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 Echange nocturne

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Mer 04 Mai 2016, 15:24

Je me demandais bien ce qu'elle devait penser de la situation, de moi, de tout ça. Je voulais dire, ce qu'elle devait vraiment de tout cela. Même si j'étais parmi les plus maladroits en la matière, je savais que toutes les vérités n'étaient pas bonnes à dire, la preuve en était avec le Secret lié à ma race. Nous étions mensonge, nous vivions dans l'illusion, mais cela ne voulait pas dire que tout était faux.

Je devais simuler des ressentiments dont j'étais insensible. Je devais expliquer d'autres réactions qui m'étaient inconnues. Ma transformation depuis mon allégeance à Sympan n'avait fait qu'exacerber ce gouffre entre le vécu et le ressenti, le réel de la fiction.

Je le regardais étrangement, alors qu'elle faisait une distinction entre cul, et amour. Il y a encore quelques mois, j'aurai pensé qu'elle m'évoquait la partie arrière de son anatomie, mais je savais à présent qu'il voulait dire aussi l'acte charnel, sans sentiment. Je secouais négativement la tête.

- Prends le comme un conseil d'un type qui n'y connaît rien, mais tu mérites mieux que "du cul" comme tu dis. Je suis maladroit au possible dans ce domaine là - parmi tant d'autres - et j'essaye de poser des mots malhabiles sur des pensées sincères qui le sont tout autant. Si tu penses que tout ceci n'est qu'un jeu, mais que ce jeu te fait souffrir, changeons les règles dans ce cas, et dis moi ce que tu aimerais vraiment.

Je ne me comprenais pas moi-même, je doutais qu'elle-même puisse comprendre un traître mot de ce que j'avais voulu dire.

Quand nous parlâmes de Lhyaerae, mon cœur se serra, je ne savais pas où elle se trouvait, si elle avait subi ou non le courroux de son peuple, la vengeance de Nae, si elle était même encore vivante. Mais ce que me dit Lilith me fit réagir.

- Je ne sais pas si je l'aime, car je n'ai pas le moindre point de comparaison personnelle. Aucun Lilith, tu comprends ? Je me base juste sur ce que j'ai pu observer des autres, et je veux la protéger, je dois la protéger, peu importe les risques ou les conséquences. Je .... n'en parlons plus, je crois deviner à ton air que ce n'est pas forcément ce que tu as envie d'entendre en ce moment.

Quand elle se dégagea pour se redresser, je passais mes bras autour d'elle, et la ramenais vers moi. Cette fois-ci, je me tus, aucun mot ne sortit de ma bouche pour briser ce moment. Je m'étais un peu relevé pour me coller à elle, lui prodiguant ma chaleur comme elle diffusait la sienne. Ma tête de côté était contre sa poitrine, et je la serrai un peu plus, à la manière d'un adieu silencieux, sans l'au revoir immédiat. Certaines relations mettaient des années à se forger, d'autres étaient aussi fortes qu'elles étaient spontanées. Des circonstances exceptionnelles, un résultat qui l'était tout autant. Mes mains lui caressaient le dos, par dessous son débardeur, une caresse délicate de mains innocentes.

Nous avions beaucoup de points communs, mais notre tragédie personnelle nous avait fait prendre des chemins presque opposés. Elle était le feu flamboyant, j'étais l'ondée calme.

Je finis par lâcher à mon tour l'emprise que j'avais sur elle, et d'autres sujets finirent par être évoqués.

- Je n'abuse pas sur ce genre de formulation Lilith, quoi que tu en penses. Aurions-nous passé ces instants s'il ne m'était pas arrivé cet incident ? Suis-je mort ? Non, et non. Je suis vivant, et j'ai appris à te connaître en moins d'une heure qu'il en aurait fallu en une année à n'importe qui d'autre. Suis-je à plaindre ? Je suis le seul à en juger. Rassure toi, cette blessure même vilaine ne me tuera pas.
Un mât s'en était déjà chargé il y a une année... me remémorais-je. Mince, j'ai encore sali ton débardeur ... L'étreinte avait juste tâché de quelques petits ronds le côté de son débardeur propre. Rien d'aussi grave que la première escapade.

Quand je terminais d'énoncer mon plan, j'étais sûr que le scepticisme serait, à raison, sa première réaction. Si nous avions échangé les rôles, confier la partie la plus acrobatique à une blessée qui n'avait jamais grimpé de mât de sa vie, n'aurait pas du tout emporté mon adhésion. Mais ce n'était pas faute de l'avoir prévenue.

- Je t'avais dit que c'était un plan tordu, je ne te mentais pas. Une fois encore, si tu décides de me croire, crois en ce que je te dis à propos du sort que Laan aura. Je .... je ne peux pas t'en dire plus, mais monter en haut de ce mât, et je ne maîtriserai pas par la force notre cible. Je te l'ai déjà dit, je ne peux pas le tuer directement.


Je ne pouvais pas lui en dire plus, même si je savais que ces approximations ne rendaient que plus bizarre mon plan. Dans un laps de temps aussi court, je n'avais rien de mieux à proposer.

- Si tu as un meilleur plan, ou un plan de secours, je suis tout ouïe, tu connais après tout ce bateau mieux que moi. Mais je suis sûr de réussir ma part du marché. Dans tous les cas, tu ne risqueras rien. Je tendais la paume de ma main comme j'avais pu le voir dans des tavernes enfumées : Tu veux parier ?

956 mots.

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Mer 04 Mai 2016, 19:54

「Echanges nocturnes」

Lilith & Wriir

Un conseil d’un type ? En matière de sexe, la rouquine avait tout de même beaucoup de mal à se fier aux conseils d’un homme. Quelles qu’en soient les intentions. Ses mots demeuraient percutant, et l’orisha eut du mal à ne pas se montrer ébranlée. Aussi, elle reprit en souriant.

- T’en fais pas c’est pas un jeu qui me fait pas souffrir. Il m’amuse et beaucoup même, sinon, je ne serais pas lancée, je ne pense pas être une adepte du masochisme en fait... Et si tu aimes cette fille, le seul qui aurait pu avoir des regrets, c’est toi, pas moi.. Je suis plutôt libre hein…


Et pas une orisha pour rien.. avait elle été tentée de se rajouter, ayant toujours du mal à aller dans la modération..
Juste, ce type de conversation, elle ne savait pas comment y répondre autrement que par du sarcasme ou en occultant complètement le véritable sens des mots formulés.

- Et puis, on ne cherche bien que ce qu’on trouve… Et là, c’était bien ce que je voulais. Rien de plus..

