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 [LDM ½ Event] - La fin d'une terre.

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Sam 14 Mai 2016, 10:07

« La situation nous est très avantageuse. –Les eaux montent, ce n’est pas naturel. –Notre bienveillante Aylidis a peut-être décidé de nous accorder davantage de territoire, et d’éliminer tous les impurs qui croient en Sympan. –Il n’y a pas que des traitres aux Aetheri qui habitent sur le continent du matin calme, presque tous les peuples le sont, croyants en nos dieux ou non… -Vois le côté positif Maëlys, je n’en vois que de nombreux pour notre peuple… Nissa tendait l’oreille, postée devant la porte légèrement ouverte du conseil exceptionnel qui se déroulait entre toutes le Néris des Ot’Phylès et les hauts membres des ondins, non pas à Cæremiel : bâtiment dénommé Parlement, mais dans le magnifique et grandiose Dirathælle : Le Palais de l’Abyssum. Elle avait eu la chance que l’on lui confie ce poste de surveillance afin de ne laisser personne déranger cette réunion au sommet. –Il n’empêche que nous devons découvrir ce qu’il se passe, trouver une explication. Il faut envoyer un ondin sur les côtes du continent en danger, avertir nos dépêchés qui y sont déjà mobilisés et rapatrié tout le monde. La décision était émise par une seule personne mais agrée d’une seule volonté par tous les membres du conseil. Nissa… ! » Elle pénétra dans la salle, elle devinait déjà sa prochaine mission.

L’envoyée de l’Ot’Phylès Cala’tiare progressait rapidement vers la surface. Elle était partie dès le moment même où on lui avait communiquée ses nouvelles responsabilités. En quittant la cité engloutie, elle avait pris son apparence de sirène et avait plongé dans l’océan. De ses observations sous-marines, elle ne perçut pas immédiatement les changements dont avait parlé le conseil. Sans s’en apercevoir, elle nagea au-dessus du sable qui était anciennement la plage et arriva en plein milieu du port, sous l’eau. Elle sortit la tête de l’eau et se retrouva nez à nez avec un bâtiment : elle était à l’entrée de la ville principale qui occupait le continent du matin calme. Il n’était pas étonnant que les cris résonnent immédiatement dans ses oreilles. La sirène quitta rapidement l’eau et se transforma en humaine : elle ne voulait pas qu’on associe son peuple à l’invasion de l’élément. Elle sortit de son sac des vêtements humains qu’elle sécha d’un geste de la main et les enfila puis fixa le sac sur son dos. Elle pouvait, désormais, se mêler à la population. Les ondins présents avaient dû recevoir leurs ordres, mais elle devait s’assurer qu’ils avaient tous obéi.
Un sifflement dans le ciel fit se jeter au sol la jeune femme. Son réflexe lui sauva la vie car un rocher s’écrasa contre le premier bâtiment qui dominait encore l’eau de moitié puisque les premiers étages semblaient déjà engloutis. Une fois les secousses passées, elle tourna vivement la tête en direction du ciel empli de nuages mais n’arriva pas à discerner de quelle manière ou par qui ce rocher avait réussi à être envoyé là. Sorti à nouveau des nuages, une pierre gigantesque fut propulsée, une nouvelle fois, sur les bâtiments. A quel jeu s’adonnait ceux d’en haut ? Par reflexe, elle baissa la tête et sursauta sous le bruit de l’impact, en fermant les yeux. Une fois la secousse passée, elle les ouvrit et constata qu’elle était toujours en vie. Elle se servit d’une fenêtre comme prise et grimpa sur le haut du toit du bâtiment. Même à cette hauteur, elle ne distinguait pas ce qu’il se passait dans les cieux, mais l’énergie qui s’en dégageait oppresserait quiconque se trouverait en dessous.


La Néris lui avait donné la dernière localisation connue de quelques ondins regroupés sur le continent du matin calme. Par chance, cela ne se trouvait pas loin de la position de Nissa. Elle descendit de l’autre côté du bâtiment et en prit la direction. Elle mit plus de temps à atteindre sa destination que prévue à cause des infrastructures délabrées et effondrées sur les chemins qui la forçaient à faire un détour. Ces ondins sur terre avaient eu comme mission de rapatrier des objets de cultes appartenant à l’Aetheri Aylidis que le peuple des sirènes avait gracieusement offerts aux marchands bipèdes, en gage de réconciliation et de bonne volonté. Mais désormais, les amabilités n’étaient plus à l’ordre du jour et les reliques devaient rejoindre le temple. Nissa entra dans le bâtiment vide et en inspecta chaque recoin. Ils avaient bien suivi les ordres. Elle trouva un papier où la liste des reliques à récupérer étaient indiquées. Presque toutes étaient rayées, excepté deux. Elle n’avait pas d’ordres, mais elle ne pouvait pas les laisser sombrer dans l’infinité de l’océan sans les avoir cherché auparavant. Fort heureusement, ses compagnons avaient indiqué l’endroit présumé et le nom du marchand qui devaient les posséder. Fourrant le papier dans son sac, elle sortit et demanda plusieurs fois son chemin. Il n’était pas facile d’obtenir l’attention des gens sous cette panique qui les habitait mais elle réussit à avoir assez d’informations pour se retrouver devant la porte d’une échoppe d’algues et de diverses plantes dont la pancarte s’était décrochée et pendait en se balançant sous le rythme imposé par le vent. La sirène pénétra chez le marchand. Il devait être en train de finaliser le dernier carton. « Vous n’avez pas vu ? On est fermé ! –Je ne viens pas pour vous acheter des plantes, je viens pour récupérer ce que mon peuple vous a laissé jadis. Il ouvrit de grands yeux. Nissa joua immédiatement avec ses émotions en lui imposant la terreur, en l’intensifiant tellement qu’elle voulait entendre ses genoux claquer. Je veux les reliques de l’Aether Aylidis ! D’un geste de la main, elle créa des tentacules d’eau qu’elle laissa flotter à côté d’elle, comme si des tentacules sortaient de son dos. –Je les ai vendues… Bredouilla-t’il. Mais il ne pouvait pas l’avoir, la sirène savait quand quelqu’un mentait. –Faux ! Où sont-elles ? Pourquoi veux-tu les garder ? –Je ne les ai plus, je les ai données à des hommes afin de calmer la fureur de Sympan qui déchaîne les océans. –Foutaises, Aylidis contrôle les océans, et non Sympan. C’est pour cela que les eaux montent et vont t’engloutir. Dis-moi où ils sont. » La voix de Nissa était ferme, elle ne laissait pas sa rage la contrôler mais des écumes se ressentaient dans le tremblement de cette dernière. Elle sortit de l'échoppe, et serait certainement la dernière à en sortir avant que les eaux ne l'engloutissent. Le marchand lui n'en sortirait jamais. Il était facile de repérer le temple dans lequel c’étaient réfugiés les individus : c’était le seul au bord de l’eau qui n’avait pas encore commencé être attaqué par les eaux. Au sommet du bâtiment, quatre hommes tenaient deux statuettes en direction du ciel, une grosse pierre dans la main afin de les briser. Comme si elle lançait un projectile pesant une tonne, la sirène poussa un grognement sous l’effort et envoya, d’un mouvement d’un seul bras, une coulée d’eau provenant de l’océan en direction du sommet du bâtiment. Les hommes glissèrent et se retrouvèrent au sol. S’y mettant, cette fois-ci, avec ses deux bras, la sirène utilisa le flot montant de l’eau pour s’y acheminer elle-même. Elle arriva, essoufflée, au sommet de la maison à un étage. « Rendez-moi ces statuettes ! » Qu’est ce qu’elle aurait aimé posséder un pouvoir qui faisait devenir réalité chaque parole qu’elle prononcerait… Mais dans ce cas-là, elle soumettrait la terre entière. Ses quatre adversaires la regardèrent choqués, puis commencèrent à se relever. La jeune femme ne leurs laisserait aucune chance. De sa bouche attrayante, sortir des paroles mélodieuses. Elle ne chantait pas pour leurs bons plaisirs non, elle les paralysait, les empêchait d’esquisser le moindre geste visant à l’éliminer. Elle s’en chargerait avant eux. Une fois qu’elle fut sûr et certaine qu’ils ne bougeraient plus, sa mélodie changea d’air, les paroles se modifièrent et ils se mirent à se tordre de douleur au sol. Elle les regarda satisfaite et en profita encore un moment, avant de mettre un terme à leurs souffrances en les achevant. Contournant les corps sans vie, elle récupéra les reliques de l’Aether Aylidis et les mit soigneusement dans son sac. Elles retrouveraient bientôt leur vrai place : dans les temples de la cité engloutie. 

Mots: 1367
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Miles Köerta
~ Orisha ~ Niveau III ~

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◈ Activité : Traqueur [Corvus Æris] | Marcheur
Miles Köerta
Sam 21 Mai 2016, 19:16

La fin d’une terre
« Et lorsque coule un continent »

« LAISSEZ-NOUS SORTIR! » Hurlais-je à plein poumon, alors que mes poings se fracassaient furieusement contre la porte en fer.

Derrière celle-ci, d’ailleurs, un rire fusa avec machiavélisme, et une voix susurrante trouva chemin jusqu’à notre ouïe.

« Mourrez tous autant que vous êtes, chiens… »

Je vis immédiatement rouge, mes doigts se contractant en poing; la nature de mon poing s’altérant brusquement en un curieux mélange de peau et de Métal, avant d’envoyer un nouveau coup contre la porte. Cette fois-ci, un véritable creux vint se former à la surface de celle-ci.

« Pas mal. Mais il en faudra plus que ça pour détruire cette porte, ma porte… » Ricanait la voix qui dégoulinait sur mon cri de douleur et de souffrance.

Nom d’un chien! Nom d’un chien! M’exclamais-je intérieurement, me crispant brutalement sur moi-même en entourant mon poing.

« Miles! »

Hakiel vint aussitôt vers moi, alors que je tenais fermement ma main pour qu’elle cesse de saigner. Mais la douleur, qui vibrait dans chacune de mes jointures, d’un feu insoutenable et infernal, accentuée par le sang qui coulait de ma main, goutte par goutte par goutte, m’irritait. Le rire derrière la porte s’arrêta doucement dans sa frénésie hystérique, portant un intérêt affreusement attentif à mes plaintes et jurons de martyr.

« Finalement, les cabots ne sont bons qu’à ça: japper et ne rien faire, narguait de nouveau la voix empreinte d’une fausse compassion.

