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 Le Bourdon et la Fleur | Sól & Cérès | IV-V-XXIX

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Sól
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Sól
Dim 09 Déc 2018, 17:58


Catégorie de quête : IV. Espionnage - V. Capture & XXIX. Fuite
Partenaire : Sól & Céres
Intrigue/Objectif : Alors que Sól part se promener toute seule, une étrange créature l'enlève. Le monstre ne semble pas vouloir lui faire de mal, mais la garde néanmoins prisonnière jusqu'à l'arrivée des renforts.

« Ne t'éloigne pas trop loin, d'accord ? » La blonde releva la tête, arrêtant pendant quelques secondes d'essayer de mettre ses souliers. En apercevant le regard soucieux de sa mère, l'ange ne put retenir un sourire rassurant. « Mais oui, ne t'en fais pas. » Elle lassa ses lacets avant d'attraper le sac de toile qu'elle avait préparé. Elle avait pris avec elle plusieurs bocaux, afin d'essayer d'attraper les jolis papillons qu'elle trouverait sur son chemin. Elle y avait également glissé de quoi goûter : une pomme et de quoi se faire une tartine. « Je serais rentrée avant ce soir, promis. » Sól hésita un instant devant la porte, avant de faire demi-tour et de courir se réfugier dans les bras de sa mère. Celle-ci l'enlaça tendrement et déposa un baiser sur le sommet de son crâne. Ces derniers temps avaient été difficiles. Le départ de Laëth n'avait pas laissé indifférente l'enfant qu'elle avait laissée ici, il lui arrvait encore de la chercher du regard lorsqu'elle s'amusait à l’extérieur, et la découverte de ce qu'on lui avait caché n'avait fait qu'attrister davantage la petite réprouvée. Pendant quelques jours, elle avait refusé tout contact avec madame Tynath'thuk, mais peu à peu, elle recommença à accepter les baisers sur la joue, la main dans les cheveux... Cette étreinte restait néanmoins une première depuis la dispute familiale. Les choses reviendraient peu à peu à la normale : elle ne parvenait jamais à rester fâchée bien longtemps contre sa famille. « Amuse toi bien, mon ange. » « Comptes sur moi ! » lança la fillette avant de passer à toute vitesse à travers la porte, courant au milieu des herbes hautes qui lui chatouillèrent les mollets.

Sól sautillait gaiement, suivant le sentier qui se dessinait entre les champs. Distraitement, elle chantonnait un air de la campagne réprouvée, apprise par cœur depuis de longues années. Lentement mais sûrement, elle s'éloignait de sa ferme, s'approchant dangereusement des bords des frontières de Lumnaar'Yuvon. Elle n'avait pas l'intention de partir. Elle était bien trop trouillarde pour cela, elle craignait l'inconnu, elle craignait ce qui pouvait se cacher après les prairies dorées, de l'autres côtés des plaines verdoyantes... Pourtant, depuis le départ de sa camarade, une certaine curiosité avait commencé à se manifester. Elle avait commencé à se poser des questions : si Laëth avait décidé de partir, c'est qu'il n'y avait pas que de mauvaises choses, après sa campagne. Elle savait qu'il y avait Septilinost, la cité pirate, ou encore Stenfek, la cité des grands-penseurs. L'enfer des démons. L'Avalon des déchus. Les Jardins de Jhen, où s'était rendue la Belegad... Ce devait être un endroit magnifique, pour que la brune l'eut préféré à eux. Sól fronça les sourcils. Non, elle ne devait pas lui en vouloir. Sa mère lui avait bien expliqué que les anges avaient le choix. Et que ceux qui restaient ici devaient respecter ce choix, combien même il fut douloureux. Sól n'avait pas encore l'âge de choisir, et pourtant, sa décision était déjà faite. Elle aimait sa famille. Elle aimait les champs dorés de Lumnaar'Yuvon. Elle aimait l'odeur du pain chaud à la ferme, ou alors le toucher doux des poils de Cerfeuil. Elle n'avait pas l'intentionde partir. Jamais. L'ange releva le regard, le laissant glisser le long de l'horizon. Elle était presque arrivée à la limite du territoire. De là, elle apercevait la verdure s’immiscer entre les épis dorés. Au delà se trouvait la cité des Orines. Sa mère lui en parlait, quelques fois. Il s'agissait d'un peuple composé des plus belles femmes du monde. Le seul problème, c'était leur manque de force au combat. Une idée traversa furtivement l'esprit de la fillette : peut-être qu'en réalité, elle n'était pas un ange. Peut être qu'elle était une orine. Une fois, Tharald, le garçon de la ferme d'à côté, lui avait dit qu'elle était la plus jolie fille de tout Lumnaar'Yuvon. Sól laissa un rire lui échapper. Bien-sûr que non, elle n'était ni une orine, ni une ange. Elle était une Réprouvée.  Sur cette pensée, l'enfant croqua la pomme qu'elle avait dans la main à pleine dents, avant d'essuyer d'un geste sec le jus qui avait coulé le long de son menton.