Quant à changer les règles, n’étant pas tout à fait sûre du sens qu’elle aurait pu donner à cette phrase… La rouquine préféra ne pas s’attarder sur ce point, sachant qu’elle pourrait se montrer plus fébrile en tentant de creuser un peu... Ce qu’elle voulait sincèrement… Sans doute ne pas se prendre la tête et profiter du moment présent. Aussi intensément que possible. Et tant qu’à faire… Que ce soit un équilibre entre eux deux.. Elle avait obtenu la satisfaction de lui faire de l’effet. Le reste, ce qu’il avait pu penser d’elle n’était jamais entré en ligne de compte dans l’équation. Et Lilith préférait ne pas retourner cette interrogation d’une façon ou d’une autre.

Wriir reprit sa description concernant cette femme qui occupait ses pensées. L’orisha n’aurait pu dire ce qu’elle pensait précisément de ce sa description. Ce n’était pas un sentiment qu’elle connaissait ni dont elle avait pu bénéficier. Tout ce qui aurait pu être le plus ressemblant était sans doute cette solidarité qui existait dans les caves d’esclaves. Et clairement, ce n’était pas parce qu’ils s’étaient aperçu quelques minutes deux fois dans leur vie. Ce que Wriir éprouvait devait être bien plus fort… Du moins… Elle le supposait.. Elle lui adressa un léger sourire pour lui répondre en croisant son regard avec le sien.

- Non, je t’ai dit, c’est touchant de te voir si inquiet pour cette femme. Amour ou pas, tu en auras la confirmation très vite je pense.


Une forme de jalousie, si elle acceptait ce mot, s’emparait un peu de Lilith. Plus parce que cela lui rappelait son incapacité à être autre chose, malgré ses efforts, que pour la personne dont il parlait.
Alors qu’elle se redressait, le jeune homme l’attira contre elle. Surprise par son geste, le premier réflexe de la rouquine fut de se raidir avant de se détendre face à cette tendresse. Néanmoins, elle finit par passer ses bras autour de son cou et appuya son front sur son épaule en fermant les yeux. Dans son dos, il passait lentement sa main contre sa peau provoquant de légers spasmes au passage, ce qui l’apaisait énormément. S’il ne s’était pas confié préalablement sur cet amour loin d’être hypothétique, il aurait été fort probable qu’elle aurait cherché ses lèvres avec les siennes afin de prolonger ce moment avec un baiser bien plus poussé. Et cette fois, ce n’est sans doute pas juste le jeu qui l’aurait poussée à vouloir se montrer entreprenante. Mais à l’heure actuelle, l’idée qu’il pense à une autre à ce moment-là la bloquait totalement et l’incita donc à la plus grande sagesse et donc à ne pas reprendre ni ses provocations, ni des gestes plus tendres…
Ils reprirent peu à peu leur composition, jusqu’à ce qu’à nouveau, il la dérouta. Constatant l’état qu’elle était proche d’atteindre précédemment, l’orisha reprit la bouteille de rhum et se servit généreusement pour pouvoir répondre de façon détachée, alors que son visage reflétait ses traits habituels, plus que moqueur.

- Dans ce cas… Si tu ne le regrettes pas, j’irais pas jusqu’à espérer que tu te prennes d’autres coups de couteaux pour avoir le plaisir de te déshabiller et de t’enfermer avec moi. Quoique.. Pourquoi pas en fait … Si j’ai une ombre derrière moi qui agit comme garde du corps… Ce serait pas un privilège ça ?

Lilith se pencha sur son débardeur à sa remarque et grimaça, avant de retrouver son expression espiègle.

- Quand je te disais que tu étais pervers et que tu faisais tout pour me voir nue

Son débardeur était noir, et les tâches demeuraient sombres. Elle versa un peu de rhum plus pour justifier la tâche à l’odeur que dans un réel souci de nettoyage, et se releva pour enfiler une autre cape, dissimulant une bonne partie du forfait, puis remis également ses cuissardes tout en se concentrant sur le fameux plan tordu… Elle haussait un sourcil, plus que circonspecte à ses descriptions. Il demeurait vraiment à part.. Quel que soit le domaine. Un autre plan… La rouquine aurait pu y songer pourtant, il lui tendait la main, la faisant sombrer vers un autre de ses vices.

Un pari ? Un frisson remonta le long de son échine. C’était idiot… Il fallait qu’elle se retienne.. La situation était dangereuse pour elle s’il échouait, et selon les échanges qu’il aurait avec Laan. Pour autant, c’était plus fort qu’elle… Quoi que lui dise sa raison, elle ne pouvait pas passer à côté et lui offrit un large sourire en lui serra la main.

- Pari tenu… et je saurais te le rappeler mon gros…
souffla t elle, amusée tout en tirant d’un coup sec sur sa main pour qu’il se mette sur pied également.

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Mer 04 Mai 2016, 23:34

La discussion prenait des allures de non sens, à la manière du "je t'aime moi non plus", où les gestes rentraient en contradiction avec les paroles, ou l'inverse. Une position lascive, une concurrente, un compliment sur son physique, un jeu sans conséquence en retour. Était-ce ma faiblesse physique, mon inexpérience sociale, l'alcool plus fort qu'il n'y paraissait, ou un peu des trois à la fois, nous jouions Lilith et moi une danse sans trop savoir quel rythme imprimer, et qui menait l'autre.

Je lui parlais de Lhyaerae, et une petite voix au fond de moi me susurrait que ce n'était pas une bonne idée, autant pour elle que pour moi. Nous vivions un moment complice, et je gâchais ces instants avec mes introspections déprimantes.

Sans compter que le problème Laan restait toujours d'actualité, et chaque minute qui passait lui permettait d'aller parler, ou nous devancer pour mettre à néant notre plan bancal.

Je retirais ma tête de son buste et sentit ses lèvres effleurer les miennes, un peu comme un pacte qui en disait long. Nous devions nous focaliser sur le problème, nous aurons toujours tôt fait de reprendre notre conversation si tout se déroulait comme je l'espérais.

J'eus un saut au cœur imprévu quand elle me qualifia d'ombre agissant comme garde du corps. Même si c'était impossible, l'idée même qu'elle m'ait démasqué me terrifia. Comment aurait-elle réagi en sachant qu'elle avait face à elle un vivant mort, suicidé, maudit ?... Le rejet, la peur dans le regard, l'hostilité comme moyen de défense, l'accusation, la pitié ...
Je ne voulais rien de cela, et c'était l'une des raisons qui me poussait à garder le Secret sur ma race. Je ne voulais que des étrangers, des parfaits inconnus me prennent en chasse, ou en pitié. Ma vie était déjà assez compliquée pour me rajouter la stupidité des vrais vivants. Je ne pourrai jamais vivre sans illusion finalement.

Secouant la tête, comme pour chasser ces idées parasites, je fixais de nouveau Lilith, occupée à masquer la tache de sang avec du rhum. Je ne saisissais pas trop sa logique mais l'heure n'était pas aux conseils ménagers.

- Je ne prends jamais aucun plaisir à ce qu'on me plante un couteau, je te rassure. Je te disais tout à l'heure que ce coup de poignard ne m'avait pas apporté que du négatif, vu que nous nous sommes rencontrés dans des circonstances particulières. Je ne laisserai pas à Laan l'occasion de m'en redonner un autre, ce d'autant que tu es toujours en possession de son arme.