- N-Ne m’fait pas rire, idiot. C’est un hurlement de joie en perspective à ce que je vais te faire subir. »

Un grand sourire s’étira sur le coin de ma bouche alors que je me redressais lentement, me détournant au début du regard horrifié de mon petit protégé. Mais je ne pus l’ignorer très longtemps, sa main attrapant brusquement mon bras pour me retenir, pour me garder les deux pieds sur terre.

« Miles… »

Lentement, je me tournais vers lui, vers ses grands yeux dorés qui me dévisageaient avec inquiétude. Aussitôt, ma colère retomba avec fracas, comme l’eau d’une chute qui rejoignait son bassin en contrebas. Je me laissais choir au sol pour mieux attraper ce petit bonhomme dans mes bras et le serrer contre moi.

« Pardon… Pardon… » Chuchotais-je tout bas pour que lui seul puisse entendre ma voix.

Le Corbeau ne disait mot, mais je sentis sa main s’agripper à mon dos avec autant de force que je pouvais saisir le sien. Je n’arrêtais pas de me perdre; la colère prenait sur moi; la colère me rendait esclave de son essence, qui coulait comme un poison dans chacune de mes veines lorsque je me laissais succomber à son parfum.

« Pardon… Pardon… Choisissais-je de répéter, comme pour me pardonner moi-même d’avoir encore dérapé; et surtout devant ses yeux à lui.

- Ça va Miles… Ça va aller… »

Et après, c’est moi qui me considérait comme le « grand frère. » Un sourire plus qu’ironique se dessina sur la commissure de mes lèvres tandis qu’un mouvement dans mon champ de vision attira mon attention: une main, par la suite, se déposa sur l’épaule d’Hakiel.

« Ne laissez pas ces fous vous déstabiliser. »

Je relevais doucement la tête, croisant le sourire rassurant et bienveillant de la douce Pria, la nonne en chef du sanctuaire. Malgré l’urgence de la situation, elle restait calme et posée, comme à son habitude, depuis que nous avions pénétré entre les quatre murs de cette maison de dieux. Et à dire que nous étions venus ici uniquement pour satisfaire la demande qu'avait formulé Nimüe à Hakiel…

« Nous devons partir d’ici avant qu’ils ne nous enferment définitivement », reprit-elle simplement.

Me détachant du jeune Bélua, je me redressais pour être à hauteur d’yeux de Pria, voire même un peu plus haut vu ma grandeur.

« Y’a-t-il une autre sortie?

- Il y a un passage secret derrière la statue de l’Originel, dans la salle des Prières », nous apprit-elle en nous faisant signe de la suivre.

Les rares fidèles qui se trouvaient encore en ces lieux approuvèrent d’un hochement nerveux de la tête, alignant leurs pas à celui, plus ferme et déterminé, de Pria. La religieuse nous guidait dans l’eau, cette dernière montant et montant, centimètre par centimètre. Je la regardais onduler sous nos coups de pied et une rage silencieuse s’insinuait, inexorablement, bien sournoisement, dans ma conscience. Ces salauds de Pro-Ætheri voulaient nous noyer dans les décombres du temple, attrapant à la volé l’occasion si bellement offerte par la fortune pour descendre leurs ennemis religieux.

En effet, proche de la mer, le sanctuaire offrait une belle vue sur la plage, légèrement en contrebas, en plus de laisser le bruit des vagues bercer les esprits lors des grandes journées de chaleur. À l’ordinaire, il offrait aux voyageurs fatigués et aux adeptes du prieuré toutes ces beautés que la nature avait modelé, mais aujourd’hui, cette même nature désirait les engloutir, les avaler, passant de la belle à la bête. Cela dit, les véritables monstres dans cette histoire, c’était ces fanatiques des Ætheri, ces amoureux de la destruction et du chaos.

Ils avaient attaqué un temple sans défense en voulant le faire devenir le tombeau de ces précieux hôtes. Mais je n’allais pas les laisser faire aussi impunément. Mon poing se referma instinctivement, mais la douleur de mon coup précédent électrisa l’ensemble de mon bras, me tirant une grimace sur le visage. Mais comme un baume que l’on m’administrait sur mes blessures, la petite main d’Hakiel se glissa entre mes doigts, comme pour me réconforter, refroidir tout ce feu qui bouillait en moi. Il sourit de toutes ses dents, son propre poing serrant ma main.

« T’inquiètes! On s’en sortira vivant! »

Un maigre sourire remplaça ma crispation de douleur avant de s’éclipser, aussi vite qu’il était apparu. Ce n’était pas tant le fait que nous soyons en danger qui me faisait peur: c’était de le savoir lui et tous mes proches en danger à cause de ces fanatiques écervelés! C’était énervant…

« I-Il faut pousser la statue… Entendis-je alors, constatant que nous étions arrivés dans la salle en question.

- Attendez, laissez-moi faire », dis-je en laissant Hakiel derrière moi.

Je me frayais un passage entre les corps des religieux et des quelques enfants qui avaient choisis de se réfugier sous le toit de cette maison de Sympan, pour ce que cela avait servi, malheureusement, entre l’eau et les débris qui s’écroulaient par fragment au-dessus de nos têtes.

Posant mes mains sur la structure, je me mis à pousser de toutes mes forces la statue en marbre de l’Originel, lequel n’avait aucun trait, aucun visage qui pourrait permettre à qui que ce soit de lui donner l’air cruel ou bienveillant, l’air beau ou laid. Toutefois, un je ne sais quoi de divin ne pouvait nous tromper dans sa posture et dans son allure. En regardant son faciès, je me demandais, pour une énième fois de ma vie, si nous avions fait le bon choix, si nous avions bien fait de suivre l’Originel. J’espère que nous ne nous sommes pas trompés, pensais-je au même moment que l’ouverture secrète se dévoilait.

« Par ici! » Nous indiqua Pria en prenant les devants, les religieux à sa suite et moi les suivant de près, une petite main s’insérant de nouveau dans mon poing.

Nous devions sortir d’ici avant que tout ne s’écroule, avant que tout nous engloutisse. Légèrement, je serrais les doigts qui se trouvaient dans les miens, lui insufflant le courage de continuer, de ne surtout pas s’arrêter. Le passage secret se révélait sinueux et encore plus difficile à pratiquer depuis que l’eau en avait envahi presque les quatre coins. À mi-chemin, l’eau nous montait jusqu’aux genoux; au bout de celui-ci, elle nous arrivait à la taille.

« C’est ici! » S’exclama Pria en pointant une vieille porte en bois juste devant.

Tout sourire, je me retournais pour indiquer à Hakiel que nous étions bientôt sortis du pétrin.

« On va s’en sortir, pas vrai? »

Mon sang se glaça et mes yeux s’écarquillèrent avec horreur.

« T-Tu n’es pas Hakiel!

- Qui est Hakiel? Moi, je m’appelle Lénée.

- m*rde! m*rde! m*rde! Jurais-je en faisant brusquement volte-face en direction du groupe, celui-ci me regardant étrangement dans ma panique. Où est Hakiel?! Hakiel! »

Mais aucune réponse ne vint et mon cœur, en écho à ma respiration, s’affola.

« Je dois y retourner! Hakiel ne nous a pas suivis!

- Non! Vous resterez enfermé si vous y retourner!

- LUI, IL RESTERA ENFERMÉ SI JE NE FAIS RIEN! »

Mes pensées étaient comme une tempête, une tornade incontrôlable et incontrôlée. Repoussant brutalement le petit garçon qui avait falsifié la main d’Hakiel, qui avait usurpé la place d’Hakiel, je fis aussitôt demi-tour, me frayant furieusement un chemin dans l’eau de plus en plus haute.

« N’y aller pas! C’est dangereux! »

Et au même instant, un tremblement de terre secoua l’ensemble du souterrain dans lequel nous avions progressé. J’eus tout juste le temps de comprendre que le toit allait s’affaisser que mon corps se mit instinctivement en mouvement, évitant au mieux les morceaux qui nous tombaient dessus. J’entendais les cris des religieux, les pleurs des enfants, l’eau gronder et la voix de Pria tenter de calmer tout le monde, en vain. Tout va s’écrouler! Non! NON! NON! Hakiel se trouvait toujours à l’intérieur du temple! Je devais aller le rejoindre, le sauver… p*tain! Hakiel! J-Je ne veux plus perdre qui que ce soit… Plus personne ne doit mourir… Soudainement, le toit craqua et s’effondra à quelques mètres à peine de notre position, alors que nous courrions à toute vitesse vers la porte, vers l’extérieur. Quand nous perçûmes les premiers rayons du dehors nous caresser les joues, je me retournais vivement, observant avec horreur les dégâts causés, autant par l’inondation du bâtiment que par…

« J’aurais dû m’en douter… Vous êtes si persistants… »

Hakiel… Hakiel… Hakiel… Sous les décombres. Sous les gravats. Sous l’eau turbide et sous la pierre. Non… Non… Non…

« C’est regrettable, vous m’obligez à me salir les mains…

- TU VAS LA FERMER TA GUEULE, OUI?! »

Mon sang chauffait à deux cent degrés. Mon cœur battait à m’en retourner les systèmes respiratoire et sanguin au grand complet. Hakiel… Hakiel… Hakiel… Le nom du petit Bélua tournait dans ma tête, se répétait, et plus il s’affichait dans mon esprit, plus la rage en moi augmentait de manière exponentielle.

« Tu vas me le payer… » Murmurais-je sinistrement, m’approchant du fanatique des Ætheri d’un pied ferme et menaçant, ce qui ne l’étonna pas le moins du monde, alors que sa main vint prendre le pommeau de son épée pour la dégainer.

D’un saut, j’abandonnais les religieux au sol, leur conseillant de fuir le plus rapidement possible entre la descente en enfer du Continent et la menace palpable des extrémistes religieux, avant de rejoindre les décombres sur lesquels semblaient gouverner en maître ce fou furieux de la religion. Face à face, il me gratifia d’un grand sourire.

« Voici donc les misérables bêtes à la solde de ce prétendu « Dieu. »

Je continuais de me rapprocher de lui, de plus en plus rapidement, songeant à mon épée double avant de la voir apparaître dans ma main.

« Les dieux, les dieux, les dieux… Tu me gonfles avec ta foi à deux balles… »

Je braquais sauvagement mon regard dans le sien, le fusillant de toute la colère, de toute la fureur, de tout le danger que je ressentais et que je pouvais représenter. Une bête? Parfait. Si c’est ça qui me fallait devenir, cette appellation m’irait parfaitement.

« Là, ça n’a plus rien à voir avec les dieux… »

Je fonçais droit sur mon ennemi, ne voyant rien d’autre que lui; n’écoutant que ma rage qui me dictait de le tuer, de le tuer, de le tuer, aussi cruellement et impitoyablement qu’il l’avait fait pour le destin d’Hakiel. Ça n’a plus rien à voir avec les dieux: c’est personnel à présent!


