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 [Quête] L'enlèvement | ft. Jaagd

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Dim 10 Avr 2016, 14:40

L'enlèvement | ft. JaagdTu rentres dans cette maison, ce « chez toi » qui n’est qu’un « chez les autres », que ces autres n’occupent plus. Pas besoin d’être devin pour constater que la population ne fait que décroître dans les environs. En un sens, c’est une aubaine pour toi, qui peux occuper les lieux sans que l’on vienne te jeter dehors. A dire vrai, même « dehors » tu te trouvais rejeté encore plus loin, personne ne voulant d'un être rapiécé – muet de surcroît – à montrer au reste du monde la misère dont il est affligé. Une fois rentré, tu te mets à l’aise et pose le contenu de tes poches sur la table. Bien que tu ne sois plus rien, que tu n’aies plus rien, tes poches sont loin d’être vides. Quelques fruits frais chapardés sur les étals, d’autres denrées en moins bon état – négligées par les commerçants et jetées en tas prêts à pourrir – mais comestibles. Tu as fait ton marché, de quoi tenir quelques jours si tu fais attention … Ce qui sera assez simple. En ce moment, tu n’as pas très faim, écœuré par ce que tu vois lorsque tu oses faire face au monde qui t’entoure.

Aussi, tu préfères aller directement te coucher, sur le lit de fortune que tu as reconstitué. Pas de grandes commodités, mais toujours plus moelleux et au sec que les sols des ruelles où tu avais pris l’habitude de t’endormir ; la fatigue ayant souvent raison de l’inconfort récurrent que tu subissais. Tu t’écrases de tout ton poids sur le lit, soupire un grand coup puis cherche machinalement quelque chose, à tâtons. Que tu ne retrouves pas. Aussitôt, tu te redresses, l’air particulièrement vif malgré la tentation que Morphée t’inflige. Où est-il ? Tu l’avais pourtant laissé là, dans ce recoin où personne ne serait allé regarder … Tes yeux se posent sur le sol, nu de tout objet et l’angoisse monte jusque dans ta gorge, au point d’en déglutir d’une certaine appréhension. Et tu le vois, ce bout de papier. Cette note. Griffonnée de quelques mots dont tu finis par comprendre tout le sens. Ton cœur rate un battement et tu lâches le papier, qui glisse sur l’air ambiant pour finalement se poser délicatement au sol. La boule d’angoisse dans ton estomac est devenue une vague de rage, qui te motive comme jamais. En un éclair, tu te rhabilles de tes loques, prends le bout de papier, sors de l’habitation et marches à grands pas vers ce lieu sinistre que tu as toujours préféré éviter.

Qui diable est assez fou pour te donner rendez-vous au cimetière ? Par-dessus tout, qui est assez illuminé pour t’enlever un être cher et le retenir en otage ? Une chose est sûre, peu importe qui est le coupable, il sait frapper là où ça fait mal. Quel lâche ! Si jamais tu le … Non. Tu vas le retrouver et il passera le pire quart d’heure de sa vie ! Car personne ne touche à ton ours en peluche !!!

Il ne te faut pas longtemps pour quitter le quartier résidentiel et trouver l’orée du cimetière. L’air est devenu plus humide, plus froid … Glacial. Un courant d’air t’en fait même froid dans le dos. A moins qu’il s’agisse de la peur qui se glisse contre ta peau et commence à avoir raison de ta témérité. Tu te forces à respirer doucement, pour te calmer et ne pas te laisser emporter par la hâte. L’endroit est vaste et si tu ne réfléchis pas un minimum, tu t’épuiseras à la tâche. Ce qui avantagerait l’ennemi, chose que tu ne peux te permettre. Tu commences donc par parcourir les grandes allées à la recherche d’indices, en relisant régulièrement le bout de papier que tu tiens dans ta main. Quelque part, tu aimerais pouvoir entendre les Etoiles, ne serait-ce que leurs murmures, pour sentir un brin de soutien en ces lieux … Angoissants. Pas après pas, tu en arrives même à te demander si ta peluche en valait la peine … Et tu te maudits aussitôt d’avoir pensé une telle hérésie.

Si tu es encore de ce monde, que tu n’as pas succombé à la tentation d’en finir, c’est bien grâce à cette peluche. Tu l’as trouvée dans un tas de déchets, abîmée. Très vite, tu as récupéré le nécessaire pour la rafistoler et en faire ton nouvel – et seul – ami. Quelqu’un qui ne te juge pas, qui n’a pas d’attentes et qui sera toujours là pour toi. La moindre des choses est alors pour toi d’être là pour lui, ce nounours qui a accompagné tes journées, mais a surtout gardé nombre de tes nuits loin du mal destructeur dans lequel tu t’étais enfermé : ta solitude.

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Mar 12 Avr 2016, 12:10

L'enlèvement

feat. Eleazar & Jaagd


La jeune femme naviguait en direction du continent du matin calme. Elle n'aimait guère cet endroit, mais c'était un lieu de premier choix pour se ravitailler en vivres. Jaagd s'y rendait donc par nécessité, et non par choix. Elle soupirait tandis que l'air marin venait fouetter son visage. Son oiseau était posé sur son épaule. La bélua touchait son bec du bout de ses doigts, alors qu'il la pinçait affectueusement. Leur petit jeu prit fin lorsque la lancière aperçu une terre au loin. Ils arriveraient bientôt et devaient se préparer. Elle saisissait l'oiseau pour le cacher dans ses vêtements tandis que les marins manœuvraient pour accoster. Une fois le pied à terre, la jeune femme se dirigea vers la ville. Mais avant cela, elle sortit Ipiky de ses vêtements pour le laisser se balader le temps qu'elle fasse ses emplettes. L'oiseau s'envola tandis que Jaagd reprit la marche. Lorsqu'elle laissait partir son oiseau ainsi, elle se demandait toujours ce qu'il allait faire, où allait-il aller ? Mais elle ne s'inquiétait jamais de son retour. La bélua avait acheté un joli sifflet en bois orné de petites gravures, lors de ses premières visites en ville. Elle avait mit un long moment à apprendre à Ipiky à suivre le son que produisait ce petit objet. La lancière l'avait acheté avec un petit sachet marron, qui ressemblait grandement aux bourses, mais en plus discret, afin de ne pas l'égarer de part sa petite taille.


La jeune femme marchait dans la rue commerçante. En ce lieu, l'on pouvait entendre tous les marchands crier les bienfaits de leurs produits. Dans un petit coin, se trouvait une étale. Jaagd se rendait toujours chez ce marchand qui se spécialisait dans les rations de survie, parfaites pour voyager. « Bien le bonjour mademoiselle ! Qu'est-ce que ce sera aujourd'hui ? » accueillait-il en souriant. « Bonjour, je prendrais simplement de la viande séchée, s'il-vous-plait. » « De la viande séchée ? Tout de suite ! » criait-il plein d'entrain. « Nous avons la chance d'avoir le beau temps avec nous aujourd'hui, n'est-ce pas ? » discutaillait le marchand tandis que la bélua ne savait que répondre à ses dires. Malgré le fait qu'elle s'était en quelques sortes habituée à devoir parler pour passer commande, elle n'assimilait toujours pas la conversation. L'homme tendait la viande séchée à la lancière tandis qu'elle échangeait une bourse contre sa commande. « Que vos voyages vous soient agréables ! » hurlait-il alors que Jaagd s'éloignait de l'étale.


La jeune femme s'éloignait de la rue commerçante pour rejoindre les quais, afin de repartir sur le continent naturel. Lorsqu'elle voulut se servir du sifflet pour rappeler son oiseau, elle ne trouva qu'un emplacement vide sur sa ceinture. Le petit sac avait disparu, avec que son contenu. Cependant elle trouva un petit morceau de papier enroulé et coincé à la place de l'objet manquant. La bélua tira avec précaution sur le papier, afin de ne pas le déchirer en le décoinçant. Elle l'ouvrit et commença à lire ce qui y était consigné. Aussitôt qu'elle eut fini, elle serra le papier au creux de sa main. Il était rare que la lancière se mette en colère, mais cette fois, elle n'y échapperait pas. Elle adoptait une démarche et un rythme qui faisait rejaillir toute sa colère, et son stress accumulé en elle. Comment cela avait pu se produire ? Avait-elle été trop inattentive ? La jeune femme serrait les dents, tandis qu'elle marchait d'un pas sec et rapide en direction de ce funeste lieu qu'était le cimetière. Elle franchissait l'entrée de ce sombre endroit. Lorsqu'elle pénétrait en ces lieux, elle eut l'impression que la température avait chuté drastiquement, et que le ciel se couvrait, ce qui n'était pas qu'une impression.


Ce cimetière faisait froid dans le dos, et par dessus tout il augmentait la nervosité de Jaagd. Elle restait sur ses gardes, sa lance à la main, tandis qu'elle avançait entre les allées que dessinaient les tombes. La jeune femme n'aimait guère le silence de ce lieu, ni ses petites résonances. Cet endroit la rendait folle. Alors qu'elle continuait d'avancer, sans trop savoir où elle allait, du fait que les instructions étaient trop évasives, elle aperçu la silhouette d'un homme qui se dressait entre les tombes. La bélua s'arrêta net. Elle ne pouvait voir clairement le visage de ce mystérieux homme, la brume l'en empêchait. Soit elle décidait de s'avancer pour s'assurer de l'identité, ainsi que des intentions de cet homme, soit elle l'ignorait. Mais il pouvait parfaitement être coupable du fardeau que traînait la lancière en foulant cette terre de ses pieds. Elle ne savait pas quoi faire. Qui ne tente rien n'a rien, se disait-elle alors qu'elle commençait à s'avancer vers la silhouette masculine.


