre avancée parmi les ténèbres humides et l'étroitesse des lieux se poursuivit dans un silence de mort altéré par le bruit dissonant de nos pas que nous faisions claquer sur le gravier du chemin. Depuis que le tremblement avait agité les confins de la terre, mes iris ne quittaient plus le visage assoupi de ma fille que je berçais tranquillement au creux de mon bras en effectuant de légers mouvements pour la maintenir dans son état de léthargie, appréhendant sa réaction dans l'éventualité où elle arriverait, miraculeusement, à se libérer de l'emprise de ma Magie. Alors que je tentais d'évacuer la surdose d'angoisse que j'éprouvais à l'égard de la petite sylvestre en lui peignant distraitement les mèches de cheveux, je sentis les doigts d'Elyot se resserrer à l'intérieur de ma paume libre, craintifs et frémissants. Son regard turquoise ne quittait plus le contact qu'il avait établi avec le sol après l'arrivée fracassante de l'Eversha qui s'était présentée à nous en faisant crépiter des éclairs menaçants. Si la combinaison entre mes assertions placides et les plaidoiries légèrement affolées de Paris Henzi avait, à ma plus grande surprise, réussi à apaiser les ardeurs défiantes de la femme-animale, en plus d'assouplir la tension que son apparition explosive avait engendrée, le jeune Ygdraë, lui, ne semblait pas s'être rétabli de sa frousse initiale. C'est pourquoi il glissait sans arrêt des œillades dubitatives en direction de l'étrangère avant d'abaisser à nouveau les yeux sur la pointe de ses pieds. Il n'osait plus remuer les lèvres pour articuler un mot, manifestant son inconfort en traçant, du bout de ses ongles, des cercles irréguliers dans le creux de ma main qu'il comprimait avec un peu plus de force à chaque mètre que nous foulions dans les tréfonds de la grotte, à la recherche désespérée de l'artéfact promis par l'explorateur d'Omi'Ake. Comme en soutien à la frayeur de mon fils, je restais moi-même sur mes gardes en présence de l'inconnue qui marchait à nos côtés, prêt à invoquer une arme au moindre signe de débordement. La pauvreté de l'éclairage ambiant jouerait sans doute en ma défaveur si la nécessité de réaliser un tel tour de force survenait, mais ce désavantage ne représentait que très peu de choses, finalement, lorsque je le comparais au besoin inconditionné de protéger mes enfants des périls de cette aventure hasardeuse, plongée dans les supplices d'une Guerre infernale. Un soupir traversa furtivement la barrière de ma bouche à l'instant où notre groupe, après d'innombrables minutes de marche que j'avais inconsciemment cessées de compter, finit par atteindre une courbe incrustée à travers le passage qui paraissait sans fin.