De toute façon, s'il en avait une deuxième, ça ne changerait pas grand chose pour la suite de mon plan, celle que je gardais secrète aux yeux de Lilith.

- D'une certaine manière, je serai ton ombre qui agira comme garde du corps, à distance .... Bien, je résume donc :
Tu sors de la cabine, tu laisses la porte entrouverte. Tu te diriges vers la cale, et tu me laisses suffisamment de temps, trois quatre minutes pour laver le sol. Ensuite, tu emmènes Laan en haut du mât, et tu le dragues tu l'embobines, bref tu fais en sorte qu'il te fasse temporairement confiance, et comme gage de ta bonne foi, tu vas chercher son arme pour la lui rendre. Tu redescends, et en allant vers la cabine du capitaine, tu tapes un petit coup sur la porte de ta cabine, et tu prends ton temps pour faire ton rapport au Capitaine. Je m'occuperai de Laan pendant ton discours à ton Capitaine. Je compte sur toi pour jouer la surprise quand tu verras ton cher gabier.
Une dernière chose par contre, c'est très important. Quand tu iras voir le Capitaine, ne fais que frapper à la porte de ta cabine, ne rentre pas, d'accord ? C'est très très important, je peux compter sur toi ?


J'espérais que le plan se déroulerait comme je venais de l'énoncer, et je l'étreignis pour lui souhaiter silencieusement bonne chance. J'espérais aussi qu'elle ne ferait pas preuve de curiosité, car les conséquences seraient terribles pour elle si elle voyait ce qu'elle ne devait pas voir. Ce ne serait plus de mon ressort...

Sa partie n'était pas la plus facile, ni la moins dangereuse. Mais elle n'aurait pas les mains souillées de sang, et son innocence serait parfaite. J'avais bien compris que ce bateau comptait énormément pour elle, donc si je pouvais me venger en remplissant mon quota, et lui faire gravir les échelons en éliminant la concurrence, c'était du tout bon.

Elle finit par quitter sa cabine, et quelques secondes à peine, je me dirigeais à mon tour vers le pont, me penchant sur la rambarde pour respirer un grand coup, et me concentrer sur l'étendue infinie d'eau ténébreuse qui entourait le navire. Je n'avais pas spécialement besoin de beaucoup d'eau, mais concentrer suffisamment de puissance pour laver vite, et fort la tache de sang qui peinait à sécher à l'air marin. Me concentrait sur l'océan, je pointais ma main dans sa direction, avant de la ramener vers moi, une boule d'eau parfaite lévitant péniblement jusqu'à atteindre ma hauteur.

Un peu comme une boule solide, je la fis tourner sur elle-même, de plus en plus vite, imprimant un mouvement de rotation avant de me pencher vers la tache carmine. Quand la boule rencontra le sol, au lieu d'exploser en une gerbe d'eau, elle eut un effet décapant, détachant le sang comme s'il s'agissait de poussière sur un rebord de fenêtre dont on viendrait souffler par dessus.

Satisfait du résultat, je regagnais au plus vite la cabine et fermais la porte, avant d'enlever mes habits, en ce compris le bandage souillé par quelques taches de sang. Je n'avais plus qu'à attendre que Lilith remplisse sa part de la mission.


1 013 mots.
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Ven 06 Mai 2016, 03:32

HRP:

「Echanges nocturnes」

Lilith & Wriir

Lilith adressa un petit sourire au jeune homme, toujours moqueur.

- Je crois que je te donnerais volontiers des leçons sur l’ironie. Mais, ne t’en fais pas, j’ai bien compris le sens de tes mots. Pour ma part, c’était juste une façon de dire que j’avais apprécié le moment qu’on vient de passer ensemble. En dépit des circonstances, en fait.


Wriir se mit à récapituler le plan qu’il avait prévu, ce qu’elle écouta attentivement, acquiesçant à la plupart des données dont il avait effectivement parlé au préalable. Sauf les modalités de communication en effet. Et cette dernière précision. Ne pas pénétrer dans la cabine du capitaine ? L’orisha fronça les sourcils.

- Je… Mais t’es sérieux… Pourquoi ?


Elle poussa un soupir et finit par fit un signe négatif de la main avant qu’il ne s’exprime.

- Ca va, je sais… Tu vas me dire que tu ne pourras pas m’en dire plus...

Cela signifiait qu’elle perdait le contrôle complet de la situation, et elle devait l’accepter sans en comprendre les raisons… Cette fameuse précision semblait tenir à cœur à Wriir, et Lilith avait tout de même accepté l’instant précédent de lui laisser carte blanche. Aussi, elle passa sa main devant ses yeux un instant.

- Très bien… Compte sur moi. Je ne rentrerais pas…

Ce n’était pas de gaité de cœur… Avant qu’elle ne quitte sa cabine, son nouvel allié l’a surpris encore, calmant peut être un peu une partie de ses doutes par la même occasion. Ses bras se refermèrent sur elle pour former une étreinte tant rassurante, qu’apaisante. Sans se faire prier, Lilith serra à son tour le jeune homme contre lui pour garder une dernière fois la chaleur de son torse contre elle.  Sans doute en raison de leur précédente discussion, jamais la rouquine ne s’était dévoilée autant, dans tous les sens du termes, surtout dans un laps de temps aussi court. En le relâchant, la petite orisha déposa un baiser sur sa joue et s’éloigna en jetant un coup d’œil sur le bandage imbibé…

- Fais gaffe quand même.  Je vois tout de même pas comment tu pourras monter là-haut…

Après un léger un soupir, la pirate se résigna à quitter l’étroite pièce pour se rendre à la cale. Repérer Laan ne fut pas très dur. L’elfe se donnait visiblement en spectacle en racontant diverses histoires plus ou moins romancées à propos de l’une de ses anciennes conquêtes. Sans doute pour se faire un alibi… A une plaisanterie des plus grasses, la jeune orisha se mit à applaudir bruyamment.

- Bravo, Laan… Magnifique histoire… Une grande classe, une finesse…
- Qu’est ce qu’il y a Lilith, tu veux qu’on fasse une démonstration ensemble ? Moi le public ça me dérange pas.

Elle s’adossa au mur, un sourire sur les lèvres, et les bras croisés.

- Bah écoute… c’est pas parce que tu sais grimper aux mâts que tu me saurais me faire grimper aux rideaux…
- C’est un défi ?
- Plutôt une affirmation…

L’Elfe semblait tout de même embarrassé de la voir ici même, avec eux. Plusieurs plaisanteries de leurs comparses fusèrent, et Laan descendit de son piédestal pour rejoindre la rouquine, sans quitter son attitude triomphale.

- Bah écoute, je vais m’arranger pour rectifier ces dires…
- Que des paroles… Tu sais qu’il n’y a rien de mieux qu’une démonstration pour infirmer mes dires ?
souffla la rouquine.

