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 [II] - Ne cligne pas des yeux | Miles

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Miles Köerta
~ Orisha ~ Niveau III ~

~ Orisha ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 1157
◈ YinYanisé(e) le : 20/09/2014
◈ Activité : Traqueur [Corvus Æris] | Marcheur
Miles Köerta
Lun 06 Jan 2020, 20:30

Musique du Yicaly : Myrkkypensas par Jussi Rainio & Eija Ahvo

Je fermais la porte dans mon dos, l’œil hagard, emporté dans la vague émotionnelle qui était en train de m’étouffer intérieurement.

« Bon retour, Pa’! Me salua mon fils en relevant la tête de ses lectures. Comment c’est passé la miss… »

Il se tut en croisant mon expression. Assis contre l’un des divans de la salle familiale, Kaine tenait en main plusieurs brochures scolaires qu’il avait étendu pêle-mêle sur la surface du mobilier. Chacun des éloges écrits sur ces papiers félicitaient et promouvaient les qualités de leur école, complimentant la formation et l’éducation offertes par un corps enseignant exceptionnel; mettant de l’avant le nombre conséquent de programmes proposés tout en applaudissant la convivialité qui existait entre les élèves : bref, de quoi faire rêver tout étudiant qui désirait progresser dans un environnement sain, sans prise de tête et sans pression aberrante. Après tout, l’Orisha n’avait jamais briller par des notes frôlant la perfection, ni par l’obtention de récompenses d’exception, si ce ne sont celles qu’il avait obtenu, quand il était plus petit, pour sa détermination ou bien pour avoir été reconnu comme étant l’étudiant le plus amical de sa classe. Il avait toujours su comment faire pour s’entourer d’amis et de bonne compagnie, son sérieux n’impactant pas le moins du monde sa jovialité et son humour. En réalité, si, à ses tous débuts, il se méfiait parce que l’on savait qu’il était le fils de la Descente, il finit rapidement par faire la différence entre ceux qui n’étaient auprès de lui que pour sa mère et ceux qui l’épaulaient pour sa personne et uniquement sa personne. Je n’avais pas été véritablement obligé de m’incruster dans ses histoires scolaires, sachant qu’il parvenait, de lui-même, à séparer le bon du mauvais grain.

L’analogie, cependant, ne s’appliquait pas tout à fait à la situation de Toesia, son caractère excentrique ainsi que sa forte tête l’ayant bien souvent entraîné dans de petits conflits entre elle et quelques-uns de ses camarades de classe. Si la fièvre de ces instants semblait avoir diminué au fil du temps, je me tenais tout de même au courant pour elle, là où je faisais confiance à la maturité et au bon sens de Kaine. Comme ce soir, justement, alors qu’il observait ces brochures, en réflexion à son futur. C’était son heure après tout, celui de sa décision, à savoir s’il désirait poursuivre ses études dans une école internationale ou continuer sa vie, ici, à Ciel-Ouvert, auprès de sa famille et de ses amis. Il était très sérieux sur la question même s’il en parlait souvent de manière légère et anodine : il savait pertinemment qu’il devra bientôt choisir la suite pour son avenir et, intérieurement, ça le stressait. Plusieurs de ses camarades de classe avaient déjà fait leur choix quant à leur avenir, une majorité voulant s’instruire dans des universités hors du territoire alors que les autres, selon leur situation, selon leurs ambitions, avaient décidés de devenir marchands, chasseurs, interprètes au Coryphée ou Marcheurs. Quelques-uns, tout simplement, choisissaient de prendre le large pour découvrir le monde et remplir leur bagage de folles et innombrables expériences. Si quelques-uns prenaient ces voies, de peur que la colère du Bleu Roi ne soit plus dévastatrice qu'elle ne l'était aujourd'hui, ce n'était pas le cas de la grande partie des étudiants, qui ne décidaient pas par peur, mais par désir. Aux yeux de Kaine, cependant, les portes et opportunités lui semblaient infinies et finalement, c’est bien parce qu’il n’en voyait pas les frontières que le jeune homme se sentait aussi incertain sur la route qu’il devrait suivre. Pourtant, à l’entente du claquement de la porte, l'Orisha avait redressé la tête, ses troubles immédiatement balayés par la vue de mon expression, qui reflétait à la perfection le malaise qui m’envahissait. Le silence, dès lors, avait perduré et le Köerta finit par émettre un léger ricanement, passant son bras sur le dossier du divan.

« Bah… Pourquoi tu jettes un regard pareil? Il s’est passé quelque chose? »

Je secouais vivement la tête, la chaleur montant jusqu’à la racine de mes cheveux – et ce n’était pas du tout à cause du feu qui brûlait paresseusement au fond du foyer. Dès qu’il s’aperçut de cela, mon fils écarquilla les yeux, un sourire malicieux fendant son faciès.

« Raconte! Qu’est-ce qu’il s’est passé? Insista l’Orisha en abandonnant ses brochures et le divan dans un bond, traçant déjà son chemin pour me rejoindre à l’entrée.

