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 [Événement] Démence fatale - Chapitre II

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Eerah
Æther des Bergers et des Wëltpuffs

Æther des Bergers et des Wëltpuffs
◈ Parchemins usagés : 3537
◈ YinYanisé(e) le : 20/07/2013
Eerah
Sam 21 Juil 2018, 21:40


En quelques instants, ils avaient été rejoints par plusieurs inconnus ; tous dans un état incertain, et il percevait de sombres traces de magie dans l’esprit de chacun. Mitsuko n’était pas épargnée, ce qui confirmait sa théorie selon laquelle elle n’était – pour une fois – pas responsable de la situation. Eerah se lissa les plumes, songeur, en enfouissant son bec sous son aile. Sa propre condition était risible, mais il ne lui semblait pas être affecté par quoi que ce soit. C’était peut-être temporaire, ou peut-être que le sortilège en question ne s’attaquait qu’aux humanoïdes – peu probable, dans la mesure où son esprit restait justement celui d’un Déchu. Le commentaire de l’ancienne Déesse le fit s’ébrouer, et il lui tourna le dos, dédaigneux, en se trépignant sur sa souche, avant de tourner la tête à cent-quatre-vingt degrés, pour vérifier que personne ne se moquait de lui. Ses grands yeux se plissèrent, puis il descendit de son perchoir d’un petit saut. Il n’avait pas l’habitude d’observer les gens d’en dessous, ça ne l’empêchait pas d’adopter l’attitude d’un roi sur ses terres ; sa transformation déteignait sur lui, il savait qu’il ne pourrait pas se permettre de rester indéfiniment sous cette forme. Passant devant chacun des protagonistes, il décocha à chacun d’entre eux un regard scrutateur appuyé. L’humain était jeune, aux cheveux bouclés, et semblait agacé par la remarque de Mitsuko. Il vint se planter à ses pieds et darda sur lui un coup d’œil intense, mettant les points sur les « i » à la manière des hiboux. Une fois sa domination affirmée, il tourna la tête vers les autres. Un Réprouvé visiblement tiré du champ, il n’aurait pas été surpris de le voir la bêche à la main ; il ne pouvait plus se contenter de soupirer en les voyants maintenant qu’il avait épousé leur reine, il n’alla donc pas marquer son territoire, celui-ci avait l’air assez perdu comme ça. La dernière arrivée, une jeune femme en peignoir, réveilla un instant ses instincts de Déchu, et il s’approcha en tournant autour d’elle, puis pivota la tête sur le côté une fois l’angle sur son postérieur assuré. Un roucoulement approbateur sorti de sa gorge.

Bien vite, il se reprit : la métamorphose avait décidemment des effets inattendus, y compris l’atrophie de ses filtres sociétaux. D’un autre côté, c’était reposant de ne pas avoir à écouter autre chose que ses bas instincts. Il fut rapidement ramené à la réalité quand l’ex-déesse s’évanouit, et sautilla jusqu’à elle de sa démarche chaloupée.

— « HOU ! »

Le Réprouvé la rattrapa, mais Eerah perçu simultanément la tâche sombre imprégner son esprit. Quoi que ce soit, c’était en train de s’accrocher à lui. Dans sa folie, il semblait prendre Mitsuko pour sa fille ; quand il déploya ses plumes écarlates pour recouvrir la blonde, le Hibou fit de même et alla le saisir de ses serres pour l’écarter. Les autres avaient commencé à lui parler, il ne fut pas aussi patient. D’un battement d’ailes, il le souleva et le projeta au sol quelques mètres plus loin, avant de se poser sur sa poitrine, en l’écrasant de son poids et l’entravant mentalement pour qu’il ne puisse plus se débattre. Il se pencha sur lui, et capta son regard. Les yeux hypnotisant du rapace brillèrent, et il s’incrusta dans son esprit. Là, il pouvait parler normalement, et il laissa quelques mots en Zul’dov afin de l’apaiser pendant qu’il s’attaquait à la masse sombre.

— « Pah weii pruzah. Reshop. »

C’était comme si ses pensées s’imprégnaient d’une encre noire, collante ; des parties de son caractères se voyaient intensifiées, d’autre s’étaient presque éteintes. Il n’y avait pas la moindre once d’intention bénéfique derrière tout ça. En réalité, il ne semblait pas y avoir d’intention tout court. La corruption ne suivait aucun schéma, aucun but : elle semblait frapper au hasard comme un enfant innocemment cruel. Il tenta de s’en approcher, de combattre la magie par la magie, et après un éclair, pendant un instant, il ne sentit plus aucune présence, comme s’il avait pu la vaporiser en un instant. Sceptique, le Déchu regagna son corps d’oiseau. Elle s’était vraiment laissée vaincre facilement, c’en était même étrange. D’un autre côté, elle n’avait pu aller ailleurs, à part…

Le Daedalus se précipita sur ses propres défenses, soudain pris d’un mauvais pressentiment, il approcha de ses barrières, et l’instant d’après, il volait en stationnaire au-dessus de leur petit groupe, ses yeux irradiant d’une colère brute. Comment est-ce que ces païens osaient s’en prendre à celle qui avait été une déesse, celle qui avait donnée naissance à la plus belle femme du monde, qui avait donné un but à son existence lorsqu’il avait perdu tout espoir ? Il demeurait à la verticale de Mitsuko, le battement de ses ailes soulevant un nuage de poussière autour d’eux. Il en appela à la nature et un buisson de ronces surgit du sable pour entourer la femme toujours évanouie ; il en appela à sa magie bleue, et ce qu’il avait appris chez les magiciens se rappela à lui. Une lueur bleutée descendit sur sa protégée, et il essaya de dresser un maillage pour la protéger d’une autre attaque mentale. Il savait – très loin, quelque part au fond de sa mémoire – que ça ne marcherait pas, mais il n’arrivait à se souvenir pourquoi…

De longue minutes passèrent, et il alla se poser devant son corps étendu, et les ronces se rétractèrent sous terre. Lorsqu’il eut parfaitement retrouvé ses esprits, il tourna vivement la tête vers les autres.

— « HOU. »

Résumé :

Traduction :


[Événement] Démence fatale - Chapitre II - Page 4 GqzDWY

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Sam 21 Juil 2018, 22:16

Alors qu’il déglutissait bruyamment, convaincu qu’il serait mort d’ici quelques secondes, l’Humaine se tourna finalement vers lui, dardant sur sa personne un regard à la fois fatigué et meurtrier. Il faillit en lâcher son arme improvisée. Elle marmonna une menace si froide et posément énoncée qu’il se dit qu’il était encore peut-être temps de rendre les armes, peut-être qu’elle le jugerait trop insignifiant pour prendre la peine de le tuer. Il baissa lentement son ciseau, et recula à nouveau d’un pas. Un instant interminable s’écoula tendit qu’elle semblait reprendre lentement conscience de ce qui l’entourait. Son regard aussi s’était transformé, et elle reprit soudainement le cours de la conversation comme s’ils s’étaient rencontrés au détour d’une ruelle à Cael. Il l’observa longtemps du regard, détaillant sa tenue et les endroits où elle dévoilait sans complexe les formes de la jeune femme. Elle n’était vraiment pas habillée pour le climat glacial qui régnait ; il alla pour lui proposer de lui confectionner un vêtement plus adapté, quand il se souvint qu’il en était bien incapable tant qu’elle serait dans le coin. Plutôt que de demander quoi que ce soit, il resta figé, attendant de voir comment elle réagirait, tel un faon pris par surprise par un prédateur. Elle l’informa qu’il ne servait à rien de la menacer, et il entendit dans sa voix un ordre inflexible auquel il ne put qu’obéir. Il rangea l’outil dans la poche de son tablier, et marmonna :

— « Pardon, ma Dame. Je m’appelle Nim. Nim Sharuum. »

Lorsqu’elle s’annonça comme une alliée des Magiciens, il redressa la tête et la détailla de nouveau d’un air hésitant. Comment une humaine chargée d’autant d’anti-magie pouvait être une alliée des Magiciens ? Il hocha doucement la tête, pas tout à fait convaincu, et la suite n’arrangea rien, lorsqu’elle lui proposa de regagner un ancien temple après lui avoir parlé de « choses dans l’obscurité ». La vérité c’est qu’il n’avait pas bien le choix. Même s’il elle ne semblait pas vouloir le contraindre, lui se sentait obligé de répondre à ses requêtes par l’affirmative. Dans le pire des cas, il ne pouvait faire que ça pour retarder l’inévitable, dans le meilleur, elle le protègerait surement de ce qui allait arriver par la suite. Il s’approcha donc et une fois arrivé à sa hauteur, hésita un instant, puis lui proposa le veston qu’il avait confectionné. Il était un peu plus grand qu’elle, de peu, le vêtement devrait pouvoir remplir son office, et elle semblait en avoir davantage besoin que lui. Le temple dont elle parlait se dressait effectivement un peu plus loin et il prit la direction de celui-ci. Suivre des cris lui semblait un peu risqué.

Pendant quelques temps, ils marchèrent l’un à côté de l’autre, lui un peu en retrait, et de temps à autres, il ouvrait la bouche comme s’il voulait poser une question, avant de s’abstenir. Plus ils avançaient, et plus il se convainquait qu’ils ne s’en tireraient probablement pas. Le froid semblait s’intensifier à l’approche du temple, et il était probable que celui-ci s’apparentait davantage à une tombe glaciale qu’à un chaleureux lieu de culte. Ses jambes étaient lourdes, et la neige difficile à traverser. Il en venait à remettre en question l’utilité d’une si longue marche si c’était pour mourir à la fin. Il n’avait qu’à s’arrêter là. Son regard dévia sur le côté, le long du sentier, et de l’à-pic qui chutait jusqu’à la forêt. Nim ralentit, le regard plongé dans le vide, éteint. Mancinia marchait un peu devant, et il savait qu’il n’était qu’un poids pour elle. Peut-être que c’était plus simple d’accepter sa fin. Il n’avait qu’à sauter, faire un pas en avant, et mourir. Il ne lui servait à rien, il ne servait à rien d’une manière générale. Il avait déçu tous les gens qui l’avaient éduqué, n’avait jamais rien réussi à construire d’utile, et même maintenant qu’il semblait enfin lui arriver quelque chose d’excitant, il était confronté à la triste vérité : il n’était qu’un couard incapable et le monde extérieur était bien trop violent pour qu’un citadin comme lui puisse s’y frotter.

— « Attendez, Mancinia ! »

La jeune femme était à quelques mètres en avant. Il enleva ses chaussures, son tablier, qu’il plia soigneusement sur un rocher.

— « Désolé, je ne vous suis d’aucune utilité. Prenez ça, vous vous en sortiez mieux sans moi. »

Puis il se tourna vers le précipice et fit un pas en avant.

