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 [LDM Août/Septembre] - Ce Monde accessible à ceux qui croient.

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Mitsu
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Mitsu
Sam 06 Aoû 2016, 15:13



Ce Monde accessible à ceux qui croient


[LDM Août/Septembre] - Ce Monde accessible à ceux qui croient. 816442DMChaman

« Je ne suis pas sûre que ce soit une très bonne idée. Les Ombres risquent d'être furieuses. Et pire encore, les Dieux risquent d'être furieux tout autant ! ». La jeune femme courrait après sa sœur qui, visiblement, n'avait que faire de ce qu'elle pouvait bien penser. Comme elle insistait, cette dernière finit par se retourner pour lui faire face. « Tara, taies toi. Il s'agit d'une Guerre et je ne laisserai pas les partisans du Dieu Unique se faire fourvoyer de la sorte par les paroles de ce Delta, totalement fanatique et fou à lier. ». Elle marqua une pause puis murmura d'un ton sec : « Ils doivent savoir. ». Son idée avait été approuvé par la tribu en réalité et cela faisait des jours que les Chamans chassaient des individus afin de les vider de leur sang pour le rituel qui se tiendrait entre les arbres d'ici quelques jours. Les plus forts physiquement avaient coupé quelques arbres après avoir prié les Divinités proches de la nature de leur pardonner leur offense. Des toiles de peau avaient été accrochées entre les troncs afin de permettre une certaine intimité, même si ceux qui viendraient ici seraient sans doute nombreux. Le bouche à oreille courrait sur les Terres du Yin et du Yang et il était dit que la tribu Rwanonya montrerait les fabuleux pouvoirs des Ætheri à ceux qui se présenteraient dans cette nuit sans lune et accepteraient de subir le rituel. Il n'était pas question de mentionner le cycle ou bien le nom même de l'Au Delà, simplement d'évoquer un lieu mystique et magique que les Dieux avaient construit pour les Mortels, afin qu'ils puissent se reposer après la mort. Seulement, la théorie avancée voulait aussi que seuls les plus fidèles croyants, ceux qui prieraient Edel et Ezechyel auraient le droit d'accéder à cet endroit merveilleux une fois leur vie arrivée à son terme. Il était clamé, également, que les Ætheri avaient parlé aux Chamans pour leur murmurer leur volonté de montrer à ceux qui ne les soutenaient pas qu'ils se fourvoyaient. L'expérience serait unique.

Le soir venu, des centaines de tables avaient été érigées, séparées les unes des autres par des espaces où les Chamans à la magie puissante pourraient circuler. Ce serait eux qui initieraient et mèneraient le rituel. Des animaux morts avaient été accrochés ici et là et l'odeur caractéristique du sang se répandaient tout en se mélangeant à celle de l'encens qui se consumait lentement. Une fois que les invités furent déshabillés et installés sur les tables, les Anciens passèrent entre les rangées, un pot de terre dans leur main gauche, un pinceau dans leur main droite. Le sang enduirait leur peau de dessins complexes. Plusieurs feux brûlaient ici et là, la fumée s'élevant entre les cimes des arbres. Des ombres se dessinaient sur les toiles au fur et à mesure des pas que faisaient les Sages. Ils psalmodiaient des paroles incompréhensibles, continuant leur œuvre. Ils auraient pu tuer les êtres soutenant Sympan mais ce n'était pas l'objectif. Il voulait leur montrer l'Au Delà, guider leur Esprit jusqu'à la plus grande cité jamais construite. Juste avant le début, il avait été précisé aux invités de ne rien manger une fois arrivés là bas. Cette règle était fondamentale pour quiconque souhaitait y réchapper. Avaler une quelconque nourriture condamnait l'Esprit des Vivants à rester à jamais coincé dans ce monde qui n'était normalement accessible qu'aux Morts.

La magie opéra, les Esprits de ceux qui se trouvaient là sortant de leur corps. Les individus pouvaient voir leurs silhouettes, allongées là, inertes. N'importe qui aurait pu les achever, les taillader, les découper en morceaux sans qu'ils ne puissent rien y faire. Pourtant, la tribu Rwanonya avait des principes. Dans l'Au Delà, ils découvriraient bien des éléments. Quelques sages se transformèrent en Esprit afin de guider les invités vers le chemin de ce Monde si éloigné des Terres qu'il était impossible de l'atteindre de son vivant. Pourtant, les Esprits avançaient vite. Un pont apparut après des jours de voyages où ni la faim ni la soif ne se faisait sentir. Les Sages touchèrent le seul arbre présent et l'Au Delà leur apparut alors. « Vous serez rappelés dans votre corps bientôt par la fin du rituel. Vous ne pourrez lutter contre la magie qui vous ramènera. N'oubliez pas : ne mangez rien, quand bien même la faim finira par vous tirailler en ce lieu. ».

736 mots

Explications



Coucou ^^

Alors, comme y a le défi sur l'Au Delà, qu'on me demande comment y aller et que c'est assez compliqué quand on n'a pas les pouvoirs adéquates, j'ai décidé de faire un LDM sur ce thème ^^

Bon, le bruit court que la tribu Rwanonya peut montrer la puissance des Aetheri et le lieu que leurs fidèles atteindront après leur mort. On va pas se le cacher mais la mort a toujours effrayé les individus, quand bien même des races sont éternelles. Peu de personnes savent comment ça se passe alors l'espoir d'un monde merveilleux dans lequel les gens continueraient à vivre est assez tentant ^^ Néanmoins, vous n'êtes pas obligés de croire ce que les Chamans disent. Bien sûr, toute la mise en scène est troublante et tout mais ça peut très bien être une illusion par exemple ou un rêve. Toutes les théories sont possibles. Si vous avez une basse intelligente, vous ne comprendrez sans doute rien xD Si votre intelligence est moyenne (à partir de cinq) vous vous laisserez sans doute convaincre par ce que disent les Chamans. Si elle est haute, vous pourrez faire vos propres hypothèses et ne pas les croire. Si elle est au dessus de trente et que vous avez fait les démarches pour connaître le cycle, vous saurez sans doute où vous êtes tombés (si vous n'avez jamais évoqué le sujet de la mort dans vos rps, vous ne saurez pas mais ça pourra éveiller en vous des interrogations).

Pour les Chamans, les Ombres et les Rehlas : Les Chamans et les Ombres, bien entendu, vous savez ^^ Bon, les Chamans de bas niveau sont pas trop trop au courant du cycle en détail mais les Esprits ne sont pas un secret pour eux. Pareil, les Ombres de bas niveau ne connaissent pas grand chose du cycle et encore moins de l'Au Delà. Les Rehlas, tout dépend de votre avancée, de votre magie et de votre intelligence. Quoi qu'il en soit, vous pouvez participer au rituel. Les Ombres aussi. Même si vous êtes maudites, vous avez quand même une Âme et un Esprit (mais je vous vois venir, non, on ne peut pas vous tuer pour vous libérer de votre malédiction ! Donc pas la peine d'aller voir un copain Ombre pour qu'il vous tue XD /sbaf).

Les Humains : Votre anti-magie est plus faible que toutes les personnes réunies ici et les Anciens/Sages sont très puissants. Ils sont l'équivalent de niveau cinq environ. Sauf qu'ils ne servent pas le Maître des Esprits dans les sept places officielles. Du coup, vous pouvez venir et aller dans l'Au Delà aussi ^^

Lisez bien la description ^^ Vous n'y resterez pas longtemps quoi qu'il en soit. Votre Esprit sera vite rappelé dans votre corps par le rituel ^^ AH oui, en fait, les Chamans ne le savent pas mais Ezechyel est pro-Sympan, lui XD Parce qu'il est opposé à Edel qui est pro-Aetheri (ouais ils s'entendent pas trop trop). Du coup personne ne risque rien.

Gain(s)


■ Pour 900 mots : Un point de spécialité au choix
Ou
■ Pour 1200 mots :
- L'éternité : Permet aux races qui ne sont pas éternelles (comme les Elfes, les Magiciens, les Sorciers etc) de ne pas subir l'écoulement du temps. En gros, vous ne mourrez pas de vieillesse ^^
Vous devez aller toucher l'épée d'éternité dans le Temple d'Edel et Ezechyel pour avoir ce pouvoir.

■ Pour 450 mots de plus : Un point de spécialité au choix (donc un total de 1350 mots ou 1650 mots en fonction du premier gain choisi).

Les points de spécialité sont doublés pour les compagnons qui en ont moins de vingt. Les pouvoirs sont identiques.

ATTENTION : Ce rp est un rp d'event donc vous devez attribuer un point de pourcentage à la fin de votre message.
Si vous êtes pour les Aetheri : soit +1 à votre équipe, soit -1 à l'équipe adverse.
Si vous êtes pour Sympan : soit +1 à votre équipe, soit -1 à l'équipe adverse.
Veuillez à bien le préciser avec vos gains.

Récapitulatif des Gains



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Dim 07 Aoû 2016, 12:49




Les rumeurs filait bon train par delà les contrées des terres du yin et du yang. De nombreuses rumeurs circulaient sur la possibilité d'atteindre un endroit qu'avaient spécialement conçus les dieux. Il y avait des promesses que faisait une tribu sur un voyage surprenant et inhabituel. Une tribu chamane qui faisait probablement aussi office de messager vers un lieu que peu se méfierait d'atteindre. Lorsque les rumeurs atterrirent aux oreilles de Dante Taiji Sparrow, ce dernier n'hésita pas à tenter de percer ce fameux mystère. Autant de brouhaha pour ce genre de choses l'intriguait. Il n'aurait pas mieux fait que de se rendre sur place et se faire son avis. Curieux mais pas fou, il hésita à s'approcher mais l'odeur du sang aussi présente le força à le forcer à s'approcher encore plus, jusqu'à être convié à participer à un rituel. Il ne sut pas trop comment, mais il accepta et joua le jeu, une part de sa curiosité allait être étanchée et de l'autre côté, il espérait de ne pas insulter les aetheri par cet acte peut-être surprenant. Les chamans n'arrêtaient pas de parler de ce monde et de ce qu'ils allaient atteindre, de ne surtout pas se nourrir de l'autre côté, que c'était très dangereux. Il fut expliqué qu'il allait quitter son propre corps pour faire une visite spirituelle de l'endroit où il se trouverait, un lieu qu'ils promettaient plein de réponses et de merveilles. Pour le brujah, il n'y avait rien de plus intéressant que découvrir une telle chose, mystères multiples, peut-être des richesses spirituelles à mieux comprendre ou un quelconque savoir à obtenir. Autour de lui, des centaines de tables, on le dénudait déjà, ne laissant qu'un maigre vêtement pour cacher ses parties. Très vite, un chaman passa parmi les présents et commença à les peindre de sang et d'autres choses quasi incompréhensibles pour le vampire. Il n'avait aucune connaissance des habitudes et commodités chamanes, il ne cernait que peu de choses. Mais au final, quelque chose dont il était sûr était que c'était part du rituel qui visait à les transporter ailleurs. Après quelques minutes de psaumes et autres fantaisies chamanes, le vampire sembla s'endormir.

Il s'éveilla ailleurs, dans une sorte d'état second. Des jours durant, il sembla flotter, quelque chose qui lui semblait impossible pourtant. Naturellement, il se dirigea vers un endroit qu'il semblait connaitre sans jamais en avoir entendu parler. Puis après un long moment, apparut un pont. D'un naturel qui n'était pas sien, il traversa ce pont et se rendit à un arbre, unique ici, car il n'y en avait aucun autre. Cet arbre l'intriguait, ici, un arbre qui avait pu pousser en toute tranquillité ? Tout semblait être surtout l'effluve de drogues et diverses substances utilisées par les chamans... hallucinait-il ? Pourtant, ses sensations étaient totalement différentes. Ce n'était pas son état normal. Soit c'était le fait d'une puissante magie ou d'une drogue surpuissante. Confus par cette situation, le vampire n'eut d'autre choix que de se résoudre à continuer ce périple. Touchant enfin l'arbre, le vampire vit alors ensuite les chamans, qui lui expliqua en compagnie d'autres individus, qu'il ne fallait rien manger ici, bien que la faim pouvait les tirailler. Que lorsque la magie opérerait, ils seraient tous rappelés à leur corps, quoi qu'ils tentent de faire. Arrivant enfin à être seul, le vampire s'aventura, voyant à l'horizon quelque chose qu'il n'aurait jamais pensé possible.

Sous ses yeux se défilait un spectacle à la fois grandiose et perturbant. Devant lui, des lacs gelés entourés par le désert et sa chaleur. De l'autre côté, une forêt verdoyante. De tels amalgames naturels étaient normalement impossible, qu'est-ce qui avait pu rendre cela possible ici ? Le brujah n'était peut-être pas l'un des plus calés dans le climat, mais ce genre de choses simplissimes, il le savait. Il continua de marcher avant d'enfin atterrir dans ce qui sembla être une magnifique ville. Les montagnes rocheuses l'entourant, il put constater la magnificence de l'endroit. Le son d'une cloche retentit alors dans l'horizon. Profond et puissant, le son transporta presque Dante ailleurs, il était à la fois agréable de l'entendre et étrange. Mais alors qu'il pénétrait les lieux il vit une forte affluence se diriger à l'intérieur, il y avait là des hommes qui accueillait ces individus, qui irradiaient tous une aura étrange et surprenante. Dans son plus grand étonnement ce fut à ce moment précis que Dante connut la faim. Il n'avait jamais ressenti pareille faim, lui qui toute sa vie avait été un vampire, il ne connaissait pas la faim des autres peuples quant à la nourriture, lui n'avait ressenti que le besoin de consommer du sang, cette soif qui ne s'arrêtait jamais vraiment. Il comprit immédiatement qu'il n'était pas dans son état normal pour ressentir une telle chose, son estomac sembla gargouiller, une chose qu'il n'avait jamais ressenti de toute sa vie. Si aux premières minutes il restait confus dans l'incompréhension, il devina rapidement ce qui lui arrivait parce qu'il avait déjà posé les questions à d'autres qui eux, ressentait vraiment la faim. Ce rituel l'avait-il rendu humain, ou quelque chose du genre ? Ou bien était-ce ce lieu ? Ou sa forme spirituelle plutôt que physique ? Il était vrai qu'ils avaient précisés qu'il avait quitté son corps... était-ce un effet secondaire ? Il n'en savait rien. Quel était l'avertissement d'ailleurs ? "Ne manges rien ici." c'est vrai. Mais un homme posa sa main sur son épaule, il n'avait même pas perçu sa présence, d'une voix calme et détendu, il apaisa immédiatement le vampire.

« Bienvenue, Dante. Nous craignons de ne jamais te voir. Comme nombre des tiens d'ailleurs... mais finalement, tous terminent la course de leur histoire par ici, pour en revoir une partie. Souhaites-tu voir ce que tu as manqué ? Regarde donc, mon enfant. » fit l'homme aux yeux bleus.

Ils se téléportèrent alors totalement ailleurs. Sa main toujours sur l'épaule du vampire, le brujah examinait ce qui se passait devant ses yeux. Il voyait là sa vie au manoir Taiji, une guerre qu'il n'avait jamais participé, la mort d'un roi et enfin, la naissance d'un bébé. Toutes les images défilèrent très vite et il n'eut que peu de temps pour en comprendre une petite partie. Il ne savait pas ce qu'il venait de vivre, mais lorsque la main de cet homme se retira de son épaule, il était de nouveau là où il était lorsqu'il lui avait adressé la parole. Acculé sous cette vision, le vampire mit quelques secondes avant de poser son attention sur l'homme.

« Il est l'heure pour toi de revenir à ton corps, Dante. Tu as encore beaucoup à faire je pense, non ? Bon voyage, soit sûr de repasser nous voir un jour, lorsque tu sauras les significations de tes questions, mon enfant. » disparut alors l'esprit.

Dante eut alors une sensation totalement inhabituelle puis fut comme tiré et ce lieu disparut totalement de sa vision, il sembla s'endormir et lorsqu'il s'éveilla à nouveau, il était là, dénudé, au milieu d'autres individus qui s'éveillaient eux aussi. Petit à petit, chacun retrouvait pied et finissait par se faire apporter ses affaires, une à une. Les chamans prirent ainsi soin de chacun, comme s'ils savaient que le choc mental était important pour tous. Certains avaient dû voir monts et merveilles, tandis que pour Dante, cette expérience ne semblait avoir duré que quelques minutes. En vérité, ce rituel et sa durée avait bien duré quelques jours. Il avait eu l'expérience de sa vie en un instant à ses yeux.

« Merci pour cette... expérience... chaman. » avoua Dante au premier sage qui passait près de lui.
« Maintenant, tout les enfants ont vus. Voyagez et répandez vos paroles et vos expériences. » commenta-t-il en posant un doigt sur le front du vampire.

