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 Mauvais présage [Quête - Mwayer Leït]

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Jeu 28 Juil 2016, 18:48


Quel village insensé. Les habitations de pierres ne s’élevaient pas bien haut vers le ciel, leur donnant plutôt une allure de champignon allongé dont le chapeau se trouve à être un toit de pailles rassemblées ensemble par un assemblage complexe de corde. De multiples maisons se dressaient au hasard, formant des rues hasardeuses finissant parfois sur un cul-de-sac. La seule logique restait le centre du village, avec son puit et sa petite place publique bien dégagée de tout illogisme. Les habitants, la plupart habillés par rapiècement, l’usure s’attaquant avec toute sa hargne à leurs minces vêtements, se promenaient tranquillement dans ce chaos de chemins, ne semblant nullement perdus ou perturbés. L’insensé devait être leur pain quotidien considérant l’emplacement géographique de l’amas d’habitations : presque au pied du volcan ardent, sur une colline surélevée ayant déjà été victime de la colère brûlante de celui-ci, au vu de la végétation resplendissante couvrant les terrains à découvert.

Le seau du puit à la main, j’étanchai ma soif, l’eau débordant sur les côtés, dégoulinant le long de mon menton jusqu’à mon manteau noir. La majorité suivait le parcours de ma cicatrice barrant ma lèvre jusqu’à mon cou. Mon périple pour découvrir le monde dans son entièreté m’avait amené à ce village. Le paysage alentour, désertique là où la colère de la montagne avait sévi, fleurissant là où elle avait fait preuve de générosité, peignait un contraste surprenant à la fresque s’ouvrant devant mes yeux. Si l’on levait le regard vers les aspérités marquant l’ascension, on pouvait voir ici et là des touffes de végétation verdoyante, qui, selon les dires de plusieurs, cacheraient dans leurs feuillages des sources chaudes aux propriétés bénéfiques pour la peau. Et c’est là que j’entrai en scène. Fraîchement arrivé, je ne voulais qu’observer la nature, cruelle et noire dans sa plus grande beauté avec ce volcan, jusqu’à ce qu’un civil m’interroge sur la raison de ma venue. Indiquant mon manque apparent de motivation réelle, il m’avait gracieusement informé de la présence de ces sources.

Un espoir, voilà ce que cela avait éveillé en moi. Un espoir de pouvoir revoir une peau lisse me composer, une peau uniforme et blême dans son entièreté. Un corps marqué par de trop nombreuses cicatrices, étirant la peau, déchirant lors d’une trop grande extension, limitant du fait même certains mouvements, voilà ce dont j’étais composé. Mais l’eau bouillante dormant dans les cratères surélevés, peut-être était-ce ma chance de finalement ne plus avoir honte d’enlever mes vêtements et de me regarder dans une glace avec fierté.

Enfin, le bâton à la main, ma petite compagne féline se promenant à mes côtés, observant de ses grands yeux les environs, je me mis à la recherche d’une auberge ou d’un marchand de providence. La faim me tenaillait un peu je dois dire, mon dernier repas remontant à la veille au matin. D’une charpente plutôt frêle malgré ma largeur due à ma grandeur, il me fallait tout de même me sustenter. Marchant dans les ombres des bâtiments, essayant d’éviter les regards et l’attention en général, mon regard parcourant de droite à gauche à la recherche d’une quelconque affiche pouvant me contenter, je ne remarquai nullement la fillette dans laquelle je fonçai. Pas trop violemment, mon rythme étant lent, mais assez pour qu’elle s’aplatisse les fesses au sol, un hoquet de surprise et de douleur lui remontant dans la gorge. Ses yeux verts s’ouvrirent sous la peur que lui inspira ma vision. Silhouette drapée de noire haute de 205 cm, le visage quasi recouvert de la même couleur par la chevelure, seulement éclairée par une deux glaces bleutées, un bâton à la main et les pieds nus. Moi-même n’aurais pas eu confiance en ma personne. Et pourtant je fis ce que rarement je faisais, m’étant convaincu après un long moment que le visage ne devait être qu’un masque sans émotion. Un sourire. Petit, ne dévoilant qu’à peine ma dentition bien blanche, tout de même un contraste entre l’obscurité qui m’envahissait.

- Désolé ma petite, j’espère que je ne t’ai pas fait trop mal. Laisse-moi t’aider.

Je pliai les genoux et agrippai sa main, l’aidant à se relever, tout en continuant de la fixer, ses yeux brillants de larmes contenues, une lueur de confusion à savoir comment agir dansant dans ceux-ci. Habillée d’une petite robe usée de la même couleur que son regard, sa courte chevelure blonde encadrait un visage bien rond au teint sain, les joues agrémentées d’une pâle teinte rouge. Une belle petite fille dans les dix ans tout au plus.

- Tu voudrais m’indiquer le chemin du marché ?

Sans un mot, elle pointa la direction dans laquelle j’étais venu, mon regard ayant suivi son doigt. Lorsque mon attention revint vers l’endroit où elle se trouvait, le vide fut ma seule constatation. Disparue.


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Jeu 04 Aoû 2016, 11:17

Ça fera l’affaire pour ce soir

Mwayer entra dans cette auberge étrange à l’architecture insensée. Il ne retrouvait dans cette manière de construire aucun point positif. Les toits prenaient facilement feu, les fondations n’étaient pas vraiment solides, mais surtout, c’était extrêmement laid. Il fit le tour du bâtiment et ne vit aucune décoration, aucune fioriture, pas un ornement, il était loin des fastes Alfars ou de la grandiose cité de Pabamiel. Il ne savait pas si c’était ce volcan qui ôtait aux gens l’envie de construire des choses ayant un intérêt autre que pratique ou s’ils n’avaient simplement pas les compétences pour. Assez vite, en voyant les gens autour de lui, il pencha pour la seconde option. Alors que le soir était maintenant tombé depuis bien longtemps, les quelques poivrots qui s’étaient mis en tête d’organiser la plus pitoyable fête de village qu’il n’avait jamais vu donnaient une assez bonne ambiance générale du lieu. Tous gravitaient autour de leur soleil, cette auberge miteuse dans laquelle l’Alfar allait devoir passer la nuit. Avant d’entrer dans cette dernière, il fit rapidement pousser devant un des ivrognes, une ronce qui partait du sil et y revenait. Ce dit ivrogne exécutait un chemin régulier depuis le début de sa farandole solitaire qu’il avait, apparemment, très envie d’exécuter. Il la plaça donc précisément sur son chemin, pas trop loin de la porte, et au moment où le vieillard trébucha de tout son soul contre le sol dur, Mwayer se fendit d’un grand sourire et se pencha pour ramasser cette bourse qui l’attendait de pied ferme. Il admira à quel point les gens pouvaient être pitoyables et se promit de tuer la prochaine personne qu’il verrait comme ça, avant tout pour rendre service à son honneur.

La salle de l’auberge n’était pas mieux que l’extérieur et de plus, le temps rendait poisseux, il régnait une horrible chaleur partout où il passait depuis qu’il s’était décidé à grimper ce volcan dans le but d’aller voir ce qu’il y avait en haut. Il avait entendu beaucoup de choses sur ce volcan : sources magiques, malédiction, bénédiction, paysage, etc. et s’était donc décidé d’aller voir le tout par lui-même histoire de pouvoir raconter ce qu’il voulait aux gens qui n’y étaient jamais allé.

L’odeur de la salle était assez nauséabonde, un mélange de viande trop cuite, de bière mal brassée et de fumée qui stagnait vers le plafond et montait dans les étages se battaient la première place dans le nez du jeune homme. Il commanda une chambre qu’il paya d’avance et s’empressa de monter dans cette dernière qui, dans le fond, était relativement respectable.

Sa fenêtre donnait sur ce qui l’attendait demain, la suite de cette ascension. Lorsqu’il eut une vision globale du haut de ce volcan en penchant sa tête à la fenêtre, voyant par la même occasion l’ivrogne se relever, il ne put s’empêcher de se demander à quel point son Souffle lui permettait de faire de grandes choses. Il prit donc le temps de dessiner le volcan qu’il voyait et se concentra pour souffler dessus. Apparut sur le calepin une petite montagne pas plus haute qu’une main. Mwayer sourit comme s’il s’y attendait et le nota quelque part dans son carnet.

La nuit.

Au moment où le soleil s’invita dans sa chambre, Mwayer, transpirant prit le temps de demander un baquet d’eau fraiche et après s’être lavé et rincé plusieurs fois, il sortit, prêt à repartir.

Devant lui se tint une scène à la fois candide et sordide. Une jeune fille, candide, se fit bousculer par un homme plus grand que Mwayer, sordide. Elle avait des cheveux blonds et charmants, il avait des cheveux sombres et inquiétants, elle avait une jolie robe, il avait des habits de voyages usés, elle était charmante, il était beaucoup plus intéressant que cette petite poupée surement destinée à devenir une imbécile notoire.

Je m’approchai de l’inconnu qui avait les oreilles aussi pointues que les miennes et une peau qui était blanche, mais qui me rappelait plus un blanc délavé de cadavre qu’un blanc pâle comme celui de ma peau. Je me plantai devant lui et ayant entendu qu’il cherchait le marché, je lui pointai la direction de ce dernier – qui était à l’opposé d’où la fillette avait pointé.

C’est qu’on pourrait presque croire que tu lui as fait peur. Bien joué.


