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 Les dessous d'une maison close [Quête | Dante]

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Mar 05 Juil 2016, 01:29

「 Les dessous d'une maison close 」
Eärhyë poursuivait son exploration du continent. Amoureuse de la Nature comme des diversités culturelles, c’était probablement sur celui du Naturel qu’elle s’épanouissait le mieux. Ceci dit, la Bélua s’était rendue compte en parcourant la carte de ses voisins, avant de partir pour une nouvelle épreuve plus officielle dans la région des Plages de sable fin, qu’elle méconnaissait encore un bon nombre de recoins secrets et grandes villes de ce fameux continent et décida de poursuivre plus en avant sa quête de richesses inégalables et inexploitées – quand elle aurait réglé la question de cette invitation plaidant la revanche.

Pabamiel. Eärhyë ne pensait pas que ce nom aux consonances mélodieuses et poétiques, capables de lui inspirer quelques courts poèmes de son crû, s’étendait en réalité sur les terres environnant la cité même. Telle ne fut pas sa surprise lorsqu’elle demanda son chemin à un villageois, provenant d’une bourgade située à l’embouchure des terres reliant cette sorte d’île géante au continent lui-même, et qu’il lui rit au nez, coupant à la Bélua toute envie de s’arrêter plus de temps qu’il ne lui fallait pour obtenir ses réponses, de gré ou de force. Elle n’avait plus de temps à perdre en idioties de ce genre et le premier à la mécontenter subirait sa hargne.


Bonjour l’accueil ! Cela vous arrive-t-il tous les jours de vous moquer des pèlerins égarés ? se vexa-t-elle. Le Lynx n’avait pas pris les commandes depuis quelques jours maintenant et la jeune femme était dans un état lamentable, à fleur de peau et prête à mordre comme une femme enceinte ou tout du moins dans sa mauvaise lune.

Ma bonne dame, calmez-vous ! Vous allez avoir besoin de toute votre énergie pour rejoindre la cité si chère à nos cœurs. Elle se trouve à l’autre bout de l’île. Devant la mine déconfite de la blonde, il ajouta avec un air de compassion sur le visage : Il va vous falloir redoubler d’énergie, je le crains…

Mon énergie, je suis capable de la décharger sur toi en moins de temps qu’il ne le faut pour te le dire, pesta-t-elle tandis qu’elle rehaussait déjà son sac de voyage sur les épaules, tournant le dos sans guère se retourner. Et gardez votre pitié pour vos pourceaux, je n'en ai pas besoin de mon côté, acheva-t-elle avec morgue avant de se détourner. Ce villageois, jovial pour certains mais enquiquineur à ses yeux, l’avait plongée dans une colère dont il n’était qu’à moitié l’origine. Eärhyë changeait. Sa personnalité évoluait au gré des voyages et péripéties qu’elle effectuait, une métamorphose qu’elle était loin d’accepter. La soif de sang gagnait de l’ampleur, la vengeance avait un goût insatiable dans sa bouche. La Bélua parvenait encore à prendre du plaisir dans certaines activités mais il lui en fallait peu pour se renfrogner ou s’énerver, du moins quand elle ne sentait pas la taquinerie masquée sous les paroles acerbes.

Si la jeune femme voyageait dans la précipitation, elle aurait probablement opté pour une ligne droite par les Terres du centre afin de joindre la cité de l’Île au plus court. Seulement aucune date butoir ne contraignait son périple, la jeune femme avait tout son temps et ses loisirs pour flâner dans la solitude totale.
Traçant sa route de mémoire, se rappelant la carte qu’elle aurait du emprunter à ses voisins, elle bifurqua vers le lac Neriel, une beauté à lui seul. Bivouaquant au bord de l’eau, la chance avait de son côté, lui offrant un spectacle que peu de privilégiés assisteraient : un couché de soleil reflété dans l’eau, tandis que le point culminant d’une chaîne montagneuse s’offrait au contre jour. Le cœur d’Eärhyë s’était serré dans une étreinte que seul un artiste est capable de ressentir.
Seule, elle avait ressenti la part blanche en elle. La part qui se moquait de la vengeance.
Seule, elle avait pleuré. Comme rarement elle avait pleuré.
Seule, les larmes ne se tarirent pas. Se déversèrent sous le manteau de la nuit. Reflétèrent telle une myriade de pierres précieuses les lampions de la voûte céleste.
La Bélua n’avait su trouver le sommeil. N’avait pu trouver le sommeil.
L’endroit était magique, unique, perdre son temps dans un sommeil sans rêve aurait gâché un moment qu’elle ne se sentait pas encore capable de quitter. Le corps et l’esprit s’étaient emplis de la féérie des yeux, et ce ne fut que deux jours plus tard qu’elle reprit la route, le corps vide de force mais la tête pleine de rêves éveillés.

La suite avait presque paru sans saveur, malgré le mélange hétéroclite des paysages. Elle profite de l’ombre des montagnes, dériva dans le Marais, putride et dangereux où le Lynx dut intervenir pour qu’elle échappe à une colonie de serpents à l’aspect peu engageant. Elle était passée pas loin de la catastrophe à ce moment-là, mais elle s’en moquait éperdument. Le danger rôdait partout, ce n’était ni la première, ni la dernière fois que la possibilité de mourir entraverait sa route.

Après cela, il lui fallut encore quelques jours pour atteindre l’objectif de ce voyage. Elle n’était pas encore arrivée qu’elle devina ô combien celui-ci en valait la peine. L’architecture de la cité coupait simplement le souffle. Bâtie sur un promontoire rocheux, les tours élevaient la cité dans des hauteurs élégantes et raffinées. Les poumons ne purent inspirer l’air tant nécessaire le temps de quelques secondes tandis que les pupilles cristallines réfléchissaient cette beauté scintillante. Là encore, l’heure était propice à la vue qui s’offrait à ceux qui savaient voir, alors que le soleil levant révélait, comme lors d’un levé de rideau dans une salle de spectacle, les beautés si complexes et tellement harmonieuses. Pour parfaire le décor, des chutes d’eau accompagnaient ce paysage au préalable atypique, lui conférant de la sorte une mélodie continue et envoûtante.
Aux yeux de la jeune femme, marcher… Pire, vivre dans une telle cité serait le paradis et l’idée d’emménager dans un tel lieu hanta son esprit plus d’une fois alors qu’elle se perdait dans les rues aux odeurs alléchants.
Pourtant, il fallait déjà traverser les quartiers pauvres pour atteindre le cœur de la cité mais même cette organisation sociétale ne suffit pas à briser le sortilège d’émerveillement qui l’avait frappée. Accédant rapidement à Sitzrael, elle acheta de quoi se sustenter, goûtant volontiers aux spécialités locales. Longeant des étales, elle se força à poursuivre sa route, abandonnant contre son gré les Marchands aux Mille Saveurs, du moins est-ce ainsi que la Bélua les appellerait dorénavant.
Souhaitant découvrir l’architecture des habitations, elle demanda son chemin et parvint enfin à Jelemiel, quartier résidentiel riche et calme. La sérénité trônait en maître, bien loin de l’agitation des ruelles marchandes... Déambulant le nez vers les cieux où elle observait les toits si finement ouvragés, elle ne se rendit pas compte qu’elle pénétrait dans l’antre des bas fonds où les êtres les plus vils régnaient tels des seigneurs.