Dante eut un peu de mal à reprendre ses esprits, comme dans un état second. Il lui fallu une bonne heure pour se sentir prêt à repartir et reprendre sa route. S'il ne savait pas totalement ce qu'il venait de vivre, il savait cependant que cet événement laisserait une marque au sein de sa mémoire. Cette curieuse expérience allait s'avérer peut-être utile à terme. S'il parvenait un jour à comprendre sa signification. Dans quoi avait-il plongé la tête baissée encore ? Avait-il fait quelque chose de stupide ? Il était bien trop tôt pour répondre à ses interrogations sur cela. Il ne pouvait qu'espérer en apprendre plus à terme.





1501 mots.
Gains:
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Lun 08 Aoû 2016, 17:10

Le regard de Zéleph était blasé, voir même complètement absent. Il fallait être honnête, quand il avait accepté d’accompagner ses camarades à cette exceptionnel découverte, il n’aurait jamais imaginé se retrouver nue avec deux chaman lui peignant le corps de sang ou de, il ne savait trop quoi. C’était légèrement humiliant, complètement ridicule pour lui. Tout les autres gens semblaient fascinés par ce qui arrivait, et lui se demander quand il pourrait ce lavé. Les chamans danser, psalmodier autour des feux, dans un certain rythme. Certain, voir même la majorité semblaient entré dans une sorte de transe. Zéleph trouvaient que tout ces gens manquer cruellement de pudeur. C’était un rituel, certes, il l’accepté, mais là il y avait un secret choque des cultures a son niveau. S’efforcent de rentrer dans le moule, le réprouvé ferma les yeux et pris plusieurs inspirations pour calmer son agacement. Quand on eut fini de dessiner sur son corps, il se sentit déjà mieux. Puant et collant, mais mieux. Il n’avait aucun problème à être nue, il n’avait aucun problème à ce qu’on soit tactile avec lui, mais qu’on lui dessine sur la peau avec un truc poisseux et collant, ça c’était sa limite. Un peut d’hygiène, ça ne faisait de mal a personne. Rouvrant les yeux, il observa le reste du rituel. La fumer des feux semblaient de plus en plus épaisses, des choses tournés autour, ou était-ce lui qui perdait la tête ? Oui, petit a petit il lui semblait ne plus voir aussi clair que d’ordinaire. Les odeurs étaient différentes, les textures. Quelles textures ? Il ne toucher rien. Son esprit divaguer, ça devaient être les herbes qu’ils jeté dans les flammes, ça ramollissait l’esprit. A un moment ou a un autre, Zéleph sentit son esprit quitter son corps, ou alors il crue le sentir car il n’était plus là où il devait être. C’était étrange et dure à expliquer comme situation. Comme sensation. Ça n’avait rien de douloureux. C’était juste fait. C’était arriver, voilas tout. Il pouvait voir son corps, endormit, inerte. C’était une drôle de sensation.

Quand les autres esprits commencèrent à s’avancer en un seul cortège vers le pond menant a l’Au Delà, Zéleph suivit sans ce posé de question. Il était pris par la curiosité après tout, et puis maintenant débarrasser de son corps, il ne ressentait plu le poids de la vie. C’était assez terrifiant quand on y penser, mais là, sur le moment ça lui était égale. Il était détaché de tout, comme si ça n’avait aucune importance. C’était comme flotté au grès du vent. Il suivait el courant en ce laissant aller, dans une attraction naturelle pour un seul point. Il n’avait plu la sensation de contrôler quoi que ce soit. Après tout, il n’avait plu de corps, il n’avait plu de contrainte. Comme un ballon d’hélium, il quitter la vie pour un horizon nouveau. Ça ne fut pas désagréable, sa ne fut pas douloureux. C’était juste ainsi. Ça arrivait. Il n’aurait même pas su dire s’il toucher terre. Il marché, un pas après l’autre. Les couleurs étaient douces autour de lui. Une sensation délicieuse d’être enveloppé. C’était immense, et pourtant il n’y avait aucune peur. L’inconnu était rassurant soudain.

Suivant toujours le cortège Zéleph fut surprit de trouver une cité aussi immense. C’était si vaste et peuplé, peuplé d’un grand ombre d’autres Esprits, ici pour de bon. Certains chaman ici pour les guider expliquer des choses sur la vie de cette ville particulière. Le réprouvé ne faisait pas attention, tout simplement obnubiler par la vision qu’il avait soudain. C’était si étrange. Si particulier. Comme un enfant il était émerveiller et curieux de connaître et de savoir les particularités de cette endroit. Il ne ressentit pas la fatigue, mais certaine sensation de vie lui revinrent petit à petit. Il fallait qu’il y pense pour y faire attention, mais à force, il ressentit la soif et la faim. Pas quelque chose de fort, il n’était pas affamé ou assoiffé, mais il savait qu’il en avait besoin. C’était surprenant. Il était un esprit. Un esprit n’avait pas de besoin vitaux. Ce genre de mystère inexplicable, ou peut être que si, le titiller. Les rues étaient drôlement décorées, de couleurs qui semblaient sortir de nul part. Les odeurs de nourritures de plus en plus forte à mesure qu’il s’enfoncer. Les gens parlaient entre eux. La vie était animée. La « vie ». Voilas un paradoxe qui fit doucement sourire Zéleph. Alors c’était ça de mourir ? Vivre dans cette ville, avec tout les autres esprits. Sans douleurs, sans manque ou jugement. Juste être là, sans l’être vraiment et pourtant vivre comme si on était de chair et de sang. Chaque visage d’esprit que Zéleph observait semblaient paisible. Calme, comme si la mort était douce à vivre. Ça ouvrait de nouvelle perspective, c’était réellement troublant. Lui qui avait si souvent frôler de finir ici et c’était battu à en souffrir comme rarement il était possible, se demander s’il n’aurait pas mieux fait de se laisser mourir parfois. Sa vie aurait été si douce ici. C’était incroyable.

A force de promenade et de suivre ses camarades, il fini devant un immense temple. Un peut à l’écart de la ville. Il comprit en entendant quelqu’un que c’était le temple des Aetheri Edel et Ezechyel. Jusqu’à ce jour il avait vaguement entendu parlé d’eux mais ne s’y était jamais intéresser. Maintenant il comprend certaine chose. Pour d’autre ça lui était égale. Beaucoup des « visiteurs » de ce jour rentrèrent dans le temple, alors Zéleph en fit de même. C’était incroyablement grand. Il fit une légère queue se faire devant une statue. Après avoir demander on lui expliqua que l’épée d’éternité que les esprits visiteurs toucher permettaient de donner l’éternité à ceux qui ne l’avait pas. Zéleph jeta un regarda Ethen plus loin, qui ne semblait pas porté vers cette idée. La visite fut longue, très longue. Assez pour que tousse puise voir beaucoup plus qu’ils n’auraient jamais pu autrement. A un certain moment, Zéleph ressentit comme un appel. Irrémédiablement, il se dirigea vers la sortie du temple, puis rebroussa chemin, ce rendant compte que tout les autres étaient dans le même cas que lui. La visite prenait fin, leurs corps les rappeler maintenant. En chemin du retour, Zéleph aperçu des gens courir derrière eux et hurler à l’injustice. Ceux-là les idiots, trop tenté par la délicieuse nourriture avaient succombé. Maintenant ils étaient esprit pour toujours. On les avait pourtant prévenus deux fois, et il avait encore entendu des chamans le répété. Même lui qui adoré manger n’avait pas était aussi stupide. Tans pis pour eux après tout.

Quand son esprit sorti du monde des morts, il se dirigea de lui même vers son corps. Sans même qu’il n’y pense, ou qu’il ne le veuille, ce fut le cas, et puis c’est tout. De la même façon qu’il avait quitter son enveloppe charnelle, il la regagna. Sans comprendre, ni comment, ni pourquoi, ce fut le cas. Ses yeux s’ouvrir a nouveau et il ressentit tout le poids du monde soudain sur lui. La gravité qui l’avait totalement quitté pendant tout ce temps, l’écraser a nouveau. C’était déstabilisant. Il lui fallut un instant pour se remettre sur ses pieds, et remarquas que c’était a peut près le cas pour tout le monde. Ce fut une expérience unique. Incroyable. Il ne l’oublierait pas de s’y tôt. Sa ouvrait des horizons, une nouvelle perspective étrange. Cette sensation avait été délicieuse à pratiquer, mais d’un autre coté il était heureux de sentir a nouveau le sol sous ses pieds. Même la texture poisseuse de la terre et du sang sur sa peau, il était soulagé de les sentir sur lui. Il ne refuserait pas un bon bain, mais en attendant il était vivant et ça le rendit heureux. Autours, comme lui, les autres avaient l’air dans le même état, soulager d’une certaine façon. Zéleph dubitatif au début, était maintenant une convertie. Il alla même remercier plusieurs chamans pour avoir accepté de leur montré ça. Il n’ignorait pas que c’était les temps durs qui les avaient poussées a le faire, mais après tout rien ne les avaient obliger et c’était une belle démonstration d’altruisme et de pragmatisme que d’avoir osé aller jusqu’au bout de leur paroles. Quand Zéleph quitta les lieux, accompagner de son groupe de Corvus, chacun alla de son expérience. Zéleph, lui, ce contenta de sourire et d’écouter simplement.

1400 mots

Gains :
■ Pour 900 mots : + 450 mots de plus soit 1350 = 2 Points de spé en Intelligence pour Zéleph.
■ Aetheri +1 pour mon équipe.

C'était vraiment cool pour le coup !

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Lun 08 Aoû 2016, 21:24

Au sein même d'Umbrae, ce que j'entendais n'avait aucun sens. Les accords pris pour le bien commun de toutes les races menaçaient de s'effondrer à cause de l'effronterie d'un clan chaman se pensant au dessus des lois, des règles sacrées.

Finalement, tout était éphémère, même les concepts comme la Vie et la Mort. Durant des ères entières, nous autres les maudits avons accompli les basses tâches sans que personne n'en sache rien, et sans en obtenir la moindre récompense. Pourtant, nous avons continué, sans relâche, car il le fallait et que nous ne pouvions pas faire autrement.

Les Chamans avaient une conception sensiblement différente de ce cycle, même si en cela il n'y avait rien d'étonnant : ils étaient "vivants" après tout, capables de ressentir, d'éprouver, de souffrir mais aussi de rire, et plus que tout, de faire de ce mode de vie un choix, et non une fatalité.

Or cette tribu, les Rwawi... Rwonany.... Rwanonya allaient livrer une partie des secrets les mieux gardés à des vivants, risquant de briser les frontières qui permettaient aux croyances de perdurer et d'éviter un bain de sang. Si notre secret était éventé, alors les races s’entre déchireraient pour avoir le contrôle sur la nôtre, se voyant ainsi immunisée à toute mort, tout en semant le carnage contre quiconque s'opposerait à eux.

Une véritable folie. Je ne savais pas ce que l'Esprit de la Mort entouré de ses Gardiens comptait faire, mais il fut demandé à quelques Passeurs de s'y rendre pour faire un rapport détaillé sur ce qui allait être dévoilé aux mortels. Les Gardiens ne pouvaient s'y rendre eux-mêmes au cas où il s'agirait d'un piège. Je me proposai car je voulais voir et comprendre par moi-même et non simplement sur des on-dit d'autres personnes.

Cette guerre divine amenait le monde à sa propre destruction, et ce quelque soit le futur vainqueur. Le fait que les Aetheri se soient joints à cette tribu pour enrôler de nouveaux adeptes par le mensonge était tout bonnement abject, mais pouvait aussi se montrer d'une efficacité redoutable. Dans ce combat, tous les coups étaient permis après tout.

Connaissant un peu les rituels chamaniques par la force des choses, je ne me vêtis que du strict nécessaire car mes habits n'allaient pas rester longtemps sur moi une fois sur place. Arrivé à destination, les choses n'avaient pas été faites à moitié, et du monde était attendu à en croire le nombre de tables présentes. En plus de l'aura de mort qui régnait ici et que les cadavres des animaux exsudaient en relents à chaque brise légère, les piments, poudres et autres peintures que les chamans utilisaient pour leurs rituels accentuaient un peu plus cette sensation d'être dans une dimension intermédiaire, entre le vivant et le non-vivant.

Pour les besoins de la cause, j'allais devoir me prêter au jeu, et quand on me demanda de retirer mes vêtements, je m'exécutais. Non pas que je souffrais d'une quelconque pudeur, mais je n'aimais pas spécialement la nudité. Mon corps était lisse de toute imperfection, pour la simple et bonne raison que j'en avais décidé ainsi, mais bien souvent je me remémorais comment j'avais laissé le véritable alors que je venais de me donner la mort : ne pas être brume finissait parfois par me dégoûter.

Un chaman s'approcha de moi, fronça les sourcils en me voyant, et je sus qu'il avait deviné ce que j'étais réellement. Pourtant, il ne fit pas le moindre commentaire, me surprenant d'une certaine façon. Voulait-il que je vois de mes propres yeux ce que les Aetheri comptaient offrir, et que je révise ma position ? Le peu de temps que j'étais en Ombre m'avait suffi pour voir toute la cruauté de ces soit disant sauveurs divins.

Le sang coagulait sur ma peau tandis que je tentais en vain de comprendre les symboles inscrits sur mon épiderme. Des obsécrations furent prononcées dans de longues litanies, et les Aether Edel et Ezechyel revinrent très souvent parmi ces prières. Je commençais à douter qu'il s'agisse d'une supercherie montée de toute pièce par cette tribu. Et si simplement cette même tribu ne servait que d'intermédiaire au mensonge divin de bien plus grande ampleur ? Un catalyseur d'adeptes qui par les rituels chamaniques, montreraient ce qu'ils avaient envie de faire voir : la gloire des Aetheri, et la supercherie de ce prétendu Dieu Unique qui n'allait apporter que le chaos dans la Vie et la Mort.

Les recommandations furent faites, dont la plus importante était de ne surtout rien manger dans l'Au Delà.

Quand l'ensemble des préparatifs furent terminés, et l'ensemble des participants "ritualisés" comme il m'arrivait souvent de le dire, la cérémonie débuta alors. Les feux nourris tout autour de nous crépitaient et nous embrumaient la vue par leurs fumées âcres et aux odeurs poudreuses. Visiblement, les chamans y avaient jeté des mixtures de leur composition, quand soudain je sentis un choc que je ne pensais pas ressentir de nouveau. Il m'était impossible de lutter, mais d'une certaine façon, je ne voulais pas le faire.

Je revivais d'une manière totalement différente ce qui s'était passé quand je m'étais suicidé. Mon Esprit s'échappait de mon corps, et je compris alors la peur, l'effroi même que pouvaient ressentir ceux que j'avais occis par le passé. L'Esprit voyait, comprenait, mais était totalement impuissant à ce qui lui arrivait.

Tournant ma tête éthérée à droite et à gauche, je vis le même schéma se produire chez les autres "invités", alors que nous nous élevions vers la destination choisie par les chamans. C'est à ce moment-là que je me sentis vulnérable. Qu'allait-il arriver à mon corps, désormais dépourvu de son Esprit. Le chaman qui m'avait préparé savait ce que j'étais, et en tant que pro-Aetheri, il pourrait être tout à fait à même de réaliser un second rituel pour l'annihiler, ou m'asservir. Je ne savais plus ce qui était possible, vu que j'étais malgré mon statut d'Ombre, un simple Esprit en ce moment même.

Je parvins à un amalgame de paysages aussi improbables que burlesques. Sans être hostiles, ils étaient dérangeants car ils défiaient les lois de la Nature. Une cascade s'écoulant sans fin et sans source, un volcan dont les flancs étaient verdoyants de végétation. Il me suffisait de cligner virtuellement des yeux pour passer d'un décor à l'autre, d'un univers à un autre. Nous n'étions que spectateurs mais avions l'impression d'être omnipotents.

Je n'aimais pas du tout cette sensation. Je ne remettais pas en cause l'existence des Aetheri, évidemment que non, mais tout ceci n'était à mes yeux qu'une vaste mascarade, voire une insulte au cycle de la Vie et de la Mort. Il n'était nullement question ici du Fleuve des Âmes, de la réincarnation de l'âme dans le corps d'une femme qui serait mère. Je n'étais même pas persuadé que ceux ayant accepté ce rituel sachent qu'ils était des Esprits, mais qu'à leur mort, ils n'auraient rien de tout ça. Ils arpenteraient ce qu'ils voudraient où ils voudraient et quand ils le voudraient, mais sûrement pas ce qui étaient sous leurs yeux en ce moment même.

