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 Ceux qui mentent [Vanille]

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Jeu 16 Aoû 2018, 00:20


Ma famille désapprouvait presque unanimement ma décision, peu enthousiaste à l’idée de m’abandonner dans la gueule du loup. La Khæleesi avait eu la délicatesse d’adresser l’invitation à mon épouse et à mes filles, proposant aussi de m’accompagner de quelques hommes de confiance. Cette attention était plutôt touchante. Je m’étais empressé de confirmer ma venue à la petite réception, mais en précisant que je viendrais seul, sans proche ni garde du corps. Mes filles passèrent des heures à tenter de me dissuader, appuyées dans leurs revendications par mes sœurs. Même Alice me fit jurer de prendre garde, la mine inquiète. Seule Illithya restait sereine : elle avait confiance en mes choix et en mes talents. Je ne méritais décidemment pas cette femme, capable de me supporter même dans les instants les plus difficiles, paisible en toutes circonstances. « Ne vous inquiétez pas pour moi. » murmurai-je, en procédant à une tournée de bisou sur le front. « Si je ne suis pas revenu demain matin … Pensez à moi la prochaine fois que vous mangerez du poisson. Ils m’auront peut-être mangé avant. » Azenor me gratifia d’un sévère coup de poing dans les côtes, amplement mérité. Il me fallu esquiver sur la droite, pour ne pas recevoir les répliques de la part de ses sœurs. Je haussai vaguement les épaules, face à Illithya, comme pour m’excuser de mon comportement. Après m’être penché pour embrasser ses lèvres et lui avoir glissé quelques mots, je m’évaporai pour rejoindre une île, perdue au large de Tælora. Heureusement que mon hôte avait glissé un plan dans sa lettre, cela me permettait une téléportation en toute sécurité. Elle pensait vraiment à tout. Une femme adorable. Pourquoi tout le monde disait qu’elle était monstrueuse ? Elle était si prévenante que je m’étais presque attendu à une confiserie dans le fond de l’enveloppe.

« C’est donc ça, Orahna. » articulai-je en flânant dans les jardins, le majordome sur les talons. C’était la troisième fois que je faisais le tour de l’immense parc, simplement pour le voir s’essouffler à force de me poursuivre. Il était très professionnel : c’était démesurément grand et pour ma part, je m’étais lassé à la fin de la première fois. Mes visions auraient pu me suffire, mais je tenais vraiment à le voir courir et je savais qu’il voulait gagner en muscle : un peu de marche rapide était bon pour la santé. J’avais fini par entrer dans le hall et admirais les décors simples et épurés de l’intérieur. « Je ne m’attendais pas vraiment à ça. » Le majordome me regarda de haut en bas avec un air dédaigneux, le temps d’aviser ma tenue simple. « Que croyez-vous trouver ? Des instruments de torture sur chaque mur, des hurlements venant du fond des geôles, des dragons dévorant les dépouilles des ennemis et des douves pour le Kraken de la Dame ? » Oh, celui-là … Je sentais que j’allais l’adorer. Je m’étais préparé à l’arrogance de la Reine des Abysses, mais je préférais m’épargner cette attitude hautaine de la part de son personnel. A bien y réfléchir, cela devait être un critère de sélection, voire une obligation pour survivre dans ce manoir de dégénérés. La Khæleesi payait bien ses employés. Très bien, même. J’en fus presque surpris. N’était-elle pas censée être une cruelle esclavagiste riant de manière effrayante sous un rayon de lune ? J’étais presque déçu. La prime de risque, à n’en pas douter. « Non. » répondis-je en arquant les sourcils, l’air perplexe. « Non, pas les douves pour le Kraken. Il est trop grand. » Il me dévisagea, surpris. Il s’interrogeait sur mes capacités mentales. « Tout va très bien là-dedans, merci. » clamai-je en tapotant ma tête. Les joues rouges, il me pria de la suivre dans les couloirs pour me mener dans un charmant petit salon, où mon hôte m’attendait.

« Vanille ! » m’écriai-je en approchant de la Sirène, les bras ouverts pour l’enlacer et embrasser ses joues. Ce n’était sûrement pas cette réaction qu’elle attendait. « Quel plaisir de vous revoir. Je suis d’une impolitesse à toute épreuve : j’ai manqué de vous offrir un présent pour vos noces, qui commencent à dater. Je voulais me rattraper en vous offrant un charmant félin, sauvé des rues il y a quelques semaines, mais je crains que l’animal ait fui. Au temps pour moi. Je n'aurai pas dû le prévenir.» Je tirai une petite pochette en satin de la poche de mon manteau. « A défaut … Pour cette invitation, voici un petit cadeau. Je l’ai faite moi-même. » Je fis tomber la petite montre à gousset entre ses mains. J’étais plutôt fier de moi. Le bijou était très féminin, entièrement fait en or avec un petit saphir en son centre. Des arabesques décoraient le tout, et j’avais même gravé son nom. Le vrai. « J’attire votre attention sur la date, certes très lointaine voire fantaisiste, que je me suis permis d’ajouter près de votre prénom … C’est la date à laquelle vous pouvez espérer obtenir un mariage avec l’une des mes filles. » Je me laissai tomber dans le creux du canapé. « Ce n’est pas contre vous. Je tuerai n’importe qui, qui prétendrait poser la main sur une de mes filles. Mais c’est gentil de m’avoir invité. » Je pris un petit four entre les doigts. « Très bon. » commentai-je après l’avoir dégusté. Elle me regardait avec une expression qui me laissait présager que j’allais passer un sale quart d’heure. J’avais bien fait de prendre de l’avance sur l’apéritif, mais cela ne m’empêcha pas d’accepter avec fougue le verre qu’on me tendait. Vidé la seconde d’après. J'allais sérieusement entamer les réserves de sa cave, sans une pointe de regret.
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Sam 16 Fév 2019, 15:44