1 974 mots
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Merci beaucoup ♥



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Miles Köerta
Sam 21 Mai 2016, 19:37

La fin d’une terre
« Prendre son courage à deux mains »

Tout avait d’abord commencé par une voix, douce et belle, qui avait agréablement résonné à mon oreille. Elle m’appelait, je l’entendais distinctement dans ma tête, mais lorsque je voulus en informer Miles, ce dernier était déjà parti prêté main-forte à la nonne, qui peinait à faire bouger la statue de Sympan pour nous faire découvrir le passage secret. Mais plus les secondes s’égrenaient et plus la voix me suppliait de lui venir en aide. Lentement, je jetais un coup d’œil vers le chemin que nous venions de traverser. Cependant, il n’y avait personne, pas même une silhouette, une ombre, un souffle, une brise légère… Tout ce que mes pupilles percevaient dans cette destruction sans nom, c’était de l’eau. L’eau était partout, omniprésente en plus d’être aussi effroyable qu’elle pouvait être salvatrice et belle. Un frisson monta jusqu’à ma nuque alors que je me retournais à nouveau pour balayer le visage des autres personnes présentes autour de moi. Toutes, sans exception, affichaient un air grave et sombre, comme si elles ne se préoccupaient guère de cette voix plaintive et gémissante. Soit elles étaient en train d’observer les efforts que déployais Miles pour faire bouger la statue, soit elle était cette personne en train de se démener pour les sortir d’ici en vie. Je me pinçais la lèvre inférieure, la voix suppliant, priant, pour que je lui vienne en aide. Mais pourquoi j’avais l’impression d’être le seul à pouvoir l’entendre?

« Aide-moi! Je t’en prie! Je suis coincée ici!

- Est-ce que vo–

- Par ici! » Me coupa brutalement Pria en désignant le chemin qui venait d’apparaître.

Je ne dis plus mot, écoutant la voix et ses cris de détresse. Doucement, je me mis à reculer d’un pas incertain, observant Miles un peu plus loin, qui continuait de pousser pour dégager définitivement l’entrée du passage secret. Est-ce que je devrais y aller? Le sanctuaire tombe en ruine et l’eau n’arrête pas de monter…

« S’il-te-plaît! Tu es mon seul espoir! » Pleura la voix et cette fois, n’ayant pas le cœur de l’abandonner, attendri et secoué par tant de panique, je pris mon courage à deux mains, m’éclipsant furtivement du petit groupe que nous formions pour revenir sur nos pas et trouver la fameuse propriétaire de cette voix.

Je ne peux pas l’ignorer! Elle est peut-être coincée ou blessée! Mon cœur battait à un rythme à la limite de l’affolement. J’avais peur, terriblement peur, mais je devais aller la sauver. C’est ce que Miles aurait fait, non? Tentais-je de me rassurer alors que mes jambes peinaient de plus en plus à se frayer un chemin dans l’eau montante. Je devais déployer une force que je n’avais guère en plus de m’armer d’une détermination sans faille pour ne pas tomber, pour ne pas tomber: pour ne pas abandonner. Tu es capable! Miles l’aurait été lui! Alors tu es capable! Tu es capa– SPLASH! Je venais de perdre l’équilibre, mon pied glissant dans toute cette eau et je me renversais dans celle-ci, la tête la première, poussant un couinement d’effroi avant de rencontrer la surface cristalline de l’eau.

« Viens vite! L’eau monte! Aide-moi! »

Précipitamment, je me sortis de l’étau du liquide, prenant une grande inspiration avant de me redresser sur mes deux jambes et de penser: Tu es capable! Tu es capable! Tu es capable! Ça me donnait du courage, un peu plus de motivation, de volonté. J’en étais capable, je commençais à m’en persuader. Non! Non! J’en ÉTAIS persuadé! Sois fort, Hakiel! Sois courageux! Et j’avançais du mieux que je le pouvais dans cette mare réinventée, me soutenant de chaque appui que je pouvais croiser, m’aidant aussi bien de mes jambes que de mes mains pour me sortir de ce guêpier. T-Tu en es capable… Vas-y! T-Tu en es capable, Hakiel… Je commençais à fatiguer, la voix résonnant toujours plus fort dans mon crâne; toujours plus paniquée aussi. Je prenais de grandes respirations, soulevant ma tête au-dessus de l’eau qui montait: elle m’arrivait désormais un peu plus bas que le buste. T-Tu en es capable… M’encourageais-je en tentant de prêter le moins d’attention possible à l’eau. Mais j’avais peur: elle restait toujours là, la peur. Elle ne me quittait pas et elle continuait de me parasiter au fur et à mesure que le niveau de l’eau, lui, augmentait.

« J-Je suis là! Aide-moi! Je te vois! Je suis là! »

Souffle d’espoir, soulagement brûlant, la voix dans mon crâne se mit aussitôt à hurler de joie et sans plus attendre, je cherchais sa propriétaire des yeux, cette personne qui comptait sur moi pour la sauver, mais que je ne voyais toujours pas. Je ne voyais ni personne ni rien à secourir ici: il n’y avait que de l’eau à perte de vue… et un petit autel?

Je voulais m’en rapprocher, mais j’étais condamné à nager, tant l’eau avait monté. À la hauteur de l’autel, je tendis mon bras vers ce dernier pour me hisser, mais les va-et-vient de l’eau ne cessaient de me balayer d’un bord et de l’autre et je dû m’y reprendre à deux fois avant de solidement m’accrocher à un coin de l’autel pour monter. Une fois dessus, je pris quelques secondes pour respirer à grandes bouffées, jetant un coup d’œil à la mer qui s’était formé dans le sanctuaire. C’était effrayant, horrible…

Et soudainement, il eut un tremblement, lequel m’arracha un cri alors que je me recroquevillais au-dessus de l’autel, me protégeant la tête à l’aide de mes bras. Des morceaux du toit tombaient, l’eau, agitée par tant de secousses, semblaient vouloir me dévorer. Mon cœur battait fort dans ma poitrine et j’eus un frisson, un frisson d’horreur. Où… Où es-tu? Essayais-je de marmonner en pensée et presque instantanément, la voix fusa de nouveau dans ma psyché.

« Juste ici! Un peu plus haut! Lève la tête! »

Je fis ce qu’elle me commanda de faire et aperçut, incrusté dans le mur, une petite boule en verre. À l’intérieur, je pouvais apercevoir une petite main taper avec acharnement sur la surface transparente. Je plissais des yeux, me faisant attaquer par les vagues. Une Fae?

« Vite! Sauve-moi avant que tout ne s’écroule!! »

Je me redressais, mais un nouveau tremblement me fit perdre l’équilibre. Je m’accrochais de toutes mes forces à l’autel, que je ne désirais plus quitter. J’ai peur… Bon sang… J’ai trop peur… Je vais mourir ici…

« Arrête de te lamenter! Moi aussi je suis terrifiée, mais je ne baisse pas les bras! AAAH! ATTENTION! »

Je me retournais vivement, apercevant une vague qui se dirigeait droit dans ma direction, propulsée par la précédente secousse. Je ne réfléchis même pas, me changeant en Corbeau, abandonnant mes vêtements, pour prendre le plus d’altitude possible. À ce constat, la Fae poussa un cri.

« Tu es un Bélua?! Parfait! Décroche-moi de là! »

Battant des ailes, je me rapprochais de sa position, gardant toujours à l’œil le niveau de l’eau qui nous atteignait presque. Pourquoi es-tu là-dedans?

« C’est une longue histoire! Sauve-moi et c’est tout! »

Je restais immobile quelques secondes, la jaugeant de mes yeux ambrés. Les Faes n’étaient pas pour les Ætheri? Qu’est-ce qu’elle faisait ici? Je ne peux pas lui faire confiance… Pensais-je alors que j’esquissais quelques battements pour reculer. Mais la Fae parvint à capter mes pensées et elle répliqua brusquement:

« D’accord! D’accord! J-Je suis une traîtresse! »

Mes yeux se plissèrent. Vous, les Faes, vous avez abandonné Phoebe… Bien sûr que vous êtes des traîtres!

« Non! Non! Pas moi! »

Le désespoir suintait de sa voix.

« J-Je suis venue ici il y a cinq jours pour prier l’Originel, mais en comprenant que j’étais une Fae, la nonne Pria m’a enfermé dans ce globe, par sécurité. M-Mais je ne suis pas pour les Ætheri… Mon dieu à moi, c’est Phoebe! Et ça le restera, qu’importe le dénouement de cette guerre! »

Elle semblait sincère et ses yeux, d’un éclat mordoré, me transperçaient. Un nouveau morceau du plafond s’effondra tout près de nous et un frisson me parcourut l’échine, faisant grimper ma panique à un tout autre niveau de détresse. Ne perdant pas une minute de plus, je filais droit vers le globe de la petite Fae, tirant avec mes serres pour le déloger de son socle.

« Vas-y! C’est parfait! Oh! Merci infiniment! »

Mais nous n’étions pas encore sortis du bois. Regardant les alentours, j’aperçus une fenêtre non loin, dont les carreaux avait littéralement explosé sous la pression de l’eau. Sans hésiter, je fonçais dans cette direction, tenant du mieux que je le pouvais le globe de la petite Fae. Une fois à l’extérieur, je m’écroulais au sol, lâchant le globe au passage, ce dernier explosant avec fracas, libérant ainsi la petite Fae. Criant de joie, l’être ailé vint me rejoindre et m’aida à m’éloigner du temple en perdition. Avec mille précautions, nous finassâmes par nous éloigner suffisamment du sanctuaire, observant la montée des eaux, la destruction du temple… Comment je vais expliquer ça à Nimüe?

« Regarde, sur le toit… »

Je suivis son regard, posant mes yeux ambrés sur la scène. Mes pupilles s’écarquillèrent à la vue des deux hommes. Il y en avait un qui s’écroulait sur le toit, une longue épée le transperçant de part en part et la seconde silhouette la surplombait, menaçante, un sourire sadique défigurant ses traits par des caractères proprement bestiaux au lieu d’humains. « MILES! » Mais il ne pouvait pas m’entendre ou même me comprendre sous la forme que j’arborais, encore moins me prêter une quelconque attention à pareille distance.

L’Orisha se mit à rire au-dessus du cadavre agonisant, arrachant son arme du corps avant de se laisser tomber à genoux sur les décombres, comme s’il venait de recevoir un coup derrière la tête. Mais il venait de s’écrouler par détresse et désespoir, ses cris résonnant si forts que même à cette distance, j’étais en mesure de comprendre ce qu’il se passait.

Il pleurait.