Au loin, un immense bâtiment, majestueux même servait de phare à tous ces tableaux et je reconnus immédiatement le lieu de consécration des deux Aetheri, les deux opposés qui formaient le Tout. Tous ou presque s'y rendirent, et si je connaissais pas la Vérité, je m'y serai rendu également, en tout cas pour la simple curiosité de voir ce qu'il y avait à l'intérieur. Mais je ne voulais pas accorder de crédit, encore moins un semblant de Foi à ceux qui avaient asservi notre peuple pour leurs desseins. Pire encore, je ne tenais pas à me retrouver emprisonné dans une illusion divine destiné à piéger ceux qui avaient prêté allégeance au Dieu Unique. J'avais déjà suffisamment pris de risques en détachant mon Esprit de mon corps.

La magie chamanique finit par nous pousser à revenir dans nos corps, et je ne me fis pas prier pour le réintégrer. Je compris au moins une chose : L'espoir et l'ignorance étaient de formidables vecteurs pour qui savaient en tirer avantage. Les partisans des Aetheri venaient de me le démontrer.
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Mar 09 Aoû 2016, 00:02

Elle ne pouvait pas rater cela. Elle ne pouvait pas se le permettre. Elle qui critiquait tant ces divinités obscures dans leur raisonnement, elle qui condamnait leur silence et leur mode de fonctionnement.... Elle avait là l'occasion de trouver des réponses à ses questions. Peut-être allait-elle trouver de quoi expliquer leur comportement. Peut-être allait-elle trouver de quoi condamner encore plus leur attitude et renforcer ses convictions. Son esprit était ouvert mais son recul était présent aussi. Il était hors de question de se laisser berner par quelques belles illusions.... Non. Il lui fallait du concret, du pertinent, du logique, du rationnel. Elle voulait un raisonnement que ses arguments ne pourraient que valider. Et il avait fallu tout cette motivation, toutes ces possibilités pour accepter de faire cette expérience, dont le rite lui paraissait plus que douteux. Si elle n'avait aucun problème avec le fait de se barbouiller de sang, bien qu'elle trouvait que c'était du gaspillage, mais qu'importe, la nudité passa beaucoup moins bien. Elle fustigea d'un regard inquisiteur et sévère le chaman qui lui demandait de se dévêtir. Le pauvre homme se sentit mal, oppressé par cette femme à la présence imposante qui le jugeait des pieds à la tête.

-C'est VRAIMENT indispensable ?

Le chaman acquiesça vivement de la tête, lui désignant les autres participants qui s'allégeaient eux aussi de leurs effets. Yulenka poussa un soupir à la fois exaspéré et résigné.

-S'il le faut..... Chess ?

Le gardien félin cauchemardesque apparut, faisant lui aussi une tronche de six pieds de long.

Tu es vraiment obligée de faire tout ça ?

-Tu seras là pour veiller sur moi.... et préserver au mieux ma pudeur.

Il soupira à son tour en opinant du chef. Elle lui indiqua d'emprunter sa capacité à modeler les ombres, pour l'entourer ainsi d'un dôme d'ombres. Elles étaient bien entendus intangibles, et il suffisait de passait à travers pour voir ce qu'elles cachaient. Mais leur utilité était de servir de voile opaque. Si une personne autre qu'un chaman rentrait dans cette demi-sphère sans y avoir été invité, Chess se chargerait de lui extraire les yeux de leurs orbites à grands coups de griffes. L'expression jeter un œil prendrait alors tout son sens. Le dôme levé, le chaman regardait ce dernier en se demandant si c'était du lard ou du cochon, et passa une main tremblante d'hésitation à travers, pour constater qu'il n'était pas non plus prisonnier. Ce qui le soulagea. Yuelnka de son côté retira la mort dans l'âme, du moins plus que d'accoutumé, ses vêtements. Elle s'allongea, laissant le chaman accomplir son office, tentant tant bien que mal de se détendre et surtout de se laisser faire. Elle avait emmener Chess avec elle pour se sécuriser, pour avoir quelqu'un qui veillerait sur elle pendant cette expérience inédite et risquée.

Mais elle n'était pas tranquille quand même. Son esprit dans l'au-delà, et son corps inerte à la merci du premier péon venu.... Bien sûr cette tribu avait assuré la sécurité des lieux et surtout de ne pas profiter de la situation pour agir mais.... Que valaient des mots dans un monde où même les écrits étaient trompeurs ? Faire confiance à l'ennemi, même pour son esprit stratège ce pari était une véritable folie, même si cela pouvait lui permettre d'obtenir des informations cruciales. Pouvait-elle réellement changer d'opinion ? Elle en doutait, mais elle ne refusait pas l'éventualité pour autant. Chess était définitivement tendu lui aussi. ne perdant pas un seul instant de vue sa protéger, et promettant intérieurement les pires sévices au premier qui tenterait d'abuser de la situation, à défaut d'autre chose. Pourquoi fallait-il qu'elle se mette toujours dans des situations impossibles ? Enfin.... Le chaman fut un peu plus à l'aise alors qu'il exerçait son rite, retrouvant une certaine confiance dans la pratique d'un art qu'il maîtrisait. Yulenka attendait.... Et elle se rendit alors compte de l'ironie de la situation.

Elle qui avait tant de fois esquivé la mort à un cil près, elle qui était même revenue de la mort de part sa nature vampire.... La voilà qui faisait un rituel pour aller visiter l'au-delà, non mais vraiment c'était un comble ! Mais voilà qu'elle quittait à présent ce corps, dans un mélange de sensation qu'elle trouvait particulièrement épouvantables. La perte de contrôle.... Voilà quelque chose qui avait le don de l'ulcérer, et dans une certaine mesure de la stresser.  Il fallait ce qu'il fallait pour obtenir ce qu'on voulait.... Et cela ne durerait qu'un temps. Elle ne cessait de se répéter cela en boucle pour tenir le coup et ne pas tout faire rater. Et finalement l'inconnu s'ouvrit à elle....

Elle avait plus ou moins eu vent de quelques informations sur ce "monde", mais jamais rien de concret ou de bien probant. Ainsi, même si elle savait de très loin qu'il y avait plusieurs parties dans ce microcosme, elle n'avait pas plus de détails qu'une découpe grossière des lieux. A quoi cela ressemblait-il ? Y avait-il seulement un paysage ? Les bâtiments flottaient-ils dans le vide ? Les esprits qui y venaient ressemblaient-ils à quelque chose ? Une certaine fébrilité était née en elle l'espace d'un instant avant que la réponse ne vienne. Et finalement, elle ne savait pas si elle était déçue ou pas. Un environnement pas plus déconnant ou loufoque que cela, des personnes qui semblaient relativement normale. L'espace d'un instant, elle se demanda si elle était bien au bon endroit et si le rituel n'avait juste pas loupé. Mais les odeurs alléchantes aux alentours qui réveillaient un sentiment de faim qu'elle avait presque oublié pour sa comparse la soif, lui indiquèrent qu'elle était bien au bon endroit. On ne lui avait pas menti dans les mises en garde contre ces esprits qui voulaient la piéger en lui faisant bouloter une multitude de petites choses qui semblaient ne demander que ça. Mais si elle ne cédait plus à la soif, ce n'était pas pour se faire avoir bêtement en cédant à la gourmandise. Elle avait passé des siècles à bouder la nourriture, elle pouvait bien faire un effort. Déclinant les pesantes propositions de nourriture, elle décida d'explorer un peu plus les lieux.

Et c'était grand..... Trèèèès grand. Elle vit un temple un peu plus loin, où des esprits se pressaient pour toucher une sorte d'épée vraisemblablement. Serait-ce le temple d'Ezechyel ? Elle n'avait pas vraiment l'envie de rencontrer cet Aether, ni Edel d'ailleurs. Si jamais toute cette histoire venait à mal finir, elle aurait tout le temps de le rencontrer.... La visite avait quelque chose de dérangeant. Comme si après la mort, ces esprits continuaient une autre vie mais dans l'au-delà. Cette vie semblait si..... Commune ? Et pourtant elle ne l'était pas. Au lieux de réponses, elle ne trouvait que plus de question. Cela allait finir par lui prendre des années à chercher toutes les solutions, mais les chamanes n'avaient pas que ça à faire non plus. Et finalement, Yulenka regagna son corps, presque malgré elle, et avant d'avoir pu obtenir de véritables réponses à ses questions. Elle soupira, se demandant ce qu'elle avait espéré au juste. Si un simple voyage dans l'au-delà suffisait à lever le voile sur la vérité, la guerre ne se déroulerait même pas. Elle se rhabilla prestement, amère d'être toujours au point mort dans ses réflexions, et d'avoir en plus des questions sur l'au-delà. Comme si elle n'avait pas assez de mystères à résoudre dans sa tête ! Peut-être son père pourrait-il lui en dire plus sur l'au-delà ? A défaut de pouvoir percer le mystère des Aetheris, elle pourrait au moins comprendre un peu plus l'énigme de l'au-delà. Chess lui était ravi. L'expérience, bien qu'infructueuse, s'était passé sans accroche, et Yuli allait rentrer chez elle saine et sauve. Il rompit le dôme d'ombre dès qu'elle eut fini de se rhabiller, et tout deux quittèrent promptement les lieux, pour le plus grand soulagement du chaman.

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Mar 09 Aoû 2016, 01:49


Les mots résonnaient encore dans son esprit alors qu’il se promenait dans les rues bondées de cette immense ville. Un nom imprononçable la désignait, et selon les dires, des gens qui s’y promenaient, c’était là que les Esprits se rendaient en majorité. Mais je n’y comprenais pas grand-chose en fait. Un appel fait par un clan de Chamans m’était parvenu, la rumeur se passant de bouche à oreille telle une traînée de poudre. La curiosité l’avait emporté sur la raison. Je m’étais rendu au rendez-vous, et après une cérémonie où la gêne m’avait rougi le visage à mesure que je me déshabillais, dévoilant un corps marqué d’innombrables cicatrices, je m’étais retrouvé à flotter. La magie n’étant pas l’un de mes dons, je n’avais pas compris le processus exact de cette cérémonie dont le but était de dévoiler un endroit créé et protégé par les Aetheris. Et pourtant, tous les participants, accompagnés de certains anciens, nous nous étions mis envolé en direction du soleil, le voyage s’éternisant. Je ne savais nullement combien de temps avait duré le périple, la faim et la soif ne tenaillant nullement mes entrailles qui auraient en théorie dû être à l’agonie, privées d’une énergie précieuse. Cela prit fin d’un contact avec l’écorce d’un arbre. Je me retrouvai alors projeté au sol, la gravité ayant repris son droit. Un paysage de diversité s’était ouvert à mes yeux, les montagnes mangeant l’horizon, leur naissance délibérément dissimulée par des forêts verdoyantes et brillantes. Plus à gauche, la plaine s’ouvrait sur les murs d’une Cité. Tout autour, les détails semblaient surréels. Une brillance ternissant la vue, ne permettant pas de déterminer avec précision tous les éléments du paysage. Et pourtant, je m’en satisfaisais.

Mon incompréhension de la situation était totale. Bien sûr, je me doutais que ce lieu n’était nullement accessible pour le commun des mortels, étant donné la préparation nécessaire au rituel chamanique qui avait eu lieu, mais cela s’arrêtait là. Je ne savais pas où j’étais. Et mes compagnons d’exploration semblaient pour la plupart dans la même situation. Nous étions les miroirs l’un de l’autre, regardant à gauche, puis à droite, en passant par l’arrière. Le regard n’était pas une assez bonne explication. Il fallait donc découvrir par soi-même la vérité. La ville semblait la bonne option. Les Sages servant de guides avaient disparu avec la vision de cette dimension. Leur message subsistait tout de même : « Vous serez rappelés dans votre corps bientôt par la fin du rituel. Vous ne pourrez lutter contre la magie qui vous ramènera. N’oubliez pas : ne mangez rien, quand bien même la faim finira par vous tirailler en ce lieu. ».

Et c’était là que j’étais. Au point mort. Rien ne m’avait préparé à ce genre de voyage. Se retrouver face à un inconnu plus grand que soi, voilà une terreur que beaucoup pouvait se vanter d’avoir vécu, mais se faire projeter dans un lieu où la base même de la vie semblait déboussolée, voilà un exploit que peu prêchaient. Une douce luminosité violette éclairait ma voie entre les maisonnées de rondins, une multiethnicité m’entourant. Pour une raison qui m’échappait, les gens se retournaient sur mon passage, me lançant un regard malsain ou envieux. Mon ignorance s’étalait devant leurs yeux à mesure que mon esprit s’embrouillait de plus en plus. Qu’est-ce qui m’avait poussé à me rendre jusqu’ici d’ailleurs? Ma vie paisible n’était pas assez bien? Il fallait que je repousse les limites et découvre une promesse perdue des Aetheris? Je n’étais qu’un vulgaire pion sur l’échiquier de la guerre qui faisait rage. Je n’avais même pas pris position officiellement encore. Je ne cherchais qu’à approfondir une sombre noirceur qui siégeait à la place de mes pensées. Il a été dit que d’avouer son ignorance est une preuve de sa connaissance, la base de l’intelligence. Et pourtant, cela ne m’avait mené nulle part… Si ce n’était en ce lieu.

Une panique s’envahissant de mon cœur, je mis inconsciemment la main là où se trouvait habituellement ma fidèle compagne, pour ne trouver que le vide au-dessus du tissu de mon manteau. Elle n’avait pu être du voyage. L’ancien chaman responsable de mon voyage me l’avait bien fait comprendre, son regard sévère m’avertissant de ne pas discuter ses dires. Je l’avais donc laissé en arrière. Avec mon corps. Car encore selon les explications, seul l’Esprit s’élèverait pour atteindre le lieu du repos éternel. Mais le concept restait tout de même flou. Qu’était donc un Esprit par rapport au corps? N’était-ce pas ce qui permettait la rationalisation? Ce qui séparait l’animal de l’humanoïde. Qui donnait l’intelligence supérieure qui caractérisait les multiples races? Enfin… Ce serait à étudier.

Me tannant de cette petite visite à travers ces rangées désordonnées de huttes en bois, je me mis à la recherche d’une quelconque aide pouvant m’instruire. Ma prière fut exaucée lorsque ma vision analysa
l’information d’une jeune fille, assise dos à un mur, regardant la foule d’un air apeurée.
- Salut ma petite! Est-ce que tu es seule ici?

Son regard changea des badauds à ma personne. Quelque chose dans son expression changea, comme si elle avait enfin trouvé ce qu’elle recherchait.

- Je… J’ai peur… J’ai perdu mes parents…

Un soupir mental fut ma seule réaction. Il fallait que je tombe sur ce genre de gamine…

- Tu sais où on est? Peut-être que si tu me dis ça, je vais pouvoir t’aider… Je l’ai entendu plus tôt, mais je m’en souviens plus vraiment.

Un sourire niais lui éclaira le visage, encore un peu trop surréel à mon goût.

- Ben on est à Zterbiuh'Oshi, la ville des Esprits.

Bon, encore ces putains d’Esprits qui refaisaient surface. Et pourquoi y avait-il un fleuve brûlant s’ouvrant à une vingtaine de pas de lui?

- Mais c’est quoi un Esprit à la fin…

La fillette claqua des doigts, et le paysage sembla s’embrouiller un instant. Flou au départ, cela prit forme de plus en plus, s’apparentant à un miroir dont les bords étaient en continuel mouvement. Une forme arriva alors, sombre. Pas plus qu’une ombre. Celle-ci se faufila, invisible aux regards des gens présents, et d’un touché hésitant, pas plus qu’un effleurement, vint caresser le ventre d’une femme confortablement assise dans une chaise berçante. Dans la jeune vingtaine, elle souriait, inconsciente de la scène qui se passait. Ses longs cheveux auburn raides lui descendant jusqu’au milieu du dos flottèrent l’espace d’une infime seconde lorsque la silhouette informe la frôla. La scène s’évanouit alors, présentant une nouvelle fresque : la même femme, couchée dans un lit, le ventre bien bombé, sa chevelure collée au front par une sueur constante. Un cri déchira l’air alors qu’elle ouvrait la bouche. Une douleur pure. Puis un vieux crâne chauve s’écarta d’entre ses jambes, tenant entre ses mains la délicate enveloppe d’un poupon qui, à son premier souffle, se mit à pleurer et gémir, l’air lui brûlant les poumons.

- Je te présente le cycle de la vie tel qu’il est vraiment. La forme sombre que tu as vue, comme tu l’as si bien pensé, même si ce n’était pas dans le même contexte, était une Ombre. Coupable du péché du suicide, elles errent dans le monde des vivants, pouvant prendre forme solide, et sont les régisseuses des cycles de morts et de naissances. Le toucher qu’elle a apposé sur le ventre de la jeune femme a servi à y implanter une Âme, condition inconditionnelle à la mise au monde. Ainsi, la conception immaculée est une réalité. Certaines Ombres essaient bien sûr de respecter la croyance populaire selon laquelle la relation sexuelle est de mise pour que la vie naisse.