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Ven 15 Avr 2016, 20:25

Toujours cette étrange fraîcheur qui chatouille ton dos et te file la chair de poule, tu continues d’avancer dans les allées. Pas grand-chose de bien intéressant, si ce n’est des pierres tombales à perte de vue. A chacun de tes pas, ton regard part d’un côté ou de l’autre, à la recherche d’un quelconque indice. Si le lâche qui a osé LE prendre t’a laissé un message si évident, si simple et si grossier, c’est qu’il veut être trouvé … Ou te mener jusqu’à lui par tous les moyens. Tu ne préfères pas penser à la suite, mais à chaque regard posé un instant sur une pierre, tu t’imagines dessous, mort et dévoré à petit feu par la faune souterraine. Ou pire … Encore conscient et dévoré, non sans ressentir tout ce que ton corps subit.

Cette dernière pensée t’écœure et tu ravales ta salive, un arrière-goût amère ; peu agréable en bouche. Trop obnubilé par ton ours en peluche, tu oublies d’assurer tes arrières – ce qui n’a, de toute façon, jamais été ton fort – et te fais suivre sans que rien ne te fasse tiquer. Non, rien, vraiment. En plus d’être muet, il faut croire que tu es sourd ! Un tantinet simple d’esprit, ou vraiment très inquiet. Peut-être un amalgame, peu flatteur. Toutefois, ce n’est pas la chance ou un élan de maladresse qui finit par avoir raison de ton ignorance, mais bien une Etoile. A murmurer bêtement et en boucle quelque chose d’inaudible pour te rassurer, à espérer intimement que quelqu’un l’entende et réponde à ton appel, tu finis par avoir un chuchotement en retour. Une brise légère qui t’apporte non pas une réponse sur un plateau d’argent, mais une subtile intuition que n’importe quel être normalement constitué aurait déjà eue depuis longtemps.

Les yeux rivés sur un détail troublant de ton environnement, tu gardes ton regard accroché sur celui-ci alors que tu continues d’avancer. Ta vue périphérique s’en trouve affectée et c’est là que tu la repères, cette forme, qui n’a absolument rien à voir avec le paysage. Tu mets un petit temps à tiquer, te retourner et lui faire face. Une fois ton centre d’attention redirigé sur un potentiel danger, ton corps se met à réagir avec une latence acceptable et tu te comportes alors comme n’importe quelle personne effrayée le ferait : à reculons. Courage fuyons, qu’ils disaient. Il faut l’avouer, l’idée de partir en courant est tentante. Comme si tu avais une chance de t’échapper. Tu ne sais pas ce que cette personne te veut et, honnêtement, tu ne veux même pas le savoir. Mais à marcher à reculons, sans faire attention à tes gestes, tes pieds se prennent dans une pierre au sol et tu trébuches, pour finir toi-même le séant au sol.

Pris de panique, tu te saisis de ton couteau, peines à le manipuler pour en révéler la lame ; mais y parviens après de très longues – et gênantes – secondes. Inconscient de la situation presque burlesque dans laquelle tu t’es mise, tu la pointes vers elle d’une main, à peine menaçant. Même ton regard trahit la terreur que tu ressens ! Commençant à comprendre que tu ne t’y prends peut être pas de la meilleure méthode, tu finis par montrer le papier de ton autre main, tout en gardant la première prête à trancher du vide si elle s’approche trop.

Depuis tout ce temps, tu as pensé qu’elle était uniquement dangereuse ; pas vraiment supposé qu’il puisse s’agir du ravisseur et encore moins d’un passant ou d’une autre victime. Mais à la regarder, munie d’une arme bien plus létale que la tienne, l’idée qu’elle puisse être la responsable de ton angoisse te vient en tête. Et si c’était elle ? Comment pourrais-tu procéder pour récupérer ce que tu es venu chercher ? Que voudrait-elle en échange d’ailleurs ? Tu n’es rien, ne vaut rien, ne possède rien et ne manquera à personne. Peut-être à tes parents … Eux que tu n’as pas vus depuis des années, tu ignores s’ils sont encore en vie. Quand bien même ils le seraient, voudraient-ils encore de toi, dans cet état ? Si tu les connaissais vraiment, tu ne te poserais même pas cette question.

Après avoir ruiné cette vie que tu aurais pu rendre agréable, que l’être t’étant actuellement le plus cher au monde ait disparu, qu’une Etoile t’ait murmuré quelque chose sans que tu ne saches l’écouter, qu’une inconnue se soit présentée à toi et que tu l’aies prise pour une menace … Voilà que, éternel nombriliste névrosé, tu penses encore au pire et à ce qui pourrait t’arriver d’horrible en ce monde.

Eleazar, que quelqu’un te le dise : tu as vraiment un problème.
[784 mots]
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Sam 16 Avr 2016, 09:59

L'enlèvement

feat. Eleazar & Jaagd


Tandis que la jeune femme avançait vers la mystérieuse silhouette, celle-ci reculait, probablement de peur, et finit par s'emmêler les pieds dans une pierre tombale. Jaagd continuait de s'avancer, pour finalement pouvoir déterminer le sexe de cette personne. C'était un homme. Il semblait paniqué et dégaina un couteau qu'il pointa vers la bélua. Elle resserrait sa main droite sur sa lance, prête à se défendre en cas d'attaque. Puis, au bout de quelques instants de pure tension régnant entre ses deux êtres, l'homme tendit un petit papier. La lancière se demanda avant tout de quoi il s'agissait, et pourquoi lui tendait-il ce papier ? Elle hésitait à s'approcher pour s'en saisir. La jeune femme se souvenait qu'elle était, elle aussi, en possession d'un morceau de papier sur lequel était griffonné quelques mots. Elle décida de faire de même que cet homme, et de lui montrer ce fameux papier. Jaagd recula de quelques pas, afin de laisser de l'espace entre eux, au cas où il croirait à une offensive lorsqu'elle tendrait à son tour la main. Elle ouvrait délicatement sa main, en la tendant à l'homme, en laissant le papier ouvert afin qu'il puisse le lire. Au fond d'elle, elle espérait qu'il soit le coupable, ainsi elle pourrait en finir d'autant plus vite et enfin se mettre en route pour le continent naturel.


Aussitôt fait, elle retira sa main et s'éloigna de l'homme afin de lui laisser de l'espace pour qu'il puisse se relever en toute sécurité. La bélua regardait autour d'elle, il n'y avait rien, si ce n'est des pierres tombales. Le mot ne précisait rien d'autre que le cimetière, ce qui n'aidait pas vraiment pour les recherches. Le coupable l'avait-il tout simplement caché en ce lieu ? Ou attendait-il avec l'objet en sa possession que la lancière le trouve ? Elle penchait bien plus pour la deuxième option que la première, sinon, qu'elle intérêt y avait-il à dérober un objet pour le cacher ensuite sans rien faire d'autre ? Il était certain que l'auteur de cet mascarade utilisait cet objet auquel elle tenait afin de l'utiliser comme appât et attirer la jeune femme. Mais dans quel but voulait-il l'attirer ? Que lui voulait-il ? Ces questions assaillaient l'esprit de la bélua tandis qu'elle se remit à marcher entre les tombes, sans plus se soucier de l'homme qui se trouvait derrière elle. Il était rare que son attention soit autant accaparé au point d'en oublier la présence d'autrui, c'était une grande première. Mais cela allait-il durer ?


Alors qu'elle s'enfoncer bien plus dans le cimetière, elle réfléchissait à ce qui lui arrivait. Ce sifflet était unique, et même si elle avait envie de rebrousser chemin, elle ne voulait pas abandonner. La lancière repensait à l'homme de tout à l'heure. Lui aussi était en possession d'un papier. Est-il lui aussi victime du même crime que moi ? Se demandait-elle tandis qu'elle interrompu sa marche. Quand bien même il était aussi une victime, qu'est-ce que cela allait-il changer ? Jaagd pouvait très bien continuer à chercher seule, peut-être en vain, ou s'allier à ce jeune homme. Ici encore, le doute se saisissait d'elle. Que devait-elle faire ? Elle se posait bien plus souvent cette question depuis qu'elle s'était échappée de chez ses parent. Car oui, ce n'était pas chez elle, mais chez eux. Il suffisait qu'elle y pense quelques instants que de sombres souvenirs l'envahissaient. Si j'étais restée... Que se serait-il passé ? Aurais-je continué à vivre ainsi ? Serais-je encore en vie ? Serais-je toujours enfermée dans cette pièce ? Mes parents n'auraient-ils pas changés ? Toutes ces interrogations sans réponses lui donnaient la migraine. Elle voulait couper court à tout cela, mais elle avait toujours du mal, sans savoir pourquoi.


Cela faisait maintenant quelques longues minutes qu'elle se tenait entre ses tombes, sans plus bouger. Elle n'aurait pas dû se laisser dépasser ainsi par ses pensées. A présent, elle parvenait plus à les faire cesser. Sa curiosité était tel un coupe gorge, et aurait sûrement raison d'elle un jour. Jaagd secoua la tête et sortit sa gourde qu'elle vida dans sa presque totalité sur son visage. Au bout de quelques instants de silence, elle était enfin parvenue à chasser toutes ces pensées parasites de sa tête. La jeune femme respirait fortement, comme si elle venait de se réveiller d'un cauchemar. Alors qu'elle tentait de reprendre son souffle, elle cherchait du coin de l’œil, la silhouette perdue du malheureux dont elle avait croisé le chemin plus tôt. Ne savant toujours pas où chercher, elle essayait de faire le vide dans son esprit afin de réfléchir le plus clairement possible. Il lui restait toujours la possibilité de s'allier à l'homme, mais la bélua ne semblait pas très réceptive sur l'exploration de cette option. Après tout, un chat est un chat. Elle ne risquait pas de changer de si tôt.