Son ton était sincère et amusé, son regard franc.
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Ven 05 Aoû 2016, 02:00


Ma tête se tourna à la réception de ce son, qui semblait bel et bien dirigé vers moi. Dans mon empressement, ma chevelure vint obstruer le peu de vision dégagée disponible, m’empêchant de voir mon interlocuteur. Je décidai de rabattre ma capuche, envoyant ma tignasse d’un même mouvement vers l’arrière. Mon regard se posa alors sur l’inconnu. Cheveux blancs. Peau recouvrant ses oreilles pointues, blanche. Petit. Plus que moi. Yeux bleus, comme les miens. Mais… Oreilles pointues! Je reculai d’un pas, un frisson se frayant un chemin jusqu’à mon échine, une goutte de sueur se pointant le bout du nez sur mon front. Le gamin se tenant devant moi était bel et bien un Alfar. Tout dans son allure le laissant transpirer. Ma première rencontre avec un semblable depuis ma fuite de Drosera. Malgré le mince rictus de terreur ayant déformé mes traits un instant, je repris contenance en remettant ce masque sans émotion qui caractérisait si bien la froideur que je visais. Ses mots percèrent peu à peu dans mon esprit, ma curiosité ayant été piquée bien avant l’analyse de ses propos. Le marché… Dans l’autre direction…

- Euh… Bien! Merci de… De ton aide… Je pense que je vais m’y diriger maintenant…

Je tournai rapidement les talons, mon cœur n’étant pas aussi facile à contrôler que mon visage, l’anxiété accélérant mon rythme cardiaque exponentiellement. Je rentrai mes mains dans mes poches, agrippant du même coup l’une de mes dagues, dans un cas où lui aussi aurait reconnu que nous avions la même ascendance. J’essayais de ne pas paraître pressé, adoptant un rythme un peu lent, décontracté, malgré mes épaules surélevées un peu inconsciemment. Je ne voulais pas revivre ces regards. Revivre cette haine brûlante dans les yeux de tous à la vérité que j’étais destiné à être un raté. Mon estime ne pourrait le prendre. Ma fuite pour découvrir le monde avait un but précis, et c’était de m’endurcir. Mais de revoir si tôt un agent de ma race, je n’étais pas du tout prêt à cela. Je vivais dans une illusion, me disant que la diversité du monde m’empêcherait de revoir ma plus grande peur. Il semblerait bien que ce n’était que se conter à soi-même des histoires. Un essai pitoyable de se rassurer.

Ma poigne se serrait de plus en plus sur le manche de la courte lame de lancée, effort quasi désespéré de contrôler la terreur. Mais ce qui me fit revenir à la raison, ce ne fut nul autre que ma petite féline blanche. Perchée sur mon épaule contractée, se tannant de cette interruption soudaine de son sommeil, elle me planta ses griffes dans la peau, pénétrant jusqu’à la chair. Un message assez subliminal pour me faire arrête d’un coup. Pour que toute la pression retombe. Dans une grande inspiration, je tournai le menton, regardant en arrière, voyant que la distance parcourue n’était que d’une dizaine de pas tout au plus. Mais ce qui capta mon regard ne fut pas la silhouette étrangement blanche de mon semblable, mais bien du vieil homme s’avançant à pas de tortue dans une étrange démarche derrière ma plus récente rencontre. Voûté, son corps se penchant presque à quarante-cinq degrés avec l’angle droit, sa barbe touchait presque le sol crasseux. Vêtu à la mode de ce village, dans un brun terne se teintant de quelques mouches de couleurs là où les trous avaient perdu la bataille contre les couturières, il progressait à l’aide de sa canne de bois tordus.

*À l’image de son propriétaire*

Ma curiosité l’emportant sur la panique, je m’approchai de celui que je considérais déjà comme une menace, m’arrêtant à environ un mètre de la pauvre âme, remarquant le laiteux envahissant ses globes oculaires. Il était aveugle. Quelques mouches lui tournaient même autour, sentant l’odeur putride s’échappant de ses habits. Un corbeau semblait même à l’affût, carnassier devant ce buffet en devenir lorsque finalement il s’étalerait pour de bon.

- Vous, là. Je sais que quelqu’un se trouve devant moi. Alors ne faites pas comme les autres et faire mine de m’ignorer. Je suis messager d’une missive importante. Et peut-être serez-vous en mesure d’accomplir ce pourquoi je suis envoyé détenteur de ce secret.

Un peu confus, ses propos, bien que cohérents, ne pouvant faire de sens dans mon esprit, je pris appui avec mon deltoïde sur la pierre rugueuse de l’habitation adjacente.

- Vous nous parlez?

J’avais fait exprès d’inclure le gamin aux cheveux blancs, mettant en lumière le fait que je n’étais pas seul. Que le message pouvait très bien être transmis à autre que moi dont l’intérêt devant la sénilité évidente du vieillard se dissipait.


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Ven 05 Aoû 2016, 17:59

La réaction de son confrère surprit Mwayer. Il ne croyait pas avoir été violent, il avait tenté un trait d’esprit propre à sa race, quelque chose qui soulignait son talent. En réalité, le jeune Alfar ne comprit pas du tout pourquoi cette nouvelle connaissance venait d’afficher un rictus étrange. Cela n’avait duré qu’une seconde, un court instant, peut-être avait-il eu une hallucination à cause du manque d’inattention. En réalité, il n’attendait pas vraiment une réaction précise, mais il se rendit compte qu’il n’escomptait pas cet étrange sourire. Cela aurait pu être de la moquerie, du mépris ou plutôt du dédain ou alors de la peur, voire même de la hargne. En réfléchissant, il se rendit compte qu’il n’en avait aucune idée en fait. Tout ce qu’il savait c’était qu’il était ensuite parti après avoir tant bien que mal balbutié quelques mots. Sa démarche était aussi étrange que le sourire qu’il avait affiché. Elle correspondait à son visage avant qu’il ne fît volte-face. Il avait affiché un visage sans émotion, simple, une caricature de la neutralité. Cet Alfar était fascinant. C’était la première fois qu’il voyait un membre de sa race réagir comme ceci. Il marchait donc très lentement, pas par pas, appuyant chacune de ses avancées sur le sol et semblait ne pas être pressé d’atteindre son marché.

Cette scène semblait surréaliste, sortie d’un tableau de maître étrange. Le cadre aurait été en bois brut, très peu traité. Mwayer Leït, Alfar, était le centre de la composition. Sa figure était simple, petite, mais bien peinte, il évoquait une certaine grâce par la pâleur de sa peau. Derrière lui se trouvait l’auberge dont il venait. On y distinguait de la fumée qui sortait de la cheminée et si on se rapprochait de la toile, on distinguait le vieillard de la veille mort, assis contre le bâtiment, le sang coulant de sa gorge. Deux lignes principales se partageaient le tableau. La première partaient sur la gauche, on y voyait l’autre Alfar avec un chat sur son épaule qui marchait, son mouvement évoquait un certain poids et une certaine lenteur. On sentait une volonté de se retourner, le corps entamait un mouvement alors que les pieds continuaient à marcher vers l’extrémité du tableau où l’on distinguait les flancs du volcan. L’autre ligne partait vers la droite et était la partie intrigante du tableau. Alors que Mwayer regardait l’Alfar qui s’en allait, à droite arrivait un vieillard, les rides dessinées très profondes autour duquel voletaient des mouches. Il était appuyé sur un bâton tordu et on ne savait dire si son regard regardait un des deux Alfars ou le volcan qui était derrière eux. Cet homme ressemblait à celui qui était mort derrière le tableau, ils affichaient la même courbe.
Un souffle.


Le confrère de Mwayer se retourna après une dizaine de pas. Mwayer le regardait toujours partir, mais assez vite, voyant que son camarade regardait derrière lui, il tourna la tête. Un vieillard était en train d’avancer vers eux. Ses yeux affichaient comme un voile blanc un peu sale et il était en piteux état. Ses habits correspondaient tout à fait aux autres vêtements qu’il avait pu voir ici et il était dans un état pitoyable, sale, puant, immonde. De fait, il allait très bien avec le paysage local. Mwayer serra dans sa main son pinceau et hésita à le tuer immédiatement comme il se l’était promis, mais lorsqu’il prit la parole, le jeune Alfar le regarda d’un air mauvais.

Après un échange de paroles bref pendant lequel le vieux avait l’air d’avoir quelques problèmes de syntaxe, Mwayer prit la parole.

Bon, balancez votre missive importante alors, vieillard.

Sa voix était terriblement méprisante, en fait ce mépris venait plus du flegme avec laquelle il l’avait lancée.

D’ici quelques heures, quelque jours. Le volcan sera en éruption. Non…pas en éruption, en éruption monumentale. Vous l’aurez compris, j’ai besoin de vous…

Mwayer ne put s’empêcher de commencer à rire.

Il vous faut y monter…y descendre…y aller ! Seul le sacrifice d’une personne à l’âme pur pourra sauver le monde de cette éruption…non de cette éruption monumentale ! Faites-le, faites-le ou ce sera l’entier des Terres du Yin et du Yang qui disparaîtront sous le magma.

C’en était trop, Mwayer se saisit de son pinceau et en faisant un sourire à l’Alfar qui était appuyé contre un rocher se prépara à le planter entre les deux yeux du vieux. Sauf qu’au moment où le jeune homme se retourna, le vieillard avait disparu, il n’était tout simplement plus là. Demi-tour.

Tu as vu quelque chose ? Tout ce que je sais c’est que je doute que vu d’où on vient, on ait un cœur pur.