La silhouette de la fillette prenait peu à peu les traits d’un très vieil homme. La longue barbe qui lui dévorait le visage touchait presque le sol, et ses habits ne consistaient qu’en une robe noire bien simple, mais utilitaire. Les questions se bousculaient dans ma tête, et je ne pouvais suivre le flot. Muet devait rester ma devise pendant cette leçon.

- Une fois l’Âme implantée, le corps se développe. Tu connais la suite. Ce que tu ne sais pas, c’est que l’Âme est un produit recyclé. Ce que tu vois ici, ce sont les Esprits. Unique à chaque individu qui se développe. À la mort l’Âme et l’Esprit sont séparés…

Une sensation d’aspiration d’une puissance incroyable m’épuisa alors. Mais je ne voulais pas partir. Je me devais d’en apprendre plus. Mais le noir fut ce qui accueillit mes supplications.

Mes yeux s’ouvrirent alors. Sasa, perchée sur ma poitrine, me fixait de son regard dérangeant. Une frustration s’empara de moi. Mais je savais que ce n’était que les règles du rituel qui avait obligé à cette interruption. Je me rhabillai en silence, une moue boudeuse sur les lèvres, et me dirigeai vers la sortie de l’endroit cloisonné. Au passage de l’un des Anciens, je lui fis un salut et remontai ma capuche sur ma tête.

*Âme, Esprit et Zterbiuh'Oshi, uh?*


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Mer 10 Aoû 2016, 18:08


Une rumeur était parvenue à mes oreilles. Un a-t-on dit qui était si peu croyable que j’accueillis la première instance de ce racontar avec un rire presque moqueur. Cependant, je ne pouvais nier que le ragot se répandait à une vitesse alarmante. Mon envie de rire au nez de ceux qui la propageaient se mua, sans que je ne m’en rende compte, en une curiosité réservée, puis en une fascination incoercible. «Un lieu construit par les Aetheri», avais-je entendu d’une part. «Un ancien secret Chaman aujourd’hui dévoilé,» avaient chuchoté d’autres. Tous parlaient de sacrifices faits à d’ancestraux Aetheri aux pouvoirs sombres et méconnus, révélant des capacités enfouies à ceux qui se présenteraient, par une nuit de pleine lune, à la tribu chamanique ayant lancé cette invitation. Peu importe ce qui attendait réellement ceux prenant part à ce rituel hors du commun, évoquer la question devant qui que ce soit était certain de causer une conversation animée, tant la chose intriguait, faisait rêver. Certains individus qui avaient évoqué le sujet se disaient méfiants : n’était-il pas étrange qu’un peuple aussi méconnu lance une invitation aussi générale, à laquelle n’importe quel paysan pouvait répondre? Pour ces sceptiques, la cause de cette convocation ne pouvait être que malsaine et servir les intérêts chamaniques de quelque façon obscure. D’autres, encore, prenaient plaisir à imaginer différents scénarios, différentes raisons poussant la race à soulever le voile sur certaines de leurs traditions. Ces fabulateurs articulaient leurs théories avec délice auprès de quiconque voulait bien les entendre, se nourrissant du mysticisme entourant le sujet. Il faut dire que l’idée que se faisaient les gens sur la race des Chamans n’aidait pas à diminuer les racontars. Le peuple était mystérieux, énigmatique, fermant la porte de leurs connaissances à la grande majorité des individus, gardant leurs traditions secrètes. Pour certains, cela impliquait forcément des intentions sombres, surtout vu l’état actuel des Terres. Au milieu de complots, de combats sanglants, de camps aux idéaux opposés s’affrontant de toutes les manières possibles et imaginables, il était saugrenu que le peuple le plus impénétrable des Terres acquiesce à dévoiler leurs pratiques sacrées à monsieur et madame tout le monde.

Et pourtant… pourtant, j’étais bien la preuve que oui, les anonymes peuplant les Terres avaient bel et bien été conviés à un rite se déroulant sous la pleine lune. Les doigts de la main droite enroulant mon poignet gauche, mal à l’aise, je me tenais à l’entrée de la tente improvisée, sous les minces toiles de peaux se tendant entre les troncs d’arbres coupés. Ma curiosité avait eu le dessus; je n’avais pas pu résister à la promesse de découvrir un lieu secret, mystique, empli d’une magie qui m’était inconnue. Mon manque d’éducation sur la culture chamanique m’avait excitée, à prime abord : ce rituel particulier serait une occasion unique d’en apprendre plus sur le peuple, que je n’avais jamais eu l’occasion de côtoyer auparavant. Cependant, en arrivant aux abords de la tente, observant ce qui se tramait à l’intérieur, je fus prise de vertiges. Les odeurs caractéristiques du sang et de la mort emplissaient mes narines. Impossible de les ignorer. Je faillis rebrousser chemin, mais je me retins. Inspirant profondément, je tentai d’oublier mes craintes et appréhensions pour me concentrer sur le but d’une telle expédition. J’allais connaître ce qui n’était pas donné à tout le monde de connaître. J’allais savoir. Ce seul désir fût assez pour me propulser à l’intérieur de la tente, puis de prendre place à une table où plusieurs étaient déjà assis. Leur nudité me gênait, bien évidemment, mais je secouai la tête, tentant de passer par-dessus mes craintes. Tout cela prenait une dimension sacrée. Je ne pourrais pas savoir de quoi il en retournait sans me plier aux exigences des Chamans présidant le rite et enlever ma robe. Timidement, je la passai par-dessus ma tête, cachant rapidement mon frêle corps nu avec mes mains. Le rose me montait rapidement aux joues. C’était la première fois que je voyais autant de personnes dévêtues. Pourtant, la plupart d’entre elles ne semblaient pas préoccupées par leur nudité le moins du monde. Je me sentais vulnérable, petite, sans défense. J’avais envie de partir; mais une part de moi se raccrochait à l’espoir de découvrir un monde qui ne me serait accessible que bien plus tard. On finit par passer à côté de moi, une main étrangère me dessinant des symboles qui m’étaient inconnus sur ma peau frissonnante. Puis, les sages expliquèrent le processus que nous allions vivre et je me sentis partir, déraper, comme dans un état second. Il me sembla flotter vers un point précis, accompagnée de centaines d’autres individus que je n’arrivais pas à distinguer. Instinctivement, je savais où aller et comment y parvenir, mais je ne pouvais pas faire sens de ce qui était en train de se passer. Au fil de ce qui me sembla être de longues journées de voyage, nous parvînmes à un arbre au large tronc, les branches tendues vers le haut. Cette vision me paraissait incongrue, mais elle n’était rien comparée à ce que j’étais sur le point de vivre. Les chamans nous accompagnant touchèrent le tronc de l’arbre se dressant devant nous et le paysage changea alors. Une vue grotesque, impossible, se dessina devant moi. Les lacs côtoyaient les déserts : au loin, je pouvais apercevoir une forêt aussi dense que celles de Taelora bordant le pied d’un mont enneigé. Partout au travers de ce territoire, des gens marchaient, s’arrêtaient, conversaient entre eux, comme si le tout était normal. Choquée, je me laissai emporter par le mouvement du groupe, qui se dirigeait vers une ville de taille impressionnante, où nous fûmes entourés de structures de bois. La sensation de paix intérieure qui m’avait envahie lorsque l’arbre avait été touché parvenait à elle seule à suspendre mon incrédulité face au spectacle qui se déroulait devant mes yeux. Je me laissais guider vers un majestueux temple se dressant au milieu d’un bassin d’eau. On le décrit comme le lieu de culte de deux divinités dont le nom m’était peu familier, Edel et Ezechyel. Bien sûr, je connaissais les deux Aetheri, mais ne comptant pas parmi leurs fidèles, je n’avais jamais visité un Temple s’érigeant à leurs honneurs.

Alors que j’allais entrer dans l’édifice, on m’arrêta. Un homme me proposa à manger et me tendit une pomme dans sa paume ouverte. Je sentis alors la faim me tirailler l’estomac, bien que j’avais réussi à l’ignorer jusqu’à maintenant. Je n’arrivais pas à regarder autre part qu’à la pomme qu’on me proposait, rutilante et parfaitement ronde. J’avais l’impression de pouvoir voir au travers de sa peau, de percevoir sa chair juteuse et goûteuse à souhait. Elle luisait sous la lumière et ma main, comme mue d’une volonté propre, se tendit vers elle pour l’enserrer de doigts avides. Juste une bouchée. Quel mal pouvait-il y avoir à prendre une petite bouchée? Je me ferai discrète, personne ne le remarquera. Une poignée d’autres gens avaient déjà commencé à manger. Pourquoi devrais-je être en reste? Je portai la pomme à mes lèvres, ouvrit la bouche et fermai les yeux, goûtant prématurément le fruit sur mon palais. On me bouscula, par derrière, au dernier moment et la pomme tomba sur le sol avant que je ne puisse mordre dans sa chair. Je suivis le fruit du regard alors qu’il roula aux pieds d’une autre personne qui, elle, le saisit et en prit immédiatement une bouchée, le mâchant en poussant un soupir d’aise. Alors que j’observais l’inconnu manger la pomme avec un plaisir non dissimulé, je sentis un désir irrépressible de me diriger plus loin du Temple. Ce que je fis, sans un regard à l’arrière pour le décor sacré que je laissais derrière. Je compris qu’il était pour moi temps de retourner à mon corps. Je laissai la magie dont les sages nous avaient parlé faire son effet et je fis mon chemin doucement, tranquillement, jusqu’à mon corps nu, encore couché sur le sol. La sensation était semblable à celle de la téléportation, mais sans l’impression désagréable d’avoir été démontée puis réassemblée, gauchement. Le tout se fit de façon fluide, comme lorsqu’on se réveille après une bonne nuitée de sommeil. Lorsque l’odeur mêlée d’encens et de sang parvint à mes narines, je sus qu’il était temps de rouvrir les yeux.

HRP:
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Lun 15 Aoû 2016, 19:39


Ce soir, la lune brillait par son absence. Mwayer n’avait rien pris avec lui ou presque. Il émanait de celui qui était venu annoncer la nouvelle quelque chose qu’il n’avait encore jamais ressenti. La promesse de quelque chose qui lui était en somme dû. Il attendait depuis longtemps de pouvoir se confronter à ces fameux Ætheri. Il savait au fond de lui que quelque chose était là. Il ne pensait pas que sa magie et que la magie qu’utilisait quasiment tous les êtres des terres venait de nulle part et il savait aussi que Sympan n’avait rien à voir là-dedans. Il s’était renseigné comme il avait pu, avec les moyens qu’il avait trouvé, mais il ne croyait pas qu’un monde aussi complexe ait pu être créé par une seule entité, il ne conceptualisait pas qu’une entité soit à la fois construction et déconstruction et c’était là qu’il plaçait pour lui l’importance des Ætheri, dans leur multiplicité. Ainsi, lorsqu’il avait entendu que non loin d’ici se tenait une tribu qui avait le pouvoir de montrer la puissance des Dieux, il n’avait pas hésité une seconde, avait réglé sa chambre avec l’argent qu’il avait dérobé à un enfant aveugle le jour d’avant et s’était mis en marche.

Il était arrivé au crépuscule et il n’était de loin pas seul. Plusieurs dizaines de personnes gravitaient autour de la centaine de tables qui avait été disposée dans le lieu. Il ne comprit pas vraiment comment, mais un homme lui proposa de venir s’allonger sur l’une d’elles. Il le déshabilla intégralement, ce qui ne choqua pas Mwayer, et entreprit de lui peindre sur le corps. Il flottait tout autour de lui une odeur de sang qui le mit presque mal à l’aise. Cette odeur lui était pourtant familière, mais il se passait quelque chose qui était en train de le dépasser. Il se demanda l’espace d’un instant s’il n’était pas en train d’aller contre la volonté des Dieux ou si la guerre n’allait pas pousser l’homme qui le peignait à lui planter une dague dans la gorge à un moment ou à un autre, mais assez rapidement, attiré par cette promesse de découverte, il s’adonna pleinement au rituel qui était en train de se dérouler.

Lorsque son corps fut recouvert par divers dessins faits au pinceau grâce à du sang, il sentit quelque chose d’étrange arriver. Comme s’il montait quelque part. Ses yeux étaient clos et lorsqu’il les rouvrit, il fut pris d’un léger vent de panique, voyant son corps toujours allongé sur la table depuis en haut. Il voyait également l’homme qui était en train de marmonner et de nettoyer son pinceau. Il ne savait pas ce qui se passait, ni vraiment où ils allaient, mais apparemment, il n’avait plus le choix, il essaya de se déplacer et sentait qu’il savait comment faire. Il n’avait jamais ressenti ça, quelque chose d’extrêmement léger l’animait. Alors que tout le monde commençait à suivre un groupe de sages qui les avaient accueillis en filant dans les airs, il suivit le mouvement. Cela dura des jours de voyage, pourtant il ne ressentit ni la faim, ni la soif. Il ne comprit d’ailleurs pas pour quelles raisons ils les avaient mis en garde contre la nourriture, s’ils n’en ressentaient pas le besoin. Le voyage continua et Mwayer prit le temps de réfléchir à ce que lui avait dit le sage alors qu’il se déshabillait. Apparemment, ils allaient être emmenés là où les fidèles des Ætheri pouvaient aller ensuite. En fait, il n’était même pas sûr de cela, il savait seulement que les Divinités avaient quelque chose à faire avec cela et que c’était ce qui l’avait attiré ici.

Au bout de plusieurs jours, tout le monde arriva devant un arbre qui penchait légèrement sur le côté. L’homme qui guidait le groupe toucha le tronc de l’arbre et le monde bascula.

Mwayer ne comprit pas tout de suite ce qui se passait. Alors qu’il était en train de se déplacer au milieu de terres qu’il ne connaissait pas, il vit passer devant lui le Volcan Ardent qu’il avait déjà visité auparavant. Il crut avoir été téléporté, mais très vite les choses changèrent, à mesure qu’ils se déplaçaient le volcan fut remplacé par une plaine, puis par une sorte de banquise pour finir par une grande ville. Il en était à l’extrémité. Les sages les mirent une dernière fois en garde sur la question de la nourriture et leur dirent qu’ils seraient bientôt rappelés et qu’il ne servirait à rien de lutter contre cet appel. Mwayer n’en avait nullement l’intention, il allait rester par là, tenter de découvrir où il était pendant le temps qu’il avait et revenir quelque part où il maîtrisait ses actes.

Les gens se dispersèrent très rapidement, tout le monde partit dans sa propre direction, seul une poignée resta à contempler cette immense ville qui s’étendaient devant eux. Mwayer marcha devant lui, sans réfléchir où il allait et arriva devant les portes de la ville. Il n’eut pas de mal à entrer, mais très vite il comprit l’avertissement des êtres qui l’avaient emmené ici. Un homme petit et trapu lui intima farouchement de venir le voir. Il attendait des clients de derrière son comptoir et derrière lui, de la fumée s’élevait des trois casseroles dans lesquelles mijotaient des plats. Les meilleurs légumes en sauce de tout Zterbiuh’Oshi ! Disait-il en tendant à l’Alfar une assiette creuse pleine d’un potage aux morceaux alléchants. Mwayer le prit dans sa main sans vraiment, réfléchir et sentit l’odeur que dégageaient les subtils mélanges d’épices et de végétaux. Il saisit de sa main la cuillère qui baignait dans le potage et au moment où il la leva vit le sourire carnassier du vendeur et de deux autres personnes qui étaient assises au bar. Tout le monde le regardait. Il s’arrêta net, lâcha l’assiette qui se brisa contre le sol avec un bruit qui résonna dans sa tête pendant toute sa course. Il courut à toutes jambes, sortit de la ville au moment où les gens qui étaient accoudés au comptoir du marchand terminait leur bruyant fou-rire. Il ferma les yeux quelques instants tout en continuant de courir. Il avait maintenant dépassé les portes de cette cité dont le nom lui échappait alors qu’il venait de l’entendre. Lorsqu’il rouvrit les yeux, il se retrouva à un tout autre endroit.

