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 Le frustré et le luxurieux (Adam)

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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Ven 14 Juin 2019, 21:33



Le frustré et le luxurieux

Musique


Ma main s’avança vers mon casier. Il était presque plein. De nombreux devoirs, des notes et quelques mots d’encouragements. C’était la première fois depuis le drame que je sortais de Valera Morguis. Tous ces idiots qui pensaient que je m’étais terré quelque part, fou de tristesse… J’étais fou de rage, oui, de la savoir embarquée dans un voyage sans queue ni tête avec un homme que j’aurais volontiers jeté dans un brasier si je l’avais pu. Mes dents grincèrent à cette pensée. J’étais amer. J’étais tendu. J’allais les tuer. Il me fallait de l’eau chaude ou n’importe quoi qui pourrait me détendre légèrement sans me faire perdre mes moyens. De la drogue m’avait été proposée mais je n’étais pas assez stupide pour me laisser entraîner dans ce genre de travers. Ma santé ne pouvait pâtir de mon incompétence. J’avais envie d’étouffer Réta dans son sommeil, jour après jour, heure après heure. Si ces maudits félins ne veillaient pas sur elle, je l’aurais déjà fait. Cette vieille peau aurait la mienne. La boule au creux de mon estomac grossissait. Je la sentais. Une boule d’anxiété, de crispation. Je me sentais dépassé par mes propres réactions. Je devais contrôler. Il le fallait, absolument. J’étais soutenu et je le savais. Pourtant, je ne pouvais m’empêcher de songer que cette blonde aux yeux verts avait la volonté de me doubler. Sans doute complotait-elle dans mon dos, tout en faisant mine de m’aider dans mes travaux. Elle n’était d’aucune utilité. J’avais l’envie folle de la gifler, de voir la marque de ma main sur sa joue, sur ses épaules, sur ses bras… De l’eau chaude, absolument.

En observant mon corps, j’eus deux réactions. La première était une sorte de bien-être. Quitter les traits d’Elias pour redevenir Kaahl signifiait que les rides du vieillard faisaient place à la netteté d’une peau de jeune adulte. Ça me plaisait, même si incarner le vieux Sorcier avait des avantages. La deuxième était tout le contraire du bien-être. Ce n’était pas assez. Ce corps, cette silhouette, tout ce que j’étais était insuffisant, plat, moche, imparfait, loin, très loin de ce que je désirais. Je devais me renforcer, devenir capable de tuer dans n’importe quelle situation, sans magie même. Je devais réussir à hypnotiser les foules, à attirer le regard. Ce n’était pas avec des muscles si… Je serrai les dents, sentant la présence de la boule avec force. Mon regard était lugubre et dérangé. Parfois, je me sentais au bord de l’attaque ou de la crise de nerfs. Mes veines avaient tendance à ressortir malgré moi, comme pour montrer au monde la colère froide et l’exigence horrible qui m’habitaient. Je voulais tordre le cou aux hommes possédant une physionomie supérieure à la mienne. Je voulais entendre leurs os craqués un à un, lentement, sur un rythme que je pourrais accompagner au piano. Jouer la symphonie des os craqués, des démembrements, des hurlements… Peut-être était-ce cela qu’il me fallait : la possibilité de me défouler, d’arrêter de retenir les mains crochues qui me dictaient de faire des horreurs. Un bain chaud ferait l’affaire, je l’espérais.

En m’installant dans l’eau, je sentis mon anatomie fondre. Tendu comme je l’étais, les massages que l’on me proposait en étaient si douloureux que j’avais dû m’en passer rapidement. La chaleur, pourtant, semblait fonctionner. Il fallait à présent que je vide mon esprit des pensées parasites qui y passaient sans autorisation préalable. Tout était bien plus simple avant, lorsque mes frères et moi étions élèves à Basphel. Nous n’avions alors aucun poids, aucun pouvoir. Nos ambitions étaient grandes mais irréalisables. À présent que les miennes pouvaient l’être, je supportais de moins en moins les imprévus, les pertes de contrôle et autres joyeusetés affligeantes qui, malheureusement, ponctuaient mon existence. Ce qui m’horripilait était ma propre incompétence, mes accès de rage non contrôlés, les faiblesses de mon corps. Je n’étais pas objectif, j’en voulais toujours plus et c’était ce « plus » que je devais obtenir. Valera Morguis était ma chance et je comprenais aisément qu’un calcul judicieux me porterait haut. Plus je montais, plus j’avais le vertige. La sensation de pouvoir tomber à tout moment ne me quittait plus. Autrui était mon cauchemar. Je voulais écraser ou soumettre les faibles et dépasser les forts. « Le vide. » Mon murmure se perdit dans la vapeur d’eau. Il était tard, j’étais seul. Je devais faire le vide.