Résumé :
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Sam 21 Juil 2018, 22:37

J’aurais pu continuer à marcher jusqu’à foncer dans les deux individus enlacés, mais je m’arrête lorsque je vois l’homme repousser la femme. Pas de chance, poulette. Je crois qu’il est furieux, en tout cas il crie.
Puis il retire ses vêtements.
Mon regard suit les lignes de son corps. Il est musclé. Ça m’arrache un nouveau rire. Enfin, est-ce que je m’étais arrêtée de rire ? Je ne sais pas, j’ai déjà oublié la question, tiens, l’homme plonge dans la rivière maintenant – je n’avais même pas remarqué qu’il y avait une rivière, est-ce qu’elle vient d’apparaître ?
Je m’approche encore un peu, j’ai envie de mieux voir le spectacle de cet homme qui se baigne. La femme ? Ah oui, elle est là aussi. Je ne la regarde pas.
Il y a des choses qui flottent dans les eaux sombres de la rivière. Je plisse les yeux et me penche en avant, la main droite portée en visière sur mon front.
-Mais qu’est-ce que c’est ?... Ooooh, mais c’est des corps ! Des cadavres ! Ils sont pleins de sang, regarde madame, ces corps sont des cadavres et ils sont pleins de sang.
Il y a une voix qui est très bavarde, elle est bruyante mais elle ne couvre pas trop les bruits de la rivière – parce que maintenant je l’entends, cette eau qui s’écoule et qui emporte les cadavres au loin. On dirait une procession, mais horizontale. Je rigole.
-On dirait une procession, mais horizontale.
Je glousse.
Nikolaz.
J’arrête brutalement de rire. Je suis désespérée.
Je me tourne brusquement vers la femme et je lui prends le bras.
-Madame, j’ai tué Nikolaz, je lui confie, les larmes dévalant mes joues. Tu crois que je l’ai tué ? Est-ce que je l’ai tué ?
Je laisse retomber mon bras le long de mon corps et je regarde l’homme se baigner dans la rivière gorgée de sang. Il a des beaux cheveux, longs et noirs. Moi aussi j’ai de beaux cheveux, longs et noirs. Ça fait de nous des personnes extraordinaires, aux cheveux longs et noirs.
Soudain, l’homme à la capillarité éblouissante se raidit et crie quelque chose. Puis il sourit. Puis il me regarde. Puis il se touche le visage, avec violence, ça déforme ses traits, on dirait un masque de théâtre même si je n’ai jamais vu de théâtre, c’est comme ça que je m’imagine les costumes grimaçants des troubadours. Ça me fait sourire aussi, je crois qu’un coin de ma bouche est plus relevé que l’autre, ça donne une drôle de sensation à mon sourire, moi aussi je dois ressembler à un masque de théâtre comment je suis arrivée à penser ça ?
L’homme dans la rivière crie encore et se rue en courant hors de la rivière. Il a l’air d’avoir le diable aux trousses, tellement il s’empresse de sortir de l’eau avec l’énergie d’un buffle.
Je viens de réaliser qu’il me regarde fixement. Et qu’il a un couteau à la main. Et qu’il fonce sur moi.
Je ne réagis pas à temps, mon visage se fait entailler et ça fait très mal. Cette fois, c’est moi qui crie. Puis je tombe à la renverse, écrasée par le poids de l’homme. Mon souffle est coupé lorsqu’il s’affale sur moi et que la pointe d’une pierre s’enfonce dans ma colonne vertébrale. Ma vision s’obscurcit, à cause de la douleur, à cause d’une voix qui s’est invitée dans ma tête, je ne crois pas qu’elle soit à moi, celle-là.
Je lutte quelques instants pour reprendre de l’air. Je sens un liquide chaud couler dans ma nuque et mon cuir chevelu, la face gauche de mon visage est en feu. Mes yeux écarquillés se tournent vers la femme, elle est toujours là, je le sais. J’ai la terrible envie de la perforer de toutes parts, mais je suis gênée par cet homme qui m’écrase et qui veut me tuer.
-Pousse-toi ! je grogne en me débattant, à moitié aveuglée par mon propre sang qui me coule dans les yeux.
J’identifie mon bras parmi le fouillis de mon corps et je tâtonne là où je peux. Trouvées. Je presse mes doigts aussi fort que je peux contre les parties intimes de cet homme à moitié nu. Puis je parviens à le faire rouler sur le côté, suffisamment pour que je lui donne un coup de pied et que je me redresse. Je titube en me levant, le monde n’est pas très stable autour de moi.
Aller chercher le cœur de la femme.
C’est ma divine mission.
Je pousse un cri, ou un râle, ou un halètement, et je cours marche trébuche vers elle. Je suis sa terrible assaillante, qu’elle tremble devant moi ! Je jette mon bras en avant, prête à lui porter le coup mortel. Aucune chance qu’elle l’évite, celui-là.
Je manque de m’étaler devant elle à cause d’un maudit caillou qui est venu se dresser entre moi et mon destin et mon bras fouette le vide, ou peut-être qu’il la touche, je ne sais pas, je ne sens plus grand-chose, à vrai dire.

844 mots

Post II :
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Sam 21 Juil 2018, 23:29






La chair entre ses doigts lui semblait une offrande venue des cieux, l’harmonie sacrée de retrouvailles que la jeune femme n’avait osé espérer. Soudain, toute douleur s’effaçait en elle, soufflée par la chaleur du corps contre le sien. Il était revenu. En proie à une joie insensée, la brune s’imprégnait du parfum de son fils ; plus rien n’existait sinon lui et elle. N’avait-ce pas toujours été ainsi ? D’humeur légère, elle se remémora un instant le soir de sa naissance, lorsque ces mêmes mains s’étaient refermées sur la gorge du bébé pour une étreinte funèbre. Elle se souvenait de l’innocence tranquille qui tourmentait alors le rouge de ses pupilles, et des sombres pensées qui débordaient de son propre esprit. Sous la quiétude des rayons de lune, elle avait juré de le faire sien un jour, lui qui n’était qu’à moitié son père. La Vampire secoua la tête, arrachée à sa mémoire par le contact d’une lame. Privée de la réconfortante présence de Lucius, elle ne prit pas garde à l’agressivité de sa voix et porta son pouce à sa joue pour en essuyer le sang. Un sourire espiègle fendit ses lèvres sans qu’elle n’esquisse le moindre mouvement vers lui. « Il n’est jamais trop tard pour apprendre. Je pourrais t’aider à le découvrir. » Une troisième voix la fit détourner le regard une seconde : une jeune femme, manifestement perturbée, déblatérait des inepties à propos de la mort d’un homme. Cela n’avait aucune importance. Tôt ou tard, il lui reviendrait.

Néanmoins, Callidora se rendit bien vite compte que l’inconnue n’était pas la seule à subir de curieux égarements. Le Démon se mit à parler à des êtres invisibles. Surprise, elle le vit s’installer dans la rivière qui coulait non loin, parfaitement décontracté et avide d’une étrange manie avec les cadavres qui flottaient là. En toute impunité, le regard de Callidora se promena le long de ses muscles. Il avait grandi. Une profonde envie s’insinua en elle ; la pointe de ses canines appuya doucement sur sa lèvre inférieure. L’autre voix résonnait toujours à ses oreilles, plus proche cette fois. D’un geste doux, elle posa une main sur l’épaule de la jeune femme à ses côtés. « Du sang. Il en fait toujours plus, ma petite. Ne compte pas tes morts. » Saisie d’un brusque éclat de rire, elle continua à observer la procession funeste, insensible à l’horreur d’une telle vision, indifférente aux balbutiements de l’autre. Sa main se posa contre le sol. Animés d’une volonté propre, des filaments écarlates s’élevèrent de la rivière pour la rejoindre, venant couvrir son corps de pourpre ; indécents, certains remontaient jusqu’à ses lèvres pour les franchir en douceur. Légèrement surprise par la question de son fils, elle tourna la tête vers lui. « Ce n’est pas parce que certains plaisirs ne naissent pas en nous que nous ne ressentons rien. J’ai eu mal lorsque tu es parti. » Un aveu auquel elle n’aurait jamais concédé en d’autres circonstances, y compris à elle-même. Quelque chose ne tournait pas rond.

L’honnêteté qui s’infiltrait soudain hors de sa bouche lui déplaisait. Il lui fallait économiser ses mots avant qu’une sournoise vérité ne parvienne jusqu’à Lucius. Cela faisait des années qu’elle gardait le silence à son sujet, et ce n’était certainement pas une virée inexplicable en un lieu invraisemblable qui briserait ses secrets. « Il n’y a qu’à moi que tu peux parler. Tais-toi vite ! Le mensonge est ton allié. Le nôtre. Sans toi, je ne suis pas. Sans moi, tu n’es plus. » Ivre du sang qui coulait dans sa gorge, elle se laissa emporter par ses pensées et ne vit pas tout de suite la scène qui se jouait devant elle. L’autre en elle pesait sur sa raison, faisant ployer chacun de ses sens. Un jour, sa volonté finirait par céder. Lorsqu’elle revint à elle, ses camarades d’infortune paraissaient décidés à en découdre pour une obscure raison. Sans savoir qui avait lancé l’offensive, la brune vit la jeune femme se précipiter vers elle. Sa démarche maladroite témoignait du chaos qui régnait en ces lieux. Quelque chose buta contre sa cheville. Contrariée, Callidora déploya sa magie. « Assez ! »  Les assaillants furent brutalement projetés en arrière. Cela ne suffirait pas à calmer leurs ardeurs, et elle n’était guère d’humeur miséricordieuse. Chaque chose devait retourner à sa place, et l’un comme l’autre l’avaient trahie ; l’un par son abandon, l’autre par son attaque. Ils étaient coupables ; il fallait que le sang coule pour satisfaire l'Aether ; pour qu'elle-même puisse trouver la paix. Surgi de nulle part, elle fit claquer son fouet contre le sol. « Je vais vous donner une correction dont vous allez vous souvenir. » Prêtes à fondre sur leurs victimes, les lanières de cuir s’élevèrent dans les airs. La vengeance ne pouvait pas attendre.

Post II - Résumé:





(c)LOKIA
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Mitsu
♚ Fondatrice ♔

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Mitsu
Dim 22 Juil 2018, 14:47


Image réalisée par Verlidaine

Démence Fatale | Le Voyage


 
Une goutte d’eau se hasarda à tomber sur une branche d’arbre. Un corbeau tourna la tête vers elle rapidement, imité par celui qui l’avait rejoint quelques secondes auparavant. Un croassement lugubre retentit, propagé par la réponse d’autres volatiles. Certains étaient là depuis longtemps, discrets jusqu’ici. D’autres venaient d’arriver, leurs pattes sautillant parfois sur le support qu’ils avaient adopté. Ils frétillaient, attendaient, fixant les Hommes de leur regard intelligent, un brin moqueurs. Certains déployaient leurs ailes, hostiles, d’autres restaient immobiles à observer. Une deuxième goutte s’écrasa sur une feuille, rejoint par des dizaines d’autres. Le ciel devint soudain gris, menaçant, comme si la rage du monde avait décidé de se réunir en un seul endroit : au-dessus de l’Île Maudite. Tout semblait sous tension et les volatiles ne cessaient d’affluer, prenant l’espace disponible que leur offraient les arbres. Bientôt, les branches furent toutes habitées de nombreux individus, au plumage aussi noir que le jais, qui semblaient chanter une musique disharmonieuse et terriblement dérangeante. Elle était douloureuse pour les adeptes de la beauté et du juste. Elle était dangereuse et cynique. Ils se multiplièrent de plus en plus. De dizaines, ils passèrent à centaines. De centaines, ils passèrent à milliers. Bientôt, ils étaient des millions, des milliards. Leurs corps se frôlaient tant ils étaient proches, se posant sur le haut des habitations, parfois à même le sol. Ils écrasaient de leur présence celle des Mortels qui gesticulaient en tout sens. Les bêtes fixaient d’un œil sévère les corps qui tombaient, d’épuisement ou dans une marre de sang. La Mort semblait les faucher, un à un. La folie du Suprême de l’Au-Delà ne servait pas que les desseins de Nīḍalu et ledit Æther avait été bien trop imprudent en s’octroyant le droit de torturer les Mortels sans intermédiaire, en s’octroyant le droit de toucher à l’Élu d’un autre. Il allait le regretter. Ils allaient tous le regretter.
 