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Stanislav Dementiæ
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Stanislav Dementiæ
Dim 20 Jan 2019, 13:54


Cachée à travers les hautes herbes lumineuses de cette contrée, tu profitais du soleil sur ta peau rugueuse, ses rayons se posant sur toi tels une caresse. Ces derniers temps avaient été rudes. Dans un élan de hardiesse, tu avais essayé d'aller directement à la rencontre des gens. Bien évidemment, l'accueil n'avait pas été des plus chaleureux. Ceux qui t'avaient aperçu roder à l'orée de leurs villages t'avaient pris pour une menace et avaient organisés une chasse ouverte contre toi. Lorsque tu parvenais à t'approcher sans que l'on te déclare comme une ennemie, ton apparence repoussante effrayait ceux que tu tentais d'aborder et tu assistais, impuissante, à leur fuite. Ces échecs à répétitions t'avaient quelque peu démoralisé et tu avais préféré t'isoler un temps, te cachant aux yeux du monde sans chercher à te défaire de ta malédiction. Après plusieurs jours d'errance, tu avais fini par trouver refuge dans des plaines verdoyantes, où le mauvais temps semblait ne pas exister. Parfois, tu recevais la visite d'un écureuil curieux, ou d'un cerfeuil sauvage. Ils étaient de bonne compagnie une fois qu'ils avaient osés s'approcher de toi et ils avaient fini par te redonner suffisamment de courage pour que tu te décides à retenter ta chance, en espérant que ces essais-là soient couronnés de succès. Suivant les indications données par la faune locale, tu avais pris le chemin conduisant aux "terres dorées", où tu pourrais retrouver des humanoïdes aptes à lever ta malédiction. Malheureusement, les choses n'étaient pas aussi faciles que tu ne l'avais imaginé : les gens qui vivaient dans cet endroit étaient des plus terrifiants. Leurs corps étaient gigantesques, plus que la normale, et ils n'auraient sans doute aucun mal à te réduire en charpie d'une simple pichenette, si ton apparence ne leur plaisait pas. Leur langage était barbare, comparé à celui des plantes et des animaux, les sonorités te semblaient violentes et les intonations donnaient toujours l'impression qu'ils se disputaient, même lorsque leurs visages semblaient neutres. Les aborder n'allait pas être de toute simplicité. Néanmoins, il était hors de question de repartir sans avoir essayer : comment pouvais-tu espérer qu'ils surpassent ton apparence hideuse si toi-même tu refusais de leurs laisser une chance ? Tu étais mal placée pour juger sur l'enveloppe extérieure des gens. Alors, chaque jour, tu t'approchais un peu plus des habitations. Tu observais, de loin, t'assurant que personne ne te vois pour ne pas les effrayer. Les maisons étaient toutes éloignées les unes des autres par de grands champs, que tu les voyais cultiver jour après jours.  
 
Comme à ton habitude, tu t'étais donc approchée le plus possible de la ferme la plus proche de ta cachette. Tu avais observé les hommes et les femmes qui y vivaient, à l'abris de leur regard derrière un rocher suffisamment volumineux pour cacher ton corps. La famille était rentrée manger, te laissant le temps de te prélasser au soleil. C'est à ce moment-là qu'elle arriva. Tu l'entendis avant de la voir. Les notes qu'elle chantonnait te parvinrent aux oreilles, telle une mélodie harmonieuse. Curieuse de découvrir la provenance de cette petite voix, tu risquas un oeil derrière ton rocher, et l'aperçus, passant à quelques pas de toi. Elle n'était pas très grande, à peine plus qu'un rosier. Ses cheveux te rappelaient les champs dorés qui composaient les alentours et ses grands yeux bleus semblaient être le reflet du ciel sans nuage des plaines d'émeraude. Rapidement, son pas sautillant commença à l'éloigner de toi à mesure que sa douce voix s'évanouissait. Tu n'hésitas qu'une fraction de seconde : depuis plusieurs jours que tu observais ces gens, elle était la première à t'évoquer l'image d'une fleur. Douce, inoffensive. Gentille. Si quelqu'un était susceptible de bien vouloir t'accorder un baiser, il s'agirait sans doute aucun de cette fillette. Elle était ta seule chance.
 
Aussitôt, tu te mis à plat ventre et commenças à ramper dans les hautes herbes, la suivant à une distance raisonnable. Finalement, la petite fleur s'arrêta un instant, s'installant pour manger une pomme, continuant son chant. Tu attendis quelques secondes pour t'assurer qu'elle ne bougerait pas et que personne ne s'approchait de vous. Une fois certaine que vous ne seriez pas dérangées, tu commenças à bouger les mains d'une étrange façon. Les plantes se mirent alors à bouger, exhaussant ta demande muette.