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Sam 23 Avr 2016, 14:06

Pourquoi ne t’attaque-t-elle pas ? Vous restez là, un moment, à vous toiser. Bien qu’elle ait la main sur la garde de son arme, elle ne la dégaine pas. Y aurait-il une chance pour qu’elle ne soit pas le ravisseur que tu redoutes tant ? Elle finit par reculer, chercher quelque chose et montrer un bout de papier, similaire au tien. Il te faut un temps pour comprendre qu’elle est ici pour les mêmes raisons que toi, dans le même bateau. Lui a-t-on aussi volé quelque chose auquel elle tient énormément ? Tu as le déclic, convaincu que c’est bien le cas. Aussitôt, la tension redescend en toi et tu te calmes. Tu replies ton couteau et le range, puis replies ton bout de papier. Tu voudrais bien t’excuser de l’avoir prise pour un ennemi, lui avoir pointé ton arme vers elle qui plus est … Mais incapable d’aligner le moindre mot, cela ne sera pas aisé !

Aussi, tu préfères simplement la laisser prendre les devants. Tu te redresses et respires un bon coup, quelque part soulagé de ne pas avoir eu à l’affronter. Toi-même tu sais que ça aurait été un carnage sans nom et que tu ne t’en serais pas sorti vivant. A peine remis de tes dernières émotions que tu la perds déjà de vue. Tu ignores si tu devrais te sentir soulagé ou offensé de si peu de considération, mais honnêtement, cela t’importe peu. Tu as vécu pendant un moment dans un mensonge permanent, puis durant plusieurs mois rejetés de tous. Alors que ce soit elle ou un autre qui vienne te montrer de l’indifférence, tu n’es plus à ça près. En revanche, le fait qu’un inconnu vienne te voler quelque chose de cher t’inquiète plus. Car il a fallu en premier lieu qu’il te remarque – ou s’assure que l’endroit que tu squattes était bien habité – avant de te dérober l’objet … Ce qui en dit très long sur ses capacités à rester caché, ou à observer quelqu’un pendant des heures – des jours – et violer son intimité, sans la moindre gêne.

Continuant ta percée au milieu des tombes, tu préfères rester à une certaine distance de l’inconnue. Elle qui semble aussi peu loquace que toi, ne te donne franchement pas envie de te trouver à portée de sa lame. Par curiosité, tu jettes un œil dans sa direction et constate qu’elle reste là, figée, à ne rien faire. A-t-elle vu quelque chose de choquant ? Un indice ? Pourvu qu’il ne s’agisse pas de ta peluche, éventrée, coupée en morceaux et éparpillée aux quatre coins du cimetière ! Finalement, elle se réveille et gaspille son eau en s’en mettant plein le visage. Si elle savait à quel point il pouvait être difficile d’avoir accès à de l’eau pure, elle n’en userait sûrement pas de la sorte. Te permettant un instant de la juger par ses actions, tu reviens à tes problèmes quand tu remarques un bout de parchemin – ou ce qui y ressemble – accroché de façon visible et griffonné d’une indication « Par-là ! »

Instinctivement, ton regard se porte au loin. Et tu les vois. Tous ces bouts de papier, positionnés de façon régulière et minutieuse. Si ce n’est pas une chasse au trésor – ou au nounours – c’est au minimum de la provocation et un désir brûlant de se faire taper dessus une fois retrouvé ! Souhaitant appeler la demoiselle, tu tentes de la héler mais te retrouve à brasser littéralement de l’air. Tu tires un instant une tête dépitée et porte finalement tes doigts à ta bouche, pour émettre un sifflement assez fort. De grands gestes de ta part aident à la compréhension … Sauf si elle se trouve incapable de comprendre ce que tu veux dire en pointant un bout de papier attaché à une grande pierre tombale !

Ne doutant pas un instant que tu suis un plan prévisible à en mourir, cela reste ta seule piste. Réfléchissant à côté aux raisons menant un être à de telles actions – si ce n’est par bêtise, manque d’attention ou désespoir – ton moral repart à la haute. En effet, à chaque pas que tu fais, tu te trouves un peu plus proche de ton ours en peluche ! Bien que redoutant la suite des événements, tu te hâtes de suivre les petits mots doux que le ravisseur vous envoie, imaginant à chaque arrêt la tête qu’il fera quand il se prendra ton poing dans sa face !
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Sam 23 Avr 2016, 16:43

L'enlèvement

feat. Eleazar & Jaagd


Elle était enfin parvenue à retrouver les idées claires, que son passé avait manqué de lui faire perdre. Jaagd ne savait pas où se diriger, elle ne l'avait jamais su, le papier ne contenant aucune explication. Alors qu'elle plongeait à nouveau dans ses réflexions, un son strident vint percer ses tympans. La jeune femme se retourna brusquement, sa lance braquée sur la source de ce vacarme. C'était l'homme qu'elle avait croisé plus tôt. Aussitôt qu'elle posait le regard sur lui, ses yeux descendirent le long du bras allongé de celui-ci, qui pointait un morceau de papier accroché à une pierre tombale. Il est vrai qu'elle n'était pas allée très souvent en ville jusque là, mais ces manifestations lui semblaient anormales. Cet homme se confirmait être dans le même bourbier que la bélua. Elle s'avança au départ d'un pas lent et prudent, puis finit par se presser en repensant à la colère que lui infligeait cet affront commis par celui qui lui avait volé son sifflet. La lancière arriva rapidement au niveau du mystérieux homme, qui l'avait en quelques sortes aidée en lui dévoilant sa trouvaille. Elle ne savait pas trop comment s'y prendre pour montrer sa reconnaissance, après tout, on ne lui avait jamais appris. Sans oublier qu'elle ne devait pas baisser sa garde, peut-être se jouait-il d'elle ?


La jeune femme restait donc prudente, et évitait de trop s'approcher de l'homme. La seule chose qu'elle pouvait faire, c'est se défendre en cas de danger, et peut-être le défendre lui en guise de remerciements. Les papiers dispositionnés indiquaient les directions qu'il fallait emprunter. Il était évident aux yeux de Jaagd qu'il s'agissait là d'un piège, et rien de plus. Mais elle voulait récupérer ce qui lui appartenait, coût que coûte. Ses cheveux et son visage étaient encore dégoulinants d'eau sous ce masque blanc qui était sien. Un courant d'air vint fouetter les deux individus et la bélua frissonnait d'ores et déjà depuis qu'elle s'était versée le contenu de sa gourde sur son visage. Maintenant qu'elle y repensait, elle se sentait la stupidité de son geste l'assaillir. En temps normal, elle n'aurait jamais fait cela. Peut-être le fait qu'on lui avait enlevé quelque chose de cher à ses yeux l'avait perturbée, ou au moins fragilisée. Lorsqu'elle se remémorait son passé, elle se trouvait souvent être déstabilisée et cela l'agaçait au plus haut point. A présent, elle s'avançait sur cette étendue de pierres tombales, à quelques pas derrière cet inconnu qui semblait bien remonté par les événements.


Cette situation l'insupportait. Suivre un chemin tout tracé, être à la merci d'une personne dont on ignore tout... Tout cela la rendait malade. Il y avait de quoi céder à la folie, mais l'homme semblait bien se maintenir, et la jeune femme devait en faire tout autant. La route démarquée par ces morceaux de papier qui flottaient dans le vent semblait interminable. Les mirettes rouges de la bélua vinrent se poser à nouveau sur l'inconnu qui marchait devant elle. Il ne semblait pas très vieux, et une chose était sûre : Il n'avait pas souffler mot depuis leur rencontre. Quelque part, cela soulageait la lancière d'un grand poids qui se trouvait en permanence sur ses épaules. Souvent, les personnes qu'elle croisait l'assaillaient de questions, ou peut-être était-ce normal ? Même s'ils restaient dans la limite du raisonnable, elle parvenait tout juste à gérer la situation, sans faire entendre le son de sa voix, et ce, le plus possible. Certains auraient pu croire qu'elle était muette, ou qu'elle n'aimait tout simplement pas parler. Mais la vérité était tout autre. Tout ce qui était aisé pour la populace, tel que faire la conversation, était impossible pour elle. Pour cause, ses parents ne lui avait pas enseigné et elle n'avait jamais cherché à en savoir plus lorsqu'elle fut libérée de leur joug.


Dans bien des situations elle avait fait face au problème, et à présent, elle cherchait à en apprendre plus sur le monde et ses péripéties. Faire la conversation, boire et passer du temps avec autrui. Tout cela lui échappait. Elle ignorait jusqu'à même l'amitié ou l'amour. La seule chose qu'elle ai pu assimiler était les liens du sangs, sans pour autant connaitre leurs utilités. Tandis qu'elle se perdait dans ses pensées, elle interrompu le pas et fixa l'ensemble de ce qui l'entourait. Des morceaux de papiers, un homme qui marchait probablement en quête de retrouver ce qui lui a été arraché, tout comme elle, et le néant. Sa vie était dénuée de sens, mais elle ne pouvait s'en rendre compte de quelque chose dont elle ignorait l’existence. Il allait falloir qu'elle ouvre les yeux, ou plutôt que quelqu'un s'en charge pour elle.


