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 [Événement] - La Coupe des Nations - Chapitre I : L'économie

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Babelda
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Babelda
Dim 21 Avr 2019, 18:45

"Celle-ci est faite en bois de cerisier." expliqua le magicien en voyant la curiosité naître chez le passant qui s'était arrêté devant l'établi. L'homme releva la tête et sourit au vieux mage. "Oh. D'accord." laissa-t-il échapper. Il n'avait pas l'air de s'y connaitre en la matière et cette indication ne l'aidait pas réellement. Pas étonnant. Peu de gens s'y connaissaient, en baguettes magiques. Encore moins étaient capable d'égaler le vieux mage qui les fabriquait désormais depuis plus d'une décennie, et pourtant il y avait bien des choses encore qu'il lui restait à apprendre, à comprendre de ces objets merveilleux. "Les baguettes en cerisier sont connues pour lancer des sorts des plus explosifs !" continua le magicien, espérant éclairer son client. "Les couleurs sont vives, les sons décuplés... Elles regorgent de vitalité ! Avec ce bijoux entre les mains, vos sortilèges n'en seront que plus impressionnants." L'inconnu hocha la tête, comme si ce qu'il entendait lui paraissait convenable. "Son cœur renferme une plume de Phoenix et le catalyseur est un saphir. Une combinaison des plus spectaculaire, je peux vous le garantir !" Barnabé partit dans un grand rire en se souvenant de la dernière fois qu'il avait vendue une telle arme. "Hum, je vois..." Le sourire aux lèvres, le magicien patienta tranquillement, observant l'homme dont le regard fuyait. Il ne fallut guère de temps au mage blanc pour comprendre le message : l'homme n'avait éprouvé qu'un intérêt fugace pour son oeuvre, sans doute son aspect esthétique l'avait-il interpellé et il s'était demandé, l'espace d'une seconde, quel pouvait-être cet étrange objet taillé dans le bois. Jamais il n'avait eut l'intention de l'acheter. Il s'était simplement arrêter pour admirer le travail de l'artisan. Pour éviter tout tracas supplémentaire, le fabriquant déclara : "Bien, si vous avez d'autres questions, je suis à votre disposition." S'aidant de sa canne, il s'éloigna de quelques pas. Le passant ne tarda pas à poursuivre sa route, après avoir patienter quelques secondes pour ne pas paraître mal poli.

Barnabé soupira. D'un geste manuel, il ôta ses lunettes, essuya ses verres dans sa chemise en coton puis les replaça sur son nez. Ses yeux fatigués scrutèrent la foule de passants qui traversaient l'allée, ralentissant parfois devant son stand, intrigués par les produits qu'il proposait. Le mage blanc souriait à ceux qui croisaient son regard, s'aventurait parfois à quelques commentaires lorsqu'il voyait l'intérêt naître dans les yeux des badauds. Souvent, on ne savait comment décliner son offre, alors le vieillard se contentait de détourner son attention ailleurs pour laisser partir les gens sans qu'ils ne se sentent trop mal à l'aise. Le chevalier possédait un véritable talent lorsqu'il s'agissait de confectionner ses baguettes mais parvenir à les vendre, les rendre suffisamment attrayantes pour conclure un marché, voilà qui devenait de suite plus complexe. Un art que le commerçant ne parvenait pas encore à maîtriser. Sans oublier qu'ici, les gens se montraient bien moins sensibles que les magiciens... Sa race avait toujours semblé plus proche des baguettes magique que n'importe qu'elle autre population de ces terres -les sorciers mis à part, peut-être... Comme si l'arme leur convenait mieux qu'à quiconque d'autres. Peut-être était-ce là une simple question de culture. Après tout, le maniement de la baguette était loin d'être un art réservé aux habitants du Lac Bleu ou de Caellum, mais seuls eux semblaient aussi enclin à s'en procurer... La coupe des nations et les vagues de tourisme qu'elle produisait avait poussé bon nombre de commerçants à suivre le mouvement, proposant leurs services là où la demande se manifestait... Barnabé s'était imaginé que son propre commerce connaîtrait une hausse mais les résultats n'étaient pas aussi glorieux qu'il ne l'avait présagé. Les gens n'achetaient pas ses biens. Après tout, il ne s'agissait pas des armes les plus répandues sur les terres elfiques. Les gens achetaient plus volontiers des arcs ou des dagues finement produites, des objets typiques de la race qu'ils venaient acclamer. Quand aux Humains : pourquoi chercherait-on à se procurer des armes magiques alors que son adversaire bloquerait toute forme de Kan’Ghar. Peut-être aurait-il plus de succès lorsque l'épreuve des magiciens aurait lieu : à ce moment là, ce seraient eux et leur style de combat que les gens chercheraient à imiter... D'ici là, il devrait se contenter d'un vague intérêt passager.

Barnabé se tenait droit, les mains cramponnées sur sa canne. Derrière ses verres épais, ses yeux posaient un regard bienveillant sur la famille qui venait de s'arrêter devant son stand. "Avez-vous fait cela ? De vos propres mains ?" demanda le père. "Vous voyez leurs créatrices de vos propres yeux." répondit le fabriquant en agitant ses mains agiles. "C'est très impressionnant." continua l'homme. "Elles sont magnifiques..." "Merci, madame. Ce compliment me va droit au cœur." Les doigts de la fillette effleurèrent timidement le bois de l'une des baguettes mise en avant. Barnabé s'avança de nouveau et tendit l'arme à l'enfant. "Tient. Tu peux l'essayer, si tu le veux." La plus jeune sembla ravie. Vérifiant que ses parents acceptaient -sa mère acquiesça en souriant- elle se tourna vers le vieux mage. "Que dois-je faire, exactement ?" "Eh bien, cela dépend de toi, mon enfant. Qu'es-tu capable de faire, habituellement ?" La petite fille réfléchit quelques secondes avant de déclarer : "Je sais faire léviter les objets, lorsque je me concentre." Barnabé hocha la tête puis vint se placer aux côtés de la cliente. "Bien, dans ce cas, concentre-toi sur ce vieux livre, là bas. Imagine-toi en train de le faire voler, comme tu le fais d'habitudes... Voilà, maintenant, braque ta baguette dans sa direction et... Voilà !" acclama le vieux mage, tandis que sous ses yeux, l'enfant faisait léviter l'un de ses grimoires. Il applaudit poliment la prouesse de la plus jeune qui, aussitôt son attention détournée, laissa l'objet tomber au sol. "Oh, désolée. " "Oh, ne t'excuse pas. Il en a vu des plus dure, crois moi. Alors, ça te plait ?" interrogea le mage blanc en désignant son oeuvre. La fillette acquiesça timidement. "Elle est jolie..." rappela-t-elle en plus de cela. Le compliment fit sourire le fabriquant qui patienta. "Combien coûte-t-elle ?" demanda le père de famille. "Cent douze pièces d'argent, monsieur." Un prix relativement élevé, d'autant plus pour des néophytes qui ne devaient pas y connaitre grand chose à ce noble art... Pendant un instant, Barnabé s'imagina recevoir un refus mais, à sa grande surprise, la femme sortit de sa bourse quelques pièces d'or, ainsi que des pièces d'argent. "Est-ce suffisant ?" demanda-t-elle. Le commerçant fit signe que oui et, après avoir poliment demandé à récupérer l'arme, il alla l'emballer dans un petit coffret. "Afin de la maîtriser totalement, il faudra t’entraîner régulièrement... Même si les baguettes facilitent la pratique magique, elles ne font pas des prouesses si leur utilisateur ne fait pas d'effort au préalable..." La plus jeune acquiesça tout en recevant la boite. Elle alla rejoindre ses parents qui l'attendaient. "Vous n'avez fait aucune baguette avec des hiboux..." remarqua l'homme. "Non, en effet... Je suis un artisan indépendant et je n'ai pas encore eut le temps de suivre le mouvement... Peut-être plus tard, qui sait." Son interlocuteur acquiesça. "Hum... Est-il possible de faire des commandes spéciales, mon brave monsieur ?" "Oui, bien sûr. Voulez-vous voir mon catalogue ? J'y explique toutes les propriétés des bois que j'exploite et-" "Pardonnez-moi mais j'aurais déjà une idée bien particulière du bois à utiliser..." L'homme regarda autour de lui en se rapprocha, comme pour faire une confidence. "A quelques heures de marches, au sud ici, e trouve une cascade... Derrière elle se cache un bosquet, renfermant un arbre bien particulier, qui a vu le jour des mains d'un scientifique... Un arbre, qui peut rendre riche..."
1376 mots


Merci Kyra nastae

Avatar : Yizheng Ke
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Kitoe
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Kitoe
Lun 22 Avr 2019, 23:16

La Coupe des Nations : l'économie

Kitoe

Toki

-TOKI ! Scanda Kitoe comme si son Reflet venait de faire la pire des conneries.

-Hmmm ? Répondit l’autre.

Toki avait pris l’apparence d’Ellie. Elle s’entrainait. Pour le coup, elle s’était plutôt bien améliorée. En revanche, le caractère de cette personnalité lui échappait encore. A moins d’être dans sa tête, c’était plutôt difficile de copier une personne aussi introvertie. Toujours était-il que Toki, appuyée contre le mur, examinait ses ongles pour éviter de se faire abyssalement ch*er. Kitoe lui avait interdit de toucher à leur prisonnier, enchainé au mur. Elle n’avait trouvé aucune autre occupation.

-J’AI EU UNE IDEE !

-Hmm, ok, arrête de gueuler pour commencer.

Kitoe s’approcha d’elle, le visage très près de celui de son double, comme elle aimait le faire avec tout le monde pour une raison qui lui échappait. Elle ne savait pas si c’était parce que Toki était nulle et ne savait pas la copier, ou si elle était comme ça pour de vrai, mais parfois, elle l’énervait. Elle s’énervait. Toki lui sourit de manière provocante.

