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 Rencontre cordiale [Ft. Zane | Lilith A. ]

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Sam 13 Aoû 2016, 20:05

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「Rencontre Cordiale」

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Lilith & Zane

Avec un mal de tête impitoyable, Lilith ouvrit difficilement les yeux. La pièce dans laquelle elle se trouvait était particulièrement sombre et étouffante. D’un rapide coup d’œil, le constat avait été édifiant… Il n’y avait pas de possibilité de sorties… En tout cas, c’est ce qu’il lui avait semblé… Presque immédiatement, la pirate avait refermé les yeux. Les espaces clos possédaient cette fâcheuse tendance à être insupportable pour elle, des souvenirs difficiles remontaient sans cesse en mémoire au point d’en devenir oppressant. Il n’y avait qu’une seule solution pour évacuer toute forme de claustrophobie… C’était se concentrer pour penser à autre chose…

Les paupières closes, ses pensées ne parvenaient à rassembler ses idées que sur une seule question... Comment avait pu-t-elle atterrir ici ? La douleur à l’arrière de son crâne justifiait une partie… Mais pas la totalité…

Elle se revoyait... A bord du Libertad… Il y avait cette livraison à faire. En enfer. Son ami, Azraël, et même son second, qui, pourtant était loin d’être partisan de la facilité, l’avait déconseillé de mettre un pied à terre. En tout cas seule. Etait-ce la fatigue qui l’assaillait ces derniers jours, ou une simple volonté de n’en faire qu’à sa tête… Cela n’avait de toute façon plus d’importance... Elle s’était élancée sans attendre, avec pour seul but de procéder à cette négociation. Le rendez-vous avait de toute façon été prévu. L’interlocuteur savait ce qu’elle souhaitait, et de son côté, elle ne repartirait pas sans le montant arrêté.

Lilith poussa un long soupir, et se redressa alors sur sa couche. Incapable de dire si la chaleur qui était prête à lui faire tourner la tête provenait des lieux en tant que tel ou simplement de l’état de faiblesse dans lequel elle demeurait. Un peu d’eau croupie se trouvait dans un coin. Il n’y avait pas besoin de faire preuve d’une déduction étonnante pour comprendre qu’elle se trouvait dans une geôle. La pirate se leva alors et releva ses manches pour se diriger vers le liquide douteux et le passer sur son visage afin de retrouver ses esprits. Les mains appuyées sur le mur, elle reprit sa réflexion là où elle l’avait laissée…

L’arrivée aux Enfers… Après cette si longue traversée, ces sentiers mal tracés, cette montée interminable… Enfin, la rouquine avait atteint cette ville si caractéristique. Il était difficile de décrire ce que l’ambiance de ce lieu chaotique pouvait éveiller en chacun. Pourtant, malgré cette épopée en soit, la pirate savait qu’elle n’avait rien à voir avec sa détention. Elle s’était arrêté dans l’un des commerces près de la tour noire. Le lieu de rendez-vous… Son partenaire de commerce était déjà là. Elle ignorait de quelle race ce dernier était, cela n’avait jamais été l’une de ses spécialités… Toujours est-il que les Enfers semblaient être un élément dans lequel il était en parfaite harmonie et se sentait à l’aise… La taverne en tant que telle baignait dans ce même climat particulier où l’alcool, les bagarres et autres étaient plus que fréquentes. Sans doute l’une d’entre elles venaient de se calmer d’après les débris et le sang au sol. Les règles et lois propres à ces lieux l’avaient fait sourire face à ce constat. Lilith avaient rejoint l’homme avec lequel elle avait rendez-vous… Si les débuts s’avérèrent prometteurs, rapidement, les conclusions de leurs marchés vinrent à être négociées… Bien trop abruptement. L’alcool et le charme dont usait la rouquine n’eurent aucun effet sur son acquéreur. Au contraire, il se montrait bien plus pressant au point de la pousser à un ultimatum.

- C’est à prendre ou à laisser. Nous avions arrêté notre marché avant notre rencontre.

Une dernière fois, la capitaine avait usé d’un sourire enjôleur tandis qu’elle servait un nouveau verre à cet homme dont elle ne parvenait toujours pas à déterminer la race clairement. Compte-tenu des lieux… Il lui était facile de faire l’amalgame et de conclure à un démon.

- Sans doute. Mais depuis, j’ai changé d’avis. Et je vois mal comment tu serais en position de négocier ici-même…
- Ah oui… ?

Lilith lui adressa cette fois un sourire mauvais.

- Ça ressemblerait presque à des menaces.
- Ça en est, ma jolie. Je ne pensais pas devoir me montrer aussi clair…

La rouquine se leva alors.

- Je ne sais pas à quoi tu t’attendais… Mais ce n’est pas par peur que j’accéderai à ta requête…  Tu m’excuseras… J’ai déjà perdu trop de temps.
- Tu n’as pas compris. Ce n’était pas non plus un choix de ta part. Je ne vois pas pourquoi je te laisserai partir.

L’homme lui avait tenu le bras d’un mouvement brusque. La capitaine regarda la main qui la tenait et lui adressa un regard plus sombre.

- Peut-être parce que, là aussi, je me passerai volontiers de ton avis ?

Tout était allé très vite ensuite… Le démon, ou quoiqu’il soit d’autre, avait tenté de la forcer à se rasseoir. Evidemment, la pirate n’avait pas cherché à coopérer… C’était peut-être ça qui l’élément déclencheur de la suite des événements… Elle l’avait repoussé, et les mouvements brusques et tables renversés avaient fini par déclenché une émeute au sein de la taverne. Au milieu de cette animation, Lilith s’était rapprochée de son adversaire pour glisser sa dague entre ses côtes avant d’afficher un sourire satisfait lorsque l’homme s’écroula sur le sol, raide mort.

Ensuite… Les choses s’étaient largement envenimées… Immédiatement, elle fut prise d’assaut par un groupe d’individus. Les coups n’avaient cessé de pleuvoir, et elle avait donc perdu connaissance… Jusqu’à il y a quelques instants…
C’était donc ainsi qu’elle s’était retrouvée dans ce cachot… Un simple assassinat aux Enfers l’emmenait en prison ? Qu’est-ce que c’était que ces foutaises ? Il fallait qu’elle sorte.. Un bruit de pas raisonna alors dans le couloir. La rouquine se rapprocha alors des barreaux qui la retenait enfermée.

- Il y a quelqu’un ?


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Dim 14 Aoû 2016, 13:55

« Maitre. Voici votre thé. » Le domestique stocka la boisson sur l'immense bureau en marbre du propriétaire des lieux. Elle provenait de la cité de Dhytis, soit celle qui apportait la touche manquante à ce savoureux nectar qu’appréciait tant le Souverain. Zane avait trouvé le moyen d’établir pas mal d’importation au sein de son royaume. Ces derniers temps, il s’occupait de toutes sortes d’entretiens qui se soldaient par des arrangements pour correspondre à certains de ses désirs. Le marché qu’il perpétuait lui permettait d’acquérir bon nombre de marchandises qu’il ne pouvait puiser ailleurs, et souvent elles étaient de bien meilleures qualités que le standard. Pour faire affaire, l’homme avait uniquement investi des individus en qui il avait toute confiance ; sa famille. Le terme ne coïncidait pas avec des personnes ayant le même sang que lui, non. Il s’agissait surtout d’associés qu’il avait recrutés aux quatre coins du monde pour s’en faire une grande fratrie. Elle s’occupait ainsi de tout ce qu’il ne pouvait plus faire en étant Roi, et cela fonctionnait très bien. En ce moment, il était justement en train de signer des accords, notamment pour faire parvenir une grande quantité d’armes sur son territoire. Les Démons ne cessaient de se reproduire, mais surtout il avait mis au point une troupe d’élite dont le besoin s’instaurait avec les meilleurs dispositifs du continent. Tout ceci se passait bien. Du moins, jusqu’à ce que l’un de ses messagers apparaisse subitement devant lui.

Un genou à terre et le poing fermés contre sol, son regard fuyait dans la même direction. « Je viens vous rapporter de mauvaises nouvelles. Hide est mort. » Zane laissa tomber sa plume, daignant lever les yeux sur son interlocuteur. Un blanc s’installa. « Que s’est-il passé ? N’omets aucun détail. Je veux savoir qui a eu l’audace de s’en prendre à l’un des miens. » Le messager renoua instantanément la parole, comme si c’était une question de vie ou de mort. Il énonçait aussi les faits d’une voix plus tonnante, afin que tout soit le plus limpide possible, ceci dans la seule intention de ne pas contrarier son supérieur qui pouvait s’emporter d’une seconde à l’autre. « D’après les témoins, les négociations dans le quartier se seraient mal passées. Une pirate, je crois, a tenté de faire de la résistance. Et le coup est parti. Les soldats qui étaient sur place l’ont tout de suite maitrisé pour la faire captive. Aux yeux de Seth, vous la préféreriez en vie que morte. » Il se leva de sa chaise, marchant calmement jusqu’à l’homme qu’il somma de se redresser. « Où est-elle à présent ? » Le messager bégaya. Bien qu’il eût pour vocation de lui transmettre des informations, il n’avait pas l’habitude de voir le Monarque d’aussi près. Il semblait si ridicule à côté. « Nous l’avons enfermé dans l’une des cellules qui se trouvent dans les souterrains du palais. Seth m’a justement fourni la clé. » Il dévoila le fameux passe. « Il a dit que… » « Je sais ce qu’il a dit. » L’interrompit-il en lui fauchant l’objet des mains. « Je suppose qu’elle n’a pas beaucoup mangé depuis. Je vais lui apporter sa ration en personne. »  Zane déposa sa couronne sur un emplacement qui lui était réservé, ceci après que le coursier fut parti sous ses ordres.

À présent que plus rien ne le retenait ici, il s’occupa d’aller chercher le repas de la meurtrière. Il fallait avoir du cran pour tuer quelqu’un de son rang sur ses terres, mais il en faudrait encore davantage pour survivre jusqu’à l’aube. Il ne lui ferait pas de gracieuseté, c’était une promesse. Quelques minutes après son départ, Zane échangea quelques mots avec les gardes de la porte. Ils acquiescèrent et s’en allèrent en prenant avec eux un manuscrit. Il entra et descendit les interminables escaliers en colimaçon qui amenaient au sous-sol. C’était un lieu très sombre et naturellement peu fréquenté. Le froid s’installait continuellement entre ces parois, si bien qu’il était irréalisable de s’endormir plus de quelques heures sans ressentir de grands frissons. Une fois en bas, la pénombre était telle qu’il ne pouvait voir à plus d’un mètre. Malgré cela, celui qui connaissait les lieux mieux que personne alluma une lanterne à l’aide d’une torche. Bordé par la sainte lumière, la révélation se passa subitement. La rouquine était claquemurée derrière ces barreaux qui ne renfermaient que le strict minimum pour son confort. « Bonsoir. » Il alimenta la politesse sans aucun éclat dans son timbre. Sa façon d’être était presque robotique. « Je vous ai apporté un pichet d’eau et de la nourriture. J’espère que vous en ferez bon usage. » Il s’avança pour ouvrir la cage à l’aide de la clé.

Calmement, il plia les genoux pour être à sa hauteur, glissant ses besoins nutritifs sur le sol. « Je m’appelle Kalvin ; Seigneur de l'Avarice. Et vous ? Je ne suis pas venu passer un entretien, rassurez-vous. J’aimerais simplement apprendre à vous connaitre. » Il corrigea son dos et se mit à faire les cent pas comme un lion en cage. « Vous savez pourquoi vous êtes ici. Car vous avez été vilaine. Profondément vilaine. J’ignore comment on traite les Pirates dans la nature, mais en cet endroit le crime est réprimandé. Rectification : il l’est quand on touche aux choses qui me tiennent à cœur. » Elle ne pouvait pas connaitre sa fonction, c’est la raison pour laquelle il lui avait remis cette fausse identité qu’il arpentait uniquement pour se faire un nom plus propre. Grâce à la magie, il fit apparaitre un morceau de papier dans le creux de sa main. Il parcourut les quelques lignes avant de le jeter aux pieds de la jeune femme. Sur celui-ci étaient inscrites plusieurs informations à propos d’elle et de son cortège. « Le Libertad. C’est un chouette nom. Puisque vous avez tué cet homme, nous pourrions rembourser votre dette en vous privant de trois pirates à vous. Réflexion faite, Hide valait l’entièreté de votre équipage. » La colère commençait à prendre le dessus. Il perdait peu à peu le contrôle. En un éclair, il se déplaça devant la captive, l’impulsion de sa vitesse contribuant à former une faible bourrasque tandis que ses poings venaient tout juste de s’écraser à quelques centimètres de sa tête, profondément enfoncée dans l'épais mur qui se décomposa. « Ou alors... vous avez une meilleure offre ? » La question méritait d’être posée, même s’il n’en ferait sûrement qu’à sa tête.


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Dim 14 Aoû 2016, 16:39

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「Rencontre Cordiale」

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Lilith & Zane

Un homme s’approcha de l’endroit. Il déambulait dans les couloirs, et n’eut pas le temps d’être face à elle que déjà, la jeune orisha ressentait sa présence. Une aura sombre et pesante. S’il s’agissait là simplement du geôlier… Elle secoua la tête. Ce n’était pas possible, trop de choses émanait de l’inconnu. Eclairé simplement par la torche qu’il tenait, laissant deviné sa carrure imposante, et une longue et épaisse chevelure brune, il s’arrêta face à sa cellule. Impressionnée, la rouquine ne songea pas à articuler le moindre mot et se mura dans le silence. A ses salutations, elle inclina la tête en guise de réponse, tout en fixant le repas qu’il lui apportait, un peu surprise qu’un individu d’une telle importance s’occupe d’une si basse besogne.
Il déposa sur le sol les aliments et une eau, qui, cette fois, paraissait potable. Pourtant, les mots que l’inconnu prononcèrent et la firent hausser un sourcil. Bon usage ? Mis à part se nourrir… Il n’y avait pas tant d’autres possibilités… Du moins, elle l’espérait. Sans doute une nouvelle formule de politesse qui contrastait étrangement avec son emprisonnement.

