Cela faisait déjà plusieurs jours que j’étais arrivé à Pabamiel afin d’y chercher un havre de sécurité au vu des nombreux évènements qui se déroulaient actuellement à travers le monde. La citée était en dehors de tout conflit, oubliées depuis longtemps. Ici j’espérais pouvoir être tranquille et laisser le temps à tout cela pour se décanter, que tout redevienne normal. Hélas nous en étions encore bien loin et la vie commençait à devenir de plus en plus dur pour moi à Pabamiel.
J’aurais très bien put rester dans les environs de Dhitys avec les autres Béluas afin d’être en sécurité comme je le désirais. Mais malheureusement, notre citée avait été réduite à l’état de ruine il y a plusieurs mois de cela suite à une attaque des Alfars. Sa reconstruction était en cours bien entendu, mais cette dernière prenait du temps, beaucoup de temps, et étrangement je me sentais bien plus en sécurité derrière des murs fortifiés plutôt qu’en pleine nature dans des campements de fortunes. C’est pourquoi j’ai alors décidé de partir et Pabamiel me semblait être un bon choix. Personne n’irait s’intéresser à celle-ci, du moins je l’espérais ardemment et de tout mon cœur. Enfin, les premiers jours avaient été plus aisés pour moi, l’argent gardé de côté ne manquait pas et me permettait d’avoir un toit ou dormir ainsi que trois repas par jour de façon régulière. Mais les choses avaient commencées à se gâter lorsque je fus sans le sou et sans travail pour en récupérer. Apparemment, personne en ville n’avait besoin de mes talents particulier, à mon grand désespoir. C’est pourquoi je me résolus à quelques extrémités afin de ne pas mourir de faim, et le quartier des marchands, Sitzrael comme certains l’appelaient, était le meilleur endroit pour cela.

Me déplaçant à travers la place du marché de Pabamiel, je commençais tout d’abord à faire du repérage. Où étaient les gardes, combien étaient-ils, mes portes de sorties pour prendre la fuite et les diverse cachettes possible. Voler les passants pouvait rapporter une belle somme d’argent, assez pour continuer à vivre entre les murs de la citée. Je n’en étais, bien sur, pas à mon premier coup d’essai en la matière et j’y étais plutôt doué. Ce qui m’impressionna moi-même d’ailleurs. En soit, cela ne différait presque pas de mon travail d’espion, il fallait repérer sa cible et rester le plus discret possible, à la seule différence qu’à voler on se devait de passer à l’action en étant au plus près de la personne à déposséder de ses biens. Choses bien plus difficile à mon sens que de rester à observer les faits et gestes de quelqu’un. C’était bien là tout un art il fallait bien le reconnaître.
Enfin, je continuai de marcher tranquillement, comme si de rien était, tandis que mes deux corbeaux, postés en hauteur inspectait la foule tout autour de moi. Ceux-ci étant mes yeux lors de chacun de mes larcins afin de prévenir tout danger, mais aussi pour trouver le meilleur moment pour agir et réduire les risques de se faire prendre. Par la suite je trouvai finalement ma cible du jour, une jeune femme, et me mis à la suivre à seulement quelques pas. Généralement j’essayais de repérer les personnes richement vêtues, mais sans trop d’excès non plus, sans armes préférablement aussi. En somme il fallait trouver un juste milieu. Je guettais patiemment mon moment de passer à l’action, il ne servait à rien de se presser dans ce genre d’activité. Et finalement le bon moment arriva. Aucun regard tourné dans ma direction, pas de risque que l’on me surprenne, la voie était libre. Le temps d’un battement, je fonçai vers ma victime tout en sortant l’une de mes dagues et d’un mouvement habile, tournant sur moi même, je coupai le simple cordon qui retenait la bourse de cette jeune femme, avant de glisser cette dernière dans la poche de ma veste et ma dague dans son fourreau. En quelques secondes à peine, voire moins, je venais d’effectuer mon larcin. Je soupirai de soulagement, essuyant la petite goutte de sueur qui avait commencée à perler sur ma tempe. Je n’avais maintenant plus qu’à m’éloigner du marché et commencer à compter les sous que je venais de gagner. Hélas tout ne se passa pas comme prévu ce jour-ci et un individu se mit à crier au vol. Je ne vis pas qui avait donné l’alerte, mais je ne pris pas le temps de le faire que déjà je m’étais mis à courir, zigzaguant à travers la foule afin de m’enfuir.

Après une course folle, je finis par atterrir dans une petite rue étroite, profitant d’un renfonçant dans cette dernière afin de m’y camoufler. L’une de mes cachettes en cas de problème. Pensant être à l’abri, je repris mon souffle autant que possible tout en essayant de calmer les battements de mon cœur qui tambourinait follement contre ma poitrine, près à exploser et littéralement s’en échapper.