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Sól
Mer 23 Jan 2019, 10:50

« Moi, j'lui casse les dents, j'lui broie le bras ! Tadididadam... » L'ange chantonnait d'un air rêveur la nouvelle chanson que répétait en boucle son frère aîné.  Elle ne connaissait pas encore toutes les paroles mais l'air était simple à retenir, plus encore : il rentrait dans la tête comme un morceau de saucisson finissait dans l'estomac de la Dovahkiin. Si le chant était supposé transpirer la force et la férocité, la voix claire et fluette de l'enfant créait un certain décalage avec la version d'origine, les paroles semblant soudainement saugrenues de la bouche d'une fillette à l'air aussi pur. L'ange ponctua sa mélodie d'un nouveau croc dans sa pomme, dodelinant de la tête en rythme avec ses tapements de pieds. Son regard observait le paysage, sans se douter une seconde de ce qui était sur le point de se produire. Perdue dans ses pensées, elle ne prit pas garde à la menace. N'aperçut pas les herbes exécuter une étrange danse tout en se rapprochant d'elle, ni n'entendit le sifflement qui s'échappait de la créature derrière elle. Lorsque les plantes se refermèrent sur ses poignets et ses chevilles, tel un étau dont elle ne pouvait se défaire, il était déjà trop tard : elle était prise au piège.

L'enfant marqua d'abord un instant de pause, surprise par la sensation des brindilles autour de ses membres. Puis, la nature commençant à s'enrouler autour de tout son corps -la végétation semblait l'engloutir vivante, remontant sur ses jambes, son ventre, ses bras et finalement sa tête- la fillette comprit, trop tard malheureusement, que quelque chose de mal était sur le point de se produire. Elle voulut se défaire de la prise, mais les liens l'empêchèrent de bouger. Sentant un mélange de peur tétanisante et de panique hystérique monter en elle, la blonde ouvrit la bouche pour crier, appeler à l'aide le premier réprouvé passant par là. Seulement, les brins dorés se refermèrent également sur sa bouche, tel un bâillon la réduisant au silence avant que sa voix n'ait pu sortir.  Son pouls s'accéléra, battant frénétiquement dans sa poitrine. Sa gorge se serra, étouffant le cri qu'elle n'arrivait pas à produire. Elle sentit ses yeux la brûler, se remplissant de larmes. L'herbe folle la serrait fortement, trop pour son petit corps fragile, déformant son visage effrayé en grimaces de douleur. Dans un dernier essai pour se libérer, l'ange déploya ses ailes et commença à battre des ailes avec vigueur. Pendant une seconde, son plan sembla fonctionner. Comme par miracle, elle prit de la hauteur, presque suffisamment pour se retrouver debout. Les liens semblèrent faiblir quelque peu, dans cette nouvelle position, Revigorée par l'espoir de la fuite, Sol se mit à gigoter dans tous les sens, continuant à agiter ses plumes. Mais elle ne fut pas assez endurante. Bien vite, elle n'eut plus la force de bouger et l'herbe resserra sa prise, plus fermement qu'avant.

Une deuxième lueur d'espoir s'alluma dans son regard lorsqu'elle aperçu, à quelques dizaines de mètres de là où elle se trouvait, un réprouvé sortir de sa ferme. Sans doute allait-il retourner travailler au champ : c'était sa chance ! Inspirant grandement, elle s'apprêta à hurler à plein poumons, malgré son bâillon. Mais, le destin aimant visiblement jouer avec ses nerfs, quelque chose s'affala sur elle, la plaquant au sol violemment avant qu'elle n'ai pu attirer l'attention de son compatriote. Déboussolée, Sol cligna des yeux, essayant de comprendre ce qu'il lui était arrivé. Elle aperçu alors la créature la plus monstrueuse qu'il lui fut donné de voir. La chose possédait une peau rugueuse d'une teinte violacée. Plusieurs bras -ou devrait-elle dire des pattes ?- s'étaient alignées le long de son corps, formant une cage supplémentaire. Son visage était recouvert par un crâne, mais pendant une fraction de seconde, où la créature regarda devant elle,  Sol eut une vision de ce qui se cachait en dessous. Une vision cauchemardesque. Un trou béant et dentée lui faisait office de bouche, une bouche écumante qui semblait affamée. Mangée. Elle allait finir mangée. Une sensation de froid glacial s'empara de ton son corps, et au lieu du cri salvateur qu'elle avait espéré produire, un gargouillis misérable se mélangea à ses sanglots.
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Stanislav Dementiæ
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Stanislav Dementiæ
Mer 23 Jan 2019, 18:30