Soudain, le ciel se creusa en un tourbillon, habité par des éclairs d’un vert fluorescent, clairement anormaux, clairement apocalyptiques. Une sombre masse noire en sortit, s’abattant sur le sol en le faisant trembler, perturbant l’équilibre même de l’île. Il fallut quelques longues secondes avant que la chose ne daigne bouger de nouveau. Pourtant, les ombres qui la constituaient commencèrent à s’étendre, petit à petit, avec une langueur malsaine, obscène. La chose grossissait et écrasait de sa prestance quiconque aurait souhaité essayer de l’arrêter. Ce n’était pas possible. Une colère froide à en glacer le sang se propageait d’un esprit à l’autre, la colère du Dieu dont le culte avait été bafoué par les agissements inconsidérés de la Folie, par le désir de celle-ci d’étendre une emprise illégitime sur ceux qui lui appartenaient. Les plantes commencèrent à mourir, leur corps se transformant en cendres. Cette cendre voleta au gré du vent alors que les poissons du lac remontaient à la surface, abandonnés par la Vie. Les animaux tombaient, leur mort instantanée, brutale. Un grésillement résonnait dans toutes les têtes, provoquant malaise et tourment. Impossible de s’en défaire. Il s’accentuait et, soudain, ceux qui y étaient soumis eurent l’impression que leur vie ne tenait plus qu’à un fil. Un simple ordre et les corps s’écraseraient par terre, tels des pantins de bois désarticulés.
 
La masse ressemblait de plus en plus à un corps, un corps sans visage, un corps capable de tout engloutir sur son passage. Les Parasites essayèrent de s’agenouiller, tentant le tout pour le tout. Ce fut inutile. Ils furent balayés, leur annihilation complète. Ils n’étaient plus des Esprits. Ils n’étaient plus rien. Un grincement terrible retentit alors, suivi de dizaine d’autres. Les Totems étaient en train d’être tordus par des mains invisibles dans un son aigu et percutant. Tous ceux qui portaient la marque de Nīḍalu finirent en miettes, découpés, pliés, déchiquetés, ajoutant de nouvelles cendres à celles qui se faufilaient partout, entrant dans le corps des Vivants à chaque inspiration. Le bassin s’éventra, renversant les Souverains qu’il contenait dans un bruit encore plus affreux que le précédent, semblable à un miroir brisé, menaçant de trancher tous ceux qui s’approcheraient de trop près. La forme muta, prenant presque une apparence humaine. Son regard se posa sur le Suprême de l’Au-Delà. Une main d’ombres, énorme et aux doigts acérés se présenta. L’index bougea, amenant le corps de l’homme jusqu’à la Mort. Celle-ci caressa la silhouette inerte de son souffle putride. Il ne dit rien mais le message était clair et hanterait de nombreuses lunes le Roi tant il était sinistre, percutant, indélébile ; suffisant pour le ramener à la conscience et le poursuivre dans son inconscience.
 
Soudain, l’impression fumeuse devint plus épaisse. Ce n’était pas les cendres, ce n’était pas les volatiles mais le volcan qui laissait échapper de son sommet une masse grise et inquiétante. Un son venu de nulle part retentit et les corbeaux s’envolèrent tous en même temps dans des croissements lugubres. Dareios venait d’arriver, invisible aux yeux des Hommes. Les Esprits du Temple avaient tranché, plus tôt, et Nīḍalu allait devoir payer les conséquences de ses actes déloyaux, contraires aux Lois de l’Univers. La Mort se moquait de son châtiment. L’Æther ne ressentait qu’un mépris profond et une haine viscérale pour son semblable. Après un énième bruit strident, l’Île fut plongée dans la pénombre et lorsque la lumière revint, le Dieu était parti et tout redevint calme. Un faon, que la vie avait quitté plus tôt, se redressa à l’image de ses semblables et, bientôt, les poissons du lac se remirent à frétiller. Le volcan, lui, continuait de menacer l’Île. Des parasites présents, il n’en restait plus que deux. L’Hozro du Maître des Esprits et un ancien Monarque Démoniaque, dépêché pour mettre à mal l’actuel Souverain. Il n’était pas comme Nīḍalu, il n’était pas fautif. S’il voulait éliminer quelqu’un, il passait simplement par des intermédiaires, laissant le Destin décider du dénouement de l’histoire.
 
Plus tard, Devaraj s’apercevrait que la Relique Sacrée avait repris sa place. Bientôt, les étrangers seraient renvoyés vers le cours « normal » de leur existence. Il avait déjà pris les paris de la fin de ce petit jeu. Les Dieux étaient bien trop friands des lubies des Mortels pour ne pas intervenir dans les événements prévus ; d’une manière diffuse, certes, mais bien réelle.

Déroulement


Aujourd'hui, il fait beau et c'est cool  nastae

Bon, je ne vais pas vous expliquer mon post mais plutôt la suite xD

Après l'intervention d'Ezechyel, les étrangers (c'est à dire vous) vont être ramenés à "bon port" par la voie de la téléportation. En gros, votre destin est de participer au jeu et donc Ezechyel vous a placé là où Nidalu vous aurait remis plus tard pour honorer sa parole. Cela étant, vous avez le choix de rester un peu dans le rp sur l'île maudite (donc dans ce sujet, Dev gérera entièrement la suite) ou d'être téléportés pour la suite (donc dans ce sujet)

Où ça me direz-vous ? Eh bien, au beau milieu de l'océan, sur deux grands navires distincts. Vous êtes quelque part sur la Mer de Cristal, une Mer vraiment gigantesque. Les deux navires ne sont pas à proximité et euh... je vous ai fait un dessin (je sais que vous les aimez 8D /sbaf).

[Événement] Démence fatale - Chapitre II - Page 4 2mkr

Du coup, comme je disais, vous vous réveillez sur un bateau (putain à chaque fois je ne sais jamais écrire ni bâton ni bateau. Je fous jamais d'accent sur bâton alors qu'il y en a un et je persiste à en mettre un sur bateau alors que non. Screugneugneu >.<). Hum donc xD Vous vous réveillez sur un bateau un peu nauséeux, avec l'impression que ce que vous avez vécu sur l'Île Maudite n'était qu'un rêve (bien sûr vous allez vite comprendre que non en voyant des gens que vous avez croisé et/ou en discutant avec eux). Vous êtes seuls sur le pont, il fait nuit. Sur une grande table, éclairée par des lanternes, sont disposées de jolie boites en fer forgé. Sur chacune d'elle est inscrit un prénom et un nom (il y a une boîte par personnage). Quand vous l'ouvrez, vous découvrez un parchemin vous expliquant que vous êtes ici pour un concours et vous promettant ce que vous souhaitez en échange de votre participation. Si votre personnage ne sait pas lire, les mots résonnent dans sa tête. || Alors, ici, votre personnage risque de se faire rouler parce que s'il souhaite la lune, le parchemin la lui promettra, mais il ne l'obtiendra jamais inrp xD En réalité, vous avez le droit à un animal, un compagnon humanoïde de niveau I, richesse à vie, un métier, un titre, une terre (là c'est moi qui choisirai, ce sera une parcelle vierge sur l'une des îles qui n'appartient pas à une race ^^) ou 30 PNJ espions|soldats|serviteurs|esclaves à choisir d'un niveau inférieur à votre personnage. Vous n'aurez pas ça tout de suite. C'est si vous tenez dans le rp pendant neuf messages ^^ Dans tous les cas, mettez le moi en spoiler à la fin de votre message pour que je note ^^
Bref, votre personnage se laissera convaincre par les mots, qui, curieusement, démontrent que la personne qui a écrit le connait très bien. Au fond de la boîte, se trouve un autre parchemin avec un numéro. Ce numéro correspond à l'un des individus présent dans la cale du bateau [Les PNJ]. Ces PNJ sont là pour aider votre personnage lors de l'aventure. Chacun vous remettra le sac qui correspondra et vous guidera si jamais il y a des objets ou des animaux qui ne rentrent pas dans le sac. Ils sont là pour plusieurs raisons. Certains fuis, certains aiment l'aventure, d'autres ont des raisons pratiques ou des promesses leur ont été faites. Ça dépend un peu de leur BG.

Comme je disais, vous êtes seuls dans le bateau. Il n'y a personne à la barre, c'est désert, et les PNJ n'en savent pas plus. Ils vous diront simplement que le navire dérive depuis quelques temps. Dans la cabine du capitaine, vous trouverez une carte des environs, sans la position de votre bateau (très pratique hein xD). Sur la carte, il semble qu'une croix (qui indique la destination à prendre) ait été effacée au profit d'une autre, se situant au beau milieu de l'océan. Les îles représentées sur mon dessin sont des îles de la Mer de Cristal qui sont inhabitées ou alors par des tribus inconnues du grand public. Bref, il va vous falloir vous organiser et, également, choisir où aller (sur la croix effacée ou sur la croix nette). Comme je vous le disais : votre personnage, quelque soi sa puissance, accepte de participer au jeu. Et s'il accepte, ça veut dire qu'il a besoin de son équipe pour gagner (parce que même avec des statistiques hautes, faire tout tout seul c'est pas possible). Donc faudra composer, avec les différences de race, de caractère, d'ambition et de puissance ^^ Le parchemin vous expliquait clairement que l'objectif était de maintenir l'équipe vivante et que la coopération serait de mise pour gagner le jeu (même si personne ne connaît la finalité) et ce que votre personnage souhaite.

Je vous laisse vous organiser dans tous les cas. Vous faites comme vous voulez niveau rp et on verra combien de temps cette partie durera. Pour décider où vous allez, pareil, je vous laisse vous organiser. Soit tout le monde obéit aux individus charismatiques (s'ils sont d'accords entre eux), soit vous tirez à la courte paille, soit vous réglez ça hrp dans le sujet de discussion, soit vous indiquez le choix de votre personnage en spoiler et vous allez quelque part en fonction de la majorité, soit un individu fourbe prend la carte et dicte la direction en s'en foutant des autres XD Bref, comme vous voulez  [Événement] Démence fatale - Chapitre II - Page 4 1628 Pareil pour la chronologie. Je vous ai indiqué le temps normal que mettait le navire pour aller aux différents endroits, après le reste dépend de vous, je m'adapterai à votre évolution. Si vous voulez rester deux mois sur le jour un parce que votre trip dans la vie c'est de connaître les autres et de faire de longues discussions sous le ciel étoilé, libre à vous xD (bon j'interviendrais avant mais voilà xD). Si vous voulez avoir une chronologie claire, vous pouvez indiquer quand est-ce que votre action se situe (exemple : Jour 1, matin etc). Comme ça, les gens qui viennent après peuvent faire avancer ou non la ligne temporelle en milieu de message s'ils en ont envie =) Pareil pour la gestion du navire (si vous partez du principe que vous devez le naviguer dans les règles de l'art ou si vous décidez d'user de magie pour le faire bouger etc). Bon mais je vous laisse libres xD Le seul truc certain c'est que vous devez vous rendre à l'une des croix. Les effets ne seront pas les mêmes en fonction de votre choix. Vous pouvez aussi introduire des obstacles sur votre route si ça vous dit. Faudra juste les gérer ensuite hé hé  nastae La seule nourriture présente sur le navire est celle qui accompagne votre PNJ. Il n'y a pas de lit dans les cabines, pas de mobilier hormis dans la cabine du capitaine et rien de très pratique.

Je n'interviendrais pas le dimanche 29 avec le PNJ donc vous avez jusqu'à ce jour, minuit pour poster. Je vous indiquerai ultérieurement si je poste ou non le dimanche d'après (ça dépendra un peu de ce que vous avez écrit ^^).

720 mots minimum par messages, à noter en bas. Lisez-vous les uns les autres. Lisez la description de l'endroit aussi =)

Si vous avez des questions, n'hésitez pas à les poser dans le sujet HRP du rp dirigé =) (ouais parce que, à force de réfléchir, d'écrire, de reformuler, il se peut que j'ai oublié des choses xD).