Sauvagement, mon poing se fracassa contre les gravats qui restaient du toit, écorchant encore plus ma main blessée et ensanglantée. Mais je me fichais de ce mal, de cette douleur aigue qui traversait l’ensemble de mon poing pour se percuter violemment dans mon crâne. J’avais beau grimacer, voir le sang gicler de mes jointures, je m’en contrefichais. Ce n’était pas les larmes que je versais qui allaient aider Hakiel; ce n’était pas le sang que j’avais fait coulé qui allait le faire sortir des décombres de pierre, et même si rien de tout cela n’allait pouvoir le soustraire à cette destruction, je laissais pourtant ces larmes couler, ce sang couler, cette rage exploser…

Mon regard se porta sur le visage cadavérique du pro-Ætheri, et presque aussitôt, je ne me sentis plus la force de pleurer: j’avais envie de cogner, de frapper ce sale visage, laisser aller ma colère sourde et froide le bombarder de tous les côtés. m*rde que ça faisait mal… Ça faisait toujours mal, cette sensation, ce feu brûlant et insatiable qui n’attendait qu’à exploser pour traverser ma cage thoracique et s’enfuir: un peu comme s’il y avait à l’intérieur de moi quelqu’un qui criait, qui hurlait de rage et qui voulait tout détruire en alimentant ce feu sauvage. Mais plus mes poings cognaient, plus ça faisait mal et plus la fureur qui montait en moi devenait insoutenable. Je m’étouffais dans ma colère, criant et versant des larmes, versant du sang, versant des coups sur le visage de l’homme que je venais de tuer et qui, dans mon esprit, méritait une nouvelle fois de goûter au coup fatal qui lui arracherait de nouveau son existence.

Pensais-je ainsi par vengeance ou par défoulement? Je n’en savais rien et je ne cherchais pas à le savoir non plus. Tout ce qui comptait, tout ce que je faisais, c’était répondre à mes instincts les plus primitifs et bestiaux. Je voulais le détruire, le réduire en charpie, broyer ses os et lui enlever sa chair sous sa peau. Songer de la sorte me réconfortait, me consolait presque dans ma peine, mais malgré tout le soulagement et l’apaisement que je pouvais ressentir, ces douces brises se faisaient rapidement balayer par la bourrasque de cette pensée: Hakiel n’était plus là.

Et le simple fait d’y penser ramenait, au galop, la horde de loups affamés et féroces dans l’ensemble de mon être. C’était violent, particulièrement déstabilisant, mais je ne faisais que répondre, répondre comme un automatisme, comme un robot, à leurs grognements sauvages et décadents, libérant et déchargeant ma colère sur cet être infâme qui n’avait plus de force – et plus de vie – pour pouvoir se défendre et parer. Respect aux morts, respect aux morts: je n’en avais rien à cirer, par Dieu! Le seul respect que je devais à cet homme, c’était de ne pas lui avoir craché plus tôt au visage ou de l’avoir poussé en bas des décombres pour que sa tête explose contre le gravier mouillé du sol.

« Non, non, non! f*is ch*er! Pourquoi lui! Et pourquoi pas moi?! » Hurlais-je en cessant de marteler le corps du mort de coups de poing, me prenant la tête à deux mains avant de me recroqueviller sur moi-même, gémissant et respirant bruyamment, comme pris d’un sursaut de folie.

Saleté d’Ætheri… Saleté d’Ætheri… Maudit soient-ils… Crachais-je sur l’âme de ces Dieux, redressant brusquement la tête, la basculant vers l’arrière avant de pousser un dernier cri de fureur qui fit trembler l’ensemble de mon être. J’allais tous les buter, j’allais tous les faire payer… Rédemption? Pardon? Ne me faîtes pas rire! Ces fanatiques tuaient des gens, des innocents, uniquement pour satisfaire l’appétit insatiable de leurs Immortels, qui n’en avaient rien à faire d’eux ou de leurs pensées et qui, pourtant, leur accordaient attention seulement pour ces raisons: leur puissance et leur royauté.
Ces Dieux – bon sang! – me faisaient gerber!

« Cette guerre vous révolte, n’est-ce pas? »

Vivement, je me retournais à la manière d’une bête effarouchée, grognant et fusillant le nouvel arrivant d’un regard meurtrier. D’où il sortait celui-là? À cette vue, l’homme parut véritablement surpris, recula de quelques pas tout en tendant ses mains dans ma direction pour me témoigner de l’esprit pacifique de sa venue.

« D-Du calme! Je suis venu auprès de toi pour te demander de l’aide.

- Et qu’est-ce que vous me voulez au juste?! Fulminais-je passablement énervé, ne le lâchant plus du regard alors qu’il esquissait un sourire incertain, presque intimidé par la colère qui brillait comme deux brasiers affamés dans le fond de mes pupilles.

- Moi aussi, je veux que cette guerre se termine et pour se faire, nous devons prendre les armes que nous avons en main pour vaincre l’ennemi. »

Légèrement, je me redressais, ses propos m’interpellant. Notant l’intérêt que je lui portais, l’homme parut plus apaisé et il se détendit partiellement. S’approchant de moi, il remarqua que je ne lui faisais, cela dit, aucunement confiance et il finit par s’arrêter, fouillant dans les grands plis de sa tunique avant de me tendre un parchemin. Un sourire se dessina sur ses traits alors qu’il déposait la missive à ses pieds, reculant doucement avant de me tourner le dos.

« Tout est écrit dans ce document. J’espère que vous le lirez avec attention… »

Et il disparut aussi subitement qu’il était apparu. Je battais des cils, sans comprendre, baissant finalement les yeux vers le parchemin qu’il m’avait laissé. Rapidement, je m’en approchais, le ramassant dans la paume de ma main avant de l’observer longuement. Mais j’eus à peine le temps de briser le cachet qu’un battement d’aile retentit au-dessus de ma tête. Et brusquement, il eut un cri:

« MILES!! »

Mon cœur cessa de battre durant une fraction de seconde, alors que je levais les yeux vers le ciel. Mais j’eus à peine le temps de distinguer quoi que ce soit dans ce dernier qu’une masse s’écrasa sur moi.

« Q-Q-Qu’est-c-c-ce qu-que… »

Je me redressais douloureusement à l’aide mes bras, observant la silhouette qui se trouvait au-dessus de moi et qui me fixait de ses grands yeux dorés. Un sourire éclatant fendait ses lèvres alors que des larmes se mirent à briller sur le bord de ses yeux.

« Tu ne sais pas à quel point j-j’ai eu peur! »

Hakiel me sauta dans les bras. Il pleurait, mais de joie ou de soulagement ou de peur, je n’en avais cure. J’étais complètement abasourdi, baissant les yeux sur le petit corps du Bélua avant de me rendre compte que je pouvais le sentir sous mes doigts, que ces larmes qui coulaient n’étaient pas le fruit de mon imagination et ce sourire qui m’avait aveuglé la rétine n’était pas non plus le résultat hypnotique du Soleil au-dessus de ma tête. Je commençais à sourire avant de serrer le petit garçon dans mes bras, comme pour ne plus qu’il m’échappe à nouveau.

« Hakiel, bon sang! J’ai eu tout aussi peur que toi, sale gamin… »


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2 points de Force pour Hakiel ♫
+ 1% pour Sympan

Petite précision: Après la lecture de l’esprit de Miles et grâce au pouvoir que ce dernier détient, la tromperie des autres, le pro-Ætheri a cru que Miles venait de tuer un fidèle de Sympan: c’est pourquoi il pense que Miles est du côté des Ætheri et qu'il méprise Sympan ~



[LDM ½ Event] - La fin d'une terre.  - Page 2 Signat16
Merci Léto ♪:
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Dim 22 Mai 2016, 15:36





C'était la fin. La fin pour beaucoup. Depuis des heures, des jours, beaucoup savaient que le monde allait éclater dans sous une guerre entre les divins, du moins ceux qui avaient cherchés à les défendre d'un côté comme de l'autre. Mais beaucoup allaient désormais en prendre conscience. Tant de monde allait périr sous cette guerre, tant était déjà mort. Rien n'était terminé: tout venait de commencer. Beaucoup de peuples vivaient au sein du continent du matin calme, et si cela ne suffisait pas, tous savaient que cette ère ou ce continent trônait, serait bientôt terminée, bientôt, voulait dire maintenant.

Dante se hâtait, il savait que tout était qu'affrontement interminables et guerre. Il savait éperdument ce qu'il risquait de trouver une fois sur place. Pourtant, il courait à pleine vitesse, aux côtés de Riwale et Alexeï. Il ne pouvait s'empêcher de se hâter, le continent était déjà brisé, des bâtiments étaient totalement détruits effondrés partout, il n'y avait que le chaos au sein de ce monde désormais. Ce contient était en péril et allait bientôt sombrer sous cette guerre atroce que s'offrait les divins. Dante avait toujours défendu son peuple et même Sympan, mais désormais, en dehors de cela, il ne pouvait pas admettre que tant de monde innocents à cette guerre allaient désormais voir leurs biens, leurs proches, périr sous cette pluie monstrueuse de roche. Même si cela continuait petit à petit et moins fortement qu'avant, ce fut le continent qui cédait désormais sous leurs pieds. Dante remarqua qu'au loin, à des kilomètres de là, l'eau commençait déjà à submerger une partie du continent. Il s'arrêta dans sa course, alors qu'il tournait ensuite à l'angle d'une ruelle pour s'approcher d'un endroit à moitié effondré. Mais ce fut un monument qui tomba littéralement derrière eux. Le trio s'arrêta à leur tour, alors que des cris se faisaient entendre. Devant eux, des centaines de corps déchiquetés et mis en pièces par cette guerre, faisait office de vision d'horreur.

▬ C'est un véritable enfer. constata-t-il.
▬ Dante que fait-on ? On ne peut pas continuer ainsi, on va finir par mourir avec eux ! Prends une décision ! lança le vampire.
▬ Nous sommes arrivés trop tard... on ne peut... rien faire. désespéra Riwale, passant une main sur son visage.
▬ Vous n'allez rien faire. Prenez les quelques survivants que vous trouvez sur le chemin et partez d'ici ! Je vais essayer de sauver ce que je peux de mon côté. Je ne veux pas vous voir victimes de ce désastre vous aussi ! Partez maintenant ! fit Dante, agitant son bras en direction de quelques cris de femmes.
▬ Mais Dante... Je... si c'est ton choix, très bien ! fit Alex, tirant Riwale de force.
▬ Non Alex, attends ! Non ! DANTE ! cria-t-elle alors qu'elle se faisait tirer de force.