L’homme ne s’arrêta pourtant pas là. Il se présenta… Kalvin… Ce n’était pas un nom qui lui parlait. Pour autant, le fait que ce soit un seigneur ne l’étonnait pas mais le ton employé en revanche, bien plus. Calme, posé, l’échange aurait pu se dérouler à n’importe quel autre lieu sans choquer le moins du monde. C’était à peine si les barreaux et la brise glaciale au point de refroidir jusqu’à l’os se faisait remarquer.
Sans doute pour cette raison, la pirate retrouva l’usage de la parole, et c’est donc sur le même ton qu’elle lui répondit.

- Lilith Arkendar. Pour me rassurer complètement, un entretien en dehors de ces murs pour faire connaissance serait préférable. Je suis certaine qu’il y a de nombreux lieux bien plus conviviaux.

Le dénommé Kalvin ne cessait ses vas et viens devant la grille. Seul lui pouvait de toute façon détailler un peu plus ce qui était prévu pour l’avenir de la capitaine. Et si la curiosité l’assaillait, l’orgueil l’empêchait de poser la moindre question à ce sujet. Avec envie, l’orisha fixa la pitance qui gisait sur le sol sans qu’elle n’y touche. La faim la tiraillait et le fait de pouvoir accéder à un plat décuplait ses envies. Elle se releva alors pour lui faire face lorsque, enfin, l’homme reprit la parole explicitant la raison de son incarcération. Dire qu’elle fut surprise aurait été hypocrite… Lilith avait bien constaté à quel point ses agissements avaient été rapidement canalisés par une milice sortie de nulle part. Elle ne put s’empêcher de rire légèrement en écoutant ses premières paroles.

- Vilaine… Amusant… Tu me donnes la fessée et on est quitte ? railla la rouquine.

Le tutoiement lui avait échappé, non pas par manque de respect mais bien par habitude… L’aura de son interlocuteur l’empêcha néanmoins de poursuivre sur cette voie bien qu’elle en préférait pourtant largement l’usage. Malgré elle, le respect s’imposait, qu’elle le veuille ou non. Aussi, elle reprit sur un ton toujours empreint d’une certaine ironie, mais avec un calme calqué sur celui de son interlocuteur.

- Je ne sais pas comment vous traitez ici-même les fauteurs de troubles, mais tenter un assaut a toujours des conséquences. Si la « chose » à laquelle vous tenez ne l’avez comprise, c’est que vous aviez sans doute surestimé sa valeur.

Dans les mains de Kalvin, un papier apparut. La rouquine croisa les bras contre sa poitrine prête à railler une magie innocente de la sorte. Pourtant, elle n’en eut pas le temps… Les mots qu’il prononça lui transperça le cœur. Le Libertad… D’où avait-il pu obtenir cette information ? Quel que soit l’endroit où mouillait le galion, elle ne pouvait qu’espérer un départ prompt afin que ce dernier ne subisse aucun revers.. Perdre trois ou pire encore la totalité de ses hommes ne faisait pas parti de ses projets… Après avoir serré les mâchoires, Lilith reprit avec un petit sourire amer.

- A nouveau votre notion de valeur est bien étrange. Un homme qui tente de marchander de façon pitoyable et qui succombe en plus à une mort misérable ne serait pas digne d’être sur le Libertad. Le simple fait que je me tienne dans ces geôles parce qu’il a eu besoin d’un renfort important est déjà en soit amplement suffisant.

D’un coup, le seigneur se retrouva face à elle… Impressionnant.. Par réflexe, ses mains s’étaient portés à sa ceinture pour se défendre. Evidemment, ses dagues n’y étaient plus … Et quelle utilité aurait-elle eu face à la démonstration de force dont il faisait preuve ? Le mur s’effondrait à présent sous la puissance du coup. S’il le souhaitait, l’éliminer ne serait qu’un jeu d’enfant, le message était clair. Ce ne serait sans doute qu’une question de temps.

Aussi, elle se déplaça légèrement, déglutissant un peu en regardant les débris au sol.

- Etes-vous un aussi piètre négociateur que votre ami pour penser réellement que votre précédente offre soit acceptable ? Et c’est le manque de mots qui vous pousse à une telle manifestation ? Vous attendez sans doute que je vous applaudisse ?

Son sourire redevint plus narquois, plein d’une assurance qui ne l’habitait pas mais qu’elle feignait suffisamment. Il était en colère ? Qu’il le soit plus encore après tout, cela ne pouvait qu’accélérer le terme prévu..

- Vous m’avez dit être présent pour apprendre à me connaître. Pourquoi d’emblée avoir aborder les sujets qui fâchent ? Ailleurs que dans cet endroit confiné, ce serait sans doute bien plus facile de trouver un accord.

Consciente de ne pas avoir le moindre pouvoir de négociation, elle n’espérait aucunement obtenir une réponse positive.


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Lun 15 Aoû 2016, 00:06

Lilith Arkendar. Au moins, il savait maintenant qu’il n’avait jamais entendu parler d’elle par le passé. Ni par le présent. Une sombre inconnue qui parcourait ses terres dans le but de néantiser ses projets, ce n’était donc plus envisageable. L’accident était réel. Manifestement, elle n’avait pas idée du bourbier dans lequel elle venait de se mettre. Si Zane s’était laissé porter par la colère, il est certain qu’elle ne serait déjà plus de ce monde à l’heure actuelle. Elle lui répondait comme s’il était son égal, alors que ce n’était absolument pas le cas. Ce ton condescendant allait la perdre plus vite qu’elle ne le croyait. Cela prouvait aussi qu’elle ne savait pas du tout qui il était et surtout quelle forme de supériorité il représentait en ces lieux. « Vous n’êtes pas en position de suggérer quoi que ce soit. Je pourrais vous briser les os un par un sans pour autant vous abattre. Ici, nous sommes plus qualifiés pour la torture que pour les arrangements à l'amiable. » Une attaque verbale prétendue à lui faire comprendre qu’il maitrisait autant le sens des mots que son physique taillé pour le combat. Dans cette situation, il n’aurait pas besoin de ses muscles pour se confronter à elle, et c’était tant mieux. Il croisa les bras contre son imposant torse sans cesser un instant de la toiser de son regard assassin. Une fusillade oculaire l’aurait déjà privé de son don pour l’exaspérer. Elle voulait jouer dans la cour des grands ? Mais elle n’en avait pas encore les capacités ! L’apprentissage surviendrait en temps et en heure pour cette enfant qui croyait fermement à son histoire d’aventurière.

Elle nageait entre les pages d’un livre qu’il pouvait refermer à n’importe quel moment, ou alors réécrire les lignes de l’épilogue comme il l’entendait. Elle se moquait ouvertement de lui… Finalement, elle en devenait presque distrayante. « TU es assez folle pour espérer un traitement plus draconien de ma part ? La fessée viendra, ne t’en fait pas pour ça. Puisque tu préfères le tutoiement, allons-y. Tu ne parviendras qu’à aggraver ton cas en provoquant un Seigneur. Mais sans doute que ta cervelle est trop creuse pour envisager ne serait-ce qu’un instant où tu vas terminer. » L’Enfer était parsemé d’endroits charmants qu’il pourrait lui faire visiter. Il avait bien envie de tenter le coup, par curiosité, voir si elle la ramènerait autant après ça. C’était une voie à suivre, car elle n’avait certainement rien vu concernant tout ce qui pouvait lui tomber sur la tête. Depuis son règne, l’imagination était la seule limite du Roi. Durant leurs discussions, il regardait à peine son interlocutrice, préférant de loin arpenter la cellule comme s’il était en train d’en découvrir tous les secrets. « En vérité, il n’y a qu’une unique loi en Enfer, et c’est la loi du plus fort. Je pourrais te faire participer à des tournois pour que tu divertisses les autres Démons, ceci en attendant que tu tombes de fatigue. C’est un bon moyen d’acquitter ta dette. » Ce qu’elle ignorait, c’est que l'effectif en question qu’il avait perdu n’était pas si important que cela. Il était le dernier membre de sa famille à l’avoir rejoint, et l’unique raison pour laquelle il l’avait engagé était due à sa capacité remarquable à disparaitre aux yeux de tous.

Avec un peu de recul, sa fin égalait celui de son talent. Même en concédant qu’elle lui eût retiré une épine du pied, il n’était pas près de le reconnaitre. Il préférait largement tirer parti de la circonstance, et la contraindre doucement, mais sûrement à faire ce dont il avait envie d’elle. Puisqu’il avait démontré sa propre force – en grande partie pour l'intimider – il devait à présent tourner la situation à son avantage. Pour ça, ce n’était pas bien difficile. « Tu m’applaudiras sans que je te le demande. Toutefois, nous allons faire un compromis. Je vais accepter de te faire sortir d’ici. Je conçois que ce n’est pas ainsi qu’on parviendra à un accord, si tant qu’on peut encore avoir la naïveté de croire que la négociation est possible avec moi. En contrepartie, tu vas gentiment me suivre. Vois ça comme une ballade romantique. Tu es une petite veinarde. » Derrière cette mascarade se dissimulait une habile manipulation. Le compromis n’en avait que l’apparence. Elle le comprendrait assurément au fur et à mesure qu’elle apprendrait à le connaitre, sauf qu’il serait trop tard à ce moment-là.

Sans hésitation, il cassa les chaines qui la retenaient captive comme s’il s’agissait d’un simple pétale qu’il arrachait d’une fleur. Sa bonté n’était bien entendu que fictive, puisqu’elle vivrait les pires horreurs une fois à l’extérieur. Il pinça alors subitement le visage de la rouquine avec ses gros doigts, l’examinant telle une marchandise qu’il vendrait aux plus offrants. « Ton joli minois est une particularité que je pourrais aisément exploiter. Ces cheveux flamboyants… hm. Le métier de bouffonne t’irait à ravir. Tu as déjà toutes sortes de blagues dans ta manche. » Il tourna les talons et commença à marcher sans se retourner. Elle n’avait aucune arme. Elle ne pouvait rien tenter. Sans parler du fait qu’elle était plus en sécurité à ses côtés qu’en liberté dans la nature. Après tout, il avait intimé à tous les siens de la tuer s’ils la voyaient se promener seule. Tant qu’il contrôlerait l’Enfer, elle ne pourrait rien contre lui. Avant de la mener à son bureau où ils pourraient joyeusement négocier comme elle l’entendait, le Démon fit un large détour en escaladant une immense colline. Au bout de celui-ci reposait un arbre colossal. Il était si titanesque, si magnifique. Mais le plus intrigant dans ce grand végétal, c’est ce qui faisait office de fruit ; une multitude de corps pendus à ces branches. L’homme leva la tête. Quelques formes remuaient encore. « L’arbre du jugement. C’est en ce lieu que nous accrochons ceux qui le méritent. Les individus peuvent souffrir plusieurs mois avant de mourir. Je t’expliquerais son fonctionnement un jour. » Pourquoi l’amener ici ? Nullement pour la partie touristique en tout cas.


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Jeu 18 Aoû 2016, 11:34

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「Rencontre Cordiale」

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Lilith & Zane

Tout de suite, la présentation cordiale qui instaurait presque un climat de confiance, ou du moins, peu hostile compte-tenu des circonstances, s’évanouit dans la foulée. L’homme dégageait ce charisme fascinant et effrayant qui ne donnait que plus de poids à ses paroles. Etre en position de suggérer quoi que ce soit ? L’idée d’être entendue ne pouvait pas vraiment traverser son esprit… Quant à briser ses os un à un, à la façon dont il pouvait tourner sa phrase, il s’agirait sans doute presque d’une faveur… Aussi, pourquoi le provoquer davantage ? Pourquoi continuer à parler sur ce même ton ? Ce n’était pas par courage en tout cas. Dire que l’homme ne lui faisait pas peur aurait été un mensonge… Au contraire même. Il était terrifiant. Que ce soit par cette aura sombre ou cette carrure bien supérieure à celle de n’importe quel individu qui avait pu croiser sa route.
Sur la défensive, la pirate recula légèrement, malgré elle, avant de lever la tête en sa direction en haussant un sourcil.

- Le message de bienvenue est décidément tout autre…

Sa voix s’était un peu enrouée face à ce revirement soudain. Pour autant, son comportement était soudainement bien plus en accord avec cette cellule lugubre. Au tutoiement, Kalvin la prit au mot, et cessa donc les formulations de politesse. Ce n’était pour autant pas l’emploi de cet usage plus léger qui instaurait une forme quelconque de familiarité. Au contraire peut-être. Le seigneur se montrait même plus incisif encore.

- Ne prends pas une boutade pour une réalité, je t’en prie… Et encore moins pour une demande purement masochiste.


Néanmoins, Lilith ne put s’empêcher de rire nerveusement lorsqu’il évoqua le fait qu’elle aggravait son cas.

- Bien sûr… Je suis certaine qu’en effet tu voudrais davantage de supplications… Tout de suite, tous mes problèmes et futurs sévices me seront éviter juste pour une phrase magique..

Inconsciemment, la rouquine s’était éloignée de la grille et prit une voix de fausset.


- Mmh… Pitié… Ne me faites rien… S’il-vous-plait…


Feindre la terreur au cas particulier n’était pas bien compliqué… Pourtant, la capitaine se mit à rire en reculant toujours légèrement, craignant malgré elle la réaction du Seigneur. Combien de fois avait-elle pu voir ce type de situation par le passé… ? Aucun de ses amis n’en était sorti vivant pour avoir un tel agissement. Sa réaction traduisait davantage une forme de fatalisme que le charisme de son interlocuteur ne pouvait qu’imposer...


- Ca te suffira j’espère… Si je n’ai visiblement pas la possibilité de savoir ce que tu comptes faire, ramper devant toi ne m’apportera rien de plus.


Cette fois, son ton était dénué de toute forme d’ironie. A mesure que Calvin se déplaçait près d’elle, Lilith le suivait du regard avec une méfiance évidente. Il parlait, imposant le rythme de leur dialogue quelle que soient les réponses qu’elle pourrait lui faire. Pour autant, la pirate haussa un sourcil alors qu’il proposait de la mettre dans une arène, un fin sourire sur les lèvres.