Tu vends tes services, ma jolie ? l’apostropha un ivrogne si imbibée qu’Eärhyë se demanda comment il avait bien pu parvenir à articuler, ne prenant même pas la peine de le repousser. Une petite chiquenaude sur l’épaule et le puant s’écroula pour une bonne nuit de sommeil et un réveil des plus douloureusement prometteur.

Après toutes ces beautés, comment la jeune femme s’était échouée en tel lieu de débauches ? La question saisissait autant la narratrice que le personnage. Eärhyë posait ses pupilles pâles sur chaque personne qu’elle croisait dans les ruelles mal éclairés, conduite au hasard de ces pas dans une ébauche d’errance qu’elle n’avait ressentie depuis belle lurette. Depuis le lac Neriel, en réalité. Seulement, depuis son arrêt au lac, le temps n’avait plus d’emprise sur elle, glissant sur sa peau comme un voile bouffant

Un cri acheva pourtant de sortir la blonde de son idylle solitaire. Recouvrant la plaine maitrise de ses moyens en un temps qui lui parut extrêmement long, n’ayant plus l’habitude de faire front au danger, elle s’arrêta dans une légère position de défense avant d’hausser les épaules. Quoi qu’il se déroulait dans ce coin sombre, l’ennemi ne s’approchait pas et le Lynx, sur le qui vive, le lui confirma par son calme silence. La Bélua avança encore légèrement à pas de lynx, à l’écoute du moindre signe de menace malgré le chahut ambiant. Apparemment, le chaos n’effrayait pas les habitants de ce coin : ils devaient être habitués…

Choisissant la prudence comme meilleure conduite à tenir, Eärhyë recula prudemment avant de se retourner vivement… Et de tomber nez à nez avec un homme aux yeux rouges. Sa frayeur mise en exergue par l’ambiance glauque, les pupilles à la dureté sanguine achevèrent de l’affoler et la féline se figea. Seules les oreilles surélevées de poils de Lynx frissonnaient d’appréhension.



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Mar 05 Juil 2016, 12:42




Le voyage jusqu'à Pabamiel s'était déroulé sans trop d'encombres. Il fallait dire, qu'habitué des voyages, Dante, Alexeï et Riwale, n'avaient jamais été trop râleurs sur le fait de découvrir de nouveaux lieux et prendre des routes peu communes. Mais bien qu'ils rencontrèrent des personnes intéressantes sur le chemin, ce ne fut pas Pabamiel qui était en premier leur objectif. Non, car ce qui les avaient amenés sur le continent ce jour-là était le désir de se rendre à l'université de magie, qui pour Dante, révélait plus un caprice qu'autre chose. Souhaitant plus comprendre les habitudes des magiciens et probablement de cette manière se rapprocher de Lynn, mais aussi améliorer sa magie, il avait désiré s'y rendre. Il n'avait cependant pas prévu qu'une bonne âme vienne à vanter les mérites de Pabamiel sur le chemin, au détour du voyage dans une taverne du coin. Le problème, c'était que ce bougre avait mis l'idée en tête à Riwale, qui avait monté la tête comme à son habitude à Alexeï et quand vous aviez deux boulets qui ne voulaient rien entendre et que vous étiez seul face à vos amis... vous cédiez. Ce n'était pas comme si le vampire ne désirait pas y aller de toute façon, mais c'était plus une raison de vouloir tenir son objectif premier. « Youpi ! » cria simplement Riwale qui bondissait presque déjà sur le chemin aller.

Les deux vampires eux, plus réservés, ne se contentaient que de marcher sur la terre battue, ou presque battue, d'ailleurs. Ils venaient d'allonger leur voyage de nombreux jours et il était d'ailleurs peu convenable pour eux de se réjouir alors qu'ils n'étaient pas arrivés. Vêtus de capuches pour les abriter du soleil, ils n'avaient guère le choix d'en posséder, ce n'était qu'une tactique temporaire face au soleil, qui imposait tout de même du repos régulier pour eux qui ne pouvait supporter que difficilement le voyage sous ce dernier. Mais ce ne fut pas trop problématique quoi qu'il en soit, habitués à ce genre de situations. La nuit tomba d'ailleurs rapidement, ces derniers ne voyageant finalement qu'en fin de journée pour s'éviter le zénith du désagréable soleil sur leur peau. La nuit à peine tombée, Dante s'impatienta, comme il n'était pas rare de le voir le faire d'ailleurs. Déployant ses ailes sombres, il commença à prendre de l'altitude et se diriger vers Pabamiel de lui-même. « On se rejoint sur place. » se contenta-t-il de lancer au moment de son départ inattendu.

« Hey ! Dante ! » n'eut pas le temps d'interpeller Riwale. Alexeï lui, ne fut pas surpris. Soupirant et boudeuse, elle se contenta de continuer son voyage avec ce dernier. Il fallait dire que Riwale avait toujours eu cette affection pour son camarade, affection qui n'avait jamais été répondu d'ailleurs. Elle jeta un œil à son seul ami restant, puis se mit à geindre, comme à son habitude.