- … Rien du tout, assurais-je en reprenant contenance, tapotant maladroitement l’épaule de mon fils lorsque je passais à sa hauteur. Tu regardes encore les brochures pour l’année prochaine? »

Kaine pencha doucement sa tête sur le côté, sachant pertinemment que je lui cachais quelque chose, mais il finit par laisser tomber – pour l’instant – retournant à sa paperasse.

« Ouais… Y’a tellement d’écoles, tellement de programmes, mais je ne sais pas du tout si j’ai envie de prendre un diplôme en réalité… Sûr, ça me serait pratique dans la vie, hein, mais je… je ne sais pas. »

Je lui lançais un regard en biais, retrouvant une concentration inflexible dans les yeux de mon fils. Il adorait chasser, il adorait Ciel-Ouvert, mais quelques fois, il se demandait s’il ne pouvait pas en faire plus, s’évader afin de voir plus de pays, à l’instar d’Hakiel, leur « oncle », qui avait quitté les buttes et les plaines gelées du Voile pour joindre son futur à celui de Basphel, et qui revenait de temps en temps à la maison pour prendre des nouvelles et s’assurer que l’on ne s'arrache pas la tête durant son absence. Je souris, ébouriffant la longue chevelure sombre de Kaine.

« Ce s’rais me répéter, mais peu importe ce que tu choisiras, je te soutiendrais à cent pour cent. Je sais, de toute façon, que tu sauras faire le bon choix.

- O-Oui… Murmura-t-il en esquissant un sourire en coin. Suuh padryë. »
« Merci Papa »

Nous nous regardâmes brièvement, avant de s’échanger notre fidèle poignée de main personnalisée.

« Toto n’est pas là? Me questionnais-je après avoir entraperçu Dærion dans le couloir, qui rejoignait la cuisine.

- Nietsh! Elle est partie pratiquer son spectacle avec les autres étudiants de sa classe.

- Oh bon sang! J’ai failli oublier le concert de l’école!

- Une bonne chose, alors, que je te le rappelle, même si ça sera dans moins de deux semaines : elle t’aurait embusqué puis sauté dessus en te grognant au visage – pour faire changement. Puis elle se serait mise à pleurer. »

Car, malgré ses airs de dur-à-cuire, Toesia était finalement très sensible au plus profond d’elle-même, ne trouvant d’autres moyens d’exprimer ses sentiments que par de grands éclats qui pouvaient faire pleuvoir autant de rires, de coups de poing que de larmes.

« D’ailleurs… »

L’adolescent tourna son visage dans ma direction.

« Tu penses que Ma’ se présentera au Coryphée pour voir son spectacle? »

À ces paroles, je sursautais.

« En parlant de votre mère… Elle sera occupée, pour un temps, dans sa campagne pour Linos, mais elle m’a assuré qu’elle viendra à la maison aussitôt son travail dans la Cité Miroir terminée. »

Kaine hocha de la tête, ses pommettes se rehaussant sous le coup de la satisfaction.

« Et cette campagne, elle durera combien de jours?

- Je… n’en ai aucune idée. Une semaine, tout ou plus? Deux peut-être.

- Aah! Si c’est comme ça, c’est bon alors! »

Kaine expira, tout sourire.

« Je lui enverrai une lettre pour qu’elle sache, et pour faire la surprise à la petite peste. »

Je relâchais un rire, roulant des yeux.

« L’amour fraternelle, comme c’est beau! »

Il me tira la langue, reprenant, après quelques secondes, ses lectures. De mon côté, je passais rapidement dans les cuisines pour saluer Dærion, lui signalant que j’étais de retour et que j’irais me reposer quelques heures : s’il avait besoin de moi, il savait où me trouver. Puis, une fois enfermé dans ma chambre, couché sur les draps de mon lit, j’exhalais un long et profond soupir, couvrant mes yeux de mes bras. C’était vraiment trop embarrassant… Mal à l’aise, je grognais, laissant tomber, à intervalles, ma tête contre mon oreiller. Est-ce qu’elle a entendu tout ce que j’ai dit? Est-ce qu’elle… sait que… RAAAH! Bien sûr qu’elle sait! Cochiken! (bon sang) Pourquoi j’ai fait ça? Idiot! Brusquement, j’arrêtais mes coups de tête, m’enfonçant plus encore dans le moelleux de la couche avant de jeter, finalement, un regard sur le plafond. Je ne savais pas ce qui m’arrivait, je n’arrivais pas à trouver les mots sur ce qui m’étreignait. Mais Léto me manquait. Terriblement. Et tout ce que j’avais envie de faire lorsque je croisais Latone, qui possédait son corps, c’était de la serrer dans mes bras, de l’embrasser, de lui faire l’amour. Mais c’était impossible présentement. Absolument impossible. Et je le savais pertinemment! Parce que l’être désirée n’était pas dans ce corps : il s’agissait bel et bien d’un Éclat, je le contemplais continuellement, mais ce n’était pas celui de la femme que j'aimais.


1 513 mots | Post VIII | FIN



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Merci Léto ♪:
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