Vanille arqua délicatement les sourcils. Elle resta silencieuse face à l’exubérance de son invité, attendant avec patience qu’il termine son petit numéro. Elle affichait un petit sourire courtois, légèrement crispé. Elle éprouvait des sentiments incertains pour cet homme, qu’elle avait presque aimé avant de le détester. Ils avaient vécu ensemble. Ils avaient même eu deux enfants. Cependant, ils se traitaient comme des étrangers. C’était sans doute mieux ainsi. « C’est toujours un plaisir de passer du temps en votre compagnie, Caleb. » Elle eut un petit rire, secouant doucement la tête avant de boire une gorgée de thé. Elle ouvrit la bouche pour faire une remarque – un tantinet cinglante – mais fut coupée dans son élan par une migraine vertigineuse. Elle grimaça, prenant vivement sa tête entre ses mains. Elle se sentait nauséeuse, et elle savait que cela n’avait rien à voir avec sa nouvelle grossesse indésirable. Elle murmura quelques mots pour briser l’enchantement, et l’artefact tomba par terre dans un petit tintement étouffé par le tapis. Elle ramassa délicatement le diadème, avant de planter son regard dans celui du Sin Luxinreïs. « Il me semble qu’on ne demande pas vraiment votre avis, Majesté. N’êtes-vous pas l’humble serviteur de la volonté des Dieux ? N’êtes-vous pas celui qui est prêt à tout pour préserver le Temps et veiller à ce que chacun suive bien gentiment son Destin ? » Elle esquissa un sourire narquois. « Bien entendu … Je ne suis qu’une débutante dans les arts subtils et délicats des Rehlas. Je ne vais pas vous faire l’offense de mentir en prétendant que je maîtrise parfaitement la relique du savoir. Je reste pourvu d’un petit don de voyance en toutes circonstances et m’entraîne sans relâche pour supporter cette couronne et ce qu’elle implique. Je peine à percevoir quoi que ce soit. Je crois même que je commence à comprendre votre … attitude déplacée et votre alcoolisme notoire. Mes visions sont nébuleuses, encombrées. Tout se mélange. Rien n’est clair. Pourtant ... » Elle décroisa lentement ses longues jambes pour les croiser dans l’autre sens, et posa ses mains sur ses genoux. « Je suis certaine de ne pas me tromper. Pas à ce sujet. » Elle eut un petit rire. « Votre présence m’incite d’ailleurs à croire que j’ai raison. Pourquoi avoir pris la peine de vous déplacer, dans le cas contraire ? Vous avez les mains liées. » Elle prit le temps de dévisager son interlocuteur, dans l’espoir de décrypter ses pensées. Elle préférait éviter de se servir de son pouvoir, dont elle usait et abusait en temps ordinaires. Le Souverain n’allait pas apprécier cette intrusion et risquait de lui faire payer. Elle n’était pas certaine, de surcroît, de vouloir se perdre dans l’esprit dérangé du Roi des Rehlas. « Ne soyez pas si catégorique … Certains membres de ma famille sont tout à fait charmants, et vous le savez. Vous vous êtes pris d’affection pour plusieurs d’entre eux. » Elle tapota ses ongles sur sa tasse. « Je ne suis pas aussi intrusive que vous le pensez, dans la vie de ma famille. Bien moins que vous, en tout cas. J’ai autre chose à faire. » Elle soupira. « De toute manière … Je suppose que vous ne resteriez pas sans rien faire, en cas de problème. Je doute que le respect de la vie privée de vos enfants soit votre priorité. Pour ce qui est de votre  lubie protectrice de père envahissant … Vos filles méritent d’avoir la paix. Ce sont des princesses, qui plus est. Les mariages arrangés font aussi partis du jeu et j’ai cru comprendre que l’une était déjà plus ou moins promise à un Prince de cette Voûte ... Ce n’est pas la peine de me regarder comme ça. » Elle supportait de moins en moins le mépris du Sin Luxinreïs. En réalité, elle le supportait de moins en moins, tout court. « Permettez-moi de vous rappeler que vous n’êtes pas un pauvre innocent face à la cruauté d’une vilaine meurtrière. Vous avez les mains aussi sales que les miennes. Et vous avez largement contribué à forger ma petite personne. Ce n’est pas parce que le monde entier vous prend pour un petit être amusant et divertissant dont le seul vice est l’alcool que vous n’êtes pas l’immonde salaud arrogant que vous dissimuler bien soigneusement derrière vos pitreries. » Elle prit une petite inspiration. « Je ne tiens pas plus que vous à faire durer cette entrevue. Allons droit au but. » Elle savait que certaines visions pouvaient être changées tandis que d’autres étaient immuables. Elle ne savait pas les différencier. Pas encore. Elle préférait attendre les répliques du Sin Luxinreïs. Il allait sûrement répondre sans détour. A moins qu’il préfère claquer la porte sans un mot.    

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Ceux qui mentent [Vanille]

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