Dans les airs, Dante lui, se dépêcha de traverser le plus de terres possible avant de sentir sa magie se faiblir déjà. Il fallait dire qu'il n'y avait pas longtemps qu'il avait appris à maîtriser ce pouvoir et il avait en tout cas cerné quelque chose: ce n'était pas un pouvoir tout à fait facile à supporter en permanence. Tout au plus, il parvenait à voler un quart d'heure avant de sentir une fatigue importante. Mais préférant voler à pleine vitesse durant quelques minutes, Dante se hâta simplement avant d'atterrir enfin non loin de Pabamiel. Il fallait dire que cette cité autrefois inconnue du monde, restait impressionnante et magnifique vu de l'extérieur. Elle manquait un peu de charme vampirique pour combler le vampire, mais après tout, il n'avait pas vraiment son mot à dire. La chose la plus surprenante de cette cité était finalement sa mixité raciale, même s'il devait être plus rare de trouver de ses camarades ici, mais cela ne l'aurait pas étonner de trouver quelques "infiltrés" à cette société homogène. C'était d'ailleurs un lieu parfait pour ce genre de choses.

Un sifflement éveilla immédiatement le vampire, qui reporta alors son attention sur une jeune femme qui lui fit signe de le suivre avant de disparaître dans les ruelles. Intrigué, Dante accepta ce jeu de chasse. Il se mit alors à suivre, pas à pas, cette "cible" improvisée. Après de longues minutes de ce jeu qui aurait pu finir agaçant, il arriva auprès d'une bâtisse étrange, dans un quartier mal famée. Voyant une dernière fois cette personne détaler au détour d'un angle, le vampire s'impatienta une fois de plus, avant d'arriver nez à nez avec une autre femme. La blonde face à lui cependant était une bélua, reconnue très facilement par ses traits caractéristiques. Surprise et peut-être un peu intimidé par la présence du vampire, elle eut un réflexe presque digne d'un animal.

« Pff. » se contenta-t-il de souffler en continuant son chemin, l'ignorant finalement. Quelle meilleur arme finalement que feindre l'ignorance ? Il ne haïssait probablement pas autant les béluas que ses frères vampires, dû probablement à son ancienne caractéristique du clan grangel, mais il ne les adorait pas spécialement non plus. Plus tolérant, peut-être mais cela s'arrêtait là, simplement. L'aura de Dante était glaciale, probablement dû à son habitude d'user de ses pouvoirs liés à la glace, un léger souffle frais finalement se fit sentir lorsque le vent décida d'envoyer un peu de son souffle vers les deux, passant en premier par le vampire. Faisant le tour pour la contourner, il déboula enfin sur la rue "principale" du coin. Ce qu'il vit fut assez peu surprenant.

«  Hey mon mignon, tu veux passer du bon temps, oui toi beau brun ténébreux viens par ici plus près que je te goûte. » fit une des femmes de l'établissement, avec son amie qui gloussait. Dante eut simplement le réflexe de porter son regard sur celle qu'il avait chassé jusque lors... qui était-elle ?





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Mer 06 Juil 2016, 00:09

「 Les dessous d'une maison close 」
Le manque de considération de l’individu qui lui faisait face sidéra la jeune femme, qui recouvrit ses pensées rapidement. Elle s’écarta pour le laisser passer, lui qui semblait ne pas faire cas de cette rencontre inopinée. Le sang chaud d’Eärhyë n’aurait pu faire qu’un tout, surtout en considérant son extrême fatigue et la colère sourde grandissant en elle comme un orage, encore lointain.
La Bélua avait cependant reconnu un être sombre enfoui en lui. Pas dans la personnalité, il était impossible de connaître quelqu’un par la force d’un simple regard, plutôt la race. Un être sombre et malsain, un Démon ou un Vampire, peut-être. Ce n’était pas pour autant qu’elle se permettrait de juger. Elle savait son peuple véhément envers les derniers, cependant les persécutions qu’elle avait elle-même subies à cause de sa race avaient eu le bénéfice de lui retirer toute critique envers les autres races. Selon elle, les Béluas étaient fautifs, il ne faudrait pas chercher plus loin. La jeune blonde prônait ainsi la tolérance hormis envers sa race, le parfait paradoxe.

Dépitée, donc, Eärhyë s’apprêtait à quitter l’endroit malfamé lorsqu’elle entendit une donzelle apostrophée l’Indifférent aux yeux sanguins. Curieuse, Eärhyë reporta à nouveau son attention sur le duo – non, le trio, une femme s’étant postée aux côtés de la première – tout en se confondant dans l’ombre d’une devanture pour voir commencer les choses allaient évoluer. La Bélua ne souhaitait pas montrer son intérêt, surtout si l’homme s’avérait appartenir au camp des pro Aetheri, auquel cas ils seraient ennemis héréditaires sur toute la ligne.
La curiosité, mal placée elle le reconnaissait, consistait à savoir si l’individu réagirait ou s’il conserverait son indifférence bornée.
Le silence fut pourtant la seule réponse qui lui semblait convenable à l’homme et le sourire d’Eärhyë s’étira. Sans savoir pourquoi, la jeune femme était davantage portée vers les renfrognés qu’envers les gros charmeurs de service. Malgré la mine renfrognée qui devait probablement se dépeindre sur l’homme, qu’elle visualisait de dos, elle se décida à intervenir, quittant le refuge de l’ombre.


Eh bien, les filles je crois que vous perdez un peu de temps avec cet étalon, il ne semble pas porter d’attention à vos… charmes.

Un frisson glacé saisit la colonne vertébrale de la jeune femme. Celle-ci était intervenue sans trop réfléchir, son imprévisibilité lui faisant toujours défaut et la propulsant dans des situations délicates. Elle ne manqua pas néanmoins de sourire avec courage, au cas où l’homme aux pupilles rouges déciderait de se retourner pour la dévisager. De haut en bas, c’était plus que probable.
Les regards abasourdis du petit auditoire la plongèrent dans une attitude de défense amusée.


Bah.. Après tout, il aurait réagi plus chaleureusement à votre coup pendable, n’est-ce pas ? poursuivit-elle sur un ton sardonique où l’amusement se battait avec le cynisme.

La Bélua était curieuse d’observer la réaction de l’homme dont elle ne pouvait encore se douter de sa réaction face à son intervention ou bien des deux catins… Enfin, de la catin puisque la seconde, silencieuse, n’avait fait l’étalage d’aucun service quelconque. Malheureusement, on lui coupa l’herbe sous le pied alors qu’une porte s’ouvrit à la volée, révélant un couloir brillant et bruyant qui déversa un flot de lumière dans cet espace assombri par les toits culminants des bâtiments. Fronçant les sourcils pour découvrir de quoi il en retournait, eärhyë n’eut que le temps de s’écarter alors qu’un videur balançait dans la rue le corps dénudé d’un homme, les vêtements raffinés suivant juste après. Les pupilles légèrement écarquillés de surprise, la Bélua ne put s’empêcher d’observer le corps de l’expulsé, s’amusant de remarquer que Mirra aurait pu être à cette même place, au vu de ses penchants et de sa personnalité. Mettant de côté le souvenir mélancolique de son ami de toujours, elle détailla le léger embonpoint de l’homme étalé à terre avant de jeter un coup d’œil aux broderies finement ouvragées des tissus fins. Y ‘a qu’un riche prétentieux pour s’accoutrer de la sorte dans un taudis pareil, soupira intérieurement Eärhyë.