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Sam 23 Avr 2016, 23:36

Tu marches, te posant beaucoup de questions à la fois. Trop, peut-être, mais une en particulier te taraude : pourquoi c’est au moins armé de marcher devant ? Sérieusement ? C’est elle qui a la plus longue lame, qui semble la plus calme et posée de vous deux, alors elle devrait mener la danse ! Pas parce que tu as eu la chance – enfin … Si on appelle ça de la chance – de trouver un indice aussi grossier que la blague à laquelle vous semblez contraints … Que c’est forcément à toi d’être sur le front pour les recherches ! Oui, c’est un piège, un traquenard, un bourbier sans nom ; peu importe comment on l’appelle, c’est toujours la pire galère du moment ! Et oui, tu as peur. La trouille. Les jambes qui tremblent, la chair de poule, les dents qui claquent à la première brise … La totale. Et non, tu n’assumes pas ! Mais tu maintiens ton postulat : c’est elle qui a la plus grosse, qu’elle prenne les choses en main ! Tu ne mets pas longtemps à réaliser à quel point ta pensée est douteuse, malsaine même et tu te forces à penser à autre chose. Ce qui ne sera pas difficile, étant donné l’envie que tu as de faire la peau au ravisseur de ta peluche !

Tu continues ta marche, en suivant bêtement les panneaux. La marche est longue, fatigante et tu commences à avoir vraiment mal aux pieds. Tu n’as jamais été taillé pour la randonnée et cela se fait sentir. Heureusement pour toi – pour vous, peut-être – il semble que tu approches d’un tombeau, étrangement mieux loti que les autres. Là où certaines tombes et constructions sont en ruines, celle-ci parait en bien meilleur état, voire toute neuve. Peut-être mieux entretenue, qui sait ? Tu ne t’es jamais attardé sur ce genre d’endroits et ce n’est pas en ce jour que cela va commencer ! Alors que ta tension est à son comble, tu perçois quelque chose qui te glace vraiment le sang. Un rire, cristallin. A côté, la chair de poule que te traverse par vagues depuis un moment n’est qu’une légère brise, rassurante. Tu t’arrêtes et te figes sur place, convaincu d’avoir entendu des voix. Angoissé à l’idée qu’il ne s’agisse pas uniquement de ton subconscient – qui te jouerait un tour, ce ne serait pas la première fois – tu te retournes et fixe la demoiselle pendant quelques secondes. Ton regard exprime ton angoisse, ta terreur et tu t’attends à tout … Sauf à un nouveau rire qui, comme susurré à ton oreille, te chatouille la peau et te force à te retourner.

Te voilà fou, Eleazar ! Ca y est, c’est avéré ! Même toi tu t’en rends compte ! Mais tu sais ce qu’on dit : la vraie folie, on ne la sent pas arriver. Rassure-toi donc, tu n’es pas fou. Pas encore, du moins. Comme pour te le confirmer, une silhouette se dessine non loin, proche du tombeau jusqu’où mènent les indications. Un petit être fait quelques pas, rit de nouveau et semble disparaître, d’un coup. Tu reconnais le rire et comprends qu’il s’agit de lui depuis le début. Terrifié, tu sais toutefois que tu ne peux pas fuir. Lui aussi doit s’en douter, puisqu’il va jusqu’à apparaître à vos côtés, glisser un « Vous voulez jouer avec moi ? » puis de nouveau disparaître, dans ces rires qui te rendent chèvre. Commençant à comprendre qu’il y a quelque chose de vraiment louche là-dessous – comme quoi, tout arrive – tu reprends ton chemin et continue vers le tombeau.

A chaque pas que tu fais, le bâtiment semble prendre un peu plus d’ampleur. Un peu plus de vie. Comme s’il faisait semblant de n’être qu’une chose terne parmi tant d’autre et qu’une fois à portée, il révèle toute sa splendeur … Bon, d’accord ; là, tu en tiens une couche. Tu devrais vraiment te calmer et cesser de consommer des substances douteuses ! Comme pour te rassurer et te confirmer que tout ceci est réel, l’enfant apparaît de nouveau devant vous et se remet à vous parler, l’air amusé et plutôt confiant « Alors, vous voulez jouer avec moi ? Si vous gagnez, je vous les rendrai ! Sinon … Ils seront à moi, pour toujours ! »

Oui, tu as bien entendu. Et tu as compris chaque mot qu’il vient de vous adresser. Dommage que tu ne puisses pas parler car en cet instant, tu hurlerais déjà des infamies à ce petit démon ! Qu’il vienne ici, cesse de disparaître ; pour prendre la fessée de sa vie et vous rende ce qu’il vous a volés!

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Dim 24 Avr 2016, 20:59

L'enlèvement

feat. Eleazar & Jaagd


Alors que l'étrange duo, bien qu'on ne puisse pas vraiment le définir ainsi, marchait entre les tombes, l'air se rafraîchissait et les deux individus pouvaient à présent sentir une légère brise caresser leur peau. Cela faisait un long moment qu'ils étaient entrés dans le cimetière, et qu'il cherchaient l'objet qui leur avait été volé. L'homme ouvrait toujours la marche tandis que Jaagd le suivait quelques pas derrière. Ils se contentaient de suivre les indications de leur potentiel ravisseur, bien que tous deux se doutait bien qu'il s'agissait là d'un traquenard, purement et simplement. Au bout d'un lon moment, ils apercevaient une bâtisse, ou plutôt un tombeau, qui n'avait pas vraiment la même allure que ceux qu'ils avaient pu voir jusqu'à présent. Soudain, l'inconnu cessa tout mouvement. La bélua fit de même un instant, tandis qu'il se tourna vers elle avec un visage déformé par la peur. Au vu de l'état mental de l'homme, la lancière s'avança de quelques pas puis hésita à poser sa main sur l'épaule de celui-ci avant de se désister. Elle décida de prendre les devants et reprit la marche avec hardeur. La jeune femme ignorait ce qui avait bien pu glacer le sang du pauvre bougre, mais elle ne tarderait pas à le découvrir.


Elle même pouvait d'ores et déjà sentir le malaise qui planait dans l'air, et cela la rendait plus ou moins nerveuse. Puis, sans plus attendre des mots vinrent susurrer aux oreilles des deux individus. Jaagd se crispa et pointa sa lance en direction du son, en vain. La chose ou la personne qui avait fait ça avait disparue avant même qu'elle ne puisse réagir. Le froid devait contrarier son temps de réaction. Dès lors, elle pressa le pas vers le tombeau qui se trouvait devant eux. Quelques instants après, une nouvelle apparition eut lieu. C'était un enfant. La bélua ignorait tout de ses intentions, de sa nature, et il en valait probablement de même pour l'homme qui se tenait à ses côtés. Il avait l'air confiant et semblait prendre cet affront pour un jeu. La colère montait et égalisait l'étonnement de la jeune femme. Elle devait toute fois se maîtriser, car elle n'était pas l’abri d'une transformation, et une panthère au beau milieu de tout cela ne ferait qu'envenimer la situation. La lancière posait sa main sur une partie de son masque, comme n'importe qui le ferait pour atteindre son visage avant de pousser un soupir.


Ils faisaient face à un enfant qui leur avait volé à chacun un objet auquel ils tenaient, et à présent ils devaient jouer le jeu afin de les récupérer. La bélua fixait du coin de l’œil l'homme qui se situait à sa droite. Elle ne savait pas comment elle devait réagir, et elle ignorait comment lui, allait réagir. S'il ne gardait pas son calme, que devrait-elle faire ? Certes, elle ne souhaitait pas la mort du petit farceur qui avait dérobé leurs biens, mais elle ne pouvait pas non plus se permettre de le laisser filer. La meilleure chose à faire, selon elle, serait de jouer le jeu, à la demande du garçon. Jaagd tourna la tête vers l'inconnu tandis qu'elle gardait un œil sur l'enfant. Elle décida de briser le silence afin d’éclaircir les choses : « Si nous jouons le jeu, nous rendras-tu ce que tu nous as volé ? » demanda-t-elle d'un ton calme et serein. Tandis qu'elle attendait une réponse, elle regarda à nouveau l'inconnu. Il n'avait toujours pas prononcé un seul mot, et ce malgré les circonstances. Était-il muet ou bien n'était-il tout simplement pas bavard ? Les questions engendrées par la curiosité de Jaagd se bousculaient dans sa tête.


Trop de choses s'étaient passées ces temps-ci, et elle priait pour qu'elles ne s'éternisent pas. Sa façon de s'attirer des ennuis à maintes reprises risquait de devenir une habitude, et peut-être n'y pouvait-elle rien. Certaines personnes ne changent pas, et ce, même au grès du temps. Peut-être que ces ennuis qui lui collaient à peau faisaient partie d'elle ? La lancière se retenait de soupirer, le moment ne s'y prêtait absolument pas, après tout. A présent, les deux individus devraient se lancer dans un jeu infernal, sous le contrôle absolu du garçon. Déjà qu'elle s'était fait détroussée, voilà qu'elle se retrouvait dans une situation typique que ce qu'elle détestait. Etre à la merci de quelqu'un était la pire chose qui pouvait lui arriver, et elle en avait bien conscience. Mais elle n'avait pas le choix non plus. Il n'y avait qu'un seul moyen de récupérer ce qui lui appartenait, et elle ne renoncerait sûrement pas.