La petite fleur était toute proche de toi. Ou plutôt, tu étais toute proche d'elle. Tu parvenais à sentir son odeur, un mélange étonnant que tu ne saurais pas définir. Il ne correspondait à aucune fleur que tu ne connaissais, et était loin d'être aussi doux qu'elles. Mais il n'était pas désagréable pour autant. Cela te réconforta quelque peu : au moins, tu ne serais pas obligée de sentir l'un de ces rustres, pour recevoir ton baiser. Tu ne t'étais pas suffisamment rapproché de l'un des habitants pour pouvoir humer son parfum, mais les manières rudimentaires et les vêtements -ou plutôt leur absence de vêtements- t'indiquait que ces villageois devaient sentir comme les bêtes qu'ils avaient emparqués : un musc fort et repoussant. Bien sûr, en pensant cela, tu ne prenais pas en compte ta propre odeur corporelle, qui elle était plus que repoussante. La plupart des gens la décrivaient davantage comme répugnante. Mais les fleurs n'arrêtaient pas de te répéter que ce désagrément était dû à la malédiction : dès que tu aurais retrouvé ton apparence normale, l'odeur s'envolerait avec, remplacée par quelque chose de beaucoup plus agréable, presque enchanteur. Ça ne comptait donc pas vraiment... Eux, à moins de prendre plusieurs bains par jours, ils ne pourraient pas se défaire du parfum que tu leur imaginais !

Mais l'heure n'était pas à toutes ces considérations : une menace était apparue. L'un des villageois avait terminé de se nourrir, et avait regagner l'extérieur pour reprendre ses habitudes. Les choses allaient devenir plus compliquées, désormais. Tu ne parviendrais pas retenir la fillette toute la journée, et tu ne pourrais pas vous défendre si quelqu'un s'approchait de vous. Tu ne pouvais pas rester ici, tapie dans l'herbe. Tu devais regagner ta cachette. Or, il était impensable désormais que tu t'en ailles comme si de rien était. Si l'homme te voyais, il te pourchasserait sans doute, plus encore maintenant que tu emmenais avec toi une captive. Les sens en alerte, tu observas le rustre, cherchant une occasion de déguerpir avec ton butin. Sous toi, la petite fleur du soleil essaya de se défaire de ta prise, remuant son corps. Tu t’aplatis davantage sous elle, l'empêchant de remuer. La fillette, ne supportant pas ton poids, laissa échapper un couinement. Zut. Tu aurais bien aimé lui faire comprendre qu'elle devait se taire. Sinon, tu ne pourrais pas l'emmener. Mais si tu essayais de communiquer, tu craignais d'attirer l'attention du gêneur. Alors tu restas immobile. Tu ne bougeais pas d'un pousse, jusqu’à ce que, enfin, l'homme fasse demi-tour, rentrant de nouveau à l'intérieur pour une raison qui t'était inconnue. Peu importait : tu n'avais pas beaucoup de temps avant qu'il ne ressorte. Il ne te fallut que quelques secondes pour te mettre en mouvement. Rapidement, tu te redressas sur tes jambes et commenças à fuir, utilisant ta maîtrise des plantes pour transporter ton bagage. Rampant tel un serpent, tu te glissas dans les herbes vertes, quittant peu à peu les plaines dorées pour te retrouvée ensevelie sous les brins d'émeraude.

Il te fallut plusieurs dizaines de minutes de marches avant d'arriver aux abords de la tanière que tu avais investis. Tu n'étais pas très rapide et en plus de cela, la fillette n'arrêtait pas de bouger, desserrant la prise sur les liens que tu avais fait. Plusieurs fois, tu dû faire une halte pour en resserrer la prise, exercice périlleux car la petite semblait possédée par le malin, essayant de ressortir ses ailes ou de te mordre. Mais, tant bien que mal, tu parvins à rejoindre ton repère. Là, tu en dévoila l'entrée qui était cachée par un buisson de ronce, et fit passer la petite en première. Tu la suivit aussitôt et la relâcha dès que l'entrée de ta cachette fut à nouveau masquée par la végétation.

Bien… Et maintenant ? Tu n'avais pas vraiment réfléchit à ce qu'il se passerait, une fois que tu l'aurais amené jusqu'ici. Réfléchir à une façon de la conduire ici avait déjà été une source d'angoisse, les risques de te faire prendre étaient bien trop risqués pour que tu songes à un après. Eh bien, il ne te restais plus qu'à improviser.