-Ça ne t’intéresse pas de savoir ?

-Bien sûr que si.

-Huhu, je le savais, émit-elle fièrement en s’éloignant pour faire des tours dans la pièce, j’ai trouvé le moyen de gagner de l’argent. Beaucoup d’argent.

-On va enfin pouvoir se sortir de ton trou pourri !

-Hé ! Pas touche à mon trou pourri ! Tu n’imagines pas le nombre de fois où j’ai failli crever pour l’avoir et le garder ! Mais bref. Les gens parlent d’un arbre. Un petit arbre qui fait pousser du fric !

-Un arbre friquier ?

-EXACTEMENT !

-Et il est où, cet arbre ? Demanda Toki, qui était de plus en plus emballée.

-C’est là que tu interviens ! Tu vas aller le chercher !

-Mais il est ? Soudainement, elle était un peu moins emballée.

-J’en sais rien. Personne ne sait, justement. Au moins que TOI, tu saches ?

La Démone pointa l’homme du doigt. Il était assis par terre, la tête baissée, les bras en l’air maintenus par les chaînes. Il avait peur, il avait faim, mais il était resté muet depuis qu’elle l’avait attaché ici, la veille. Il leva doucement la tête, puis la secoua en signe de négation.

-Et pourquoi c’est moi qui irais le chercher, et pas toi ?

-Parce que tu dois apprendre. Et puis, c’est moi qui décide. Et j’ai d’autres trucs à faire.

-Ah oui ? Comme quoi ?

-Comme euh… m’occuper de lui… ou faire d’autres trucs pour gagner encore plus de fric.

-Tu m’envoies toujours faire le sale boulot.

Kitoe bondit sur elle avant qu’elle n’ait terminé sa phrase et passa son couteau sous sa gorge. Son regard était devenu glacial.


-C’est toi qui es venue jusqu’ici juste pour me copier, alors que tu aurais pu avoir une vie bien plus simple autre part. A défaut d’avoir fait tout ce que j’ai fait par le passé, je te dicterai ce que tu dois faire jusqu’à ce que tu sois parfaite. Si t’es pas contente, tu dégage. Toki acquiesça. Kitoe rangea son arme. Je n’aurais jamais acquiescé. Et je n’aurais jamais été capable de laisser notre prisonnier tranquille si on me l’avait ordonné. Toki garda le silence. Elle avait raison. Et je ne me serais jamais laissée faire après une correction pare-…

-LA FERME ! Tais-toi !

-Je préfère. Bon allez, au boulot.

-« Bon allez, au boulot ». Imita grossièrement le Reflet avant de quitter la maison, peu enthousiaste.

Kitoe n’en tînt pas compte et se contenta de vérifier qu’elle partait bien. Une fois qu’elle fut assez loin, la Démone s’activa, faisant les cents pas en accéléré. Elle lui avait dit des conneries. Elle n’avait rien prévu d’autre. Simplement, elle avait eu la flemme d’aller chercher cet arbre par elle-même. Maintenant, il allait bien falloir qu’elle lui ponde quelque chose, sinon ça allait mal finir. Après de longues minutes à chercher une idée, la Démone soupira, puis alla s’asseoir près de son prisonnier. Les muscles de l’homme de tendirent. Il avait peur d’elle. Très peur. Kitoe l’observait avoir peur.

-Dis-moi, toi. Tu sais comment faire pour gagner du fric pendant la Coupe des Nations ?

En attendant sa réponse, elle contempla la pièce dans laquelle elle vivait depuis quelques temps maintenant. Elle fronça soudain les sourcils. Elle venait de remarquer qu’elle n’avait jamais regardé cet endroit de cet angle de vue : celui de ses victimes. Bizarrement, ça lui faisait réaliser qu’il manquait quelque chose. Quelque chose clochait dans cette maison. Ça aurait pu être dû au fait qu’on voyait plus les craquelures sur les murs nus. Ou alors c’était l’humidité de la pièce, qui était différente. Toujours était-il que d’ici, tout lui semblait plus froid qu’il ne l’était déjà. Et puis, il y avait aussi le plafond. D’habitude, elle ne le regardait jamais. Là, elle le voyait très bien, et elle réalisa qu’il menaçait de s’affaisser à tout moment. En d’autres termes, cette pièce, comme tout le reste de la maison, finirait par s’écrouler tôt ou tard. Pas étonnant que plus personne n’habitât ici. Mais au moins, on la laissait tranquille. En tous les cas, Kitoe avait beau chercher, elle ne trouvait toujours pas le problème. Il était vrai que d’ici, comme les traces de sang se trouvaient sur le mur contre lequel elle appuyait son dos, les mûrs paraissaient assez grisâtres. C’était d’autant plus terne que les fenêtres, obstruées par des planches de bois, empêchaient la lumière de passer. Et puis, il y avait l’ameublement, qui clochait aussi. Pourtant, une table, un tabouret, un lit et des chaînes incrustées dans les murs, c’était juste ce qu’il fallait pour vivre… Hm… Non, il manquait franchement quelque chose. Ou du moins, cette chose, soudain, lui manquait.

Elle se souvenait bien d’Avalon. Elle se souvenait bien de Zack et Védem. C’était ses deux colocataires de l’époque. Un Luxurieux, un Paresseux et une Gourmande. Entre un qui sortait toujours faire son sport de chambre, un qui n’en branlait pas une, et une qui passait son temps à s’amuser et à cuisiner, ce n’était pas forcément le meilleur des trios, mais ça avait marché. Enfin, « marché » … Ce n’était peut-être pas le bon mot, vu comment ça avait fini, mais en tous les cas, elle s’était bien amusée. Dommage que ça se soit arrêté comme ça. Pouf. Plus rien. Un acte, un geste, et tout s’était terminé. Elle n’en voulait pas à Zack. Elle ne lui en avait jamais voulu. C’était des choses de Déchus, des choses qui arrivaient. Tout aurait très bien pu se passer si seulement Raggenn n’avait pas fait irruption dans la pièce à ce moment-là. Quel con celui-là, il aurait au moins pu frapper ! Quelques semaines plus tôt, on lui avait dit qu’il lui était inutile de frapper à la porte, car de jour comme de nuit, il était le bienvenu chez eux. Oui, mais là, il fallait frapper ! Sans lui, elle serait encore là-bas à jouer aux cartes. Elle se souvenait de ces jours, où ils invitaient des amis, surtout Serv et Raggenn, à venir jouer. C’était souvent le soir. Ils s’asseyaient autour de la table, Serv allait allumer un feu dans la cheminée, puis ils jouaient…

-Vendre des choses ? Hasarda timidement le prisonnier, le visage légèrement en arrière de peur de s’en prendre une.

Les yeux de la Démone s’illuminèrent. Un feu. Une cheminée. Voilà ce qu’il manquait. Il n’y avait pas de foyer. C’était stupide, mais sans cela, elle ne pensait jamais à faire du feu, ni même à cuisiner. Elle se contentait de ses pouvoirs pour faire apparaitre des bonbons et des gâteaux, de manger cru ses victimes, d’aller gratter de la bouffe autre part lorsqu’elle sortait de chez elle. Après, de la viande crue, elle devait l’admettre, c’était aussi bon. La chair fraîche, encore secouée de spasmes, le sang tiède et fumant… hmm… un régal. Kitoe passa sa langue sur ses lèvres puis se tourna vers sa victime.

-Comment tu t’appelles ?

-Tom. Il avait eu l’intonation d’une question.

-Tom. Répéta-t-elle.

Elle lui prit la main. Elle était moite et il tremblait. Kitoe souriait, cherchant le regard de son prisonnier pour lui faire signifier sa reconnaissance. Elle avait bien fait de l’attraper. Et de ne pas le tuer tout de suite. Il venait de lui donner une idée grandiose. Révolutionnaire. Et surtout, qui lui rapporterait de l’argent, elle en était sûre.

-Est-ce que tu aimes les gâteaux, Tom ?


1411 mots





Bijin
nastae:
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Isiode et Isley
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Isiode et Isley
Sam 11 Mai 2019, 15:02




La Coupe des Nations : L’économie

# Dans les coulisses de la Coupe des Nations



« Une nouvelle convocation? » Laissa platement tomber mon jeune frère en suivant la démarche, rapide et assuré, de mon pas, alors que nous tracions notre chemin jusqu’à la salle de conférence des résidences militaires, là où attendait certainement le porte-parole des Consuls, voire les Consuls eux-mêmes, pour annoncer la nouvelle au plus grand nombre de miliciens.

Cela étant dit, je doutais fortement que les chefs de la Compagnie nous fassent grâce de leur présence pour cette occasion; plus la date de départ des explorations approchait et moins les Consuls se présentaient en public, laissant la charge à quelques intermédiaires pour nous communiquer les messages importants. C’est pourquoi, une fois ayant traversé le seuil de la salle, je ne m’étonnais guère en voyant, sur une petite plateforme nous surplombant, l’un des dix capitaines de la Compagnie : Icare Loahgan. L’Immaculé attendait patiemment que la salle se remplisse des miliciens qui avaient été convoqués, inspectant de temps à autre la lumière déclinante du jour pour s’assurer de l’heure.

« Oui, mais rien à voir avec notre prochain voyage, répondis-je finalement à mon frère après nous avoir trouvé un espace où nous installer en attendant le début de l’annonce.

- De quoi s’agit-il, dans ce cas? »

Je tournais mon visage en direction de mon jumeau, le dévisageant.

« De la Coupe des Nations. Où étais-tu donc ces derniers jours pour ne pas savoir cela? »

Cela prit quelques secondes à Isley avant de réaliser ce que je venais de lui dire et je perçus aisément son souffle se relâcher, comme s’il venait de se rappeler de l’événement qui devrait avoir lieu d’ici quelques semaines dans les Jardins. Face à son air penaud, je ne pus m’empêcher de sourire, tournant finalement mon regard vers le capitaine, qui venait de s’avancer jusqu’au-devant de la pseudo scène. Tout de suite, les quelques murmures qui comblaient le silence de la salle s’éteignirent doucement afin de laisser la parole au Patrouilleur.