Presque comme au ralenti, un pan de mur s'effondra entre-eux, provoquant un brouillard de poussière et de pierres. Dante se retrouvant seul dans une sorte d'impasse, prit la fenêtre défoncée du bâtiment qui le bloquait. Il ne vit que des murs effondrés et des meubles détruits et affaissés ou retournés. Passant enfin dans une ruelle opposée au bâtiment, il parvint à une grande rue qui remontait vers l'ouest. Une nouvelle vision d'horreur se profila devant lui, c'était là ce qu'il n'aurait jamais prévu. Une personne qu'il connaissait, jonchait là, sur le sol.

▬ Lee...na ? fit-il en voyant le corps féminin au sol.
▬ Vous la connaissiez ? Elle nous a... sauvé... Mais les rochers sont tombés et... fit un homme avec son enfant, les larmes aux yeux.

Dante n'en revenait pas. Il se rappelait d'elle d'une mission qu'ils avaient accomplis ensembles. Il ne la connaissait pas si bien que cela, mais cela le touchait tout de même de voir une connaissance morte. La vampire restait sans vie, alors que Dante tenta de l'éveiller. Posant une main délicate sur son visage, il caressa légèrement sa joue en dégageant ses cheveux avant de fermer ses paupières. Posant son manteau sur son corps entier pour cacher l'atrocité qu'avait vécu le reste de son corps. Il se rappellerait toujours de ce visage qu'elle avait: les yeux grands ouverts sous l'atroce annonce de sa mort par la chute d'un objet gigantesque. Pour lui, cette guerre n'avait que trop duré. Dante commençait à ressentir une profonde frustration vis à vis de celle-ci. Qu'avait-elle apporté de bon finalement ? Est-ce que la cause de cette guerre divine était juste ? Est-ce l'un ou l'autre méritait de gagner plutôt que l'autre ? Il ne pouvait douter, on le lui interdisait, il devait avoir foi en Sympan, en Yulenka et le choix de son peuple.

Mais alors pourquoi devait-il voir ses compagnons disparaître un à un ? Voir des innocents massacrés comme dégâts collatéraux et des gens qu'il aimait, souffrir, de la perte d'êtres chers ? Si c'était cela, la justice de ces terres, qu'avait-elle apporté en échange ? Il semblait voir cela avec un certain recul et pourtant, ne ressentait aucune satisfaction. Aucune pour avoir participé à ces atrocités. Mais pourtant, aucun regrets ne le guettait non plus. Leena aussi, avait fait un choix: le choix de servir son peuple et de croire en celui-ci, croire en sa victoire et en ses objectifs. Il ne pouvait que faire de même pour honorer sa mémoire. Se relevant, le vampire alla aider l'homme en l'épaulant d'un bras, ils avancèrent avant de déboucher sur une autre ruelle, rempli d'un nombre incalculable de cadavres et de quelques individus perdus.

▬ Si vous voulez survivre, suivez-nous ! Je sais que perdre les vôtres est douloureux et que je ne suis peut-être pas le mieux placé pour en parler, je sais que certains d'entre-vous se haïssent peut-être par leurs différences, mais laissez vos rancœurs sur ce continent car il va sombrer et je ne compte pas faire parti de ceux qui ont eu la fierté trop grande pour s'échapper. Il n'est jamais facile de laisser amis famille et surtout leurs corps à la nature, mais ils voudraient que vous sauviez vos fesses avant de penser à leurs corps ! Alors qui et quoi que vous soyez, foutez le camp d'ici et suivez-nous, si vous tenez à la vie. Avant que la fin n'arrive. cria de toutes ses forces Dante en pleine rue.

Il douta un instant de la réponse de la foule, colère, sympathie ? Il ne savait pas si ses paroles auraient un impact sur un monde détruit et une vie brisée pour d'autres. Mais ce fut avec la plus grande surprise du monde, qu'il vit quelques personnes les rejoindre, puis d'autres. Très vite, ce fut une douzaine puis une vingtaine d'individus, qui tentèrent de survivre, qui les rejoignaient. Venant même épauler le pauvre père blessé, tous s'entraidaient, malgré la guerre. Il y avait de toutes les races au sein de ce groupe désormais fondé, tous ne pensaient qu'à une chose: échapper à une mort certaine. Peu importait leurs différences, ils se poseraient la question une fois sortis de là. Mais alors que le groupe avançait une femme avançait vers eux dans une rue, mais un mur s'effondra sur elle. Coincé entre les flammes et sa liberté, elle pleurait.

▬ Partez, laissez moi... snif... j'ai déjà tout perdu ! Ne vous souciez pas de moi, vite, avant que ce monde ne s'écroule... sauvez vos vies... fit-elle.

D'un mouvement de groupe, la plupart des gens couraient désormais pour s'enfuir, mais pas Dante. Il s'arrêta, regardant cette femme, supplier pour que tous s'enfuient. Alors qu'il s'arrêtait, il s'approcha, avant de placer une jambe et une main contre ce mur gigantesque qui la retenait prisonnière. Cette femme semblait être une elfe et pourtant, le vampire n'avait pas hésité.


▬ Non, je ne laisse personne derrière, pas aujourd'hui. fit simplement le vampire.
▬ Dante ! cria Alex, aux côtés de trois autres survivants.
▬ Enfin ! fit Riwale, tenant un bébé dans les mains.

Très vite, Alexeï et les trois hommes allèrent pour aider le vampire. Chacun usaient de ses pouvoirs s'ils en possédaient et Dante força avec sa superforce. Grâce à l'effort commun, le mur se déplaça de quelques centimètres. Se fut alors Riwale qui aida à s'en sortir la jeune femme, l'elfe se relevant, fut reconnaissante. Tous relâchèrent le mur, soufflant de vive respiration. L'elfe sauta dans les bras de Dante, qui fut surpris par cet acte soudain.

▬ Nous n'avons pas le temps, dépêchons nous, avant que tout ne s'effondre ! Je n'ai pas envie de finir ici. lança-t-il, dans l'empressement.
▬ Vite, fichons le camp ! cria Alex aux autres.

Le petit groupe courut alors, certains du groupe de tout à l'heure attendaient impatiemment le vampire, comme reconnaissants. Mais en vérité, ce n'était pas Dante qui avait réussi à se faire déplacer ce petit peuple: mais l'instinct de survie de chacun. En aucun cas il n'aurait pu bouger tant de personnes. Il y avait juste des personnes ayant besoin d'un peu d'espoir. Tous couraient, à vive allure, pour fuir cet endroit damné et désormais condamné. Ils espéraient tous une chose: vivre un peu plus longtemps.




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Lun 23 Mai 2016, 04:24

Bien sûr, votre efficacité lors du dernier incident a été remarqué, et nous ne doutons pas de votre dévouement envers Xaraxus, Atheryl.
Le militaire parlait de cette mission, pas si lointaine que ça, que les recruteurs de Drosera avaient attribué à Atheryl durant la vague de tremblements de terre qui avait secoué le continent naturel, juste avant le douloureux épisode des satues et l’opprobre mondiale jetée sur Drosera. Libérer un détenu de la prison, ça avait été plutôt délicat ; il fallait croire qu’il s’était fait une réputation. Maintenant, il faisait sans doute un réserviste de choix pour le quelconque nouveau plan de domination du monde de la couronne. Pourvu qu’ils ne l’envoient pas encore risquer sa vie au bout du monde pour une prime de misère.
Vous savez peut être aussi que le continent du matin calme à commencé à montrer des signes de … enfin il y aurait un risque pour qu’il sombre définitivement dans l'océan. Nous allons vous dépêcher là bas pour encadrer l’évacuation des civils. Surtout des temples. Ces derniers temps, il est peu prudent de se déplacer dans les rues avec des objets de cultes quelconques sans être préparé à se défendre contre les fanatiques. Oh, rien de très dangereux, je vous rassure. Drosera compte sur vous…

____

Alors, comment êtes-vous devenu prêtre au juste ?
La statue faisait bien deux mètres trente de haut, tout en marbre. Elle était coiffée d’une belle paire de cornes de bélier, qui s’enroulaient sur elles-mêmes avec une certaine majesté. L’artiste avait dépeint un Xaraxus moqueur, comme souvent. Mais surtout, ce machin pesait une tonne.
Attention avec l’encadrement de la porte. (L’une des cornes avait failli connaître une fin précoce). Vous savez, comme la plupart d’entre nous. Après m’être fait attrapé dans une affaire de détournement d’argent, j’ai purgé une longue peine de travaux publics à drosera. C’est là que j’ai décidé de me reconvertir… Ca me permet de rester un peu dans le buisness. On aide souvent les fidèles en difficulté avec les autorités, et puis, de temps en temps, on organise des immolations publiques. Non, d’animaux, d’animaux bien sûr. Du coup on ne s’ennuie pas. Je ne vous cache pas que sur le continent du matin calme, c’est plus calme qu’à Drosera, et c’est devenu un peu difficile ces derniers temps avec les fanatiques de Sympan. Ceci dit, on s’est débarrassé discrètement de quelques uns des plus violents, hahaha, vous savez ce que c’est. (Il adressa à Atheryl un petiit clin d’oeil.) Ça fait toujours plaisir de voir quelques infidèles de moins. Finalement, je suppose que tout ça n’a plus d’importance, il parait que le continent va couler. Mais merci de nous donner un coup de main. Vous pouvez vous téléporter vous dites, ça va nous aider à charger le navire, surtout qu’on manque de bras. Mais ce n’est peut-être pas plus mal de revenir au pays. Notre dernier échec militaire… Vous savez, je pense que c’est le manque de piété. Si, si je vous assure. On ne peut pas négliger ses dieux et espérer gagner la guerre, non non. Vous faites une offrande, quand les affaires tournent bien ? Ah, vous êtes peintre, oui, Harabella est une belle patronne. Mais comme je vous le dis, la fidélité des alfars doit aller à son Aether en premier lieu. Au combat, n’allez pas prier la déesse des arts, ça non, elle favoriserait encore les orines. Non, le vrai coup fatal est toujours aidé par Xaraxus. Même si vous n’êtes pas très pieux - ah, je me doute, je ne vous ai jamais vu ici - brûlez un peu d’encens de temps en temps. Ou bien, poignardez quelqu’un par derrière et considérez cela comme un hommage, si c’est votre truc, ou que sais-je. Les Aether veulent qu’on leur rende honneur, et nous, nous avons besoin de leur patronnage. Comme je le disais à cett jeune dem…

BLAM

De surprise, Atheryl lâcha son côté de la statue sur le sol. Le prêtre produisit un petit glapissement.

BLAM
BLAM

Un immense morceau de rocher s’était écrasé plus loin sur la rue. Puis un deuxième, suivit de près par un troisième. Les deux alfars se figèrent, tout comme les quelques autres serviteurs du temple qui étaient occupés à décharger son contenu sur le débarcadère.