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Sól
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Sól
Mar 19 Fév 2019, 09:42


Les larmes ne cessaient de ruisseler le long de ses joues. Ce n'était pas faute d'essayer de les faire stopper : Sol passait frénétiquement sa manche sur son visage pour essayer d'éponger l'eau, mais à peine avait-elle reposé la main sur ses genoux que de nouveaux torrents se déversaient de ses yeux. Et cela ne faisait que l'énerver davantage. Quel genre de réprouver se laisser aller au point de pleurer ainsi, tel une mauviette ? Elle ne pouvait en compter que quelques uns, sur les doigts d'une main, et un constat désolant s'imposait à elle : ceux auxquels elle parvenait à penser possédaient tous une paire d'ailes immaculées, comme les siennes. Car aucun réprouvé digne de ce nom n'aurait été autant abattu. Un vrai bipolaire aurait agrippé son arme à deux mains, se serait relevé et aurait réglé son compte à cette abomination, d'un coup de hache accompagné de cris guerriers et conquérants. Il serait repartit sans un regard en arrière pour continuer son travail au champ, ou boire une choppe de bière. Il n'aurait pas eu peur. Il aurait simplement été fier. La fillette étouffa un nouveau sanglot. Elle, elle était désespérée, effrayée, paralysée. Tout ce qu'elle pouvait faire, c'était prier les Zaahin de toutes ses forces. En partant de chez elle, elle n'avait amené que de quoi jouer, aucune arme pour se défendre. Quel comble, pour un membre de ce peuple combatif. Et en plus de cela, elle avait perdue sa sacoche en se faisant kidnapper ! Quelle piètre Réprouvé. Un profond sentiment de honte vint s'ajouter à toutes les émotions négatives qui la submergeaient déjà. L'ange frotta ses yeux embrumés par ses larmes. D'habitude, ses billes azures semblaient clairs et rieurs. Ils laissaient transparaitre toute sa douceur, sa gentillesse. Pourtant, à ce moment, l'eau douce s'était transformée en véritable tempête. Malgré les ruisseaux qui s'en échappaient, ses yeux semblaient aussi sombres que des orages, lançant des éclaires qui auraient foudroyé leur cible si seulement un regard pouvait tuer.

Sol tressaillit. La créature essaya de faire un mouvement dans ça direction. « Ne t'approche pas ! » hurla-t-elle en Zul'dov, sans savoir si la chose parviendrait à la comprendre. Si les mots lui étaient étrangers, le monstre sembla néanmoins comprendre le message derrière l'interjection, car il se ravisa et se rassit. L'ange ne la quittait pas des yeux, surveillant ses moindres faits et gestes. A l'instant même où la végétation avait refermé sa prise sur elle, la fillette avait bondit et était allé se réfugier dans un coin du terrier, le plus loin possible de son séquestreur. Comme si mettre de la distance entre eux la préserverait du danger. La blonde renifla tout en glissant un regard furtif sur la tanière. Creusé dans le sol, le trou était pourtant parsemé de petites fleurs et de touffes d'herbes, ce qui ne la rassurait pas le moins du monde : la bête avait déjà prouvé que de simples épis de blés pouvaient se transformer en liens effrayants. Néanmoins, elle ne vit aucun squelette ni même aucun os joncher le sol, ce qui était bon signe, non ? Peut être qu'en fait, la chose avait un régime herbivore ? Qu'il ne la mangerait pas ? Mais alors… Pourquoi diable l'avoir emmené de force ? Pourquoi l'avoir enlevé et enfermé ici ? Les bicornes ou les cerfeuils ne feraient jamais quelque chose comme ça. S'ils voulaient jouer avec elle, ils attendaient simplement qu'elle entre dans l'enclos. Parfois, ils brâmaient pour attirer son attention, mais si elle refusait de leur rendre visite, ils ne lanceraient jamais une armée de brindilles pour l'amener jusqu'à eux… La gorge nouée, l'ailée reporta son attention sur l'animal qui l'avait entrainé ici. « Qu'est ce que tu me veux, hein ? Pourquoi tu m'enfermes ici ? » La créature pencha la tête sur le côté, comme pour lui demander « de quoi ? je ne te comprends pas. » Sol avait beau reconnaitre que les animaux étaient doués d'intelligence, celui là ne parvenait pas à comprendre le Zul'dov. Ou alors il était simplement idiot. « S'il te plait… Laisse moi retourner chez moi. » D'une main tremblotante, la fillette désigna l'entrée par laquelle ils étaient rentrés. Cette fois, le message fut compris, mais la réponse associée déplut à la fillette : la créature se bougea de quelques pas, et s'allongea de tout son long devant l'entrée, comme pour en barrer l'accès. Une fois fait, la chose émit un drôle de bruit. Un mélange entre gémissement et grognement menaçant. Sol sursauta, son cœur s'accéléra et, sans qu'elle ne puisse se retenir, fondit de nouveau en sanglots.
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Stanislav Dementiæ
Mar 19 Fév 2019, 10:39