Il partit d’un petit rire discret.

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Dim 07 Aoû 2016, 04:20


La discussion qui suivit piqua étrangement mon intérêt. Ce vieillard se révélait des plus intéressants. Ses dires, malgré leurs fondements douteux, semblaient recéler un secret qui pourrait bien être d’une grande importance. Mon comparse, digne représentant des Alfars, s’agitait, visiblement agacé par ce qu’il devait considérer comme une belle mascarade. Au même moment où un sourire éclairait son visage enfantin, son regard se plantant dans le mien, je remarquai le serrement furtif de son poing sur son pinceau, semblant avoir pris la décision d’éliminer ce moustique de la surface des terres du Yin et du Yang. Mais une brise souffla, emportant l’aveugle qui disparut subitement dans un nuage de poussière, ne laissant derrière lui que le décontenancement des mouches se délectant de la saleté qui le recouvrait.

La tignasse blanche encadrant le visage de mon semblable revint dans mon champ de vision, mon attention se rassemblant de nouveau après ce spectacle des plus surprenants venant de se produire.

- Il est parti avec le vent. Et pour ce cœur pur, je dois dire que je n’ai absolument aucune idée de ce qu’il voulait dire. Mais comme tu l’as si bien dit, ce n’est certainement pas moi qui suis un sacrifice adéquat.


L’anxiété de se trouver en présence d’un autre Alfar était disparue. Des remerciements au vieillard étaient de mise. Peut-être que faire ce qu’il demandait n’était pas une si mauvaise idée en fin de compte. C’est alors qu’une seconde brise vint entourer l’endroit, transportant dans son souffle des paroles presque inaudibles, remplies de promesses.

- Dans le cœur du volcan. C’est là que doit se faire le rituel pour empêcher l’éruption. L’éruption… monumentale.

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Ce pauvre fou avait un atout caché dans sa manche, ayant disparu pour éviter le sort que lui réservait sa folie, mais assez déterminé à transmettre son message pour l’envoyer avec le vent. Un sourire carnassier déforma mes traits, dévoilant une dentition parfaitement blanche. Un rictus dangereux à arborer. Et pourtant, la situation obligeait à cela. Décidant que le petit bout d’Alfar se tenant devant moi ne représentait pas une menace, n’ayant pas émis le moindre signal d’intention malveillante à mon égard, je me pris à lui accorder une infime confiance.

- Alors, on fait quoi? On va à la chasse au « cœur pur » et on sauve notre peau en la balançant dans le gros bain bien brûlant en haut? Parce que je dois bien avouer que pour ma part, j’ai que vingt ans de vécus, et je compte bien en rajouter quelques centaines avant de disparaître.

J’empoignai mon bâton attaché en bandoulière et posa son côté le plus plat au sol. Une marche montagnarde, dans ces champs de rochers et d’instabilité, ce serait plus facile de s’y aventurer muni d’un appui solide. Sans attendre la réponse de mon comparse, je tournai les talons dans la direction qu’il m’avait indiquée plus tôt, mon ventre grognant pour de la nourriture. Nourriture qui pouvait très bien s’acheter dans le marché que je cherchais depuis un petit moment. Mes pensées défilaient à vive allure, analysant les possibilités pour voir si ce que ce vieux fou avait dit était vrai ou si ce n’était qu’un mauvais canular bien planifié. D’un point de vue, tous les éléments s’étant retrouvés à l’endroit de l’évènement n’étaient tous là que par un concours de circonstances. Le hasard donc. Ma présence, due au fait que j’étais perdu dans ce trou de village. Ma collision avec la fillette, qui n’était là que pour se rendre à un endroit précis inconnu. L’autre Alfar. C’était le seul point manquant dans mes vagabondages spirituels. Qu’est-ce qu’il faisait donc là? Pourquoi se trouvait-il exactement à cet endroit? Était-il de mèche avec le vieil homme pour piéger les voyageurs égarés? Les envoyer dans un périple d’où ils ne reviendraient pas? Ça n’avait pas de sens. Pourquoi faire cela, ce serait une cruauté bien grande. S’amuser aux dépens de la souffrance des autres… C’était bien possible.

Je décidai donc que si le détenteur de la chevelure immaculée m’accompagnait dans cette mission, j’avertirai Sasa de garder un œil sur lui lors de notre progression. Un couteau… Ou un pinceau dans le dos ne me tentait pas plus que cela.

- Je vous prendrai du pain et du fromage pour une dizaine de rations. Et ces trois pommes.

Je tendis la monnaie nécessaire à l’achat de ma subsistance, me demandant si ma nouvelle connaissance m’avait suivi, ne voulant pas jeter un regard en arrière pour ne pas lui donner de fausses idées sur moi.

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Lun 08 Aoû 2016, 19:28

Le vieux fou avait donc disparu, en se servant du vent. C’était relativement impressionnant en réalité. Il s’était même servi du vent pour transmettre la fin de son message, mais Mwayer n’avait qu’une envie, le retrouver lui, prier pour qu’il ait un cœur pur et le mettre dans ce volcan, mais ce n’était ni la meilleure ni la plus simple des solutions. Alors qu’il se retournait vers son nouveau compagnon de voyage, ce dernier lui demanda ce qu’il voulait faire. Il avait l’air étrange, en fait, il ressemblait à Mwayer, mais en plus vigilant. Les deux avaient l’air d’être fraichement sortis de Drosera et il n’avait pas l’air d’avoir un objectif à long terme plus précis que Mwayer. Malgré tout cela, l’autre Alfar dit quelque chose qui choqua celui qui était en train de ranger son pinceau. Il mentionna son âge, vingt ans.

C’était étrange, lorsqu’il avait vingt ans, sa mère était encore en vie, maintenant, il en avait facilement cinq fois plus et il venait de sortir de Drosera. Sa mère était morte un peu avant ses cent ans et il n’était ensuite pas sorti de sa ville et de la forêt des murmures. Prenant le temps, d’apprendre, de peindre, de souffler et de faire tout ce que sa mère lui avait dit de faire avant de sortir. Il regarda donc le jeune Alfar en face de lui et lui dit, naïvement :

- Vingt ans ? Amusant… Mais, à quel âge t’es parti de Drosera pour n’avoir que vingt ans maintenant ?

Un temps

- Mais du coup oui, mettons-nous en chasse ! On va bien trouver une âme qui est plus ou moins pure, par exemple celle du vieux fou, je suis sûr qu’elle est très pure ! Mais sinon, une enfant ou autre fera l’affaire. Reste plus qu’à monter par contre…


Le jeune Alfar prit d’une main sûre son bâton et commença à avancer en direction du marché. L’idée du bâton était excellente, il n’en avait pas, mais en revanche, il avait une idée. Il regarda autour de lui et vit exactement ce qui lui fallait. Un chat errant était en train de mourir dans un coin d’ombre sous un avant-toit. Mwayer s’avança vers lui et tout en lui caressant la tête d’une main, il lui planta son pinceau dans la carotide et s’écarta pour ne pas être tâché en attendant qu’il se vide de son sang.

Alors que l’animal se vidait, son peut-être nouvel ami marchait en direction du lieu où il allait surement acheter quelques provisions. Une fois que le chat s’était vidé d’une bonne partie de son sang, l’Alfar se concentra et le fit s’élever dans les airs. Il le rassembla en une longue et fine colonne et continua ses efforts pour le solidifier le plus possible. A force d’entraînement, il avait réussi à faire plus que des aiguilles avec sa magie du sang, il arrivait maintenant à l’utiliser pour d’autres choses et il en était de même pour sa capacité à faire croître les plantes. Une fois son bâton solidifié et bien en main et le chat complètement séché, il s’approcha d’une mauvaise herbe à côté de ce dernier et lui fit pousser des épines avant de la faire grimper tout au long de son bâton, sauf autour de ses mains. Mwayer sourit, il était extrêmement fier de lui, son travail et son acharnement avait payé.

Prenant appui sur son nouveau bâton, il rattrapa l’Alfar qui l’accompagnait et qui venait de payer ses provisions. Il fouilla rapidement dans ses poches, sans rien dire, et se rendit compte qu’il n’avait toujours pas d’argent sur lui. En réalité, il n’avait pas réglé sa chambre d’auberge, ni ce qu’il avait mangé, pas grand chose en fait. Cela l’embêtait un peu.

- Quelques piécettes pour un vieillard…

C’était une aubaine, l’Alfar se précipita sur le vieillard, mit sa jambe sur sa route et lorsqu’il s’étala en laissant tomber son gobelet et son maigre pactole, il l’aida à se relever, mais ne mit dans le gobelet que deux pièces afin qu’elles continuent de s’entrechoquer. Juste après, il se dirigea vers le marchand.

- Comme mon ami.

Il ne savait pas vraiment comment utiliser ce mot, mais ça facilitait au moins la compréhension des gens qui n'étaient pas impliqués dans la relation. En réalité, Mwayer n'avait jamais vraiment eu d'amis, il aurait été ravi qu'il ait en face de lui le premier à appeler comme ça. Plein de ses rations, il se tourna vers l’Alfar, sourire aux lèvres et dit :

- Deux Alfars ? Le monde est déjà sauvé !