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Dim 01 Mai 2016, 11:17

Le gamin rit. Il n’y a pas de doutes, lui est aux anges. Tandis que vous deux, vous semblez au bord de l’implosion. Surtout toi, Eleazar. Ce petit morveux t’en a fait voir des vertes et des pas mûres, filé une frousse pas possible, t’a forcé à sortir de tes petits coins de rue où personne – ou presque – ne venait te chercher des noises ; et comble de l’ironie, il est allé jusqu’à voler le peu de biens qu’une personne dépossédée avait encore. Alors non, quand il te propose de jouer avec vous, la première réponse que tu envisages ne va pas dans le sens de la négociation. Plutôt dans celui d’un accès de violence que tu souhaites déchaîner sur ce petit cinglé. Oui, tu envisages sans le moindre scrupule de violenter un être sans défense ; capable tout de même de disparaître, te faire entendre des voix, vous voler sans que vous en ayez le moindre soupçon et tout ça, en riant et en se moquant de vous du début à la fin !

Mais ta compagne d’infortune a visiblement d’autres plans et tu l’écoutes. A défaut de pouvoir l’ouvrir et lui rétorquer tout ce que tu as sur le cœur, tu te forces à rester posé – il vaut mieux, comparée au gamin ou à toi, la demoiselle possède une très grosse lame, elle. Et tu comprends, petit à petit, que la violence ne résout pas tout. Tu vois le gamin pensif et l’observes attentivement. Il réfléchit, dans une moue particulièrement sérieuse. Ou c’est ce qu’il fait croire en tout cas. Car à y regarder de plus près, tu vois cette lueur dans ses yeux, cette flamme de malice, qui brûle et semble le consumer de l’intérieur. Excellent. Il a toute votre attention et jubile. Tu le sens, tu le sais, t’en es sûr. Pourquoi ? Avant que tu te fasses punir pour tes actes et voler ta voix, tout ce que tu voulais, c’était un peu de frissons, un peu d’attention. Et à chaque fois que quelqu’un se retournait et te voyait, tu sentais ton cœur s’emballer, l’adrénaline se répandre dans ton corps et l’endorphine te monter à la tête ; tu aimais ça, Eleazar.

C’est à cet instant que tu as le déclic. Tu sais ce qu’il va se passer, malheureusement pour vous. Comme pour confirmer ce pressentiment, le gamin finit par répondre à la jeune femme « C’est d’accord ! Le jeu sera en trois étapes. La première, c’est une course ! Vous voyez le gros truc là-bas ? » Il pointa du doigt un énorme bâtiment, impossible à rater « Le premier qui arrive sur place gagne la première manche ! Ensuite, on revient ici et je vous explique la deuxième ! »

La situation est encore pire que ce que tu craignais. Tu te doutais qu’il allait vous donner une épreuve impossible à gagner. S’il veut votre attention, il voudra aussi la garder, coûte que coûte. S’il vous laissait gagner, il y aurait une chance pour que vous vous échappiez. Mais ce petit démon a de la suite dans les idées. Choisir un nombre de trois épreuves, ce n’est pas anodin. La première, l’une des deux équipes va la gagner. La seconde, ce sera forcément l’adversaire qui l’emportera. Pour faire durer le plaisir. Et la troisième … La troisième, ce sera un échec cuisant pour vous, où le gamin pourra asseoir sa supériorité et vous forcer à exécuter le moindre de ses désidératas. Car vous aurez tout perdu et n’aurez plus rien à lui offrir ; autrement que du temps. Ce qu’il désire et qu’il obtiendra, en définitive.

« Alors, vous acceptez ? » Qu’il rajoute, impatient. Toi aussi, si tu étais dans sa position, tu serais impatient de lancer les hostilités. Tu le comprends maintenant. Mais ce que lui ne semble pas saisir, c’est qu’il ne peut pas gagner à tous les coups, peu importe combien il en aurait d’avance. Contrairement à lui, tu as déjà connu la douleur d’un échec et la punition résultant de ton insolence. Tout ce qu’il te faut, c’est un peu de temps pour trouver une solution, pour que vous puissiez vous sortir de là avec vos biens, sans que ce morveux ne puisse faire quoi que ce soit. Ne pouvant expliquer cela à la demoiselle sans vous trahir tous les deux, tu dois trouver un signal plus discret pour lui faire comprendre ton plan. Ou au moins tes intentions.

Dans une gestuelle très respectueuse – un peu cucul et lâche, il faut l’avouer – tu lui fais une révérence en tendant ta main en direction de votre adversaire « Monsieur est galant … J’accepte que vous soyez une équipe, ensemble contre moi. Mais à la prochaine épreuve, c’est toi qui joues ! » Complète-t-il, en te fixant droit dans les yeux. Tu acquiesces en signe d’acceptation et laisses la demoiselle se préparer. Tu profites d’un instant où le gamin vous fait dos pour croiser le regard de la lancière et lui adresser un clin d’œil, plein de complicité. Certes, tu ne la ménages pas à l’inviter cordialement à se démener pour pas grand-chose … Mais tu sais que toi, tu n’as aucune chance à ce genre d’épreuves, et qu’il te faudra du temps pour trouver une faille digne de ce nom dans son plan.

Ce temps qui te semble infini, depuis que tu as perdu ta peluche. Mais ce temps que tu prendras, tant qu’il faudra, pour la retrouver. La demoiselle étant, en cet instant, la seule à pouvoir t’en faire gagner un petit peu ; mais sûrement bien assez pour vous donner une chance à tous les deux de vous en sortir indemnes.

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Dim 01 Mai 2016, 17:14

L'enlèvement

feat. Eleazar & Jaagd


L'enfant semblait s'amuser de cette scène, qu'il avait sûrement préparée rien que pour leur petite personne. Tandis que le garçon expliquait les règles du jeu qu'il proposait à ses invités, la bélua regardait du coin de l’œil l'inconnu qui se tenait à ses côtés. Il semblait suffisamment remonté par la tournure des événements, et n'avait sûrement pas envie de se prêter au jeu. Ce n'était pas non plus le cas de la lancière, pourtant elle avait déjà accepté ce fait comme s'il s'agissait d'une fatalité. Elle ignorait de quoi ce jeune garçon était capable, et ne pouvait se permettre de se frotter à lui en ignorant tout cela. De plus, il s'agissait tout de même d'un enfant, et les enfants étaient des êtres bien plus fragile qu'un adulte. Tout ce petit manège lui rappelait l'une des raisons pour laquelle elle n'appréciait pas les enfants. Leur changements d'humeurs bien trop rapides, leurs émotions exprimées plus que de raison, leur attitude inconsciente, tout cela la rendait fortement nerveuse. Cependant, celui-ci semblait en quelques sortes différent des autres. Il sortait du lot, cela n'en faisait plus aucun doute. Il leur riait au nez, certes, mais il avait l'air de parfaitement savoir ce qu'il faisait et d'agir en conséquences.


Soudain, l'enfant amusé par les paroles de la jeune femme finit par lui répondre d'un ton enjoué et bien trop enthousiaste. Comme si là encore, il gardait la main-mise sur les deux individus. Comme s'il était sûr de remporter les épreuves qu'il proposait. Il est vrai qu'étant le fruit de son imagination, il gardait un réel avantage sur ces épreuves, en comparaison avec Jaagd et l'homme qui allaient devoir se soumettre à ses propositions. Peut-être que s'il le voulait, il pourrait faire en sorte que son petit n'est jamais de fin, il pourrait alors conserver son emprise sur ces deux-là. Dans le cas contraire, ils s'en lasseraient et partiraient... Mais ils n'étaient pas à l'abri d'un nouveau vol perpétré de la main de ce garçon, qui réclamerait alors justice, que vengeance soit faite. Quoi qu'il en était, la première épreuve qui avait l'air toute simple suscitait toute la méfiance de la bélua. Pourquoi l'enfant proposerait-il une épreuve qui pourrait s'avérer aisée à remporter ? Elle était plongée dans ses pensées. Les agissements du garçon la perturbaient au plus haut point. La lancière avait le sentiment qu'il y avait anguille sous roche, et elle devait trouver quel était le problème afin d'y remédier.


L'enfant semblait s'impatienter tandis que la jeune femme se perdait dans ses réflexions. Il demanda confirmation de leur participation, et leur réponse ne se fut pas attendre. Jaagd hocha la tête pour montrer son consentement tandis que l'inconnu fit une révérence légèrement exagérée, en montrant de sa main le jeune garçon qui s'empressa de réagir à son geste. Autant l'homme avait laissée perplexe la bélua, mais l'enfant rattrapa vite cette incompréhension par ses mots. La lancière comprit donc les intentions de l'inconnu lorsqu'il tira cette révérence. Il avait exprimé le souhait de faire équipe avec elle. Ce qui était parfaitement justifié au vu de la situation dans laquelle ils se trouvaient. Il aurait été illogique de refuser, et elle le savait pertinemment. Rapidement, le garçon les laissa en paix se préparer. Le regard de l'homme croisa celui de Jaagd, et un clin d’œil se fit percevoir par son regard écarlate. Il ne lui fallut pas longtemps pour comprendre que celui-ci avait une idée derrière la tête. N'ayant pas d'idée précise de ce que cela pouvait être, elle se contenterait de faire les choses simplement, à l'amiable.


Au bout de quelques minutes, la garçon vint les chercher tous les deux. La bélua avait été toute désignée pour participer à cette première épreuve qu'il leur proposait. La course. Face à cet enfant, elle ne savait pas vraiment à quoi s'attendre en capacité de vitesse et cela la chiffonnait quelques peu. Cependant, les règles qu'avait exposé le garçon ne contredisaient pas l'usage de la magie ou quoi que ce soit d'autre. De plus, elle doutait du fair-play de son adversaire. La lancière avait déjà une idée en tête afin de tout mettre en oeuvre pour obtenir la victoire. Quelques instants de pur silence se creusaient tandis que l'on pouvait seulement entendre le vent souffler.