« Bonsoir tout le monde. Je sais pertinemment que vous êtes tous très occupés, mais les Consuls désirent tout de même vous faire part d’une annonce importante qui modifiera les plans que nous avons prévus pour vous ce mois-ci. »

Le silence persistait dans la salle, surtout à cause que le sujet principal de ce message ne nous était aucunement inconnu. L’annonce de la Coupe des Nations avait déjà fait le tour du monde et son engouement, lancé par l’Épreuve des Elfes, emportait l’ensemble des communautés des Terres du Yin et du Yang depuis. Malgré notre situation précaire, nous ne pouvions nous désister à cette tâche et produire une Épreuve dans le cadre de ces grands jeux sportifs et religieux était de notre devoir. C’est pourquoi, selon les haut-dignitaires de notre peuple, il était temps de commencer les préparatifs de l’Épreuve de cette édition et, d’une manière ou d’une autre, il semblerait que notre présence soit indispensable afin que le déroulement de ces jeux se passe sans incidents fâcheux.

« Effectivement, les organisateurs de l’Épreuve sont particulièrement inquiets à propos du bon déroulement de celle-ci et ont demandé l’aide de notre Compagnie pour qu’elle leur fournisse des gardes et des patrouilleurs en plus afin de combler certains postes et de renforcer, au maximum, la surveillance du territoire. »

Le capitaine Loahgan poursuivait son discours en nous expliquant, grossièrement, comment se passera l’Épreuve et ce qu’il nous était demandé d’accomplir au courant de cette dernière, clarifiant certains détails qui, à ce jour, n’avaient certainement pas encore été annoncés au grand public, du moins, pas à ma connaissance. Bien évidemment, notre discrétion, quant à la divulgation de ces quelques informations, était de mise et un écart quelconque à cet ordre nous coûterait certainement cher.

« Et ce n’est pas tout, renchérit le gradé. Dans le meilleur des mondes, nous désirions éviter d’ébruiter le plus possible notre localisation exacte à nos ennemis et courir le risque de leur fournir des détails plus qu’incommodants sur notre situation. C’est pourquoi toutes les mesures seront prises pour conserver le secret des Jardins de Jhēn, passant du contrôle des étrangers à nos frontières à l’isolement des concurrents au cours des jours précédant l’Épreuve. »

Le discours du capitaine était, quelques fois, entrecoupé du bruit des semelles de ses bottes qui résonnaient sur la surface en bois du petit promontoire.

« Prudence et prévention sont mères de sureté et c’est pourquoi les Consuls ont consenti à engager certains de leurs hommes dans le projet. »

Son regard se porta sur l’assemblée : ces hommes, c’était nous, les convoqués.

« De ce fait, très bientôt, vous serez assignés à de nouveaux postes pour aider d’autres soldats à patrouiller les frontières et le village. Ensuite, lorsque les premiers représentants se présenteront aux Jardins, ils seront installés le plus loin possible des yeux du public et seront surveillés vingt-quatre heures sur vingt-quatre, tous les jours, et ce, jusqu’à la fin de l’Épreuve. »

Le capitaine Loahgan émit une courte pause avant de reprendre :

« Par conséquent, à partir de ce jour, il vous faudra alterner entre les patrouilles et la garde des participants : vous obtiendrez plus d’informations au moment venu, mais d’ici là… »

Soudainement, l’Immaculé se tut, glissant son regard vers un point de la salle qui venait d’attirer son attention.

« Avez-vous une question?

- Une seule, capitaine! »

Un doigt venait d’être levé au-dessus des têtes des soldats de la Compagnie et immédiatement, le capitaine Loahgan lui accorda la parole.

« Qu’en est-il des préparations pour l’annexion de notre nouvelle terre?

- Vous me devancez, soldat Gallahan, sourit le capitaine avant de porter son regard sur l’ensemble des soldats présents dans la salle. Comme vous pourrez le comprendre, vous ne pourrez pas poursuivre votre implication quant aux préparatifs des explorations d’ici la fin de l’Épreuve angélique. Les Consuls vous ont choisi pour vos aptitudes particulières, mais la Compagnie n’a décemment pas assez d’effectifs pour subvenir à tous les besoins et il est hors de question de mettre nos plans et ceux de l’Olori Ivanhnoé de côté. C’est pourquoi vous êtes si peu à avoir été convoqués, mais ne vous en faîtes pas : nous n’avons aucunement l’intention de partir avant l’Épreuve. Trop dangereux. Cela dit, rien ne sera mis en attente et nous continuerons de travailler dans ce sens, mais gardez à l’esprit que votre priorité, désormais, sera la protection des Jardins et la surveillance des participants. »

Il fixa quelques instants le soldat et ce dernier hocha de la tête.

« D’autres questions? »

D’autres mains se tendirent timidement vers le haut et le capitaine, patiemment, se fit un devoir de répondre à chacune des interrogations qui lui était adressées et lorsque la tendance diminua, Icare Loahgan se permit d’esquisser un sourire, posant l’un de ses doigts sur sa tempe.

« Avant de conclure, je dois vous transmettre vos prochaines assignations, comme convenus avec les autres patrouilleurs. »

Et sans que je puisse expliquer comment, une vague d’informations s’ancra dans mon cerveau et je sus, immédiatement, l’heure, la date et le lieu de surveillance auxquels je devais me présenter pour les deux prochaines semaines. Constatant cela, je me tournais légèrement vers Isley, curieux, mais je m’aperçus aussitôt que lui aussi venait de vivre la même expérience. Comme un seul homme, les personnes non averties du pouvoir du capitaine Icare Loahgan portèrent leurs iris dans sa direction et, comme seule réponse, le Patrouilleur de Yüerell nous adressa un sourire en coin avant de nous sortir de l’ombre :

« Ne soyez pas si surpris, tout cela est de mon dû. Je viens de vous implanter votre horaire dans la tête, nous expliqua-t-il, mais pour vos prochaines assignations, il vous faudra directement communiquer avec les responsables des patrouilles. La plupart d’entre vous commencerez vos rondes dès demain matin et pour les autres… eh bien, vous connaissez désormais où et quand vous devrez vous présenter à votre poste. »

Plusieurs s’impressionnèrent de ce don, un sourire aux lèvres.

« Maintenant que tout a été dit, je compte sur vous. Reposez-vous bien et, comme toujours, soyez exemplaires auprès de nos compères : il en va de la réputation et de la bonne entente entre l’armée et la Compagnie. »

D’une seule voix, l’assemblée répondit par un tonitruant : « Oui, capitaine! » avant qu’Icare Loahgan ne baisse légèrement le buste vers l’avant.

« Disposez! »


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It's a little price to pay for salvation
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[Événement] - La Coupe des Nations - Chapitre I : L'économie  - Page 2 Signat20
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Isiode et Isley
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Isiode et Isley
Sam 11 Mai 2019, 15:17




La Coupe des Nations : L’économie

# Une nouvelle amie



« Tu es de garde, toi aussi? »

Je venais de rejoindre mon frère dans l’un des couloirs du bâtiment qui accueillait les participants à l’Épreuve angélique. Si, sur le coup, je n’avais pas reconnu sa silhouette à travers le reste des quelques personnes que j’avais croisé jusqu’ici, son allure et les armes qui reposaient sur ses hanches me mirent aussitôt la puce à l’oreille et je m’étais précipité pour rejoindre sa hauteur, à l’instant où il perçut, également, ma présence à quelques mètres de lui. En me voyant, Isiode s’était arrêté, m’adressant un vague sourire tout en me saluant sobrement d’un signe de tête, les mains pleines d’un plateau de nourriture. J’avais, moi aussi, l’un de ces plateaux dans les mains, destiné au concurrent que je devais surveiller.

« Oui, pour le participant des Elfes.

- Oh! Il est déjà présent?

- Il semblerait qu’il soit arrivé hier soir et on m’a convoqué pour le surveiller jusqu’à la relève de cette nuit, m’informa-t-il en haussant des épaules. Et toi? Tu es le Garde pour quel représentant?

- Celui des Enfants de Yanna. »

Isiode prit un instant pour réfléchir, avant d’écarquiller les yeux.

« Ah oui! L’enfant.

- … L’enfant? »

Je reçus la nouvelle comme une gifle, gratifiant mon jumeau d’un regard ahuri avant d’agripper l’épaule d’Isiode pour l’obliger à s’arrêter.

« Attend, mon frère, une seconde! Un enfant? Pour cette Épreuve? Est-ce que la Souveraineté des Enfants de Yanna a perdu la tête? »

À ces mots, ce fut, cette fois, mon frère qui me dévisagea, légèrement curieux d’une telle réaction de ma part. Néanmoins, il finit par me gratifier d’un nouveau sourire, repoussant gentiment ma main sur le côté.

« Ce n’est pas vraiment cela que j’insinuais, je me suis mal exprimé… En fait, j’ai entendu dire que la participante ressemble à une enfant, mais je présume qu’elle doit compter bien plus d’années derrière elle que son apparence le laisse croire. »

Pendant un moment, le silence nous enveloppa, mais je le brisais par le relâchement d’un long soupir de soulagement.

« Tu m’as fait peur, mon frère…

- Pardonne-moi », s’excusa-t-il en échappant un léger rire.

Cette fois-ci, je me permis de sourire, levant la tête vers les cadres des portes avant de m’arrêter, distinguant le numéro de la chambre à laquelle je devais me présenter. Isiode comprit aussitôt et me salua avant de reprendre son chemin dans le couloir. De mon côté, je frappais trois coups légers à la porte de la chambre. Je fus aussitôt accueilli par un minois familier auquel j’esquissais un sourire, ravi.