- Qu’une seule loi… Dans ce cas, il me semble l’avoir respecté. Ton ami était plus faible que moi puisqu’il est à présent dans la tombe. Je n’ai donc aucune dette dont je dois m’acquitter, et je n’ai donc bien rien à faire ici. Vas-tu me reprocher d’avoir appliqué à la lettre le règlement infernal ? Ce n’est pas très correct, reconnais-le…


S’il se montrait ouvert à la négociation, d’une façon ou d’une autre, elle n’oublierait pas de sitôt ses paroles… Le mur effondré, la jeune orisha put constater, si doute encore il y avait, que la force du Seigneur était bien réelle et que toute résistance serait vaine. Sans doute un message qui ne manquait pas de passer. Pourtant sa réaction la fit sourire. Ce n’était d’ailleurs que ses réflexes qui parlaient, ces derniers étant seulement bien éloignés de toute notion de survie

- Si c’était vraiment des applaudissements qui te manquait et qu’il n’y a que ça pour te faire plaisir…


Son sourire moqueur fichait sur ses traits, elle frappa alors dans ses mains.

- Et sans que tu me le demandes. Tu vois à quel point ma compagnie peut être agréable ?

Quant à son « compromis »… il aurait pu dire n’importe quoi… Lilith avait conscience que Kalvin pourrait faire ce qu’il voulait d’elle. … N’avait-il pas commencer leur « discussion » de la sorte ? Et puis, de toute façon… Tout mais pas cette cellule… Habituée aux grands airs marins, l’enfermement ressemblait à une scène de cauchemar..

- J’accepte la sortie..

Pour ce non-choix… Autant en donner l’illusion jusqu’au bout qu’elle-même y croyait, même s’il ne devait sans doute pas être dupe le moins du monde. Et puis, elle aurait toujours plus d’occasion de fausser compagnie à l’air libre qu’enfermée dans une geôle. Sauf qu’il ne devait pas de son côté avoir la naïveté de croire qu’elle le suivrait si facilement.

- En revanche, si l’une des prétendantes souhaite ma place, je t’en prie, laisse-la lui. J’ai pas envie d’attiser la jalousie.. Je m’en remettrais difficilement, mais je le ferais !

Lorsque le Seigneur cassa ses chaines, la pirate ne sut pas quoi penser… Etre soulagée de ne plus avoir ce poids sur elle ? Les liens étaient également un symbole d’une violence qu’elle supportait mal… Mais en parallèle, la facilité avec laquelle il avait procédé à cet acte n’était qu’un nouveau signe de sa puissance. Cette fois, pas dans une démonstration brutale, et c’était peut-être ça qui était plus terrifiant. Cette apparence de facilité alors qu’en y passa sa vie entière, aucun des anneaux n’aurait cédé… Tout de suite, il lui maintint le visage, la faisant sursauter et l’invitant à se débattre vainement. Un nouvel élan de frayeur lui retourna le ventre alors qu’elle s’accrochait à sa main pour qu’il la lâche. Ce qu’il fit simplement une fois qu’il eut décidé qu’il en était ainsi. La capitaine se massa la mâchoire une fois qu’elle fut libérée de sa poigne.

- C’est pas forcément une bonne idée, j’ai pas l’impression que mon sens de l’humour soit bien compris ici… Et je t’ai montré avec mes applaudissements que j’étais une meilleure spectatrice qu’actrice…

L’allusion à son minois et à ses cheveux… Elle avait tressailli et préféra les ignorer, imaginant qu’une provocation sur ce thème serait cette fois profondément mal venue… Toujours est-il, qu’enfin, elle put mettre un pied en dehors de cette cage, ce qui instantanément la libéra d’un poids, au point de prendre sur elle pour ne pas le remercier… S’agissant de son futur bourreau, il y avait des limites à ne pas dépasser. Lilith se mit à le suivre. L’attaquer, même en étant suicidaire, ce n’était pas possible… Il inspirait un respect, une crainte naturelle qui évacuait cette éventualité. La fuite serait la seule solution. Mais une fois que l’occasion se présenterait. L’air frais fouetta enfin son visage.. Elle poussa un soupir de soulagement alors qu’il l’emmenait vers une colline qui n’avait pas de fin. A son sommet trônait l’apothéose de l’horreur. Un arbre plus grand que tout ce qu’elle avait pu voir dans sa vie auquel pendait des corps inertes ou non… Dans un état plus ou moins avancé de décomposition. Le nom de l’arbre la fit sourire amèrement. S’agissait-il du sort destiné à tous les captifs temporaires de la prison qu’elle venait de quitter ?

- Mmmh… Le romantisme démoniaque… Y a que ça de vrai…

Son regard s’arrêta sur un homme en train d’agoniser pour l’inciter à poser sa question plus sérieusement.

- C’est un message ? Je t’aurais bien dit caché… mais plus explicite, on peut difficilement faire mieux…



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Sam 20 Aoû 2016, 00:34


Il étudiait ses faits et gestes comme le sujet d’une expérience qui se situaient derrière la vitre. La jeune femme — blanche comme le linge d’une maison — finirait par être couverte par l’encre noire de la pieuvre. Le pouvoir passif de Zane était ainsi conçu. En tant que Roi des Démons, il possédait l’érudition absolue en matière de maltraitance et de délivrance du mal. La rouquine témoignait de la même persévérance que d’imprudence à son encontre. L’arrogance de cette dernière perdrait assurément en vitesse au fil de leur entretien. Il le savait. C’était sa propre vision d’un futur qu’il anticipait empli de détresse pour la frêle pirate. Ce qui était d’autant plus troublant avec le Démon, c’est le calme qu’il semblait préserver devant les moqueries. À une autre époque. Quand il était jeune et sans saveur, il l’aurait déjà détruite purement et simplement. Depuis, il avait appris que la peur dépassait cette forme crédule et qu’elle pouvait vraiment dévorer l’âme au fur et à mesure. Celui qui fait vivre une figurine sans prétention est toujours perdant comparé au ventriloque qui utilise tous ses doigts avec une dextérité hors norme. « Rappelle-toi de ta boutade. Ancre-la profondément dans ta cervelle. Lorsque tu y songeras le moment venu, tu comprendras qu’elle t’a conduit vers la souffrance. » Son rire accentua la folie qui rongeait ses phrases en permanence. Elle manquait de lucidité quant à ses frasques dignes d’une comédienne qui ne savait pas sortir du rôle qu’elle interprétait. « Les mots sont parfois plus forts que la magie. »  Étayant sa paume à mi-hauteur, il fit naitre un orbe de la couleur des océans. « Ils peuvent détruire ou réparer, démoraliser ou réconforter, accabler ou libérer. Il n’est rien de plus redoutable en ce monde que les mots. Les incultes pensent que c’est la magie qui est enchantée. C’est faux. » Elle le prendrait pour un fou. Elle aurait raison et à la fois tort.

Plus que quiconque, il était l’ombre derrière la lumière, la sagesse derrière l’ignorance, le Yin derrière le Yang. Il éteignit la sphère phosphorescente en repliant ses doigts. « Hm. Ainsi la capitaine de ce navire n’est qu’une enfant qui ne sait défaire ses émotions. C’est un miracle que le Libertad puisse encore se tenir sur l’eau à l’heure actuelle. Malchanceux sont tes équipiers de t’avoir pour leader. » Aucun signe de plaisanterie à l’horizon. Son avis était sincère, dicté de façon tranchée et froide. Le champion des jeux n’avait aucune crainte à avoir en face d’une fille qui sortait à peine du bac à sable. Le pion qu’il avançait tour par tour était absent de toute hésitation, à l’image de son calme sidéral qui contrastait des rires démentiels de la petite. « Tu navigues sur les océans depuis combien de temps ? C’est une question sincère. Ton ascension dans la piraterie me semble toute fraîche. La prochaine fois, saisis-toi de la lame tranchante au lieu de préférer l’épée en bois. » C’était une métaphore destinée à lui annoncer qu’elle était loin d’être prête pour accomplir un objectif de grande ambition. Comme le têtard qui est ravi de son marais, Lilith s’était jusqu’alors prélassé dans un environnement doux et innocent. Quand elle frappa dans ses mains, Zane montra le chiffre cinq avec ses doigts. « Depuis que je suis descendu, c’est ta cinquième erreur. Tu peux en faire tant que tu le souhaites. Cependant, tu devrais songer à réfléchir à présent. » Elle n’imaginait pas combien c’était pour son bien. Il était peut-être maléfique à souhait, mais il ne tirait qu’un minimum de plaisir quand il s’agissait d’enseigner aux bambins ce que signifie le mot Enfer. Ils sortirent enfin. « Mes prétendantes n’approcheront pas sans mon consentement. Si elles le font, ce sera uniquement pour t’arracher la tête façon mante religieuse. » Il ne se portait garant de leur mœurs que si elle restait à proximité. En revanche, il ne pourrait pas les retenir de lui dévisser chaque membre un par un si elle était hors de son champ d’action. L’attitude moraliste qu’elle avait depuis le début s’effritait doucement. Elle ne s’en rendait certainement pas compte, mais ici à l’extérieur, les limbes de l’Enfer hurlaient d’infamie.

Cet arbre qu’il était fièrement venu lui montrer était de loin une des menaces les moins préjudiciables. Autour d’eux, des batailles sanglantes avaient continuellement lieu. De cette colline, ils pouvaient avoir une vue d’ensemble sur le paysage. Un Démon qui en empalait un autre, une Démone qui flagellait un enfant jusqu’à faire apparaitre ses os, un feu qui immolait un groupe d’individus… c’était le quotidien. Un quotidien pour lequel le Monarque n’échangerait sa place pour rien au monde. Les branches de l’arbre semblaient trembler. Les deux secondes qui suivirent, un corps se fit aspirer, comme s’il perdait toute l’eau de son enveloppe. Le gaillard momifié fut lâché sur le sol, la fragilité de celui-ci venant littéralement se dissoudre vers le guide et son invité. « Cet arbre prend la vie de ceux qui n’ont plus la volonté de vivre. Sais-tu combien les individus renoncent facilement lorsqu’ils font face à la souffrance ? » Il était dos à elle, articulant ses syllabes avec une diction irréprochable. « Bien sûr que tu ne sais pas. » La jeune femme se vit subitement propulser à plusieurs mètres de longueur. Le sol raboteux réussissant à peine à freiner sa course. Au moment où, enfin, elle s’arrêta, le Diable la releva déjà par le col, une main derrière le dos. Pour la première fois, il plongea son regard sanguinaire dans le sien pour lui faire parvenir l’image de la mort. « Je me présente. Je suis Zane Azmog, alias le Monarque Démoniaque. Pries-en mon nom. Implore de toutes tes forces si tu veux rester en vie. » Il relâcha son corps écharpé qui tomba au ralenti. Elle ne survivrait pas longtemps sans des soins immédiats. Zane s’en allait déjà, les mains dans les poches. Quelqu’un récupéra néanmoins la fille. Elle allait être traitée, et ramenée dans son bureau.

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Jeu 25 Aoû 2016, 18:09

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「Rencontre Cordiale」

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Lilith & Zane

Lilith haussa un sourcil à sa première réflexion ? Sa boutade la conduirait à sa perte, et non pas l’assassinat de son ami.. ? Malgré ses dires, la rouquine avait toutes les peines du monde à l’imaginer ouvrir les grilles et la laisser vaquer tranquillement à ses occupations sans lui demander de compte. A moins que ce ne soit vraiment le terme de « souffrance » qui prenait tout son sens… Le rire du seigneur vint ponctuer cette impression à en donner des sueurs froides, dégageant toujours ce même côté fascinant et terrifiant. L’orbe qui apparut dans le creux de sa main attira son regard tandis que les mots s’égrenaient de ses lèvres. Ses paroles devenaient plus fortes et s’imprégnaient en elle. Peut-être en raison de ce calme qui ne paraissait pas quitter le démon, appuyant ses propos et leur conférant une véracité telle qu’il aurait sans doute pu s’agir de la pire des sottises, elle n’aurait pu que le croire. Quoiqu’il en soit, ce n’était pas une remarque qu’elle serait à même d’oublier. Sans doute que ce contrôle de lui-même accentuait, s’il était possible, cette peur qu’elle ressentait. A le voir ainsi, il n’était pas possible de déceler ce dont l’individu était capable. Et pourtant… Chacune de ses paroles la conduisait à ne lui apporter que plus de crédit. A tel point que continuer à le provoquer devenait plus que difficile.

Lorsque la lueur diffuse disparut entre ses doigts, Lilith poussa un court soupir de soulagement, espérant que la tension qu’elle devait être la seule à avoir ressenti disparaisse. Puis, elle lui jeta un regard assassin. Il visait plus que juste, et elle ne le savait que trop. Pour autant, l’entendre si crûment et de façon si évidente revenait à se prendre une gifle dont elle ne pourrait qu’avoir du mal à se relever.

- Je confirme que c’est un miracle que le Libertad soit à même de continuer ses missions. Que ce soit par le biais d’une gamine ou autre. Quant à mes équipiers, ils ont la liberté de pouvoir changer de chef s’ils le désirent, c’est eux qui en ont fait le choix. Sans doute un manque de lucidité de leur part.

Elle avait tenté d’affirmer cette dernière phrase sur un ton railleur sans vraiment y parvenir. Une mutinerie pouvait arriver très vite, la jeune capitaine en avait fait l’amère expérience, et puis… la désignation d’un capitaine se faisait de façon démocratique. Toutefois, les conditions de sa nomination restaient suffisamment particulières pour que l’orisha ait conscience que le véritable miracle résidait plus dans l’accession au pouvoir qui lui était parvenue prématurément. Non pas qu’elle n’en ait pas l’ambition… Mais le seigneur avait raison. Sa réaction aurait dû se faire plus posée et réfléchie… Ayant toujours suivi son instinct et surtout sa volonté du moment sans se préoccuper de l’avenir, ce raisonnement pouvait peut-être s’avérer valable sur sa propre personne, mais pas en cas de gestion d’un groupe, quel qu’il soit. A nouveau, Kalvin posa une affirmation qui généra un nouveau malaise. Il semblait lire si facilement en elle que l’irritation qu’elle ressentait allait de pair avec cette admiration. Lilith conserva le visage fermé, cherchant sans doute une nouvelle plaisanterie qui, cette fois, ne parvenait plus à venir, tant l’impression du démon se faisait forte. Volontairement, la rouquine éluda la question portant sur le temps qu’elle naviguait sur les flots, le seigneur visait suffisamment juste pour qu’elle ne l’alimente.