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Lun 08 Aoû 2016, 22:34


Le bruit de la chute accompagnée du tintement des piécettes se faisant replacer dans un contenant me mit la puce à l’oreille. Il m’avait suivi. Mes doutes se confirmèrent dans les secondes qui suivirent, alors que mon semblable fit le plein des mêmes provisions que moi. Mes oreilles bourdonnèrent à son appellation : « ami ». Un mot rempli de promesse. Mais étais-je vraiment cela?

Me trouvant juste à ses côtés, je reçus les provisions, distrait dans la contemplation de l’extension que tenait l’Alfar entre ses mains. Le bâton, si l’on pouvait l’appeler ainsi, se présentait dans une teinte d’écarlate séché. Des épines le parsemaient de haut en bas, évitant soigneusement de percer la peau claire de son possesseur. Une création bien originale, mais qui semblait bien de bonne qualité. Et selon mon estimation du temps qui nous avait séparé, il avait été efficace. Sa question me revint en tête au même moment où il exclamait sa joie de partir à l’aventure.

- J’suis parti de Drosera il y a environ cinq mois… Et j’me fais pas de fausse idée. J’suis faible. Je peux « essayer » de sauver le monde, mais ça veut pas dire que j’y crois.

Je n’avais pas voulu lui révéler que mon âge était très certainement la raison pour laquelle je n’avais pas encore de pouvoir. Ou peut-être n’avais-je aucune affinité avec la magie. Un sans talent. De toute façon, mon style de vie actuelle me convenait parfaitement. Vivre dans les vagabondages, s’échapper de justesse aux dangers, se nourrir au jour le jour selon mes moyens. Une vie dure. Mais une vie qui forgeait les expériences et le caractère. Une confiance en soi défaillante pouvait être changée grâce à de la volonté et une discipline de fer. Voilà ce que je visais en voyageant. Prouver à tous ces Alfars m’ayant insulté et maltraité durant ma jeunesse que j’étais quelqu’un. Que je les dépasserais tous. Que ma destinée n’était pas celle que mon ascendance dictait. Mon premier contact avec un Alfar ne me regardant pas de haut datait d’il y a à peine quelques minutes. Et déjà, nous étions compagnons dans l’infortune.

- Pour revenir sur le sujet de l’âme pure… Va falloir discuter un peu de ce qu’il a voulu dire par là. Je sais pas pour toi, mais moi, quelqu’un de pur, c’est un être bénéfique? Un être qui dépasse ses pulsions et qui ne fait jamais rien de malsain. Tout le contraire de ce que l’on apprend dans la culture droseranne… L’égoïsme est dans notre sang si tu veux mon avis.

Je tournai la tête et repérai un petit parquet accessible par une volée de trois marches. Un parfait promontoire sur lequel se reposer les jambes en y installant son derrière si vous voulez mon avis. Je m’y rendis, m’asseyant les jambes dans le vide. Mes pensées trottinaient, se demandant ce qui pouvait bien être la clef de l’énigme énumérée par le vieillard aveugle. Dans ma tête, l’être le plus pur que l’on pouvait trouver était un poupon. Fraîchement sorti du cocon qu’était le ventre de sa mère, son innocence n’avait d’égale que son ignorance. Et c’était une chose magnifique que de mettre au monde. Créé un tout à partir d’un rien. Cela défiait les lois mêmes de la matière. Mais c’est ce qu’était la vie à la base.

Les coudes sur les genoux, mon menton reposant sur mes doigts entrecroisés, ma théorie se peaufinait. Un bébé pourrait bien être la solution. Mais n’était-ce pas cruel que d’effacer une existence déjà blanche? Que d’enlever un don si fraîchement reçu? Mes yeux se fermaient à mesure que la concentration me paralysait. Un état de transe. Puis, j’eus une autre idée. Et si un individu pur n’était qu’un simple descendant direct de sa race? Sans jamais que son sang ne se soit terni de la présence d’une autre ascendance? Mon idée faite, je me retournai vers l’Alfar. Son visage d’enfant ne cessait de me surprendre.

- Premièrement, vu qu’on va manifestement travailler ensemble sur ce coup… Et que disons que j’suis pas très bon en relation avec les gens… C’est quoi ton nom? Faut bien s’améliorer en tant qu’individu, non?

Une gêne montait graduellement en lui. Faire les premiers pas de la sorte ne lui ressemblait guère, mais il marquait tout de même un point important dans ses explications.

- Ensuite… J’ai deux théories intéressantes. Après réflexion, je dis que c’est soit carrément un bébé naissant, ou bien un individu dont la lignée ne s’est jamais détournée d’elle-même. Un sang pur donc.


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Jeu 11 Aoû 2016, 00:09

- Cinq mois…

Ça devait faire peut-être deux mois que Mwayer était parti, il ne se rendait pas vraiment compte du temps qui avait passé. Cette durée était en réalité ridicule, risible, mais l’Alfar avait vécu plus en deux mois qu’il n’avait vécu en plus d’un siècle. Il en était d’ailleurs ravi, il comprenait gentiment ce que signifiait réellement « vivre », il lui restait des grandes notions à découvrir et à accepter ou à renier : l’amour, le pardon, le pouvoir, le sexe, mais ce qu’il avait commencé lui plaisait. Cette rencontre lui plaisait aussi. Depuis longtemps qu’il côtoyait des Alfars, il trouvait en lui quelque chose de différent, comme s’il n’avait pas besoin d’accentuer son élitisme naturel pour lui plaire. Mwayer était un garçon qui aimait être bon, même être le meilleur, il aimait se dépasser, mais il savait que la société droseranne avait besoin de plus que ça, elle avait besoin qu’on écrase les gens que l’on avait dépassé et cela ne lui posait aucun problème. Cela lui conférait même un plaisir doucement sadique avec lequel il aimait jouer. Or, jamais il n’avait pu rencontrer quelqu’un avec qui il n’avait pas besoin d’écraser les gens autour pour l’impressionner, il pouvait les écraser si cela lui faisait plaisir, mais d’une manière…libre. Ce mot résonna dans la tête de l’Alfar aux cheveux blancs et il tourna encore et encore. Il alla se loger dans toutes les parts de son cerveau, si Mwayer avait envie de devenir le meilleur, de frôler les trônes du Dahlia Noir dans leur quotidien et de les surpasser, c’était pour être libre de faire ce qu’il voulait. Malgré cela, il lui restait quelque chose à comprendre, ce qu’étaient les conséquences de la liberté, mais avant même que cette idée ne lui effleurât l’esprit, il reprit sa phrase qui était restée suspendue.

- Peut-être nous sommes nous croisés alors, je vivais sur le premier plateau. Sauver le monde ? Tu penses qu’il a besoin de l’être ? En fait je suis d’accord, il y a des gens à éliminer… Moi je ne fais pas les choses si je n’y crois pas…

Ses phrases allaient délicatement se poser au-dessus de lui, suspendant les derniers mots dans leur décollage et laissant les premiers virevolter au-dessus de leur conversation. Ses phrases étaient étonnamment chantantes, Mwayer se sentait bien en compagnie de lui.

Assez vite, il reprit sur la question du vieux fou. Il avait déjà oublié cela, ils devaient sacrifier un être pur.

- Quelqu’un de bénéfique ? Je me suis toujours dit que c’était les pires, enfin…il y a vraiment des gens qui ne tuent pas, qui ne volent pas, qui ne font pas d’indigestions lors des fêtes dans leurs villes et qui ne touchent pas les hommes et les femmes autrement que pour les saluer ?
Mais oui je suis d’accord, l’égoïsme est dans notre sang. C’est ça qui fait des Alfars des êtres intéressants d’ailleurs, je me suis souvent demandé comment nous arrivions à vivre en communauté alors que chacun s’occupait d’abord de soi… Peut-être qu’on est égoïste tous ensemble dans une certaine mesure.


Il soupira.

- Trop niais comme raisonnement, ça ne peut pas marcher. Il faut que je me note cette question.


Il prit le temps de la noter sur son carnet après s’être assis au côté de son camarade sur un petit promontoire qui leur laissait voir un paysage de roches meurtries par les éruptions successives. Au bout d’un petit moment de silence, l’Alfar lui demanda quelque chose d’extrêment intéressant, son nom. Il avait oublié qu’il fallait faire ça à certains moments de conversations, il le nota dans un coin de sa tête.

- Ah oui ! Mwayer, ravi de rencontrer un autre Alfar hors de Drosera. Et toi du coup, c’est.. ?


Il sourit franchement en lui tendant la main pour qu’il la serre. Puis il évoqua deux de ses théories sur ce que signifiait un être au cœur pur. Mwayer prit le temps de réfléchir à ce que voulait pour lui dire la pureté, or cela ne voulait pas dire grand chose à ses yeux, si ce n’est des coses trop abstraites pour qu’il puisse les saisir entièrement.

- Ou peut-être un écroché, débarassé de sa peau qui aurait été salie… Mais je n’y crois pas trop, enfin, si le vieux veut qu’on écorche, il avait qu’à nous le dire. Peut-être les deux, un bébé qui appartient à sa lignée, tout ça ? En tous cas, le bébé ne me paraît pas une mauvaise idée !

Sur ses mots, il commença à gravir la pente qui montait sur le flanc du volcan.

- On y réfléchira en route, il y aura surement des trucs à voir et des bébés à voler en route si jamais !

Il reprit son bâton et s’amusa à jouer avec des petites bulles de sang qui se baladait tout en marchant et en réfléchissant à ce que pouvait vouloir dire le vieil imbécile.