Intrigué, le gabier la regarda puis passa sa main dans son dos pour l’emmener un peu plus loin.

- Je rêve où il y a eu une transformation radicale entre maintenant et tous le reste de nos échanges. Lui murmura t il à voix basse.

- Disons qu’on est parti du mauvais pied.. Et puis surtout, je pense qu’il va falloir qu’on collabore un peu et qu’on mette notre petite compétition de côté. Du moins pendant quelques temps.

Lilith soutenait son regard, un léger sourire sur les lèvres.

- J’espère que tu plaisantes…
- Bah justement… Pas vraiment…
- Bien sûr… Tu ne me supportes pas…
- Si je dois te supporter pour ne pas mettre ma place en danger sur le Libertad… Je peux faire un effort… Mais c’est réciproque…

Le gabier continuait à regarder autour de lui pour s’assurer que personne ne les attendait, les paroles de la rouquine devenaient bien trop énigmatiques pour ne pas sous-entendre quelque chose de plus lourd.

- De quoi tu parles, là ?
- Y a beaucoup de monde… Mais disons qu’il y a une disparition qui risque de faire beaucoup de bruit et qui te desservira autant toi que moi.. Vaut mieux qu’on discute à un endroit dégagé.. Un peu en hauteur en gros..

La puissance magique de Lilith n’était pas très élevée, mais suffisamment pour augmenter son charisme et son charme afin de rendre ses différents mensonges plus crédible. En apparence en tout cas, cela fonctionnait, et le délai imposé par Wriir était passé. Avec agilité, Lilith devança volontairement le gabier en grimpant sur le mât afin de mettre en avant ses meilleurs atouts, et s’assit sur la hune en lui faisant signe de le rejoindre.

- Alors… Tu m’expliques un peu plus en détail le souci…
- J’allais pas parlé du cadavre que t’avais laissé traîné sur le pont au milieu de tout le monde… J’ai bien dit mis au passé. Depuis, il a dû rejoindre le peuple ondin.

Un sourire un peu sadique se dessina sur les traits de l’Elfe.

- Désolée… je vois pas de quoi tu parles, ma jolie… Moi, j’étais dans la cale… Un mort, ça peut pas venir de moi..

Lilith fit un signe de tête désolé

- Faudra un peu plus que ça, mon grand… Tu sais pas qui tu as tué visiblement, ou c’était peut être ton but… C’est un des invités particuliers du capitaine, il avait un document dans sa poche. Et clairement… Y avait de gros projets prévus par Rack. Si la mort de ce gars est découverte et qu’il y a le moindre doute sur cette soirée, tu voudras me plonger et moi aussi. Or… En cas d’affaires… Je vois pas Rack prendre les choses si sereinement et ne prendre en compte que l’une de nos paroles. Donc si je tombe par ta faute, tu tomberas par la mienne. Aussi… Une alliance entre nous… Je te couvre et tu me couvres pour cette nuit.
C’est un compromis gagnant / gagnant. Tu ne penses pas ?

- Tu… C’était vraiment un gars qui traiter avec le capitaine ?

La rouquine haussa un sourcil.

- Arrête, tu me fais marcher… Tu sais forcément qui tu as tué..

L’Elfe conservait la jeune femme. Il n’avait pensé qu’aux conséquences, et pas à la victime…

- Ce… C’est pas possible…

Lilih parut un instant dubitative, comme si elle cherchait à savoir la raison qui pouvait pousser Laan à lui mentir.

- Tu veux voir ce document, peut-être ?

Elle fit mine de le chercher et évidemment, ne put le retrouver.

- m*rde… Je l’ai laissé dans ma cabine… soupira t elle. Bon, écoute, reste là, je vais le chercher. Je reviens avec, et tant qu’à faire, avec ton arme. Je sais pas ce qu’il t’ai passé par la tête de l’avoir laissée sur place.

Laan la retint un instant en la dévisageant, comprenant qu’il avait sans doute agit de façon hâtive et qu’en plus la rouquine pouvait être une alliée…  Il était légèrement mal à l’aise mais pas au point de divulguer ses véritables intentions.

- Lilith.. Merci…
- Ca va, on peut s’entraider… On est sur le même bateau, hein…

A ces mots, la pirate lui offrit alors un large sourire auquel il répondit. C’est que l’enflure ne lui soufflait mot sur l’origine de sa cible initial…

- J’en ai pour quelques minutes.. Attends moi.  

En moins de temps qu’il n’en dire, Lilith se trouvait à nouveau sur le pont et pressa le pas pour exécuter le signal à l’intention de Wriir. Maintenant qu’ils passaient à la seconde partie du plan… Elle ne pouvait que se demander ce qu’il allait faire... Pourtant, l’heure à la réflexion était bien terminée… L’orisha se précipita vers la cabine du capitaine. Face à elle, la rouquine n’avait qu’une envie… Y pénétrer.. Pourquoi Wriir lui avait-il interdit de s’approcher… ? . Qu’est ce qu’il y a avait de très important… ? Cela lui torturait l’esprit… Sa curiosité la démangeait… Rien ne l’empêchait de désobéir, il ne le saurait probablement pas. Et cela la dévorait… Pour autant, même si jusque là, Lilith avait eu un doute véritable quant au fait qu’elle tiendrait sa promesse, c’est avec agacement qu’elle réalisait qu’elle ne voulait pas qu’il ne l’estime pas digne de confiance. Parce qu’il était un orisha avec un passé trouble ? Pour le fait qu’il ne semblait pas hésiter à l’aider dans cette vengeance qu’elle aurait mis beaucoup plus de temps à mettre sur pied ? Pour la tendresse dont il avait fait preuve ? Impossible à dire. Elle se savait pourtant opportuniste, allant là où ses intérêts étaient les meilleurs… Après un dernier soupir, regrettant sa lâcheté, la rouquine se décida et frappa à la porte du capitaine, tapant de plus en plus fort sur la porte de son supérieur. Celui-ci ne parut que plusieurs minutes plus tard, torse nu, les cheveux ébouriffé, tiré visiblement prématurément de son sommeil.

- Li, Qu’est ce que tu fous là ? J’espère que c’est important
- Chef..

D’un signe de main qu’elle porta à sa tête, la jeune orisha le salua.

- Tu me vois être là pour rien… j’ai trop le respect de la hiérarchie…
lança t elle avec un petit sourire narquois.

Rack fit un signe de tête négatif, blasé.  

- C’est ça… Fous toi de moi… Allez, rentre, Li.

Il avait fait un bref signe pour lui indiquer qu’il allait se changer.

- Mais t’es très bien comme ça, chef.
- Capitaine.
- C’est pareil.
- Bref… T’es là pour me parler, bah tu me diras à l’intérieur… Rentre, je te dis. C’est un ordre.