Pendant qu'ils s'engageaient prudemment sur la voie souterraine dont le tracé se précipitait au cœur même de l'île, une voix, amplifiée par les échos naturels des lieux, surgit subitement à leurs oreilles. Pris par surprise, Elyot laissa tomber la poupée qu'il gardait fermement dans la poigne de sa main libre en poussant un cri. À la frontière de la stupéfaction et de la terreur, ses mires arrondies toisaient le jouet qui reposait désormais à ses pieds, souillé par la fine couche de poussière graveleuse tapissant le sol sur lequel il était tombé. « Papa ? » Murmura le jeune sylvestre en soustrayant abruptement son regard de l'étrange figure de la porcelaine. La terreur faisait vibrer ses cordes vocales, alors que ses prunelles, en quête de courage, cherchaient anxieusement à s'ancrer dans le céladon réconfortant des yeux de son père dont l'attention naviguait entre le faciès de son fils et les traits défigurés de la poupée parlante. Les paupières plissées, je me mis à scruter le jouet d'un air grave sans même me donner la peine de répondre à ses interrogations. Mon esprit était, à vrai dire, bien trop occupé à se remémorer les mises en garde émises par le Suprême de l'Au-Delà au sujet de la figurine durant son monologue désordonné pour se soucier pleinement de la requête de la figurine. Grâce à mes dons, j'avais pu retenir l'intégralité des mots que le Roi avait déblatéré avant de se volatiliser aussi vite qu'un souffle de fumée : « Vous devriez brûler ce jouet, il est maudit ! » Ses paroles résonnaient comme une mélodie lugubre à mes oreilles dont les pointes, réagissant aux fluctuations virulentes de mon état émotionnel, se redressèrent avec anticipation. Maudit. Le terme, qui m'avait quelque peu étonné aux premiers abords, me semblait, à présent, dangereusement approprié. « Je l'ignore. Nous nous sommes simplement réfugiés dans cette grotte lorsque les conflits extérieurs ont commencé à s'envenimer. » Soufflai-je finalement à la poupée devant le mutisme collectif des autres membres du groupe. Il ne s'agissait pas exactement d'un mensonge, car, sur le plan géographique de l'île, j'ignorais vraiment où nous nous trouvions. Cela étant dit, je n'avais pas l'intention de lui révéler que ces souterrains abritaient, en réalité, la relique tant convoitée par les natifs d'Omi'Ake. Dans tous les cas, ce début de conversation prit brusquement fin lorsque je sentis un frisson glacé me parcourir l'échine. Réagissant sur le coup de l'instinct, je me retournai abruptement vers le fond de la caverne, là où ma Magie avait détecté cette présence discrète, mais étrangement angoissante. Quelle ne fut pas ma surprise de réaliser que la mystérieuse entité qui nous épiait dans l'ombre n'était même pas humaine. La pigmentation opaline des ailes du Gardien semblait se réfléchir contre les parois des murs, alors que son œil améthyste, droit et imperturbable, nous fixait simplement à distance. Et, contre toute attente, en dépit du trouble dévastateur de mes premières impressions, j'effectuai un pas dans sa direction.

993 mots

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Priam & Freyja
~ Ange ~ Niveau III ~

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◈ Âme(s) Soeur(s) : La bière et le saucisson | L'adrénaline et les problèmes
◈ Activité : Berger [III], traducteur [II], diplomate [I] | Soldat [III], violoncelliste [I]
Priam & Freyja
Jeu 13 Fév 2020, 21:40



Priam ne s’était pas attendu à ce que l’Orine l’arrêtât. Une énigme ? Il s’interrompit net dans son élan et la contempla, indécis. Avaient-ils le temps pour ce genre de choses ? Maintenant qu’il avait retrouvé ses pleines capacités motrices, il craignait que chaque seconde perdue à tergiverser fût une seconde de danger supplémentaire pour sa sœur, pour Brethil, pour les autres, pour lui-même. Sur Omi’Ake, la situation n’allait qu’en empirant. Elle ne s’arrangerait pas parce qu’ils le voulaient. Avaient-ils seulement le pouvoir d’agir encore dessus, désormais ? Probablement pas. Ce qu’il fallait faire, c’était agir. Se mettre en marche. Chercher, se battre au besoin, persévérer. C’était un jeu de pistes sans guide, sans indice, peut-être même sans but. L’Ange ne pouvait pas prétendre savoir quel était leur rôle. Il avait juste ce sentiment d’urgence, cramponné à la poitrine, qui lui hurlait de s’agiter. Dans le vide ? Sans doute… Peut-être qu’elle avait raison. Peut-être qu’ils devaient perdre un peu de temps maintenant pour en gagner plus tard. Il n’en savait rien. Comme elle débutait son énigme, il tenta de faire taire le stress qui montait dans son cœur et se concentra sur ce qu’elle énonçait. Tigre, mari de la panthère… Le cerveau de l’Ange bouillonnait. S’il avait été calme, il aurait sans doute trouvé la réponse amplement plus rapidement. Il la regarda quelques secondes en clignant des paupières, dubitatif. Puis, les mots fusèrent : « C’est Zel’Eph Stark. » Malgré ses a priori, il était surpris et touché qu’elle lui eût posé une question relative à sa culture, quand le reste du monde méprisait ces barbares qui ne vénéraient pas les Æther, ces faux Dieux. Indépendante de lui-même, une vague de soulagement s’abattit sur son esprit tandis qu’une poussée de joie grimpait entre ses poumons. Le lien avait été créé, et ce qu’il ressentait ne lui appartenait pas ; c’était à Kagami, que la peur qu’il refusât ou échouât ne tenaillait plus. « Qu’est-ce que… » Il n’eût pas le temps de finir sa phrase. Un faisceau lumineux trancha le bleu du ciel et s’abattit sur lui. Il fut happé.

