La magie des contes.

Ma question ne devait point lui plaire vu la démonstration de magie. Ou alors était-ce une manière de s'en venter ? La question important peu puisqu'il prit la peine de répondre à la question initiale avec une franchise certaine. Si son nom ne m'était pas inconnu, son histoire, quant à elle, ne me disait rien. Il citait plusieurs noms de clans qui m'étaient inconnu.

- Effectivement, ce que tu me racontes ne me parle pas. Mon éducation a été faite sur la base de la survie. L'histoire des peuples, disons que... Ca m'intéresse peu. Je sais plus ou moins ce qui est important à savoir. Pour cela que je me méfiais de toi. Au moins, je suis rassurée que tu ne me vois pas comme étant un vulgaire animal à saigner. Je laissais échapper un rire malgré moi. - En attendant, nous poursuivons le même but. Enfin, plus ou moins. La personne que je cherche, je sais où elle se trouve. Mais je n'ai pas la force d'affronter ce destin, comme tu as pu le remarquer. Et quand bien même, je serais apte à m'attaquer à lui... Le véritable danger arrivera après sa mort. Je hochais la tête comme pour répondre à moi-même.

Après avoir examiné la créature dans un son dégoûtant, le vampire s'attarda sur ma piètre personne en usant de sa magie sur moi. Il est vrai que j'étais dans un sale état. Ca aurait pu être plus grave, cependant. Bien qu'il déchirât mes habits sans en demander mon avis, ses mouvements étaient plus doux que ce que je pensais. Il ne me donnait pas l'impression d'être un fardeau pour lui. Cela me rassurait quelque peu. En ce cas, je le laissais faire ce qu'il devait faire avant de me relever. La douleur s'était estompée, mais une forme de gêne était présente. Je devais faire avec pour l'instant.

Le chemin fut repris, je le suivais à la trace. Le voyage, si on peut appeler ça comme ça, se faisait à l'aveugle. Le lieu de notre destination était encore inconnu. Étant donné que la bête que nous avons tuée n'était pas celle que nous devions chasser, il nous fallait trouver une autre cible en espérant que ce soit la bonne. La forêt me semblait moins silencieuse qu'avant. On dirait que le bois reprenait vie. Des battements d'aile allaient d'arbre en arbre sur notre chemin. Tout en avançant, je frôlais les arbres de ma main valide, l'écorce ne se brisait pas sur mon passage et l'odeur de verdure se faisait de plus en plus forte.

- La forêt, ici, reprend vie. Reprends-moi si je me trompe, mais ce n'est peut-être pas la créature que nous devons chasser, mais les créatures. Depuis combien de temps parcourons-nous cette forêt ?Il est fort possible que la bête que nous avons tuée ne soit pas la seule. Cette théorie sera facilement vérifiable si nous allons encore plus loin entre ses arbres. Et hm... Cette question va te sembler bizarre, mais as-tu relevés des... Parties permettent la procréation ? Je veux dire, tout être vivant doit bien se reproduire, cette chose doit avoir une mère, c'est peut-être elle, que nous devons vaincre. Si son but est de dévorer toute la forêt, il serait logique qu'elle se trouve au centre de ce bois. C'est ce que je ferrais, en tout cas.

J'avais la sincère impression de parler de trop. Mais c'était un moyen pour moi de me sentir plus rassurée dans ce milieu qui nous était hostile, même si je sentais aucune menace aux alentours. Après une brève réflexion, une question me brûlait les lèvres.

- Tu as parlé des orishas tout à l'heure. Comment sais-tu que j'ai du sang orisha ? Mes mots pouvaient voler avec une pointe d'hostilité. Il m'était très désagréable de mentionner ce qui avait offert l'enfer à ma vie.

Mots: 674