Mais qu’est ce que… M*rde.
Aha, rien de dangereux ouais. Décharger et dissuader d’éventuels perturbateurs. Ha ! ET CA QU’EST-CE QUE C’ETAIT AU JUSTE ?
Atheryl resta immobile un instant, sous le choc. Des cris de panique se mirent à retentir, tandis que de nouveaux rochers, plus gros, tombaient, sur des bâtiments notamment. On entendit des effondrements, des hurlements des pleurs d’enfants. L’alfar leva les yeux vers le ciel, puis jeta un regard paniqué autour de lui. Le prêtre s’était mis à marmonner.
Une panique immodérée saisit à peu près tous les organes internes d’Atheryl en même temps, sous la forme d’une certaine nausée et d’une accélération notable de son rythme cardiaque. Il ressentir vaguement le besoin de courir ; mais où ?

Une cave ! Il nous faut une cave ! Lança-t-il aux prètres, dont la couleur avait viré au blanc verdâtre, et qui ne parurent en fait pas vraiment l’entendre. Quelques mètres plus loin, un rocher s’écasa avec fracas, explosant une partie du ponton de bois, ce qui envoya alfars et statue dans l’eau salée. Atheryl remonta à la surface en crachant, par réflexe, mais une main le tira derechef sous l’eau. C’était ce prètre bavard. D’un geste de la main, il créa une large bulle d’air qui les enveloppa tous les deux.
On devrait s’en tirer en restant assez bas. Aidez moi à récupérer les autres.
Ils rassemblèrent de fait la poignée de religieux, et et restèrent à quelques mètres de profondeur. Ils purent observer, tout en psalmodiant de plus ou moins intelligibles supplications, les morceaux de roche s’écraser contre la surface des eaux et couler lentement en bas. Quelques minutes passèrent.
Et puis, finalement, le ciel cessa de tomber.
Prêtres et alfars attendirent d’être bien sûr que ce soit fini avant de remonter. Ce fut un peu difficile ; les pontons de nous avaient sombré, et le débarcadère était parsemé d’impacts, jonché de morts et de débris.
L'immense statue de Xaraxus n’avait pas plus été épargnée que le reste des objets de culte ramenés depuis le temple.

Les inquiétudes de Drosra étaient justifiées, constata le prêtre, d’une voix égale, mais lente. Son regard était fixé sur les débris. Hélàs, vous ne pouviez pas nous protéger d’une telle… Il leva le nez. Enfin, comme je vous le disais, par la grâce du protecteur des menteurs et des intrigants, nous sommes saufs.
Atheryl acquiesça. Sous le coup d’une sorte d’impulsion pieuse, lui aussi avait prié. Intérieurement du moins. Maintenant, il était un peu sous le choc. Disons qu’il n’avait jamais rendu beaucoup d’honneurs aux aetheri ; il lui semblait qu’ils étaient  souvent de peu de secours. En levant le nez vers le ciel, désormais de nouveau calme, puis en reportant le regard vers les débris et les victimes, il ne fut pas vraiment immédiatement persuadé du contraire.
Xaraxus, patron de la tromperie. Il se demanda s’il était dans ses bonnes grâces ; peut-être, après tout. Il jouissait parfois d’une odieuse chance, alors qu’il s’employait beaucoup à risquer sa vie plus ou moins volontairement. Il n'était toutefois,ni un excellent escroc, ni même un intrigant très impliqué. Il n’était même pas vraiment pieux. Peut-être la grande mascarade qu'était son statut même à Droséra, alors qu’il n’aimait dans le fond rien tant que de peindre dans son coin, faisait rire l’aether et le persuadait de permettre à la farce de se poursuivre. Ou bien, peut-être avait-il un potentiel caché, un gran destin à mener dans la cité des alfars.
Atheryl, tu es tout juste un bouffon avec beaucoup, beaucoup de chance, et les aetheri ne font que jouer à la pétanque avec les petits mortels pour s’amuser.

Bon, il reste de l’encens, quelques statues et tout ce qui est précieux à récupérer. Le bateau va arriver dans quelques heures, dit le prêtre. Rassemblez-moi tout ça, Atheryl, surveillez que personne n’en profite pour nous chercher des crosses.
Les autres prêtres se mirent en mouvement.
Envoyez-moi un message, une fois à Droséra, continua-t-il. Je vous inviterai à boire un coup aux frais du temple…



1371 mots
Un point de charisme et un point d'agi
-1 pour Sympan
(Mise en forme soumise au clavier de mon portable, je sais que ce n'est pas optimal...)
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Lun 30 Mai 2016, 02:43

« S-s’il vou…vous plaît… Aidez-moi… » Je m’arrêtai, tournai la tête vers la source des implorations et aperçus un homme âgé qui s’agrippait fermement à mon poignet. Il était sale, ses vêtements, en lambeaux et sa peau, couverte d’ecchymoses, de poussières et de quelques plaies ouvertes. Ses grands yeux sombres écarquillés ne quittaient plus les miens. Leur éclat n’était qu’un mélange de peur, d’un brin de folie et de détresse qui se démarquait considérablement de la pâleur de son teint. Et lorsque la terre craqua pour la énième fois, le vieillard resserra davantage son emprise, paniqué. « J-je vous en supplie! Vous devez m’aider… Aidez-moi, aidez-moi avant qu’il soit trop tard! » Répétait-il, les yeux en larmes. « S’il vous plaît… » Sa voix s’égara parmi les autres cris qui résonnaient et ces pleurs qui fendaient l’Air. Puis, un grondement sourd secoua le sol tout entier, qui se pourfendit à quelques mètres de notre position : avec cette fissure, nouvellement créée, l’eau de l’Océan s’y infiltra et un bâtiment, qui chancelait dangereusement au déséquilibre de la terre qui le soutenait, s’effondra. L’énorme fracas qui s’en suivit parvint à me boucher – provisoirement – les tympans. Je poussai un soupir profondément agacé et je me délogeai de la poigne du vieil homme dont les supplications reprirent de plus belle. Il était désespéré, je le voyais. Mais je ne voulais pas m’attarder ici pour rendre un service. J’avais cru trouver un endroit sûr, dans la crainte où d’autres tueurs à gages se mettraient à mes trousses, ici, au continent du Matin Calme – là où j’avais grandi. Ici, là où je connaissais les moindres recoins pour me dissimuler dans l’éventualité qu’on me coincerait dans une seconde partie de chasse. En somme, cet endroit était une cachette parfaite pour moi… ou plutôt avait été. Dans le Feu de l’action de ma course-poursuite, les rumeurs ayant tourné autour de l’effondrement de ces terres ne m’étaient pas parvenus. Plus précisément, j’avais été bien trop occupé à sauver ma peau pour m’en préoccuper vraiment. Et quand le danger au-dessus de ma tête s’était enfin envolé, je m’étais naïvement téléporter sur ce continent, en plein milieu d’un Enfer que je n’aurais jamais soupçonné sévir ici – pas depuis les troubles causés par la Dévoreuse tout au plus. Ces derniers temps, la chance me faisait défaut. Terriblement défaut. Et après m’être démené pour survivre aux assauts répétés de deux assassins, ça ne me tentait pas vraiment de risquer davantage la vie que je luttais à préserver en ces temps troubles.

« Désolé, mais je… » Commençai-je, mais le vieil homme – ayant anticipé mon refus – me coupa instantanément. « Écoutez-moi, ÉCOUTEZ-MOI! Je vous en conjure, l-laissez-moi au moins vous expliquer… » Je grognai. « Faites vite dans ce cas. » - « L-le temple… Mon temple, il est sur le point de s’effondrer! Et mon p-petit-fils, Ludovic, refuse d’en sortir tant et aussi longtemps qu’il n’a pas sauvé tous nos objets de cérémonie dédiés à l’Originel. S’il vous plait… » Il reprit son souffle. « Aidez-le à les sortir rapidement, convainquez-le de partir ou je-ne-sais quoi! Faites juste en sorte qu’il revienne auprès de moi en vie. » L’homme pleurait presque. « Et l-les fidèles! Oh, par Sympan! » Il semblait sur le point de s’écrouler. « Ludovic est parvenu à en rallier quelque uns à son entreprise suicidaire donc… donc  je vous demanderai de les sauvez  aussi, je vous en supplie! » Je ne répondis pas. En fait, je commençais à hésiter. D’une part, je savais que refuser sa requête reviendrait indéniablement à convaincre l’homme âgé d’insister encore plus, jusqu’à ce que je cède à ce qu’il demandait. Et de l’autre, je ne pouvais pas refouler mon désir de partir sur-le-champ, sans même demander mon reste, en ignorant complètement ses supplications. Je me mordis la lèvre, puis murmurai : « D’accord, d’accord : j’vais y aller.» Au fond, je n’avais pas grand-chose à perdre – à part ma propre vie, mais passons – et qu’importe la décision que j’aurais choisi, cet homme ne m’aurait jamais lâché. Une lueur d’Espoir vint illuminer son visage crasseux et dévoré d’épuisement : il était si heureux qu’il parvint même à sourire légèrement, reconnaissant. « Merci, merci infiniment! Que la grâce de l’Originel vous accompagne. » Une autre maison s’écroula et la secousse produite manqua de le faire tomber, face contre sol. « Et il est où votre temple? » Demandai-je d’un ton pressé. Notre temps était compté : nous ne pouvions pas traîner trop longtemps dans le coin – non, sur ce continent qui sombrait. Surtout si nous avions quelque chose à sauver – des gens entêtés à sauver. L’homme me guida dans un dédale de ruelles dont certaines, qui se gorgeaient déjà d’eau, m’arrachèrent une grimace. Notre chemin fut ponctué d’innombrables gens en panique qui criaient en courant dans tous les sens, nous bousculant comme si nous n’existions même pas, alors que les maisons s’effondraient les unes après de l’autre comme de vulgaires châteaux de cartes. Il y avait aussi plusieurs corps inertes répandus un peu partout, écrasés sous des tonnes de roches, ou bien à la dérive vers l’Océan pour ceux qui reposaient trop près des côtes englouties. Du sang maculait chaque surface solide et colorait l’eau d’une teinte pourpre écœurante et son odeur- métallique – gorgeait l’Air à tous nos pas. Je frissonnai, dégoûté.