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Sa magie valsant au bout de ses doigts en des volutes blanches et scintillantes, Laëth soigna l’Humaine. Ses plaies n’étaient pas trop profondes, toutefois, utiliser sa magie la fatigua. Son travail achevé, elle souffla un « voilà » qui caractérisait tant sa satisfaction que son sentiment d’être libérée d’une charge. « Ça devrait aller, maintenant. » Elle adressa à la jeune femme un regard confiant. Dès que l’un des Ailés mentionna un autre groupe de Démons, elle se tourna vivement. Cependant, ce n’était pas du tout ce que le Vampire désignait. L’Ange haussa les sourcils, surprise. Le halo ? Elle s’avança près de la Créature de la Nuit, sans craindre ou être écœurée de son contact. « Je ne sais pas. C’est grâce à un halo du même genre que nous avons pu arriver ici. » répondit-elle en se tournant vers l’énonciateur de la question. « On nous a envoyés pour vous aider… alors peut-être que cette mission est accomplie. » Mais dans ce cas, qui avait gagné ? Qui se rendrait sur les continents ? Les Vertueux ou les Vils ? Elle pivota à nouveau et, sans bouger, regarda le caillou jeté par le brun disparaître dans le faisceau lumineux. Une chose était sûre : elle ne s’attendait pas à ce qu’il tendît la main et se volatilisât aussi abruptement. « … » Elle ne connaissait pas son prénom, et ne put qu’esquisser un mouvement silencieux vers l’avant, comme si elle avait voulu le retenir. Muette, la jeune femme scruta le cercle de lumière blanche. Priam l’avait-il déjà emprunté ? Elle s’inquiétait pour lui. Puis, elle jeta un regard à l’Humaine, et lui dit : « Je vais le prendre aussi. » D’un coup d’œil, elle aperçut les visages interloqués et méfiants des autres Ailes Blanches. « Je… j’imagine que nous apprendrons vite qui a gagné. A bientôt… peut-être. » leur dit-elle en reculant vers la lueur. Elle l’espérait. Elle espérait tant qu’ils avaient gagné. Le halo l’aspira.

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« Hmpf ! » - « Aïe ! » Laëth se redressa brutalement. Elle avait écrasé quelque chose. Ou quelqu’un. « Priam ! » Son frère était étalé au sol, sur le ventre ; elle reposait jusqu’alors en travers de son dos et lui avait probablement enfoncé un coude entre les omoplates. « Laëth ? » Elle se dégagea tout à fait et attendit qu’il se redressât pour se jeter dans ses bras – et le replaquer au sol. « T’as la délicatesse d’un bicorne en r- » - « Tais-toi ! » Elle le serra contre elle. Ils étaient de retour aux Jardins.

FIN

783 mots




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Jeu 12 Mar 2020, 18:25



Les Portes

Dasaälm & Devaraj
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Dasaälm sentit la douleur avant tout le reste. Quand ses yeux furent en état de constater l’ensevelissement d'une partie complète de son corps, sa première réflexion fût de se demander pourquoi était-il encore en vie. Sa blessure à la jambe s'était rouverte. Le reste de ses membres étaient ankylosés et immobiles, peut-être cassés. Il manqua de tourner de l'œil lorsque l'individu qui s'était approché de lui enleva une nouvelle pierre pour le dégager. « Moi. » articula-t-il néanmoins en se souvenant parfaitement de la raison de sa venue dans le temple. Étrangement, son esprit était particulièrement lucide sur ce point précis. Le coffre. Il était venu pour récupérer l'artéfact et il l'avait trouvé. Lui. Pas les autres. « C'est à moi. » Sa  langue était pâteuse. Il ne devait pas avoir l'air menaçant dans son état, mais une lueur étrange brillait dans ses yeux : celle qui indiquait le début de la démence. La silhouette de l'individu était floue et mal définie, mais il ne s'en dégageait rien de bon. Devait-il user de ses dernières forces pour soustraire à sa portée l'artéfact dont il tenait l'écrin entre ses doigts serrés ? Oui, oui, il devrait faire cela. L'avaler. C'était une bague, d'après les informations qu'il avait pu récupérer. Ses doigts se serrèrent un peu plus sur le coffre alors qu'il tentait de ne pas lâcher l'homme des yeux.