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Lun 15 Aoû 2016, 04:11



Sa pince blanche se présentant à la hauteur de la mienne, j’avançai timidement ma main pour finalement la saisir et la serrer, juste assez fort pour montrer une certaine force, mais pas assez pour entrer dans une tentative de broyage d’os.

- Moi c’est Layne… Tout simplement. Mwayer… Bien.

Selon sa mémoire, bien pauvre, mais bien riche, cela était la première fois que les premiers pas s’établissaient devant lui, qu’il se permettait au laisser-aller de la rencontre, les discussions ponctuant son temps. Et cela était d’une étrange agréabilité. Une nouvelle vie, voilà vraiment ce qu’avait signifié son départ de la forêt des murmures, et à chaque lever du soleil, cela était confirmé par l’amalgame de diversité évènementielle qui agrémentait ses pèlerinages au travers des contrées. Mais le temps courait et ses extrapolations grugeaient son attention, lui faisant presque manquer le discours suivant l’exposition de ses théories, qui superposait à cela un corps écorché. Je ne pus m’empêcher de relever le sourcil face à l’improbabilité même de la chose, mais l’effort d’originalité était présent, ce qui nourrit mon amusement. La mission allait être une belle façon de mieux connaître son nouveau camarade, et de voir l’étendue de son excentricité…

Mes mains calleuses, résultats de l’entraînement martial faisant partie de l’obligation matinale de ma routine, reposant sur le bord de l’assise sur laquelle j’étais, se contractèrent sous l’effort, repoussant le dur du bois inégal et instable des planches. Mes pieds rencontrèrent le sol, s’étirant au passage lorsque roche vint planter sa surface inconfortable dans la plante d’un de ceux-ci. Le voyage commençait. Je suivais des yeux la petite silhouette fantomatique qui ponctuait ses déplacements de tournoiement de petites bulles écarlates, héritage du vieux matou vidé de son sang gisant plus loin. Mon rythme se plaça sur le sien, mes grandes enjambées le rattrapant facilement avant de les diminuer pour me tenir à ses côtés. Le soleil, bien plombant, disparut rapidement de mon inquiétude, la fidèle capuche qui un instant plus tôt reposait au niveau de ma nuque s’étant relevée pour me protéger de sa caresse brûlante.

Le chemin, bien qu’en direction de l’amont, n’était pas si sauvage que cela, des années de voyageurs l’ayant rendu plus accueillant pour les chevilles de ceux qui suivraient dans le futur. Mon regard ne quittait pas la hauteur de la montée, essayant de jauger la distance, le temps nécessaire et l’effort requis. Il était impossible que ce soit si facile de gravir la ligne de volcan, la route allait probablement se paver de multiples obstacles… Il suffisait juste de se préparer mentalement au choc que cela pourrait causer. Mais en même temps… Les sources chaudes restaient une bien grande motivation. Un court arrêt serait la bienvenue, peut-être camper à proximité de l’une de celles-ci. Une dure journée d’efforts pourrait être lavée de tout inconvénient lorsque le corps se plongerait dans l’eau enivrante…

- En passant, je te trouve quand même jeune pour te promener seul en ces terres… T’aurais pas fugué le premier plateau comme moi par hasard? Et aussi… pour répondre à ta question… Si on s’est croisé avant sur Linaewen, je n’en ai aucun souvenir… Et je pense même que je n’en aurais aucun, car le sol était ma seule vision. Croiser le regard signifiait la haine. Et j’imagine que toi aussi tu connais cette sensation. Celle de ne pas être à la hauteur, d’être écrasé par le jugement, de se faire convaincre par la violence que notre vie n’est qu’inutilité. Une vraie morale alfare!

Un voile assombrit mon visage déjà bien ombragé par mon couvre-tête. Je n’avais vraiment aucune affection pour la dure vie de Drosera. Bien sûr, ce mode avait créé un être qui maintenant recherchait la perfection de son être, à parfaire sa personne pour surpasser quiconque, pour prouver aux rebuts du premier et même du deuxième plateau, Cyrìon, que le plus rejeté des insectes de la société alfare pouvait être quelqu’un. Et ce quelqu’un, il dominerait dans l’ombre, serait un conseiller éclairé et manipulateur. Être l’attention publique n’était pas ce à quoi j’aspirais. Être reconnu pour mon utilité, mon intelligence, ma force et être en mesure de les utiliser pour améliorer notre peuple, voilà ce qui dirigeait mes actions. Tôt ou tard, les gens se prosterneront et trembleront juste à ma vue. Un petit rire nerveux s’échappa de ma gorge, mettant un peu d’éclat dans l’air bien peu bavard, la dégringolade de cailloux et le crissement de nos pieds sur la terre effritée étant notre seule musique.

Je pris Sasa qui reposait sur mon épaule, l’agrippant avec affection d’une seule main l’englobant en entier, et je la posai sur la tête à la couleur de neige de mon semblable. La différence de couleur entre son pelage et la chevelure n’était pas intense, mais la fourrure semblait plus brillante, plus pure. Je faisais ce geste pour que ma compagne soit en mesure de reconnaître un potentiel allié au cas où la situation empirerait. Elle se mit à le renifler gentiment, le peu d’air qu’elle bougeait lui chatouillant quelques petites mèches.


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Lun 15 Aoû 2016, 16:49

Layne. Cette poignée de main avait été comme un électrochoc pour Mwayer, il n’avait que rarement ressenti ça. Il serrait la main d’un Alfar qui n’avait pas l’air de lui vouloir vraiment de mal. Cette poignée de main était franche et elle fit sourire le jeune homme aux cheveux blancs. Il murmura tout doucement le nom de celui qui venait de se présenter, de manière inaudible, comme pour fixer ce moment dans sa tête, et après lui avoir parlé encore un peu, il se remit en marche.

Pendant les quelques secondes où il fût seul, Mwayer affichait un énorme sourire. Un inconnu aurait pris cela pour une envie carnassière ou quelque d’irrésistiblement violent, or – même si cela ne se voyait pas forcément – le jeune Alfar était heureux. En fait, il n’avait jamais eu d’amitié franche et dénué d’intérêt ou d’envie. Tant de son côté que de celui de ses prétendus amis. Le seul Alfar qui avait un jour entretenu une relation très forte avec lui avait fini dans les arènes, comme le voulait la tradition de sa famille pour le plus jeune et était mort très rapidement, n’ayant pas réussi à s’imprégner de l’esprit de compétition inhérent à sa race. A ce moment là, Mwayer avait bien compris une chose, ce ne serait pas à l’intérieur de Drosera qu’il se tisserait des relations, ou alors elles seraient en papier, c’était aussi cela qui avait motivé son départ de sa grande cité, mais il savait que lorsqu’il reviendrait définitivement s’y installer, ce ne serait pas pour vivre au deuxième plateau, il y était déjà allé et cela n’avait aucune importance pour lui, ce qu’il visait, c’était Elenwë. Alors qu’il songeait à ce plateau en marchant sur le chemin aménagé par les siècles de voyageurs qui avaient grimpés ce volcan, Layne réussit à le rattraper et l’interrogea sur son départ de Drosera. Lorsqu’il évoqua la jeunesse de Mwayer, ce dernier sourit :

- Jeune ? J’ai quand même passé le siècle depuis un petit moment !


Il sourit en levant un peu la tête pour fixer les yeux sombres de l’Alfar qui marchait à côté de lui caché sous son capuchon. En effet, Mwayer n’avait pas fait grand chose en un siècle, il s’était entrainé, mais sans jamais vraiment se décider à pousser ses ambitions plus loin. Il réfléchit quelques secondes puis répondit à la seconde question de Layne :

- Je ne sais pas si je l’ai vraiment fugué. Après quelques temps à me rendre compte que je n’arrivais pas à progresser en restant seul dans mon appartement et dans ma cité, j’ai décidé de partir pour comprendre ce qui se passait dans le monde. Pour apprendre à mieux utiliser ma magie, pour connaître des gens, pour avoir des gens à craindre le soir lorsque j’essaie de dormir et des gens auxquels je peux rêver lorsque j’arrive à dormir. J’ai aussi commencé à apprendre l’art doux et subtil de la parfumerie par la même occasion, en bref, je commence à vivre.
Mais oui, pour te répondre aussi, je connais bien cette morale. Je ne suis pas encore sûr de l’aimer ou de la détester, car elle m’a poussé à me dépasser jusque là et c’est bien grâce à elle que je compte bien retourner à Drosera. Mais, fais moi confiance Layne, même si c’est un peu tôt pour que je te demande ça, lorsque je reviendrai, ce sera sur Elenwë et je traverserai La Magnifique en faisant s’écarter les gens.


Mwayer constata que le visage de Layne s’était refermé, il ne dit rien pendant quelques secondes, lui laissant le temps de répondre s’il le voulait. Il respectait ce que vivait l’autre Alfar. En réalité, il avait aussi regardé le sol quand il n’était plus un enfant, mais son physique avait préservé les gens de le regarder avec dédain, pensant qu’il avait encore du temps pour apprendre. Il ricana légèrement, ce qui fit sourire l’Alfar. Ce genre de rire, il le connaissait, il faisait le même lorsque germait dans sa tête un moyen de faire souffrir quelqu’un qui l’avait méprisé ou lorsqu’il rencontrait quelqu’un qui avait été mis sur son chemin pour être humilié. Alors qu’il souriait, il sentit sur sa tête une douce chaleur qui était en train d’émettre des petites vibrations. Mwayer sourit en comprenant qu’il s’agissait du chat de Layne et passa sa main sur la petite boule de fourrure qui se confondait avec ses cheveux.