- En effet, je suis capitaine depuis peu. Quant à l’épée en bois, je la laisserai volontiers de côté. Rends-moi mes armes, j’en ferais bonne usage.

Un léger sourire amer s’était dessiné sur ses traits. Le « conseil » qu’il lui avait prodigué l’irritait sans doute autant en raison de sa véracité. Peu à peu, la pirate sentait les limites qu’elle pouvait avoir face à l’individu, et si celles purement physiques s’étaient imposées d’elles-mêmes, à présent tout le reste devenait évident. Si elle n’était qu’une évidence pour lui, de son côté, au contraire, il devenait bien plus énigmatique à chacune de ses phrases.
Lorsque Kalvin étendit sa paume devant elle, la rouquine haussa un sourcil.

- La cinquième ? Seulement… ?

En soit, sa surprise n’était pas feinte tant elle n’avait pas cherché à ménager d’une façon ou d’une autre son interlocuteur. Pour autant, c’était peut-être ce calme toujours aussi impressionnant qui l’effrayait toujours. Il paraissait serein, simplement comme s’il savait que la rouquine ne serait pas à même de lui répondre.
L’environnement cauchemardesque ne pouvait que donnait plus d’appuis aux dires du seigneur. Face à cette ambiance chaotique, il n’était pas difficile d’imaginer des créatures se battant simplement pour un peu d’attention de Kalvin. Toutefois… Lilith lui jeta un coup d’œil rapide, doutant qu’être en sa compagnie soit forcément signe de sécurité.

- Je vois… Je dois donc ma survie à ta mansuétude..

C’était… Charmant..

Face au spectacle d’horreur dans lequel ils se trouvaient, la pirate ne put s’empêcher de trouver particulièrement injuste le fait d’avoir été enfermée dans l’une des cellules. Juste un assassinat... Compte-tenu des lieux… Il n’y avait rien d’infamant. C’en était presque offensant… Le corps tombant en poussière devant eux la fit légèrement reculer, sans qu’elle ne comprenne ce qu’il se passait. L’explication ne se fit pas attendre… En déglutissant, la rouquine leva ses yeux vairons vers l’arbre alors qu’elle ne voyait plus son interlocuteur. S’il suffisait de renoncer pour se trouver pendu aux branches… Lilith avait conscience du danger que cela pouvait représenter. Pourtant, plus que l’arbre, ce fut les dernières paroles du Seigneur qui la glacèrent d’effroi. Tout annonçait que lui savait ce qu’il en était et qu’il comptait bien lui faire comprendre. D’un coup, l’orisha une vive douleur alors que son corps s’échouait sur le sol. La puissance avec laquelle cette dernière s’était retrouvée éjectée généra une multitude de blessures plus ou moins importantes. Qu’il s’agisse de ses os ou de sa peau, rien de résistait au choc. A tel point qu’elle fut simplement incapable d’effectuer le moindre mouvement une fois que sa folle course prit fin.

Si la pirate se redressa, ce ne fut que parce qu’elle fut soulevée par cette même poigne. Difficilement, elle affronta alors son regard tandis qu’il achevait sa présentation.

Zane Azmog ? Le souverain ? Son ventre se retourna à cet énoncé. Si la situation lui avait permis de réfléchir, l’orisha aurait sans doute pensé à ces fameuses erreurs qu’elle aurait commises et aurait regretté chacune des secondes passées dans la cellule. Néanmoins La douleur qu’elle ressentait partout peinait à l’aider à rassembler ses esprits. A moitié assommée par ce qui n’avait semblé être qu’un geste sans aucune importance, la pirate paraissait brisée. Les roches lui avait déchiré les chairs. Pourtant son nom se gravait en elle, coupant court à toutes ses pensées et ne laissait place qu’à un sentiment de peur croissant. Terrifiée, elle croisait son regard, incapable d’émettre le moindre son. A nouveau, elle retomba lourdement sur le sol alors que le roi quittait les lieux.

Inanimée, elle ne réalisa pas vraiment qui avait pu lui prodiguer des soins, et, une fois réveillée, la raison de cette action lui échappa. Les souffrances étaient toujours bien présentes, et de nombreuses séquelles demeuraient visibles. Pourtant, aucune de ces plaies ne porteraient atteinte à sa vie… Chaque geste devenait douloureux, et lorsqu’on vint la chercher pour la conduire ailleurs, la pirate ne chercha pas à se révolter. Un sentiment de haine commençait à l’habitait alors qu’elle entrait dans une pièce, sans même que quiconque ne lui donne d’explication. Seules les dernières paroles du monarque hantaient son esprit.



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Sam 27 Aoû 2016, 22:21


Le miracle. C’était un vocable ferme qui se dédiait à la seule obole de la fortune. Lilith n’était pas aussi hébétée qu’elle voulait bien le faire supposer. Elle était intrépide, trop fière, inconsidérément arrogante, mais elle était toujours sagace malgré les erreurs préposées, et rien que pour ça elle méritait que Zane lui tire son chapeau, au moins pendant un temps. Il n’avait pas fini de la tester sur ce qu’elle était capable de concrétiser à l’avenir. En lui inculquant quelques conseils et en la formant sur la vie et les lois qui s'appliquaient en Enfer, il pourrait éventuellement se servir d’elle pour ses dividendes. La capitaine d’un bateau parcourait les mers nuit et jour, par conséquent elle récoltait beaucoup d’échos ici et là et tombait parfois sur des artefacts aux patrimoines uniques. Des suites de la défaite de cette dernière, le Monarque avait ordonné à ses hommes de la soigner aux plus vite. Les Démons ne maitrisaient pas – ou peu – la magie blanche, mais ils avaient des intermédiaires plus controversés pour arriver à la même conclusion. Elle l’apprendrait à ses dépens bien assez tôt, lorsqu’il déciderait de lui livrer ses petits secrets. En attendant, l’homme réglait les derniers détails nécessaires à l’entretien qui allait suivre. En pelant à peine le bureau sur lequel il travaillait avec la paume de sa main, la pièce en question se remodela d’elle-même en infirmant tous les objets superficiels qu’il n’était pas nécessaire d’avoir dans de pareils courtages. En quelques secondes seulement, le cabinet se vida entièrement, lui procurant un côté strict loin d’être aussi altruiste qu’il paraissait. De plus, les couleurs de celui-ci étaient désormais partagées dans des nuances orangées qui évoquaient plus que jamais les bannières de l’enfer. Avec un sourire non dissimulable sur les lèvres, l’homme apostropha les serviteurs qui conservaient la porte à la faire entrer comme convenu. Escorté par un garde à la carrure étonnante, il bouscula la jeune femme à l’intérieur sans précaution.

Ses blessures étaient encore étales, ceci afin de lui rappeler qu’il n’était pas bon de plaisanter avec des adversaires infiniment plus féroces qu’elle. « Asseyez-vous. Il parait que vous avez besoin de davantage de repos. Je me suis laissé emporter, veuillez m’en excuser. Le péché de la colère est le plus viscéral d’entre tous. » C’était faux. La crise émotionnelle pouvait être régentée selon les capacités du Démon. Par ailleurs, c’est pour cette raison qu’il avait paru si calme tout du long de ses provocations. Il l’invita à s’asseoir en arborant la chaise devant lui, un sourire trop franc accroché au visage pour être honnête. Il ne faisait aucun doute qu’il jouait la comédie, mais qu’il le faisait bien. « Les Orishas sont connus pour être libres et frivoles. Seulement, vous êtes la première que je rencontre qui manque autant de diplomatie. Vous vous rendez compte que j’aurais pu vous tuer ? » En revanche, ça, c’était vrai. Le Monarque ne pouvait réguler sa puissance physique sans que celle-ci lui échappe presque chaque fois. Par aubaine, il avait simplement utilisé sa magie pour empêcher que cela ne se produise. En claquant des doigts, il fit apparaitre une théière ainsi que deux tasses sur le bois en chêne. Il versa le contenu dans les deux. « Vous prendrez bien du thé, n’est-ce pas ? » Pour appuyer cette dernière question, il avait cessé de marquer son sourire, la soutenant de ses prunelles par un attrait meurtrier. En d’autres termes, il intimidait la rouquine pour qu’elle ne puisse pas refuser. Aspirant le liquide brûlant à petites gorgées, la bête attendait qu’elle l’imite afin de passer aux choses sérieuses. Il ferma ses yeux et posa sa tasse, entrelaçant ses doigts en les stabilisant sous son menton. « Si je ne vous ai pas tué, ce n’est nullement par charité ou parce que je vous trouve sexy. J’ai rencontré des milliers de femmes pour vous assurer que vous êtes dans la classe inférieure. Seule et sans un bon soutien, vous ne vivrez probablement que quelques lunes de plus. Vous êtes convaincue d’être une négociatrice de talent, alors je demande à voir ça de plus près. Que me proposez-vous en échange de votre liberté ? » Le terme était erroné. Le Diable ne suggérait jamais l’exemption, au contraire il la châtiait.  

Ce qu’elle devait savoir, c’est qu’on ne marchandait pas avec les gens de son peuple, et encore moins avec celui qui chapeautait le tout. Quand elle s’apprêta à ouvrir la bouche pour lui répondre, Zane l’interrompit d’un signe. « Mais avant de choisir convenablement vos mots, je suis d'avis que faire un jeu avec vous nous réconcilierait. » Z le magnifique – comme il aimait s'identifier – fit apparaitre dix cartes dans entre ses phalanges. En les étalant à plat, il illustra différents motifs. Aucun n’était semblable à un autre. En survolant ces dernières avec sa main, il les retourna. Il semblait particulièrement attentif à ce qu’il faisait, alors qu’en réalité ses tours de passe-passe ne demandaient que très peu de concentration. « Sélectionnez une carte. Et une seule. » Lorsqu’elle piocha la carte, Zane lui confisqua immédiatement des mains pour révéler le portrait d’un pendu. « Vous aviez une chance sur dix de tomber sur celle-ci. C’est très mauvais signe. » Bien entendu, l’homme avait triché en conduisant le jeu à sa guise. Entre ses doigts, il disposa le bout de carton de telle sorte qu’elle pouvait parfaitement le voir. L’image en question se mit à édicter des paroles incompréhensibles, puis la corde rompit et le corps se détacha. Le cadavre – privé de sa tête – se déplaça en déambulant grossièrement, comme s’il avançait droit sur Lilith. Peu de temps après, la carte était blanche. Elle s’envola en cendres la seconde suivante. Sans doute n’avait-elle rien compris à ce qui venait de se produire. Pourtant, quelques instants plus tard, des mains émaciées se posèrent sur ses épaules. Le cadavre pestilentiel de la carte était là, à côté d’elle. Sa mâchoire s’approcha dangereusement de son cou, mais Zane l’interrompit avant. Le Zombie revint près de son maitre. « Vous n’avez pas remarqué ? C’est bien normal. Jetez un œil à votre poitrine. » Une autre carte avait été laissée entre ses seins. À la différence des autres, elle était immaculée, mais une clé était jointe à celle-ci. « Je vais à présent vous apporter trois indices. À partir de ces derniers, vous devrez faire un lien avec l’objet que je vous ai fourni. Les voici : Torture. Compagnons. Libertad. » Le nom du bateau avait été prononcé comme une sentence. Elle avait dû en saisir le sens.

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Dim 28 Aoû 2016, 15:54

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「Rencontre Cordiale」

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Lilith & Zane

Son corps tout entier n’était encore que douleur lorsque la garde poussa la pirate dans ce qu’il s’avérait être le bureau du monarque.  Peut-être l’endroit le plus accueillant depuis qu’elle avait eu l’occasion de se retrouver dans les geôles infernales. Et le terme « accueillant » à lui seul aurait pu la faire sourire tant il était éloigné de tout ce que cela pouvait représenter.

Le souverain s’imposait, et, malheureusement, peut-être pour la première fois de sa courte vie, Lilith n’était pas en mesure de pouvoir riposter. Non pas que par le passé, elle n’ait pas rencontré plus puissant qu’elle.. Mais avec une telle puissance et un jugement acéré, elle n’enviait pas celui qui pousserait le roi dans ses derniers retranchements. Si cela avait bien fait partie de ses projets durant un temps, elle entrapercevait seulement à présent la folie que cet acte désespéré pouvait générer. Ce qui la poussait elle-même à ne pas laisser ses tendances naturelles s’exprimer. Sans se faire prier, la rouquine prit la chaise désignée à son invitation et arqua légèrement un sourcil. Zane s’était donc laisser emporter ? Le coup, fatal pour Lilith, aurait pu être sur un insecte que le roi n’aurait pas fait plus d’effort… peut-être faisait-il allusion au regard qui l’avait transpercée… Le vouvoiement était à nouveau de rigueur… Mais cette fois, elle ne chercha pas à le soulever.

- Il paraîtrait oui… Je ne me permettrai pas de remettre en cause votre analyse concernant les péchés. Vous êtes meilleur connaisseur que moi en la matière.

Elle aurait bien rajouté qu’il était tout excusé mais cette arrogance nuirait probablement au futur dialogue que la pirate peinait à instaurer…  Son manque de communication préalable lui avait déjà lourdement coûté, et l’état de faiblesse dans lequel la jeune orisha se trouvait ne faisait que lui rappeler.
A présent, le sourire du démon était avenant, il reprit donc la conversation sur un ton plus badin. Le fait qu’elle ait échappé de peu à la mort lui paraissait évident. La raison pour laquelle en revanche elle n’était toujours pas passée de vie à trépas se faisait bien plus obscure.