Devaraj resta immobile quelques minutes. Il avait quitté la pénombre de sa chambre pour venir sur Omi'Ake. Mais la téléportation l'avait amené dans un lieu encore plus sombre et froid que son antre. Néanmoins, sa vision une fois rétablie lui appris qu'il avait visé juste -pour une fois. Il se trouvait bien dans l'une des pièces aux étagères branlantes de fioles que Sirh Juuka avait vu, et que lui avait vu en espionnant le Sorcier à travers le miroir magique. Quel fabuleux artéfact... Le Chaman se demanda quel était le fou qui avait eu l'idée de créer ce genre de fantaisie en premier. Il frissonna. L'air était humide et une brise glacée collait sa tunique moite à son corps, mais ce n'était pas cela qui lui hérissait le poil. Dans ses oreilles bourdonnaient encore les chants sacrés de Raya, qui répétaient depuis quelques jours les danses du mariage à venir. Devaraj aimait la musique, pour la simple raison que quelques notes avaient déjà la puissance de transporter dans des illusions fantasques, sans aucune magie pourtant. Il ferma les yeux et tenta de se calmer en se souvenant du rythme lent. Avait-il peur ? Non. Ce qu'il ressentait s'apparentait plutôt à de la terreur glaciale, mélangée à l'amour inconditionnel, excitant et curieux du risque. Ces potions que ses yeux pouvaient maintenant distinguer avec précision, étaient maudites, sacrilèges, interdites. Braver les dieux... Il essayait de relativiser. N'était-ce pas ce qu'il faisait déjà depuis longtemps, après tout ? Une fois de plus ou de moins. Les Ætheri devaient le penser inoffensifs, ce qui n'était ni tout à fait faux, ni tout à fait vrai. Il sourit d'un air cruel. Ses pupilles brillantes comme celle d'une bête sauvage en chasse, le Chaman s'empara d'une première fiole, l'ouvrit et en huma le contenu. Le liquide était censé lui faire perdre foi envers les divins. Les effets de la potions furent... moindres. Il était habitué à des drogues bien plus particulières et violentes d'une part, et il avait déjà perdu sa foi d'autre part.

Sa langue humecta lentement ses lèvres. Perdre foi par sa propre volonté était une chose, subir les effets d'une potion magique fabriqué par un autre mage en était une autre. C'était plus... complet, certain, définitif. Il n'y avait aucun endroit où pouvait se cacher la conscience, aucun refuge où l'on pouvait se dissimuler dans le déni. Le vide que la potion créait était terrifiant. Quelqu'un de non-préparé et de très croyant pourrait en mourir... Il avait donc devant lui suffisamment de stock pour rendre la moitié de son peuple dément et suicidaire. Le roi se fendit brusquement d'un rire complètement hystérique, après quoi il vola deux autres fioles et disparût, laissant derrière lui une statue de sa personne hilare.

« Tu as probablement oublié m'en avoir parlé un jour, moi pas. Je t'ai trouvé de la liberté en bouteille, pour toi et l'enfant - Devaraj » écrivit-il plus tard sur une étiquette rouge qu'il colla contre la fiole.

766 mots
Cadeau pour Lilith : Potions de rituels, utilisées par des petites tribus minoritaires de l'île d'Omi'Ake. Les rituels sont destinés à laver son esprit de toute croyance et de toute emprise magique. La potion permet donc de lutter contre les idées préconçues, les sorts venant perturber la pensée et à détacher l'esprit de tout culte.
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Mer 06 Mai 2020, 21:01