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Adam Pendragon
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Adam Pendragon
Sam 13 Juil 2019, 13:17


    J’admirais les courbes des demoiselles qui dansaient. Elles étaient toutes habillées d’une robe munie d’un tablier qui ne cachait pas le moins du monde chaque décolleté, souvent pigeonnant. Certaines étaient moins bien pourvues que d’autres mais j’aimais tout. Une femme, un jour, m’avait balancé que j’étais un homme facile, sans aucun critère de sélection, que je prenais ce qui me tombait sous la main et que ça ne la rassurait pas franchement. Je trouvais ça idiot de s’enfermer dans des cases ou même de se restreindre. J’étais plutôt heureux lorsqu’une femme me prenait comme je venais, sans me trouver trop ci ou pas assez ça. J’avais cependant la chance d’être un Déchu et de pouvoir m’adapter si ma conquête voulait un torse plus développé ou une plus grosse…

    Adam : « Hé hé ! Non lâchez-moi voyons ! »

    Je faisais le difficile plus pour la forme que par réelle conviction. À peine avais-je fait mine de refuser que j’étais déjà sur la piste de danse à faire tourner la divine créature qui était venue me tirer de mes rêveries. Je n’étais plus tout jeune mais je me sentais frais et vigoureux, comme après une vingtaine d’années d’existence seulement. N’en déplaise à Artemisia, mon Mur, ma vie me convenait. Elle ne cessait de me pousser pour que je change radicalement, que je devienne important. Le seul avantage que je voyais à ça était futile : j’aurais sans doute un harem bien rempli. Pourtant, j’aimais vraiment mon existence, le jeu des conquêtes, leur simplicité et la surprise. Les responsabilités et moi n’étions pas faits pour nous entendre. Je préférais m’enfoncer dans la légèreté plutôt que d’assumer un quelconque échec. J’étais lâche.

    Après quelques longues minutes à danser, mon corps s’étant rapproché presque naturellement de ma partenaire, mes doigts se firent plus entreprenants. Je l’appâtai par quelques caresses qui évoluèrent rapidement en murmures à son oreille, en une prise plus ferme ou plus aventureuse sur le galbe de l’un de ses seins, maintenus fermement par un sous-vêtement fait pour attirer le regard. Bientôt, mon regard en disait aussi long que le sien et il fut convenu silencieusement de s’extirper de la soirée pour trouver un endroit plus tranquille où nous pourrions continuer la fête d’une toute autre façon.

    Adam : « Viens, j’ai une idée. »

    J’étais doué pour briser la glace, passer d’un ton courtois à quelque chose de plus familier. Je savais qu’elle voulait exactement la même chose que moi et ça faisait un certain temps que je ne l’avais pas fait dans l’eau. Je voulais un endroit chaud qui nous rapprocherait dans la moiteur ambiante. Je n’étais pas contre un peu de risque mais modérément. Les bains étaient toujours déserts à cette heure-là. Si quelqu’un venait, ça rajouterait un peu d’action. Il faudrait toujours tendre l’oreille et se dépêcher de faire comme si de rien n’était à la venue de n’importe quel étranger en quête de détente. Je pourrais lancer quelques défis à ma partenaire pour réveiller un peu plus son côté joueur. Mon plan était parfait et la soirée promettait d’être longue et torride.

    En arrivant, je me rendis compte que, légèrement grisé, mon esprit n’avait pas envisagé la situation qui se présentait maintenant : il y avait déjà quelqu’un dans les bains. Ma partenaire, éméchée, ne s’en formalisa pas. Au contraire, elle crut même que j’avais tout préparé. Elle entra dans la salle, auparavant calme, en riant d’une façon non équivoque. Les femmes savaient faire comprendre ce qu’elles voulaient rien qu’à l’intonation de leur voix. Je n’avais jamais su dire si c’était volontaire ou purement inconscient mais ça me permettait de comprendre aisément si je plaisais ou non. Elle se colla à moi, confirmant mes doutes.

