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 | A toi, à la folie dont il n'y a plus de raison [Devaraj]

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Dim 10 Fév 2019, 23:15




Quelques gémissements brisaient la quiétude de la Grande Salle. Ils s’échappaient péniblement des lèvres d’une jeune femme, assise sur les genoux du Seigneur de la Nuit. Loin de faire preuve de retenue, le Vampire palpait avidement le corps de la malheureuse, ses mains s’égarant sur la peau nue de ses cuisses ou sur la courbe de ses seins. Il avait le visage enfoui au creux de sa gorge, d’où s’écoulait un mince filet de sang qui tâchait le coton immaculé des vestiges de sa robe. Cette étreinte s’éternisa dans un silence angoissant, avant qu’il n’attrape les épaules de la demoiselle pour la serrer plus fort contre lui. Dans un soupir satisfait, il releva légèrement les yeux puis quitta le Trône, avec la fille dans les bras. Son regard ne tarda pas à tomber sur les prunelles pâles et azurées de son épouse, plantée dans la chambranle d’une porte. Elle tâchait d’être aussi inexpressive que possible, mais échouait à dissimuler véritablement ses sentiments. Elle s’évertuait à entretenir l’image de la femme indépendante, cruelle et froide. Elle aurait sans doute aimé avoir un cœur de pierre. Cela lui aurait grandement facilité les choses. Ce n’était toutefois pas le cas. « Ne me regarde pas comme ça. » articula-t-il doucement, en essuyant ses lèvres du revers de la main. Il laissa tomber la dépouille sans vie de sa proie aux pieds des escaliers, enjambant le cadavre avec une aisance frôlant l’habitude pour rejoindre sa femme. Il attrapa le menton de Megæra pour la contraindre à relever la tête, une nécessité pour qu’ils se regardent dans les yeux. Il était bien plus grand qu’elle. « C’était elle ou toi. » murmura-t-il, un sourire carnassier incrusté sur le visage. La Sirène fut parcourue d’un léger frisson, en même temps qu’il frôla du bout des doigts ses hanches. « Tu ne peux pas imaginer à quel point je désire te mordre … Seulement … Je crains de ne pas pouvoir m’arrêter. » - « Pourquoi ? » Il s’était déjà nourri plusieurs fois de son sang. Il n’avait guère de scrupule à l’idée de planter ses crocs dans le cou de la Sirène., d’ordinaire. « Fais moi confiance, ma beauté … Je sais pertinemment que je te prendrai jusqu’à la dernière goutte. Il faut que je sois repu pour avoir le plaisir de croquer ta jolie gorge, depuis quelques temps. » - « Je ne comprends pas. » Il esquissa un sourire. « Cela ne m’étonne pas. » Il tourna les talons, attrapant le bras d’une autre étrangère au regard voilé, qui n’eut presque pas de réaction lorsque Lochlann  commença à la vider de son sang. Megæra reste immobile, les yeux rivés sur ce spectacle macabre. Elle était partagée entre un vague dégoût et un étrange sentiment de soulagement. Elle avait vu bien pire, concernant les pratiques de l’Empereur. Quelques secondes plus tard, il était de retour aux côtés de l’Ondine. « Mieux. Bien mieux. » susurra-t-il en écartant les boucles brunes qui tombaient sur ses frêles épaules. « Viens par là, toi. » marmonna-t-il en la tirant par la main, avec plusieurs idées en tête. Son sang. Son corps. Ses cris. Ses soupirs. Il voulait tout.

Megæra déambulait discrètement dans le dédale des couloirs. Elle ne faisait pas de bruit. Elle ne cherchait pas particulièrement à passer inaperçue. Elle n’avait rien à dissimuler ou à se reprocher. Elle voulait simplement un peu de tranquillité. Ce n’était peut-être pas très judicieux. Elle manquait de force, depuis que son mari s’était permis de lui prendre un peu de sang. Elle était aussi fatiguée, avec quelques hématomes sur les jambes ou les poignets. Lochlann n’était pas quelqu’un de doux. Elle supposait que cela ne la dérangeait pas. Lorsqu’elle établissait la liste de ses amants, elle remarquait qu’ils avaient tous un point commun : ils étaient tous plus ou moins des brutes. Elle se demanda vaguement si cela signifiait quelque chose sur ses goûts, avant de décréter qu’elle ne préférait pas savoir. Elle avait la désagréable impression de sombrer dans des abysses, depuis qu’elle était tombée entre les griffes de la Khæleesi. Son destin ne semblait plus lui appartenir. Elle se contentait de mener une existence confortable, rythmée par les hommes de sa vie. Comment en était-elle arrivée à là ? À être la Maîtresse des Rois, celle qui avait fini dans le lit d’une grande partie des têtes couronnées des Terres du Yin et du Yang ? Elle n’en avait pas la moindre idée. Elle n’était pas certaine de vouloir savoir car elle se doutait que la réponse allait fortement lui déplaire. Elle préférait continuer à se bercer d’illusions.