- Je n’ai en effet pas eu l’occasion d’apprendre les bonnes manières. Ce sont des lacunes que je m’efforce de combler.

Ou pas. Généralement, elle n’avait que faire de s’exprimer de façon inadaptée en fonction de son interlocuteur. Mais, cette fois différait bien de toutes les autres rencontres qu’elle avait pu faire.

- Si les maîtres éduquaient un minimum leurs esclaves, vous ne rencontreriez pas ce type d’inconvénient. Malgré cela, j’ai bien conscience que vous auriez pu me tuer et que vous le pouvez encore. Vous me l’avez indiqué dès votre entrée dans ma cellule. Votre patience à ce sujet est d’ailleurs surprenante.

Cette fois le ton était sincère et, chose rare, dépourvue de la moindre ironie. Le pan de mur, les chaînes brisées et la simple gifle n’avaient eu de cesse de ponctuer sa suprématie, bien que la rouquine se seraient bien passée de ces démonstrations de force. Sa seule carrure justifiait amplement les mots qu’il avait prononcé. Le mystère de sa survie restait donc entier.

La rouquine croisa le regard du souverain alors qu’il lui proposait le thé. Si la demande la surprit, cela ne souffrait aucunement de discussion. Sa propre envie ne comptait pas et il était hors de question de le contrarier a nouveau pour le moment. Et l’idée même de refuser ne pouvait se matérialiser concrètement lorsqu’un court instant, son regard se durcit. Lilith bafouilla légèrement avant de répondre en lui souriant.

- Ce sera avec plaisir…

Qui ne souhaiterait pas prendre une tasse avec un homme qui n’avait même pas besoin de claquer des doigts pour l’éliminer ? Le sourire de la pirate semblait plutôt franc malgré ses pensées. Durant quelques secondes, Lilith fit tourner l’eau chaude entre ses mains en la regardant de façon suspicieuse. Le liquide aurait pu être empoisonné ou contenir n’importe quelle autre substance. Dire qu’elle n’y avait pas pensé aurait été un mensonge. Cependant… Entre affronter la colère du monarque ou risquer les effets d’une tisane, le nom choix s’était imposé.

En buvant le liquide qui lui brulait l’œsophage, la pirate haussa un sourcil face à la description plus que péjorative et humiliante qu’il pouvait dépeindre d’elle-même. Si la haine qu’elle ressentait envers son hôte n’atteignait pas déjà des sommets, elle n’aurait que pu prendre de l’ampleur. Ravalant les insultes qui traversaient l’esprit, la rouquine utilisa son contrôle des émotions sur elle-même pour maintenir un calme maitrisé. Elle finit donc par lui répondre en continua de boire son thé.

- Malgré ma naïveté, je ne comptais pas avoir des preuves de charité aux enfers. Quant à mes charmes féminins, je ne pense pas avoir tenté d’en user auprès de vous d’une quelconque façon. Vous avez déjà fort à faire avec les milliers de prétendantes se situant dans la classe supérieure et je tiens suffisamment à ma tête et pour ne pas me disputer le privilège d’être à vos cotes.

Certes, le monarque était un homme dote d’un charme inégalable qui ne pouvait qu’engendrer fascination et admiration, pour autant, user de ses charmes en sa présence ne ferait qu’enfoncer des portes ouvertes. Ce qu’il dégageait n’avait pas de commune mesure avec elle, et… La haine qui l’animait permettait suffisamment pour éviter de polluer ses pensées de la sorte. Pourtant, les phrases suivantes l’interpellèrent.

- Je souhaite ma liberté en effet mais…

Lilith ne put continuer, interrompu directement par le souverain. D’un coup, un jeu de carte apparut. Suivant avec attention l’étrange manège du démon, la rouquine se plia à l’exercice en désignant l’une des cartes. Immédiatement, le lugubre dessin apparut. Sans même l’explication du roi, elle ne pouvait que se doutait du mauvais signe que cette carte représentait.

- J’ai toujours aimé compter sur ma bonne étoile. Soupira-t-elle légèrement.

Pourtant, elle n’eut pas l’occasion de s’attarder sur ce signe, l’animation macabre du pendu accapara toute son attention. Si, dans un premier temps, elle n’y voyait qu’une magie de mauvais goût, elle sursauta lorsque l’immonde créature posa ses mains sur ses épaules, laissant la pirate à la fin interdite et dégoûtée.

- Bordel… Qu’est-ce que…

D’un coup, Lilith se releva, ce qui ne stoppait pas l’emprise du zombie sur elle. Ce fut seulement l’intervention de Zane qui interrompit ce rapprochement écoeurant. Sans quitter des yeux la créature, la capitaine reprit place sur sa chaise.

- Non, je n’avais rien remarqué, oui…

Par réflexe, la pirate baissa les yeux sur sa poitrine pour y trouver avec stupeur une clé et une carte vierge. Son regard assassin se porta une nouvelle fois sur le cadavre, agacée à l’idée d’imaginer que ce dernier ait pu avoir un lien avec ce tour de passe-passe. La voix de Zane évacua pourtant toute cette rancœur nouvelle qui était en train de se former pour asséner un nouvel élan de haine et de colère à l’évocation des trois mots en question. Ses tempes battaient sous l’afflux de sang, et ce ne fut que l’usage de sa magie qui lui permit une nouvelle fois de se raisonner pour ne pas céder à des actes inconsidérés lourds de conséquences. La mâchoire serrée, le regard noir, la capitaine reprit sur un ton plus froid.

- Si cette clé représente le prix de ma liberté, et que cette dernière n’est donc envisageable que contre la torture de mon équipage, je me vois contraint de refuser. Pas par plaisir de vous provoquer cette fois. Et encore moins parce que je n’ai pas compris que vous aviez une imagination débordante qui ne pourrait me pousser qu’à un nouveau face à face avec l’arbre du jugement. Mais je ne peux pas vous livrer n’importe lequel de mes hommes. Même en ne jouant qu’avec une épée en bois, j’ai leur vie et responsabilité à charge. Aucun d’entre eux ne sont à l’origine d’une offense personnelle envers votre personne.

Elle n’ignorait pas que quels que soient ses arguments, le monarque était bien le seul maître de leur échange et de la destinée du Libertad.

- Vous m’avez indiqué que je me prétends négociatrice de talent. Peut-être lorsque les forces ne sont pas disproportionnées, au cas particulier, ce n’est évidemment pas le cas.

Rien de ce qu’elle avait pouvait être d’une utilité quelconque au monarque… Pourtant, elle ferait tout pour ne pas finir ses jours ici.

- La perte de votre ami, si elle vous est sans doute regrettable, reste conforme à vos lois.  L’origine de la discorde revient simplement à cette marchandise que ce dernier n’a pas pu avoir. Je peux vous la céder évidemment. Ou trouver toute autre forme d’arrangement pour m’acquitter d’une dette plus personnelle que criminelle.




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Mar 30 Aoû 2016, 22:38

« JE suis la loi ! » La proclamation tonitruante retentissait en écho. À l’image d’une vague déferlante qui congédiait tous les matelots à l’horizon, ses espoirs étaient vains. Frapper l’eau avec un gourdin n’a pour conséquence que de harasser le bras armé. S’il lui avait fait croire qu’il existait la notion de loi ici, c’est, car il parlait en tant que Seigneur, pour la tromper. La véracité était plus cruelle que ça. À bien des égards, le simple fait de vivre était un enseignement en soi. « L'autorité revient toujours au plus ingénieux. Je suis le Roi, par conséquent, la prérogative que je revêts me permet de modifier toutes les convenances qui me semblent appropriées. Voici la nouvelle : aucun étranger n’a la permission de tuer l’un des miens sur MES terres. Peu importe à quel point je vous regarde de près, vous n’avez rien d’une Démone. Qu’en penses-tu, Maurice ? Tu crois qu’elle en est une ? » Le Zombie hocha le visage négativement en essayant de prononcer des mots qu’il n’était pas capable d’articuler. Le Monarque resta un moment à la fixer dans le blanc des yeux. Il penchait parfois la tête à gauche et à droite, puis il porta un coup ferme sur le bureau, qui ne céda pas. Il était conçu pour le supporter malgré la naissance d'une fissure. Ainsi, la pièce frissonna. « Hé hé hé il semblerait que vous n’ayez pas tout à fait compris où je voulais en venir. Permettez-moi d’être un peu plus clair dans mes propos. » Poussant ses bras sur la table de travail, le Démon fit patiner sa chaise et se leva. D’une magnificence accoutumée, il s’arrêta un instant à côté de Lilith, entraînant sa main sur sa clavicule afin de lui envoyer une onde concentrique. Il s’agissait de magie noire. Le maléfice n’était pas voué à soigner autrui, et ce, quelle que soit la blessure. Toutefois, le sort devait étrangement la conforter.

Elle avait sûrement plus de force à présent. « Suivez-moi. » Une directive simple, sans fioritures. Un usage pratique pour lui montrer la voie à border. Sans attendre les fondements de son consentement, le guerrier s'orienta lentement à l’embrasure d’une porte qui n’était pas visible avant qu’il ne déclenche son ouverture. Le Roi bénéficiait naturellement d’endroits occultés qu’il était le seul à pouvoir étendre. Tout le monde disposait de secrets, surtout les plus grands de ce monde. Avant de troubler son seuil, Zane l’invita à passer devant lui en tendant son bras dans le sens de la marche. Le couloir était enténébré et exigu. Quelques palettes de lumières étaient présentes, mais hélas, elles permettaient surtout d’éviter une misérable chute ou encore de se cogner contre les parois. L’ambiance était lugubre par les lamentations déchirantes qui accusaient leurs percées, bien qu’il fût impossible de savoir d’où et de quoi ils provenaient. « Vous avez peur ? » C’était une véritable question. La lueur dorée des prunelles du Diable transparaissait derrière la jeune femme d’une manière relativement inquiétante. Il approcha furtivement sa main imposante de son visage, comme s’il souhaitait l’écraser dans la seconde, mais au lieu de s’en prendre à elle, il captura un poignet émacié en l'enroulant de ses doigts préhensiles avant de l’arracher telle une mauvaise herbe. Il balança le bras en arrière tandis que la mélopée plaintive retentissait déplorablement. Zane relâcha alors son énergie pour pacifier les créatures invisibles qui devinrent aussi paisibles qu’un lac. « Vous comprenez maintenant pourquoi il est dangereux de se promener ici sans ma présence. Ces… hommes ne peuvent quitter ce monde. Une malédiction pesante, vous ne trouvez pas ? » Elle allait pouvoir retrouver ses esprits puisqu’ils se détachèrent finalement de cette interminable galerie, jaillissant devant un mur de flammes qui fermait la nouvelle salle en son centre.

En s'engageant au travers de celui-ci, Zane l’éteignit. Mais lorsque Lilith passa à son tour, il s'incendia de plus belle pour refermer l'accès. À cet instant, il vira son visage vers elle, un rictus apparent sur le coin des lèvres. Elle pouvait le voir à présent. Certains de ses camarades du Libertad étaient cloués sur le mur à l’aide d’énormes pointes en métal. Une lourde chaîne les reliait les uns aux autres tandis qu’en son axe reposait le cadenas, illustre symbole de leurs soumissions. Les pirates étaient mal en point. L’inconscience qui les frappait ne les aidant pas y voir plus clair. Il ne fait aucun doute qu’ils avaient subi des supplices infamants. « Ce que je voulais dire, c’est qu’ils ont déjà été appréhendés par mes hommes. D’après ce que m’a raconté Brady, ils se sont bien battus, en votre nom. De fidèles soldats. C’est exceptionnel à notre époque. » La trahison provenait effectivement de tous les bords. Elle n’affectait pas seulement les Démons, même s’ils étaient plus exposés, toutes espèces confondues. « Regardez votre carte. » Elle était vierge. La clé qui ouvrait la serrure était retournée à son propriétaire, nouée à une corde autour de son cou. « Pour la gagner, il faudra faire tout ce que je vous demanderais, sans exception. Voici comment je négocie. Voici comment je suis supérieur aux mortels. Et voici pourquoi j’anéantirais le monde. » Ce n’était ni un aveu ni une ambition. C’était une sentence. Il présenta sa main, paume vers le ciel. « Dansez avec moi. » L’équivalent de la première épreuve. Volonté et détermination allaient être jugées chez la demoiselle. Que serait-elle capable de faire pour expier ses péchés ? Pour émanciper les individus dont elle était responsable ? Il fallait qu’elle apprenne le sens de la vie. Le sens de la sienne, mais aussi celle des autres. Concernant les captifs, rien ne laissait entendre qu’il s’agissait des vrais. Le Diable était suffisamment habile pour faire croire qu’une pomme était une arme massive. Ça, elle ne le saurait qu’en toute fin. Quoi qu’il en soit, il intercepta les phalanges de la jouvencelle pour les imbriquer entre ses doigts. C’est ainsi qu’il démarra une danse. Funeste, compte tenu de l’endroit dans lequel ils étaient et des circonstances. L’Enfer ne communiait pas avec la morale. Ce fut là une règle irrévocable.


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Sam 03 Sep 2016, 00:36

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「Rencontre Cordiale」

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Lilith & Zane

La voix de Zane tonna à travers la pièce, coupant la respiration de la rouquine, tant surprise par ce revirement soudain de comportement que par sa puissance qui la tétanisait. A tel point qu’elle ne se permit pas d’ironiser sur la flexibilité des lois des Enfers. Il avait raison, il n’y avait bien qu’une seule règle… Le roi a toujours raison, même s’il a tort… Et visiblement, souligner un avis contraire n’était pas une chose qu’il prenait à la légère. Sans doute le questionnement du zombie finit par la faire sortir de sa torpeur, Lilith entrouvrit les lèvres pour tenter de riposter, mais elle ne finit que par bafouiller quelque chose d’inaudible lorsqu’il la fixa de la sorte, incapable d’articuler un mot. Furieuse contre elle-même, ne comprenant pas pourquoi elle s’intimidait pour une simple remise à l’ordre, la capitaine tentait de rassembler ses esprits et son courage lorsqu’elle sursauta au brusque mouvement sur le bureau. Lui jetant un regard noir, la pirate acquiesça d’un signe de tête l’affirmation qu’il énonçait.