    Shae : « Tu as prévenu un ami hein ? Tu sais… j’en ai toujours rêvé. »

    Elle était excitée à cette idée. Mes yeux se posèrent sur l’homme qui était là. Je savais qui il était et je doutais très sincèrement qu’il soit partant pour une partie à trois. Il était plutôt irréprochable, voire coincé et amoureux d’une femme qu’il ne pourrait jamais avoir. Je n’étais pas particulièrement attiré par les hommes en temps normal. J’avais déjà fait des trucs avec eux, notamment pour satisfaire les femmes qui se joignaient à nous, mais depuis que je savais contrôler la Luxure, il ne m’était jamais arrivé de me retrouver seul avec un homme. Lui dégageait quelque chose de particulièrement magnétique.

    Adam : « Vas donc l’émoustiller un peu. »

    Je lui avais murmuré ça sans réfléchir. Elle se détacha de moi, enleva sa robe sans aucune pudeur et s’avança dans l’eau jusqu’à lui.

    Shae : « Bonsoir. Alors comme ça, tu es un ami d’Adam ? On va bien s’amuser… »

    L’alcool l’aidait à être plus conviviale. Personnellement, je ne me sentais plus spécialement excité. La vérité c’est que j’étais amusé d’envoyer cette femme tenter Kaahl et impatient de le voir réagir comme tous les types coincés que j’avais pu déjà voir à l’œuvre. J’imaginais des excuses, une fuite, un quiproquo, quelque chose dans cet esprit. Lentement, j’enlevai mes vêtements et entourai une serviette autour de ma taille avant d’entrer dans l’eau, sans pour autant m’approcher. Je haussai les épaules en signe d’impuissance, comme si je n’y étais pour rien, appuyant ensuite mon dos sur le premier rebord venu et étendant mes bras dessus pour contempler la scène.


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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Sam 05 Oct 2019, 12:13



Me prenait-il pour un abruti ? J’aurais pu lui demander directement mais m’abstins. Il n’avait pas à savoir que je lisais sur les lèvres. C’était une obligation lorsque l’on se lançait dans l’espionnage. J’avais dû être capable, rapidement, de discerner les commérages dans les soirées mondaines, sans faire partie de la conversation pour autant. Il n’était pas bon de sous-estimer toutes les informations qui pouvaient s’échanger au détour d’une danse. Le fait qu’il prît une telle initiative alors même que nous ne nous connaissions pas plus que ça avait néanmoins de quoi me surprendre. L’homme me semblait pourtant dénué de toute mauvaise intention. Je l’avais toujours considéré comme un benêt, vu de loin, le genre à se contenter de sa petite vie tranquille et n’ayant aucune ambition si ce n’était celle que rien ne changeât. Il ne m’intéressait pas. Les gens comme lui, qui ne désiraient rien de particulier, n’étaient pas manipulables. Mon tableau mental de la situation me soufflait qu’il souhaitait simplement s’amuser, voir ma réaction vis-à-vis de cette femme. Ma réputation me précédait et elle était très loin d’être sulfureuse, contrairement à la sienne. Je me demandais vivement comment le professeur Pendragon faisait pour aligner les conquêtes les unes à la suite des autres. Toute cette débauche prenait trop de temps pour quelqu’un de ma trempe. Je n’étais pas spécialement intéressé par ces frivolités. Je voyais le sexe comme un moyen, un outil. Je n’avais pas la possibilité de me détendre en des parades amoureuses et charnelles. C’était inutile en soi. Cependant, j’étais bien ici pour ôter les frustrations et l’anxiété qui me taraudaient et martyrisaient mes articulations et mes muscles.

Face à cette femme, je restai un moment coi. L’alcool en faisait une proie facile. Ce n’était pas intelligent de s’enivrer ainsi. Perte des réflexes, perte de la conscience de l’environnement, inhibition, etc. Elle pourrait très bien garder un souvenir formidable de cette soirée comme un souvenir horrible, le lendemain. Certaines personnes avaient décidément le chic pour se mettre en danger et elles paraissaient être, à mes yeux, totalement égarées. Les sociétés trop sécuritaires devaient endormir les sens au point de faire de leurs citoyens des êtres en manque de frissons et aptes à créer eux-mêmes les prémisses de leur perte. C’était intéressant, ce manque de méfiance.