« Bon matin, Hemmiel. »

Le jeune aspirant me scruta un moment, me retournant un vague sourire en m’apercevant dans l’encadrement de la porte. Depuis mon réveil, celui qui – selon les dires – avait duré plusieurs semaines, le jeune Novella se montrait particulièrement réservé à mon endroit. J’avais questionné les autres membres de notre Troupe à ce propos et tous s’accordaient à dire qu’Hemmiel réagissait de la sorte à cause des événements qui s’étaient produits aux Terres Arides. Il culpabilisait encore, malgré tout ce temps, malgré ma guérison, et, par conséquent, c’était comme s’il souhaitait entretenir une certaine distance entre lui et moi. Je n’ai jamais été véritablement doué pour interagir avec les autres, mais si je ne m’avançais pas vers lui, j’avais l’impression que le fossé qui nous séparait ne ferait que se creuser davantage pour atteindre, un jour, le point de non-retour.

Cependant, la présence de la concurrente pour la Coupe des Nations, non loin de là, me freina soudainement dans ma lancée et je n’eus le courage, finalement, que de lui lancer une brève œillade gonflée d’un message qui, je l’espérais, l’atteindrait. Hemmiel resta figé quelques instants avant de se redresser et de s’éclipser vers la porte.

« Bon matin à toi aussi », fit-il néanmoins et je me tournais lentement dans sa direction, juste assez pour croiser son regard et capter son sourire, l’un de ceux que l’on étirait par obligation afin de cacher ses véritables ressentis.

À ce constat, je finis par me détourner, fixant le sol quelques instants avant de porter mon regard vers la participante qui, silencieuse, n’avait fait qu’observer la scène en tant que spectatrice. Il doit tourner la page. Nous allons bien, nous sommes vivants… Mais à cette unique pensée, je m’arrêtais brusquement de réfléchir, l’image de la jeune Elsa Novella voguant quelques temps dans mon esprit. De A à Z, cette opération avait véritablement été une catastrophe.

« Bonjour à vous, mademoiselle Sùlfr », finis-je par lancer en me rapprochant de la jeune fille, m’arrêtant juste devant elle, le corps droit, l’œil fixe, le plateau de vivres en main.

Plus tôt ce matin, on m’avait communiqué le nom de la participante ainsi que son affiliation. Jeune mousse depuis plusieurs années pour le compte de la Caste des Enfants de Yanna, il semblerait qu’elle ne soit ni malicieuse, ni maléfique : selon les rapports des Gardes qui m’ont précédé, elle était, au contraire, plutôt timide et réservée, n’ayant fait de vagues que le premier jour, à son arrivée. On lui aurait demandé de retirer son masque pour s’assurer de son identité, mais la jeune fille avait vivement manifesté son désaccord. Son Garde avait insisté, cette journée-là, et, après plusieurs tentatives, elle avait finalement répondu à sa demande, les larmes aux yeux. Je cite, le Garde, quelques autres Anges venus en renfort et elle auraient alors eu une longue conversation, la discussion se concluant sur la décision que la jeune Sùlfr pouvait conserver son masque. Le Garde angélique était resté évasif sur les détails, mais cela semblait avoir un rapport avec son apparence, une apparence qui ne la répulsait pas, mais qui, selon elle, pouvait répulser les autres. Eversha d’origine, son cœur appartenait pourtant à la liberté et au voyage plutôt qu’à son peuple et la raison me paraissait soudainement plus évidente, compte tenu de ces informations et du fait que je la voyais, en chair et en os, devant moi.

« Je me nomme Isley Yüerell et serais votre Garde pour la journée, mademoiselle Sùlfr. »

J’abaissais mon buste vers l’avant, en signe de salutation, apercevant du coin de l’œil l’allure de ses jambes et de ses pieds particuliers avant de me redresser, comme si de rien n’était. Au contraire, je lui adressais un mince sourire, déposant le plateau de nourritures sur le coin de sa table de chevet. Puis, je me permis de m’asseoir sur la chaise qu’avait délaissé Hemmiel à son départ.

« Régalez-vous. Il s’agit de céréales d’avoine bouillies aux pommes et cannelle avec des tranches de pêche, lui appris-je.

Et alors qu’elle s’attablait pour manger, je m’étais mis à lui parler, espérant alimenter la conversation de manière à pouvoir éviter un malaise grandissant. C’est pourquoi après son petit-déjeuner et quelques heures à converser timidement l’un à l’autre, je proposais à la jeune fille si elle désirait connaître le lieu dans lequel elle se trouvait. Compte tenu de l’affiliation de certains, les organisateurs de la Coupe des Nations avaient décrété qu’il serait impératif de garder un œil constant sur les participants et plus particulièrement sur les représentants de races maléfiques ou ayant de mauvais rapport avec notre peuple. Tout avait été mis en œuvre pour, notamment, limiter le plus possible les allées et venues dans le bâtiment accueillant les chambres des concurrents et restreindre les déplacements des participants. Cependant, pour les peuples alliés ou bien pour les représentants que nous jugions d’inoffensifs pour notre communauté, nous avions la permission, après jugement, de les sortir du bâtiment pour les guider à travers les Jardins, mais seulement s’ils étaient accompagnés, bien évidemment : la représentante des Enfants de Yanna avait obtenu ce droit après plus d’une semaine sur les lieux.

« Vous a-t-on déjà fait visiter les Jardins, mademoiselle Sùlfr? »

À l’attente de sa réponse, je lui souriais, abandonnant ma chaise avant de l’inviter à faire de même.

« Permettez-moi de vous faire un petit tour, dans ce cas. Vous vous êtes certainement ennuyée depuis votre arrivée, enfermée de la sorte dans une si petite pièce. »

J’ouvris finalement la porte de la chambre, la guidant hors du bâtiment pour la mener à l’extérieur où les stands des marchands s’érigeaient, bancals, en prévision du jour J. Quelques commerçants avaient, néanmoins, déjà dressés leurs marchandises sur les tables, saluant les gens qu’ils croisaient par des hochements de la tête ou bien par de grands et larges mouvements de la main. Peu d’étrangers se trouvaient, présentement, aux Jardins, mais les quelques visiteurs pour la Coupe des Nations qui déambulaient dans le village s’arrêtaient volontiers auprès des marchands pour négocier ou simplement pour s’échanger quelques nouvelles par rapport à l’Épreuve à venir et à celles qui s’étaient déjà déroulées par le passé. Pour notre part, la représentante des Enfants de Yanna et moi-même tracions notre chemin en suivant les voies qui nous faisaient office de routes, mais à un moment, je m’arrêtais pour contempler l’établi d’un forgeron. Ce dernier aiguisait une lame sur sa table et lorsqu’il m’aperçut le dévisager, il me gratifia aussitôt d’un sourire, m’invitant à m’approcher, ce que je fis sans réticence, contemplant deux des armes qu’il exposait à la vue des visiteurs.

« Elles vous intéressent? Fit-il en désignant du menton les deux poignards que j’observais, les pointant du doigt pour les présenter à la jeune fille qui avait suivi mon pas.

- Combien coûtent-elles? M’enquérais-je, curieux, mais lorsque l’homme de métier m’énonça le prix, j’écarquillais les yeux, incertain. Vraiment? Oh la la… »

Prestement, je me mis à fouiller dans ma bourse, ne sachant pas si j’avais suffisamment pour me permettre une telle dépense, mais à l’instant où j’allais finalement abandonner, la fille masquée s’avança jusqu’au commerçant et se mit à discuter avec lui ou plutôt, à négocier. Et je ne saurais dire comment elle était parvenue à faire baisser le prix des armes, mais au final, je pus payer le montant révisé et partir avec les deux lames.

« Comment avez-vous fait cela? M’enthousiasmais-je en lui coulant un regard. Mon frère sera content… »

Je remerciais la jeune fille masquée par un sourire, observant la paire de poignards d’un œil pétillant.


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It's a little price to pay for salvation
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[Événement] - La Coupe des Nations - Chapitre I : L'économie  - Page 2 Signat20
Merci Mancy et Shanxi pour les cadeaux ♪:
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Mer 22 Mai 2019, 17:38


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La Coupe des Nations - Chapitre I : l'économie



Le monde était si vaste. Malgré les enseignements et l'apprentissage qu'elle avait reçu, depuis qu'elle avait quitté Maëlith, Kelleia était perdue. On l'avait pourtant préparer du mieux que l'on pouvait, de l'autre côté des murailles de la capitale orine, mais elle ne s'était pas attendue à cela. En réalité, inconsciemment et ce, malgré les mises en garde sur les dangers que recelait le monde, elle avait idéalisé ce dernier. Elle s'était rapidement rendu compte qu'il n'était pas ainsi, pas tel qu'elle le pensait. Et à présent, elle devait tout revoir, tout réapprendre. L'une des premières choses qui lui avait sauté aux yeux, c'était que pour survivre, il fallait gagner sa vie. Elle ne connaissait cependant aucun métier. Elle avait juste son art divin. Et puis, il y avait la Coupe des Nations. Tout le monde paraissait en effervescence. En même temps, elle pouvait le comprendre. Même elle, pendant les dix sept années qu'elle avait passé coupé du reste du monde, elle en avait entendu parlé. Des membres de son peuple y avaient même participé à de nombreuses reprises.

Et maintenant cela pouvait être son tour, d'une certaine façon. Elle pouvait vivre tout cela de l'intérieur, ressentir l'excitation des gens, écouter les potins, faire des suppositions, choisir ses participants préférés … La jeune femme observait tout autour d'elle, comme un enfant le ferait sur un monde nouveau qui s'offrait à lui. Se baladant dans la rue d'une ville dans laquelle elle venait de pénétrer – et dont elle n'avait pas vraiment pris le temps de retenir le nom, son attention trop disparate sur tout ce qui l'entourait, elle percuta un groupe en pleine discussion et se retrouva par terre sur les fesses en à peine un battement de cils. Elle n'avait même pas eu le réflexe d'essayer de se retenir à quelque chose ou encore d'amortir sa chute. Son popotin lui rappellerait certainement dès le lendemain le traitement qu'elle venait de lui faire subir.