Alors qu’il se concentrait sur la douceur des poils qu’il caressait, Mwayer sentait la température commencer à augmenter. Il regarda derrière lui et remarqua qu’ils tenaient un bon rythme et qu’ils avaient déjà gravi une bonne partie du chemin. Il continua d’avancer et vit une femme en pleurs devant une entrée de grotte. Un panneau indiquait qu’il s’agissait de bains. La femme hurlait de plus en plus. Lorsqu’il lui demanda ce qui se passait, elle indiqua avoir perdu connaissance dans l’eau et avoir perdu son enfant quelque part. Mwayer ne put s’empêcher de rire, il regarda successivement Layne et la mère et dit :

- Perdu votre enfant ? Formidable ! Layne, est-ce qu’on n’interromprait pas notre mission pour un bain ?

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Mar 16 Aoû 2016, 02:14


Ainsi, il n’était pas le seul à être en quête d’une identité propre. La recherche de la perfection de l’être était vraiment dans le sang alfar. Être le meilleur, voilà le but ultime que tous nous recherchions, et ce n’était que par la découverte du monde que cela pouvait devenir possible… Et les beaux projets que chérissait Mwayer, cela était quelque chose qu’il désirait développer lui-même… Mais il ne faisait que le cinquième de l’âge de ce centenaire au corps de bambin. Il devait donc se fixer des objectifs plus précis que d’atteindre la connaissance et de découvrir dans ses déambulages le plus de paysages possibles. Il se devait de se développer lui-même en tant qu’individu. Bien sûr, il avait déjà visité bien des temples du savoir, son regard avide ayant parcouru les moindres petites calligraphies des recueils ayant attiré son attention. Tous les jours, il s’entraînait dans l’espoir de revoir et éliminer ses anciens démons. Mais ce n’était pas suffisant. Il lui fallait se fixer un objectif plus à la portée de la main que celui de se retrouver un jour conseiller du souverain. Et cet objectif, en regardant son semblable, il le détermina. La magie. Après tout, il n’était qu’un raté, mais s’il réussissait à parfaire son contrôle à un niveau où la fluidité n’était même plus le mot pour décrire son agilité mystique, alors il deviendrait satisfait de sa personne. Sa confiance serait en partie trouvée. De plus… Selon ce qu’il ressentait envers son premier « ami », s’ils étaient déjà rendus à ce stade, ils se retrouveraient tous les deux un jour au sommet de la hiérarchie, car la convoitise d’Elenwë leur était commune.

Le chemin se déroulait, l’humeur de camaraderie étant installée, et la progression était bien rapide en bonne compagnie. Sasa emplissait l’air de ses ronronnements de satisfaction sous les caresses des petites pattes de l’Alfar, et le sourire était partagé entre nos lèvres. Le moment fut par contre interrompu par la détresse d’une inconnue à l’entrée de sources chaudes. Supposément, son mousse avait disparu lors de sa sieste. Quelle tristesse, oh quelle pitié! Et l’amusement était probablement embrassé par Mwayer, à l’entendre s’exclamer. J’eus presque un dégoût immédiat de la créature gémissant à nos pieds. Je m’avançai jusqu’à n’être qu’à un pied d’elle. Je me penchai et passai ma main dans sa chevelure à la couleur du blé.

- Là, là, nous allons nous en occuper… Nous allons bien retrouver votre enfant…

Un ton étonnamment réconfortant, ma voix basse l’enveloppant d’une chaleur qui était absente de mon cœur. Elle releva ses yeux embrouillés de larmes, rencontrant le glacial de mon regard. Son rictus se changea en terreur lorsqu’elle sentit la lame lui pénétrer la gorge. Une peur illumina sa pupille durant les dernières secondes de sa vie, le sang ayant envahi sa cavité respiratoire l’étouffant. L’éclat s’estompa. Le corps tomba au sol, libre de ma caresse. Je pliai les genoux et essuyai la lame de ma dague sur son mince vêtement révélateur. Je ne pus m’empêcher de loucher vers les parties intéressantes en finissant ma besogne.

- Bon, allons prendre un bain. Nous retrouverons l’enfant ensuite. Je sens qu’il nous sera d’une bien bonne utilité si la théorie émise plus tôt est la bonne. Dans le pire des cas, son sacrifice sera en vain et il faudra se casser la tête à trouver une autre réponse à l’énigme et à trouver une autre victime.

Pour s’endurcir dans ce monde cruel, la pitié n’avait pas sa place, et l’émotion ressentie à la vie du cadavre encore chaud m’avait poussé à l’action. Trop longtemps, j’avais fait preuve de tolérance. Malgré le peu qu’avait exprimé mon nouvel ami, cela avait été assez me faire comprendre. Comprendre que pour rentrer dans la caste qui était la mienne, pour représenter le sang qui coulait dans mes veines, il ne fallait pas s’encombrer de sentiments inutiles. Le meilleur moyen pour se débarrasser de la vermine, c’était de la combattre. Mon meurtre gratuit était la finalité de ma réflexion. Et c’était satisfaisant. Sentir la vie s’éteindre à petit feu, être maître de la mort de quelqu’un, quelle sensation incroyable! Il faudrait réessayer pour bien apprécier…

Je rangeai mon couteau dans son étui et, jetant un dernier regard à la nouvelle nourriture des vers, je l’enjambai et pénétrai dans l’entrée de la grotte. À l’entrée, on remarquait un changement d’atmosphère, une humidité collante emplissant les murs, de multiples gouttelettes dégoulinant entre les interstices naturelles. Je me tournai vers l’Alfar à la chevelure de neige et, un sourire mesquin éclairant mes traits, habituellement si lugubres, je m’amusai à le piquer un peu.

- Au fait, pour quelqu’un qui a dans les cents ans, tu fais trop jeune, je te conseille franchement de te trouver quelqu’un qui va pouvoir te changer le portrait. Parce que là, t’as l’air franchement gamin.

Ses paroles l’étonnèrent, mais il se sentait déjà à l’aise en compagnie de son comparse.


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Défi réalisé: Dire à quelqu'un de changer de visage ! :D
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Mar 16 Aoû 2016, 16:32

Layne passa la main dans les cheveux de la mère éplorée avec une tendresse qui fit réagir Mwayer. Il n’arrivait pas à saisir à quel point elle était feinte ou sincère. Il se contenta alors de regarder la scène de plus loin, ne voulant pas interrompre les plans de celui qui avait pris le destin de cette femme en main. Le geste qui suivit ne put que ravir l’Alfar, son compagnon prit un couteau qu’il lui enfonça dans la gorge. Mwayer vit dans les yeux de la femme l’étincelle qui flambait au moment où le futur cadavre se rend compte de sa condition. Il sourit. Il admirait la dualité dont Layne avait fait montre. C’était la première fois qu’il le voyait se laissant aller à ses pulsions et il avait l’air d’être extrêmement bien avec cela. En même temps, qui n’adorait pas la sensation de laisser son être profond prendre le contrôle de ses actes et qui n’adorait pas sentir le pouvoir de décider du sort de quelqu’un. Oui. C’était ça qu’il recherchait dans le fond, le pouvoir, le pouvoir sur ceux qui lui étaient ennemis. Mwayer n’était pas un être dénué de compassion, il en affichait même le plus qu’il pouvait envers les gens en qui ils avaient confiance – et qui se comptaient actuellement sur les doigts d’une main où un doigt en plus était en train de se lever pour Layne – mais n’en avait pas même une once pour ceux qui étaient faibles, lâches ou qui prévoyaient d’attenter quelque chose contre lui. Même s’il n’était pas assez malin encore pour comprendre lorsque ces choses se passaient – et que sa non-influence faisait qu’il ne se fomentait rien contre lui.

Alors que le corps lourd de la femme s’écrasa contre le sol, appuyant sa poitrine de mère contre son torse et comprimant ses seins, les deux Alfars, sourire aux lèvres, se dirigèrent vers les bains. Le meurtre avait quelque chose d’infiniment plaisant quand il était mérité.

- Joli coup !

Il sourit. Sur sa tête, la jeune chatte continuait de ronronner. Ce bruit répétitif et vrombissant arrivait étrangement à l’apaiser et à donner à ce voyage quelque chose de gai. L’entrée dans la grotte se fit tout de suite sentir par Mwayer. En quelques secondes, les cheveux qui étaient proches de son visage collaient à son front, tout comme ceux qui étaient dans la nuque, son visage était devenu moite et transpirait et se habits avaient très vite été envahis par l’humidité ambiante. Une remarque pleine de bon sens fusa chez Layne qui avait l’air amusé. Mwayer sourit à moitié. Il savait que son apparence était embêtante. En réalité, il convoitait la compétence de pouvoir en changer. Il n’avait rien contre la couleur de ses cheveux ou de ses yeux, il voulait juste paraitre plus vieux. Ressembler à un homme d’une vingtaine d’année, ou même d’une quarantaine quand cela l’arrangeait. S’il devait réfléchir à une étape importante de son voyage, c’était évidemment cela, il l’avait en tête depuis son départ.

- C’est vrai ! Ça pose quelques problèmes avec les hommes et les femmes quand il s’agit de jouer à d’autre chose qu’au meurtre ou à la marelle… Mais si je suis capable de faire vivre mes dessins et de manipuler le sang, je devrai bien trouver un moyen de changer d’apparence !