- Etrangement, je commence à en avoir une vague idée. Sans doute grâce aux indices discrets que vous m’avez généreusement laissée.

Lorsque le monarque s’approcha, la rouquine se releva, retenant une grimace sur ses muscles endoloris. Un frisson parcourut son corps au contact du souverain sur son épaule… La douleur n’avait pas disparue en soit, mais elle devenait peut-être un peu plus supportable. Tout simplement en raison de ce regain d’énergie. Elle haussa un sourcil en direction du démon, consciente qu’une simple aide de sa part ne pouvait être désintéressée… Il semblait toujours voir les choses tellement plus loin qu’elle, que cette désagréable impression d’être une simple marionnette lui revint en tête.

- Je suppose que si je vous demande ce que vous venez de me faire, vous ne me répondrez pas ?

De toute façon, déjà, Zane imposait la marche à suivre, ne laissant aucune latitude dans ses faits et gestes. Volontairement, Lilith se pliait à ses ordres, en raison notamment de cette aura sombre qu’il dégageait. Ou de la haine et de la crainte qu’il lui inspirait… Impossible de voir l’une des parties sans l’autre. Comme sorti tout droit de la volonté du monarque, un couloir de ténèbres face à elle. Pour rien au monde, la rouquine n’aurait voulu le traverser. Pourtant, son avis n’était de toute façon pas sollicité. Elle inclina la tête en lui adressant un sourire forcé lorsqu’il l’invita à passer devant lui.

- Merci…  C’est trop de galanterie.

Lentement, la jeune pirate s’enfonça dans l’obscurité qui s’étalait devant ses yeux. Ne rien voir n’était peut-être pas la pire chose… Sauf si des plaintes tout juste audibles venaient agrémenter ce parcours déjà sensible. Ils n’étaient donc pas seuls dans ce couloir, et deviner ce qui les entourait relevait du domaine de l’impossible. Ces voix semblaient provenir de partout et de nulle part simultanément. Durant quelques secondes, l’orisha ferma les yeux sans cesser d’avancer. De toute façon, ce n’était pas le faible éclairage qui l’aidait à ce guider. La voix du roi se détacha nettement parmi tous ces sons parasites. Est-ce qu’elle avait peur ? Machinalement, la capitaine répondit.

- A l’instant présent, non.

Oppressée, angoissée, en colère, oui… Apeurée, non. Bien que ce n’était pas le cas quelques secondes plus tôt… Et se prémunir de cet état s’avérait d’un coup complètement futile. En effet, la pirate ne pouvait plus nier ce sentiment lorsque sa main fondit sur elle, voyait froidement la mort en personne la cueillir. Pourtant ce ne fut « que » le bras d’un autre de ses cadavres que le souverain dégagea de sa nuque… Etait-ce réellement plus rassurant ?

- Maintenant, en revanche… Beaucoup plus.

Lilith acquiesça lorsque le souverain détailla à quel point ce n’était qu’à sa propre présence qu’elle ne devait sa survie.

- Oui… A ma décharge, je n’ai pas non plus cherché à vous fausser compagnie.

De toute façon, elle s’en savait incapable.. Encore moins maintenant alors que ses muscles se crispaient régulièrement sous la souffrance. Dépendre de Zane et y voir son sauveur, alors que ses gestes s’alternaient inlassablement entre un ton posé incitant à la fascination qu’il dégageait naturellement et ces accès de démence paradoxalement maîtrisés qui, au contraire, la poussait toujours plus loin dans ses retranchements… Il s’agissait sans doute de la situation la moins confortable qu’elle puisse imaginer.

- Il semblerait qu’en effet, l’imagination dont dispose le maitre des lieux pour empêcher le fait de quitter sereinement ce monde est sans limite.

Après l’arbre du jugement, les « morts », ces âmes errantes condamnées à demeurer parmi les vivants… Ce fut sans doute la seule fois que la capitaine puisse imaginer être heureuse de visualiser un mur de flamme, symbole de la fin de leur périple. A peine franchi, le brasier reprit bruyamment dans son dos, pourtant, Lilith aurait pu s’y brûler alors qu’elle reculait doucement face au spectacle d’horreur qui se trouvait face à elle. Ses hommes… Son équipage.. La fureur prit largement le dessus sur toute autre sentiment.. L’injustice, la rage, la vengeance… ce n’est que de très loin qu’elle entendit l’explication de ce qui avait pu se passer.. La capitaine se rua auprès de ses hommes pour tenter d’en estimer l’état de gravité, alors que le simple fait de les appeler par leur nom n’avait aucun effet. Le sang battait dans ses tempes, son cœur avait du mal à gérer l’afflux sanguin qui ne cessait de s’accélérer. Les insultes fusaient dans sa tête, et la pirate peinait à ne pas attribuer à son hôte. Enfin, alors qu’elle serait ses poings jusqu’à s’en faire mal aux jointures, la rouquine finit par se retourner. L’envie de le voir à la place de n’importe lequel de ses alliés l’habitait. Vociférant, étranglée par la haine, elle finit par s’exprimer, filtrant autant que possible ses pensées.

- Qu’est-ce que vous leur avait fait ? Bordel… c’était quoi votre problème avec eux ? J’étais la seule responsable de la faute que vous m’affublez. Et je vous ai déjà dit que j’assumais… Qu’est-ce que vous vouliez de plus ? Relâchez-les…

Elle passa les mains sur son visage pour tenter de se calmer, sachant que, ne serait-ce que les quelques mots qui venaient de lui échapper pourraient être l’objet d’une nouvelle leçon particulière du monarque. Son impuissance face à lui l’étouffait, consciente qu’aucun geste ou mot ne pourrait atteindre le titan des enfers. Pourtant, son équipage, ou au moins ces quelques hommes étaient encore vivants… Il y avait peut-être simplement un maigre espoir auquel la pirate ne pouvait que se raccrocher. Usant une nouvelle fois de sa magie pour retrouver un état d’esprit plus serein, ou ce qui pouvait s’en rapprocher compte-tenu des circonstances, elle finit par relever les yeux en direction du Monarque. Malgré l’offense qu’il venait de faire, la capitaine s’avérait incapable de lui désobéir alors qu’il lui intima de reprendre sa carte… Un soupir exaspéré s’échappa de ses lèvres lorsqu’elle aperçut la clé autour du cou de son geôlier.

- Soit. Vous êtes supérieur, vous anéantirez le monde. Je n’ai pas de mal à visualiser la chose. Tout ce que je veux, c’est que vous laissiez mes hommes partir. Y compris ceux qui ne sont pas présents dans cette pièce. Mais comme vous venez de le dire.. C’est une négociation à sens unique. Vous êtes la loi. A la minute où j’aurais accédé à toutes vos requêtes, les règles changeront.

Son sourire se fit légèrement désabusé.

- Mais je n’ai en effet pas le choix… Alors soit.  

Elle lui devait son sursis, et à présent, ses hommes également. Même si la chance que les mots du monarque soient vrais demeuraient infimes, Lilith ne pouvait que lui obéir, quelle que soit la violence que cela représentait pour elle d’obéir à un seul de ses ordres. Pourtant, elle haussa un sourcil lorsqu’il tendit la main vers elle, ne comprenant pas le geste. La demande en revanche l’assomma. Avoir un contact avec l’assassin de son équipage ne lui avait pas effleuré l’esprit. Elle se crispa un peu plus avec cette unique question qui tournait en boucle. Qu’est-ce qu’il pouvait attendre d’elle ?

Danser devant ses hommes mourants… Lilith se mordit la lèvre intérieure pour ne rien dire d’offensant alors qu’elle plaça sa main dans la sienne.

- Je ne sais absolument pas danser.

Elle en avait appris de vague rudiments, il y a quelques temps. De toute façon, il ne pouvait s’agir ici d’un quelconque divertissement.





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Dim 02 Oct 2016, 16:17

Celui qui se distinguait comme un Dieu Unique venait de la distancer de plusieurs cases, se gardant d’être la cause de toutes les péripéties que la jeune femme rencontrait depuis qu’elle avait posé les pieds en enfer. Zane ne lui laissait aucune échappatoire qui puisse être perceptible, et pourtant, malgré toute cette apparence mensongère, elle avait le choix, certes un choix lourd en conséquence, mais un choix quand même. L’image qui prenait vie devant leurs yeux n’était pas due au hasard, essentiel au plaisir pour contraindre la pirate à déposer les armes tout en accentuant la haine qu’elle pouvait entretenir vis-à-vis de lui. La danse n’avait effectivement rien de candide tant par la confusion du moment que par la présence de ses compagnons de voyage qui étaient dans des dispositions copieusement moins désirables. Il voulait graver ce moment dans sa mémoire, notamment pour l'empêcher d'omettre ce qu’il était en train de lui faire subir, même s’il s’agissait uniquement d’un avant-goût de ce qu’il comptait lui proposer par la suite. Les attaques du diable, contrairement à ce que lui imposait sa force n’était que psychologique, forçant son hôte à se détacher peu à peu de ce qu’elle connaissait sur l’océan. Son objectif était limpide ; lui montrer l’énorme disparité qu’il existait entre le monde des humains et celui des hautes sphères. Sans le moindre grain d’incertitude, le guerrier captura la main de sa cavalière désignée pour enfiler ses doigts entre les siens. « Ne vous en faites pas pour si peu. Il se trouve que j’ai de multiples talents, et que par conséquent vous n’avez qu’une chose à faire ; vous laissez aller. » Un fait pour le moins inattendu dès lors qu’il provenait d’un Démon et d’autant plus lorsqu’il s’agissait du Souverain en question, mais qui n’était pas si surprenant que ça quand on connaissait un peu mieux la bête.

D’un doigté aussi agile que pouvaient l’être ses balades chaloupées, la chorégraphie qui eut lieu la seconde d’après se fit d’elle-même comme un automatisme réglé avec une méticulosité hors norme. Peu importait les propos de Lilith concernant ses lacunes dans le domaine, car toute la danse fut enchainée et complétée sans un seul faux pas, probablement grâce aux manigances du Maitre des lieux qui usait de son influence pour l’inciter à se mouvoir selon ses saints désirs. Les forts avaient cette capacité que les faibles ne pouvaient occulter quoiqu’il arrive ; celle de rendre les moins bons plus compétents. Une règle de la nature que peu connaissaient en dépit de sa logique indétrônable. C’est en partie pour cette raison que chaque espèce en ce monde avait besoin d’un leader incontesté ; afin de progresser. Lilith et Zane étaient deux chefs armaturés sur des échelons différents. En cette dissemblance pouvait toutefois naitre une affinité indéniable. C’était précisément à cet endroit qu’il voulait la mener, notamment pour la faire monter à l’étage supérieur d’une hiérarchie qu’elle mettrait sans doute mis plus de temps à rejoindre s’il ne s’en mêlait pas. Après la danse, il frôla lentement les lèvres de la demoiselle avec les siennes avant de s’éclipser en une fraction de seconde. Le mur de flamme s’effaroucha puis instaura une brèche. En cet instant, l’inattention de Lilith la força à se focaliser sur la vague incandescente qui l’enveloppa à l’image d’une couverture, ceci avant de se refermer sur elle et de périr aussitôt. Lorsqu’elle rouvrit les yeux, ils étaient désormais de retour à l’extérieur, dans son précieux bureau qu’ils avaient quitté avant l’heure. La magie qui s’exfiltrait des lieux était incompréhensible, octroyant davantage de poids à son surnom d’excentrique de Z le magnifique. « À présent que tu saisi les principes de ma toute puissance, il est temps de renverser les rôles pour voir de ce que toi tu es capable de faire. Tu n’as sans doute pas prêté attention à ce qui s’est produit lorsque le feu t’a dévoré. » Une flammèche à pleine plus pétulante que celle d’une bougie avait germé au niveau de sa nuque.

Évidemment, elle ne pouvait s’éteindre d’aucune manière, telle une marque imposée qui allait la suivre durant un certain moment. « Je l’appelle le Sévice du Diable. Si je devais la comparer, je dirais qu’il s’agit d’un virus qui se propage au fil du temps. Tu auras toutes les explications nécessaires au cours de l'expérience qu’il nous convient de traverser ensemble. » Une fois de plus, il s’adressait à elle sans lui porter plus d’attention qu’elle n’en méritait de sa part. Il se savait au-dessus des lois et même au-dessus de la mort. Ce désintéressement était parfaitement palpable, et plus encore quand il prenait la parole pour indiquer ce qu’il advenait de faire. Sans se départir de son sourire pour le moins malsain, il mena la jeune pirate derrière un immense rocher sculpté représentant une tête-de-mort. Quand bien même elle constituait le funeste présage qui l’attendait, elle ne devait pas hésiter à s’y enfoncer pour entrevoir ce qui devait lui être familier. En effet, une incommensurable mer se présentait à eux. En revanche, elle n’était pas conçue d’eau comme tous les Océans ; non, c’était bien une quantité hallucinante de magma qui gisait dans les tréfonds de la caverne. Au milieu de cette piste impressionnante siégeait un interminable pont de pierre — très étréci — maintenu par seulement quelques piliers. Le traverser semblait aussi risqué que suicidaire. De l’autre côté de ce pont se trouvait exactement la même surface que sur laquelle ils s’exposaient actuellement. Une femme munie d’un long cimeterre y fit son apparition. « Comme je te l’ai dit, cette flamme est un compte à rebours. Plus le temps défilera, plus elle se développera et commencera à consumer tes forces jusqu’à les éteindre complètement. J’ai décidé que j’allais faire de toi ma protégée SI et seulement si tu parviens à me surprendre. Tu vas devoir avancer sur ce pont et te battre contre cinq adversaires d’affilés. Mes poulains sont de tous styles et de toutes races. Tous les coups sont permis. Alors bonne chance. » Le premier test était purement offensif, c’est pourquoi elle lui accorderait le droit d’établir une fonction sur ses attributs. Pour lui, c’était une spécialité très importante. L’épée de la pirate apparut subitement fichée dans le sol. À elle de faire ses preuves.