Ca va bien mademoiselle ? Je m'excuse, c'est de notre faute … On n'aurait pas dû s'agglutiner ainsi dans la rue.

Une main se tendit vers elle pour l'aider à se relever.

Oh non, ce n'est pas grave. Merci … j'étais perdue dans mes pensées, je ne faisais pas attention où j'allais. Que se passe-t-il ?

On va partir à la chasse aux arbustes dorés.

Les arbustes dorés ?

Mais arrête de raconter n'importe quoi à la dame ! Ce ne sont pas des arbustes dorés ! Ce sont des arbustes qui produisent des pièces d'or ! Tu n'écoutes donc jamais rien !

Roh, arrête de râler ! De tout façon, ça revient au même. Y'a un arbuste, y'a de l'or et basta ! Puis à t'énerver comme ça, tu vas faire peur à la demoiselle.

Kelleia observait les deux jeunes gens en train de se chamailler gentiment tandis que naturellement, ils avaient emboîté le pas au groupe et qu'elle les avait suivi. Elle était curieuse de tout ce qu'ils racontaient. Cette histoire d'arbustes lui paraissait quelque peu farfelue mais en même temps, il se passait tellement de chose dans le monde que finalement, c'était peut être monnaie courante. Et puis, on était en pleine période de Coupe des Nations. Des activités sortant quelque peu de l'ordinaire se passaient tous les jours dernièrement, pour les festivités.

Excusez-moi mais … On fait comment pour trouver ces arbustes ?

Dans leur chamaillerie, les deux jeunes gens avaient totalement oublié la présence de la rousse derrière eux. Ils s'arrêtèrent et la regardèrent un peu surpris avant de se souvenir comment ils l'avaient rencontré. Ils échangèrent un regard, avant de faire un pas en arrière pour revenir dans sa direction.

Ca, c'est la question que tout le monde se pose. Apparemment, il y aurait juste à chercher. Un peu comme quand les œufs tombent du ciel et qu'il faut fouiller partout pour les trouver et les manger avant que d'autres ne mettent la main dessus. Bah là, c'est la même chose.

Oh d'accord … Je vois … Merci beaucoup.

Mais la jeune femme avait à peine fini ses remerciements que les deux hommes étaient déjà reparti. Apparemment, ils ne souhaitaient pas vraiment partager leur possible découverte – s'ils arrivaient à mettre la main sur un arbuste – avec une parfaite inconnue. Ce qui pouvait, d'une certaine façon, se comprendre totalement. Elle haussa les épaules. Pas grave, elle pouvait très bien partir à l'aventure de son côté aussi. Après tout, elle pouvait bien profiter un peu de sa « liberté » pour découvrir le monde avant de se mettre en quête du bon maître. En réalité, elle n'avait aucune idée de comment faire. Elle regarda les autres s'éloigner, se questionnant. Avant toute chose, ce n'était pas en restant plantée là qu'elle trouverait un arbuste. Elle décida donc d'acheter une carte des environs pour partir les explorer sans risquer de se perdre. Il ne lui restait plus qu'à présent à sortir de la ville et à explorer les environs. De temps à autre, au loin, à la lisière de l'horizon, on pouvait apercevoir les ombres de petits groupes de gens. Etait-ce aussi des aventuriers en quête des arbustes ou bien simplement des voyageurs sur les routes, se rendant d'un point A à un point B ? Cela avait-il réellement une importance ? Il était peu probable que l'Orine tombe sur l'un de ses cadeaux exceptionnels. Toutefois, cela ne l'empêcherait pas de chercher quand même.

Kelleia passa sa journée à crapahuter dans la campagne alentour. Elle ne savait pas ce qu'elle devait chercher, s'il y avait des indices pour la mener au bon endroit ou tout autre chose. Elle n'était même pas certaine que les garçons qu'elle avait rencontré en ville lui ai donné toutes les informations qu'ils avaient. Si cela se trouvait, il fallait s'inscrire quelque part pour participer, que ça ressemblait plus à une grande chasse au trésor avec une carte et des énigmes pour aider les participants à devenir de heureux propriétaires d'arbustes aux fruits de pièces d'or. De toute maintenant, c'était trop tard. Elle n'avait pas envie de faire demi-tour pour retourner en ville. De toute façon, au moins ça lui permettrait d'entretenir sa forme physique. Depuis qu'elle avait quitté Maëlith, elle n'avait pas vraiment avancé sur la recherche d'un maître. Elle sentait le besoin la tarauder de plus en plus, comme un poisson qui serait en train de tirailler sur un ver au bout d'une ligne. Elle ne pouvait pas se permettre de traînasser comme ça. Elle ne le voulait pas. Mais même si son Destin était de servir un homme, cela ne voulait pas pour autant dire qu'elle devait être totalement dépendante de lui.

Le soleil était en train de se coucher à l'horizon. Sa gourde d'eau était presque vide, ses pieds la faisaient souffrir – elle était certaine que lorsqu'elle retirerait ses chaussures ce soir, elle y trouverait des ampoules – et elle n'avait pas vu la moindre feuille d'arbustes. Tandis que Kelleia regagnait la ville en traînant quelque peu les pieds, elle se demandait si elle n'avait pas finalement perdu son temps en participant à cette chasse au trésor. Elle était donc plutôt mitigée sur la journée qu'elle venait de passer. ~ Tout ça ira mieux quand tu auras passé une bonne nuit de sommeil et pris un bon repas chaud ~ pensa-t-elle pendant qu'elle apercevait les premières maisons à l'horizon. Des bruits de fêtes et d'éclats de rires lui arrivaient de temps en temps, portés par la brise de fin de soirée. Apparemment, certaines personnes avaient réussi à trouver ce qu'elles cherchaient. Ou alors, elles profitaient tout simplement d'être ensemble pour s'amuser. Elle ne pouvait pas vraiment autant pour le moment mais cela ne la dérangeait pas réellement.

Perdu dans ses pensées, la jeune femme ne fit pas vraiment à là où ses pas la portaient. En moins de temps qu'il n'en faut pour se retourner, l'Orine s'était perdue dans les dédales des rues. Le lieu n'était pourtant pas des plus grands, mais elle n'avait pas fait attention et maintenant, elle n'avait aucun moyen de se localiser. Elle laissa échapper un gémissement entre ses lèvres. Encore une fois, elle venait de tomber dans un cul de sac. Elle ne comptait plus le nombre de fois où elle avait du faire demi tour. A croire que cet endroit était pire qu'un labyrinthe. Fatiguée, elle se laissa glisser le long d'un mur pour se retrouver assis par terre, à moitié cachée derrière des poubelles. Elle allait fermer un instant les paupières pour se reposer quand un éclat lumineux au coin de son regard attira son attention. Elle se redressa un peu, se penchant en avant pour voir ce que cela pouvait bien être, la curiosité reprenant le dessus. Elle cligna des yeux, n'en croyant pas ce qu'elle voyait, avant d'éclater de rire et de se mettre à sauter de joie. Là, juste à côté d'elle, à peine à une distance d'un bras, un arbuste où de jolies pièces d'or se balançaient au bout des branches.


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Priam & Freyja
~ Ange ~ Niveau III ~

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◈ Âme(s) Soeur(s) : La bière et le saucisson | L'adrénaline et les problèmes
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Priam & Freyja
Mar 25 Juin 2019, 19:38

« Tu sais, t'aurais pu y aller. » - « Non. Enfin oui, mais non. » Laëth dévisageait son frère. Sa figure, fermée, portait les empreintes de son malheur. Il avait beau feindre, elle devinait. Elle devinait la déchirure, la débandade, le déracinement. Les cœurs qui s'alourdissent échappaient rarement à son regard empathique, et celui de Priam... elle le connaissait si bien ! Quand elle songeait que, quelques temps plus tôt, elle l'avait chassé parce qu'elle n'avait pas su accepter sa différence. Son choix. Elle n'avait pensé qu'à son propre bonheur. A sa volonté, à son souhait ; et elle avait oublié qu'il n'aimait que les étendues dorées et l'odeur chaude des blés. Elle s'était imaginé qu'il avait décidé de venir, comme elle ; en réalité, il était venu pour elle, pour s'assurer qu'elle allait bien et que sa nouvelle vie lui plaisait. Désormais, il était coincé. Ils n'avaient pas rediscuté de leur dispute. Tout était pardonné ; les iris accusateurs, les mots durs, les sentiments pêle-mêle. Ils en avaient tous les deux conscience. « Oui mais non ? » Priam croisa le regard vert de sa sœur, puis se détourna. « Tûl a été clair. » Pars, et ne reviens jamais. Sinon, j'te tuerai moi-même. Ces mots lui griffaient toujours l'échine. « Il t'a dit que tu pouvais rester pour la Coupe des Nations. » répondit-elle avec douceur. Pourtant, les os de la mâchoire du brun ressortir : il serrait les dents. « Voilà. La Coupe des Nations. » Comme Laëth n'ajoutait rien, mais continuait à l'observer, il poursuivit : « Ça ne servait à rien. » - « Papa et maman auraient été contents... » - « De voir leur fils repartir ? Oui, certainement. » siffla-t-il en se levant. Il fit quelques pas et se planta devant la fenêtre. Elle pinça les lèvres et inspira un grand coup. Ne pas s'énerver. Cela n'aurait servi à rien. Il était buté et borné, sa destinée lui avait filé entre les doigts, il était donc plus bougon encore qu'à l'accoutumée. « Si tu veux, on y va ensemble. On a encore le temps. L'épreuve réprouvée n'a pas encore eu lieu. Avec Yuvon, on pourrait arriver rapidement. » Elle vit son dos se raidir. « Non. » Silence. « C'est trop tard. Ça sert à rien de vivre dans le passé. » D'une main distraite, elle caressa les couvertures. Elle aurait proposé, au moins. Elle ne pouvait pas le forcer. Tout comme elle ne pourrait pas le forcer à rester, s'il désirait toujours partir... Cette possibilité distillait malaise et tristesse en elle, cependant, elle ne parvenait pas à l'écarter. « Qu'est-ce que tu vas faire ? » demanda-t-elle finalement. Il y avait tant d'endroits à voir et visiter, tant d'endroits où être heureux, tant d'endroits qui devaient plus ressembler à leur terre natale que le territoire des Anges. Il haussa les épaules. Puis, au bout de quelques secondes, il pivota à moitié vers elle. Ses iris dorés fixaient le parquet. Ce n'était pas du désintérêt ; c'était cette pudeur habituelle qui l'habitait. « Je vais rester ici. » Le cœur de Laëth fit un bond et dans ses prunelles dansèrent des étoiles. « Tu es la seule famille qu'il me reste. Je vais rester avec toi. » Sans brusquerie, elle se leva, s'approcha de lui et l'enlaça tendrement. Elle avait eu si peur qu'il ne voulût plus jamais lui parler. Quelle idiote.