Une ombre d’aspect fine et élégante se posta devant la lumière et se mit à parler d’une voix claire et chantante, presque envoûtante malgré un timbre haut perché.


Quand une de mes filles dit non, c’est non ! attaqua la femme calmement la femme d’une voix glaciale. J’aurai pu être arrangeante à d’autres moments mais j’avais prévenu ne pas avoir la tête à cela ce soir ! continua-t-elle à persifler de cette voix chantante.

Pourquoi aujourd’hui et pas une autre fois ? interrogea Eärhyë sans avoir tourné sa langue dans sa bouche, comme les filles de l’établissement devaient savoir le faire, d’ailleurs. On ne lui avait jamais dit que la curiosité était un vilain défaut et il était possible voire probable que ce mauvais trait de caractère la plongerait dans une nouvelle galère.


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Mer 06 Juil 2016, 02:27




Le  vampire n'avait donc de considération pour la bélua et instinctivement suivi la femme qu'il avait suivi depuis un petit moment, l'attirant irrémédiablement vers le repaire de femmes faciles, profitant de l'or du monde sur le dos de la cuillère de ceux assez aisés pour se le permettre. D'ailleurs, c'était ce qui se passa ensuite, un misérable fut jeté dehors comme un malpropre, pour avoir osé abuser de la patience de la maîtresse des lieux, ou du moins, ce fut ce qui sembla être. D'ailleurs, celle qui avait abordé le vampire se démontra amusé et intimidé par l'attitude de celle-ci: ce qui expliquait assez clairement qui elle était réellement. Pourtant, portant son attention sur celle qui l'avait attiré ici, le vampire ne vit qu'une jeune femme qu'il ne reconnaissait pas. Puis enfin, une voix se fit entendre. « Dante ? » s'écria une voix depuis une fenêtre au dessus de là où se trouvait l'homme répondant à ce nom.

Relevant immédiatement son regard, les filles et le vampire reportèrent immédiatement son attention vers celle qui venait de l'apostropher. Ce fut à ce moment qu'un bruit se fit entendre et immédiatement, une silhouette apparut plus haut, ainsi que son ombre sur le sol, qui grandissait... elle venait de sauter par la fenêtre ! Atterrissant dans le plus grand des coups de théâtres, se fut alors le vampire qui fut surpris de voir un visage connu.
« Séléna ? » s'étonna-t-il. « C'est toi ! Ha, je savais ! » fit-elle en lui sautant dans les bras, tournoyant autour de sa nuque comme une petite soeur qui venait de retrouver son grand frère adoré, avant de se refaire mettre au sol par l'homme qui la dominait d'une demi-tête. Les oreilles de la jeune femme démontrait clairement une origine alfar, même si désormais, elle était une vampire depuis bien longtemps.
« Un ami à toi ? » demanda alors la maîtresse de maison, d'un air intransigeant. La sirène et son charme naturel forçait le respect, malgré son visage dur en ce jour.
« Yep ! Je l'ai vu grandir ! Hé t'as l'air d'être devenu super fort depuis la dernière fois qu'on s'est vu héhé, ça rigole pas ! » lança la vampire en taquinant les bras de son holomogue.
« T'es toujours aussi cinglée. Je me casse. » lança Dante, faisant volte-face et commençant alors à partir. Il avait bien sûr de bons souvenirs avec Séléna, mais il savait aussi pourquoi à ce jour, ils ne s'étaient pas vus depuis des années. Et il s'en rappelait même très bien. Elle avait beau avoir été quelqu'un d'important dans sa vie lorsqu'il était plus jeune, cela ne changeait rien, au final, Séléna avait toujours le même problème.
« Hé attends... » l'arrêta-t-elle en maintenant sa moche, faisant une mine un peu déçue. « On s'est pas vus depuis au moins cinquante ans et tu ne m'as même pas écris... Tu pourrais au moins être content de cette occasion non ? On pourrait rigoler, s'amuser, comme au bon vieux temps ! Et puis... »
« Tu sais très bien pourquoi on ne s'est plus vus depuis. Séléna, je te respecte car tu as fait une partie de mon éducation, mais tu n'es pas ma mère et tu n'es pas ma sœur, nous ne sommes pas de la même famille. Alors arrête d'agir comme ça. » lança simplement le vampire, bousculant de l'épaule alors, faisant relâcher la prise de la vampire.
« J'ai pas toujours été douée avec toi, Dante, je sais... mais je t'aime quand même tu sais ! A ma manière... » « Une manière dérangée et limite perverse. » « Mais je t'aime au moins, moi, Dante ! » termina-t-elle.

Elle s'arrêta ainsi, devant tout le monde, dans une situation presque gênante devant le public qui les fixait probablement. La patronne, elle, se maintenait déjà les tympans, probablement dû à un maux de tête soudain. Dante fit enfin volte-face.
« Tu as tenté de me tuer. » « Mais je t'aime ! » répéta-t-elle frénétiquement. « Trois fois. » ajouta-t-il.
Le silence s'ensuivit alors, la bouille honteuse, Séléna n'émit plus aucun son, la tête baissée. Dante savait bien qu'elle était un danger pour lui et c'était pour cette même raison qu'aujourd'hui, il faisait ce choix. Mais alors même qu'il comptait repartir, une tape puissante dans les mains se fit entendre. Celle qui n'avait pas dit mot depuis quelques instants s'en était mêlé.
« Bon, c'est bien mignon les petits oiseaux, mais vous les filles, vous rentrez toutes. Je veux vous voir travailler maintenant. Je suis pas d'humeur et avant que je perde patience... » lança la sirène sous un regard menaçant. Les trois filles repartirent aussitôt, Séléna s'éloignant alors avec un dernier regard à l'attention de Dante, comme blessée et déçue. Elle lui murmura un de ses derniers propos "Je t'aime" lisible sur ses lèvres, alors que Dante n'eut que le réflexe de faire un "Tch".
« Petite, tu m'as demandé pourquoi je suis d'humeur exécrable. C'est très simple... j'ai perdu mon collier favori, en argent possédant un médaillon en forme de fleur. Puisque vous êtes là à jacasser et faire du bruit, c'est simple, trouvez-moi qui me l'a volé car je n'ai pas le temps de chercher... je vous récompenserai tout les deux. Tu pourras causer à ta dulcinée si tu le veux beau brun et toi, tu auras ce que tu désires. » pointa-t-elle du doigt vers la bélua. Elle croisa ensuite les bras, comme déterminé à ne laisser personne quitter les lieux sans son autorisation, elle ne plaisantait pas et comptait bien que cette affaire soit résolue.