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Jeu 10 Nov 2016, 23:25

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「Rencontre Cordiale」

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Lilith & Zane

Le lieu n’était certes pas propice au moindre rapprochement. Les circonstances quant à elles coupaient court à toute considération de ce genre. Aussi, à un autre individu que le souverain démoniaque, Lilith aurait sans doute répondu par autre chose qu’une ironie discrète, imposée par le corps de ses hommes toujours accrochés au mur. Serrant ses doigts sur les siens pour se plier de mauvaise grâce à l’exercice que ce dernier lui imposait, elle se contenta alors de rétorquer calmement.

- Il est vrai que la confiance que vous inspirez et le désir d’abandon entre vos mains correspondent exactement aux sentiments qui m’animent. Vous lisez dans mes pensées.

Le regard dur, la rouquine ne marqua pas plus son sarcasme. Le Monarque n’ignorait pas le fond de sa pensée, mais le fait de s’enhardir face à lui ne lui avait que porté préjudice jusqu’à présent. Un regard vers les murs où trônaient ses compagnons la dissuadait d’envisager une initiative plus offensive, et la poussa à suivre les pas de son partenaire. Sans grande surprise, le démon avait raison.  La danse était à l’image de son hôte. Par un sortilège ou par sa présence, la Capitaine n’aurait sû le dire, Zane parvenait à mener la danse, et, mieux encore, à faire suivre les mouvements sans le moindre faux-pas. Si elle aurait pu être satisfaite de se montrer à la hauteur, au contraire, cela ne fit que davantage l’agacer. Le souverain tenait sa vie entre ses mains et jouait avec aussi facilement qu’il guidait ses pas sur la piste. Une erreur, un rythme non respecté aurait davantage laissé l’impression à la pirate de ne pas être un simple pantin avec lequel il se divertissait face à l’agonie de son équipage. La haine qui l’habitait ne cessait de croître, et faisait terriblement concurrence à cette admiration qu’il parvenait malgré tout à inspirer. Un cercle vicieux s’enchainait parfaitement, décuplant ces deux sentiments contraires. Dans un autre contexte, celui où elle ne subirait pas directement la poigne de son hôte démoniaque, ses pratiques et méthodes l’auraient même sans doute fascinée.
A peine la danse macabre prit fin que la proximité avec le roi coupa un court instant le souffle à la pirate en instaurant un bref contact avec ses lèvres. Libre de ses mouvements, les poings serrés, le regard sombre, la Capitaine fixa son interlocuteur. L’espace d’une seconde, ce geste ne lui avait pas paru désagréable. Au contraire, elle avait même ressenti une pointe de regret. Pour cette raison, sa colère redoubla une nouvelle fois. Comment, dans de pareilles circonstances, pour de pareilles trivialités, face à la souffrance de ses hommes, avait-elle pu songer à se montrer encline à ce type de rapprochement ? D’autant plus que le trouble, certes, passager de la jeune orisha n’était là que l’objectif du Monarque, la Capitaine n’en doutait pas. Ses précédents mots lui revenaient en tête pour lui chatouiller une nouvelle fois son orgueil. Une « classe inférieure »… Bien sûr..

Malgré cela, si, depuis le début de leur entrevue, Zane lui avait démontré une chose, c’était que la colère, bien que légitime, ne la mènerait nulle part. D’une part, parce qu’elle ne disposait pas des moyens de l’exécuter, et de l’autre, elle n’attisait que les vengeances du roi, lequel avait visiblement une expérience certaine dans le domaine.  Or, si, jusqu’alors, la rouquine n’avait eu à faire qu’à des sous-fifres ou des personnalités d’une envergure modeste, ou à peine plus importante que la sienne.. L’aura du monarque lui faisait prendre conscience d’un monde nouveau où la notion de pouvoir s’incarnait définitivement. Aussi, ignorant alors le fugace rapprochement, au prix d’une nouvelle entorse à son orgueil, et, après un dernier regard, le cœur serré, vers les membres de son équipage, la rouquine s’apprêta à suivre le démon. Cette brève minute d’inattention fut suffisante pour que Lilith sursaute violemment en constatant que les flammes se refermaient inexorablement sur elle. Ses mouvements de reculs n’eurent pas, bien évidemment, le moindre effet, et, par un réflexe simplement idiot, la rouquine ferma les yeux face à cet incendie infernal, pour ne les rouvrir que quelques secondes plus tard et constater qu’elle retrouvait le bureau finalement bien plus cordial du souverain. Sans lui laisser le temps de se remettre de cette brève aventure, la voix du Maître des lieux raisonna alors dans la pièce pour attirer son attention sur un détail bien plus inhabituel. Posant la main sur sa nuque, la Capitaine fronça les sourcils sous l’effet de cette nouvelle magie diabolique, lançant un énième regard assassin à son hôte.

- Il aurait été difficile de ne pas prendre conscience d’une partie de ta puissance. Tu as pu subtilement me la faire comprendre.

Cette fois, elle ne ferait pas la bêtise de sous-estimer la puissance du roi, quitte à devoir en faire les frais. Et, au contraire, sans cette flammèche à la base de son cou, la pirate aurait sans doute été satisfaite de ses paroles. Faire ses preuves dans le cadre d’un défi était habituellement quelque chose qu’elle n’aurait pas refusé. Au cas présent, c’était en plus sans doute l’unique occasion qui lui restait de rétablir un semblant de fierté ou, à défaut de pouvoir établir un équilibre lors de leurs échanges, être en mesure de démontrer qu’elle n’était pas aussi novice que ce qu’il sous-entendait, et que s’il ne connaissait pas son nom jusqu’alors, elle entendait bien faire en sorte que ce ne soit plus le cas ultérieurement.

- Le Sévice du Diable… Un virus.. Mmmh. Tu aurais pu ne pas te donner tant de mal . C’est un véritable honneur. Je suppose que je ne peux que te remercier pour ce nouveau présent qui doit être riche en surprise. Quoiqu’il en soit, je suis prête en effet à te démontrer que je peux assurer ma survie et celle de mes hommes.

L’espace d’un instant, la rouquine avait peut-être cru qu’elle se retrouverait face à un terreau familier où la compétition et l’adrénaline primait sur le reste. Néanmoins, l’attitude détachée et méprisante de Zane ne cessait de lui rappeler la place qu’elle ne pouvait qu’occuper. Comment pouvait-il se montrer aussi détestable dans son attitude ?  Cette indifférence avec laquelle il pouvait s’adresser à elle… Seul son sourire parlait pour lui. C’était donc bien de l’amusement. Un divertissement avec sa vie, comme avec son équipage. Blasée, et haineuse, le regret de sentir cette impuissance en elle la révolta une nouvelle fois alors qu’il expliquait davantage ce qu’il attendait d’elle et des réjouissances que lui offrait « le sévice du diable ».

Plus que la description de la minuterie qui régissait ses derniers instants, un mot manqua de la faire s’étouffer. « Sa protégée » ? Elle haussa un sourcil, restant un instant sans voix. La pirate le fixa quelques instants silencieusement. Lui faire confiance n’entrait pas dans ses projets, mais à l’heure actuelle, il n’avait rien à gagner, et elle, rien à perdre à se lancer dans ce projet fou. L’ambition prenait le dessus sur l’ensemble des événements qui avaient pu se dérouler depuis qu’elle avait mis les pieds dans le cachot. Un fin sourire se dessina sur les lèvres de la rouquine.

- Si c’est pour devenir ta protégée… Soit.  Et par tous les coups, je suppose que ça autorise aussi ceux qui m’ont mené tout droit face à toi.

La pirate n’oubliait en effet pas qu’elle devait sa présence ici parce que la loi était à dimension variable selon les lubies du souverain. S’il pouvait l’autoriser en amont à tuer, sa tâche serait grandement facilitée. Le sourire de la jeune orisha se fit plus large encore lorsque se dague apparurent, plantées dans le sol. Nouant sa longue chevelure écarlate d’un geste rapide, Lilith se saisit de ses dagues avant d’observer son adversaire. Celle-ci s’avançait sur le pont avec une

Sans l’ombre d’une hésitation, la pirate entama sa course vers sa rivale. L’étroitesse de la plate-forme ne la gênait aucunement. Habituée à se déplacer sur les marche-vergues du galion en temps de tempête, il s’agissait presque d’un luxe d’avoir tant de place pour se battre. Dès les premiers fers croisés, la rouquine comprit que sa rivale disposait d’une force physique nettement supérieure à la sienne, au point de la déséquilibrer légèrement. Le maniement des lames ne semblait pas avoir de secret pour son adversaire qui se montrait d’une pugnacité rare. Sans le moindre répit, ses coups s’abattaient et pleuvaient sur celle-ci, qui, dans un premier temps, dû se contenter de parer et d’encaisser chaque assaut, d’autant plus que l’allonge de la démone lui donnait l’avantage et était la cause de nombreuses éraflures. Consciente de ses faiblesses, la pirate invoqua ses chaines pour les enrouler autour des jambes de son assaillante, avant même de glisser le long du pont pour se retrouver derrière la jeune femme et en favoriser sa chute dans le magma.

A peine celle-ci eut disparu que la rouquine voulut souligner sa victoire facile d’un simple sourire narquois au Seigneur. Pour autant, à peine eut-elle eu le temps de se retourner que, déjà, une masse sombre lui barra le chemin. Doté d’un long manteau noir et d’une capuche recouvrant en partie ses yeux, il ne fallut pour autant pas longtemps pour déterminer la race de l’individu. Ce halo noir autour de lui, signe de la magie des ténèbres, cumulé à cette sensation désagréable initié par la magie de jade de l’orisha éliminait toute question éventuelle. Un sorcier.
Le sourire de la Capitaine devint plus féroce. Eliminer un sorcier ressemblait plus à une récompense qu’à une mise à l’épreuve, bien que l’utilisation même de la magie soit loin de faire partie des principales compétences de la rouquine. L’homme prononça quelques mots dans un langage qu’elle ne comprit pas, mais tout de suite, l’énergie vitale de de Lilith sembla diminuer peu à peu. L’effet de la flammèche ne pouvait pas l’épuiser si vite… A moins que ce que le souverain n’ait décidé que le délai se devait d’être raccourci. Pourtant la douleur que la pirate ressentit dans son ventre la tordit violemment, ne laissant que peu de place sur l’auteur de la douleur. Se rapprochant d’elle lentement, il ne sembla pas s’arrêter là, les ombres se diffusèrent peu à peu sur le magma, plongeant progressivement la salle dans l’obscurité, ne laissant qu’un temps limité pour agir. Se concentrant quelques instants, Lilith tenta de lui inspirer suffisamment de peur pour le tétaniser suffisamment longtemps pour bondir sur l’homme qui se trouvait désormais sur le pont, et planter sa dague dans sa gorge. Malgré la disparition de son ennemi, les ombres ne s’étaient pas encore levées.

Peu rassurée de se retrouver dans un noir absolu tout en se trouvant sur le territoire infernal, Lilith invoqua alors un lampion similaire à ceux qui volaient au-dessus de Caelum pour retrouver l’usage de sa vue. Face à la lumière bien trop tamisée qui ne lui permettait pas d’anticiper les mouvements du roi ou de ses sbires, la rouquine prit le parti de le souligner.

- Il est sans doute trop tôt pour que nous nous retrouvions dans une ambiance aussi intime. Etant d’une classe inférieure, je ne doute pas que tu partages mon avis. Je suppose que je dois continuer pour rencontrer le reste de mes opposants ?



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Jeu 17 Nov 2016, 22:30

La pirate n’était pas au bout des peines. Comme une œuvre d’art qui se doit d’être peaufinée aussi bien dans l’ébauche que dans la finition, ils n’étaient en somme qu’à mi-parcours de la signification ésotérique de ces épreuves successives. Puisqu’il n’avait rien à perdre, tous les écueils étaient bons à prendre, particulièrement lors de cette initiation interactive où il était important d’implanter ce dogme intangible dans l’esprit de la jeune enfant, surtout lorsque celle-ci se croyait au-dessus du protocole. Plus il passait du temps en sa présence, plus le profil de l’ambitieuse se projetait lisiblement dans sa tête. Son sens de l’observation étant en tout point incomparable, il savait scrupuleusement quelles fatalités lui conviendraient au mieux pour s’assurer de sa prétendue grandeur morale. « Une bribe de ma puissance, dis-tu ? Je ne crois pas avoir émis le dixième de celle-ci. Parle-moi de maquillage, de manucure, ou de tes stratagèmes pour mettre une poitrine en valeur, mais pas de la puissance. À l’évidence, tu ne sais rien à son sujet. Qui sait, elle pourrait bientôt être tienne. » C’était vrai. Tout ce qu’elle s’imaginait comme étant un témoignage de ses aptitudes ne concernait finalement que sa force passive, soit celle qu’il ne pouvait réprimer, même avec une indomptable volonté. S’il venait à consommer de sa puissance auprès d’elle aussi prématurément, elle ne serait plus jamais apte à réaliser un jour son rêve. Cette implication ne dépendait pas que de lui, pour ne pas dire qu’elle résultait uniquement de son interlocutrice.