Le vieillard emprunta un énième tournant – presque au pas de course – puis, il s’arrêta devant un modeste bâtiment. « C’est ici – c’est le temple. » Chuchota-t-il. Et lentement, il se retourna vers moi. « Écoutez, Ludovic et ces fidèles qui sont restés avec lui ne semblent pas vraiment se rendre compte de l’urgence de la situation. » - « Vous inquiétez pas, j’les ferais sortir de là. » D’ailleurs, ça ne me paraissait pas si compliqué : il n’y avait qu’à voir l’état déplorable de cet endroit pour le comprendre. Tout le côté gauche de la bâtisse s’était écroulé et le côté droit semblait déjà prêt à le suivre dans cet effondrement. En somme, il suffisait qu’une demeure voisine tombe pour le choc ait raison du temple. Je grinçai les dents. « Bon, j’y vais. » Parvins-je à articuler entre ma mâchoire crispée. « Faites attention. » À grands pas, je m’engouffrai dans le monument. À l’intérieur, je fus accueilli par des beuglements autoritaires qui – de ce que j’arrivais à comprendre – dirigeaient l’évacuation d’importants objets religieux. Sans relâche, des partisans de Sympan couraient récupérer ce qu’on leur ordonnait de prendre, tressaillant à peine lorsque quelques poutres du plafond tombaient près de leur tête. C’était exactement comme l’avait décrit le grand-père : c’était presque comme si ces gens ne remarquaient pas le danger juste à côté d’eux. Passant habilement entre les croyants pressés, je me dirigeai tout droit sur l’homme, debout sur l’autel au fond du bâtiment, qui criait toutes les instructions en esquissant de grands gestes, m’arrêtant à quelques mètres de sa position. « Êtes-vous parvenue à récupérer la coupe? » Demanda-t-il à une jeune femme essoufflée. « Oui. » - « Et la toge de mon grand-père? » Elle se pinça les lèvres. « P-pas encore. » Je profitai du court moment de silence qui s’était installé pour m’immiscer entre ces deux personnes. Mes yeux se rivèrent sur l’homme, puis je lançai : « C’est toi Ludovic? » L’interpellé se retourna sèchement, les paupières mi-closes. « Oui. Et vous êtes? » - « Envoyé par ton grand-père pour vous – ces fidèles et toi – sortir de là. » Ludovic secoua la tête. « Je suis désolé, mais je ne peux pas : nous n’avons pas encore fini d’évacuer... » - « Il restera plus grand-chose à sauver quand cet endroit se sera écroulé! » Comme pour me donner raison, une poutre céda et, dans sa chute, manqua de peu d’écraser un homme qui poussa un hurlement. La mâchoire du petit-fils se crispa. « Je sais. » Il soupira. « Comprenez-moi, je ne peux pas partir. Pas encore. » J’émis un claquement de langue, agacé. « Au moins, aidez-nous à récupérer ce qui nous manque. » - « On a pas le temps! » - « Mais ce n’est rien qu’une chose, une seule chose! » Un soupir franchit mes lèvres : à ce stade, ça serait beaucoup plus simple d’accepter, à une virgule près. « D’accord, mais à une condition : quand je l’aurais récupéré, vous partirez d’ici. » Ludovic voulut protester, mais il finit par se raviser. « …Promis. »

L’objet que le jeune homme convoitait tant à sauver était en fait la fameuse toge qui appartenait à son grand-père. Si, au début, la femme de tout à l’heure était celle qui aurait dû partir la récupérer, Ludovic avait finalement choisi de profiter de mon initiative pour me refouler le boulot après qu’il ait noté la fatigue et la peur incrustée dans les mires de la fidèle. Les instructions que le petit-fils m’avait par la suite fournies avaient été bien claires et précises pour me permettre d’éviter le maximum de risques, et pourtant, je demeurais incapable de cesser de grogner. Sale tête de mule… Une secousse me déséquilibra et, surpris, je tombai à genoux sur le sol craquelé recouvert d’eau. Je grimaçai en me relevant brusquement, puis je repris ma course folle, échappant de justesse à une pluie de pierre qui abandonna derrière elle un trou béant au plafond. Assailli par la poussière qui me pénétra dans la gorge, je me mis à tousser bruyamment, le souffle court. Et dire que je fous tout ça pour des fichus bouts de tissus. À grandes jambées, je parvins enfin à atteindre la chambre du prêtre. Je marchai d’un pas rapide jusqu’à l’imposante armoire qui reposait au fond de la pièce, dont j’ouvris brutalement les grands battants comme me l’avait indiqué Ludovic. Aussitôt, je commençai à y fouiller à l’intérieur, recherchant frénétiquement l’habit en me crispant à chaque plainte qu’émettait le bâtiment. Mes mains bougeaient à toute allure, jetant à terre tout ce qui me gênait, sans interrompre le flot de jurons qui me passait à l’esprit tandis que tout s’écroulait autour de moi à un rythme terrifiant. Où est-elle? Où est la p*tain de toge?

Au bout d’un moment qui me parut sans fin, mes doigts finirent par s’agripper au vêtement – léger et fin – contenu dans le meuble. Satisfait – mais aussi empressé de sortir d’ici – je me retournai sèchement, manquant de percuter quelqu’un : une femme. « Scott? » Chuchota-t-elle. Et mon corps se figea.

Elle.

C’était elle. À cet instant, c’était la seule pensée qui envahissait mon esprit, tandis que mon regard semblait envoûté au sein de celui de ma mère , dont l’étonnement se lisant sur ses traits disparut à une vitesse similaire à son apparition, se mutant en une colère froide que je n’arrivai pas à soutenir, que je ne voulais pas soutenir. « Que fais-tu ici? » Je ne répondis pas. Ses sourcils se froncèrent d’un air menaçant face à mon mutisme, puis soudain, son visage s’assombrit – comme si la réponse qu’elle recherchait venait de lui apparaître. Elle ricana. « Non, c’est pas la peine de me le dire. C’est si évident en plus. » La Magicienne décrocha le sceptre accroché à sa ceinture, avançant d’un pas vers moi. « Comme si la situation n’était pas assez catastrophique, voilà que tu en profites pour venir dépouiller et profaner ce temple, c’est ça? T’es qu’une pauvre créature, un misérable qui s’est rangé à la botte des Aetheri comme le reste de ses semblables! » - « C’est faux… » Une énorme pierre fracassa le sol qui se fendit dans un craquement assourdissant, provoquant une nouvelle secousse qui parut – cette fois – faire trembler le bâtiment tout entier. Mais c’était à peine si elle s’en préoccupait, comme si le monde s’était figé alors que nous nous faisions face. « MENTEUR! » Hurla-t-elle. Puis, la Mage Bleue bondit.

Elle me plaqua dans une fissure gorgée d’eau, et à ce contact, mon corps entier fut parcouru d’un frisson. « Bordel, j’t’ai dit que c’est pas vrai! Lâche-moi! » La colère commençait à me posséder, à m’aveugler. Je te déteste, je te déteste… Cette pensée se répétait encore et encore au fond de ma tête, nourrissant cette haine meurtrière qui m’empêchait de réfléchir rationnellement. J’avais envie de la tuer, je n’avais que ce désir qui m’apparaissait si clairement, tandis que la Magicienne se démenait à m’arracher la toge des mains en m'assaillant d’insultes et de toutes sortes de noms que je n’entendais plus, que je n’écoutais plus. J’avais si envie de le faire, de m’abandonner à ce souhait irrépressible de la buter. Mais d’une autre part, je savais. Je savais que ce n’était ni le moment ni l’endroit pour commencer à lutter contre elle et sa folie. Si je voulais survivre, je devais partir. Maintenant : ça me dégoûterait de mourir à ses côtés. Violemment, je la repoussai en lui assénant un coup de pied brutal, avant de reculer, le souffle court et saccadé. « J’ai pas d’temps à perdre avec toi. » Pourtant, ce n’était pas le désir qui me manquait, mais ça ne valait pas le coup de risquer ma vie pour elle. « Comment oses-tu? T’es qu’un déchet, un sale hérétique! » Faisant la sourde-oreille, je me téléportai devant Ludovic, resté seul près de l’autel en ruine, qui sursauta. Je lui tendis rapidement la toge, muet, le regard sombre et éteint. « Merci. » Nous nous précipitâmes aussitôt vers la sortie du temple, les oreilles bouchées par le son cauchemardesque du plafond qui cédait, du plancher qui craquait et de l’eau qui engloutissait l’intérieur du monastère. Le bâtiment ne tarda pas à devenir qu’un tas de débris lorsque nous parvînmes à l’extérieur et pourtant, malgré ce que mes yeux me renvoyaient, je savais qu’elle s’en était sortie. Après tout, elle en possédait les moyens et la puissance magique. Sauf qu’au fond de moi, je le regrettais amèrement: j’aurais quand même espérer que ma mère se soit fait tuée sous cette avalanche de pierre et de poussière, à l’instar de deviner qu’elle était – sûrement – toujours bien en vie.

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Lun 27 Juin 2016, 16:31

「 La fin d'une terre 」
Rien n’était malheureusement stable sur ce foutu rafiot. Eärhyë en subit la douloureuse vérité alors que, déséquilibrée, elle percuta le mât alors qu’elle cherchait à passer la corde qui l’arrimait autour du tronc de bois pour en nouer nœud. Et bien serré, le nœud. Encore fallait-il ne pas s’assommer avant d’avoir terminé l’entreprise.


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Tout avait pourtant commencé de façon des plus paisibles. Le navire avait quitté à l’aube le Continent Naturel dans le but de rallier celui du Matin Calme et ainsi vérifier par eux-mêmes, dans une curiosité des plus déplacées, les abnégations d’un vieux fou échoué dans une auberge miséreuse qui crachait à qui voulait l’entendre les terribles événements qui avaient secoué ces terres paisibles.
Curieuse par nature et impulsive jusqu’à la moelle, Eärhyë avait proposé ses services dans ce que tout l’équipage pensait être une équipe tranquille voire ennuyeuse. Le capitaine l’avait reluqué de bas en haut, avait tiré un sourire torve avant de serrer sa main pour seller le deal. La jeune Bélua avait à peine cillé au regard intéressé de l’homme ; en cas de pépin fortuit, elle saurait le recevoir chaleureusement.

Les premiers jours avaient effectivement été ennuyeux à passer. La jeune femme flânait sur le pont lorsque l’on ne lui demandait pas de nettoyer le navire de fond en comble – elle avait catégoriquement refusé de s’occuper de la préparation des repas. Elle avait ainsi pris quelques couleurs qui n’étaient pas pour lui déplaire, ses pupilles cristallines se démarquant sur la peau burinée et toisant davantage de leur froidure le malotru qui l’approcherait de trop près.


Des vacances de rêve, avait-elle grimacé pour elle-même, alors que, à force de réfléchir sur son passé et son avenir en dans le souhait d’oublier le présent, elle n’avait plus aucun sujet à éplucher pour entretenir les rouages de son esprit. Au pire des cas, elle pouvait ressasser mais la blonde détestait cela.