Sans avoir les idées claires, il avait froid et préférait discuter au chaud ou au moins se vêtir un minimum pour endosser son rôle. Lilith fut une ultime fois tentée de céder à la tentation et, si Rack avait été un peu plus éveillé, il aurait sans doute capté la petite crispation de la mâchoire de la jeune femme marqua un temps, et poussa un soupir. Elle espérait sincèrement que l’interdiction de Wriir était justifiée, cette fois, sa petite comédie lui coûterait beaucoup plus pour son égo, néanmoins elle prit un air offusqué.

- Mais.. t’es un pervers…

Ahuri, ce dernier la fixa, les yeux écarquillés.

- Qu’est ce que tu racontes ?
- Fais pas comme si tu comprenais pas…  Tu veux m’emmener dans ta cabine alors que t’es déjà à moitié nu… Ca va pas non ? Je sais pas ce que tu as cru mais je n’étais pas en train de me jeter dans tes bras, Rack. Autant venant de la part des hommes, j’aurais compris, ils sont entre eux… Mais toi, j’avais tout de même un minimum de confiance…

Faire la fille et se vexer pour des pseudos sous-entendus inexistants… C’était tellement… Humiliant… Elle qui tentait à tout prix d’effacer ces différences de traitements. Evidemment, Rack, ne comprenait pas grand-chose à ces prétendus reproches et se massa les tempes pour chercher à comprendre ce qui avait pu mener à une telle interprétation.

- Mais arrête… Je t’ai même mis une cabine à disposition pour que tu sois tranquille… Tous n’auraient pas eu le même égard..
- Et cela sous-entend quoi ? Que parce que tu as eu du bon sens à ce sujet, je devrais t’être reconnaissante et te payer en nature ?

Toujours abasourdi, Rack la dévisagea et finit par fermer la porte derrière lui pour la rejoindre sur le point.

- Très bien, on calme les choses… Si j’ai pas été clair à l’instant… Désolé, mais en effet, j’allais pas te demander une contrepartie. Mais soit, c’est bon… Maintenant tu m’as bien réveillée de toute façon…  Ca te va ?

Lilith le regarda de façon suspicieuse, comme si elle cherchait un éventuel traquenard qui ne pouvait pas exister de toute façon.

- Je préfère ça.. Oui…
- Je savais pas que ma cabine te faisait peur à ce point… C’est limite offensant tout de même. Bref, C’était quoi le problème ?  

Et voilà comment perdre en quelques phrase le minimum de crédibilité qu’elle avait pu acquérir… Après un sourire d’excuse pour la dernière phrase du capitaine, Lilith reprit.

- C’est peut être pas grave, mais j’ai préféré te prévenir. J’ai peut être un peu abusé du rhum ce soir, j’ai quitté la hune pour retourner dans ma cabine.

Rack parut un instant soulagé. C’était donc l’alcool qui la faisait réagir si mal..

- Je t’ai déjà dit d’arrêter de forcer sur la bouteille. Qu’est ce que t’as foutu d’ailleurs ? Même l’air iodé ne couvre pas tout ce que tu as ingurgité..
- Tu deviens désobligeant, chef.
- Capitaine.
La reprit il une nouvelle fois.

Elle lui adressa un petit sourire innocent comme pour s’excuser.

- Mais je crois bien que mes problèmes de boisson n’étaient pas le sujet… Juste je sais pas, y a eu bruit bizarre sur le pont. Comme un combat. Je sais pas, je le sens pas.
- Je récapitule… Tu viens me chercher en pleine nuit, ans ma chambre et tu me trouves vicieux au passage parce que je veux y rester… Tout ça parce que t’as sans doute forcé sur la bouteille, et que t’as entendu un bruit.
- Euh… J’ai pris quelques verres… Je me suis pas bourrée la gueule. J’assure que c’était pas juste un échange comme on en entend souvent… Viens…

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Ven 06 Mai 2016, 14:47

Inspiration.
Expiration.
Inspiration.
Expiation de ce que j'allais faire ...

J'étais dans mon plus simple appareil, maintenant que ma forme originelle était de chair et de sang. Rattrapé par les contingences des êtres vivants, je ne pouvais plus à ma guise modeler des habits comme parure de mon illusion humanoïde. C'était un bien faible mal pour plein d'autres avantages, mais il fallait s'adapter en conséquence.

A la façon d'un grand plongeon, je pris mon inspiration, attentif au signal de départ que Lilith ne devrait pas tarder à poser sur le bois de la porte. J'avais été insistant, clair quant au fait de ne pas venir dans sa propre cabine. La raison n'était absolument pas ma nudité, mais toutes les questions qu'elle pourrait poser dans la logique de notre plan. C'était une précaution qui me facilitait les choses, car j'avais prévu de revenir dans la cabine avant qu'elle-même n'y revienne, après m'être rhabillé. Le mystère serait complet, mais tout se passerait bien.

Des secondes qui parurent des minutes, des minutes qui semblaient des heures, le temps me semblant éminemment long avant qu'enfin, j'entendis deux coups portés sur la porte. Je me retournais, attendant un instant au cas où la curiosité, ou encore un événement imprévu inciterait Lilith à rentrer malgré mes instructions.

Rien ne se produisit, et il était plus que temps que j'entre en scène. Je fermais les yeux, alors que je visualisais avec précision le sommet du mât du navire, car à pareille hauteur, l'erreur pourrait avoir de graves conséquences. Une fois cela fait, je disparus de la cabine.

.... et réapparus à l'endroit désiré, le vent fuyant et le roulis du navire rendant mon équilibre précaire. En temps normal, j'aurai mis tout au plus une seconde avant de tomber, mais déjà mon corps redevenait brume, en partant de mes pieds, englobant le mât comme les tentacules d'une pieuvre sur un rocher.

Mon regard trouva rapidement Laan, qui n'avait pas pensé un seul instant à regarder plus haut qu'il ne l'était déjà. Il semblait impatient, jetant de nombreux regards en contrebas, serrant une petite lame recourbée de sa main moite, récurant ses ongles sales avec la pointe du couteau. Ainsi il était toujours armé, bien que Lilith ait son poignard. En soi, ça tombait bien, si la chance était de mon côté l'arme de son méfait se retournerait contre lui.

Je me laissais descendre lentement, à présent la partie basse de son corps était faite d'ombre, de cette brume qui obscurcissait un peu plus la nuit. Je n'avais pas beaucoup de temps, et j'allais devoir me montrer persuasif pour qu'il cesse définitivement de nuire.

Me glissant dans son dos, j'étendais mes ombres pour qu'elles recouvrent d'un lit de brume la vigie où il se trouvait.

- Laan .... que m'as-tu fait ?... lui murmurais-je d'une voix empreinte de complainte.

Le peu de virilité que Laan aurait pu avoir s'était évanoui vu le sursaut et le cri qu'il poussa en entendant quelqu'un derrière lui, et il était à deux doigts de mouiller ses braies après m'avoir vu. Il hurla de peur, mais j'étouffais son cri de ma main glaciale.