La colère des Démons fonctionnait de la même façon qu’un cocktail chimique ; avec la substance en trop, même insignifiante, ils pouvaient exploser. Jusqu’ici, elle avait néanmoins appris à se tenir à carreau, c’est pourquoi il comptait encore pousser le vice plus loin en stimulant l’étincelle qui provoquerait la panne. Son franc-parler étant ce qu’il prisait le plus chez elle, il avait fait cette proposition de la prendre comme une protégée un peu à la légère. S’il se voyait effectivement au travers d’elle à l’époque où il n’était qu’un éphèbe sans avenir, encore fallait-il qu’elle s’engage réellement dans la tâche qu’il exigeait. « Qui sait. Un jour, nous aurons si nécessaire l’occasion de nous affronter à jeu égal. Enfin... Si je ne meurs pas d’ennui avant qu’un tel miracle puisse se produire. » Il ne cessait de l’avilir intentionnellement par souci de la préparer psychologiquement à ce qui allait suivre. En bon arbitre, le Monarque ne manqua aucune miette du premier engagement. Ce n’est pas tant le résultat qu’il guettait que la manière qu’elle avait de négocier le rythme entre les temps morts. S’il ne se passait rien de particulier au cours du premier duel, les difficultés s’engagèrent sérieusement lors du second adversaire, bien plus corpulent et chevronné dans le maniement de ses atouts. Néanmoins, elle fit encore attestation d’audace et de ruse, manifestant un regain de brutalité non négligeable. Malgré tout, il n’y avait pas de quoi l’ovationner non plus. C’était dans son intérêt d’atteindre au moins ce palier. De plus, les incommodités entrèrent seulement en vigueur à partir de maintenant.

En effet, à cause du temps qui passait, le magma de ce lieu baissait exponentiellement de niveau, plongeant peu à peu le domaine dans une pénombre ambiante. S’ils pouvaient tous les deux se différencier encore, cela ne durerait pas, et bientôt elle devrait se fier à autre chose que ses prunelles pour lui indiquer la bonne voie. « Si j’avais pour but à te mettre dans l’embarras, je choisirais tout sauf ce genre de rapprochements. À quoi bon t’enseigner ce que tu maîtrises déjà à la perfection ? » Il était conscient qu’elle se servait de la dérision pour se dissoudre du stress, cependant les prochains ennemis entrèrent dans les entrailles de l’Enfer sans attendre. Ils étaient deux oui, deux frères jumeaux au tempérament plus véhéments que le magma. Ils allaient s’affronter maintenant... Ou pas. Les deux hommes s’effondrèrent — genoux à terre — leurs visages convulsés par l’effroi. Ils s’affalèrent sur le côté, achevant leur impérissable chute dans le bassin brûlant. Zane replaça sa main dans sa poche, gardant un voile d’ombre sur son action. « Je n’aimais pas ces deux-là. De toute façon, tu les aurais dominés sans peine. Je préfère passer directement à la manche qui bouleversera la donne. Si tu n’y vois pas d’inconvénients, permets-moi de t’apprendre la vraie signification du mot "pouvoir". » Comme toujours, lorsque le jeu n’en valait pas la chandelle, il modifiait les règles selon ses viles intentions. Une interprétation de son loisir qui cautionnait une vive liberté que lui seul avait le droit d’éclipser. Leurs malléabilités renvoyaient continuellement à l’image de sa maitrise absolue de l’antre du Diable. Il pilotait chaque pièce de l’échiquier vers une trajectoire totalement impondérable. S’il décidait de les sacrifier, il les jetait en pâture. S’il décidait de les élever à un rang plus distingué, il dictait ses instructions suffisantes. Rien n’était défini à l’avance sur ce plateau grandeur nature qui n’était en fin de compte que l’expression la plus excentrique de son hôte. Dans la filiation de ce tempérament indescriptible se vit naitre le dernier antagoniste de la rouquine. Fermant son visage de toute lisibilité, le Roi frappa dans ses mains à trois reprises.

Plus condescendant que jamais, il avait une foi immuable en cet ultime rempart. Bientôt, alors qu’il se faisait désirer, le pont se mit à frissonner en de répétitives saccades. Deux orbes incandescents naquirent de l’obscurité avant d’autoriser sa silhouette à transparaitre au grand jour. Avec un pelage aussi sombre que ceux de la nuit, le prince des loups et ami de la bête regardait avec contemption la fragile créature. « Je n’ai jamais déclaré que tes opposants seraient tous humains. Les règles ne sont pas transgressées. » De son sourire narquois, il jouait bien sûr sur les mots, saisissant la rouquine dans la situation la plus alambiquée qu’il lui fut donné de vivre. En effet, Krog était non seulement largement au-dessus des autres en termes de menace, mais il était aussi le camarade et favori de Zane. Une simple blessure qui lui serait causée la rangerait dans une abominable posture. Non content d’appliquer ses propres codes, il la confrontait à un terrible choix. Qu’elle se rassure — ou pas — néanmoins, car le Démon fut le plus réactif de tous. Sans un bruit et encouragé par la vitesse du son, il se déplaça nonchalamment derrière l’Orisha, signalant de sa présence par une petite tape sur l’épaule. « La partie est terminée. » En brève formulation accordée à son châtiment, il perça la poitrine de la pirate avec sa main, franchissant sa chair et ses os sans comme le couteau dans le beurre. « Quel effet ça fait… de mourir ? » Le rire qu’il déploya par la suite résonna en un écho sans fin, s’effaçant progressivement avant de se scinder en plusieurs points. Tel un rembobinage, tous les éléments recouvrèrent leurs places avant le meurtre. L’instant futur, Zane se tint devant elle. La moitié de son visage étant tourné vers elle. Une illusion. « Que se passe-t-il ? Relaxe-toi, on jurerait que tu as vu la mort. » Puis il s’esclaffa de nouveau en réalisant quelques pas vers la sortie. « Suis-moi. » Un ordre strict, sans contestation. Il la mena à l’autre bout du pont où résidait une caverne, réchauffé et illuminé par une myriade de bougies. À l’intérieur, ses hommes étaient tous présents, à demi allongés contre la roche, en bonne santé, bien que fatalement affaiblis. « Je pense que… je peux vous libérer, toi et ton cortège. Fichez le camp d'ici. Maintenant. » Une déclaration-choc qui semait le doute. S’il était parfaitement susceptible d’être aussi miséricordieux par versatilité, le pire pouvait également découler d’une décision aussi décousue. En fait, rien n’était jamais irréfutable quand des propos émergeaient de sa bouche. Dans tous les cas, il lui accordait sa grâce. Illégitimement ou non, elle en avait le droit.


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Ven 25 Nov 2016, 19:13

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「Rencontre Cordiale」

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Lilith & Zane


Blasée, Lilith resta muette sur la réprimande concernant la « bride de puissance » qu’elle avait entraperçue. Gentiment, la rouquine avait d’elle-même avancé n’avoir entraperçu une parcelle des capacités de son hôte, et ce, sans trop de difficulté à le croire, et celui-ci n’hésitait pas à enfoncer davantage ses propos comme si elle n’en avait pas conscience. En revanche, la Capitaine sursauta franchement sur la suite de sa réplique. Le maquillage ? La manucure ? L’avait-il seulement regardé une seconde avant d’émettre de tels jugements ? A croire que l’image qu’il avait de la femme et de la féminité ne pouvait que se résumer à ces artifices, dont, pourtant, elle s’était bien passé. Sauf concernant ses principaux atouts, certes. Arborer un décolleté profond permettait généralement d’appuyer certains arguments dans des situations bien différentes de celles-ci.

- Mmmh.. Il est vrai que tu sais lire dans mes pensées… Depuis tout à l’heure, je n’ai de cesse de me demander les soins que tu prodigues à ta longue chevelure. Moi qui pensais qu’il ne s’agissait là que de conversations dont l’apanage était exclusivement féminin, je te remercie de me remettre sur le droit chemin. Quoiqu’il en soit, nous parlions de puissance, je crois. Je n’ai, de toute évidence, pas la tienne, et je l’ai reconnu dès notre premier échange. Tu vois, je reconnais à présent même mon ignorance, et je n’ai qu’une hâte : troquer mon épée en bois contre une arme bien plus adaptée pour reprendre ta métaphore.

La rouquine lui adressa un léger sourire pour appuyer ses propos sans chercher à se montrer plus provocatrice encore. Zane avait cette capacité de réduire sa vie à néant, quand bien même il avait énoncé vouloir faire d’elle sa protégée. A sa grande surprise, le monarque sembla envisager un court instant que la pirate puisse faire suffisamment de progrès pour l’égaler.

- Qui sait, oui. Je ne t’ai pas caché mes ambitions. Et j’ai assez confiance dans les divertissements que tu sauras trouver pour éviter que l’ennui ne te gagne jusqu’à ce que ce jour arrive.

Soigneusement, Lilith évita la notion de temps et de miracle. Après tout, sur le principe, la rouquine ne doutait aucunement de ses améliorations, et le dédain du roi envers sa personne n’était pas nouveau.
Le temps de faire ses preuves vint alors, et malgré la victoire sur ses deux adversaires, le démon demeurait de marbre. Au moins, cette fois, il ne lui reprochait pas la mort de l’un des siens. Alors que les ombres envahissaient la large salle, la rouquine suivait son lampion pour poursuivre sa route et ria légèrement à la réplique de son hôte. Cette dernière pouvait s’avérer tout aussi flatteuse qu’injurieuse, ce à quoi la pirate ne préféra pas réagir négativement. Un ton acerbe était trop vite malvenu.

- Eh bien… Face à de tels compliments, tu vas me faire rougir. Je suis honorée que tu me prêtes de telles compétences.

Et puis, surtout, quelle que soit la raison de cette formulation, Lilith retenait surtout qu’il utilisait le terme « d’enseignement », dans la douleur apparemment. Mais cela restait de bon augure. Les dagues aux poings, la jeune orisha se raidit d’un coup lorsque deux nouveaux ennemis firent leur apparition. Fronçant les sourcils, la pirate resta sur le qui-vive, et pourtant, à peine furent-ils face à elle que ces derniers s’écroulèrent, jusqu’à attendre le magma situé bien plus bas, non sans afficher une terrible souffrance. Tout aussi impassible, le Monarque justifia être l’auteur de la mise à mort de ses sujets sans autre état d’âme, ce que la pirate acquiesça silencieusement. Le remercier serait vain, surtout qu’il n’agissait probablement pas dans son intérêt. D’ailleurs, il annonçait une dernière surprise, révélatrice de sa puissance. Sans doute s’agissait-il de son dernier opposant.

Après un regard légèrement plus sombre qu’à l’accoutumée envers le souverain, Lilith haussa les épaules face à l’arrivée du terrifiant animal. Après tout, le roi trichait comme il respirait… Mais pouvait-on seulement parler de triche quand la règle première était de faire ce qu’il souhaitait ? Seul éternel gagnant, il ne serait pas étonnant que l’issue même de cette épreuve ne fût que le résultat du choix de Zane.

Concentrée, la rouquine ne quitta pas des yeux le loup qui s’approchait. Son hésitation était plus nette, préférant de loin s’attaquer aux humains qu’aux bêtes. Aussi, plutôt sur la défensive qu’autre chose, la pirate ne vit pas le déplacement du roi et se retourna, interrogative, lorsqu’il annonça la fin du jeu. Toutefois, sans même avoir le temps de poser une seule question, une douleur lancinante arracha un cri puissant à la Capitaine. Des suées froides coulèrent le long de ses tempes tandis que son souffle s’échappait difficilement de ses poumons, rendant inaudible le moindre mot prononcé. La question moqueuse du Monarque n’apparaissait que comme une lointaine musique. Son sang s’écoulait douloureusement le long de son corps. Ses dernières forces l’abandonnaient. La main sur la poitrine, Lilith se sentait chuter, sans doute pour rejoindre les deux inconnus dans la lave. Les pensées troubles, l’impression de plénitude, au-delà de la souffrance physique intenable qui la faisait trembler, sembla se profiler. Et puis soudain… Tout sembla faire marche arrière. Jusqu’à sa chemise, qui à présent était à nouveau intacte.

Hilare, le Monarque se riait de cette plaisanterie si charmante tandis qu’une nouvelle bouffée de haine reprit naturellement sa place au cœur de Lilith. Quel enfoiré… Se forçant une nouvelle fois à user du contrôle de ses émotions sur elle-même, livide, elle finit par répondre en opinant lentement du chef.

- C’est drôle, oui… On jurerait…

Pour autant, malgré cette nouvelle rancœur, la pirate ne chercha pas à contredire son nouvel ordre. Or, à nouveau, l’imprévisible démon révéla une surprise de taille. Au sein d’une cabane, son équipage entier se trouvait là. Intact. Faible mais intact. Instinctivement, la rouquine se rua vers ceux qu’elle avait vus pratiquement crucifiés aux murs de la « piste de danse ». Rien pas une marque. A peine eut-elle le temps d’échanger quelques mots que Zane s’imposa une nouvelle fois. Pour les jeter dehors. La Capitaine haussa un sourcil face à la décision plus qu’étonnante du souverain et inclina la tête.

- A tes ordres. Je ne suis pas contrariante, tu le remarqueras.

Surtout qu’il pouvait prendre l’envie au monarque de changer une dernière fois les règles, et, ayant cette fois la main sur les hommes du Libertad, si tant est qu’il ne s’agissait pas d’une nouvelle illusion, Lilith ne comptait pas les mettre inutilement en danger. Ses ordres furent clairs pour qu’ils quittent alors tous le plus rapidement possible la demeure dans laquelle ils se trouvaient jusqu’à ce qu’elle se retrouve une ultime fois en tête à tête avec le Démon.

- Je ne sais pas si je peux considérer qu’il s’agissait là d’un traitement de faveur ou, au contraire, d’un simple divertissement de ta part pour tromper ton ennui, mais je te remercie de ne rien leur avoir fait. Peut-être que dans d’autres circonstances, ce divertissement sera plus intéressant, en particulier si je suis en mesure de faire autre chose que de valider toutes tes observations. J’aurai presque pu dire que c’était un plaisir de faire ta connaissance.

Malgré elle, et l’aversion que Zane avait pu lui inspirer, la rouquine avait parfaitement conscience que ces quelques heures passées en sa compagnie lui permettaient de clarifier ses objectifs propres et surtout, de se remettre en cause. Chose qu’elle ne lui avouerait évidemment jamais. Aussi, la Pirate elle-même n’était pas tout à fait sûre que ce séjour en Enfer serait le dernier qu’elle souhaiterait faire. Une dernière fois, la Capitaine le salua, et, toujours dans le doute d’un revirement soudain et inattendu, s’éclipsa pour rejoindre son équipage.



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Rencontre cordiale [Ft. Zane | Lilith A. ]

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