Megæra souffla doucement, presque soulagée de sentir le vent sur son visage. Il faisait bon malgré l’heure tardive. Elle n’avait pas froid, quand bien même elle ne portait qu’une robe fluide et un manteau léger. Elle enfonça d’ailleurs ses mains dans les poches, et ses doigts glissèrent sur le papier épais d’une enveloppe. Une lettre qu’elle avait écrite. Un mot insignifiant, qu’elle n’avait pourtant jamais osé envoyer. Elle se sentait idiote, complètement sotte de réfléchir autant sur un sujet aussi ordinaire. Elle n’était même pas sûre que cette manœuvre serait d’une quelconque utilité. C’était un homme malade, dangereux et imprévisible. Il était déraisonnable de quémander sa compagnie, autant qu’il était délicat de penser qu’il surveillait son courrier. C’était peut-être mieux ainsi. Pourtant, Megæra avait envie de le revoir. Elle s’assit sur un banc, au milieu des fleurs, le regard rivé sur le papier qu’elle se mit à déchirer en plusieurs morceaux.

Note | Cela se passe sur une propriété de Lochlann, sur une île quelque part au large de Tælora. Ce n'est pas un endroit secret, juste un lieu reculé.

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Mar 12 Fév 2019, 16:17



«Dodo petits vampires, la vie pourrait être pire, la vie, mes sangsues que de moi avez reçue, la vie vient et puis s'en va. » Il rit. La chaleur de la Demencia était encore présente dans ses sens amaigris par sa forme fantomatique, une douce sensation de joie qui lui faisait chanter n'importe quoi. Devaraj en avait apporté une quantité non négligeable avec lui sur le bateau, à peu près cent cinquante-trois caisses remplies de cristaux ambrés, qu'il avait soigneusement ensorcelé une par une pour que les fouineurs ou voleurs soit brûlés vif. Ou pour qu'ils perdent l'esprit. Ou pour qu'ils se suicident en s'avalant la langue. Il n'avait pas réussi à choisir un châtiment en particulier, si bien qu'il avait lancé cent cinquante-trois sorts différents après avoir passé trois lunes à déchiffrer ses vieux grimoires en s'épuisant jusqu'à l'évanouissement tout en ignorant la validité même de ses sorts. Ce n'était pas un secret que sa Magie était tout à fait instable. Et tout ceci semblait raisonnable dans sa tête. Le Suprême de l'Au-Delà dévisagea les alentours sans vraiment les voir. Il ne pouvait expliquer sa présence ici autrement que par la faim qui l'avait poussé à s'éloigner du bateau afin de ne pas céder à la tentation d'en dévorer l'équipage entier. Le Chaman s'était éloigné, beaucoup. De plusieurs kilomètres. Pendant plusieurs jours. Comment savoir ? Le temps et la distance semblaient être choses abstraites dans le Monde de la Mort. Le fantôme qu'il était avait flotté au dessus de l'eau, était descendu pour admirer les créatures sous-marines et voir s'il n'existait pas de kraken esprit, puis il était remonté dans les nuages, jusqu'à voir une île. Ce n'était pas une bonne idée de rester aussi longtemps loin du bateau, même s'il savait ce dernier sous bonne surveillance. Ce n'était pas une bonne idée de voyager aussi loin de l'Île Maudite. La Demencia l'aidait à surmonter la douleur que lui causait son éloignement du lieu sacré, mais une fois que toutes les pierres auront été réduites en poudre, il mourrait. Peu importe. Il avait besoin de faire ce pèlerinage. Si les Aetheri ne le jugeaient pas digne, il retournera au Néant là où sa présence devrait être. Un calme étrange l'envahissait à cette pensée. La rage, la colère, tout avait brûlé pour ne laisser place qu'à une suite de choses insignifiantes à ses yeux.