***

« J'ai entendu dire que l'Apakan avait disparu et que Kahel était de retour... » glissa-t-elle tandis qu'ils mangeaient après avoir passé la journée à aider aux préparations relatives à la Coupe des Nations. Priam en lâcha sa cuillère. Il ne s'attendait pas à ce qu'elle abordât ce sujet. Lui-même évitait d'y penser, car il ramenait à son esprit des souvenirs troublants. Il récupéra le couvert et se racla la gorge, sous le regard interrogatif de sa sœur. « Qu'est-ce qu'il y a ? » - « Rien rien, désolé. » Il renifla, prit une nouvelle cuillerée de potage, croisa le regard désabusé de sa sœur alors qu'il la portait à ses lèvres, resta bouche ouverte, soupira, reposa l'ustensile dans son assiette. « C'est juste que j'étais présent quand c'est arrivé. Le retour de Kahel. » - « Ah. » Elle le jaugea. « Alors t'as vu cette saleté de Démone qui le retenait prisonnier ? » Priam s'agita sur sa chaise. « Ouais. » Les yeux curieux de sa cadette ne lui laissaient aucun répit. « De très près, même. J'étais en train de lui parler. » - « Quoi ?! » - « Elle ressemblait pas à une Démone ! D'ailleurs comment j'aurais pu deviner qu'un Démon pouvait se pointer ici ? » Elle avait plutôt l'apparence de quelqu'un de bon, d'ailleurs. Il se rappelait de son visage, et à quel point elle lui avait paru belle - mais ça, sa cadette n'avait pas besoin de le savoir. « Justement, ils étaient pas censés pouvoir ! » - « Ben je crois que maintenant... ils ont renforcé la sécurité, t'as vu. » Elle hocha la tête. « Elle te disait quoi ? » - « Pas grand-chose, c'était au marché, on s'est arrêtés devant le même étal. » - « C'est tout ? » Non. Elle m'a dit un truc bizarre, comme quoi je n'avais rien à craindre d'elle, qu'elle cherchait à améliorer notre situation, et que si moi ou un autre voulions discuter, elle était prête à le faire. « Oui. C'était à la forge. Le forgeron n'était pas d'ici, alors je lui ai demandé d'où elle venait. Et là... elle m'a dit ce qu'elle était. Puis l'ancien roi est apparu. » Laëth, penchée vers lui, dévorait ses paroles. « Et après ? » - « C'est allé très vite. Des Anges ont essayé de l'attaquer, mais elle a disparu avant qu'ils ne puissent l'atteindre, à travers un portail. » Les pupilles dilatées, elle essayait de s'imaginer la scène, et ce que son frère avait pu ressentir. « Quand ils ont compris que j'étais le dernier à lui avoir parlé, ils m'ont interrogé, mais, du coup, bah, j'avais rien à leur dire. » - « Ça devait être impressionnant. » Le fils de Réprouvés hocha. A eux aussi, il avait menti. A dire vrai, il ignorait pourquoi, par deux fois, il avait agi ainsi. Il n'y avait rien à protéger, et aucun risque apparent. Pourtant, il gardait pour lui les paroles murmurées. Un petit silence s'installa, avant qu'une nouvelle question n'émergeât dans l'esprit de Laëth : « Et Kahel ? Il était comment ? Je ne l'ai pas vu depuis que je suis rentrée. Enfin, je l'avais jamais vu avant non plus, mais... » Les histoires à son sujet ne manquaient pas : elle avait eu le temps de s'en construire une image. « Pour être honnête... à la fois pitoyable et terrifiant. » - « Tu m'étonnes... et dire qu'Erwan lui a laissé le trône entre les mains. Je sais pas ce que t'en penses, mais à mon avis... Enfin, peu importe sa puissance d'antan. Survivre aux démons, c'est quelque chose, mais je doute qu'on en revienne indemne. Il est sûrement plus trop apte à gouverner. » hasarda-t-elle. Priam haussa les épaules. « J'en sais rien. On verra bien. J'imagine que les Anges ne lui laisseront pas la couronne s'il n'est pas capable de la porter correctement. » Laëth détestait quand il employait les Anges comme s'il n'en faisait pas partie ; toutefois, elle ne releva pas. Elle se contenta de froncer le nez. « Et t'as entendu, pour la reine des Magiciens ? » Le brun acquiesça. « Oui. » - « Tu crois qu'elle est morte ? » - « J'en sais rien. Je suis pas très au courant de toutes ces intrigues politiques, tu sais. » Un sourire taquin étira les lèvres de la plus jeune. « Ouais. Fidèle à toi-même, hein. » - « Ça veut dire quoi, ça ? » Il rentrait dans son jeu et faisait mine de s'offusquer. « Quoi ? Tu ne serais plus un vieil ermite grincheux ? On m'aurait menti ? » - « Hahaha, hilarant. » fit-il en plissant les yeux, sans pouvoir retenir un sourire. Elle lui tira la langue. « Gamine, va. » Elle éclata de rire. Leurs chamailleries nocturnes lui avaient manqué.

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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Mer 26 Juin 2019, 00:07



L'économie


C’était la première fois que je revenais en territoire Magicien depuis que Lord m’avait assigné à Valera Morguis. « Baron Paiberym ! » La vieille dame qui me servait aussi de cuisinière vint m’accueillir, ravie. « Nous nous somme inquiétés avec ce qui est arrivé. » Je lui souris, acceptant ses embrassades tout en lui déposant un baiser sur la joue. C’était peu conventionnel mais j’avais à cœur que l’on me considère comme quelqu’un d’accessible et attachant. « Vous avez reçu un colis en votre absence. » « Ah oui ? » « Et beaucoup de lettres aussi. Mais le colis a une forme étrange. » « Vous m’intriguez ! » Je ris, d’un rire clair, d’un rire sans vice. « Mais les affaires passeront après Kaahl ! Vous nous avez vraiment manqué et mon mari et moi vous avons préparé une surprise. » « Vous me gâtez trop. Comment voulez-vous que je réussisse à me muscler après ? Laissez-moi deviner… Est-ce que ça a un rapport avec de la confiture de myrtille et du fromage de chèvre ? » Elle me regarda, puis se mit à rire, ravie que j’ai deviné. Elle savait que j’aimais ça. « Vous alors ! » commença-t-elle. « Je ne vois pas ce que vous voulez muscler, en plus de ça. » ajouta la vieille femme après avoir appuyé sur mon bras. Il était dur mais pas assez. Je profiterais de mon séjour pour faire quelques exercices. « Vous êtes très bien comme vous êtes ! Il faudrait penser à vous marier maintenant. » Je tiquai, mon sourire disparaissant avant de devenir forcé. Elle le nota et soupira. « Je suis sûre qu’elle va bien. Elle avait peut-être des choses à faire. » Tout le monde ici savait que j’étais fou amoureux de la reine. J’aurais presque pu me faire appeler le Délaissé si le surnom n’était pas déjà pris. Mon histoire était également plus discrète. Je n’étais pas vraiment le prétendant que tout le monde attendait, le favori de la course pour la main d’Edwina. Chacun aurait préféré qu’il se soit agi de l’Ange, sans aucun doute. Caliel avait bluffé l’ensemble de la population. Depuis, je jouais l’amoureux déçu mais qui espérait quand même. Quoi exactement ? Impossible à dire. Cela dit, mes amis et ceux qui travaillaient pour moi aimaient me voir ainsi. C’était une belle histoire que d’être amoureux de la femme d’un autre sans jamais tenter quoi que ce soit, de payer le prix d’un malheureux hasard, en silence. Ils trouvaient cela attachant, en se demandant quand est-ce que je passerais à autre chose. « Surement. » lui répondis-je en faisant mine de prendre sur moi. « Allons manger ces tartines ! » annonçai-je en l’entraînant dans le château. Les murs étaient toujours aussi blancs. Le toit et ses tuiles bleutées avait ma préférence. Cette architecture nette, claire, carrée, me reposait.