Les choses n'allaient pas être simple, tu t'en était vite rendue compte. Depuis votre arrivée, la petite fleur n'avait cessé de pleurer. Pourquoi donc était-elle si triste ? Tu n'arrivais pas à comprendre. D'accord, ce terrier n'était pas des plus grands, mais tout de même, tu avais fait de ton mieux pour le rendre le plus coquet possible. Tu y avais planté quelques amies fleures, et de l'herbe était même apparue, faisant comme un tapis duveteux. Peut être que la décoration n'était pas à son goût ? Peut être qu'elle aurait préféré des pâquerette, à la place des fougères ? Peut-être ferais-tu mieux de lui demander directement, mais comment faire ? La jolie fleur parlait cet étrange langage que les hommes puants utilisaient sur les terres dorées. Un langage qui t'était tout bonnement inconnu et incompréhensible. Quand à toi, tu n'étais tout simplement pas capable de parler un langage humanoïde. Tu parvenais seulement à communiquer avec les fleurs et les animaux. Cela rendait les choses très compliquées, pour la communication. Lorsque tu essayais d'utiliser la langue commune, un simple râle menaçant et lugubre sortait de la cavité qui te servait de bouche. Un son des moins plaisant qui effrayant souvent tes amis. Coincée, tu avais préféré garder le silence le plus possible, mais cela devenait de plus en plus compliquer. Tu souhaitais simplement communiquer avec elle, comprendre ce qui n'allait pas, pourquoi elle semblait soudainement si triste, mais la petite ne semblait pas percevoir cette envie de dialoguer. A plusieurs reprises, elle avait essayé de te pointer du doigt la sortie qui était dehors. Pour toute réponse, tu t'étais postée devant l'entrée. Pourquoi diantre voudrait-elle déjà repartir ? Elles n'avaient même pas encore eut le temps de devenir copines. Vous aviez encore moins fait de progrès pour vous rapprocher de ton but : le baiser. Déroutée, tu posas ta tête sur tes pattes avant, ne la lâchant pas du regard, comme si la regarder plus intensément t'aiderait à déchiffrer ses besoins.

« Peut être qu'elle a froid ? » Peut probable. Le temps était d'une clémence indéniable et la température, bien que légèrement plus fraîche qu'à l'air libre, était loin d'être froide. « Peut être qu'elle a simplement envie de faire pipi ? » « Ou alors elle a faim ? » Faim ! Mais oui, la voilà la réponse ! Depuis près d'une heure que tu l'avait emmené jusqu'à ton chez toi, son petit estomac devait avoir eu le temps de se creuser ! Tu te redressas dans un bon, faisant sursauter la petite fille, roulée en boule dans un coin de ta cachette. Te concentrant, tu poussas un cri, qui sembla peut être moins effrayant que les précédents, pour la simple raison que tu n'essayais pas de parler. Cela n'empêcha pas la petite fleur d'étouffer un cri de peur. Tu l'ignoras, concentrée sur l'ouverture sur l'extérieur. Tu n'eus pas à attendre longtemps avant que ton ami l'écureuil ne fasse son apparition. Tu communiquas avec lui et il s'en alla avant de revenir, les bras et la bouche chargée de provisions fruitières qu'il déposa à tes pattes. Les prenant délicatement, tu fis de nouveau fasse à ta copine. Avec des gestes lents, tu rapprochas la nourriture de sa position. Voyant que, pour la première fois, elle ne te cria pas dessus, tu t'approchas d'un pas, puis d'un deuxième, puis tendis la patte vers elle, attendant quelques secondes. La fillette tressaillit mais, finalement, elle tendit sa paume, dans laquelle tu relâchas la nourriture. Le regard de la blonde oscilla entre toi et ton ami au pelage roux, comme si elle se méfiait, avant de commencer à grignoter. Derrière ton masque, un semblant de sourire déforma ton faciès répugnant. Ce n'était pas grand chose, mais c'était un début de rapprochement. Satisfaite, tu ordonnas à l'écureuil de partir te chercher plus à manger, ce qu'il fit sans rechigner. De nouveau seules, tu esquissas un dernier pas téméraire avant de te rallonger au sol, rivant tes petits yeux sur la silhouette de l'enfant. « Wo yu kom » Une fois de plus, tu penchas la tête sur le côté. Tu n'y comprenais rien, à ce charabia. Mais cette fois-ci, la voix de la fleur semblait plus douce, plus apaisée que d'habitude.

739 mots
* Qu'est ce que tu es ?