Il était dans de hautes-montagnes. Sa respiration lui brûlait les poumons et il sentait que son souffle était devenu court. Il prit le temps d’inspirer et de souffler afin de faire disparaître de sa tête le bruit confondu du bris de l’assiette et des rires qui l’avaient poursuivi. En face de lui, un homme le regardait. Il ne le toucha pas, mais le regarda avec de plus en plus d’intensité et à peine remis de sa cavalcade, Mwayer se retrouva chez lui. Il vit un homme accroché à un mur par des ronces. Il ne disait rien. Il avait les mêmes cheveux que lui et il entendait dans le fond sa mère qui pleurait. Le temps semblait être suspendu, des débris de vase jonchaient le sol et l’homme saignait à grosse goutte maintenant. Les ronces ne cessaient de monter vers le centre de sa cage thoracique et vers son visage. Au moment où sa mère étouffa de la gorge un sanglot, les plantes épineuses achevèrent de tuer cet homme devant les yeux du jeune homme. Lorsqu’il rouvrit les yeux, l’homme le regardait toujours sans rien dire. Le souffle de l’Alfar était encore plus court, il avait l’impression de suffoquer et ses entrailles avaient décidé de ne pas l’aider dans son rétablissement. Elles commençaient à déchirer son estomac. Il fut pris d’une envie de vomir et de nausées. Mwayer venait de voir le meurtre de son père par sa mère. Il ne le savait pas exactement, mais comprenait bien que la personne qu’il avait vu mourir lui était liée de près ou de loin. Alors que tout cela se chamboula dans sa tête, il vit l’homme qui lui avait peint avec du sang sur son corps nu apparaitre et tendre sa main. Allons-y, avait-il murmuré.

Mwayer retrouva soudain son corps avec une certaine brutalité. Il faisait toujours nuit, mais la lune avait changé de phase et ses envies de nausées avaient diminuées, mais n’étaient pas encore parties.

Selon les dires de l’homme, il venait d’expérimenter quelque chose en lien avec l’âme ou avec l’esprit, il n’aurait su dire exactement. Il remercia l’homme pour sa gentillesse et repartit nauséeux en revoyant l’homme qui lui ressemblait se faire tuer sous ses yeux.

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Mer 17 Aoû 2016, 21:57


"Pour quelle raison devrais-je te sui-" Le chaman cessa d'observer fixement son corps évanoui sur la table. "Silence." siffla-t-il froidement avec une autorité qui ne lui était auparavant pas coutumière. "Abjecte créature, Menteur." rajouta-t-il, ses pupilles éthérées déjà exorbitées par la colère. Devaraj avait demandé à être placé sur une table à part, loin de toute distraction. Son esprit se tenait là, face à celui de l'Ancien Sorcier. "Nous avons une... discussion à avoir. Dans l'Au-Delà. Dans un quartier que tu connais bien. Tu peux toujours t'enfuir si tu le souhaites, mais tu sais comme moi que cela te perdra." continua-t-il avant de tourner les talons pour rejoindre la troupe d'esprits qui commençaient à monter. Khaal, moins encline à rechigner aux ordres, était déjà arrivée dans le Royaume des Morts.

Pour la deuxième fois en quelques jours à peine, le chaman parcourut Zterbiuh'Oshi, sans guide cette fois-ci. Il ne savait pas si Slanguen allait le rejoindre, mais il espérait que oui. Renoncer à cinq ans de manipulation d'un seul coup n'était pas le genre du Parasite. Il viendra. Cela donnera l'occasion à Devaraj de se venger et plus tard, lorsque sa colère sera assouvie, peut-être tirer un bénéfice de leur relation. Devaraj s'assit sur un banc, à l'entrée de Zemlys. L'atmosphère du quartier n'avait pas changé et même s'il n'y avait pas encore remit un pied, l'aura malfaisante des Parasites était déjà étouffante et la lumière tuée dans l'œuf. Ici régnait le Mal le plus puissant du monde. C'était si effrayait et fascinant à la fois qu'il n'osait détacher ses yeux de la ruelle ténébreuse. Il soupira doucement. "Tu as essayé de me dévorer." dit-il, les lèvres serrées. Slanguen le dévisagea avec toute la haine possible et imaginable. Il n'essaya pas de nier, sachant que cela ne le mènera à rien. Il ne savait par quel miracle, ou plutôt cauchemar le chaman avait apprit la vérité alors qu'il y a moins d'un mois, il pouvait tenir l'esprit de Devaraj sous son propre contrôle. "Oh. Je le savais. J'aurais du te tuer avant !" rugit-il, ses yeux rougis brillants de rage. "Je ne l'ai pas fait car je voulais attendre que ton corps devienne un peu plus puissant, encore." Il avait préféré avoir encore une once de patience. Et pour une fois, il n'aurait pas du. "Mais j'en ai l'eu occasion mille fois et je l'aurais encore le double." Il dévisagea le chaman d'un air mauvais. "Je te connais. Crois-tu que la Vérité t'empêchera de céder à la tentation de voir ta puissance s'agrandir si joliment grâce à moi ? Je t'ai poussé à tuer, massacrer, Devaraj. Et tu as aimé ça. Tu ne peux plus te passer de moi." Le chaman écarquilla un instant les yeux, puis se mit à rire. "Oh, oui ! Mais non. Il ne trouve que j'ai rencontré quelques uns de tes homologues. Et je constate que tu n'es rien comparé à eux..." souffla-t-il dans un sourire déchirant. Slanguen frémit. Il savait qu'il y avait pire que lui, ici-même. Il n'était qu'un Parasite de bas-étage à vrai dire...  Devaraj pencha la tête. "Mon pauvre.... Abandonné de tous. Et voilà qu'à quelques millimètres de sa vengeance rêvée, tu échoues lamentablement. " dit-il d'un ton dénué de compassion. Faisant une pause, il constata l'effet de ses paroles sur son interlocuteur. "Je ne connais pas ta véritable identité mais cela ne saurait tarder. On m'a vivement conseillé le savoir des Conservateurs alors je vais sagement obéir." Sa bouche se tordit violemment. "Qui que tu sois réellement, tu n'es plus mon Esprit Compagnon. Je t'interdis de m'approcher et si tu te crois toujours capable d'exercer ton Emprise sur moi, je te laisse découvrir ton erreur. Nous nous reverrons... Quand je le voudrais." Sur ses mots, il quitta le quartier sans un regard en arrière. Il savait que ce n'était que des simples mots sans réel impact et qu'en réalité, son combat avec l'esprit Parasite était bien loin d'être terminé. Mais cela lui avait fait plaisir de les prononcer. Il avait faillit sombrer dans la folie et mourir et à cause de cet être et de sa propre faiblesse. Maintenant qu'il était capable de lui résister, Devaraj comptait bien mener fièrement bataille.

Il parcourut l'immense ville, toujours autant séduit par son immensité et sa grandeur, qui témoignaient d'une façon écrasante de la puissance des Aetheri. Ses pas le menèrent vers le temple d'Edel et Ezechyel. Le chaman repensa à l'étrange tatouage qui était apparu sur son dos, un grand corbeau noir. Maintenant, il comprenait au moins d'où venait son admiration pour l'ancien et le premier roi des Chamans. Il continua sa marche jusqu'à atteindre l'allée de Cloches; La vue était d'une grande beauté. Devaraj se rapprocha de Khaal qui flottait nonchalamment sur un des toîts. Ils se tinrent côte à côte en silence pendant un long moment, sans parler. "Je t'ai fais souffrir." murmura-t-il enfin. Mangé de l'intérieur, il avait dénigré toutes les mises en garde de Khaal et refusé toute aide possible, en plus de la traîter de façon humiliante. "J'ai vécu pire." grinça la guerrière. "Mais ce serait mentir de te dire que je ne t'en veux pas." L'ombre d'un sourire apparu sur son visage de pierre. Elle savait qu'il ne s'excusera pas pour ce qu'il avait fait. Mais c'était déjà une bonne nouvelle qu'il reconnaisse avoir mal agit. "Mais je suis heureuse de voir que tu es redevenu... normal." En quelque sorte. La folie brillait encore dans ses yeux, mais c'était sa folie à lui et non celle d'un monstre issu d'une machination d'horreur. "Dire que je t'ai vu foncer dans un nid de Parasites quand tu avais six ans. Tu étais reparti aussitôt en hurlant. Et maintenant ta passion favorite est de fusionner avec ces mêmes monstres..." Elle soupira sans douceur. "Tu te donnes au sentimentalisme maintenant ?" Les hommes changent avec le temps, c'est bien connu. "Non. Je constate ton étrange et contradictoire évolution." répondit-il d'un ton sarcastique. "Oh merci !" Le chaman sourit légèrement. "Je veux me faire pardonner. Que dirais-tu de me servir de garde-fou ? Je crois que je vais en avoir besoin..." souffla-t-il.

Le temps qu'il pouvait passer aux Royaume des Morts s'écoulait rapidement. Il ne pouvait pas rester ici plus longtemps, son corps l'appelait, la Vie l'appelait. On ne pouvait abuser de ce pouvoir qui lui permettait de rejoindre l'Au-Delà. A son réveil, Khaal veillait sur lui. Il n'y avait aucune trace de Slanguen mais le chaman savait que l'esprit n'était pas loin. Il l'avait énervé, blessé, menacé. Le Parasite ne pouvait rester sans réagir face à une pareille insulte et retournement de situation.

Devaraj se releva et regarda autour de lui. Il avait profité du rituel pour régler ses soucis avec ses esprits compagnons, mais globalement, il désapprouvait complètement l'initiative de cette tribu. Révéler un secret qui était caché à tous, même aux chamans les moins érudits, non mais quelle idée ! "Vous êtes folle. Et stupide." se permit-il de dire à celle qui s'occupait de lui. "Tant qu'on y est, doit-on aussi faire des pancartes pour expliquer le fonctionnement du Cycle ? " Il repoussa violemment la femme, reprit ses affaires et se dirigea vers la sortie. "Et déclarer la guerre aux Ombres aussi, pour faire les choses bien ! " Si ça ne tenait qu'à lui, il aurait fait raser cette tribu ignorante et ce dans la plus grande des cruautés. Mais il n'était qu'un chaman parmi d'autres. Ses opinions ne comptaient pas. Pourtant il se permit de les exposer au grand jour. "Ignorants ! Dans mon propre peuple !" Sur ces mots colériques, il quitta le lieu.


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Jeu 18 Aoû 2016, 10:50

Le feu brûlait, brasier ardent qui se reflétait dans les yeux de la Dame Rouge. Elle buvait un liquide d'une couleur si semblable à celle du sang qu'il était bien possible qu'il en soit. « Hé bien, je vous écoute... » fit-elle en posant le bol en terre cuite qu'il lui avait offert en présent avant de demander audience. Elle avait ponctué ses mots d'un geste lent mais plutôt gracieux afin de l'inciter à se confesser. Le Chaman resta un instant silencieux avant de murmurer quelques phrases qui eurent le privilège d'éveiller l'intérêt de la Démone. « Vous en êtes certain ? » questionna-t-elle en parcourant doucement le dessus du contenant de son index. Elle n'attendit pas qu'il acquiesce pour qu'un sourire illumine ses traits. « Bien, voilà qui change la donne. » conclut-elle avant de lui faire signe de partir. Celui-ci était trop précieux pour qu'elle l'abuse ou le maltraite. Cela faisait bien longtemps que la Dame avait compris la puissance des Chamans et le rôle qu'ils jouaient. Cette nouvelle qu'il venait de lui annoncer n'était pas un secret. Néanmoins, elle n'aurait sans doute pas été au courant autrement. « Bande de bons à rien... » fit-elle à l'attention des Esprits qui tournaient autour d'elle. Lui cacher une telle opportunité aurait mérité la mort s'ils ne l'étaient pas déjà. Elle soupira, contrariée par les petits secrets que ceux qui avaient trépassé gardaient à son endroit. « Ce n'est pas comme si je n'étais jamais allée au sein de l'Au Delà en plus. » rajouta-t-elle. Le Chaman ne lui avait, en réalité, pas parlé de l'endroit, juste des mythes qui y étaient associés et que la tribu Rwanonya voulaient mettre en avant pour prouver la suprématie des Ætheri. Elle avait simplement deviné les tenants et les aboutissants. Puisqu'elle avait passé des siècles sous une forme d'Esprit, elle savait, tout simplement. Elle y serait bien retournée depuis d'ailleurs si elle n'avait pas oublié le moyen de s'y rendre. Puisque pratiquement aucun ouvrage ne parlait de cette terre accessible uniquement à ceux que les Ombres avaient guidé jusqu'au Fleuve, elle n'avait pu mettre la main sur sa position. Jun avait sans doute pris la peine de brûler ceux qu'il avait fait siens jadis et elle n'était pas assez folle pour lui demander ce service après ce qu'elle lui avait fait endurer. Elle s'étonnait d'ailleurs qu'il ne lui ait toujours pas rendu une petite visite depuis. Il aurait pu venir lui rappeler ô combien il était puissant à présent. Sans doute aurait-il cru la voir étonnée de la nouvelle mais elle ne pouvait l'être. Les statues présentes au sein de l'Au Delà ne mentaient pas sur le visage des Ætheri de la Vie et de la Mort. Quoi qu'il en soit, puisqu'une telle occasion lui était offerte, elle ne pouvait passer à côté. Elle irait et elle avait bien l'intention de le retrouver, lui.

L'ambiance que les Chamans imposaient à l'assemblée était on ne peut plus étouffante. Le feu, les senteurs, les toiles qui trompaient les sens, tout ceci formait un tout que la Dame n'appréciait pas. Ces êtres étaient bien trop primaires pour elle, bien qu'elle respectait leurs traditions d'une certaine façon. Les us et coutumes de ce peuple restaient intrigantes et elle en avait étudié les fragments qu'elle avait pu se procurer. Les Chamans n'étaient pas de ceux qui consignaient leur culture dans des livres. Ils se la transmettaient plutôt de façon orale et par la pratique. De ce fait, si elle souhaitait apprendre, elle ne pouvait que s'acheter les services de l'un d'eux en espérant qu'il ne lui mentirait pas. Cependant, elle n'était pas femme à qui mentir était un exercice aisé. Elle possédait bien des atouts qui évitaient ce genre de désagréments. Allongée sur l'une des tables improvisées comme les autres, elle attendit de sentir les corps se détendre pour opérer sa transformation. Elle n'était pas assez folle pour laisser son enveloppe charnelle ici. Elle pensait savoir que les Chamans étaient respectueux de leurs rituels mais ce n'était pas d'eux qu'elle se méfiait le plus. En ces temps troublés, les ennemis se trouvaient derrière chaque visage. Puisqu'elle était une traîtresse politique à son peuple et qu'elle ne partageait pas non plus les croyances démoniaques, elle se méfiait d'autant plus. C'était d'ailleurs la raison pour laquelle elle avait décidé de se construire des identités fictives. Elle n'espérait pas tromper le Monarque Démoniaque longtemps mais ses sbires se laisseraient prendre au piège. Ils n'étaient pas assez intelligents pour lui faire face. Quant à l'homme, c'était une autre histoire.

À présent sous forme spectrale, elle suivit le groupe en silence. Certains étaient totalement déboussolés de voir leur corps reposer là alors qu'ils s'élevaient dans les airs sous une forme inconnue jusqu'ici. Lorsqu'elle était morte, jadis, l'expérience lui avait paru plus qu'étrange également. Aujourd'hui, les événements ne lui faisaient ni chaud ni froid. Elle avait simplement hâte de finir le voyage qui s'annonçait des plus longs. L'Au Delà n'était pas à la portée du premier crétin venu. Les nuits passèrent, les journées également. S'il refusait son offre, elle aurait perdu un temps considérable. Néanmoins, elle doutait qu'il soit homme à la négliger et à décliner ses propositions. En attendant, la Démone fit en sorte de se tenir à l'écart des individus présents. Elle ne souhaitait pas se faire remarquer. Une fois qu'ils furent arrivés au pont, elle reconnut directement l'endroit. Aussi, elle ne s'attarda pas à se demander si oui ou non elle devait toucher l'arbre. Certains étaient dubitatifs et d'autres commençaient à s'interroger sur le fait de savoir s'il s'agissait d'un piège et s'ils ne feraient pas mieux de retourner sur la terre ferme. Elle les bouscula et, une fois que ses doigts effleurèrent l'arbre, se retrouva plongée dans l'Au Delà. Elle avança alors que ses yeux n'étaient pas encore habitués à la couleur encore très pâle voire inexistante. Elle n'avait pas de temps à perdre car elle doutait pouvoir rester ici encore longtemps et le principal problème de cette forme c'est que si elle perdait son statut d'Esprit, elle chuterait dans l'Océan, à une distance gargantuesque de la première côte accessible. Sa magie était grande à présent mais elle gardait cette probabilité à l'esprit. L'orgueil n'avait pas sa place lorsque sa vie pouvait potentiellement être mise en jeu.