« Vous allez rester ici longtemps ? » « Quelques jours seulement. J’aimerais me rendre au Lac Bleu ensuite. Les beaux jours arrivent et je dois récupérer quelques affaires. » « Vous êtes parti si vite, en même temps… » « Je ne… La situation était insupportable. Je l’ai vue tomber juste devant moi. » « Je sais bien. Nous devons avoir la foi, les Architectes de Lys ont dit qu’elle allait pour le mieux. Ne vous inquiétez pas et mangez. Si vous voulez des muscles, il faut de quoi les nourrir. Et puis je trouve que vous avez mauvaise mine. Vous dormez, au moins ? » Grande question. Valera Morguis n’était clairement pas une destination de rêve pour avoir la peau bronzée et un plein de vitamines. J’étais préoccupé. Je l’avais toujours été mais le sommeil venait plus facilement dans ce château que dans mes appartements sinistres et sombres. Il fallait que je les fasse réaménager. Je ne pouvais plus vivre dans l’obscurité, même si elle me plaisait. « J’essaye de faire de mon mieux. » Cette vieille femme se prenait un peu pour ma grand-mère, toujours attentive, toujours bienveillante. « Et les problèmes avec votre tante ? » Je soupirai. « Veronika est une femme bornée. J’ai du mal à croire qu’elle ne m’ait pas encore fait assassiner. » « Quand même, vous avez du courage. » « C’est une obligation que j’aimerais ne pas avoir. » Je pris une tartine et la portai à mes lèvres pour croquer dedans. C’était délicieux. Elle le vit sur mon visage. « Je comprends. En tout cas, nous avons préparé tout ce que vous aviez demandé. Nous ouvrirons le domaine pour faire goûter le vin à ceux qui s’aventureront ici et iront en vendre sur la grande place de Cael, avec mes petits-fils. La cuvée de cette année est excellente ! Je vais vous faire goûter, attendez ! En plus, ça se mariera bien avec ce que je vous ai préparé à manger. » Elle s’activa, toujours très professionnelle derrière ses phrases bienveillantes et attentives. Je la payais pour ça, plutôt bien d’ailleurs. Il me prenait parfois l’envie de m’attacher à elle. Du moins, j’aimais jouer l’attachement, ça me demandait moins d’efforts qu’avec d’autres. Elle me tendit un verre après avoir débouché une bouteille et procédé aux règles d’usage. Je fis tourner le vin un court moment puis en bus. Je souris. « Parfait. Je pense qu’avec la Coupe des Nations, nous en vendrons beaucoup. » « Oui, même si personne ne sait quand est-ce qu’elle aura lieu sur notre territoire à cause des récents événements… » Je soupirai de nouveau, mon air triste refaisant surface. Je lui souris tout de même. « Le voyage a dû vous fatiguer. J’ai fait préparer votre chambre. Vous y trouverez les lettres et le colis. N’oubliez pas de dormir, d'accord ? » Elle me connaissait, trop bien.

Après avoir monté le grand escalier qui menait en haut de la tour, où se trouvait ma chambre, je me dirigeai vers mon bureau, découvrant le colis dont il était question. La forme m’indiquait déjà de quoi il s’agissait : un violon. Nulle note, nulle explication, simplement un violon. Je ne savais pas en jouer. Les lettres, elles, provenaient de professeurs et d’élèves majoritairement. Une amie m’invitait à son mariage, aussi, mais elle avait pris le temps de me prévenir par un autre procédé, la lettre était présente simplement en guise de souvenir. Elle était jolie et parfumée, une douce musique s’en élevant comme pour souhaiter bonne chance aux futurs mariés dans le nouveau chapitre de leur vie.

Le lendemain, je me rendis à Cael. La vieille avait raison : c’était très actif. La Coupe des Nations faisait vendre. Partout, des statuettes à l’effigie de l’animal symbolique d’Isemli trouvaient place. L’on vendait des objets magiques qui portaient chance ou renforçaient les performances. Certains étaient réputés aider à devenir plus agile, d’autres plus fort. Des poupées représentant les champions déjà annoncés trouvaient place un peu partout. Je me laissai attirer par un stand, souhaitant voir les différents faciès. « Expliquez-moi de qui il s’agit. » dis-je au marchand. « Je vais en prendre une de chaque mais je veux savoir ce que j’achète. » « Oui tout à fait ! Ici vous avez Siruu Belhades par exemple. C’est un Sorcier. » « Je me demande quelle épreuve un Sorcier a bien pu gagner. Ils ne gagnent plus grand-chose depuis un certain temps, sans vouloir paraître mauvaise langue. » Il rit avec moi. « C’est un peu mystérieux si vous voulez mon avis mais sa victoire a été annoncée. On ne peut pas tout savoir dans ce monde. » « Et elle, qui est-ce ? » « Brethil Lemingway. » « Brethil… » La blondeur de ses cheveux et ses beaux yeux verts m’intriguaient. « Une Ygdraë ? » « Une Ange. » « J’aime beaucoup les Anges, c'est malheureux ce qui leur est arrivé. » Je me questionnais sur ce que Brethil serait prête à faire pour moi si je le lui demandais. « Et elle ? » « Une Ygdraë, Circë. » « Je vais prendre ces deux là en deux exemplaires. Et mettez m’en trois de Raeden Liddell. » Je n’avais pas eu besoin de demander de qui il s’agissait. « Vous allez en fabriquer d’autres, au fur et à mesure ? » « Bien sûr. Vous pouvez commander si vous voulez. » « J’aimerais en effet, plus une commande un peu spéciale qui n’a que peu à voir avec la Coupe des Nations. Disons que j’aimerais une trentaine de poupées représentant la Reine Blanche si c’est possible ainsi que cinq d'Isiode Yüerell, l'homme qui a gagné la galette. » « Tout ce que vous voudrez. » « Et une poupée de chaque participant jusqu’à la fin de la compétition. » « Vous devez avoir beaucoup d’enfants. » « Surtout beaucoup d’amis qui en ont. » lui dis-je dans un sourire charmant mais un peu triste. « Votre nom et votre adresse ? » « Baron Kaahl Paiberym. Vous n'aurez qu’à livrer tout ceci à mon domaine du duché de Darin. » « Oh je ne vous avais pas reconnu ! » « Ce n’est rien. Ma cuisinière, qui est une très bonne amie au demeurant, m’a trouvé fatigué quand je suis rentré, un peu plus tôt. En plus de ça, je ne suis pas si connu. » « Votre nom l’est. Vous avez participé à la main ! J’avais beaucoup suivi à l’époque. Vous étiez plus jeune ! » « Oui, c’est vrai. » C’est ainsi que la conversation se poursuivit et que j’obtins une réduction intéressante sur l’ensemble des produits.

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Dim 30 Juin 2019, 14:25



«Râmses.» Le ton était ferme, las et légèrement agacé, comme celui d'un père corrigeant pour une énième fois les erreurs de son enfant tout en sachant parfaitement que oui, son gamin continuera quand même de voler le gâteau aux fraises pendant leur absence. Dasaälm n'obtint aucune réponse de la part de son cadet. L'Orisha s'appuya contre la porte, reniflant dans un soupir l'air poussiéreux qui sentait le bois fraichement travaillé. Son frère s'était enfermé dans la grange, en scandant qu'il ne voulait pas faire partie du voyage et qu'il avait des plans plus important à mener à bien. Personne n'était aveugle. Il avait peur, tout simplement, de voyager. Dasäalm aurait pu l'être tout autant si une curiosité insatiable ne l'avait pas dévoré à l'idée de parcourir les autres pays pour assister aux différentes épreuves de la Coupe des Nations. Il se surprenait à vouloir tout savoir, sur tout les peuples et toutes les contrées. Dasäalm prit son mal en patience. Râmses n'était pas le plus difficile des Taïjym à gérer, loin de là. Leur proximité quotidienne ne faisait que renforcer ce fait. «J'ai entendu dire que des arbustes produisant de l'or avaient été dispersés partout dans le monde pendant la Coupe des Nations.» Il marqua une pause, le temps que ses paroles fassent leur bout de chemin dans l'esprit quelque peu perdu de son frère, puis esquissa un fin sourire vainqueur. «De quoi financer l'atelier familial pour de nombreuses années, en plus de ton propre atelier à toi, hm ?» Les yeux de Râmses devinrent brillant, soudainement piqués d'un intérêt violent. Dasäalm prit cela pour un oui. «Nous partons dans deux heures. Prépare ton sac et rejoins-nous au Temple.» Le Gô-Roum avait gagné la négociation, comme toujours.

Le Temple des Orishalà était un lieu de passage obligatoire pour qui s'apprêtait à quitter la capitale des Orisha. Le plus proche de leur maison familiale se situait à une dizaine de minutes de marche à pied et trônait au milieu d'une place où se tenait souvent le marché. Peu de ces autels étaient disponibles en dehors de leur territoire, alors le jeune couple Vaälys avait la nécessité d'implorer la bénédiction des deux déesses avant leur départ. Une fois loin de la culture Orisha, ils ne disposeraient plus que des amulettes pour invoquer Zénithaär et Kimahri, colliers qu'Ish et Dasäalm se partagèrent, le premier pendentif représentant un tigre blanc et le second un tigre noir. L'Orisha n'avait eu aucun mal à s'intégrer à la religion de son peuple «adoptif». Il avait vu un nombre incalculable de dieux priés par les Chamans et cela lui avait plu de découvrir qu'il y avait au moins deux déesses que Devaraj ne connaissait pas, car elles étaient réservées à ceux de son essence. Deux Aetheri qui formaient une harmonie que le Chaman ne pouvait pas toucher du doigt. Il ressentait le besoin viscéral de se séparer de celui dont il était le clone et surtout, de posséder ce qu'avait perdu Devaraj, d'aller à droite quand ce dernier était allé à gauche. C'était enfantin comme obsession, mais il voulait simplement avoir le dernier mot, prouver qu'il avait raison. Cette ressemblance physique et psychique au Suprême de l'Au-Delà était comme une chaîne dont il devait s'affranchir. Dasäalm resta ainsi debout devant les deux statues, à songer au futur de la famille Taïjym et aux possibles raisons de leur naissance. Des rumeurs, des significations, il pouvait en trouver mille. Chaque clone devait s'être fait sa propre vérité dans sa tête, car c'est ce que les personnes font lorsqu'elles sont confrontées à un chaos indescriptible et qu'on refuse de leur expliquer quoique-ce-soit. Où était la vérité, où était le mensonge ? La vérité des Taïjym  n'avait-elle pas de multiples visages ? Le Gô-Roum se sentait encore trop faible pour pouvoir espérer comprendre la vérité, mais son instinct lui dictait le besoin de retrouver les autres clones, ses frères ; remettre chaque pièce du puzzle à sa place afin de pouvoir contempler l'image finale. Il devait le faire, vite. Il était à peu près certain que Devaraj ne comprenait pas lui non plus la raison pour laquelle des dizaines de clones étaient apparus autour de lui. S'il réussissait à le comprendre avant le Chaman, ce serait déjà une manche de gagnée. Lentement, l'Orisha se prosterna devant chaque statue, prenant le temps de réciter à chaque fois une dizaine de prière pour lui, Ish, sa famille et enfin, pour la réussite de son voyage. Puis il déposa une offrande et porta son amulette contre la pierre sacrée en espérant que la magie présente dans le Temple se transfère dans le bijou. Ce n'est que lorsqu'il se sentit serein, qu'il accepta de ressortir dehors pour retrouver l'agitation de la capitale Orisha.