Puis le départ donné par le garçon retentit. Aussitôt les deux silhouettes s'élancèrent en direction du gros bâtiment qui faisait office de ligne d'arrivée. La jeune femme ne lésinait pas sur le moyens afin de parvenir à ses fins. C'est par ses bonds frénétiques que la jeune femme effectuait de courtes téléportations rapides qui s'avérait fort efficaces. Au bout de quelques instants la mains de Jaagd entra en contact avec les murs de la bâtisse, ce qui marqua sa victoire. Il lui fallut quelques instants avant de réaliser ce qu'elle venait d'accomplir. Tout était légèrement confus dans son esprit. La course et cette utilisation répétée de l'un de ses pouvoirs l'avaient quelques peu secouée. Sa respiration était elle aussi frénétique, mais elle parvint à la stabiliser au bout de quelques minutes. Il fallait dire que la condition physique de la bélua était plutôt bonne au vu de tous les voyages qu'elle effectuait, elle avait pour habitude de marcher, ce qui avait considérablement augmenté son endurance. Quoi qu'il en était, elle avait remporté la première épreuve, il ne restait plus qu'à attendre la suite de l’enchaînement infernal qui se présentait à eux. L'appréhension se saisissait d'elle à l'idée des épreuves qui allaient suivre.


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Mer 04 Mai 2016, 22:25

Tu n’aimes pas laisser la demoiselle à son sort. Il est évident qu’elle a beaucoup plus de chances que toi de s’en sortir ; que ce soit au petit jeu de ce sale gamin, ou dans la vie en général. Mais tu n’aimes pas ça. Pour une fois que tu fais preuve d’esprit et de bon sens, il faut que tu t’en dénigres, en définitive. Irrécupérable. Toutefois, tu pourras mouronner dans ton malheur et l’entretenir plus tard : tu as du pain sur la planche ! Car le temps qu’elle t’offre doit te permettre de trouver une faille dans le plan de ce gamin ; votre ticket de sortie. Tu as malheureusement une petite idée de ce qu’il a en tête et tu sais pertinemment que ni elle, ni toi n’allez apprécier la fin qu’il vous propose. Te donnant à peine le temps de les voir partir, tu fais le tour du bâtiment. Le petit morveux vous a menés là, pas ailleurs. Cela doit être important pour lui, d’une quelconque façon. Etrangement peu effrayé par les alentours – il faut croire que t’échauffer un bon coup a calmé la chair de poule et ce froid de Mort contre ta peau – tu scrutes avec attention chaque parcelle mais ne trouves rien. Le bâtiment est en très bon état, certes, mais il n’y a rien de distinctif à l’extérieur. Alors tu te décides finalement à tenter l’intérieur.

Tu te trouves dans une petite pièce, très sobre et éclairée de quelques torches. L’endroit étant loin d’être aussi effrayant que les alentours, tu te saisis d’un des bouts de bois enflammés et descend un escalier. Là aussi, des torches t’éclairent, de part et d’autre du passage. En bas des marches, tu arrives dans ce qui est vraisemblablement une crypte. Endroit tout aussi sobre, propre et respirant la sérénité. Si tu ne t’étais pas su dans un cimetière, tu trouverais sûrement l’endroit parfait pour t’y reposer. Peut-être pas éternellement, qu’on se le dise ! Derrière les cases soigneusement confectionnées, tu peux presque les sentir, les corps en boîtes, rangés derrière une belle inscription. Continuant ton inspection, tu aperçois finalement une large grille, protégeant une alcôve particulièrement profonde … Et éclairée. Sous la lumière dansante d’une flamme, tu vois un tas d’objets ; mais ton regard s’arrête sur l’un, qui captive alors toute ton attention.

Tu la vois, ta peluche. Trônant sur un monticule de babioles en tous genres. Tu comprends alors l’ampleur de l’arnaque de l’enfant et surtout que vous n’êtes pas ses premiers clients … Et qu’il y a peu de chances que vous soyez les premiers à en réchapper indemnes, en pleine possession de vos moyens et de vos biens. Cependant, tu ne peux t’empêcher de te dire qu’il y a toujours une solution, quelque chose … Préférant éviter de te faire plus de mal, tu constates que même si l’endroit est relativement agréable, il est vide. Tellement vide. Si c’est ici que l’enfant passe son temps, il doit s’y ennuyer à mourir. Dans ce cas, que fait-il là ? Qu’est-ce qui peut le retenir en ces lieux et l’inciter à accumuler autant de trophées, que personne ne saurait admirer ? Tu tiques vivement sur cette dernière question, purement rhétorique. Et tu comprends. Un soupir, contenant une pointe de soulagement – ainsi qu’une touche d’amertume – te prend et tu observes les lieux d’un œil nouveau.

Tu sais comment le forcer à te rendre ce qui vous appartient. Peut-être à vous donner le reste de ses possessions. Mais tu n’es pas prêt à faire ce qu’il faut pour en arriver là. Même si tu sais comment t’y prendre, tu ne peux t’y résoudre. Tu n’as pas les tripes pour ça. Et tu n’es pas un monstre.

Tu entends un nouveau rire et te doute qu’ils sont déjà de retour. Tu crains qu’elle ait perdu mais, pire que ça, qu’il t’ait découvert, toi. La lumière venant des escaliers vacille et tu l’entends chantonner, suivi par une plus grande ombre. La demoiselle n’est sûrement pas loin. « Tu n’as pas pu résister ? Tu es venu à l’intérieur … Tu l’as vue, n’est-ce pas ? » Sous la provocation du mioche, tu le fixes d’un regard de braise et te contiens, tant que tu peux. La respiration forte, tu serais capable de lui sauter dessus et le cogner jusqu’à ce qu’il te rende ce qui t’appartient. Mais tu sais que ça ne servira à rien. Peu importe combien tu as envie de le frapper, tu sais que ce n’est pas la bonne solution. Celle que tu as trouvée précédemment non plus, d’ailleurs. « Tu ne veux pas lui montrer ce que tu as trouvé ? » Dépité, tu joues le jeu et pointe l’alcôve du doigt. Tu es certain qu’elle y trouvera ce qu’elle a perdu et que cela la mettra en joie, ou pas.

« Comme convenu, à ton tour ! » Tu crains le pire, mais te dis que cela ne pourra pas être plus horrible que la course folle que la demoiselle a dû subir … « C’est une énigme. A laquelle toi seul doit répondre. » Ton visage se décompose, le sien trahit une satisfaction sans fin. Douce vengeance, hein ? « Jamais je ne suis loin de mon autre jumelle. On m’associe souvent au parfum vomitif, d’une partie du corps qui n’est pas vraiment belle. Localisée fort loin, de l’organe olfactif … » C’est … Une blague ? Après le choc du ridicule, tu ne tardes pas à te souvenir de la réponse. Oui, on te l’a déjà faite. Et oui, tu sais quoi répondre. « Alors ? »

Mais le problème, ce n’est pas quoi. C’est comment.
Tu vas vraiment le tuer.

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Jeu 05 Mai 2016, 10:48

L'enlèvement

feat. Eleazar & Jaagd


La jeune femme reprenait son souffle, venant tout juste d'achever sa course folle. Elle avait peut-être gagné, mais à quel prix ? La bélua était épuisée ayant enchaîné alternances entre ses téléportations et sa course. De plus, remporter une épreuve ne leur garantissait pas la victoire. Elle se demandait bien que pouvait être les épreuves suivantes, sachant qu'elle en avait remportée une, il en restait donc deux. Il ne faisait aucun doute sur le fait que le garçon leur rendrait la tâche de plus en plus difficile, la première ayant eu son lot de difficultés aussi, la deuxième s'annonçait plutôt éprouvante. La lancière espérait que son partenaire serait à la hauteur. Quant à ce clin d’œil qu'il lui avait fait, elle n'était toujours pas plus avancée sur ce sujet là. Que signifiait-il ? Elle savait bien que c'était significatif, de la complicité, il avait sûrement une idée derrière la tête, elle en restait persuadée. C'était probablement une façon de dire : « Je compte sur toi. », en tout cas, Jaagd l'avait comprit ainsi. Quoi qu'il en était, ayant remporté la première épreuve, elle venait au moins de leur assurer autre chose que la défaite. Bien que leur sort n'était pas scellé.


Soudain, l'enfant sortir la bélua de ses pensées : « Eh bien... ! Il est temps de retourner auprès de ton ami, qui est un peu trop fouineur à mon goût... » lança-t-il tandis qu'il regardait en direction de bâtisse qui avait fait office de point de départ d'un regard empli de malice. Ces paroles étaient elles aussi significatives. Il devait s'être rendu compte de quelque chose, et elle ne tarderait pas à le savoir. Plusieurs hypothèses étaient de mises : soit, comme le garçon venait de le dire, l'homme s'amusait à fouiner un peu partout dans l'espoir de trouver quelque chose en particulier, comme l'objet qui lui avait été dérobé, par exemple ? Ou bien avait-il fui ? Mais cela ne serait en aucun lien direct avec le fait d'être « un peu trop fouineur », ce qui faisait pencher la lancière bien plus pour la première solution. En tout cas, si l'enfant s'en était rendu compte, l'homme risquait de se trouver en difficulté, et risquait même de se faire prendre la main dans le sac. La jeune femme fronçait les sourcils tandis qu'ils entamaient la marche vers leur destination. Que pouvait-il donc faire ? Et elle, que devait-elle faire ?