Règles


Bien alors. Vous êtes, à partir de ce message, divisés en deux camps en fonction de vos équipes (sauf ceux qui veulent rester un peu sur l'Île Maudite). Je vous conseille de tout lire (pour savoir ce que fait l'autre équipe). Pour l'instant, il n'y a aucune rivalité apparente entre vous, vous n'êtes pas au même endroit. C'est pour ça, afin de facilité la vie de tout le monde, veuillez placer votre bannière d'équipe en haut de vos messages (comme ça les flemmards ne liront que leur équipe 8D /sbaf) :

[Événement] Démence fatale - Chapitre II - Page 4 Dcwe

[Événement] Démence fatale - Chapitre II - Page 4 M8b9

Pareil, au niveau des sacs que votre personnage a acquis avec son PNJ. Il va falloir que vous placiez le contenu en spoiler à la fin de votre message et que vous retiriez les éléments périssables une fois que vous les avez utilisés. Par exemple ; si votre personnage mange une tomate, vous en enlevez une du lot etc. La magie n'est pas périssable. Dans "autre", ça dépend. Si vous avez une fiole de poison, une fois qu'elle est vide, vous ne l'avez plus. Si vous avez une dague, vous pouvez vous en servir autant que vous voulez ^^ En fonction des escales, vous aurez la possibilité d'acquérir d'autres objets mais c'est pas pour tout de suite. Vous pouvez aussi faire du troc entre vous.

Comptes


Aucune élimination cette semaine ^o^

PNJ : II

Équipe A : Anîhl : II ; Gabrielle : II ; Helly : II ; Isiode: II ; Lucius : II ; Nim : II ; Raeden : II ; Toble : II ; Vanille : II ; Zane : II.
Éliminés : Anshû (0) ; Anwen (0) ; Etincelle (0) ; Vylker (0)

Équipe B : Aylivæ : II ; Azaar : II ; Callidora : II ; Edwina : II ; Eerah : II ; Elijah : II ; Ignis : II ; Laëth : II ; Mancinia : II ; Maximilien : II ; Mitsuko : II ; Nikolaz : II.
Éliminés : Atheria (0) ; Rheyasaen (0)

Gains


Les gains sont ceux des quêtes auxquels je rajouterai d'autres gains au fur et à mesure de votre progression. Il y aura des gains spécifiques pour les finalistes aussi. Enfin, tout plein de trucs. Vous verrez, vous en sortirez vainqueurs ! Je suis GÉNÉREUSE dans mes rps dirigés =D /sbaf

♦ Si vous arrivez à six messages dans ce rp, vous pourrez garder le PNJ et le transformer en compagnon. Il faudra respecter les indications, tout en gros, mais vous aurez le droit de changer l'avatar s'il ne vous plait pas (pour quelque chose de pas trop éloigné quand même xD). De même, pour le contenu des sacs en ce qui concerne la magie et les "autres" non périssables. Cela étant, si votre PNJ se fait tuer ou que vous balancez votre sac à la mer, vous ne garderez rien. Il faut que ça reste logique =)

♦ Si vous arrivez à neuf message, le gain choisi parmi la liste du haut vous sera acquis.

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Mar 24 Juil 2018, 05:26


Tuer, protéger, prendre, savourer, observer et fuir. Tous des mots que ces différentes voix hurlaient dans ma tête, tentant de prendre le dessus l’un sur l’autre. J’étais entouré de personnes parlant un langage que je ne comprenais pas et ils semblaient tous vouloir m’attaquer. La seule personne que je pouvais comprendre et qui pouvait me parler dans un langage acceptable était inconsciente, dans mes bras. Ma Dovahkiin. Seigneur des deux rives. Titan des Réprouvés.

« Dovahkiin, Dovakiin, naal ok zin los vahriin,
Wah dein vokul mahfaeraak ahst vaal
… » chantais-je à voir base l’hymne de notre peuple faisant hommage  à notre souverain.

C’est l’intervention du hibou qui m’avait fait reprendre avec la réalité. Dans les quelques secondes qui suivi, j’ai pu remarquer que l’homme aux cheveux bouclés tenait fortement son tomahawk. Un peu trop fort à mon goût. Cela montrait des émotions agressives et je ne voulais me prendre cette arme dans la gueule. Il ne comprenait pas ce qu’il disait, mais le ton employé n’était pas bon signe. Je reculais d’un pas alors qu’il s’avançait vers moi. Il tentait de me dominer en se bombant le torse. Comme si un simple humain pouvait me tenir tête. Je lui aurais bien foncé dessus, mais ma mission prioritaire était de protéger le Titan., légèrement difficile avec le hibou qui s’accrochait à mes ailes. J’essayais de le dégager, mais il était très tenace.

C’était au tour de l’autre femme, peu vêtu de prendre la parole. Je n’avais pas porté attention à elle jusqu’à maintenant. La peau pâle, les joues légèrement rosées et des yeux aux mille et des nuances de bleus, elle possédait aussi des courbes délectables. * Boyeo … * pensais-je en l’observant. Elle n’était pas mal et ce drap cachait probablement les parties plus  intéressantes, mais je m’en suis rapidement désintéressé. Elle manquait de muscle, de force. Malgré le charme qu’elle dégage, elle était loin d’être au même niveau que cette femme réprouvée que j’avais remarquée lors de mon combat à Naakar’Lus.

La femme aux courbes prometteuses continuait de me parler dans cette langue. Le seul mot que je compris était Dovahkiin. Je n’aimais pas cela. Les voix hurlaient dans ma tête de fuir, de la tuer, de la dévêtir et de faire d’autres insanités. Je secouais la tête pour les ignorer. Je me rappelle encore des nombreuses fois où j’ai fini roué de coups par ma mère pour m’apprendre le respect des femmes. Je pouvais bien sentir la douleur que cela m’avait causée il y a plusieurs années. Que se passait-il sur cette île ? Je perdais mon attention sur les autres pour me concentrer sur le hibou, car d’un battement d’ailes, il avait réussi à me soulever dans les airs. Trop surpris, je tentais tant bien que mal pour ne pas échapper la femme aux cheveux blonds que je tenais dans mes bras et en me projetant plus loin, j’ai tenu ma Dovahkiin contre mon torse pour la protéger du choc de la chute.

Lorsque je m’étais enfin immobilisé au sol, le dernier choc m’avait fait lâcher ma prise sur elle. Inconsciente, elle avait roulé plus loin à environ trois mètres.  Avant même de voir où j’étais, l’animal s’était posé sur moi et de tout de son poing, j’étais surpris qu’il puisse me tenir en place. Les voix me hurlaient de lui enlever les plumes une par une puis de l’embrocher pour en faire un hibou rôti. Pendant un instant, mon regard était hypnotisé et j’avais senti une autre présence dans mon esprit, m’imposant parmi toutes les voix. Elles étaient toutes silencieuses sauf la sienne. Elle ne venait pas de mon esprit, mais d’une autre personne et elle parlait zul’dov. Tout va bien ? Me reposer ? Je sentais un certain soulagement et les autres voix restaient silencieuses alors que le hibou reprenait soudainement son envol. Je me relevais difficilement et c’était avec effort que je me tenais debout, en observant la situation. L’animal se tenait à quelques mètres au-dessus du Titan et il y avait quelque chose d’étrange. Un nuage de poussière s’était soulevé d’un battement de ses ailes puis soudainement, un buisson de ronces surgissait du sol pour entourer la femme blonde. Les voix recommencèrent à hurler dans mon esprit et j’allais découper ses ronces, mais autre chose avait capté mon attention : le ciel.

Le ciel devenait de plus en plus sombre et des milliers de croassements pouvaient être entendus.  Cela ne pouvait pas être que des milliers, car les croassements provoquaient un véritable vacarme. Quel était ce présage ? Est-ce que la mort allait tous nous emporter ? C’était douloureux à entendre et le vacarme des voix était encore plus fort. J’avais l’impression que ma tête allait imploser. Soudainement, le ciel se creusait d’un tourbillon habité d’éclairs verts. La fin du monde arrivait et j’y assistais, mais qu’avais-je aux Zaahins pour mériter tel sort ? C’en était trop pour moi. Un moment, il y avait un tourbillon et l’instant d’après, je voyais une masse qui ressentait à un corps. Quelle était cette apparition ? S’en était trop pour moi et je sombrais ainsi dans l’inconscience.

846 mots - Post 3

Résumé:

Traduction:

Gain 9 messages : Une terre
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Mancinia Leenhardt
~ Humain ~ Niveau IV ~

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Mancinia Leenhardt
Ven 27 Juil 2018, 21:43

[Événement] Démence fatale - Chapitre II - Page 4 Equipe10
Mancinia n'en avait pas spécialement conscience, mais elle venait de faire une forte impression. Ce n'est qu'au bout de quelques instants, lorsque son interlocuteur baissait les yeux, déclinant son identité tout en s'excusant qu'elle comprit. Elle ne riait pas vraiment de voir ce gamin impressionné ou tremblant de froid, peut-être de crainte. À une époque, elle-même était dans ce cas et n'était devenue guerrière qu'en raison des conflits se succédant les uns les autres. L'Humaine avait dû devenir forte, ou se faire écraser par les puissants. Peut-être...Non. Chut. Nim était son nom, elle le trouvait étrangement beau. Poétique. Rassurée de ne pas à avoir eu besoin de recourir à la manière forte pour le dissuader de l'attaquer, elle sourit. Essayant de se détendre malgré les événements étranges qui sévissaient autour d'eux. D'inspirer confiance pour mieux le tuer. Non. Le protéger. L'Île Maudite portait décidément bien son nom tant les lieux étaient morbides. D'un commun accord, les deux compagnons d'infortune décidèrent que le Temple était une meilleure option et commencèrent à marcher dans sa direction. Ce ne devrait pas être très long. L'Humaine se doutait que ce qui était le plus sûr pouvait également être le plus dangereux à l'arrivée, mais elle détestait le froid. Et marcher sans protection l'agaçait, même si elle ne dévoilait rien des risques qu'elle encourait et dont elle était consciente.

Plus la jeune femme progressait, plus elle avait l'impression que ses jambes allaient rester coincées dans la neige, se brisant dans une chute. Sa tête tournait et ses lèvres devaient sûrement être bleuies. Ce n'était pas très bon signe. Si son état se dégradait encore, elle risquait fort de mourir ici. Peut-être était-ce mieux ? Peut-être pourrait-elle mourir dans un combat glorieux ? Non. Allez, ce serait une belle mort. Oui. Elle avait l'impression de devenir folle. Encore un peu et elle percuterait un arbre de sa tête jusqu'à se fracturer le crâne. Quel douce idée. Elle entendit à peine Nim l'appeler et elle ne s'arrêtait que quelques pas plus loin. Mancinia le regardait se déshabiller sans comprendre. Si c'était pour préparer un sort, cela était inutile. Il devait bien se rendre compte que sa magie était amoindrie en sa présence, non ? Il cache son jeu. Il veut te tuer. Oui. Elle devait l'arrêter. Ou non. Ou peut-être. Elle aviserait.

Qu'est-ce que tu fiches ? Remet ça ! Tu vas mourir de fr...

Ce dernier n'interrompit pas ses gestes, s'excusant d'elle ne savait quoi. Mancinia clignait des yeux, peu certaine de comprendre, mais elle réagit au quart de tour lorsque Nim engageait son pas dans le vide. Il basculait lorsque, d'une poigne ferme, elle saisit son bras et le projette en arrière. L'action lui fait mal au bras, mais elle s'en moquait. Pourquoi l'aider, il ne sert à rien. Son sang bouillonnait et, avalant la distance entre eux, lui collait une gifle bien sentie est la seule réaction de sa part. L'Imprévisible était de retour.

On se réveille ! Ce n'est pas le moment de faire n'importe quoi !