Je finis par sourire. « Regardez… » murmurai-je en liant mes mains entre elles. Je les écartai doucement, faisant apparaître un long ruban rouge. « Donnez-moi vos poignets. Je vous garantis l’amusement. » Le sien ou le mien ? Je n’avais pas précisé. Elle obéit bien sagement. Peu à peu, les individus devenaient inaptes à me résister outre mesure. Je lui liai les mains entre elles avec une précision chirurgicale qui prouvait que je n’étais pas novice en la matière. Je la tirai d’un coup sec jusqu’à l’un des anneaux qui couraient le long du bain et qui servait à attacher un tout autre matériel en temps normal. Je passai le ruban là et l’attachait solidement. Mon sourire s’agrandit. « Restez là et soyez sage. » lui dis-je pour toute consigne.

Je la quittai sans plus attendre pour me diriger vers l’instigateur de ce manège. Je m’arrêtai à un mètre de lui et le regardai avec une expression que je voulais vertueuse mais agacée. « Vous devriez avoir honte d’emmener une femme extérieure à l’école ici pour faire vos cochonneries dans ces bains où tout le monde peut aller et venir. » Je soupirai après ces paroles fermes, donnant l’impression de me détendre légèrement. « Écoutez, je ne désire pas vous sermonner et ce n’est pas là mon rôle mais comprenez que je n’avais pas spécialement envie d’être ainsi abordé. Je suis venu ici pour me détendre. » J’avais soudainement envie de lui faire passer l’envie de recommencer. Je m’approchai, bien près. « Je connais votre réputation comme vous devez certainement avoir eu vent de la mienne. J’ai été étudiant ici alors je suppose avoir une ouverture d’esprit suffisante pour comprendre vos motivations mais nous sommes très différents, vous et moi. M’envoyer cette femme pour me tenter me pose un vrai problème. Ce que vous faites en privé ne me regarde pas mais… » Je m’approchai encore pour planter mes yeux dans les siens. « Je vous interdis de m’entraîner là-dedans. » J’attendis une seconde. « Compris ? » demandai-je alors pour m’assurer que le message était bien passé. Penché sur lui, les mains plantées sur le rebord situé de chaque côté de son corps, je ressentis un courant électrisant. J’aimais dominer les autres. Je souris, un peu étrangement.

Alors, tu vas faire quoi hein ?  Le frustré et le luxurieux (Adam) 2289842337

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Adam Pendragon
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Adam Pendragon
Jeu 10 Oct 2019, 09:40


    Impressionnant, il l’était. Je n’étais pas particulièrement brillant mais j’avais un certain savoir-faire dans les relations sociales. Passer mon temps à chercher à coucher avec toutes les femmes que je croisais, à les écouter parler de leur vie, de leur mari, de leurs enfants même parfois, me permettait d’être ce qu’elles voulaient que je sois. J’avais repéré une forme de constante. Elle n’était pas parfaite et, comme tout ce qui touche à l’humain, possédait une marge d’erreur mais ça se tentait. Ce que j’avais remarqué c’est que ceux qui avaient le pouvoir avaient tendance à désirer être soumis. Ceux qui ne l’avaient pas et le vivaient mal, préféraient dominer. Lui jubilait clairement de l’effet que ses paroles étaient susceptibles de me faire. C’était oublié ce que j’étais.

    Je n’avais jamais été un Ange, soumis aux Vertus. J’étais né Déchu et l’éducation qu’on m’avait donné depuis ma plus tendre enfance était celle qui correspondait à l’idée de la liberté. Il y avait des règles à Avalon afin de permettre à tous de vivre ensemble mais ces règles étaient bien les seules qu’il m’avait été données d’apprendre. Mes parents m’avaient fait entrer dans le crâne que mon corps et mon esprit m’appartenaient, que j’étais un enfant de Kinath et que personne en ce monde, peu importe son rang, peu importe ses paroles, ne devait me dicter quoi faire. Cette philosophie était bien utopique face à un roi, quelqu’un de plus puissant ou une catastrophe naturelle. Pourtant, elle restait la mienne et je m’adaptais en fonction des situations. Personne jusqu’ici ne m’avait vraiment contraint. Sans doute étais-je même un peu défiant. Les chaînes qui avaient un jour entourés mes poignets l’avaient fait parce que je le voulais. Je n’avais honte de rien. Le sexe était naturel et chercher à se satisfaire, au mépris de lois stupides, l’était tout autant. Comment croyait-il qu’il était venu au monde ? Parce que son père et sa mère avaient pratiqué le missionnaire bien gentiment sur un petit lit ? À moins qu’il n’en soit resté à l’histoire du chou ?