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Dim 10 Juil 2016, 23:49

「 Les dessous d'une maison close 」
La curiosité est un vilain défaut et faut parfois en payer le prix. A trop vouloir rester pour témoigner de la suite, on finissait par s’embourbait dans une situation délicate à bien des égards, une situation qui ne la concernait – pour le moment – en rien… Mais qu’est-ce que je fous là ? fut la désagréable pensée d’Eärhyë en un tel instant. Cette dernière ne pouvait pas reconnaître la race de la nouvelle intervenante mais la couleur des pupilles en disait long sur la teneur des origines. Ca commence à puer les ténèbres, là… La Bélua frissonna. Elle n’avait pas sa place en un tel lieu et se sentait complètement acculée sur une position qui la mettait mal à l’aise.
La blonde préféra ainsi reculer dans l’ombre d’un porche. Par ce choix elle se ferait oublier quelques temps. Et puis il lui avait cru visualiser une forme basse et allongée se mouvoir dans les ténèbres et elle voulait y jeter un œil pour s’assurer les arrières. Oh, bien sûr, son déplacement fut léger, un recul de quelques pas seulement, pas de quoi se faire repérer ou rompre ces retrouvailles plutôt sèches.

Sîdh ? s’étonna-t-elle mentalement en se laissant tomber sur les genoux juste devant la truffe de son unique compagnon de route. Dire que ce dernier était loquace aurait été une bonne boutade bien sentie. L’Okatsune communiquait par son soutien et la sérénité sage qu’il dégageait. Un appui sans faille pour un Animal légendaire quasiment invisible à tout œil humanoïde. Pas que les hommes ne savaient pas voir, mais ces créatures faisaient parties de celles qui ne gagnaient pas à être connues. Que l’Okatsune se soit entiché de la jeune femme était une belle preuve d’attachement. Et de folie chez la blonde, aussi, si elle avait besoin d’un tel soutien.
L’Okatsune abaissa le museau vers les lattes du bois du porche en guise de salut, ne perdant pas sa sérénité dans une léchouille immature et déplacée.
Que fais-tu là ? s’entêta-t-elle dans sa surprise. Sîdh n’avait qu’un don, celui de lire les pensées d’autrui sans aucune forme de permission. Cela arrangeait énormément la jeune femme qui pouvait ainsi communiquer avec une connaissance amie et, de cette manière, se rasséréner, reprendre de l’assurance en elle, sans pour autant déranger les retrouvailles qui se déroulent en parallèle.
En réponse à sa question, la truffe rebondit à plusieurs reprises vers elle avant de pointer le groupe. Il ne fallait pas professer comme clairvoyant pour comprendre ce que cette succession de geste signifiait : la place de la Bélua était sur ces lieux, elle ne devait pas se dissiper dans ses pensées ou simplement partir.
Il n’y a rien pour moi, ici, plaida-t-elle. Elle ne reçut pour seule réponse qu’une langue qui pende vers le sol, signe manifeste d’une moquerie de son goût. Excédée mais croyant en la parole de ce compagnon bien plus sage qu’elle, elle opina du chef et se redressa en fixant les interlocuteurs de ces retrouvailles frigides. Ladite Séléna plaidait son amour quand l’autre se défendait par de multiples tentatives de meurtres.


Eh bien, c’est chaud bouillant entre eux, ironisa sarcastiquement la Bélua en reportant son regard sur Sîdh comme si c’était un bon ami qui pourrait répondre à son commentaire. Reprenant conscience de la situation, elle fit la moue. Tu devrais filer te cacher avant qu’on ne te surprenne. Si on a affaire à des zombies, tu n’es pas très discret. Dans un léger balancement du museau de la gauche vers la droite, Sîdh leva ses prunelles vers elle avant de glapir et se sauver. S’il avait voulu être discret, son bruitage n’était pas des plus intelligents.

C’est à ce moment-là que la matriarche intervint pour remettre les choses dans leur ordre normal. Les filles rentrèrent sans demander leur reste, hormis peut-être la connaissance de l’homme tombé nez à nez plus tôt qui lui accorda un dernier regard. Eärhyë avait déjà d’autres chats à fouetter si l’on en croyait la tenancière à la voix si chantante. L’ombre d’un sourire amusé étira les fines lèvres de la blonde.


Cette nuit, je ne rêve rien de plus qu’une demeure dans votre ville sublime mais cela m’étonnerait que vous pouviez me trouver cela.

Il fallait croire que le silence en guise de réponse était assez éloquent pour se passer de mots. Jetant un regard vers le ténébreux qui n’en avait pas encore placé une, Eärhyë haussa les épaules et poursuivit.

Cela me semble pertinent d’empêcher quiconque de rentrer et surtout de sortir.

Puis la jeune femme réfléchit à toute allure avant de retenir la jeune femme.

A quelle période l’avez-vous perdu ?

Impossible à dire avec précisions, mais je me suis aperçue de sa disparition en début de soirée, autant dire une petite heure.

Sûrement ce qui explique votre mauvaise humeur, plaisanta la Bélua, toujours aussi impulsive. Puis se tournant vers l’homme dont elle ne connaissait pas encore le nom. Alors, on se lance dans l’enquête ?