Elle réfléchissait à quelle démarche elle devait adopter face à la situation. Au cours de ses recherches, l'homme n'avait aucune manifesté d'agressivité envers elle, si ce n'est à leur rencontre où tout deux avaient eu très peur que la personne qui leur faisait face soit l'auteur de cet affront. Lorsqu'il avait trouvé ces fameux morceaux de papiers répartis de façon régulière dans le cimetière, il aurait pu se taire, le garder pour lui... Mais non, il en avait fait part à la bélua, comme s'il souhaiter l'aider ou en tout cas, allier leur force pour avoir une meilleure chance de récupérer leur dû. Il avait exprimé le souhait de coopérer, seulement, il n'était pas dans les habitudes de Jaagd d'amputer la distance qui la séparait des gens en général. Cela dit, elle lui était en quelques sortes redevable, car il l'avait mise sur la bonne voie pour retrouver l'objet qui lui avait été dérobé, et ayant horreur de dépendre de quiconque, les rares fois où elle se retrouvait en l'état, elle s'acquittait toujours de sa dette. La lancière décida donc de prêter main forte à son compagnon d'infortune de la seule manière qui lui était accessible au vu de sa position.


Lui faire gagner du temps... C'était tout ce qu'elle pouvait faire. Le temps dont il avait besoin pour accomplir son objectif, elle ferait tout pour le lui donner. Mais de quelle façon pouvait-elle lui faire ce don ? Etant sur le chemin du retour, elle devait absolument ralentir leur arrivée imminente. Encore une fois, de quelle façon ? Il fallait qu'elle attire l'attention du meneur de marche, l'enfant. Une idée qui la contrariait quelques peu lui vint en tête, et ce fut malheureusement la seule qui se présenta à elle. « Pourquoi fais-tu cela... ? » demanda-t-elle d'un ton calme, ne laissant rien paraître. Il s'agissait, bien évidemment, d'une question qui n'était certes pas rhétorique, car elle en ignorait la réponse, mais en réalité, elle se fichait d'avoir une véritable réponse, ne pensant qu'au gain de temps. Rapidement un sourire se dessinait sur les lèvres du garçon. « Si je te le disais maintenant, ce ne serait pas drôle, n'est-ce pas ? » répondit-il avant d'emprunter un ton moqueur. « De plus, la curiosité est un vilain défaut, tu ne crois pas ? » finit l'enfant avant de ricaner bêtement. Son attitude agaçait au plus au point la jeune femme,le fait qu'il ne réponde que par des interrogation accentuait la nervosité de la femme. Cependant, elle n'en viendrait pas aux mains, sûrement pas.


Au bout de quelques longues minutes, ils arrivèrent au pied de la bâtisse. « C'est bien ce je pensais... » riait-il sur la dernière syllabe avant d'emprunter l'escalier munit d'une torche. Il n'était là plus question de quelques instants avant de faire face à l'homme, qui affichait un air agacé lui aussi. Lorsqu'ils arrivèrent au pieds de l'escalier, une petite salle éclairée se dévoilait devant leurs yeux. Très vite, une petite conversation sarcastique se déroula entre l'enfant et l'homme, qui pointa du doigt ce qui semblait être une alcôve. Aussitôt qu'il leva le bras pour pointer en sa direction, Jaagd dirigea son regard écarlate sur le lieu en question, où un tas d'objets de toutes sortes jonchaient au sol, en tas. Elle se doutait bien que l'objet de ses désires de trouvait là, mais elle ne saurait l'apercevoir au vu de sa petite taille dans un tel désordre. Ce serait aussi futile que de chercher une épingle dans une botte de foin. Rapidement, la seconde épreuve se présenta à vous, ou plutôt, à lui. Il s'agissait d'une énigme, dont la bélua ignorait l'existence même. L'étrange duo n'était pas au bout de ses peines, semblait-il.


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Jeu 05 Mai 2016, 21:01

La réponse te brule la langue, les lèvres, ta gorge toute entière. Tu sais ce que tu dois répondre. En revanche, tu ignores par quel moyen tu pourrais lui adresser ce fichu mot. Et tu ne doutes nullement que lui le sait, que tu ne peux pas répondre par toi-même. Sinon, pourquoi ce serait-il entiché de ce détail ? Alors, bien qu’éhonté de ton statut de muet, que tu vas révéler malgré toi, tu articules le mot. Distinctement. En expirant et en tentant de le formuler correctement. Mais seul un léger souffle s’échappe de ta bouche, indescriptible, inaudible. « Pardon, je n’ai rien entendu … » Que ce morveux ajoute, en tendant – littéralement – l’oreille vers toi.

La tension croît en toi et tes yeux en deviennent humides. De honte, mais surtout de colère. A bout de nerfs, tu finis par hurler ce mot. « CHAUSSETTE ! » Et tu l’entends, tout comme les deux autres qui n’ont pu rater ce hurlement, ne venant pas de toi. Tu regardes autour de toi, surpris. Plusieurs voix ont crié le même mot, au même instant. Avec une étrange résonnance. Comme si elles venaient des boîtes elles-mêmes. Le gamin semble surpris, tout aussi effaré que toi. Mais là où tu restes bloqué, effrayé par ta propre personne ; lui reprend, comme pour passer outre cet instant traumatisant. « La réponse est bonne. Mais pas valide. Tu devais la dire par toi-même. Je croyais qu’elle risquait de répondre, mais je ne m’attendais pas à ce que tu triches de la sorte. Tu as donc perdu. » Comment ? Après t’avoir mis une des pires hontes de ta vie, fait passer plusieurs minutes insoutenables, à te ridiculiser toi-même, pour tenter de répondre à une énigme minable … Il utilise ton mutisme comme excuse pour te faire perdre cette manche et continuer son jeu stupide ? « Nous sommes à égalité. Une troisième et dernière épreuve va donc nous départager … »

« Troisième épreuve mon cul ! » Une voix fluette, peut-être celle d’une jeune fille, vient de prononcer ces mots, lourds de sens et d’un dédain à peine voilé. Après avoir fait parler les soulards, voilà que tu fais causer les morts, Eleazar ! De mieux en mieux ! Car pour opposer si peu de résistance à ta possession – bien que tu n’es pas sûr de la façon dont tout ceci fonctionne – le corps qui gît dans la boîte ne doit plus être très occupé. Plus du tout même ! « Comment tu fais ça ? Arrête, c’est perturbant … » - « J’arrête si je veux. » Qu’une autre voix, beaucoup plus adulte, masculine et grave, vient répondre ; tandis que tu articules les mêmes et inaudibles mots froidement, en le fixant sans sourciller. « Tu ne nous as jamais dit ce qu’il se passerait si l’on refusait de participer à une épreuve … » - « Vous la perdez, c’est évident ! » - « J’aurais plutôt dit match nul. Mais puisque tu ne l’as pas énoncé dans tes règles, tout ton jeu tombe à l’eau. » Tu es chaud comme la braise et cogites à une vitesse folle. Etant enfant, combien de fois as-tu tenté de jouer au plus intelligent, jusqu’à ce que quelqu’un vienne t’apprendre que non, tu ne pouvais pas avoir raison de tout ? Jamais tu n’aurais cru que cela puisse te servir un jour ! Mais là n’est pas le point car non, tu n’en as pas fini avec lui.

« Eh bien ce n’est pas grave ! Nous allons jouer à un nouveau jeu et cette fois, aucune règle ne m’échappera ! » - « Ah oui ? Tu as volé quelque chose, un objet à chacun d’entre nous, qui nous est cher. Avant que j’accepte même d’écouter les règles de ton prochain jeu, tu vas nous rendre ce que tu nous as volés. » - « Et si je ne veux pas ? » - « Alors je vais me faire Justice et elle fera de même. » Que tu rétorques, en faisant explicitement référence à ta compagne d’infortune. « Tu veux faire quoi ? Tu n’es rien, tu n’as rien, tu ne peux rien contre moi ! C’est bien pour ça que je t’ai choisi ! » Il y a encore quelques secondes, quelque chose en toi t’empêchait de transformer ce bluff en une réelle menace. Tu ne voulais pas aller aussi loin, en arriver là. Mais entendre ces mots, ce mépris, cette assurance … Qu’il goûte de sa propre médecine ! « Il est vrai que je ne peux rien contre toi. Tu sais disparaître, jouer avec les autres, nous prendre pour des abrutis que tu peux manipuler … Mais puisque tu m’as tout pris, je n’ai plus rien à perdre. » Tu te saisis d’une des torches et l’approche dangereusement près d’une des boîtes « Je suppose que tu as déjà réfléchi à la possibilité que tes petits jeux puissent causer des dommages collatéraux ? Que je mette le feu à ce lieu, à tout ce que tu sembles chérir et que tu refuses de quitter … Cela ne te gênera donc pas ? Que je fasse Justice en te prenant tout ce qui t’appartient, à tout jamais ? » Tu ne réfléchis pas aux conséquences de tes actes. Et encore moins aux corps qui t’aident à t’exprimer, chacun d’entre eux reprenant une de tes phrases pour la rendre audible. Tout ce que tu veux, c’est lui apprendre à quel point le monde est cruel. De la même façon dont on t’a fait souffrir pour que tu le retiennes. Peu importe combien tu as encore à perdre, toi qui te crois déjà seul et au fond du trou.

Mais tu en oublies quelque chose, Eleazar Gray : tu es loin d’avoir atteint le fond du trou.
Et tu n’es définitivement pas seul.