    Je souris. Je n’aimais pas que l’on m’interdise. En temps normal, ça ne m’aurait pas trop importé. Je n’étais pas turbulant dans les actes. Je me contentais bien souvent de penser, de ne pas me révolter et de faire quand même ce que j’avais envie ensuite. Si proche de mon visage, il ne savait visiblement pas ce qu’il faisait. Ne lui avait-on jamais dit que c’était dangereux d’effleurer les sens d’un Déchu ? S’il connaissait si bien ma réputation, il n’aurait pas pris de risque. Il semblait vouloir en courir pourtant, inconsciemment ou non. Se pensait-il si infaillible ou s’était-il laissé emporter trop loin dans le feu de l’action ?

    Adam : « Je vous l’ai envoyée pour vous détendre. »

    Je m’arrêtai quelques secondes.

    Adam : « Et aussi par curiosité. Je voulais voir si vous étiez aussi coincé qu’on le prétend. »

    J’étais comme un enfant. Un enfant avec de drôles d’envies. Ce n’était pas courant pourtant. Ça m’arrivait rarement d’être attiré par un homme. Il m’intriguait à cause de son comportement. S’il était si coincé, il serait parti ou aurait prévenu la direction. Or, ce n’était pas ce qu’il avait fait. Il était venu à moi pour régler le problème seul en s’approchant si près que quelque chose me disait qu’il cherchait à écraser mes volontés rebelles. J’étais toujours en train de jauger les risques mais j’étais plutôt du genre con et intrépide. Je me demandais ce qu’il se passerait si je le poussais vraiment à bout.

    Adam : « Mais tu n’es pas coincé, n’est-ce pas ? »

    Je l’observais. Le changement de ton que j’avais employé allait sans doute créer un trouble. Il me rendait vraiment curieux. Il semblait plus complexe que ce qu’il ne paraissait. Je ne l’avais jamais remarqué avant. Il faut dire qu’il ne m’avait jamais intéressé. Je me moquais de lui quand il arrivait par hasard dans une conversation mais je l’oubliais vite ensuite. Il était si proche que je pouvais difficilement l’oublier, à présent. Je pouvais même deviner le chemin de l’eau sur sa peau. Elle coulait de ses cheveux. Je pouvais observer toutes les nuances dans ses yeux et le moindre frémissement sur son épiderme. Je savais que j’étais plus grand. Je savais aussi que je devais avoir une poigne plus ferme que lui de façon naturelle. Je pouvais me tromper. J’étais néanmoins certain d’une chose : je pouvais déstabiliser ce merdeux facilement et c’était ce que j’allais faire.

    Mon souffle vint se poser sur lui. Je n’utilisais pas souvent Nephilim parce que je préférais faire succomber mes conquêtes d’une façon différente mais son cas était particulier. Ce n’était pas forcément la Luxure que je cherchais. Je voulais voir ce qu’il deviendrait si je réveillais les parts sombres qui l’habitaient. J’avais envie de lui aussi, si bien que mon souffle mourut contre sa bouche, lorsque la mienne vint s’y heurter un peu brutalement. Je n’avais pas voulu qu’il s’écarte en me voyant venir. Je m’étais relevé pour le dominer des quelques centimètres que j’avais en plus d’un même temps. Je brisai le contact.

    Adam : « Ne t’inquiètes pas, ce n’est pas ça qui te mettra enceinte. »

    Je me foutais de sa gueule mais il me fallait avouer que sa présence avait totalement gommé celle de Shae. Je ne pensais plus du tout à elle. Peut-être était-ce moi qui allais finir frustré ce soir. Un comble.

     Le frustré et le luxurieux (Adam) 1004699353  


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Kaahl Paiberym
Jeu 17 Oct 2019, 23:56



Un rictus apparut sur mon visage. Que venait-il de se passer à l’instant ? Je sentis la colère se répandre dans mes veines rapidement. Je n’avais même pas envie de me calmer. Mon regard devait ressembler à un brasier tout droit rivé sur lui, menaçant. J’étais d’humeur vindicative. J’avais envie de faire payer à cet homme ce qu’il avait fait. D’un geste vif, ma main attrapa son cou. Mes doigts se serrèrent autour de celui-ci et je lui fis plié genoux grâce à la télékinésie. La soudaine violence de nos échanges arracha un cri à la jeune femme qui se trouvait dans les bains. Elle se prit malencontreusement quelque chose de dur sur le crâne et ne fut plus qu’une petite chose inanimée, échappant à la noyade que par la grâce de la solidité du ruban qui la maintint émergée sur le bord du bassin. Mes yeux se baissèrent pour contempler le Déchu. J’étais certain qu’il avait cru pouvoir me soumettre plus tôt. À présent, j’étais celui qui regardait de haut. J’aimais ce que je voyais, sans doute un peu trop pour être dans un état normal. Il n’y avait pas que la colère qui me hantait. J’étais envieux, aussi.