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Lun 11 Juil 2016, 17:16




L'indifférence, un état d'esprit que vivait fréquemment Dante Taiji Sparrow. En effet, il ressentait souvent une sorte de détachement vis à vis de ce qui se passait autour de lui, il voyait tout ce qui se passait comme souvent une chose qui l'indifférait complètement. Il n'avait là aucun intérêt à se soucier de ce genre de problèmes et pourtant... il finissait souvent impliqué malgré lui. Que ce soit de lui-même ou par sa compagnie parfois surprenante, il lui arrivait d'être finalement mêlé à des problèmes et des histoires, qui n'était absolument pas les siennes de départ. N'y avait-il donc aucune différence à cela ? C'était presque à croire qu'il n'avait que cela pour se maintenir en vie. Combien de fois était-il tombé dans ce genre de demandes inopinées, de personnes qui le réquisitionnait pour quelques demandes farfelues et il avait fini par accepter ? Il voyait souvent même la plus simple des tâches comme un entraînement qu'il pouvait se permettre de pratiquer, histoire de souvent, progresser du mieux qu'il le pouvait. C'était ainsi qu'il s'était forgé, petit à petit. Il savait bien entendu qu'il avait encore un long chemin à faire, dont il ne voyait pour l'instant pas la fin. Mais il espérait qu'un jour, ses prochains objectifs seraient encore plus grand. Il voulait toujours viser plus haut.
Plus il visait haut, plus il avait l'impression de pouvoir se rapprocher de ce qu'avait ainsi connu ceux qui avaient réussi en ce monde. Ceux qui n'avaient plus d'ennemis à craindre. Mais une certaine routine étrange s'était installée et Dante commençait peu à peu à saisir les aboutissants de celle-ci. Plus il grandissait spirituellement et physiquement, plus sa puissance devenait grande, plus il confrontait des adversaires plus redoutables que jamais. Et bien sûr, il voyait de plus en plus de personnes, traîner loin derrière. N'y avait-il là, que sa marge de progression, avait-il eu plus de détermination que d'autres ? Non, pourtant, il voyait d'autres s'entraîner autant que lui, parfois même plus d'arrache-pied que lui... alors pourquoi ? N'était-ce que là la destinée des Taiji ? S'élever à un grand destin, un grand futur, une grande âme et une puissance derrière ? N'impliquait-il pas d'autres choses ?
Après tout, même Séléna avait pu frôler ce genre de situations, elle qui le connaissait depuis si longtemps, depuis son passé. Non, il n'était pas au niveau qu'il avait déjà été plus tôt. Bien sûr, il se souvenait de certaines choses, il avait progressé dans d'autres, mais quelque chose lui manquait toujours et encore. C'était peut-être maintenant qu'il s'en rendait seulement compte mais il était avare de plus de puissance. Il n'était pas satisfait, il lui en fallait toujours plus. Il n'était pas stupide à la vouloir de la manière la plus stupide qui soit, mais au fond de lui, il avait toujours cherché à se surpasser. Ses entraînements réguliers le prouvait, ses batailles, ses combats... Il ne vivait que de ça. Il s'abreuvait du sang des autres chaque jour, en tant que vampire et comme au sens non littéral.
Les forts vivent sur les cadavres des faibles. Les plus forts survivent, tandis que beaucoup de faibles perdaient la vie. Il n'avait vu cette situation que trop souvent, même pendant la guerre. Combien de compagnons étaient morts ? Combien d'ennemis trop fragiles avaient succombé ? Non ils n'étaient pas fragiles, ils étaient pourtant déterminés ! Non ils étaient... faibles. Plus faibles que les plus forts.

C'était un perpétuel combat, même en ce moment, même lorsqu'un vol faisait place dans Pabamiel, même maintenant ! Dante hocha de la tête, acceptant finalement la requête de la sirène. Il jeta un œil à la bélua, qui était désormais fourré avec lui pour accomplir leur nouvelle mission. D'un simple regard envers celle-ci, il s'élança pas à pas dans la maison close. Une fois que tout le monde était à l'intérieur, il ferma les portes, la sirène les verrouillant ensuite, comprenant l'idée du vampire sans un mot. « Allons-y. » confirma-t-il finalement avant d'inspecter du regard tout les présents dans la pièce.
Certains clients étaient étonnés d'un tel agissement, d'autres semblaient simplement continuer de s'amuser à flirter avec les filles. A l'étage, contre la rambarde quelques filles de la maison se penchaient, inquiètes de ce qui se passait. Quelques murmures se faisaient entendre, perplexe de ce qui suivrait. Mais pour le brujah, ce n'était qu'une mission avant de reprendre son chemin sur Pabamiel. Mais peut-être que cette distraction allait l'intéresser assez finalement, qui sait ?






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Jeu 14 Juil 2016, 14:02

「 Les dessous d'une maison close 」
Eärhyë observait avec ébahissement l’homme aux pupilles sanguines, attendant impatiemment une réponse qu’elle ne pensait plus voir venir, depuis le temps. Le regard lointain, sans adopter une posture condescendante, cet individu projetait autour de lui une aura de confiance dont il ne devait même pas avoir conscience. Sans être écrasant, il mettait Eärhyë dans un malaise palpable à chaque seconde de son silence. Elle-même ne s’était jamais considérée comme une grande bavarde, bien qu’il lui avait fallu maintes et maintes fois parler et discutailler pour arriver où elle en était aujourd’hui, que ce soit pour aider des gens dans l’ivresse, pour obtenir quelques informations utiles ou encore faire preuve de son irascible imprévisibilité doublée d’insolence. Seulement, comparée à lui, on pouvait facilement la considérer comme une bonne pipelette bavarde à souhait. Réprimant de justesse une grimace qui aurait défiguré ses traits pâles et impassibles – en temps normal – elle reçut la réponse de l’homme presque comme une claque. Deux mots. Deux mots et il se mit à avancer sans perdre davantage de temps en paroles superflues. La Bélua soupira, dépitée une fois de plus. Cette fois-ci plus que les autres elle s’en voulut d’être une curieuse irascible, un défaut qui la conduisait toujours dans des épreuves. Cette enquête ne lui coûterait rien de plus qu’un peu de son temps et, avec un peu de chance, la boutade qu’elle avait lancée au sujet d’une demeure à Pabamiel tomberait dans les bonnes oreilles. Seulement, composer et interroger dans une telle ambiance étriquée – froide et distante avec cet homme ou bien chaude comme la braise en prenant en compte le lieu, hormis la tenancière – consisterait à l’épreuve en elle-même.
Relâchant un dernier soupir comme une enfant boudeuse qui n’aurait pas obtenu son caprice, elle se retourna une dernière fois pour vérifier que Sîdh l’avait écoutée et ne traînait plus dans les parages puis elle emboîta le pas à cet homme qu’elle commençait à mal supporter. Elle sentait l’ébullition couver en elle et doutait qu’elle tienne bride longtemps à son insolence. Il était possible voire même probable qu’elle explose avant la fin de l’enquête. Sans être violente, elle serait toutefois suffisamment hargneuse pour espérer tirer plus de trois mois à celui qui était en train de devenir son partenaire de « jeu ». Charmant comme perspective…