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Sól
Mar 19 Fév 2019, 13:22


Sól se réveilla en sursaut lorsque sa tête se pencha en avant. Papillonnant des yeux, elle observa les alentours qu'elle ne reconnut pas, avant que tout ne lui revienne en mémoire. « Oh... Tu n'es toujours pas partie, toi ? » murmura-t-elle à l'encontre de la créature à ses côtés. Ca avait été long mais finalement, Sól avait fini par accepter que l'animal se rapproche d'elle. Elle était toujours terrifiée, mais elle avait abandonné l'idée que cette chose la dévore : si ça avait été son intention, elle aurait eut le temps de la manger à plusieurs reprises. Au contraire, l'animal lui avait même fait apporter de la nourriture, rien de bien consistant -des baies et des noix, principalement- mais tout de même, cela n'allait pas avec l'image du monstre sans cœur qu'elle s'était imaginé en premier lieu. L'ange renifla et essuya son nez dégoulinant d'un revers de main. « Tu veux pas me montrer pourquoi tu m'as amené ici ? Il doit bien y avoir une raison, non ? On enlève pas les gens comme ça, juste sur un coup de tête. » La créature releva la tête pour l'écouter parler. Ses deux yeux noirs, derrière les fentes de son masque, la fixait avec une intensité dérangeante. Sól avait l'étrange impression que derrière cette apparence hideuse se cachait quelque chose d'intelligent. L'ange étendit ses jambes devant elle, comme pour soulager ses pieds engourdis, puis se massa la nuque. « Ca fait longtemps, que tu habites ici ? C'est drôle, parce que j'en avais jamais vu, des bêtes comme toi. Pourtant, on en connait beaucoup, des bêtes. » L'animal semblait très intéressé par ce que la fillette racontait, bien qu'elle douta fortement qu'elle comprenne le moindre mot. Parler à voix haute la rassurait. Cela rendait la situation moins étrange. « Et elle est où ta famille ? Tu as perdu ton troupeau ? » L'endroit était bien trop petit pour accueillir plus de deux choses de cette envergure. Pourtant, Sól ne concevait pas que la bête puisse vivre seule. Après tout, dans les plaines dorées, les cerfeuils et bicornes vivaient tous ensemble, parqués dans leurs prés; et les réprouvés vivaient en grande communauté, ne laissant personne de côté, s'entraidant en cas de besoin. Aucun schéma ne semblait la préparer à la possibilité que d'autres animaux vivent en solitaire. « Moi, j'ai une famille tu sais ? J'ai des parents, ils sont très gentils. J'ai deux frères aussi. Nin et Máni. Mais Máni c'est qu'un idiot. » La chose laissa un soupire lui échapper, réaction qui surpris l'enfant. Comme si la pression qu'elle avait essayé de garder cachée se déversait soudainement de façon incontrôlable, Sól laissa un rire lui échapper. « T'es d'accord avec moi, hein ? T'as raison, rien qu'son nom, c'est un nom d'idiot. » La réprouvée sourit avec mélancholie. Elle avait beau critiquer son jumeau, elle l'aimait. Sans doute bien plus que lui ne pourrait jamais l'aimer. Il l'embêtait, la désespérait, mais au fond, elle savait qu'elle ne supporterait pas de le perdre. S'il décidait de partir de Bouton d'Or, comme l'avait fait Laëth, elle ne pourrait le supporter. Le départ de son amie avait créé des craintes, qui suffisaient parfois à la réveiller la nuit, la boule au ventre. « Mais bon… C'est ma famille… » conclut la blonde. Le silence retomba, se prolongeant de longues secondes. Sól plongeant à nouveau son regard dans celui de l'animal. Doucement, elle commença à tendre le bras dans sa direction, avec précaution. « Tu me mords pas hein ? » demanda-t-elle, la voix tremblotante. Ses doigts effleurèrent la surface rugueuse du crâne, puis vinrent caresser les écailles du corps reptilien. La bête frémit, puis s'avança timidement jusqu'à elle, déposant son visage sur ses genoux. Aussi proche, Sól pu à nouveau sentir l'odeur nauséabonde de la bête, lui faisant froncer les narines. « Pouah, tu pues vraiment, tu sais ça ? » De sa main libre, elle se boucha le nez, tandis que ses caresses continuaient à toucher la peau froide. Son regard traina sur la végétation qui bouchait l'entrée du terrier. La lumière qui perçait plus tôt n'était qu'un souvenir. La nuit avait dû tomber. Sa mère devait s'inquiéter de ne pas la voir rentrer. « Tu sais, si tu me laisses repartir, je te jure que je reviendrait te rendre visite… » La créature ne réagit pas. Sól soupira, laissant sa tête reposer contre le mur de terre derrière elle. Ses yeux devinrent lourds, de nouveau. Elle allait retomber dans les bras d'Harabella. Déjà, des voix semblaient flotter dans son esprit, des voix qui lui étaient vaguement familière… « Sóóóóól ! Répond ! » L'ange ouvrit grand les yeux. Non, ça n'était pas un rêve. La voix était lointaine, mais bien réelle. Sans réfléchir, elle hurla à grand poumon. « Maman, ici ! Je suis là ! »
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Stanislav Dementiæ
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Stanislav Dementiæ
Sam 29 Juin 2019, 14:11