Qu'est-ce qu'il lui avait prit de vouloir mettre un terme à son existence ? Elle-même ressentait bien ses sentiments exacerbés, mais à ce point...Que se passait-il ici ? Qu'est-ce que les Chamans avaient faits ? Un regard derrière Nim. Et l'Humaine le vit. Qu'est-ce que c'était ? Mancinia ressentait un frisson dans son dos. Cette chose, on aurait presque dit qu'elle avait un rire tordu. Ce Totem n'était pas normal. Son Ma'Ahid aurait dû endormir sa magie. Si quelque chose lui résistait. Si...Ce Totem...Allez, laisse-toi faire. La voix dans son esprit était devenue si invasive que sa conscience fût broyée. Ça ne durait qu'un instant, car il y avait quelque chose de terriblement malsain dans les airs. Mancinia avait les poils hérissés et tout son corps lui hurlait de s'enfuir, mais l'Humaine était paralysée sur place. Écrasé par un aura dévastatrice qui se répandait sans qu'elle ne s'en aperçoive réellement, elle en était seulement consciente. Les yeux rivés sur le ciel, ce dernier prenait une teinte sombre et agressive, zébrée d'une couleur émeraude. L'instant d'après, elle était propulsée au sol sous les tremblements de la terre. Ça recommençait. Elle était catapulté à l'époque maudite où un continent avait sombrer pour laisser sa place à un autre. Est-ce qu'ils allaient mourir ici ? Elle voit le Totem se tordre, comme s'il souffrait. Ses cris l'oblige à fermer les yeux et à mettre la main sur ses oreilles. L'instant d'après, le paysage change drastiquement, la température est remontée. Elle le sent. Mancinia ouvre les yeux.

757 mots

Post III:


[Événement] Démence fatale - Chapitre II - Page 4 Chriss10
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[Événement] Démence fatale - Chapitre II - Page 4 Licorn10

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Isiode et Isley
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Isiode et Isley
Sam 28 Juil 2018, 12:01

[Événement] Démence fatale - Chapitre II - Page 4 Dcwe

L’agité blatérait des propos qui me faisaient ni chaud, ni froid, parce que dans un sens, j’assumais pleinement mes propres mots. Mon malaise perdurant, caractérisé par un mal de tête de moins en moins grinçant, je faisais de mon mieux pour ne pas perdre l’équilibre, persuadé que dans mon état de faiblesse, l’un ou l’autre de ces personnages en profiterait pour me nuire. Pour autant, je continuais de fixer l'inconnu d’une œillade tranchante et froide, laissant son énervement glisser sur ma peau. Cela étant dit, sa réaction ne fit que consolider mon idée de renforcer la prise que je portais à mon arme. Fou d’être venu? Encore, fallait-il que je sache comment – et surtout pourquoi? – m’avait-on déplacé jusqu’ici. Qu’elle-est cette plaisanterie? Qui nous teste? Qui est-ce que je peux bien insulter en pareille situation? Son gourou? Les Dieux? Fulminais-je en pensée, les paroles du jeune homme continuant de se planter dans mon esprit alors qu’il commençait à effriter de plus en plus ma patience. Bientôt, ma mâchoire se contracta et mes poings se raffermirent autour du manche de mon épée, au point où mes jointures pâlirent brusquement. Néanmoins, je tentais de conserver mon sang-froid, conscient que dans ma condition actuelle – frigorifié et perdu au milieu de montagnes appartenant, il semblerait, à un peuple aussi déplaisant que sauvage – je ne pouvais véritablement négocier ou m’entêter sur quoi que ce soit. Malgré tout, ce n’était pas une raison pour cet hurluberlu de me parler sur ce ton alors qu’il ne connaissait rien de ma situation.

« Vous ne pouvez m’en vouloir de me méfier de vous, surtout après le joyeux accueil que votre… semblable vient de m’offrir… Grinçais-je entre mes dents, les trémolos de ma voix hésitant entre ma frustration et le froid qui me gelait les os, alors que je fusillais du regard l’inconnu qui, dans la catégorie de courtoisie, n’avait rien à envier à son camarade juché par terre. Et ce que je lui ai fait ne vous concerne pas : tant qu’il cesse de gesticuler et de me menacer comme un fou furieux, je suis satisfait… » Poursuivais-je en tournant, cette fois, mon visage en direction de l’homme aux fourrures qui, des anneaux aux poignets – est-ce que cela serait vraiment efficace? – tentait de reprendre ses esprits après la perte soudaine de sa vitalité.

Par chance, le vol de son énergie avait légèrement revigoré la mienne et si le malaise persistait, je ne ressentais plus aussi distinctement le vertige qui m’avait déstabilisé les premières secondes de l’aspiration vitale. C’est alors que l’inconnu, après m’avoir indiqué qu’il y avait un temple non loin de notre position, se mit à parler… dans le vide. Il s’était mis en marche tout en poussant des exclamations vives et décousues à l’endroit de l’invisible… Cinglés… Ils sont tous cinglés… Songeais-je alors que j’hésitais à m’engager dans le tracée de ses pas, mon arme bien couchée dans la paume de ma main. Il a beau dire ce qu’il veut, ils sont tous fous… Continuais-je de penser, une ombre se glissant dans mon dos. Dès lors, les silhouettes des deux Chamans s’altérèrent tandis qu’une voix, au creux de ma tête, se mit à chantonner :

« Prends garde aux Fous du Roi,
Ils se cachent derrière des masques,
Prends garde à leurs voix,
Ce ne sont que des mots néfastes.
Voici la Vérité :
Les Fous adorent jouer… »


Un rictus s’étira sur mes lèvres sèches, tandis que je me décidais enfin à les suivre, porté par ce chant de guerre qui résonnait entre mes deux oreilles. Fous, ils l’étaient. Pourquoi parlait-il dans le vide, autrement? La thèse que l’individu pouvait communiquer avec les Esprits ne frôla même pas ma pensée, tant elle était parasitée par la chanson. Je ne m’aperçus même pas que le ciel, quant à lui, devenait menaçant et gris. J’allais attaquer, prendre la vie de ces déments avant qu’ils ne prennent la mienne, mais des plumes obsidiennes s’imposèrent brusquement à mon champ de vision, des croassements lugubres accompagnant l’arrivée soudaine des corbeaux. Les oiseaux au plumage noir nous observaient, chantaient leur hymne funèbre et au même instant, la ritournelle qui gazouillait à mon oreille se tut soudainement.

« Qu’est-ce qui se passe? » Murmurais-je en prenant peu à peu conscience de ce qui se tramait autour de moi, alors que la végétation, non loin du Temple qui se profilait à l’horizon, dépérissait.

Mais, encore une fois, mes actions furent violemment interrompues alors qu’une immense ombre grandissait dans le noir du firmament et que le ciel crachait des éclairs d’un vert luminescent. Soudainement, la terre se mit à trembler avec une force inouïe que j’en perdis mon équilibre, mon pas glissant dans la neige et mon corps, emporté par l’oscillation de l’île, tomba à la renverse pour dévaler la pente de la montagne. Ma vision était envahie par le blanc, par la neige et après plusieurs roulades, qui se poursuivirent sur plusieurs mètres, je finis par attraper une prise qui me stabilisa brièvement et qui me permit d’étendre de nouveau mes ailes pour atterrir au sol. Essoufflé et ébahi, je posais mes mains sur mes genoux, étonné de voir que je tenais toujours mon épée. Puis, je tournais mon visage vers le ciel, vers le sommet duquel je venais de dégringoler comme une pomme tombée de son arbre.

« Je crois rêver… Soufflais-je entre deux expirations rauques tandis que l'atmosphère s'alourdissait et nous écrasait. Est-ce la Fin du Monde? »

Mon poing serra mon arme. Je ne savais pas du tout ce qui se passait ici, mais il fallait que je trouve un moyen de partir sur-le-champ. Mon peuple m’attendait, ma milice, mes compagnons, mon frère… Par Ezechyel, je ne pouvais pas mourir ici…


951 mots | Isiode pense vraiment que Toble est cinglé (t’as pas précisé si Yrrah était tangible alors, j’ai présumé que non xD) et il se fait avoir par le Totem de Fûzail, mais avant qu’il puisse faire quoi que ce soit, il y a l’intervention d’Ezechyel. Au tremblement de terre, Isiode perd l’équilibre et tombe de la pente pour atterrir devant Gideon et Nikolaz, beaucoup, beaucoup plus bas.

Gain pour 9 messages | 30 PNJ soldats d'un niveau inférieur au PJ


It's a little price to pay for salvation
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[Événement] Démence fatale - Chapitre II - Page 4 Signat20
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Mitsu
Dim 29 Juil 2018, 10:19

Il y avait des couleurs, de celles que l’on oublie difficilement. Il s’agissait d’un carnaval coloré. Les tissus se mouvaient en rythme. Tout cela avait sa logique propre, même si les masques cachaient les visages. Elle était debout, sa main droite jointe à celle d’un homme tandis que la gauche reposait sur son bras. La danse était vive. Beaucoup s’enivraient ainsi, la rotation perdant leurs sens, le parfum de leur cavalier les rendant fous de désir. La danse avait ses règles et interdisait les rapprochements non dictés par celles-ci. Tant mieux. Elle n’avait aucune envie que son partenaire la touche. Comme par miracle, un autre homme s’approcha, interrompant la ritournelle d’un geste courtois afin de prendre le relai. Dans ce monde d’étiquette, il est inconvenant de refuser de céder sa partenaire à un autre après un temps de danse jugé suffisant.

Dès que nouveau venu lui attrapa la taille, elle sut qu’il serait un meilleur cavalier. Il était ferme et droit. Il saurait lui indiquer ce qu’il souhaitait, ce qui signifiait, par là même, qu’ils pourraient rendre leur couple inoubliable et s’autoriser quelques excès. Pour l’instant, il ne semblait guère envisager de lui faire effectuer des figures mais cela viendrait. Ils devaient apprendre à « se connaître » avant, apprendre à « tester les limites ». Elle le suivit alors sans broncher dans des pas classiques, trouvant néanmoins que cette valse prenait, avec lui, un goût sulfureux. Ils étaient les seuls danseurs à revêtir des costumes aux couleurs standards. Elle en noir, lui en blanc ; chacun de leur masque, qui ne couvrait que leurs yeux, revêtait la couleur du partenaire. « Regardez-moi » dit-il doucement, au bout d’un moment. Elle le fit, levant son regard émeraude sur son visage. Ses iris noisette la fixaient avec amusement, en parfaite harmonie avec le petit sourire qui éclairait ses traits. À vrai dire, elle savait depuis le début que c’était lui, au fond d’elle. « Que faites-vous ici ? » demanda-t-elle, en continuant à le vouvoyer. Son sourire s’agrandit. « Il semble qu’un homme ait pensé qu’il pourrait voler ma partenaire favorite sans que je n’intervienne. ». Il ne parlait pas d’elle. Il s'agissait d'une métaphore. « Vous connaissant, il y a peu de chances que vous le laissiez faire. Votre jalousie n’a d’égale que votre possessivité. ». Elle baissa un instant les yeux pour mieux les ficher dans les siens. « J’espère que vous brûlerez jusqu’à la moindre parcelle de sa peau pour lui faire passer l’envie de recommencer. ». « Malheureusement, j’ai dû faire appel à d’autres méthodes mais le résultat sera sans doute similaire. ». Il interrompit leurs mouvements et attrapa son menton entre son pouce et son index. « Je n’aime pas vous savoir dévêtue au beau milieu d’une île hostile mais je dois partir. Et vous aussi. ». Il tendit le bras pour la faire tournoyer puis la rapprocha de lui fermement, ses lèvres frôlant les siennes, avant que le décor ne disparaisse.