Il rit et remercia intérieurement la puissance de la magie. En quelques mois, la sienne s’était déjà considérablement développée et il en usait assez pour savoir combien c’était utile. Etant donné qu’il n’avait plus vraiment besoin de bâton de marche, il ouvrit une petite outre qui pendait à sa ceinture et fit immédiatement aller le sang à l’intérieur, histoire de pouvoir le réutiliser plus tard.
Après quelques minutes de marche dans le seul couloir présent, ils virent s’étendre devant eux une immense cavité remplies de plusieurs bassins d’eau qui fumait. Les interstices de la pierre dégageaient eux aussi leur lot d’humidité et le tout plongeait quiconque entrait dans un sauna intense. Plusieurs personnes se baladaient, peut-être une vingtaine ou plus, car il n’arrivait pas à saisir tous les bassins d’où il était placé. Il se dirigea vers des amas rocheux qui sortaient du sol, enleva ses habits intégralement, ce qui eut pour effet de faire fuir deux dames d’un certain âge et tout en mettant un pied dans le bassin, il s’adressa à Layne :

- J’aurai bien aimé voir la tête des deux vieilles quand elles tomberont sur le cadavre ! Tu viens ?


La chaleur de l’eau, qui fut un frein à son entrée pendant quelques secondes, fut assez vite apprivoisée par Mwayer qui se plongea intégralement dans son bassin. Il ressortit la tête, les cheveux mouillés et sentit une sensation agréable dans ses muscles tendus par le voyage et la nuit dans une auberge de fortune. Il prit le temps de regarder son bras et sa main gauche, ils étaient couverts de petites cicatrices. Entre l’utilisation de ronces, la recherche de plantes pour ses parfums et les entailles qu’il devait se faire lorsqu’il avait besoin de sang pour se battre, son bras en avait pâti. Il était donc très content de pouvoir offrir quelque chose d’agréable à sa peau et surtout, il se not dans un coin de sa tête que pour continuer, il allait devoir apprendre à être physiquement quelqu’un d’autre.

Derrière Mwayer, contre un mur, un enfant jouait tout seul avec des cailloux.

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Mer 17 Aoû 2016, 02:54


La réponse, évoquant une réalité qu’il connaissait, fut comme un réconfort pour moi. Il savait. Et donc la pitié que j’éprouvais pour son apparence n’en était que diminuée. Bien sûr, il était mon aîné, mais comment peut-on prendre au sérieux une silhouette si frêle dans une situation où il fallait démontrer la force? Il avait dû en pâtir dans ses jeunes années, et je me mis à la compassion du moment. Je comprenais probablement ce qu’il avait vécu, si persécution il avait eu la malchance de subir. Mais l’expérience lui avait appris. Et je me mis à l’admirer. Il avait persévéré, essayant de s’améliorer en tant qu’individu, s’adonnant à la pratique acharnée. Et moi je n’étais qu’au point de départ de ma destinée. Bien sûr, mes capacités physiques s’étaient grandement améliorées, ma maladresse s’évaporant dans les bourrasques du temps, mon agilité se développant au fur et à mesure que la sueur s’écoulait. Mais la magie. Douce source du pouvoir. Preuve suprême d’une supériorité. Génétique? Peut-être que oui, ou peut-être était-ce le fruit d’un dur labeur? Et pourtant, j’enviais ce contrôle que j’observais chez mon ami qui, désagrégeant son bâton sanguin, lui dictant à se ranger dans les ténèbres d’une gourde. Un jour, ce serait mon tour. Et je ne prendrai pas cent ans pour y arriver. C’était une promesse que je me faisais. Bien sûr, une affection creusait déjà ma carapace, mais mon ascendance me dictait aussi d’être au-dessus de tous, et de surpasser l’âge de puissance de cet Alfar au potentiel indéfinissable, ce serait une source de satisfaction immense.

Les deux vieilles femmes me frôlant dans leur fuite de la vue du fessier de Mwayer, un petit courant d’air vint me chatouiller le visage, rafraîchissant la chaleur étourdissante des coulisses qui me courait le long du nez, descendant jusqu’au menton. Je me décidai à le suivre. Ma pudeur habituelle, bien qu’encore présente, s’était atténuée dans cet endroit où la lumière n’était pas en pleine possession des ombres. Il était possible que mon compagnon ne remarque pas mes bras bariolés de coupures toutes plus longues les unes que les autres lorsque j’enlevai mon manteau. Ou bien qu’il ne capte pas les déchirures irrégulières rosées parsemant mon torse, mes épaules et mon dos à mesure que ma camisole se souleva pour se trouver un chemin jusqu’au sol. Et enfin, peut-être qu’il ne ferait pas de cas des cicatrices marquant mes jambes où quelques muscles saillaient alors que mes pantalons suivaient le même chemin que le reste de mes habits. Ma plus grande honte était d’avoir été pris dans cette embuscade. D’avoir été à la merci de l’homme inconnu responsable de mon visage défiguré. Une haine brûlait dans mes yeux à ce souvenir. Un ardent désir de vengeance. Ma mémoire ne pourrait jamais oublier son épée. Et je comptais bien le retrouver, dans cette vie ou dans une autre, pour lui redonner la monnaie de sa pièce. Pour lui faire regretter de m’avoir fait vivre la peur.

On dit que le silence peut être une belle qualité, et j’avais embrassé cette religion à bras ouvert. Je rejoignis mon camarade dans le bain, ne faisait pas de cas de la chaleur de l’eau, rentrant d’un pas régulier dans le bassin qui m’arrivait au bas de la poitrine en son milieu. J’allai m’accoter, dos au muret naturel formé par érosion, et me laissai glisser jusqu’au début de la lèvre inférieure. Je sentais la peau se détendre sous la brûlante caresse de la source. C’est le pourquoi de ma venue initiale qui prenait tout son sens.

- Faudrait espérer que les vertus de ce bain soient vraies. J’en ai bien besoin.

C’est alors qu’une petite roche roula jusqu’à mon épaule, tombant dans le bassin avec un petit « plouc » étouffé. Je pointai mon attention sur la source de cette maladresse et me rendit compte que la personne impliquée était beaucoup plus intéressante que prévu.

- Hey, gamin! Viens ici, veux-tu?

Visiblement surpris d’être apostrophé, il déplia ses petites jambes et vint se placer juste à côté de moi. Vêtu simplement d’une jupette, probablement temporaire pour retourner dans l’eau dans un futur rapproché, je décidai de prendre l’initiative.

- Elle est où ta maman? Si tu veux, pendant que tu l’attends ici, tu peux venir avec nous. On va te garder pendant qu’elle fait ce qu’elle a à faire.

Mon sadisme m’impressionnait. Je n’avais aucune certitude quant à la génitrice de cet enfant, mais une petite voix me disait qu’elle refroidissait dehors, sa joue reposant sur la roche rugueuse, dans un bain beaucoup plus poisseux que le nôtre.

- Non, ça va! Ma mère m’a dit de jamais me laisser convaincre d’écouter les étrangers.

Un sourire compréhensif se dessina sur mes lèvres. Mon bras gauche se leva, pointant mon « jeune » ami et le chaton qui se dressait toujours dans sa chevelure en bataille.

- Tu vois, on n’est pas vraiment des étrangers. Je suis venu prendre un moment de détente avec mon petit frère et je me suis dit que tant qu’à m’occuper d’un marmot, un de plus ne me fera pas plus de travail. Je me proposais seulement pour te tenir compagnie. Si tu veux pas, y’a pas de problème.

J’espérais que le stratagème marcherait. Je lançai un rapide regard vers Mwayer, essayant de lui faire comprendre de rentrer dans le jeu. L’incertitude se lisait dans les yeux du gamin. Fallait voir si ma sérénade l’avait convaincu.


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Mer 17 Aoû 2016, 10:57


La lumière n’était pas vive, mais les teintes rougeoyantes des roches se reflétaient dans l’eau, ce qui donnait quelque chose d’extrêmement esthétique. Layne abandonna ses vêtement et les quelques rais de lumières qui lui passèrent sur le corps firent constater à Mwayer qu’il était criblé de cicatrices. Elles lui lancinaient le torse et les bras et lui mordaient la chair avec hargne. Il ne savait pas s’il avait rêvé, s’il avait transposé ses propres cicatrices à son compagnon ou si c’était vrai, mais lorsque l’Alfar s’était défait de ses habits, lorsqu’il s’était mis nu face au monde, il avait montré quelque chose de bien différent. Au final, cela importait peu, même si la curiosité était venu piquer l’esprit de l’Alfar à la tête de bambin.

Layne se plongea dans le bain jusqu’au bas du visage, il avait l’air de se sentir bien. L’eau chaude léchait nos corps avec douceur et Mwayer laissa ses muscles se détendre sous la caresse aquatique. Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas eu l’occasion de lâcher prise, de laisser ses problèmes s’échapper et goger autour de lui avec douceur. Il avait l’impression que tout ce qui le tracassait s’était mis à flotter dans les eaux chaudes du volcan. Il voyait son désir d’ascension et de pouvoir s’ébrouer, ses envies de comprendre la géopolitique des terres faire des châteaux de sable avec de la roche, sa ferveur pour les Ætheri se mettre la tête sous l’eau et sa motivation à comprendre d’où venait sa magie faire quelques brasses. Lui, il était au milieu de cela à les regarder vivre sans lui. Il savait bien qu’il était la source de tout cela, mais ces quelques secondes de répit pendant lesquelles ses ambitions n’étaient pas en lui lui laissèrent la place de respirer les vapeurs chaudes qui se dégageaient de l’eau. Il manqua de tousser, mais la chaleur qui pénétrait ses voies respiratoires lui dégagea les poumons et les bronches avec une grande douceur. Il se sentait bien. Son calme fut troublé et arrêté par le bruit caractéristique d’un objet lâché dans l’eau, il se retourna tranquillement, encore dans son état semi-léthargique dont il venait de sortir et vit un petit enfant vêtu d’une sorte de pagne blanc qui était en train de jouer avec des cailloux.