Tu bondis sur la petite fleur, écrasant son frêle corps du tien, plaquant l'une de tes pattes contre sa bouche pour étouffer le cri qu'elle s'apprêtait à pousser. Un râle de contestation t'échappa tandis que tu essayais de la faire taire, de réduire au silence ses gémissements beaucoup trop bruyants. Mais qu'est ce qui lui prenait, tout à coup ? Tout allait bien, le bouton d'or avait fini par ne plus avoir peur de toi. Elle avait mangé les fruits que tu lui avais apporté et avait même commencé à te caresser les flancs. Sans doute était-ce là sa façon de te faire comprendre qu'elle t'acceptait. Du moins était-ce ce que tu t'étais imaginé. Ainsi, la réaction à laquelle tu t'étais attendu, en entendant les voix se rapprocher, aurait été un silence religieux, pour que les chercheurs ne vous repèrent point. Pour qu'ils puissent vous laisser tranquille. Les cris de la petite blonde t'avaient donc prise par surprise, te laissant pantoise pendant quelques secondes avant que tu ne réagissent et ne l'empêche de faire plus de bruits.

Ton cœur battait lourdement dans ta poitrine. Tu essayas d'écouter ce qu'il se passait à l'extérieur et ce que tu entendis ne te plus pas du tout. Les sauvages se rapprochaient. Ils avaient dû réussir à entendre la fillette. Ton gosier se noua d'anxiété. Tes membres frémirent, et tu t’affaissas totalement, t'appuyant de tout ton poids sur l'enfant que tu maintenait fermement au sol. Galvanisée par les cris qui filtraient jusque dans le terrier, ta petite fleur se mit à se débattre farouchement, comme soudainement habitée par le Diable en personne. Malgré le poids qui pesait sur elle, elle essayait de se tortiller. Elle secouait frénétiquement sa tête, serrant de plus en plus fort les dents qu'elle avait refermé sur l'avant patte avec lequel tu avait couvert sa bouche. « Aïe ! » couinas-tu en retirant subitement ton membre. Telle une possédée, la dorée inspira l'air à plein poumons, dans un râle presque aussi terrifiants que les tiens. Malgré ta résistance, elle parvint à libérer l'une de ses mains et enfonça l'un de ses doigts dans ton œil droit. La douleur te fit te relever dans un sursaut. Blessée, autant physiquement que moralement car ne comprenant pas ce geste de la part de sa petite fleur, tu rampas jusqu'à l'autre côté de la caverne. « Pourquoi ? Pourquoi faire ça ? Je croyais que l'on était amies. » aurais-tu voulu dire. Malheureusement, seul un gémissement incompréhensible sortit de ta gueule.

La petite fille s'était recroquevillée à l'autre bout du terrier. Elle t'observait, ses traits autrefois sublimes, harmonieux, soudainement défigurés par une émotion que tu ne parvenais pas à t'expliquer. Vos regards se croisèrent pendant quelques secondes où le monde sembla se suspendre. Ton petit cœur était sur le point d'exploser. Tu ne comprenais véritablement pas ce revirement de situation. Pourquoi agissait-elle de la sorte ? Pourquoi voulait-elle qu'on la retrouve ? N'était-elle pas mieux ici, avec toi ? La nature et les fleurs étaient tellement mieux que ces barbares auxquels tu l'avais enlevé... Un sanglot t'échappa, derrière ton masque. Un couinement, aux oreilles de ta camarade. Lentement, tu esquissas un pas dans sa direction avec l'intention de la serrer contre toi. Ce geste provoqua néanmoins une réaction de nouveau inattendue chez celle que tu convoitais. « Sil zola ni !* » hurla-t-elle, battant l'air de ses bras pour t'empêcher de l'approcher. Tu l'observas, immobile. Dehors, les cris se faisaient de plus en plus distincts. Tu devais prendre une décision, et vite. Les monstres allaient bientôt vous trouver. Et s'ils te trouvaient, ils te réduiraient en charpie, cela ne faisait aucun doute. Le cœur lourd de tristesse, tu te décalas, laissant ostensiblement libre le chemin jusqu'à l'entrée de ta cachette. Si elle ne voulait pas rester avec toi, alors qu'elle parte ! A peine avais-tu formulé cette pensée que l'enfant se jetait sur la végétation, s'extirpant de ton repère pour regagner l'air frais de la nuit.

Effrayée par ce qui t'attendait dehors, tu te décidas finalement à sortir. S'ils te trouvaient ici, tu serais coincée, piégée dans une prison qu'il te serait impossible de quitter. Tremblante jusqu'au bout des griffes, tu regagnas la surface. Dehors, la lueur de Phoebe se faisait faible, mais des torches à plusieurs centaines de mètres éclairaient la silhouette de la petite fleur, qui s'élançait vers eux. Un dernier gémissement t'échappas avant que tu ne faces volte-face et ne commences à ramper le plus vite possible, aussi loin de ces chasseurs que tu le pouvais.
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T'approches pas !*



Merci Kyky  nastae
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Le Bourdon et la Fleur | Sól & Cérès | IV-V-XXIX

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