Quand elle ouvrit les yeux, le sol sous son corps était en train de trembler. Un corbeau se tenait immobile à quelques centimètres de son visage, la tête légèrement tournée sur le côté. La jeune femme avait l’impression que sa respiration ne s’effectuait plus correctement. Elle avait du mal à inspirer et à expirer, comme si la lourdeur de l’air empêchait ses poumons d’effectuer leur travail. Le ciel était menaçant et la peur commença à la gagner. Cette émotion n’était pas justifiée parce qu’il l’avait prévenue. Seulement, elle le connaissait trop pour penser que l’endroit était sauf. Lumnaar’Yuvon avait brûlé jadis. Earudien s’était effondrée. Combien de cités avait-il détruites ? Rien ne lui disait qu’il épargnerait l’Île Maudite. Roulant sur le côté, ses mains se portèrent à ses oreilles dès qu’elle commença à entendre les Totems se torde. Il lui fallut un effort surhumain pour murmurer les quelques mots qui la libéreraient de son fardeau. « Je mets fin à mon règne » dit-elle en s’y reprenant plusieurs fois. La Couronne qu’elle avait posé la veille sur sa tête apparut alors. La jeune femme porta son bras à celle-ci et l’ôta. Son corps ne changea pas mais elle put fermer ses sens aux crissements, à la peur, aux sentiments qui la maintenaient par terre. Lorsqu’elle se redressa, l’ombre gigantesque venait de s’envoler. La nature aux alentours reprit des couleurs, le vert succédant au gris, repoussant les limites de la physique en repartant du néant parfois. Le volcan, lui, était toujours menaçant.

Elle se servit des ombres pour créer une tenue plus adaptée, n’ayant aucune idée de la suite des événements. Son regard se porta sur le Réprouvé qui était étendu au sol. Il n’était pas mort et son Clepsydra ne semblait pas enclin à le voir trépasser tout de suite. Elle passa à côté de lui, cherchant le Clepsydra du Roi des Chamans afin de le repérer. Son Âme devait être délicieuse même si elle n’y toucherait pas. Elle voulait savoir ce qu’il en était exactement et ce qu’il s’était passé sur l’Île. Elle se mouva donc entre les corps et la végétation, traversant la matière solide sans la moindre difficulté à une vitesse significative. Arrivée sur place, elle dut constater les dégâts. Elle resta silencieuse, attendant une réaction quelconque du Roi.

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Dim 29 Juil 2018, 14:45

Il se passe sûrement quelque chose mais il n’y a que le brouillard dans ma tête. Puis je sens une force invisible me percuter l’abdomen, coupant mon souffle, et me projeter dans les airs. Je laisse échapper un grognement lorsque mon dos heurte brutalement le sol caillouteux. La douleur jaillit dans l’ensemble de mon corps comme une ébullition et vient embraser la fumée qui flotte dans ma tête. Je ne sais pas si mon corps est capable de se relever, mais il se relève quand même. Je suis debout. Mon esprit est-il encore dans mon corps ? Je ne suis pas sûre que mes yeux marchent encore. Est-ce que je vois ?
Je sens vaguement que quelque chose de dur heurte une nouvelle fois mon dos. Je ne réagis pas tout de suite. Je finis par tourner la tête. Je réalise que l’homme qui m’a agressée est en train de me parler. Les mots qu’il sort de sa bouche ne font pas sens dans mon esprit. Ça ressemble à la langue commune pourtant. Tu connais la langue commune, Anîhl. Kobalt te l’a enseignée même si tu n’avais pas envie de faire l’effort d’appendre. Comment il fait pour maîtriser aussi bien la langue commune, d’ailleurs, Kobalt ? Lui qui vit dans un champ depuis plus d’un demi-siècle.
Je suis interrompue dans mes questionnements profonds par un soudain déclic qui s’opère dans ma tête. Ça y est, j’ai compris ce que voulait dire le gars à côté de moi.
Attaquer la femme au fouet.
Je tourne mon regard elle, cette fois. J’ai effectivement l’irrépressible envie de lui tordre le cou. Quel son feront ses cervicales lorsqu’elles cèderont sous la torsion ?
-Ouais, je réponds à l’homme, longtemps après sa tirade, il est déjà parti à l’assaut d’ailleurs, ce qui veut dire qu’il ne m’écoute pas, je rigole à cette idée, dommage Anîhl, t’as raté le bon timing pour parler.
Je fais deux pas, pleins d’intention de course, mais je crois que la vélocité reste au rang de velléité et que je titube plutôt.
Mais j’ai à peine esquissé un mouvement pour assister mon nouvel ami que ce dernier disparaît. Littéralement. La femme aussi s’évapore.
Je suis totalement seule là où, une seconde plus tôt, j’étais épaulée de mon meilleur ami et de ma pire ennemie.
-Hé !
Je fais encore un pas, parce qu’ils ont dû se cacher, c’est pas possible. Je tourne la tête à droite et à gauche, je tords même mon cou vers l’arrière, ils se sont peut-être dissimulés dans mon ombre, ah mais attends j’ai pas d’ombre puisqu’il fait nuit.
Ils ont vraiment disparu.
Je pousse un râle rageur. On m’a retiré la source de ma satisfaction, à savoir le craquement de la nuque de la femme.
De dépit, je donne un coup de pied dans un caillou, qui roule sans un bruit sur quelques mètres.
Sans un bruit.
Je lève les yeux vers le ciel. Il n’y a pas une étoile, les nuages se sont refermés au-dessus de l’île comme un couvercle. Je ne tarde pas à entendre un crépitement et à recevoir des gouttes dans la figure.
Un orage éclate.
Un croassement retentit sur ma gauche. Je tourne vivement la tête dans la direction du volatile. Il est perché sur la branche d’un arbre maigrichon et me regarde fixement de ses yeux puits de noirceur. Je le fixe à son tour mais je ne l’aime pas, il me donne une mauvaise sensation à l’intérieur de moi.
Froissement d’ailes. Le corbeau est rejoint par des congénères. Tous y vont de leur croassement et me regardent. Mon malaise s’accroît. Je me sens oppressée.
La pluie gagne en intensité, je suis trempée. Partout autour de moi, ça gronde et ça croasse. Il fait totalement nuit, je ne vois même plus les corbeaux, je ne peux qu’entendre leurs bruits angoissants.
Il faut que je parte d’ici, que je me volatilise.
Je fais quelques pas à tâtons, les bras tendus devant moi, en vain. Je trébuche un peu sur le sol trempé et irrégulier. Au-dessus du fracas, j’entends des halètements erratiques. Cette fois, je sais que ce sont les miens. J’ai peur.
Les grondements prennent encore de l’ampleur et je sens des corps froids me frôlent. Je lâche un cri aigu. Ce sont les corbeaux, ils sont partout autour de moi, partout à l’intérieur de moi. Submergée par la panique, j’agite les bras dans tous les sens en poussant des hurlements.
-Cassez-vous !
Ça me pique la tête avec des becs pointus, ça me mord la chair, ça m’entaille les membres avec des serres acérées.
Je sanglote.
-Laissez-moi…
Je tombe, je crois.
Je sens des eaux glacées m’engloutir.
Je sombre.

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Post III :
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Mer 01 Aoû 2018, 21:06



[Événement] Démence fatale - Chapitre II - Page 4 Bryan-11

Nombreux furent les chamans à se prosterner lorsque les corbeaux recouvrirent l'île. Il était là. L'un de leurs dieux emblématiques. Il avait répondu à leurs prières et allait les sauver. Ezechyel ne fût jamais autant adoré qu'à ce moment crucial, où les chamans n'avaient plus que la Mort comme refuge. Alors que les milliers de totems contaminés fondaient en poussière de cendre, le soulagement des chamans fût à la fois total et de brève durée. L'éruption du Heam'mawihio qui s'annonçait signifiait la colère du gardien du grand volcan et par extension, la colère des Dieux. Un fait grave s'était passé sous leurs yeux, sans qu'ils ne puissent le saisir, simples victimes et outils d'un Aether bien trop fou. Nidalu était détesté, haï, craint pour les horreurs qu'il venait de commettre. Sans l'intervention de l'Aether de la Mort, ils ne sauraient ce qu'il serait advenu d'eux...

Afin de repousser la Folie et tous les ravages qu'elle avait fait, de nombreux sacrifices en l'honneur d'Ezechyel furent immédiatement célébrés, afin que le sang les lave et apaise le volcan. Les dégâts, énormes, allaient demander beaucoup de temps et de sueurs pour être réparés. Il fallait dénombrer et donner une sépulture correcte à chaque mort, reconstruire tous les totems, soigner et aider les blessés. Si Nidalu avait tout de même fait son entrée fracassante dans le panthéon chamanique, il était désormais condamné à rester sous l'ombre d'Ezechyel, la peur du premier entraînant l'adoration et l'amour du second.  



Devaraj quant à lui, mit de longues minutes à reprendre conscience. Il était bien éveillé, mais encore perdu dans le tumulte apocalyptique qu'il avait subit. Pouvait-il se venter d'avoir reposé entre les doigts de la Mort ? Sûrement dans une ère ou deux, lorsqu'il se sera enfin remit de ses émotions. Le chaman porta la main à ses lèvres et essuya le mélange de sang et de boue qui recouvrait son visage. Il ne comprenait pas pourquoi il était toujours en vie... L'impression de se réveiller d'un très long cauchemar le brûlait jusqu'aux entrailles. Peu à peu, il se souvint exactement de chaque détail et déglutit difficilement. Zane et tout les autres avaient disparu. Son premier réflexe fut de chercher Lilith du regard. Avec le recul, il regrettait -légèrement- de l'avoir repoussée et s’inquiétait brusquement de la voir morte ou gravement blessée. Aidé par Khaal, il se redressa et fit quelques pas. Ce fût seulement après avoir pris sa femme dans ses bras pour s'assurer de son état, qu'il aperçut l'Ombre qui le contemplait. Quelle ironie... Les esclaves d'Ezechyel nettoyant les âmes de leurs plus proches cousins et alliés dans le secret du Cycle. Il lui sourit vaguement, ne comprenant pas qu'il manquait un morceau de l'histoire à la jeune femme. Devaraj venait de constater le silence extrême dans sa propre âme. La Folie avait emporté avec elle la colère, la rage, la frustration pour laisser un immense vide. Une fois que la fatigue sera passée et qu'il réalisera l'amplitude des dégâts, tout redeviendra comme avant, bien sûr. Mais en attendant, il était si choqué et las qu'il avait l'impression d'avoir perdu toute sensation. C'était une paix qu'il n'avait pas goûté depuis si longtemps qu'il en avait oublié la douceur. Troublé, les larmes lui montèrent aux yeux et ne tardèrent pas à couler silencieusement sur ses joues.




[Événement] Démence fatale - Chapitre II - Page 4 Sebast10
"Non, ce n'est pas la fin du Monde." Mourir n'était qu'une étape vers quelque chose de plus éternel, après tout. Gideon avait relâché son emprise sur sa victime et contemplait le nouvel Ange qui venait de dégringoler devant eux. "Hum. D'un point de vue vivant, c'est peut-être la fin de cette île cela dit..." L'ironie était palpable mais il ne rigolait pas. Il avait peur. Des esprits parasites presque ou autant puissants que lui venaient d'être anéantis sous ses yeux.... Les prunelles du Parasite s'enflammèrent, d'un vert macabre. Dès l'apparition du premier corbeau, il avait abandonné toute forme tangible afin de retrouver son entière puissance. Il savait bien que c'était inutile contre le Dieu de la Mort, mais une sorte d'instinct l'avait poussé à agir. Ainsi il cachait toute sa crainte sous une démonstration de puissance, ouvrant ses grandes ailes sous son uniforme immaculé. Il était beau, pur et fort, ainsi. C'était un parfait mensonge qui cachait un être pourri jusqu'à la moelle. Lorsque l'ouragan d'Ezechyel disparut, Gideon essaya en vain de se calmer. Il revoyait en boucle ses homologues partir en poussière... L'ancien Ange gronda. "N'ayez pas peur. Cette terre n'est que pêché et impureté, elle est voué quoiqu'il en soit, à disparaître." Ce que ces interlocuteurs ne savaient pas, c'était qu'il essayait ainsi de se convaincre lui-même de sa survie. Sachant qu'il n'était pas bon de paraître trop longtemps sous sa forme éthérée devant des yeux qui ne connaissaient pas le secret du Cycle, il disparut soudainement, fusionnant avec un rocher à leurs pieds.