[924 mots]
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Sam 07 Mai 2016, 14:02

L'enlèvement

feat. Eleazar & Jaagd


Le silence régnait alors que l'enfant avait d'ores et déjà exposé la deuxième et prochaine épreuve aux candidats, ou plutôt au seul candidat, la jeune femme s'étant acquittée de sa tâche. C'était une énigme, et elle ne disait absolument rien à Jaagd. Quoi de plus normal ? Elle ne conversait que très rarement avec autrui, donc elle n'avait jamais eu l'occasion d'être exposée à une telle chose. La bélua posait son regard écarlate sur le visage du jeune homme, qui affichait un air des plus frustrés. La réponse avait l'air de le démanger, ou bien son ignorance amputait sa parole et cela devait être suffisamment énervant pour que ses émotions déforment son faciès. Un léger souffle échappa de la bouche de celui-ci auquel le garçon s'empressa de réagir, sur un ton provocateur. Visiblement son coup était tout calculé. Mais pourquoi l'homme ne répondait-il pas ? Avait-il au moins la réponse ? La lancière retenait une impression quelques peu confuse de la situation. Ce son... Ou plutôt ce manque de son la laissait perplexe. Ce petit bruit qui s'était échappé d'entre ses lèvres ressemblait bel et bien à une tentative de réponse aux yeux de Jaagd. Le schéma se dessinait lentement dans tête... : Un homme qui ne parle pas... Cet enfant qui lui donne une énigme, bien trop sûr de lui... Et ce souffle étrange...


Il devenait évident que l'homme perdait son calme, ses traits se tirant de plus en plus pour exprimer sa colère. La jeune femme interrompue ses pensées lorsqu'un son d'une certaines résonance se fit entendre au sein de la petit pièce. La bélua tourna tout d'abord la tête vers son coéquipier, puis vers le garçon avant de faire le tour de l'endroit où ils se situaient par ses yeux. Ce son, ces voix qu'elle et les autres semblaient aussi avoir entendues ne venaient d'aucun d'entre eux... La confusion était à son comble lorsque la voix de l'enfant se fit entendre à son tour. Il refusa la réponse qui s'était faite par le biais de cette étrange manifestation avant d'annoncer la suite des événements. La troisième et dernière épreuve départagerait les deux équipes. D'un côté l'homme et la lancière qui voulaient tout simplement retrouver ce qu'il leur avait été volé, de l'autre cet enfant arrogant qui détenait la clé de leur bonheur tout comme de leur malheur. Tout allait se jouer maintenant, ou du moins c'est ce que la situation laissait entendre.


Alors que Jaagd se préparait en quelques sortes psychologiquement afin d'entendre en quoi consisterait l'épreuve suivante, une voix s'éleva brutalement. L'homme semblait effrayé, pourtant ces actes paraissait être de son fait. Une conversation, qui ressemblait bien plus à une querelle qu'autre chose, débuta entre l'enfant et le partenaire de la lancière. Il fixait son interlocuteur, sans même faillir. L'entrevue se transforma rapidement en un débat plus qu'infernal, et la bélua les regardait en levant un sourcils selon les remarques qui se faisaient entendre, les réactions du garçon étaient imminentes et il semblait prit de court. Il s'empressa de faire une proposition, plus imposée qu'autre chose... Hélas elle ne se fit pas vraiment apprécier par l'homme qui fit connaitre au garçon un refus catégorique en embarquant la jeune femme dans sa combine. Son coéquipier semblait s'emporter un trop vite et menaça d'immoler le lieu dans lequel le petit groupe stationnait, en emportant la totalité dans les flammes. La bélua grimaçait quelques peu en entendant ses intentions. Ses actions étaient totalement suicidaires, et elle ne comptait pas perdre la vie pour si peu. La lancière plongea dans une phase de réflexions intenses.


Au vu de la situation au bord de l'implosion à laquelle elle faisait face, il fallait absolument calmer les esprits qui s'échauffaient et risquaient de tout brûler sur leur passage. Une idée lui traversa l'esprit, cependant elle ne lui plaisait pas et manqua pas de la faire tiquer du visage. Cela dit, elle n'avait pas vraiment le choix non plus. La lancière s'approcha de son compagnon d'infortune avant d'entraver son cour entre sa lance et son propre corps. Cependant, elle ne resserrait pas son emprise pour ne pas le blesser. « Je te propose un marché. » annonça-t-elle en posant son regard sur l'enfant avant de continuer. « Je l’empêche de tout brûler et tu me rends ce que tu m'as volé, et je prends aussi ce qui appartient à cet homme. » proposa-t-elle d'une voix imperturbable. En trompant son allié, elle trompait son ennemi. S'il acceptait la proposition de la bélua, elle s'en irait du cimetière avec les gains. Certes, elle adoptait le rôle de la méchante pour cette fois, bien que ce n'était pas vraiment le cas. Il était bel et bien dans son intention de rendre par la suite l'objet volé à son propriétaire, dès qu'elle serait hors de portée bien évidemment.


Mots:

made by guerlain for epicode
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Sam 07 Mai 2016, 20:31

« NON ! » Le gamin vient de crier de toutes ses tripes, de tout son soûl, comme tu ne pourrais plus jamais le faire. Son cri, sa complainte, ne manque pas de t’atteindre et quelque part, elle te réveille. De cette poussée de colère, de folie. Qui es-tu, Eleazar Gray, pour oser infliger de telles monstruosités ? Tu n’es pas la Justice. Tu n’es pas la Vengeance. Tu n’es pas rien, certes ; mais tu n’es pas ça. Ton regard se fait rond, surpris par l’humanité que dégage cet être, soudainement si fragile … Aussi brisé que toi. Tu hésites, perdu entre tes désirs, ton désespoir et le sien. Tu ne peux pas lui faire ça, tout comme tu ne peux priver ceux qu’il garde d’un être aussi attentionné, peu importe combien il en est devenu kleptomane.

Heureusement pour toi – pour vous deux – la demoiselle intervient et propose une idée qui jusque-là relevait de l’impossible : trouver un consensus. Voir la lame de si près te met très mal à l’aise, mais tu la laisse faire. Courageux mais pas téméraire ! Le petit semble l’écouter avec attention, trouvant en ses mots une échappatoire, quelque chose de relativement satisfaisant ; à côté de la destruction que tu risques de mener à bien s’il ne se dépêche pas de prendre une décision. Tu l’entends soupirer puis murmurer un « C’est d’accord … », plein de déception. Tu envisages un instant de faire le sourd, jouer œil pour œil le provocateur comme il l’a fait pour toi, mais tu te retiens. Comme quoi, tu as progressé. Comprenant que tout est fini et devrait aller à présent pour le mieux, tu te détends et repose la torche à son emplacement d’origine. Sans geste brusque, pour être certain de ne pas finir empalé par la lame que tu n’as cessé de garder à portée de vue, d’un coin de l’œil ; la tempe adjacente humide de quelques gouttes d’une sueur particulièrement froide.

Tu le vois partir au fond de la pièce, atteindre l’alcôve puis ouvrir la barrière qui rendait toutes les babioles prisonnières. Là où il aurait simplement pu traverser la matière et récupérer uniquement vos biens, lui aussi semble avoir pris une décision. Celle de briser le cycle, ne pas refaire les mêmes erreurs. Au lieu de tendre les deux objets à la demoiselle, il vous rend à chacun ce qui vous appartient. A peine ta peluche retourne dans tes mains que tu la prends dans tes bras et lui fait le câlin du siècle. Sans la moindre gêne, ni la plus petite once de honte. Ta peluche, quant à elle, devrait se sentir honorée d’être choyée de la sorte, poursuivie jusque dans un cimetière par un être certes un tantinet dérangé, névrosé et sévèrement attaqué … Mais si attentionné !

De nouveau calme, posé et étrangement serein, tu empreintes une dernière fois la voix d’un des morts pour exprimer ton verbe. « Que vas-tu faire maintenant ? Si tu as ouvert la barrière, ce n’est pas pour rien … » - « Je crois … Je crois que je ne m’y prenais pas bien. Je voulais que les autres viennent nous voir, pour passer du temps avec nous. Mais pas comme ça … » - « Tu sais, au lieu d’attendre que les autres viennent à toi, peut-être que tu devrais commencer à aller vers les autres. Et puis … Peut-être qu’à eux, ceux que tu gardes, ça leur ferait plaisir de te voir avec le sourire, plutôt que de voler celui des autres … Que tu sois heureux, toi aussi. » Cela fait longtemps que tu n’as pas parlé à quelqu’un et que cette personne t’écoute vraiment : que tu n’as pas été aussi honnête, autant envers autrui que toi-même. Et qu’un sourire du petit suffise à ton bonheur.

Tu te tournes vers la demoiselle et lui murmure un « Merci », que les autres voix rendent audible. Un mot susurré avec tant de douceur, d’honnêteté et de bienveillance. Si elle n’avait pas été là, qui sait ce qu’il vous serait arrivé ? Ce qu’il te serait arrivé à toi, Eleazar ? En cet instant, tu serais peut-être déjà devenu quelque chose que tu ignores, l’Ombre de toi-même, à errer dans ces lieux, incapable de savourer la joie d’avoir retrouvé ce qui t’est si cher ; seul avec ta culpabilité et tes regrets.

Préférant leur laisser un moment, tu remontes le premier avec ta peluche dans les bras ;  comme un compagnon que tu ne peux te contenter de tenir d’une main. Tu attends un peu, pour voir si elle souhaite faire le chemin du retour en ta compagnie ; en ce lieu qui te fait, à présent, beaucoup moins peur. Maintenant que tu sais à quel point une âme peut être chérie et protégée.

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[Quête] L'enlèvement | ft. Jaagd

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