Devaraj descendit sur la terre ferme en prenant soin de se fondre dans la matière. Il n'avait aucune idée d'où il se trouvait, enfin, il n'en eu aucune jusqu'à apercevoir Lochlann. Parfois, il se demandait si les Aetheri ne considéraient pas le monde comme une comédie géante. De toutes les îles du monde, il fallait qu'il tombe sur celle de l'Empereur de la Nuit. Même lui pourrait en rire. Enfin... Il ne savait pas que le stupide roi des Vampires logeait ici. A vrai, il ne s'était jamais beaucoup intéressé à sa vie. Le Chaman s'éloigna de nouveau, en pensant avec ironie qu'il était devenu une sorte de vampire à sa façon. Il pourrait vampiriser un vampire, ce serait amusant. Mais Lochlann n'avait pas d'humour. En fait aucune tête couronnée n'en avait dans ce bas monde. Il regrettait parfois la présence de Jun. Malgré tout le mal que son père lui avait fait, lui au moins comprenait ce qu'il se passait dans la tête du Fumeur Macabre. Est-ce-que l'Aether de la Mort approuvait ? C'était une autre histoire, et surtout, c'était sans importance. Comme toute sa vie. Comme tout ce qui l'entourait. Tout. Etait-il en dépression ? Oui, ou alors il avait simplement décidé de se débarrasser de l’ensemble de ses sentiments pour ne devenir qu'une coquille vide et pure.

Le Fumeur Macabre aperçut Megaera et décida de se fondre dans l'arbre derrière elle pour voir ce qu'elle faisait. Mais cela l'ennuya bien vite -environ une demie-seconde- et il continua donc de chanter à basse voix les paroles stupides qui lui venaient en tête. Sans importance. «Dodo mes voraces, tout mon bien, toute ma race, près de vous mes féroces Attila n'était qu'un gosse, la vie passe, passera, la vie, la vie que l'on a, on la donne, il reste quoi...» ; «Dodo cannibales, je suis comme votre balle, je viens et je roule, entre vos mains tendres goules, la vie ne rembourse pas, les nuits blanches, les coups bas, la vie c'est peut-être ça, on vous mange et on s'en va.» Il réalisa son erreur qu'après avoir longuement dévisagé la jeune femme. «Dodo mes barbares, en vous déjà se prépare la minuscule graine qui s'étendra souveraine, qui demain vous mangera, l'amour c'est peut-être ça, tout ce qu'on a dans le coeur, ne vaut pas la moindre fleur...» Il n'aurait pas dû s'approcher aussi prêt. Il se trouvait à peu près dans le même état d'esprit que son mari officiel : il voulait la dévorer entière. D'un air stupide, le Chaman continuait d'un ton automatique, morne et indifférent. Sa Magie se délitait sans cesse, le rendant tantôt éthéré tantôt tangible, comme son son pouvoir si cher l'interdisait d'être entièrement l'un ou l'autre. «Dodo petits vampires, ça serait tellement pire, de n'avoir personne.» L'apparence du fantôme se brouilla d'une fumée verte et bouillonnante, de laquelle montait des cris de douleur et des supplications. «CHUT» hurla-t-il en tapant brusquement du pied sur les crânes qui l'accompagnaient depuis qu'il avait signé ce maudit pacte. Cette fâcheuse apparence qui n'avait rien de discret lui collait à la peau dès qu'il osait se transformer en esprit. Il y en avait un ossement de plus à chacune de ses victimes, ce qui commençait à prendre de la place. L'homme se mordit la lèvre, blanc comme un linge, ses traits devenant plus visibles et nets. Le reconnaissait-elle ? Il avait beaucoup changé depuis leurs dernières rencontres. Il n'était plus lui. Il se souvenait l'avoir aimé mais aujourd'hui, il n'arrivait pas à ressentir autre chose que l'envie de se nourrir d'elle. Ce n'était pas mieux que l'Emprise, au final. Peut-être était-il voué à être encombré toute son existence par ces sensations dévorantes, l'une après l'autre. «Bonjour. Je crois que ma présence ici n'est pas adéquate ni bienvenue mais de toute façon je me suis perdu et je n'aime pas être une personne adéquate.  Adéquate, hum, qu'il est moche ce mot.» dit-il alors en s'asseyant sur le banc comme s'il était un être matériel et en passant son bras autour des épaules de la jeune femme. Il lui passa à travers mais ne sembla pas s'en soucier. L'homme cilla en silence. Il voulait hurler sa faim mais n'en fit rien et se contenta de se relever pour sautiller nerveusement tout autour. «Si je ne retrouve pas mon corps, ma magie va s'épuiser et je vais mourir. C'est drôle hein ? Tu n'as pas envie de mourir parfois ? Tu serais hors d'atteinte de ces idiots, dans la Mort Qu'est-ce-qu'il y avait dans cette lettre ? Une déclaration d'amour ? Qu'est-ce-que l'amour et à quoi ça sert ? Oh. Je suis fatigué.» Il soupira et se tût aussi brusquement que son avalanche de questions sans rapport les unes avec les autres.


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