Post 4 - 875 mots

LES CHAMANS > bon bin faut tout réparer xD Et remercier l'oncle Jun

Dev > Il est avec Lilith et Mitsuko et il chiale

Gideon > Il a reprit forme éthérée et il fait son théâtre devant Isiode et Niko avant de disparaître dans une pierre. xD

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Ven 10 Aoû 2018, 21:45

Ragnar tremblait encore. Il avait senti la Folie au plus profond de son être mais, bien au-delà de celle-ci, c’était la Mort qui s’était distillée en lui, le rendant aveugle et sourd quelques longues secondes. Il ne s’en rappelait plus vraiment alors que ce temps n’était pas si lointain Avait-il été un Esprit ? Le traumatisme était bien installé. Il avait vécu toute sa vie durant parmi les Chamans, il en était un, mais pendant la durée des événements, il avait voulu fuir, loin. Était-ce lâche de refuser le châtiment des Divins ? Depuis, il avait peur, peur que ça recommence. Qu’avaient-ils fait pour mériter ça ? Est-ce qu’Ezechyel était venu les sauver ou les enterrer ? Il revoyait encore l’ombre monstrueuse se profiler à l’horizon, les milliards de corbeaux s’entasser sur les branches des arbres et le sol. Il frissonna à ce souvenir. Il devait faire quelque chose, suivre les autres, aider pour les sacrifices et les danses. Il devait prier. Mais avant, il devait chercher son père ainsi que Lilith. Elle était « étrangère » à l’île et il s’inquiétait pour elle. Et si elle était morte ? Depuis qu’il était enfant, elle lui racontait l’extérieur et, récemment, elle lui avouait certaines de ses peurs et beaucoup de ses doutes. Cela lui était nouveau, étrange. Il ne voulait pas trahir la confiance qu’elle lui portait même si, en tant que Chaman, il trouvait incongru que certains de leurs rituels la choquent. Lui voyait toutes ces choses comme normales, fruits de la volonté des Ætheri. Finalement, il était inculte vis-à-vis du reste du Monde. Cela étant, il croyait son père quand il lui soufflait que l’extérieur fût peuplé d’hérétiques.

Il pivota sur lui-même pour se diriger vers le Lac Rouge. Le cœur des événements s’étaient situés là-bas. Il était certain que s’il cherchait son père, c’était vers ce lieu qu’il devait se diriger, en ce lieu qu’il le trouverait. Lorsqu’il y arriva, il se stoppa net. Lilith était là, Devaraj aussi. C’était la première fois qu’il les voyait s’étreindre. Ils avaient l’air aussi mal en point l’un que l’autre et quelque chose qu’il n’avait jamais encore ressenti avant l’atteignit, une certaine pudeur totalement en contradiction avec ses propres mœurs. Il avait entendu Lilith lui conter plus d’une fois que, dans sa culture, seul l’amour permettait à deux êtres de se rapprocher, de se toucher, de s’embrasser. Elle lui avait dit que ces choses là se faisaient par étapes, que l’un invitait d’abord l’autre, qu’ils apprenaient à se connaître et à nourrir leur désir ainsi que le plaisir d’être ensemble avant tout. Et puis, le temps opportun venu, l’un cherchait les lèvres de l’autre, son regard, sa peau. À ce moment-là, il n’avait pas pu s’empêcher de demander à l’Ange si c’était ce qu’il s’était passé avec son père. Elle était restée évasive sur la question, comme si elle cachait quelques sombres secrets. Néanmoins, maintenant qu’il les voyait, il se questionnait, se demandant comment le Suprême de l’Au-Delà s’y était pris, avec elle. Plus que tout, il baissa les yeux, comme s’il risquait de se les brûler. C’était comme s’il violait leur intimité alors que, dans son peuple, le coït se faisait souvent au beau milieu d’orgies plus chaudes les unes que les autres. Rien n’était caché, rien n’avait à être caché. Alors pourquoi est-ce qu’il était gêné, à présent ? Était-ce les événements qui venaient de se dérouler qui troublaient son esprit ?

Il n’attendit pas de trouver une solution et fit demi-tour, comme un enfant ayant surpris ses parents au lit. Elle n’était pas sa mère et, contrairement à elle, à partir de cet instant, il ne pourrait plus jamais voir Lilith nue, jamais. Le souvenir de cette étreinte, bien que totalement innocente, allait le hanter quelque temps et le faire s’interroger sur ses propres pratiques.

Il pressa le pas afin de se joindre aux autres Chamans. Les sacrifices seraient nombreux. La colère des Dieux devait être apaisée. Encore dans la lune, ses mains tremblant toujours et son esprit trouble, il entra dans une jeune femme, la heurtant de plein fouet. Il eut plus mal qu'elle et il la reconnut facilement. « Momoko ? » demanda-t-il. Elle faisait partie des rares étrangers à vivre sur l’Île Maudite. Les seins nues, ses longs cheveux noirs tombaient sur ses tétons. Il la trouva belle, cette Orine. « Que fais-tu, Ragnar ? » demanda-t-elle sans répondre à sa question. Elle semblait lui reprocher son comportement ahuri. « Prend ce tambour ! » dit-elle sèchement. « Nous avons besoin de tout le monde pour éviter que l’Île ne pâtisse de la colère des Divins. ». Elle semblait bien plus concernée que lui, et elle l’était en un sens, ayant bien plus les pieds sur terre à ce moment précis. Si l’Île était détruite, Léto risquait de disparaître aussi. Il en était hors de question. Grâce à elle, Ragnar fut en mesure de se reprendre un peu.

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En bref:
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Ven 10 Aoû 2018, 23:07

« Ah. » fit-elle brièvement en se prenant l’arbre. L’écorce entama légèrement sa peau et si elle voulut se soustraire à la force qui la maintenait contre le tronc, ce fut sans succès. Elle avait beau contracter ses muscles, c’était comme si une main invisible la maintenait sur place. Elle se rappelait les mots de Devaraj, ceux qu’il avait prononcé tel un dément. Ce n’était pas la première fois qu’elle faisait cette erreur et là était bien la preuve qu’elle avait du mal à se considérer comme faisait partie intégrante de son peuple, quand bien même elle en était la Reine. Elle essayait mais son statut d’Ange rendait les choses difficiles. Tous ces sacrifices, au nom des Ætheri… Ils étaient complexes à supporter, même si elle tentait de toutes ses forces de comprendre. C’était au-dessus de ses capacités et les choses ne s’amélioraient pas au fil du temps. Parfois, elle se demandait si elle était aveugle, jadis, lorsqu’elle avait rencontré Devaraj pour la première fois ou s’il avait changé. À moins que ce ne fut elle qui ait évolué ?

Les choses semblèrent bientôt s’accélérer sans qu’elle ne puisse réagir. Elle était collée à cet arbre et avait même parfois l’impression qu’il cherchait à l’aspirer, rongeant son dos de son écorce cruelle. Elle regardait son mari, ne le quittait pas des yeux. Elle voulait s’assurer qu’il survive. Seulement, d’autres puissances s’imposèrent, la dernière trop étouffante pour qu’elle puisse ne serait-ce que la regarder. Un corbeau trouva amusant de se poser sur sa tête, blessant sa peau de ses pattes acérées. Il la décoiffa légèrement, sa chevelure formant une bosse sous ses griffes. Il croassa, la glaçant d’effroi. Ce n’était plus la télékinésie qui la maintenait contre l’arbre mais l’aura écrasante de la masse qui venait de faire trembler le sol. Ezechyel. Elle gémit, impuissante et terrifiée, suivant le corps de son époux qui semblait avoir rendez-vous avec sa propre mort. Elle se mit à sangloter, la gorge sèche et les yeux révulsés. Elle ne pouvait rien faire et avait peur, elle-même, de trépasser. Elle songea à ses enfants, priant silencieusement Edel de les mettre en sécurité. Elle se sentit défaillir, ayant de plus en plus de mal à respirer correctement. Et puis, au moment où elle était certaine de devenir un Esprit, il disparut. Elle tomba à genoux, essoufflée, haletante. Sa peau était moite, ses cheveux humides, ses vêtements collants. Elle avait du mal à reprendre ses esprits, perdue dans les limbes de pensées folles et avides de la faire quitter au plus vite l’Île Maudite avec ses enfants.

Pourtant, quelque chose la sortit de sa torpeur. C’était étrange, comme si, à ce moment-là, Devaraj venait de la sauver d’un gouffre sans fond. Elle s’accrocha à lui comme à la coque d’un bateau, seul moyen d’échapper au naufrage. Son contact l’apaisa alors qu’il avait tendance à l’angoisser en temps normal, de plus en plus. Elle sentait ses muscles et l’odeur qui se dégageait de lui, ô combien familière. Elle avait besoin qu’il la serre contre lui, comme si là était l’essentiel et la preuve qu’ils étaient tous vivants. Ses mains joignirent les joues de son mari, écartant les mèches de cheveux rebelles qui se faufilaient sur la peau de son visage. Elle ne vit pas le sourire étrange qui habilla ses lèvres, tout comme elle ne remarqua pas la présence de Ragnar sans son dos. Ses yeux cherchèrent ceux, humides, du Suprême de l’Au-Delà et comme aimantée à lui elle l’embrassa, un peu brutalement, collant sa bouche à la sienne dans un geste presque désespéré, pour se rassurer, pour… Elle n’en savait rien. C'était instinctif. Elle voulait le sentir.

« Maman… » murmura une voix à côté d’elle. Oswald la fixait. Il avait retrouvé ses esprits et semblait interloqué. Comme si elle avait changé de centre de gravité, l’Ange s’arracha des bras de Devaraj pour se précipiter vers son fils, le prenant dans ses bras, terriblement troublée. Il n’avait rien et ce constat la fit pleurer de reconnaissance. Envers qui ? Envers quoi ? Elle n’en avait aucune idée. Sans doute Edel avait-elle protégé son garçon. Hestia devait aller pour le mieux. Elle l’espérait. Même si elle n’en savait rien, quelque chose en elle lui soufflait que oui, que s’il était arrivé malheur à l’un de ses enfants, elle l’aurait su au plus profond d’elle. Son regard se leva vers le volcan, alors que sa joue était posée sur le crâne d’Oswald.

731 mots
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Latone
~ Orisha ~ Niveau I ~

~ Orisha ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 2309
◈ YinYanisé(e) le : 24/05/2014
◈ Activité : Horticultrice
Latone
Mer 15 Aoû 2018, 15:44

Dans le corps de Léto.

Depuis sa toute première possession – qui s'était aussi bien déroulée que lors de ses folies initiales – jamais l'enveloppe de la Souriante n'aura été aussi instable à supporter. Ce corps faisait preuve d'une impressionnante ténacité où l'Esprit demeurait l'unique lueur de lucidité au sein de l'œil du cyclone. À bien des égards, Latone serrait les dents comme jamais pour qu'on lui obéisse, elle, la maîtresse actuelle. Alors que l'Île Maudite faisait honneur à son nom, qu'est-ce qui retenait Léto d'intervenir ?