Lorsque je repenserais à ce moment, plus tard, en essayant d’analyser ce qu’il s’était passé au juste, je n’éprouverais aucune difficulté à admettre mes vices. La colère et l’envie faisaient partie de mon quotidien. La luxure beaucoup moins, par contre. Pourtant, la rage s’estompa après quelques secondes à l’observer. Je savais que les Déchus pouvaient paraître comme bon leur semblait et que sa silhouette devait être factice. Ça ne m’empêcha pas de m’arrêter sur les détails de ses yeux et d’y trouver quelque chose d’inattendu. En très peu de temps, je fus subjugué et la pression de mes doigts disparut. Ils se desserrèrent d’eux-mêmes sans que je n’enlève ma main pour autant. J’hésitai, un temps bien trop long pour que mon comportement n’échappe à quelqu’un de censé. Une attitude raisonnable aurait consisté en de plates excuses, un au revoir gênant mais nécessaire et le passage du temps qui aurait fini par me permettre de rire de la situation avec lui un peu plus tard. J’étais doué pour manipuler les autres. S’il était si dangereux pour moi, capable de me faire sortir de mes gonds, nous devions devenir les meilleurs amis du monde dans l’objectif de l’avoir à l’œil et d’éteindre la menace qu’il représentait. Je n’eus pas du tout une attitude raisonnable.

Au lieu de ce qui m’aurait facilité la vie, je me laissai porté vers un terrain glissant et inconnu. Je ne voulais pas le posséder. Je ne voulais plus le soumettre. Je désirais simplement goûter encore à ce que j’avais testé plus tôt. Mes pensées vengeresses s’étaient d’ailleurs calmées d’elles-mêmes. Lentement, je me courbai vers l’insolent et effleurai ses lèvres dans un baiser bref. Une fois seul, plus tard, je prendrais un temps considérable pour me convaincre que j’avais détesté ça. La vérité était bien différente et, très franchement, jamais auparavant je n’avais ressenti quelque chose de semblable. Tout était de sa faute, à lui le Luxurieux. Il maîtrisait son sujet, d’où mon intérêt soudain. J’aurais dû m’excuser et partir. Ce n’est toujours pas ce que je fis puisque j’initiai un nouveau rapprochement, plus profond et long cette fois-ci, avant de vraiment me rendre compte de ce que j’étais en train de faire. J’avais passé du temps à me tisser la parfaite couverture. Amoureux de l’Ultimage et désintéressé par la luxure, j’avais dressé une barrière de chasteté sur ma personne. À présent, j’étais dans ces bain, à moitié nu, en train d’embrasser un homme que je ne connaissais auparavant que de vue.

Pris d’un regain de conscience, je m’écartai d’une manière sèche, tout en lui envoyant mon poing dans la face. C’était plus facile de l’accuser de manipulation à ce moment-là plutôt que de m’avouer que j’étais sans doute le seul fautif de l’histoire. Il l’avait cherché mais je me contrôlais bien mieux que ça en temps normal. Si j’avais eu recours à la violence, ce n’était pas par stratégie, mais simplement parce que je me sentais complètement dépassé. Mes passions étaient toujours malsaines. Mes envies devenaient toujours des obsessions. Ce n’était pas le cas avec lui. Je serrai les dents, essayant de me retenir de dire quoi que ce soit mais un juron finit par franchir mes lèvres. Je dus lui dire quelque chose mais je fus incapable de m’en rappeler ensuite. Avait-ce seulement du sens ? Je ne me rappelai pas plus comment j’atterris dans ma chambre ce soir-là, comme si mon cerveau s’était éteint et mon corps s’était piloté de lui-même. Dans mon lit de fonction, j’eus du mal à m’endormir, mes yeux grands ouverts sur le plafond. Je me repassai la scène, me demandant à partir de quand ça avait dégénéré. Je la refis aussi plusieurs fois, testant différentes hypothèses, différentes répliques que j’aurais dû lui asséner. Cet homme était un problème.        

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