Alors que Layne appelait l’enfant, Mwayer retrouva son énergie. Non seulement les bains l’avaient reposé, mais surtout, ce moment de calme lui avait donné le temps de repartir du bon pied et de comprendre d’où venaient ses motivations. L’enfant surplombait maintenant les deux Alfars et les regardait depuis le bord du bassin. Layne prit les devants et commença le travail nécessaire pour faire en sorte que cet enfant finisse exactement comme ils le désiraient : refroidi. Cet enfant seul ne pouvait qu’être celui de la mère qui était en train de gésir dehors, mais afin de ne pas faire de vagues, il fallait le convaincre de les rejoindre au moins dans le bassin afin de pouvoir le tuer convenablement. Mwayer n’avait pas de problème avec le meurtre, mais il essayait tout de même de rester élégant.

Juste après que Layne ait commencé à faire passer l’autre Alfar pour son petit frère, il lui lança un regard qu’il avait déjà vu. C’était le regard de ceux qui préparent quelque chose. Le regard que lui lançaient ses faux amis en lui faisant croire qu’ils allaient piéger un autre Alfar alors qu’il était la réelle cible du jeu, le regard de joie et de tromperie, qui ne faisaient en fait qu’une seule et même notion. Mais ici, la chose était différente ; Mwayer sentait que son compagnon pouvait être son vrai ami, celui qui lui manquait. Il sentait quelque chose de plus. Il ne voyait pas dans ce regard le jeu de la tromperie, il voyait celui du meurtre, mais pas du sien. Il décida donc de foncer, de se laisser aller dans ce stratagème et pria secrètement et rapidement pour ne pas être déçu par l’Alfar. C’était un peu son dernier espoir de se faire des amis de sa race, qui comprendraient son éducation, ses mœurs, ses références, etc. Mwayer fit donc un grand sourire à l’enfant et lui tendit la main. Il jeta un dernier regard à Layne pour lui faire comprendre qu’il avait saisi où il voulait en venir et dit à l’enfant :

- Une fois j’ai vu un spectacle de marionnettes au marché ! Et comme disait Perry, l’ornithorynque, si un étranger te propose de t’amuser, ce n’est plus vraiment un étranger ! 


La voix de Mwayer était devenue plus légère, plus douce, c’était en somme celle d’un vrai enfant. L’enfant hésitait encore et l’Alfar décocha la phrase qui ne pouvait que marcher auprès d’un enfant :

- On joue au démon ?


Le jeu du démon était simple, une personne était le Monarque des Enfers et il devait attraper les autres en les touchant. Lorsqu’un enfant était touché, il devenait à son tour le Monarque et devait toucher les autres enfants. Cette phrase illumina le regard du mioche qui enleva sa jupette et fit une bombe dans l’eau, éclaboussant au passage Mwayer ce qui l’agaça au plus haut point, mais ce dont il ne fit pas montre.

- C’est moi le Monarque !


L’enfant commença à courir dans le bassin et lorsqu’il eut le dos tourné, Mwayer décocha un sourire malsain à son ami. Il fit s’agiter les ronces qui entouraient son bâton précédemment et les fit entrer dans l’eau et se mettre autour des jambes de l’enfant. Il ne pouvait plus bouger et riait encore. Mwayer arriva derrière lui et en ne riant plus, en ne souriant plus, il fit se baisser les ronces dans l’eau. L’enfant commença à couler de plus en plus, il s’enfonçait dans l’eau claire et son regard était paniqué. L’Alfar se mit en face de lui et juste avant de faire passer la fin de son visage sous l’eau, il dit d’un ton simple à Layne :

- On était parti pour le tuer, je ne me suis pas trompé ?


Et il attendit sa réponse.

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Défi réalisé : Citer Perry l'ornithorynque
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Jeu 18 Aoû 2016, 01:05



La compréhension instantanée une chose qui ne pouvait échapper à mon admiration, et elle ressortit en voyant Mwayer entraîner le petit dans un jeu bien enfantin duquel le bambin ne pouvait s’aspirer au refus. Son entrain s’exprima par le vol de son pagne et son saut de l’ange dans notre bassin, m’éclaboussant d’une gerbe d’eau bouillante au passage. Mes canines pénétrèrent dans la peau tendre de mes lèvres, essayant de contenir la soif du meurtre que m’inspirait la vue de cette petite proie complètement cernée entre nos griffes. Mais il fallait suivre la voie qui nous avait été indiquée. Bien sûr, le sommeil éternel entraînerait le corps de l’enfant, son Esprit se libérant de son emprise charnelle pour se faire propulser dans l’Au-Delà, mais l’heure n’avait pas sonné. Un sacrifice demandait une certaine cérémonie. Bien sûr, elle m’était inconnue, mais nous pourrions peut-être trouver en chemin.

Je perçus le plan de Mwayer alors qu’il dirigeait ses ronces vers l’enfant, le tirant vers les profondeurs du bassin. Une mort silencieuse, seules les bulles seraient la preuve de sa présence dans les confins de l’alcôve rocheuse. Brillante idée. Mais pas dans cette situation. À ses paroles, je me retournai vivement, plaquant ma main sur la bouche du petit d’une main, bloquant hermétiquement tous sons qu’il pourrait émettre, pour ne pas alerter les autres baigneurs. Mon autre main, en contraction bien droite vint s’abattre sur le bas de sa nuque, au niveau de l’épineuse de la première vertèbre thoracique, l’envoyé valser au pays des rêves. En silence, je plongeai mon bras dans les ténèbres de l’eau et lui délia les jambes de ses liens, le soutenant sur mon avant-bras pour ne pas qu’il coule. Ma besogne achevée, je lançai un regard à mon compagnon Alfar.

- Ça aurait pu être bon. Vraiment. Mais ça gâcherait notre marche. Bien sûr, nous sommes venus ici pour prendre un bon petit bain, et je dois avouer que ça a un sacré effet relaxant, mais faut aussi penser au vieux sénile. Tu te rappelles de ses paroles? « Dans le cœur du volcan ». Il faut faire un sacrifice au volcan lui-même. Cet enfant est si innocent que ce serait un gâchis que de lui enlever sa réelle valeur ici, alors qu’on peut accomplir quelque chose de plus grand avec sa personne. Et en plus… J’aimerais bien l’entendre crier durant sa chute vers la lave bouillonnante. Ça doit être assez effrayant, non?

Ma voix était basse, discrète. Nous étions dans une phase critique de l’opération, et l’attention se devait d’être dispersée le plus possible de notre personne. De trois longues enjambées, je rejoignis le bord du bain et y hissa mon chargement, plaçant sa molle silhouette dans une position semi-assise. Je suivis le même exemple en me soulevant et en m’asseyant sur le promontoire rocheux, une aspérité m’irritant le derrière.

- Alors, voilà ce que je propose : on se rhabille, on transporte le petit jusqu’à la bouche de cette montagne, on le balance et on attend le résultat. Je vais le transporter sur mon dos et j’imagine que tu peux l’attacher assez solidement pour qu’il ne puisse bouger avec tes ronces?

Je n’attendis pas la réponse, sachant que mes paroles demandaient réflexion. Je me levai et commença à me rhabiller, mon fourreau à dagues m’enserrant dans les premières secondes la taille, reprenant sa place de choix. Le reste de mon habillement suivit.

- Oh et, si quelqu’un essaie de nous arrêter, un accident peut arriver si vite…

Ce même sourire carnassier caractéristique se dirigea vers la tête blanche supportant toujours ma petite féline, qui, décidément, s’y plaisant, s’étant couchée en boule bien serrée et dormant paisiblement, les évènements se produisant dans l’instant n’étant qu’un désintéressement pour sa petite carrure.

J’allai chercher le peigne gisant de l’autre côté du bassin en l’enfila maladroitement au jeune garçon, cherchant du regard par la même occasion un endroit où un habillement plus convenable se dissimulerait. Et… Bingo! Un chandail orangé tout simple s’illuminant sous la caresse lumineuse d’une torche accrochée juste au-dessus capta ma vision. Sous celui-ci, je trouvai une paire de petites chaussures en cuir de bonne facture, ainsi qu’un chapeau de paille. Mes trouvailles recouvrirent le corps presque dénudé du gamin, et celui lui faisait comme un gant. Probablement des propriétés dont l’existence lui importait peu. Pour finir le travail, je sortis une roulette de bandage, ces fameux bandages qui recouvraient mes pieds si nus. Je changeai ceux-ci en partant de la malléole externe pour finir à la fin du métatarse, puis je fis deux tours du ruban autour de la tête du gamin, lui recouvrant la bouche. Avec son grand chapeau, personne ne verrait la stratégie… Je l’espérais.

- Alors, maintenant, t’as une idée de où on va? J’te suis!

Je hissai l’enfant sur mon dos, le maintenant par le dessous des cuisses. Il était encore bien assommé de la frappe.


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Mauvais présage [Quête - Mwayer Leït]

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