Râmses avait mal au cœur. La houle lui retournait l'estomac, rien n'avait changé depuis sa première traversée en bateau. Son frère n'avait même pas voulu lui dire où est-ce-qu'ils se rendaient. En Enfer, probablement. L'Orisha grimaça d'un air sarcastique. Il aurait voulu rester à l'atelier pour travailler dans le calme, mais l'idée de réussir à trouver l'arbre le hantait désormais jours et nuits. Avec cet arbre, il pourrait devenir indépendant de sa famille d'accueil, et de son frère. Et alors, finit d'être traité comme un enfant de dix ans qui doit demander la permission pour sortir pisser dehors. Ish et Dasäalm s'étaient installés sur le pont. Râmses fit une moue. Ils ressemblaient aux couples de princesse et prince charmants des livres de Mariel, mais en faux. Ils avaient l'air si heureux que cela devenait surfait et dégoulinant d'hypocrisie. «Oh mon Prince gniah gniaaaah gniaaaaaah ci, gniah gniah gniaaaaah ça.» Il mima Ish en se moquant ouvertement d'elle. Impossible de savoir lequel des deux dans le couple se mentait le plus, ou même s'ils se mentaient tout court. Dans tous les cas, Râmses s'en fichait royalement. Il voulait qu'on lui foute la paix et que son frère arrête d'envahir sa vie, accompagné de sa mielleuse belle-sœur. «Espèce de folle. Manipulatrice ! Ou grosse conne, je sais pas.» grogna-t-il en faisant demi-tour. Personne ne l'entendait ou ne s'intéressait à lui. Râmses faisait les cent pas entre sa cabine et le pont. Lui n'était pas heureux ici, il ne se sentait bien qu'en face de son établi, en train de construire ses jouets en bois. SES jouets, à lui, seront bien mieux construits que les babioles de cette stupide famille. Mais pour cela, il avait besoin de ce fichu buisson. Pour peu qu'il existe. Si ça se trouve, ce n'était qu'une farce de son aîné pour le forcer à venir avec lui.  

«On dirait que tu t'es perdu...» Le regard de l'Orisha suivait les doigts de la jeune femme sur son torse. «Je me suis pas perdu. Je n'ai pas envie de rester dans la chambre à écouter ma belle-sœur simuler.» répondit-il avec tout le sérieux du monde. «Et je-» ; « Ça sonne comme de la jalousie. J'en connais une ou deux qui ne simuleront pas, elles...» Râmses la dévisagea, mitigé entre un air offusqué et impatient. «Euh... Non. Je cherche un arbre. Vous m'écoutez ?!» répéta-t-il bêtement. Dix jours plus tard, ils avaient débarqué dans un premier port pour faire escale. L'Orisha ne se rappelait plus vraiment comment il en était arrivé là. Il avait questionné le maître de l'auberge au sujet de l'arbre, mais avait eu pour seule réponse des moqueries et trois verres d'un alcool fort dont il avait oublié le nom. «Un arbre qui produit de l'or, vous savez...» balbutia-t-il. Ah oui, ça avait l'air idiot dit comme cela, il s'en rendait compte maintenant. Il y avait toutes ses femmes et ses hommes extrêmement dévêtues, accompagnés d'une musique bruyante et d'une odeur douceâtre qui lui rappela brusquement Satinka et le harem du Suprême de l'Au-Delà. C'était un souvenir assez doux, étrangement, bien qu'il ai eu la sensation de n'être un jouet, une poupée qu'on se passait de mains en mains. Un des rares moments de sa vie où on lui avait accordé tout ce qu'il voulait, n'importe quel caprice. «Mais ! Enfin... » Il s'écarta prudemment des mains qui descendaient le long de son corps, titubant sur les trois marches d'escaliers qui séparaient l'entrée principale de l’arrière du bâtiment. «Je vais chercher ailleurs puisque c'est comme- quooi ? Ah bon. Dans quelle chambre ?»

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Lun 01 Juil 2019, 13:15

[Événement] - La Coupe des Nations - Chapitre I : L'économie  - Page 2 3vg3
L'économie


J’en ai marre de cet endroit pourri. Ça me soûle. Qu’est-ce qu’il a, lui, à me regarder comme ça ? Dégage espèce de gueux ! T’aurais la lèpre que t’aurais la même tête. Je soupire bruyamment. Je ne suis pas contente. Pourquoi ? Aucune idée. Les menstruations peut-être ; des menstruations imaginaires vu ma condition. Et puis, je n’ai pas dit que j’étais une fille. Seulement voilà, rien n’est logique. Je souffre, je suis fatiguée, j’ai froid, j’ai chaud, j’en sais rien, moi. J’ai l’impression d’être partie pour la guerre, motivée et rageuse comme un Réprouvé maudit par Sympan une nuit de pleine lune. Ce n’est pas beau à voir… Enfin, ça passe relativement inaperçu puisque mon trouble n’est que mental. Physiquement, je marche dans cette rue où les gens sont bien trop heureux pour que je m’en réjouisse. Ah ça non, je n’ai pas envie de faire de la poésie. Si t’es pas content de me lire, tu peux partir, maintenant. De toute façon c’est quoi cette histoire ? T’es un voyeur ou quoi ? Tu veux mon portrait ? Je soupire. Et ça clame aux alentours : Grande cuvée d’Amestris spéciale Coupe des Nations, le meilleur champagne de tous les temps ! Tu parles ! Partout ils murmurent, ils chantent, ils crient, ils s’évertuent à rendre indispensables leurs produits. Et il y a des débiles qui achètent, encore et encore, dans une ritournelle de plus en plus folle, une ritournelle qui s’accentuent progressivement, au fur et à mesure que la richesse de chacun augmente. Je broie du noir. Je déteste ce monde de mendiants habillés en costume trois pièces. Raa ! Ils m’énervent tous. Pourquoi est-ce que je n’ai pas le droit de goûter à ces produits ? Pourquoi est-ce qu’ils me sont interdits ? Pourquoi est-ce que leur goût m’échappe ? Je n’arrive même plus à me rappeler de leur saveur sur ma langue. C’est à la fois si récent et si lointain. Quand est-ce que j’ai mangé pour la dernière fois ? Quand est-ce que j’ai pu rencontrer un sommeil réparateur ? J’ai envie que l’orage les emporte tous et qu’ils soient, comme moi, condamnés à subir le manque sans jamais pouvoir le combler. Je t’en foutrais, moi, des statuettes à l’effigie d’Isemli ! Arrête de parler, tu m’énerves !

Lysium, lui, est silencieux. C’est la première fois que je sors de chez lui, pour découvrir Valera Morguis, visiblement le cœur secret d’activités qui le sont tout autant. C’est intéressant. Enfin, ce serait intéressant si je n’étais pas si énervée, sans même être capable de dire pourquoi. Il y a un peu de tout mais surtout de la fatigue. La fatigue, ça agace. Pourtant, rien dans mon attitude ne révèle mon malaise intérieur, si ce n’est le regard courroucé que je lance à qui m’observe d’un œil critique. La faute à mon apparence, je présume. Je n’avais que celle-ci en stock. Je n’ai pas décidé, d’accord ? C’était comme ça. Je n’arrive pas à en changer. Il faudrait que je retourne dans mon habitacle mais… Je ne sais pas, quelque chose m’en empêche ; une intuition, peut-être. J’ai envie de réaliser l’un des vœux du Rêveur qui marche devant moi. Je me suis entraînée, exercée. J’ai essayé toutes les positions, toutes les incantations, tous les mouvements de mains et rien : le vide absolu. La non-création à l’état pur. Si Sympan avait essayé de créer le monde comme je tentais de façonner cette marionnette sur laquelle j’avais jeté mon dévolu pour un premier test, il n’y aura pas grand-chose aujourd’hui sur ces Terres. Je suis fatiguée, exténuée. Je sais que je devrais rentrer chez moi pour retrouver un peu de paix intérieure. Ce serait le choix raisonnable, le plus judicieux car je sens bien cet agacement qui s’accroît au fur et à mesure que le malaise m’enveloppe.

Mon corps semble instable maintenant. C’est un appel, pour me dire « Ohé ! Il est temps d’arrêter de faire ta mijaurée et de retourner à ton Océan. ». Cette marionnette, pourtant, je la vois. Il suffirait juste d’un peu de magie et le tour serait joué. « Hum. » Ce serait si simple si… « Oh ! » J’écarquille les yeux, tout en fixant le creux de ma main. Elle est là, la marionnette. Ça y est. J’ai trouvé ! Le monde, soudain, me semble bien plus merveilleux.

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[Événement] - La Coupe des Nations - Chapitre I : L'économie

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