La Dame ne s'arrêta pas devant Zterbiuh'Oshi. Elle n'avait aucune raison d'y aller. Non, l'endroit qu'elle souhaitait visiter encore une fois était un tantinet particulier, bien plus sombre et rempli de choses qui effraieraient n'importe quel visiteur non aguerri. Elle avait été l'un d'eux jadis et, ce lieu, elle le connaissait : Zemlys, le territoire des Esprits Parasites. Un petit sourire étira ses traits lorsqu'elle y parvint. L'homme qu'elle venait voir était on ne peut plus particulier. Il était lié à sa famille puisqu'il avait épousé l'une de ses descendantes et l'avait même tuée une première fois. Puisqu'elle n'arrivait pas à trouver cette dernière pour l'annihiler de nouveau, elle avait pensé à tous les moyens possibles de la faire disparaître. Son ancien époux restait la source la plus sûre de réussite car il possédait par le passé des dons qui lui permettaient d'évoluer dans le même monde qu'Elizabeth : celui des contes. Mitsuko sourit, s'avançant dans ces terres comme une prédatrice affamée. Le tout était de paraître convaincante pour qu'aucun d'entre eux n'essayent de l'approcher. Elle le promettait, si l'un d'eux s'y tentait, elle trouverait le moyen de l'écraser pour de bon. « Hum... ». Elle ne le trouverait jamais ainsi. Ils étaient trop nombreux et le territoire était bien trop vaste. « Trouvez moi celui qui fut un jour Loki Taïmon. » fit-elle d'une fois ferme. Elle n'eut pas à attendre longtemps que celui-ci s'avançait déjà. Il avait été prévenu mais, ça, elle n'avait pas à le savoir. « Il semble que certains d'entre nous aient eu plus de chance que les autres... » fit-il d'une voix languissante en la fixant des pieds à la tête. « À croire que certains savent fabriquer leur chance et d'autres non. » répondit-il tel le serpent qui s'enroule autour de sa proie avant de la dévorer. « Je viens justement vous donner une chance. Libre à vous de la refuser mais je suppose que vous ne dérogez guère à la normalité chez les Esprits Parasites. ». Elle fit une pause avant que son regard se fasse bien plus sournois. « Et puis, si vous acceptez, je vous offrirai sur un plateau d'argent le corps d'un Roi. ». « Je n'avais pas l'intention de refuser. Cela fait bien longtemps que je croupis ici faute d'un plan adéquat à exécuter. Puisque vous semblez avoir prévu tout ce qui se produira d'ici à ce que cette finalité tant attendue pour moi se réalise, considérez que nous avons un arrangement. Cependant, je sais aussi que vous ne seriez pas venue si vous n'aviez pas de conditions. ». « Vous me connaissez bien. Effectivement. Il se trouve qu'une Syrkell est actuellement sous ma protection et que je ne tolérerai pas qu'une fois un corps obtenu vous vous en preniez à elle. ». Il sembla piqué au vif mais elle avait de quoi l'apaiser, s'il n'était pas déjà au courant. « Il se trouve que l'Ère de la Renaissance du Dieu Roi a ramené la totalité de la lignée Syrkell à la vie. Ma protégée, de fait, n'appartient pas à ces Sorcières. Vous aurez tout le loisir de vous occuper de ces dernières et lorsque vous aurez fini de toutes les anéantir, en plus de certains de mes descendants, je vous offrirai la royauté. ». « Il est dit ici que le Monarque Démoniaque vous pose quelques difficultés. ». Elle soupira. « Hélas, à ce que je vois, l'idiotie de la population des vivants se reflète également chez les morts. ». Elle sourit de nouveau, mauvaise. « N'essayez pas de me doubler. Il est à moi. De plus, exercer une quelconque Emprise sur cet homme est, de toute façon, voué à l'échec. ». Il ne dit rien mais il lui semblait que ce n'était pas tout à fait exact. « Voici ce que je vous propose : vous venez avec moi afin de m'aider à annihiler mes descendants, notamment Elizabeth. Puisque vous récupérerez bien vite un corps, vous pourrez vous occuper de la famille opposée à la vôtre sans souci dans un même temps. Une fois que je serai satisfaite, je ferai en sorte que le corps du Roi que je vous ai promis se retrouve sans défense, aucune, vous pourrez prendre sa place et, ainsi, avoir bien plus que ce que vous n'avez jamais eu. ». « Je pourrai m'attaquer à votre Âme vous savez. ». « Essayez seulement... » fit-elle avec un petit sourire qui semblait tout à fait charmant mais avec un ton des plus significatifs. « J'essaierai, vous pouvez en être certaine. Pas tout de suite mais un jour j'essaierai. ». « Cela ne me dérange pas. Néanmoins, tachez d'y arriver du premier coup. ». Il la fixa un moment. Elle était vieille, avait vécu à des ères qu'il n'avait jamais foulé. Il se demandait si elle avait en sa possession le moyen de le supprimer purement et simplement. « Et ce roi, qui est-il ? ». « Vous le saurez bien assez vite. » conclut-elle. « Maintenant, venez avec moi. ». Il était temps de rentrer.

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Jeu 18 Aoû 2016, 21:01



Un bruit étrange courait. Une rumeur si extravagante que certains en riaient et que d'autres préféraient taire pour sa stupidité. Mais Dzaal étant plutôt sanguin et curieux, il décida sur un coup de tête de se déplacer pour voir de lui-même. Voir l'improbable. Se rendre compte de l'inimaginable. On disait que les Aetheri étaient prêts à dévoiler une partie de leur pouvoir. Mieux... A le partager ! Bien sûr, le bouche à oreille avait l'inconvénient de déformer les propos initiaux. Mais dans le contexte, le sens y trouvait sa place. Le jeune démon ne s'était jamais demandé ce qu'il advenait s'il venait à mourir. Tout ce qui lui avait importé jusqu'à présent était que cela n'arrive pas... Alors que maintenant la question était soulevée, la réponse devait s'imposer d'elle-même.

Ezechyel. Un nom qui faisait écho dans sa mémoire. Un nom qu'il avait entendu à maintes reprises par les membres de sa Lignée. Vénéré et pris comme exemple, certaines de leurs actions étaient vouées à le satisfaire. Nul ne dirait s'il ne se cachait pas parfois derrière ce nom pour leurs propres intérêts. C'est accompagné de sa seule et unique sœur qu'il se déplaça. Elle seule avait accepté de le revoir avant que son objectif ne soit atteint. Peut-être que cette expérience y contribuerait...

Sur place, l'effervescence était de mise. Un Shaman les apercevant s'approcha pour les guider. Son air était sérieux mais son esprit était ouvert. Il échangea la plupart du temps avec Séléna qui semblait en connaître davantage que son cadet qui, lui, préférait s'intéresser à un oiseau mort pendu par les pattes. Il le titilla du bout du doigt avant de passer au prochain, un renard magnifique à la robe parsemée de pourpre. Plus ils s'enfonçaient dans le camp, plus l'odeur de la Mort se faisait puissante, mêlée à celle de l'encens. L'ambiance s'en trouvait changée, comme si elle était chargée en spiritualité. Dzaal aurait presque pu dire que les esprits les observaient œuvrer. Cela s'accentua avec les différentes personnes qui, étendue sur les tables, se laissait peindre en pourpre. Le vent dans les arbres, les ombres, les flammes, la vie qui va et qui vient, ... Le jeune démon prenait un certain plaisir à découvrir la communauté shamanique, si mystérieuse et intense à la fois.

Se glissant sous les peaux, il regarda Séléna retirer ses vêtements un à un pour aller se mettre en place sur une table libre. Une shamane prit le relai. Celle-ci récupéra un petit pot de terre qui récoltait les gouttes encore chaudes d'un oiseau planté contre un tronc. Elle pressa l'animal pour récupérer le peu de fluide qui lui restait, presque dans un geste respectueux qu'il ne pensait pas possible en pareille occasion. Le jeune démon l'observait dessiner sur sa peau nue des symboles complexes avec le bout d'un pinceau qu'elle manipulait avec précaution. Chacun de ses gestes semblaient calculés et ses lèvres remuaient sans un son. Elle jeta un regard vers Dzaal qui paraissait absorbé par les mains ridées de la vieille femme. Un petit sourire apparut aux coins de ses lèvres, qui disparut comme la brise qui se mourrait dans ses cheveux grisonnants.

Ce fut son tour, et il se laissa faire sans poser de questions, bien qu'il y en ait mille qui lui venaient en tête. Cela fait, les croûtes se craquelant à chacun de ses mouvements prudents, il laissa de la place à sa sœur pour qu'elle vienne à côté de lui. Ils n'avaient jamais été aussi proches qu'en cet instant. Peut-être que l'esprit de communion qui régnait était un déclencheur à l'abrogation des barrières qu'il y avait toujours eu entre lui - outil des Ganaem - et les autres membres de sa "tribu".
Au son des crépitements des feux, ils fermèrent les yeux, sereins tout en étant attentifs aux consignes. Pas de nourriture.

Et la gravité s'annula progressivement. Rouvrant les paupières, ils s'étaient élevés dans les airs et observaient leur corps endormi. Dzaal fut prit d'une petite crise de panique, mais il se calma bien vite en "entendant" l'appel de Séléna et celui des Shamans qui les accompagnaient. Son cœur s'accéléra quand leur vitesse se mit à croître. Dzaal clignait des yeux le moins possible pour ne rien perdre de ce qui défilait devant lui. Jamais il n'avait vu le jour se lever si vite. Le soleil à l'horizon était comme leur destination. Bouche bée depuis le début, il éclata de rire. D'amusement. Il hésitait entre ressentir des sensations ou au contraire il se demandait s'il ne les rêvait pas. Il était certain qu'il avait la chair de poule d'excitation... Si le temps passait, il n'en avait eu aucune notion.

Tout cela ne faisait que commencer. On aurait pu le lui raconter qu'il ne l'aurait pas cru. Mais là, devant eux, un pont suspendu dans les airs. Le groupe parcourut cet étrange chemin qui zigzaguait entre les nuages jusqu'à un arbre. Majestueux n'était pas le mot car il n'y avait pas de comparaison, il était unique sur cette route stérile. Mais il éprouvait une sorte d'intensité dans sa présence. Une forme de liberté avec ses feuilles qui suivaient les courants aériens. Une forme de sérénité car il était là, assurant son propre rôle en toute autonomie. Les Sages appuyèrent leur main sur son tronc bancal. Dzaal retint son souffle.

***

Le jeune démon était certain d'avoir les yeux ouverts, mais c'est comme s'il se retrouvait tantôt sous l'eau, tantôt devant le soleil. Les couleurs n'étaient pas naturelles et il eut peur d'avoir perdu la vue. Mais progressivement, cela revenait à la normale. Ou presque. L'environnement était irréel et resterait à jamais gravé dans sa mémoire. Que se passait-il ? Ce ne pouvait être qu'un rêve. Un de ceux pour lesquels on ne souhaitait pas se réveiller. Puis un clignement de paupières plus tard, une gigantesque bâtisse se dressa devant lui. Il en oublia Séléna qui n'était plus à ses côtés. S'en rendant compte, il tourna le regard dans tous les sens mais rien... Un jeune homme s'approcha de lui et ses révélations interrompirent ses inquiétudes.

- Bienvenue voyageur... au Temple d'Ezechyel et des Gardiens.

Dzaal ouvrit la bouche avant de se rappeler de la Transition des Ganaem. Il déglutit, se demandant s'il pourrait parler avec l'Aetheri s'il entrait là... Une seule question lui taraudait l'esprit : était-ce lui qu'il avait rencontré ce jour où sa Lignée le soumit au rite de passage ? Ou tout cela n'avait été qu'inventé par son esprit drogué ?
Devant l'air dubitatif du Démon, l'inconnu tendit une main vers l'entrée pour l'encourager à avancer.

Son guide de fortune, accompagné d'un Shaman du camp, le mena dans la bâtisse. Là, il lui fit visiter d'innombrables salles, puis lui présenta l'un des trésors des Esprits. Une épée qu'il ne put s'empêcher de toucher. Dzaal eut un flash qui brouilla sa vue et son esprit. Pour seul reste de ce qu'il venait de se passer, il crut entendre une voix lui murmurer "Nous attendons. Tu sauras." Devenait-il fou ? Depuis quelques temps, il faisait face à l'inconnu et ne faisait qu'apprendre sans savoir. Tout était nouveau pour lui, sans différencier même ce qui était le vrai du faux, n'ayant aucune référence sur laquelle s'appuyer... Le Shaman lui expliqua le rôle de la relique. Elle n'avait donc aucun effet sur lui, Démon, mais... non, il disait sûrement vrai.

Un sentiment l’oppressa, puis le tiraillait. Le Shaman lui sourit tandis que le jeune homme proposa de partager la moitié d'un fruit avec eux. Dzaal tendit la main en le remerciant pendant que l'autre croquait dans l'autre moitié. Cela faisait plusieurs jours qu'il n'avait rien avalé, il devait se forcer à manger quelque chose pour éviter la syncope. Le Shaman posa une main sur l'épaule du démon, serein, et avant que ce dernier n'attrape la nourriture, sa vue se brouilla à nouveau. Moins appréciable qu'à l'arrivée, il semblait subir une aspiration contre laquelle il ne pouvait lutter. Le temps était imparti. Puis soudain, il regagna son corps avec l'impression de peser le poids d'un rocher. L'attraction était ressentie comme décuplée et se remettre debout était impensable. Sa sœur ne put pas tenir sur ses jambes et s'effondra alors que des shamans l'aidèrent à s'asseoir. Dzaal se glissa à ses côtés en rampant. Devant, un Sage les regardait fixement avant de prendre la parole d'une voix lente et monocorde.

- Vous avez fait confiance aux Aetheris, ils vous ont récompensés. Sentez-vous privilégiés car... maintenant vous savez.

Ils hochèrent la tête en harmonie, sans savoir que répondre.

- Il est temps que le monde sache. Soyez leurs prédicateurs...

Ils gardèrent le silence un long moment, pendant qu'ils se nourrissaient enfin, jusqu'à leur séparation à proximité de la demeure familiale où Séléna embrassa une dernière fois son Frère, suivit d'un coup de coude bien placé et d'un saignement de lèvres "amical". Elle refusa cependant de parler de son expérience. Il renouvela donc sa promesse. Il reviendrait quand son devoir aura été accompli ou en phase de l'être. Une forme d'espoir renoua avec sa volonté.

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Voilà un petit Dzaal avec plein d'étoiles dans les yeux (et des moucherons).
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Sam 20 Aoû 2016, 18:56


Mes récentes péripéties m’avaient poussé à reconsidérer mes croyances. La révolte des vampires jointe à l’intervention de la mystérieuse apparition sur l’île avait été vectrice d’interrogations. Je remettais en question mon allégeance depuis quelques jours déjà. Assurément, ce n’était point par réel amour de l’Unique que j’avais embrassé l’éternité et que j’étais devenu un vampire. Toutefois, la logique voulait que je défendisse sa parole. J’avais en effet adhéré aux convictions de Dame Schwarzen alors qu’elle m’avait fait miroiter un avenir radieux à ses côtés : celui d’un chasseur craint et redouté, respecté au sein de sa race. La cause de Sympan incarnait une extension naturelle de cette perspective : celle d’un traqueur d’infidèles. J’avais agi en conséquence jusqu’alors.

Hélas, Dame Schwarzen n’était plus depuis la révolution. Son avis m’était devenu inaccessible, seule Kiyuri pouvait me conseiller. Quand bien même, cette dernière demeurait incapable de me renseigner sur les dernières volontés de ma Dame. Pire encore, elle promulguait rarement un quelconque avis étoffé. Hormis la révélation sur les assassins de son ancienne maîtresse, elle revêtait davantage un rôle d’assistante que de conseillère, d’informatrice plutôt que de stratège. Inéluctablement, elle savait, était en connaissance de mes doutes, mais demeurait silencieuse. Au moment où je m’y attendais le moins, toutefois, elle vint me relater une information capable de m’offrir des éléments de réponse.

 « Une nouvelle courre depuis quelques jours. Une tribu aux pouvoirs spirituels affirme pouvoir démontrer l’étendue de la puissance des Aetheri. Ils clament être en mesure d’offrir à leurs fidèles un aperçu du berceau qui les attendent… »

 « Qui les attendent… ? »

 « En cas de mort… »

En vertu de ma condition de vampire, j’avais longtemps pensé me soustraire à pareil destin. Depuis le sort funeste de mon hôte, l’irréductible vérité dissipait mes illusions. Nous étions en guerre, et j’étais, comme n’importe qui, sous la menace d’une telle fatalité. Assurément, ce constat avait fait rejaillir certaines craintes. Qu’advenait-il une fois que nous mourrions ? Avais-je fait le bon choix en acceptant de devenir un vampire ? Ces questions se bousculaient, et l’on pouvait affirmer qu’une telle offre de la part de la tribu arrivait à point nommé pour soulager mon esprit. Sans doute Kiyuri l’avait deviné, et m’en avait informé dans cet unique but. Je ne tardai point à prendre ma décision : mes prochains jours seraient consacrés à la rencontre de ces maîtres spirituels.