Les Portes


Suite directe du post précédent -
Ambiance - Víðbláinn
Le vent soulevait gracieusement les herbes hautes qui recouvraient à perte de vue le vallon éclairé par les derniers rayons d'un soleil timide. L'ombre des statues abandonnées s'étendait sournoisement le long de la pente, jusqu'à lécher ses pieds. Devaraj se tenait immobile et fixait les symboles gravés dans la pierre puis oubliés par le commun des mortels. Il trouvait cela étrange que le passé d'un peuple capable de se délier des Ætheri ressurgisse pile au moment où tout ces dieux atteignaient le sommet de leur apogée. Qui avait donc pu faire apparaître cette île et y téléporter des dizaines de personnes de toutes couleurs confondues ? Était-ce seulement dans le but d'y terminer la guerre que les Anges et les Démons se livraient ici depuis des siècles ? Il existait des conflits plus vieux qui n'étaient pas réglés, eux. Non. Quelqu'un avait voulu remuer le seau à merde. Peut-être un dieu qui voulait en exterminer d'autres... Comme Jun. Ça lui ressemblerait bien. Peut-être était-ce Delta. On n'entendait plus parler de lui depuis dix ans, mais les hommes qui décidaient de changer la face du monde et de tuer des dieux étaient patients.

Incapable de communiquer avec les indigènes de la région, qui le fuyaient comme la peste et ne comprenaient pas un traître mot de ses paroles, le Chaman avait appris tout ce qu'il savait via les Esprits des morts innombrables dont le sol avait bu les marres de sang. Aujourd'hui, des champs de coquelicots poussaient sur ces cadavres... Les massacres faisaient un bon engrais et le Cycle continuait. Il avait effectué plusieurs allers-retours afin de ne pas se rendre malade. La distance entre l'île Maudite et Omi'Ake était non négligeable et dangereuse pour le maintient de son corps. Il rit. Absolument tout ici constituait un danger pour lui et plus particulièrement ce savoir qu'il n'arrivait pas encore à décrypter, mais qui était bien inscrit dans la mousse sous son nez. Le pays était jonché de ruines qui dataient de bien avant la guerre, toutes ressemblant à ce temple où il avait trouvé les potions. Elles tenaient encore debout, branlantes. Mais son œil discernait d'autres bâtiments. Des restes de l'histoire ancienne, qui se dressaient fièrement dans le monde des Morts, contrairement à leurs homologues matériels.

Il sortit un livre de son sac, puis un crayon gris. Le premier objet était enchanté pour décrire automatiquement tout ce qu'il se passait autour de lui, mais Devaraj y rajoutait parfois des annotations, et dans ce cas précis, des dessins des idéogrammes qu'il voyait sur les statues, les murs, les portes. Le soleil éteint revenait souvent. Pourquoi ?  Les mystères qu'il ne pouvait pas élucider de par ses propres moyens commençaient à se faire rares. Celui-là l'était d'autant plus que les informations contre la santé des Ætheri n'existaient plus. Les dieux avaient officiellement perdu la guerre contre Sympan, mais Devaraj n'en avait jamais vu les effets. Les peuples ayant soutenus la cause des perdants étaient maudis. Oui, et ? Jamais les Dieux n'avaient été aussi puissants, en tout cas pas de ce qu'il avait pu voir dans sa propre vie. Cela lui faisait croire qu'on leur avait tout simplement menti. Sympan n'existait peut-être pas. Les Dieux auraient très bien pu inventer ce stratagème pour se faire voir en victimes. Ils auraient de même très bien pu maudire leurs propres fidèles et s'inventer un méchant dans l'histoire.

Le Chaman recula de quelques pas pour se retrouver de nouveau au soleil. Il s'assit en tailleur, prit un coquelicot entre ses doigts puis s'évertua à en arracher les pétales. Cet endroit le poussait à chaque visite à philosopher. Il avait fait le tour de l'île en long, large et travers, mais son lieu préféré était là. La tête décapitée de la statue semblait hurler une vérité que le monde refusait de leur donner. En réalité, il ne souhaitait la voir de ses propres yeux que parce-qu'il ne pouvait s'empêcher de prendre de force ce qu'on lui interdisait tel un enfant capricieux. Son but était de toucher l'interdis, sans plus. Il se fichait bien de connaître la vérité. Il en savait déjà trop et cela le détruisait de l'intérieur chaque jour un peu plus. Son regard quitta enfin les statues qu'il avait suffisamment contemplé pour aujourd'hui. Dans la partie encore ensoleillée du champs, à un endroit où le sol était dégagé, brillait un petit objet rond, abandonné, lui aussi.

771 mots
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