Une fois à l’intérieur, Eärhyë marqua un temps d’arrêt. Etant incorrigiblement du sexe faible, elle n’avait jamais pénétré en un tel royaume malgré les remarques déplaisantes qu’elle avait pu entendre de quelques étrangers rencontrés en chemin, le plus souvent dans une taverne, d’ailleurs. Si Eärhyë avait des charmes, elle n’en avait pas conscience et doutait, de toute manière, que son insolence plaise à la bourse du premier venu. A moins que celui-ci n’y voyait vraiment qu’un gouffre à exutoire, comme le disait certaines malchanceuses… Quoi qu’il en soit, le temps d’arrêt fut marqué en raison de la surprise dont elle fut prise de court. Le décor, au travers de la fumée brumeuse, était chaleureux et attrayant. Des tapis d’un rouge carmin s‘étalait nonchalamment sur le sol quand d’autres de couleurs plus diverses pendaient devant les fenêtres pour chasser le froid de l’océan tout en masquant l’intérieur à la vue des curieux. Des sofas d’apparence riche et confortable venaient se poser là comme des obstacles aux chambres ou, paradoxalement, une invitation aux plaisirs lubriques. La Bélua ressentit comme un frisson en découvrant les escaliers. Ses pupilles suivirent le chemin vertical pour tomber sur les femmes de la profession dans leur tenue de travail. Un frisson répulsif saisit la jeune femme du bassin à la colonne vertébrale. En quête perpétuelle de liberté, s’offrir à un autre était pour elle un concept étranger et Eärhyë ne comprenait pas comment des femmes pouvaient s’échouer aussi bas dans la société. Certes, y’en avait toujours pour crier haut et fort que c’était un choix qu’elles revendiquaient avec assurance, mais cela devait être un pourcentage faible dans le métier. Du reste, problème d’argent ou autre, certains artisans manquaient toujours de mains d’œuvre, même les femmes pouvaient trouver leur place. Vendre son corps ou avoir des cales sur les mains, le choix était pourtant simple.
Le plus dur était encore que certains groupes continuaient à s’épancher dans la luxure, ce qui ne manquait pas d’horripiler la jeune femme. Bien sûr, eux avaient l’habitude de ne rien cacher même devant les étrangers, mais Eärhyë trouvait inconvenant de voir de tels agissements se faire au regard de tous. La jeune femme n’était pourtant pas une sainte-ni-touche, loin de là, mais il existait tout de même une limite.

La blonde ne sut combien de temps elle resta plantée là, dans l’expectative. Ce qui est sûr, c’est qu’elle revint rapidement dans la réalité en entendant le toussotement agacé, contrarié, de la Sirène. Jetant un coup d’œil à son compagnon dans cette misère, Eärhyë prit conscience qu’il ne faudrait pas compter sur lui pour les longs discours… il lui fallait pourtant savoir comment comptait-il procéder, qu’ils agissent au moins en concordance.


Bon, moi, c’est Eärhyë, comme ça t’éviteras de m’appeler Poil de Lynx, attaqua-t-elle d’emblée en cherchant à le faire réagir. On va la faire au plus vite parce que je sens que ça va nous énerver tous les deux, cette histoire. Surtout si tu remues pas plus que ça, poursuivit-elle sans prendre la peine de réfléchir à ce qu’elle disait. Je ne suis pas une pipelette mais si tu continues à la jouer moribond, je suis capable de parler pour deux et te saouler de paroles. A toi de voir. Ca, c’était fait, à lui de faire selon ce qu’il souhaitait. Et sinon, as-tu une idée du comment on procède ?

Elle souhaitait montrer qu’elle ne comptait pas y passer la nuit, heure néfaste dans un tel lieu de débauches…


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Mar 02 Aoû 2016, 12:29




Il n'y avait pas beaucoup de choix. Pour retrouver le précieux de Madame, ils allaient probablement devoir faire de leur mieux pour inspecter tout les potentiels suspects et personnes présente dans les lieux. Aux côtés de la bélua, le vampire s'inquiéter de ne pouvoir terminer cette histoire et la boucler au plus vite. Il n'était déjà pas à l'aise avec la présence de cette ancienne "amie" ou "gardienne" dans les lieux, alors il souhaitait terminer au plus vite cette bêtise qu'était la recherche d'une telle chose. Il rendrait service, car il savait pertinemment qu'il serait récompensé en conséquence, la sirène n'avait pas l'attitude de quelqu'un qui manquait de reconnaissance bien au contraire. Elle avait probablement l’œil et jugé totalement capable de ce bienfait, les deux individus. Service rendu, service rendu aussi ? Il se doutait que ce serait son objectif du jour et quoi qu'il en soit, il en aurait pour son argent ou du moins, pour ses services. Faire de paire avec une bélua n'était pas ce qui rendait le plus à l'aise pour le brujah mais qu'importe, il allait faire de son mieux pour tolérer sa présence tant qu'elle mettait ses capacités à bon escient et n'était pas une personne irrespectueuse envers lui... cela irait. Elle ne pouvait pas être si mauvaise que ça non ?

Finalement, cette dernière ouvrit la bouche et ce qui se passa fut assez unique: Dante n'eut que ce ne soit pas le cas. De cette bouche sortait des inepties incroyables et s'il n'était pas lié ici, il serait probablement parti dans l'autre sens, ou aurait probablement envoyé un magnifique crochet dans cette bouche irrespectueuse. Se contentant d'un soupir, il se nota tout de même en tête le nom compliqué de cette dernière boule de poil. Elle portait un nom bien chiant à prononcer d'ailleurs. Il faudrait qu'il trouve probablement un surnom moins difficile à se souvenir. « Dante. » lança-t-il simplement. « Mais tu le sais déjà je présume. » conclua-t-il.

Il estima du regard les lieux, il était difficile d'avoir un plan d'action, le voleur pouvait l'avoir déjà caché et dans le cas contraire, était peut-être assez certain qu'on ne l'attrape pas s'il était sur les lieux. Une chose certaine était qu'il devait être ici avec le fameux butin. Le regard de braise du vampire arpenta chaque zone qu'il pouvait percevoir d'ici, aucune odeur de sang venait à ses narines: cela avait été fait sans effusion de sang. Le voleur était soit très doué, soit très organisé, ou les deux. Selon son sexe, il y avait deux possibilités, si c'était un homme et qu'il était présent, c'était probablement par vanité pour se moquer de la propriétaire. Si c'était une femme, c'était parce qu'elle travaillait en ce moment même et quitter les lieux serait suspect. Il n'y avait ainsi que deux possibilités à déjà éloigner, soit c'était un homme, soit c'était une femme. « Il faudrait établir un profil: savoir si c'est une femme ou un homme, cela va éliminer un nombre conséquent de suspects. » expliqua-t-il.