- Tu m'as maudit Laan .... pourquoi ?... Pourquoi ne viendrais-tu pas me rejoindre, ce serait ... équitable non ?

Des ombres surgirent de la brume, un peu à la façon de mains griffues, de tentacules aveugles prêt à s'agripper à n'importe quoi pour les emporter avec eux dans les ténèbres.

Laan était pris d'une peur panique, voyant son destin finir ici. D'un geste désespéré, il planta sa lame fine en plein cœur, et j'avouais ne pas m'y attendre du tout. Ce moment d'inattention lui permit de gagner quelques secondes pour enjamber le rebord de la vigie, bien décidé à descendre par les cordages.

La douleur que je ressentis fut telle que mon instinct d'Ombre me fit me transformer complètement dans mon état originel. Le couteau tomba au sol alors que je poussais un hurlement d'Outretombe, déchirant la nuit et faisant pousser un cri d'effroi pur à Laan qui perdit l'équilibre, son pied s'accrochant dans le cordage, lui laissant un espoir fugace de survie. La forme que j'avais prise ressemblait à un masque d'une nuit sans fond, et je dardais d'un regard blanc immaculé, tranchant avec le reste de mon corps, ce petit pantin emmêlé dans le voilage du Libertad. J'étendais mes ombres pour former deux bras spectraux, lui murmurant alors que je me trouvais à quelques dizaines de centimètres de lui :

- Meuuuuuuurs .........

Laan ne voulait pas être maudit comme je semblais l'être, et son seul objectif était de se dégager le pied. Au point d'oublier de se tenir autrement, et si un sourire se dessina alors qu'il avait enfin réussi son entreprise, la stupéfaction remplaça vite ce sentiment alors que la gravité reprenait ses droits. Je le vis tomber, seconde après seconde, jusqu'à entendre le fracas d'un corps solide en rencontrant un autre. De là où j'étais, la silhouette disloquée ne laissait pas l'once d'un doute sur le sort de Laan. Il rejoindrait bientôt nos rangs, si j'en croyais la définition assez souple du suicide chez les Ombres.

Il était temps pour moi de quitter cet endroit, et je concentrais les ombres avant de me téléporter de nouveau dans la cabine de Lilith.
Une fois fait, je me retransformais de nouveau en chair et en sang, et vit que la blessure faite au cœur était encore ouverte, bien que soignée par le passage temporaire, mais insuffisant en tant qu'Ombre.

Mais pourtant, ce n'était pas cette blessure qui me faisait pleurer à chaudes larmes, sans que je puisse m'arrêter, sans que je puisse en avoir le moindre contrôle.
Je sentais cette eau salée parcourir les sillons de mes joues, alors que mon corps était pris de hoquets de douleur, des spasmes de plus en plus fort alors que ma respiration se faisait de plus en plus chaotique.

Je me recroquevillais sur moi-même, inondé par l'intensité des tourments qui m'avaient quitté depuis que j'étais composé de chair. L'illusion s'était inversée depuis mon allégeance à Sympan, et je n'avais pas pris en compte ce paramètre quand je m'étais transformé en Ombre sur le mât. A présent, tous mes tourments, toutes les souffrances que j'avais vécues de mon vivant, et depuis ma mort, tout m'était revenu en pleine face, pour me rappeler l'acte interdit, pour me rappeler qui j'étais, peu importe les belles promesses et l'éventualité d'un avenir meilleur.

Le temps me parut une éternité, alors que je ne pouvais arrêter de pleurer comme un enfant dont le monde entier s'était effondré autour de lui.

Je ne pris même pas la peine de me retourner quand la porte de la cabine grinça en s'ouvrant. Ma vie n'était que pleurs, ma vie n'était que douleur.
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Sam 07 Mai 2016, 17:01

「Echanges nocturnes」

Lilith & Wriir

Le capitaine venait d’accéder à la requête de la pirate. Sans doute à contrecœur à vrai dire. Il ne paraissait que peu convaincu par les paroles de la jeune gabière, mais avait finit par se diriger en maugréant vers l’avant du pont. Lilith demeurait à ses côtés, aussi calme et détendue que possible. Pour autant, c’était maintenant qu’elle allait voir si cette confiance improvisée envers Wriir était fondée. Et ce n’était pas dans ses habitudes de se reposer de la sorte sur un homme qu’elle venait à peine de rencontrer.

Peut-être qu’elle aurait dû en parler à Azraël avant… ? Toutefois… Mise à part inquiéter ce dernier, Lilith ne voyait pas ce que le réprouvé aurait pu faire. Et puis, se poser ces questions maintenant n’avait plus aucun sens de toute façon.

Un cri effrayant émanant du pont. Quelque chose de surnaturel qui ne manquerait pas de glacer d’effroi tous ceux qui pouvaient l’entendre. Le binôme accéléra d’un coup, et, au pas de course, rejoignit le grand sur lequel pendait encore la silhouette de Laan. Qu’est-ce qu’il s’était passé ? Il paraissait seul. Rien à ses côtés, pas âmes qui vivent… Et pourtant, il semblait s’acharner à vouloir se détacher, du moins, du peu de choses que le capitaine et la gabière pouvait voir.

- Qu’est ce qu’il fout ce con… Il va…

Rack n’eut pas le temps de terminer sa phrase, qu’un nouveau cri d’effroi transcenda la tranquillité de la nuit noire, avant qu’un bruit sourd n’indique l’impact. Ce n’était pas la première fois que des hommes tombaient du mât. Mais en principe, ce n’était pas en commettant une erreur aussi grossière… Il n’y avait aucun besoin de se diriger près du corps pour savoir que ce dernier était mort. Non seulement, la chute ne laissait le choix à aucune autre possibilité, mais en plus, la position de Laan était éloquente. Le capitaine éprouvait des remords certains. S’il était venu plutôt, lorsque Lilith était venu le chercher… Peut être qu’ils auraient pu empêcher ce désastre.

- Je vais m’occuper du reste, Li… Tu devrais aller te reposer…

Rien ne pouvait être fait pour le pauvre bougre, mise à part préparer le corps pour lui offrir une sépulture plus décente au milieu de l’océan. C’était inutile d’alerter tous l’équipage à cette heure pour une si mauvaise nouvelle. La rouquine regardait le cadavre plutôt froidement, le geste qu’il avait eu envers elle ne lui était pas pardonné et elle n’éprouvait pas vraiment de regret concernant son sort. Seule l’intervention entant que telle de Wriir la préoccupait. Il n’y avait personne près de la vigie.. Comment savait-il que Laan allait commettre un acte aussi stupide… Elle passa nerveusement sa main dans ses cheveux, puis, acquiesça l’autorisation de son supérieur pour profiter de s’éclipser dans sa cabine. A peine y fit elle un pas, qu’elle découvrit la silhouette de Wriir, sur le sol, effondré. Si déjà, Lilith ne s’attendait pas à le revoir si vite dans sa cabine alors qu’il était censé être en haut du mât l’étonnait, c’était à présent la dernière chose qui lui traversait l’esprit.