**

On ne pouvait clamer que les rites chamaniques étaient dépourvus d’exotisme. Exhibition, peintures sur le corps, ambiance ésotérique et rituels incompréhensibles… Je n’avais jamais rien vu de tel auparavant. L’odeur persistante du sang ne me laissait guère insensible, éveillant mes éternelles pulsions. L’ambiance mystique, couplée à l’encens vertigineux, était cependant telle qu’elle se suffisait à me recadrer. Une seule consigne nous fut transmise alors que les chamans scandaient leurs formules : celle de ne goûter à nul aliment présenté à notre destination. Cette prérogative ne m’alarma guère – j’étais de toute façon insensible à la faim traditionnelle. Mon esprit s’effaça doucement en direction d’un horizon qui m’était totalement inconnu. En l’espace de quelques instants, je me sentis transporté, presque dépossédé d’un poids alors que je sombrais dans un songe singulier. Nombre d’entre nous furent transportés simultanément au cours de ce périple imaginaire. A ce qui s’apparenta comme un réveil, quelque chose avait changé.

Devant moi se dressait un paysage aux couleurs uniques. Montagnes, prairies, volcans et plages… Une myriade d’images se succéda sous mes yeux, jusqu’à ce qu’apparût une ville, encore plus imposante que tout ce que j’avais pu apercevoir préalablement. En son sein, une légion d’individus aux apparences diverses se côtoyait, échangeait, dialoguait sans conférer la moindre importance à un quelconque attribut racial. Telle était la vie qui nous attendait après la mort ? Quiétude, repos et paix ? Cette image paraissait trop embellie pour être réelle. L’oisiveté était maître mot en ces lieux ? Seulement pour les fidèles aux Aetheri, de ce que j’avais saisi. Qu’advenait-il alors pour les suivants de Sympan ? Impossible de le savoir. Ce qui fut fort dommageable, c’est que je réalisai n’avoir donc nul espoir d’y rencontrer Dame Schwarzen. Pour autant, je progressai aux côtés du groupe en contemplant cette cité, marquée par un nombre colossal et indénombrable de passants. Tous ces morts trouvaient une place en ces lieux ? Le résultat avait de quoi couper le souffle.

Je sentis cependant que certains d’entre eux dévisageaient le cortège que nous constituions. Notre présence était-elle considérée comme néfaste ? Ce n’était point improbable. Les vivants pouvaient-ils, par ailleurs, interagir avec les défunts ? Cette question demeura sans réponse pour le moment. Je me contentai de suivre l’attroupement alors que nous fûmes menés jusqu’à un temple aux dimensions inégalées. A l’image du reste, cette forteresse érigée sur l’eau possédait un sens qui m’échappait. S’agissait-il d’un symbole ou d’une effigie à fonction précise ? Tant d’interrogations demeuraient sans réponse au cours de ce voyage, mais un poncif revenait inlassablement : vastité. Si cet endroit accueillait des fidèles de toutes ères, je supposai qu’il s’agissait d’un prérequis indispensable. Existerait-il cependant un temps où les limites seraient atteintes ? Je ne pouvais que spéculer sur ce mystère, attitude tout aussi valable pour le reste.

De retour à la prodigieuse cité, l’envie me prit de m’adresser à un mort pour le questionner sur son ressenti. Au même moment, on m’aborda. Quelle ne fut point ma surprise lorsque je me retournai pour croiser le regard de la dernière personne que je m’attendais à rencontrer en ces lieux. Stupéfait, je venais de tomber nez à nez avec Dame Schwarzen, qui m’observait avec une expression indescriptible. N’était-ce point là le sanctuaire des fidèles aux Aetheri ? J’étais perdu. La revoir m’envahit d’une sensation singulière, à mi-chemin entre la joie et l’étonnement. Elle ne souriait point, mais ne paraissait nullement courroucée. Son visage neutre entama la conversation.

 « Reddas. » Elle se cantonna à cette simple invective. « Je… ne m’attendais point à vous trouver en ces lieux ! Ne s’agit-il point d’un endroit dédié aux fidèles des Aetheri ? » Dame Schwarzen demeura impassible, ne répondant point à ma question. Comment devais-je l’interpréter ? Avait-elle connaissance de mes doutes, en son état de défunte ?  « Je suis arrivé bien trop tard… Kiyuri m’a informé sur vos assassins. Quelle… était votre opinion sur cette rébellion ? » Aucune réponse. Un vague changement d’expression dans son visage seulement.  « Qu’attendez-vous que j’accomplisse ? » Elle sourit énigmatiquement. Quelque chose l’avait amusé et elle désira y répondre.  « Mon cher chasseur, quand volerez-vous de vos propres ailes ? Quelle était ma position, selon vous, dans cette révolte ? » Des traîtres et fuyards l’avaient assassinée, ce qui signifiait… qu’elle allait dans le sens cette dernière ?  « Alors vous êtes… ? » Elle ne dit mot, mais son teint malicieux persista. Était-elle, par conséquent, du côté des Aetheri ? Cela expliquait sa présence en ces lieux.  « Décédée, et vous « vivant ». Où se situe votre ambition que vous n’avez eu de cesse de clamer dans ma demeure ? » « Je... » « Il est l’heure. »

Une main s’était posée sur mon épaule. En me retournant, j’aperçus l’un des maîtres spirituels qui nous avaient guidés jusqu’ici. L’instant d’après, le paysage se flouta pour disparaître, et l’ultime image que je perçus de ma Dame Vampire consistait en cette éternelle expression énigmatique. Ses derniers mots résonnèrent tel un écho dans mon esprit. Mon ambition ? Où était-elle passée ? …

**

J’émergeai dans un simple apparat. Il me fallut un léger temps pour reconnaître l’ambiance exotique de la tribu. Cet éveil était authentique. J’avais inéluctablement appris quelque chose au sein de ce voyage. Dame Schwarzen – ou quelle que soit l’apparition qu’il m’avait été donné d’apercevoir grâce au pouvoir des Aetheri – m’avait recadré sur le chemin que je m’étais fixé. Quelle que soit la régence en place chez les miens, mon ambition persistait. Contrairement à Sympan, les Aetheri n’avaient point hésité à manifester leurs miracles pour les mettre à disposition de ceux qui leur étaient fidèles. Chez les vampires comme chez les chamans, ces derniers étaient récompensés. Au regard de mes propres projets, ces preuves s’avéraient on ne pouvait plus convaincantes. J’étais venu chercher des réponses et je les avais trouvées. Animé par ce nouvel élan, je remerciai solennellement les maîtres chamans et retournai vers là où je venais. Il n’y avait plus de place au doute. Seulement à l’action et la conviction. Mon soutien allait pleinement aux Aetheri.

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Sam 20 Aoû 2016, 21:41


- La preuve est faite, la puissance des Aetheri va être démontrée !
C’était sans doute la seule phrase qui revenait en boucle. Sans cesse et inlassablement, c’était bien toujours le même thème. Même à bord du Libertad, c’était la même chose au sein des rangs. Les mêmes interrogations apparaissaient sur toutes les lèvres. Certains soutiens de Sympan en arrivaient même à se poser des questions. Et si tout ce qui était dit était vrai ? Cette tribu… Les Rwanonya… Comment pouvaient ils avoir cette preuve ? Il fallait en avoir le cœur net… Il avait fallu qu’elle soit seule. La pirate le voulait. Savoir ce qu’il y avait après la mort, et une preuve des aetheri… La rouquine entendait montrer leur erreur, mais n’avait pas besoin d’avoir de témoins si vérité il y avait.

Sur place, les rumeurs avaient fait venir des populations du monde entier et une foule importante semblait en attente. En entrant dans l’abri à moitié couvert par des toiles de peau qui créaient une sorte d’intimité, Lilith se trouva face aux membres de cette fameuse tribu. Les symboles sur le corps des individus lui rappelèrent ceux qu’elle avait pu apercevoir sur un individu. Le fumeur macabre… Cette vision l’incita presque à faire demi-tour immédiatement. Ses échanges n’avaient pas été les plus cordiaux. Des chamans ? La capitaine n’en connaissait rien… et ce ne fut pas l’étrange rituel qui allait la mettre en confiance.  L’odeur du sang se faisait enivrante. Les insultes envers les fidèles du dieu-roi revint lui revint en tête. L’un des hommes l’invita à prendre place.

- Vous êtes prête à ressentir la puissance des Aetheri ?


Son regard se fit plus sombres. Nombre d’individus étaient allongés, avec pour tout vêtement les peintures qui ornaient leur corps. L’hôte lui désigna une table où elle pourrait prendre place au milieu de tout ce monde. Une occasion rêvée de faire un massacre… il suffisait de simplement passait la lame le long des gorges ainsi exposées… Mais si elle ne se prêtait pas à l’exercice… Pourrait-elle seulement contredire les rumeurs ? Aussi… en poussant un soupir explicite, Lilith commença à dénouer sa ceinture.

- Je suppose, oui. On verra si tes promesses sont à la hauteur…

Le bruit du métal clinquant sur le sol, alors que sa chemise, puis son pantalon finirent par les rejoindre et qu’elle prit place sur la table. La nudité n’était pas un souci pour elle. La capitaine ne ressentait aucune forme de pudeur, et le fait qu’un strict inconnu dessine des signes dont elle n’en comprenait pas le sens ne la gênait pas. Seule cette idée de traquenard lui occupait l’esprit.

- Détendez-vous. Vous verrez ce qu’Edel et Ezechiel ont prévu après la mort. Ne mangez rien, sous peine de ne pas pouvoir revenir ici.
- Si c’est bien la seule chose qui m’empêchera de me réveiller…
marmonna la rouquine.

Lentement, la saignée commençait à faire son effet. Elle perdait conscience peu à peu, terriblement affaiblie. A chaque seconde, garder les yeux ouverts demandait un effort hors du commun. Elle glissait, doucement... Jusqu’à ce qu’un phénomène étrange se produisit. De façon surnaturelle, la rouquine se dédoubla, et put se voir, livide, couverte de tous ses signes étranges. Juste voir ce spectacle l’interpella. Perturbée, la capitaine passa machinalement sa main dans ses cheveux, sans que cette fois, ce ne fut de la moindre utilité. Avec la masse ambiante, un chemin semblait se former. Un lieu. Une destination… Ce fut la voix de l’un des sages qui la poussa à ne pas rester uniquement dans l’expectative. Il y avait ce pont devant ses yeux…

Perplexe, Lilith s’y dirigea, et, enfin, posa sa main contre un arbre. L’atmosphère ambiante changeant du tout au tout… Des corps allongés sur les tables, il n’en restait rien… D’ailleurs, il ne restait rien tout court… Juste une immensité avec cette ville démesurée au milieu de nulle part. A côté de ce lieu, ce qu’elle avait pris pour une montagne située au milieu d’une étendue d’eau n’étaient en réalité qu’une construction humaine. Un temple ?? Elle hésita avant d’opter vers la cité. A peine les portes franchies qu’elle marqua une pause, impressionnée par la dimension des lieux. Elle ne paraissait pas en voir la fin. Ahurie face à une telle surprise, la pirate déambulait dans les rues où la normalité la saisissait. S’était-elle simplement téléportée quelque part ? Certes, il avait bien quelque chose de simplement anormal. Mais pourtant, des discussions plus ou moins animées continuaient de part et d’autre. Les quartiers n’étaient éclairés que par ces étranges lumières, mais Lilith n’y prêta plus d’attention alors que le fumet qui se dégageait dans les ruelles devenaient plus obsédant. Une ou deux fois, des inconnus lui proposèrent de se nourrir alors qu’elle le refusa poliment. Une troisième fois, ce fut un dégustation… Du pain chaud… Elle commença à saliver devant les différentes préparations, refusant une dernière fois l’offre.

- Eh bien ? Vous faites parties de ceux qui croient encore aux racontars des chamans ?

L’homme se mit à rire grassement tandis que Lilith haussa un sourcil.

- Je te remercie de te foutre de moi si discrètement, ça fait toujours plaisir.
- Non… Mais, c’est quoi cette fois ? une malédiction ? Un non-retour ? Franchement ! Est-ce que du pain peut faire ça ?

Un dernier regard sur la ville environnante fit hausser un sourcil à la capitaine. Pourquoi ferait-elle plus confiance à un inconnu qui l’avait déshabillée et couverte de sang qu’à celui qu’elle croisait au milieu d’une rue commerçante pour lui proposer de manger ? Lilith tendit la main, mais eut à peine le temps de se saisir de l’objet de son désir qu’un coup violent le fit voler au sol.

- Li… Tu n’as jamais su obéir aux ordres. Même les plus simples. Tu me dis ce qu’il y a de compliquer dans « on ne mange rien » ?

Prête à vilipender l’importun, la pirate se tourna, les sourcils froncés avant de rester ébahie. Rack… Son capitaine… Celui-là même qui était mort dans ses bras il y avait peu.

- Ca m’a toujours gonflé oui.. Et j’ai la dalle..

Elle déglutit en le regardant. C’est tout ce qu’elle avait réussi à lui répondre. C’était… Minable. L’espace d’un instant tout s’était évanoui… Elle était redevenue la gabière et n’avait jamais repris les rênes du Libertad. Son jeune âge se lisait nettement sur ses traits, tant son assurance semblait s’être envolée. Cette expérience hors du commun, la ville, la tentation… Plus rien n’existait. Il n’y avait plus que Rack. Son capitaine…  Rack se tenait devant elle. N’y tenant plus, elle finit par le serrer dans ses bras. Que ce soient les adieux ou les retrouvailles… Cela ne faisait pas parti des qualités de la rouquine. Les mots lui manquaient, les idées s’enchainaient mal, comme si son cerveau tout entier était grippé. A tel point, que ce fut Rack qui dû reprendre la parole.

- Il sera bientôt l’heure que tu repartes, Li. T’as pas ta place ici.

Déjà… Il abordait un départ… Pourtant… C’était bien la dernière chose qu’elle aurait souhaité. Avec une moue boudeuse, elle lui répondit donc en le relâchant.

- Je ne l’ai pas non plus ailleurs.
- Tu ne mérites pas d’être libre si tu as de telles pensées…

L’air du capitaine était sévère, mais lasse, la pirate en avait assez. Depuis la mutinerie, tout avait été si mal… Elle poussa un soupir.

- Tu ne sais pas ce que tu dis…
- Visiblement… Bien mieux que toi…

Mal à l’aise, sur le sujet et n’ayant pas envie d’aborder toutes ces pensées sombres qui ne quittaient plus son esprit, Lilith haussa les épaules en lui parlant sur un ton accusateur.

- T’es parti de toute façon. T’as rien à dire sur la façon que j’ai de gérer tout ça.
- Je ne crois pas avoir eu le choix. Et justement, je ne suis plus là, tu veux abandonner le Libertad ? Au bout de quoi ? Quelques mois ?
- Tu peux pas me demander de faire mieux que toi alors que t’as lamentablement échoué. T’as laissé le navire dans la m*rde. Il était en train de cramer. On n’a plus rien… Plus de capitaine… Plus de second. Un équipage inexpérimenté au possible... Tous les autres ont fui ou nous ont trahi… Tu veux que je fasse quoi sérieusement…


Les traces sur ses bras traduisaient des cicatrices bien plus récentes qu’elle n’avait que pu s’infligeait. Dépité, l’ancien capitaine fit un signe négatif de tête.  

- Fais ce que tu peux, Li… Mais tu baisses beaucoup trop facilement les bras. C’est décevant.
- Décevant, mais t’as pas vécu toute la suite ! Tu sais que…


Rack plaça la main devant la bouche de la rouquine pour la couper.

- Tu n’auras pas le temps de parler. Ce serait frustrant de pas terminer une discussion…
- Il suffit que je mange quelque chose.
- Et tu n’en feras rien. Tu repartiras. Je te l’ai dit, je ne veux pas te voir ici. Tu vas retrouver ta vie.


Lilith grimaça alors à cette pensée, mais cette fois, pour des raisons bien différentes…

- Ouais… Ca veut dire qu’ils ont raison… Les Aetheri ont prévu un lieu après la mort…
- Ca veut dire simplement que cette cité existe, oui.
- Enfin, t’es gentil, mais si je te parle ce n’est pas une illusion.


Il poussa un soupir en l’écoutant.