Le plus dur allait peut-être être de savoir comment faire pour pouvoir se faire. Madame se tenait toujours derrière eux, probablement prête à répondre à toutes les questions qui soient. Des clients et des catins dans tout les coins allaient peut-être pouvoir les orienter, ou les désorienter et leur mentir... comment départager le faux du vrai et déterminer un profil plausible pour cette mission soudaine ? Le vampire s'inquiétait de ne pouvoir parvenir à une solution assez rapidement, plus le temps se ferait long, plus le risque de ne jamais retrouver le trésor était important. « Il faudra faire vite, sans quoi, nous perdrons toute chance de retrouver ce fameux objet. » dit-il sans avoir pour autant tort.
Il s'inquiéta, son regard continuant de sauter de client en client. Qui pouvait avoir perpétré un tel vol sans que personne ne s'en rende compte et comment avait-il pu procéder pour ainsi rester à l'abri ? Il fallait comprendre la façon penser du criminel, sa façon de faire, pour peut-être le capturer ? C'était difficile à dire. Le vol n'était pas la spécialité de Dante. Mais peut-être que la poilue pouvait trouver une solution ou une idée ?





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Dim 14 Aoû 2016, 12:09

「 Les dessous d'une maison close 」
Le Moribond ne semblait pas plus détendu malgré le ton qu’elle avait employé, le souhaitant rapide et surtout drôle, que cela détende l’atmosphère qu’elle sentait hargneuse. Entre la Sirène qui s’énervait du vol de son pendentif et l’autre silencieux qui ne voulait pas faire des phrases plus longue que deux mots, voire qui parlait tout simplement par onomatopée, comme s’il n’avait jamais communiqué avec des êtres vivants décents, Eärhyë se retrouvait au cœur d’une situation qui la gênait énormément. Une fois de plus elle s’en voulut de sa curiosité qui la plongeait sans cesse dans des situations inextricables. Finalement, alors que la jeune femme observait encore la beauté des lieux – une beauté déplacée parmi tant de voyeurisme et d’absence de mœurs – l’autre ouvrit la bouche et la Bélua se tourna vers lui dans l’espoir d’une parole aimable, un début de réflexion ou de piste, bref quelque chose qui les bougerait de cet endroit infecte aux yeux de la Féline. Cette dernière n’eut droit qu’au nom de l’homme, qu’elle avait en effet déjà entendu. La mine boudeuse voire revêche, elle hocha sèchement la tête dans le but de faire comprendre que son tempérament taciturne l’agaçait. La blonde n’était pour certains pas facile à vivre et encore moins à supporter mais elle venait peut-être de trouver pire, pour peu qu’il ne modifie en rien son comportement dans l’enquête à venir.

Comme le partenaire qui lui était affublé de force dans cette dernière, Eärhyë observait les « invités » réunis dans la salle, espérant par miracle qu’une lumière divine - pourquoi pas l’intervention de la Déesse Phoebe – éclairerait, comme une sorte de rayon de soleil sur un diamètre d’un mètre, le coupable. Bien sûr, il ne fallait pas compter là-dessus mais sur leurs propres capacités à régler cette histoire qui commençait de manière des plus déplorables.
En parlant de capacités, la jeune femme ne connaissait rien de celles de Dante, il lui fallait donc s’occuper d’utiliser les siennes en premiers lieux pour faire avancer l’enquête. La réflexion n’était pas le fort de la Bélua, qui préférait bien mieux la rudesse de l’action à la finesse de l’esprit. Inspirant profondément, Eärhyë se plongea sur les tenants et aboutissants. Dante émit alors une idée qui séduisit énormément la jeune femme.


Pour savoir cela, une seule personne peut nous répondre…

Eärhyë se tourna vers la tenancière, qui se tenait près d’eux, les mains jointes devant elle.

Je suppose que si vous tenez énormément à ce pendentif, vous le portez tout le temps, demanda posément la première, préférant recouvrer la force d’une voix calme. Après tout la Sirène, hormis qu’elle aurait pu surveiller un peu plus ses affaires, n’y était pour rien dans cette situation. Elle avait plutôt le rôle de la victime, en réalité.
En effet. Je le porte même lorsqu’il s’agit de dormir.
Donc votre collier fut dérobé par quelqu’un avec qui vous avez été une ou plusieurs fois en contact. Cela offre déjà quelques pistes, sourit Eärhyë en observant Dante, probablement plongé dans une réflexion liée à ces petits détails. Et vous côtoyer plus souvent les… Décidément, la blonde avait du mal avec ce système… Invités, dira-t-on ?
Cela dépend de l’heure et de la clientèle, nombreuse ou non.


Ces indices ne les avançaient en rien et la Bélua grimaça de déconvenue. Si la Sirène ne se montrait pas plus pointilleuse quant aux détails, ils avanceraient bien trop lentement et Eärhyë ne comptait pas y passer la nuit non plus.

Je pense tout de même pouvoir vous affirmer, sur une échelle d’erreur minimaliste, que j’étais entourée des filles lorsque le vol eut lieu.

Enfin quelque chose d’intéressant… Eärhyë se tourna vers Dante, le sourire aux lèvres. Comme il l’avait si bien formulé, ce léger interrogatoire venait de leur définir un profil de suspects plus précis, même s’il manquait de finesse. En tout cas, cela signifiait que la voleuse appartenait à la maison. Plus pour longtemps, certes, juste le temps qu’ils la démasquent. Cet avancement eut le don de réjouir la Bélua, qui ne put retenir une boutade.

Eh bien, s’il va falloir fouiller la moindre fille de la maison, j’en connais un dont les mains vont fourmiller d’envie. Ou de plaisir…

Sourire en coin taquin. La jeune femme espérait que sa remarque, taquine à souhait, serait bien acceptée par le taciturne. Sinon, elle n’écoperait que l’envie d’en finir plus rapidement encore…
La Sirène, quant à elle, semblait choquée par ses propres révélations qui en disaient long sur le profil de ses serveuses.



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