L’homme était nu, sur le sol, secoué par des soubresauts caractéristiques qui trahissait l’état dans lequel il se trouvait. Rien ne semblait pouvoir le sortir de la torpeur dans laquelle il se trouvait. Même pas le bruit de la porte ou de ses pas. Même pas sa présence à ses côtés. Lilith se précipita vers le jeune homme pour l’aider à se relever et qu’il puisse au moins regagner le lit.

- Wriir… Ca va ?

Question idiote étant donné les circonstances… Cela faisait deux fois qu’elle le retouvait à terre, blessé. Cela finirait par être une habitude que de l’emmener à l’écart. Une nouvelle blessure était apparue, en plein cœur cette fois. Moins grave que la précédente, elle n’en demeurait visiblement pas moins profonde. La rouquine haussa un sourcil interrogateur mais ne céda pas à sa curiosité tout de suite. Wriir ne paraissait même pas s’en préoccupé, il était ailleurs, il fallait qu’elle arrive à attirer son attention, et qu’il se focalise un peu sur elle. Calme, la pirate s’installa à côté de lui et l’attira contre elle en passant une main apaisante dans ses cheveux pour jouer avec quelques mèches.

- Qu’est ce que tu as ? Qu’est ce qu’il s’est passé ?

En soit, vu son état, il y avait pratiquement aucune chance qu’il ne lui parle. Aussi le cœur serré, l’orisha continuait ses gestes de tendresse, espérant qu’au moins une chose lui permettrait d’évacuer.

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Dim 08 Mai 2016, 11:28

Le monde autour de moi n'existait plus. Tout s'était effondré, détruit, annihilé, désintégré, disparu, comme tout ce qui me rendait vivant.
Non, assurément je n'avais pas prévu le contrecoup de me transformer à nouveau en Ombre. Habituellement, je ne connaissais pas pareil effroi, mais je me rendais compte que depuis que j'avais juré allégeance sur ce livre à Sympan, je ne m'étais pas transformé en Ombre, tant je voulais, dans l'hypothèse où ce sursis était temporaire, profiter au maximum des joies, mais plus simplement des émotions que procurait le fait d'être vivant, ou presque.

Mon corps était tétanisé, des spasmes de douleur aiguë traversait mon corps comme l'électricité se baladait impunément dans un morceau de fer, en terrain conquis.
Une infime parcelle de moi savait qu'en me transformant de nouveau en Ombre, j'allais de nouveau voir disparaître toute émotion négative, mais la souffrance en serait atténuée. Je retrouverai mon ancienne vie, me réhabituerait à la passive et morne existence qu'était la mienne.

Je ne voulais plus revivre cela, je me l'interdirais. Je voulais qu'on me laisse seul, qu'on mette fin à cette vaste farce que j'étais devenu. Je voulais, moi le mort, mourir ....

Enfermé dans ma bulle de douleur, les seuls sons qui me parvenaient, que j'arrivais à assimiler, étaient mes pleurs, mes sanglots ridicules qui coulaient le long de mes joues, pour s'écraser sur mes cuisses, ou à même le sol.
J'avais froid, j'avais faim, je saignais, mais toutes ces émotions primaires, ces besoins primitifs n'avaient aucune prise sur le noyau morbide que j'étais à présent.

Tu n'es pas mort.

Je fronçais les sourcils, ratant un sanglot devant cette intervention inopportune.

Assume tes choix, assume ta destinée, assume comme un homme !

J'enserrais le crâne avec mes mains, à s'en arracher presque les cheveux, désirant plus que tout que mes doigts s'enfonce dans ma cervelle pour la réduire en bouillie.

- Assez, assez, ASSEZ !!! criais-je intérieurement, n'ayant pas demandé conseil à une stupide voix qui ne savait pas de quoi elle parlait..

Assez pleuré oui, tu n'es pas mort.

Dans une toute autre réalité, un monde cotonneux où les sensations existaient encore, on tentait également de me ramener. Ces personnes ignoraient que je savais tout, que leurs belles paroles ne suffiraient pas pour me berner.

- Wriir… Ca va ?

Pourquoi cherchait-on encore à me tourmenter, n'en avais-je déjà pas eu assez, n'avais-je pas assez souffert pour une malheureuse et fatale erreur ?

Laissez moi, je vous en supplie, laissez moi ...

- Qu’est ce que tu as ? Qu’est ce qu’il s’est passé ?

Non, ça aurait été trop simple, trop rapide, trop beau pour être vrai. Encore et encore je recevrai ces coups de poignard, à chaque fois plus profondément, comme pour me rappeler que toute faute mérite le pardon, sauf ma faute, la faute absolue, l'impardonnable. Ma plaie ne se refermerait jamais, et je sentais que je saignais même dans ma bulle protectrice, cocon aussi fragile qu'une bulle à la surface d'un océan.

Wriir.

Wriir ... Je connais ce nom, c'est ainsi que je me suis appelé, il y a de cela .... combien de temps déjà, je n'en ai plus la moindre idée.
Dans le monde d'encre qui m'entoure, je vois alors que mes paupières sont close. Non, je suis aveugle mais je peux sentir, ressentir quelque chose dans mes cheveux. Ce ne peut être le vent, mais le toucher est agréable, régulier, apaisant.

Je me sens pleurer de plus belle, et je ne peux plus distinguer la vérité de l'illusion. Où suis-je maintenant, qui suis-je, et que suis-je.

Je suis une Ombre. Je suis sur un bateau, je suis un assassin.
Qui suis-je. Où suis-je. Que suis-je. Voilà les réponses simples à trois questions simples.

Je suis solitude et je ne suis pas seul, je sens ce contact contre moi, mais j'ai beau tourner la tête, je ne vois rien. Je dois m'en aller, je veux que toute cette mascarade cesse à présent.

Je me laisse sombrer dans le néant.
Je m'effondre dans la réalité.


[....]


Je me réveille, allongé dans un lit dont la dureté rend mon dos presque insensible et rigide comme la planche qui le supportait. J'ouvre les yeux, et je finis par reconnaître ce lieu, cet endroit exigu où tant de choses se sont passées. Aucune boule lumineuse ne traverse mon champ de vision, aussi je dois être seul. En passant ma main sur le visage, je remarque une barbe naissante, et imagine alors que plusieurs jours se sont passés depuis ... depuis je ne sais plus vraiment.

J'ai la tête qui tourne, le corps déconnecté et c'est à la manière d'un pantin désarticulé que je me soulève difficilement, pour me retrouver assis au bord du lit.

Tant bien que mal, je fais bouger mes articulations principales, récoltant ici et là des craquements significatifs et libérateurs. Dans ma plus simple nudité, mon regard se porte vers mes habits, que je finis par trouver dans un coin, soigneusement plié, et apparemment propres.