- Crois simplement à ce que tu tiens. Tes croyances en Sympan ne reposent pas sur cette seule idée. Et ce n’est pas seulement au Dieu-roi que je pense. T’as une opinion… Tu l’affirmes…
- Enfin.. Qu’est ce que tu…


A cet instant, tout commença à se troubler… La cité, Rack… Le rituel venait de prendre fin…
A peine reprenait elle ses esprits qu’elle se toucha le corps toujours engourdi pour vérifier que la pirate n’avait pas d’autres surprises que ce sang coagulé sur sa peau. En se redressant, elle vaquait à ses pensées… Certes, ce lieu existait après la mort… Elle avait eu l’occasion de le voir… Comme des centaines de personnes ici. Cela signifiait simplement qu’après la mort.. Il y avait une forme de « vie »… En tout cas de quoi faire une ville… Ce qui était bien loin de la libération à laquelle la rouquine pouvait songer en pensant à la mort.
Quant aux Aetheri… La rumeur qui venait de se propager risquerait peut-être de faire perdre des fidèles du dieu-roi… Elle-même avait été troublée par cette vision. Il suffirait de ne pas l’évoquer, et de jeter un éventuel discrédit sur ce « miracle ». Qui retenterait l’expérience de sitôt ? Et puis… Jamais la capitaine n’avait songé que les Aetheri n’étaient pas capable de quoi que ce soit… Juste que Sympan leur était supérieur. La capitaine se rhabilla complètement alors que les autres individus reprenaient « vie » à côté d’elle. D’un geste de tête, elle salua le chaman qui passa à côté d’elle sans ajouter un mot. Quoiqu’il en soit… Jamais elle ne pourrait oublier cette expérience.



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Latone
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Latone
Mar 30 Aoû 2016, 14:49

" Léto Sùlfr. " La désignée ouvrit les yeux, comme si on venait soudainement de la tirer d'un sommeil profond.

L'odeur du sang mêlé à la peinture chatouilla ses sinus, elle avait eu l'impression d'être déjà en train de fouler le plan des Esprits en arrivant ici. C'était le deuxième rituel chamanique auquel elle participait, mais, une fois de plus, celui-ci fut publique et non petit comité. La tribu Rwanonya avait attiré son attention, inconsciente devant l'ampleur des dangers que ces Chamans risquaient. Léto n'en aurait cure de toute manière, seule l'expérience l'intéressait. Les portes de l'Au Delà ne lui furent aucunement fermées à l'époque, hors ses collègues affirmaient à tous que seuls les fervents croyants sauront la vérité. Sa naïveté frappa alors un bon coup : était-elle bannie du monde des Esprits pour s'être tournée du côté de Delta et Sympan ? Elle devait savoir, sa foi le lui inculquait.

" Je suis déjà allée là-bas. " Répliqua-t-elle au Chaman qui lui entonnait le même discours qu'aux invités – notamment sur la nourriture du lieu mystique. Il fronça les sourcils face à cette information relativement capitale mais préféra ne pas tergiverser davantage.

La Chamane ferma les yeux lorsqu'ils démarrèrent le rituel en lui-même. Elle pria succinctement et sentit enfin son Esprit s'élever, beaucoup plus vite que la plupart des autres "sacrifiés". Avec une aisance toujours aussi remarquable, la blonde atteignit le lieu sacré sans grand mal ; la délivrance lui fit pousser des ailes : ils se trompaient, ou mentaient.

Zterbiuh'Oshi lui apparut, toujours fidèle à elle-même. La cité avait ce charme bicolore qui la scotchait continuellement sur place. Mais son enseignement chamanique lui avait suffisamment bourré le crâne pour lui faire comprendre que rester trop longtemps ici était une méthode lente pour mourir. Poliment, la Chamane refusa le moindre met qu'on lui tendait, la plupart comprenait aisément à son allure qu'ils ne pourront pas la berner, elle. Dans d'autres circonstances, elle aurait croqué insouciamment, mais la blonde n'était guère plus ce genre de personne, plus ou moins : son côté gamine s'était enfermée dans son cœur, une jeune femme était alors née.

" Léto… Elle reconnaîtrait cette voix entre mille : elle se retourna vers l'Esprit, toute souriante, bien qu'il ne soit pas dupe.
- Oberon. Il le voyait bien. Un silence gênant s'ensuivit entre les deux, surtout pour l'éthéré finalement, celui-ci balaya du regard les multiples établissements consacrés à la faim.
- … J'imagine que c'est le moment où le gentilhomme invite la demoiselle à manger en tête-à-tête ? "

Quelques minutes plus tard, Léto était accoudée au comptoir, à côté de son compagnon spectral d'antan. Face à elle, une assiette garnie de mets alléchants. Elle n'usa aucunement des couvercles, elle ne devait pas céder à la tentation, contrairement à Oberon qui ne se gêna pas pour s'empiffrer sous son nez. Les yeux vairons de la Chamane observèrent l'Élémental, il avait meilleure mine depuis la dernière fois qu'elle l'avait vu, dans son monde à elle, celui des vivants. Il semblait apaisé, enfin… Elle sourit à cette conclusion, elle souhaitait que tant d'autres de ses connaissances aient aussi trouvé la paix intérieure en ce lieu sacré.

" … Tu comptes rester encore longtemps ici ? Finit par s'impatienter le gris face au mutisme de Léto, il ne l'avait jamais connu aussi réservée après tout.
- Je ne dois pas manger, sinon je vais devenir un Esprit pour toujours, je reste juste assise pour te tenir compagnie. Par contre, il avait toujours été témoin de sa blondeur à la fois naturelle et métaphorique.
- Je voulais dire ici à Zterbiuh'Oshi…
- Oh, euh… peut-être. Plus trop longtemps, je pense. Les pupilles acérées de l'Élémental s'attardèrent sur la titanide, il avait entendu quelques histoires à son sujet depuis leur dernière rencontre, mais difficile de séparer le vrai du faux.
- Bon. Il fixa de nouveau son repas. Parle-moi de ma fille.
- Elle a décidé de voyager. Oberon étira un maigre sourire, au moins Petiote avait hérité quelques uns de ses gènes.
- Il parait qu'elle a tué un Démon, je ne m'inquiète pas pour elle. Léto ne répondit rien, il continua ainsi de mener la conversation, ce qui était à la limite d'être contre sa nature. A dire vrai, je pensais que j'aurais plus de chance de croiser Latone ici, plutôt que toi. Qu'elle-ce qu'elle devient ? La blonde haussa les épaules, toujours ce faux sourire sur les lèvres.
- Je fais ce que j'ai à faire. L'énigmatique réponse ne perturba pas l'Esprit.
- Tu sais ce qu'elle est, n'est-ce pas ? Ou du moins, ce qu'elle est "censée" être. La Chamane acquiesça. Dans ce cas, tu es loin d'être sur la bonne voie. Que ce soit une bonne chose ou pas, il l'ignorait. Tu es pénible, tu sais, lorsque tu m'obliges à devoir te sortir les vers du nez… La concernée arqua un sourcil, soudainement surprise.
- Je n'ai pas…
- Tu as changé. Peut-être que je t'ai parasitée indirectement, si c'est le cas je m'en excuse. D'ordinaire c'était elle le soleil et lui l'éclipse, pas l'inverse. Il y a quelque chose que j'ai omis de te dire depuis trop longtemps : je savais que tu étais une Deslyce, je l'ai appris lorsque nous autres, Esprits Compagnons, devions rapporter des informations sur la Dévoreuse – pardon, ta grand-mère – quand elle a décidé de mettre le monde sens dessus dessous.
- Ah… La réaction le déçut quelque peu, il ne s'en cachait guère. Je le savais déjà avant. Là par contre, il ne cacha pas son étonnement.
- Avant que les Océans ne se soulèvent ? Elle confirma d'un hochement de tête. Par tous les Esprits Élémentaires, Léto… Je ne l'aurais jamais deviné, tu ne cesseras jamais de me surprendre. Ce n'était pas réellement un compliment, après tout la Chamane ne semblait pas se comporter différemment lors de cette tumultueuse période. Du coup, Oberon comprit que le désespoir apparent de la guerrière n'était aucunement dû à ses racines maternelles. Très bien, qu'y a-t-il alors ? C'est cette guerre sainte qui te préoccupe ? Léto soupira, il avait enfin l'impression de lui retirer le masque.
- Oui… Et non. Il lâcha la grappe pour l'instant, il préférait qu'elle cède en première ; ce qu'elle fit : Si tu étais encore vivant, tu aurais fait quoi ?
- Je me serai rangé du côté des Ætheri. Le discours de Delta est truffé de zones d'ombres, d'incertitudes, et qu'on le veuille ou non les Ætheri sont là depuis notre naissance à nous, pas Sympan. Un brin d'inquiétude se lut sur le visage de la jeune femme. Je n'insinue pas que tu aies fait le mauvais choix, mais ce n'était clairement pas le meilleur. Le sourire de la blonde avait disparu, ce capharnaüm lui avait tellement vrillé le crâne depuis le début, depuis qu'elle avait enfin accompli ce rêve de finir sur le podium de la Coupe des Nations.
- Antarès est morte. De nouveaux dieux se sont révélés à moi… Et Sympan est un Æther. Cela me suffit.
- Un Æther qui veut soumettre les autres, voire en détruire la plupart.
- La Vie s'accompagne de la Mort, l'une ne pourra jamais aller sans l'autre. Si des divinités à nous doivent disparaître, alors soit. Si je le pouvais, je convaincrais le Dieu-Roi de les épargner, de vivre en harmonie, pour nous tous. Mais je ne peux pas, personne ne le peut. Alors je ferai ce qui est juste : rétablir l'ordre, quitte à opérer de nombreux sacrifices. La résolution de Léto laissa l'Élémental bouche-bée, qui n'avait jusqu'à alors jamais pu être témoin de la maturité de cette jeune femme ; ce n'était pas tant le discours en lui-même qui l'avait rendu pantois, mais la construction de sa réflexion. Elle avait grandi, pour le meilleur comme pour le pire. Ah, je crois que je dois y aller… Elle se leva, elle ressentait son esprit être de nouveau attirer vers le monde physique. Le gris descendit du tabouret et adressa un dernier mot à sa Maîtresse-Chamane de jadis.
- Au moins tu gardes la foi. Elle sourit.
- Je garderai toujours la foi, tant que je serai libre. "

~~~

Le rituel se termina sur cette douce conclusion. La Chamane se réveilla au milieu des autres, du sang et de l'encens. Son corps était quelque peu endolori par l'expérience mais son esprit était bouillonnant. Léto se releva alors, craquant quelques os au passage. Tout ce qu'elle adressa à la tribu Rwanonya, c'était un mystérieux sourire équivoque, comme à son habitude. Elle s'éclipsa alors, silencieuse, davantage convaincue par la noblesse de son combat, malgré les actes qu'elle devra sans doute encourir pour arriver à ses fins. Aussi, cette visite à Zterbiuh'Oshi lui avait creusé l'estomac.


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By Jil ♪
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Sam 03 Sep 2016, 11:25


[LDM Août/Septembre] - Ce Monde accessible à ceux qui croient. A_long10

Les pleurs remplissaient la petite tente, qui résistait vaguement aux assauts de la tempête extérieure. Hohni posa doucement l'ouvrage qu'elle était en train de broder. Son regard fatigué et cerné montrait une tristesse qu'elle n'avait réussi à effacer. "Sybille." prononça-t-elle faiblement en fixant la petite fille d'un air impuissante. La jeune esprit ne comprenait pas ce qu'il lui arrivait, pourquoi elle n'était plus avec sa famille, pourquoi elle n'était plus chez elle, pourquoi ne pouvait-elle plus manger, ni boire, ni jouer, pourquoi certains ne pouvaient plus la voir, pourquoi ? Ses questions incessantes ne trouvaient réponse nulle part malgré les nombreuses explications qu'Hohni s'était évertuée à lui trouver pour lui faire comprendre qu'elle avait trépassé face à la maladie et que c'était ainsi que les gens mourraient, en devenant un fantôme. Si la petite Sybille -baptisée ainsi par la chamane- avait bien voulu rester aux côtés de la jeune femme, c'était simplement par espoir d'une promesse qu'Hohni ne pouvait tenir. Cette dernière s'en voulait pour être aussi faible. Après toutes années d'apprentissage auprès de sa tribu paternelle, elle était toujours incapable de fusionner et de se trouver un esprit compagnon. C'était pourtant la première chose qu'apprenait tout chaman, un pouvoir qui devait être naturel, maîtrisé. Elle avait passé l'âge pour de telles futilités. Tout ses compagnons d'adolescence avaient trouvé chaussure à leurs pieds mais la magie d'Hohni était trop faible pour qu'elle arrive à produire quoique ce soit. Elle n'avait jamais réussi à accepter ce flux étrange qui parcourait son corps. Pourtant, si elle voulait servir Edel et devenir comme la grande Prêtresse, elle sera bien obligée de s'y faire.  

Un faible soupir passa ses lèvres pulpeuses qu'elle mordit nerveusement. Elle avait promis à Sybille de la faire revivre à travers des fusions afin que l'enfant puisse tout de même profiter des sensations qu'elle n'avait pas eut le temps de savourer pendant sa courte vie. En échange de son mensonge désespéré et de sa promesse irréalisable, elle supportait depuis plusieurs les plaintes et lamentations de l'enfant. "Où est maman ?" La question revenait inlassablement. Hohni resserra la fourrure qu'elle portait autour de ses épaules. Il faisait froid dehors avec le mauvais temps. Elle frissonna et se tint immobile pendant quelques secondes. "Je peux peut-être te le montrer." dit-elle après avoir réfléchi un petit moment.

Il y avait du monde au campement de la tribu Rwanonya, qui avait rendu son événement célèbre à travers les différentes villes et peuplades. Hohni était trop inexpérimentée pour comprendre réellement ce qu'était l'Au-Delà. Elle espérait simplement pouvoir montrer à Sybille là où vivaient maintenant sa famille. Le voyage monotone prit fin au moment où ils entrèrent sur le pont. La chamane prit la main de la petite dans la sienne et contempla Zterbiuh'Oshi n le souffle court. De loin, la cité était magnifique, immense et riche d'une population qui ne cessait de grandir. "Ta maman est quelque part, ici." souffla-t-elle en souriant. Les retrouver parmi les millions d'habitants reviendrait à un miracle, mais elle pouvait au moins prouver à sa protégée que ses parents n'étaient pas simplement morts. D'un point de vue simpliste, ils avaient simplement changé de maison. Elles parcoururent les ruelles animées par le peuple, les étalages de nourriture, les marchés, les boutiques, les auberges. Les couleurs étaient étranges, fades ou plus vives mais toujours étalées par teintes unies. C'était un monde merveilleux qui prenait vie sous leurs yeux. Devant la joie surréalistes qu'affichaient certains esprits en discutant entre-eux, Sybille se montra soudainement rassurée en comprenant que ceux qu'elle aimait pourraient soigner ici les blessures mortelles reçues lors de la prise d'otages au Temple d'Edel. "Et moi ?" souffla-t-elle en baissant soudainement les yeux. Hohni se sentit mal à l'aise et ne sut que répondre.

Elle l'amena dans un autre quartier plus en hauteur dans les montagnes rocheuses. Tout semblait plus calme et apaisant ici, contrairement à la folie urbaine qu'elles avaient traversées. "C'est à toi de décider." Hohni pouvait très bien confier Sybille à un esprit de confiance qui s'occuperait de retrouver la famille. C'était peut-être la meilleure décision à prendre. Si la chamane avait sut qu'il existait un tel lieux pour ceux qui étaient morts, elle n'aurait jamais promis de stupidités pour commencer et se serait dépêchée d'amener par elle même la petite fille ici. Son ignorance lui faisait commettre tant d'erreurs... Le regard perdu sur les grandes cloches qui les dominaient de leur magnificence, Hohni sentit son ventre se tordre. "Et toi ?" Sybille tira sur le bout de sa tunique, releva ses yeux. "Moi ? Je vais bientôt rentrer à la maison. Je ne peux pas rester ici." murmura tendrement la chamane. La petite sembla être prise d'un soudain dilemme. Retourner voir sa maman dans cette trop grande ville inconnue ou bien rester avec celle qu'elle avait finit par appeler "deuxième maman" au fil des jours, qui l'avait aider à s'enfuir et qui s'était occupé d'elle jusqu'à sa mort et même après... Comment faire pour choisir ? Hohni finit par trancher à sa place. "Je suis désolée mais tu seras plus heureuse ici, avec les tiens." Elle se baisa et ébouriffa une dernière fois les cheveux de Sybille. "Je suis incapable de m'occuper de toi parmi les vivants. Pardon." souffla-t-elle. Derrière eux, un des conservateurs qui avait entendu toute la conversation lui sourit de façon énigmatique. Hohni sut qu'il s'occupera de l'enfant. Quelques secondes après elle se réveillait, seule.   

Mots : 981 | Gains : +2 en magie pour Hohni et +1% Aetheri
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