Nombre de mots:

Seul dans cette ruelle sombre, cachée parmi les ombres, je faisais mêmes partis de celles-ci totalement fondus en elles, totalement invisible aux yeux du monde et de mes poursuivants. Du moins je l’espérais fortement tandis que je serrais mon poignard contre moi en espérant ne pas avoir à m’en servir. Enfin, je m’en étais bien servis à plusieurs reprises, mais dans le seul cas de légitime défense, contre des malfrats qui avaient essayés de me tuer, jamais pour attaquer. Quoique… Des souvenirs refit surface, mais secouant la tête je les chassèrent aussitôt de mon esprit, paniqué et perturbé par la situation dans laquelle je me trouvais actuellement.
Patientant en silence, j’attendais que la situation se calme, que les gardes ne soient plus à ma poursuite avant de pouvoir sortir de ma cachette. Mais comment le saurais-je en ne sortant pas ? Les gardes pouvaient être coriace pour rattraper des criminelles, après tout c’étaient leur métier on ne pouvait pas le leur reprocher. Bien qu’en ce moment j’espérais que ces derniers ne soient pas très regardants sur le sort d’un simple voleur de nourriture. Et alors que je réfléchissais à mon sort, les yeux rivés sur la lame de mon poignard, je ne fis même pas attention à la silhouette moitié transparente qui s’approcha doucement de moi. Ce ne fut que lorsque j’entendis mon nom que je levai les yeux, tout en sursautant dangereusement et en poussant un petit cri apeuré. Aussitôt je pointai mon arme devant moi afin de me défendre d’un potentiel agresseur, bien que mes mains tremblaient atrocement sous la peur. Mais alors que la silhouette devint de plus en plus tangible je finis par reconnaître celle que j’avais face à moi.

Evey ?

Surpris, je répétai de nouveau son nom afin d’en être certain. C’était bien elle, bien que cette dernière paraissait avoir grandit. Après tout cela faisait longtemps qu’on ne s’était plus vus. Soulagé je soupirai de soulagement, tout en lâchant mon arme qui alla tinter contre les pavés, avant de m’affaler contre le mur derrière moi. J’avais l’impression de mettre totalement vidé de mon énergie, un trop plein d’émotion et voilà que je n’étais plus bon à rien. Je restai donc un instant dans les vapes à essayer de reprendre mes esprits et enfin je jetai un regard en direction de la magicienne. Un large sourire vint immédiatement se graver sur mes lèvres, bien que j’essayais d’atténuer quelque peu celui-ci. Et finalement j’articulais :

Ça fait longtemps Evey… Tu vas bien ?

Attendant qu’elle réponde, j’en profitai pour me relever, époussetant mes vêtements plein de poussière te ramassai mon couteau que je rangea immédiatement dans son fourreau. Et alors qu’une discutions vint s’entamer avec cette vieille connaissance, des gardes firent aussitôt éruption dans la petite ruelle où nous étions.

Le voilà ! C’est lui, pas de doute. Un petit tout vêtu de noir ça correspond à la description qu’on faite les passants. Allez petit, tu vas nous suivre sans faire d’histoire.

La peur m’avait aussitôt saisit et j’étais totalement paralysé, incapable de bouger ou de prononcer le moindre mots, ne pouvant qu’observer la scène, impuissant. Alors que le premier garde s’approcha moi, un second fit mention d’Evey à mes côtés.

Elle ? On l’embarque aussi, c’est certainement l’une de ses complices, ne prenons pas de risque.

Il ne servait à rien de résister face aux garde, nous étions bien trop faible pour cela et même dans ce cas là nous ne ferions qu’aggraver encore plus notre cas. Sans plus de cérémonie on nous emmena directement à Vediah, le quartier de la justice de Pabamiel.

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Les mains prisent en étau par la poigne puissante des gardes, nous nous tenions désormais face à ce qui semblait être un représentant de la justice.

On vous amène un couple de voleur Monsieur. Que préconiser vous comme punissions pour leur crime ? Prisons ? Travaux ou une corrections approprier pour leur apprendre à ne plus voler ?

L’intéressé fit signe de se taire au garde, tandis qu’il réfléchissait en faisant les cents pas. Finalement, levant le doigt il trouva une solution.

Très bien, voilà ce que je vous propose mes jeunes gens.

Se penchant sur moi et Evey, il nous regarda un par un de ses yeux perçants et inquisiteurs avant de poursuivre.

Pour faire simple, un dangereux prisonnier c’est échappé de notre prison et il est impératif qu’on le retrouve afin que son procès ait lieu comme il se doit. Des gardes on déjà été envoyé afin de s’en chargé, mais cela risque de ne pas être assez et vos talents de voleurs pourraient très certainement nous apporter un plus.
Voilà l’offre. Vous nous aider à retrouver ce fugitif et en échange je vous épargne la prison avec interdiction de remettre les pieds ici pendant un temps donné.
Alors ? Je ne ferais pas d’offre plus clémente… Décider vous vite.

Mon regard se tourna aussitôt vers Evey avec un air désolé, car après tout c’était de ma faute s’il elle se retrouvait embarquée dans cette affaire. Et quoiqu’elle allait décider maintenant j’allais m’engager à la suivre, même si courir à la poursuite d’un fugitif ne me plaisais guère.