Lilith. J'avais croisé une Lilith, je dois être dans sa cabine. Je l'appréciais.

Comment lui expliquer tout ceci, qu'a-t-elle vu d'ailleurs. Peut-être me suis-je transformé en Ombre, et tout l'équipage attend mon réveil avant de m'interroger en profondeur.
D'un pas chancelant, je me dirige vers la porte de la cabine, et constate qu'elle est fermée à clef.
C'est donc bien ça, je suis leur prisonnier. Je ne pouvais me permettre, dans l'état où j'étais, d'avoir à répondre à un interrogatoire en bonne et due forme.
Qui était Laan, pourquoi ce nom me revient en tête ?...

Je m'habillais avec une lenteur exaspérante, luttant en grimaçant pour chaque vêtement remis à sa bonne place. Une fois plus ou moins apprêté, je soupirais un bon coup, autant pour en avoir enfin terminé, mais parce que je n'aimais pas forcément ce que j'allais commettre.

Je jetais un dernier regard dans cette cabine, cherchant de quoi écrire, mais ne trouvais rien. Et puis de toute façon, qu'aurais-je bien lui dire, moi qui ne sais pas aligner deux mots sur une page ?...

Elle comprendrait. Non, elle ne comprendrait pas, et je ne pourrai pas lui donner d'explication.

Je me concentrai et visualiser le Temple de mes consoeurs.

Je disparus de la cabine aussi silencieusement qu'un soupir au milieu d'une tempête.

Je ne sus pas où j'atterris, mais je me retrouvais au milieu de nulle part, au milieu d'un nouveau néant.


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Dim 08 Mai 2016, 18:51

「Echanges nocturnes」

Lilith & Wriir

Après plusieurs heures de recherches et autres investigations, Azraël finit par se décider à se rendre dans la cabine de Lilith pour retrouver cette dernière. Certes, pour n’importe qui d’autre, il aurait sans doute été plus logique de commencer par ces lieux. Toutefois, connaissant le peu d’aisance qu’avait la jeune femme à rester enfermée longtemps dans une pièce si exigüe, cela ne lui traversa même pas l’esprit, que, d’elle-même, cette dernière s’y cache.

La main sur la poignée, le réprouvé n’eut qu’à pousser légèrement la porte qui était mal fermée pour pénétrer dans les lieux. Assise sur le lit, adossée au mur contre lequel ce dernier était collé, une bouteille de rhum dans les mains, le regard vague. Si elle leva la tête en direction de son ami, aucun signe sur son faciès ne pouvait indiquait si elle l’avait reconnu, voir même si elle l’avait vu. Une forme torpeur l’engourdissait à présent, et bouger le moindre de ses muscles ne lui donnait pas envie.

- Li… Ca fait des heures… Qu’est ce que tu fiches ici ?

Elle leva le cadavre de bouteille un peu maladroitement, avant de porter le goulot à ses lèvres.

- Je dois t’expliquer ?

La dernière chose qu’elle avait envie de faire c’était parlé… Et là, de toute façon, entre deux hauts le cœur violent, la pirate se sentait partir vers un sommeil sans rêve. L’euphorie de l’alcool n’avait depuis longtemps plus aucun effet sur elle. Après un soupir, le réprouvé s’assit à ses côtés et tenta de lui ôter l’une des bouteilles qu’elle tenait. Si la rouquine la lâcha, ce ne fut que pour en prendre une autre, à peine entamée

En entrant dans la cabine vide, l’orisha n’avait pas compris ce qu’il s’était passé. La porte était fermée et le hublot bien trop petit pour que Wriir passe par là. Pourtant, il avait bien disparu, d’un coup, sans laisser de traces. Comment et pour aller où… La pirate n’en avait pas la moindre idée. C’était sans doute comme cela qu’il avait réussi son tour de passe-passe sur le mât. Jamais elle ne comprendrait ce qui avait pu mettre le jeune homme dans cet état ce soir-là. Et visiblement, il ne se souciait guère de lui donner une explication. Après tout, il n’avait aucun compte à lui rendre. Bien au contraire. Il avait été blessé par sa faute, et même l’avait aidé par la suite. Pourquoi est ce qu’il chercherait à échanger davantage ? Lors de leurs échanges, elle s’était senti à un moment donné vraiment vulnérable avec lui. Au point de parler, même en des termes diffus, d’un passé trop lourd à porter. Pourquoi s’était-elle laissé aller ? Une forme de confiance sans doute… L’attitude à la fois naïve et déroutante de son « invité ». Elle fut même sincèrement inquiète de le voir dans cet état, et c’était bien parce qu’elle n’en comprenait pas la raison et ignorait si cela avait ou non un rapport avec Laan qu’elle n’avait pas demandé au chirurgien de venir, guettant pendant plusieurs jours une amélioration de son état, inquiète. Maintenant, face à cette pièce vide… Elle se sentait juste… Stupide. Bernée, trahie… bref… elle n’avait pas vraiment de mot en soit, et ce n’était pas ses nouvelles compagnes de chambre qui lui permettrait de clarifier son élocution. Tout ce qu’elle pouvait constater désormais, c’était l’écœurement et le dégout d’elle-même de se sentir aussi faible.
Le regard vide de la jeune femme était un signe que n’aimait pas Azraël. Il ne le voyait que trop souvent à son goût, généralement des contextes pourtant bien différents. Des contextes où elle avait assisté à une scène qui la marquait par des similitudes à des souvenirs trop présents. Mais cette fois… Rien de tel. Il ne comprenait pas d’où lui venait ce soudain vague à l’âme. Il dégagea ses mèches écarlates pour tenter de croiser son regard, ce qui fit sourire l’orisha.

- T’inquiète, Az. Demain, tout ira bien. Comme à chaque fois…


C'était toujours le cas. Demain à force de volonté, la pirate plaisanterait de nouveau, elle oublierait de nouveau, rirait de nouveau. Mais pour l’instant… Elle ne souhaitait pas s’encombrer de faux-semblants. Pas alors qu’elle était seule. Lilith avala une nouvelle gorgée du liquide sirupeux, ne se rendant même plus compte du degré d’alcool que ce dernier pouvait contenir.

- Bien sûr… Faut vraiment que t’arrête ça… Ca va te tuera, un jour..

Lilith se mit à rire. D’un rire bien plus sombre, bien plus sarcastique que d’habitude.

- Je crois pas non.. C’est trop lent…


La bouche pâteuse et l’esprit au ralenti, elle dût se concentrer pour terminer sa phrase.

- Si c’est le cas, c’est qu’en plus… J’aurais raté ma mort.

Azraël serra les mâchoires et tira d’un coup sur la bouteille pour la tenir hors de portée en la jetant un peu plus loin. Toujours aussi fermement, il attira la rouquine contre lui. L’ombre d’elle-même, malgré ses protestations confuses, il la garda dans ses bras, attendant patiemment que l’alcool ait fini son œuvre.

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Echange nocturne

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