Le monde chamanique n'était pas foncièrement sans importance pour la défunte. En tant qu'Hozro de l'une des plus puissantes Chamans que cette ère portait, la bleue ne pouvait rien faire pour se détacher. Même lorsque Léto l'encourageait à se comporter comme l'avatar de Ciel-Ouvert. Toutefois, Nidalu ne pouvait être ignoré tant sa présence était écrasante. Envahissante. Sensible au panthéon des Ætheri, Latone fut emportée par la vague et assista à la chute des malheureux ayant foulé ces terres sacrées. Elle était on ne peut plus irritée. Puisque cette folie était une affaire pour Souw en personne, pas pour son intermédiaire à temps partiel. Il n'y avait aucune nécessité à ce que ces êtres-ci soient témoins de leur symbiose, le secret ne concernait que les terres par-delà la Mer Maudite. Ainsi, encore une fois, à quoi pouvait bien jouer Léto ?


" Je n'ai pas que ça à faire ! " Finit par s'écrier la graine de folie incarnée, à l'attention du Totem qui la pourchassait depuis tout à l'heure. Poursuivant que Latone identifia d'ailleurs comme un hommage à Kennocha. Des voix stridentes, un mélange de mélopées auquel le corps de Léto semblait sensible. L'Esprit, elle, captait un certain désarroi la titiller, sans pour autant en comprendre la signification. Fidèle à elle-même, Latone s'était plus d'une fois jetée sur ce symbole divin, mais le détruire inlassablement fut vain. Les voix ne se turent jamais. Elles semblaient vouloir lui dire quelque chose, mais elle n'entendait rien. Le corps de Léto devait lui être d'une grande aide pour être aussi imperméable. Les malédictions engendrées par la démence de l'Æther ne furent pas les seules assaillantes de ses tympans : nombreux furent les Chamans, et autres étrangers, à succomber. L'Île Maudite lui fut pénible comme jamais, mais l'enveloppe de sa Chamane se refusait à abandonner la lutte. Latone se devait bien de constater qu'elle était, une fois de plus, victime de sa propre lubie. Est-ce que la Vie en ce monde était-elle aussi souvent cruelle ?

" Hé ! Héla-t-elle à un pauvre hère, peinturé de la tête aux pieds, qui luttait contre ses propres démons. Il est où le Suprême ? Elle lui tapota sur l'épaule pour qu'il prenne enfin conscience de sa présence. Que je lui tape dessus. Extérioriser à la fois les pulsions de ce corps et de son propre esprit devrait la maintenir dans une forme d'harmonie, même avec le Totem distordu qui la maudissait. Sans s'en rendre elle-même compte, Latone sombrait peu à peu dans sa propre folie. Celle qui l'avait fait naître. Une condamnation qui risquait de n'être qu'un aller sans retour. Le faux Parasite étendait son emprise. Le Chaman fuit lorsqu'il capta la nature mal intentionnée de celle qui semblait lucide. Cette dernière serra ce fameux poing, celui qui parlait en son nom à chaque coup porté. La Descente cessa cependant bien vite cet élan lorsqu'une forme spectrale bien familière lui apparut. Ce n'est pas trop tôt ! Tu n'en as pas marre d'être peinarde dans l'Au-Delà ?! Léto apposa son regard disparate sur sa compagne, toujours fidèle à son Titre. Ses courbes d'outre-mort semblaient troubles aux yeux de Latone. Sans crier gare, les mains tangibles de la Chamane saisirent la gorge du véritable réceptacle. La combinaison du choc et de la force prodigieuse de Léto cloua Latone sur place, elle eut beau agripper les poignets pour tenter une échappatoire, elle était impuissante face à sa camarade ; elle-même défaite par Nidalu. L-Léto… ?! L'emprise s'aggrava davantage, la suffocation prit place. Tu… Tu vas te t… " Ce fut à ce moment-là que les cieux se noircirent et que son sourire s'effaça.

~~~


L'Île reprenait peu à peu les couleurs qui lui étaient dues. Ses peintures corporelles étaient intactes, comme le signe d'une survie sans accroc. Mais la vérité était toute autre. Léto s'avançait le plus paisiblement possible sur les sentiers, constatant de ses propres yeux les séquelles du peuple et de leur territoire. Morts et Vivants s'entrelaçaient sur cette amère conclusion, où – ironiquement – la Mort leur avait sauvé la vie. Ce ne serait pas la dernière fois que l'empreinte de Nidalu les marquera, mais ce cauchemar-ci touchait à sa fin.

Souw ne chercha pas à entrer maintenant en contact avec ses plus proches connaissances, le temps fera son office pour les guérir, s'ils en étaient capables. Elle resta néanmoins fidèle à son rang et s'occupa personnellement des membres de sa tribu. Accompagnés, aidés, un à un, les Souw'Ni et les Souw'Ba reçurent la bénédiction de leur cheffe. Plus que jamais, nous aurons besoin d'eux pour rendre honneur aux nouveaux Esprits.

Lorsque sa propre fatigue prit le pas sur ses ressources, Léto se contenta de capituler et de resserrer ses bras sur son Orine, qu'elle avait fini par rejoindre. Évidemment trop grande pour que l'étreinte soit possible et agréable, elle s'agenouilla afin que sa peau puisse effleurer les épaules de Momoko. Ses pupilles héritées du peuple libre cherchèrent son instrument céleste, ce réconfort addictif pour une femme de sa stature.
" Joue-moi un petit air… " Souffla-t-elle en fermant les yeux. La musique étant un remède à bien des maux pour la Sùlfr. Et ainsi tapie dans l'ombre, les bras croisées, Latone fixa avec aigreur le cou de sa comparse, atteint de multiples marques de strangulation.


1028 mots ~
Ce sera mon unique post.



By Jil ♪
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Lun 20 Aoû 2018, 00:07



  Brise fraîche sur un corps moulu, au petit matin quand Y'b s'était réveillée les senteurs des champs et des foins odorants avaient caressé ses sens, tandis que courbatures et autres crampes flagellaient ses muscles endolories. Étonnée elle regarda autour d'elle. La tente où elle reposait sentait bon les essences de thérebh, et les vernis que Kham'hya emportait partout avec elle, et le rabat de l'entrée relevé en hautvent laissait poindre la clarté du jour. Les poussières d'or dansant dans ce rai de lumière captèrent un moment son regard embrumé avant que le questionnement ne s'empare d'elle. Pourquoi dormait-elle chez la raya-ni, alors qu'elles étaient revenues de Caelum depuis un moment déjà, et que hier encore elle dansaient... Hier!

  Les souvenirs émergèrent dans sa conscience comme un geyser programmé pour faire irruption le plus violemment possible, explosant dans le calme de son esprit encore protégé par le cocon des songes. Y'b se redressa comme un petit ressort, sans se soucier de son piteux état physique. Toute rouge de honte bien que sans la moindre peinture, et le cheveux en bataille comme une sauvage. Elle voulait bondir hors de là, mais se heurta au corps dur de son hôtesse. K'hya l'avait entendu s'éveiller et venait aux nouvelles.

-«Mais où vas-tu ainsi, petite. Voyons tu tiens à peine debout. Allons viens rallonges-toi sagement et je vais te ramener de quoi manger. Je pari que ton estomac réclame tout un bicorne rôti, non?»

-«Ymrl! Ymrl!» C'est tout ce que la fillette trouvait à dire, mais les paroles calmes de sa tutrice surent la rassurer, comme à chaque fois qu'elle faisait une erreur. Et là encore elle se sentie en confiance, du moins assez pour obéir et retrouver un peu ses esprits.

-«C'est vrai que j'ai tout cassé, cette nuit chez Ymrl? Il faut que je lui demande pardon, il faut que je nettoie et que je répare ce que j'ai fait. Oh par tous les esprits, comment ais-je pu faire ça?»

  Si Y'b avait été dans son état normal peut-être aurait-elle remarqué le coup d'œil que jeta sur elle la maîtresse des lieux, mais son agitation émotionnelle l'aveuglait bien trop pour l'instant. Des images d'un Chaos inimaginable pour elle investissaient sa mémoire. Elle se revoyait sacageant la yourte qu'elle partageait jusque là avec le vinhr qui était son mentor et le neveu de celui-ci. Elle s'était attaqué méthodiquement aux affaires de Biwah, déchiquetant ses peaux, éventrant sa paillasse, cassant les bols et tout ce qui lui tombait sous la main, comme une bête enragée. Soudain n'y tenant plus devant le remord qui s'emparait d'elle elle cacha son visage entre ses mains, éclatant en sanglots d'enfants trop longtemps retenus.

-«Mais qu'est ce qui m'a pris? Pourquoi ais-je fait ça?»
  La raya aussi aurait bien voulu comprendre, car si une partie du voile avait été levé sur les ombres que révélait la psyché de l'enfant, nul ne savait pourquoi cela s'était catalysé sous forme de rage contre son vieux tuteur qui l'avait pourtant élevé comme sa propre fille. Mais elle était bel et bien en train de détruire l'habitation du vieil homme comme si elle était possédée lorsqu'on l'avait retrouvée.

-«Oh... et la tempête aussi, je me souviens, et Ymrl et les Delawam qui chantaient pour moi, pour couvrir le bruit de l'orage et me rassurer bébé sur le bateau. Je les entendais malgré la tempête.»

  Quelque chose dans la formulation laissa un instant perplexe Kham'hya, mais elle se contenta de poser une main sur le front de la fillette la laissant dévider la navette de sa mémoire sur le tissage de sa conscience. Puis elle alla chercher un plateau avec du bouillon, un peu de gruau et un jus de fruit frais.

-«Ne t'inquiètes plus et sèche tes larmes, pour ce que j'en sais tu n'as pas fais de gros dégâts ma fille, et on sait tous que tu étais en transe, alors tu n'es pas responsable. Tu es ici parce que ma tente est plus calme et que tu avais besoin de repos. Et puis si tu acceptes de partir avec moi il faudra laisser Ymrl avec les votres car il a des propres responsabilités et moi les miennes. Es-tu toujours d'accord pour m'accompagner dans les voyages que j'ai à faire ou as-tu trop peur encore?»
  Les souvenirs de Caelum brilleraient des années durant encore dans l'esprit de la petite, mais les orages striés des éclairs du traumatisme garderaient aussi une terrible emprise sur le mental encore instable de la pré-adolescente. L'instinct de la raya-ni lui soufflait que rien ne serait facile pour Y'b, toujours entre lumières et ténèbres, mais aussi que ce serait cela sa plus grande force quelque soit la tribu que la future adulte choisirait.

-«Il me pardonnera, hein? Et tu veux bien encore de moi, après tout ça? Oh oui je veux voyager, je veux tout voir. On va retourner à Caelum? Je n'aurais plus peur de l'eau, enfin... Presque plus j'en suis sûre.»
  Pour une enfant dont le mutisme était proverbial au sein de sa famille, c'était un bien long discours, et surtout plus passionné et vivant qu'à son habitude. Ainsi faisant manger son élève doucement elle lui répondit de sa voix calme, entre deux cuillerées de bouillon.

-« Ymrl ne t'en veux pas, crois moi. Doucement, mange doucement, tu as dormi longtemps, et ton estomac est trop vide pour le remplir d'un coup. Tu avais vraiment besoin de repos pour ainsi dormir plusieurs nuits... Chuuut, mange doucement, mâche le bouillon, oui, trois nuits pleines tu as dormi. Mais ne t'inquiètes pas, tout va aller mieux maintenant. On va redescendre à la grande plage et puis on se préparera pour un plus long voyage, jusque dans le désert. Je crois que tu aimera les vagues de sable, et le rythme lent de la caravane. On aura beaucoup de temps pour parler. Voilà, dors encore un peu Raguä'Hym'Ok. Petite graine de mystère, reposes-toi, la vie est devant toi, laisses les morts au passé.»

  Le repas, même frugal, et la voix apaisante de Kham'hya, replongèrent l'enfant dans une douce somnolence, où le balancement des dromadaires inconnus la berçait dans les lueurs blondes d'un sable doré qu'elle imaginait.

     
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[Événement] Démence fatale - Chapitre II

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