Ce n’est qu’au quatrième jour que le danger les surprit, une flopée de sombres nuages recouvrant le ciel azuré en quelques instants. L’océan gagna en fureur, déclamant sa colère bien trempée en élevant son eau en des vagues surplombants le navire de leur hauteur.



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Accrochez-vous, ça va mouiller ! rugit le capitaine en tenant la barre, ses muscles contractés dans l’attente du choc.
Eärhyë trouva encore le temps de penser qu’il aurait pu dire « secouer » et non « mouiller », parce que de toute façon ils l’étaient déjà tous en vertu de cette pluie. Mais elle chassa vite ce superflu de ses pensées, cherchant du regard de quoi s’attacher à un morceau solide du navire, choisissant de rester en plein air.


Sans avoir le mal de mer, le Lynx en elle détestait la « cabine », ce petit espace exigu où plusieurs couchettes et quelques hamacs s’entassaient misérablement. Une des principales raisons qui poussaient la jeune femme à rester un maximum à l’air libre…



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Elle était donc sonnée mais finit par réussir à s’attacher et attendit l’impact en contractant tout son corps dans l’expectative de l’assaut. Ce dernier fut à la fois rapide et brutal. Certains matelots furent emportés vers le large mais aucun autre membre de l’équipage ne risque sa peau pour les sauver. Même le capitaine semblait dépasser par les événements.



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Ce fut pour la jeune Bélua un véritable miracle que d’arriver en un seul morceau – le navire, pas elle – sur une plage du Matin Calme. Enfin… Pas si calme que cela apparemment.
Sur la route juste avant de débarquer, ils avaient croisé un nombre incalculable de navires filants tout droit vers la tempête. Mais ils fuyaient Les pieds dans le sable, Eärhyë voyait à vue d’œil les bâtiments s’effondraient et les gens s’affolaient, n’hésitant pas à abandonner connaissances, amis, famille, pour sauver sa simple peau.


Nom de Dieu, s’ébahit la jeune femme avant de s’élancer et bondir, se métamorphosant en Lynx sous l’œil stupéfait de l’équipage survivant. Elle ne croyait pas si bien dire en évoquant les dieux, elle qui n’était pas capable de comprendre la cause et les enjeux de tout ceci.

Z’avez vu ? s’étonna un matelot en la pointant du pouce. C'est... C'est...

Epoustouflant, murmura le capitaine. Attendons-là, elle va sûrement revenir avec des trésors abandonnés dans la débandade.



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Ce n’était pas des trésors que la jeune Bélua comptait ramener mais des personnes, tout aussi abandonnés soient-ils.
Le Lynx allongeait sa foulée au maximum, zigzaguant entre les fuyards indemnes afin de parvenir auprès des blessés le plus rapidement possible. Il avisa un bâtiment intact après quelques minutes de cette course éreintante et une conscience en elle lui souffla de prendre cette direction. Docile, elle infléchit sa route dans cette direction et ralentit une fois atteinte les portes de l’édifice.

A l’intérieur se cachait un groupe de vieillards tremblants, tapis sous une dalle en marbre. Mais qu’est-ce qu’ils foutent encore là, ces blaireaux ? s’indigna la jeune femme. Le Lynx gronda en se rapprochant, faisant gémir de terreur les acculés. Le félin courba alors l’échine et laissa la conscience humaine reprendre les commandes de leur corps. Eärhyë réapparut alors, nue comme au jour de sa naissance sans en avoir cure le moins du monde. Il y avait plus urgent que son propre bien être à gérer.


Des blessés parmi vous ? les interrogea-t-elle en proférant son bout de phrase dans le souhait d’aller au plus court.

Elle ne reçut que des hochements négatifs de la tête et des regards incompréhensifs sur son corps dénudé, la faisant soupirer. Elle claqua plusieurs fois des doigts pour attirer leur regard sur son visage, leur assenant un sec
« C’est par ici que ça se passe » pour les réveiller de leur transe.

Qu’est-ce que vous foutez encore ici ? rouspéta-t-elle avec véhémence, tirant sur le bras d’un homme pour en faire bouger un de force malgré ses protestations et sa résistance illusoire.

Il nous faut montrer notre soutien à Sympan ! la morigéna celui qui semblait être le doyen du groupe. Nous ne pouvons quitter le lieu qui nous rapproche de lui.

Ben voyons. Vous en faites pas, quand vous serez morts broyés par cette dalle de marbre, vous ne pourrez jamais être aussi près, les railla-t-elle en les tirant toujours, alors que les murs se lézardaient et que le sol tremblait. Grouillez-vous, maintenant !

Mais… en protesta un plus jeune. Et les objets sacrés ? On ne peut les abandonner, ce serait sacrilège… De telles richesses…

Leur air hagard et désemparé acheva de convaincre Eärhyë qu’elle avait fait une grosse c*nn*rie en choisissant ce lieu pour apporter son aide alors que des familles, des enfants, devaient encore avoir besoin d’aide.

Une bande d’égoïstes et d’méprisables. C’est la providence qui m’envoie vous sauver, et vous vous terrez là comme des lapins refusant de quitter leur terrier. Je vous signale que je me suis portée à votre secours au lieu d’aider les vieillards, les femmes et les enfants, des êtres faibles qui croient en vous ! Ahah, s’ils vous voyaient en cet instant, les intermédiaires de leur foi refusant de se sauver simplement pour quelques bibelots dorés !

Elle a raison, trancha le doyen en changeant d’avis, s’extirpant de ce qu’il croyait être une excellente cachette. Que chacun prenne un objet et partons !

La Bélua leva les yeux au ciel mais n’objecta rien : au moins, elle avait des chances de les sauver. Cherchant du regard des vêtements tandis qu’ils s’empressaient de sauver les bibelots les plus légers, elle ne vit rien de probant hormis un drap qui l’empêcherait de se mouvoir comme elle souhaiterait. Haussant les épaules, la jeune femme se décida à rester dans son état actuel. Si cela dérangeait les abstinents, elle en revanche avait pris l’habitude de ses quelques défauts de transformation et s’en accoutumée même très bien.

Ne trainons pas, les pressa-t-elle en regardant la porte de sortie.
C’est sur ses mots qu’un bloc de la voûte religieuse s’effondra, écrasant un pauvre prêtre ballant au mauvais endroit au mauvais moment. Le bruit d’os brisés et de succion les firent tous frémirent et leur arrachèrent des cris d’horreur mais l’instinct animal du félin recroquevillé en elle l’obligea à reprendre contenance pour fuir sur le champ ce lieu devenu, en toute foi, invivable.

Eärhyë s’attela à pousser les plus récalcitrants et, à l’instar des bâtiments environnants, l’édifice qu’ils venaient de quitter perdit sa toiture bloc par bloc avant de s’écrouler pour de bon. Malgré le danger, les prêtres se retournèrent pour contempler une dernière fois et larmoyer sur ce qui avait été, pour la plus grande partie de leur vie, leur foyer.
La jeune femme, quant à elle, fut confrontée d’emblée à un nouveau problème. Le félin n’y avait pas prêté attention à l’allée tandis qu’elle le pressait d’aller toujours plus vite, mais ses orteils s’enfoncèrent dans une légère flaque d’eau, la faisant relever le nez vivement. Un vertige la saisit de court et elle porta sa main à sa tête, l’autre allant se poser sur l’épaule d’un prêtre ébahi.


C’est comme si l’île coulait… murmura-t-il.

La Bélua avait, malheureusement, ressenti la même impression. Ce n’est que le feulement du Lynx, inquiet quant à leur survie, qui l’ébroua.


Après le ciel et ses cailloux, voilà l’océan et son eau, murmura un autre.

Ces palabres suffirent à faire bouger la jeune femme, dont les frissons n’étaient pas seulement dus au vent sur sa peau nue.


Vous m’excuserez mais je n’ai pas envie d’être aux premières loges alors on remue.

La jeune blonde faisait particulièrement attention à parler de façon si familière, elle espérait ainsi les sortir de leur état quasi catatonique et faire en sorte qu’ils la suivent. Elle les força même à courir, les obligeant à soulever leur soutane – avec les mains pleines de bibelots – pour qu’ils accélèrent. Bien loin de sa malice coutumière, elle avait même pesé la possibilité de leur enlever leur vêtement pour qu’il n’ait plus à se préoccuper. Mais elle ne le fit pas, et grand mal lui prit.
Elle ne s’était pas rendue qu’elle avait doublé quelques prêtes mais le bruit d’une chute la fit se retourner : le doyen du groupe était à terre et sa respiration donnait l’impression que ses poumons avaient envie de prendre l’air dans une gerbe de vomissure.


Et m*rde, grommela-t-elle en revenant sur ses pas.

Se penchant pour redresser le curé, l’eau lui semblait avoir monté de niveau, et Eärhyë commença réellement à s’inquiéter pour eux.
Passant un bras du prêtre sous son épaule et son propre bras sur sa hanche, elle grimaça sous ce nouveau poids mais se força à avancer, coûte que coûte.


Et ne croyez pas que je vous fais des avances, grinça-t-elle entre ses dents, plus pour se donner du courage que par réelle impertinente.
L’absence de répartie l’inquiéta un peu plus et elle posa ses pupilles pâles sur l’infortuné :
Hé ! Vieux, vous n’allez pas me claquer entre les doigts, hein ?
L’interpellé secoua honorablement la tête mais il devenait clair qu’il ne fallait pas l’importuné plus.

Autour d’eux, des gens gémissaient de douleur ou hurlaient de peur. C’était le chaos et le désespoir embrassa le cœur de la jeune femme. Elle avait le sentiment qu’ils n’y arriveraient pas. Pire encore, elle savait qu’il lui faudrait énormément de temps pour se remettre de cette vision de cauchemar où des enfants, les fesses dans l’eau, criaient après des parents qui les avaient soit abandonnés là, soit étaient morts, ce qui ne changeait rien à cette fin inéluctable mais non pas moins atroce.

Une vision arma alors le cœur d’Eärhyë d’un souffle d’espoir. Il en fallait peu pour la rassurer, si tant est qu’un navire fasse parti du peu en question. Les prêtres les plus rapides avaient déjà atteint la poupe et les matelots les aidaient à se hisser jusqu’au bastingage.
Une autre vision lui tira en revanche une surprise des plus agréables : celle du capitaine courant vers elle. Hissant le doyen sur une épaule, il intima d’un geste à se dépêcher, le niveau de l’eau ayant déjà atteint les chevilles.


Voilà le trésor que tu me ramènes ? ironisa-t-il.

Parfois le plus beau trésor se cache en nous, philosopha-t-elle alors que la peur de mourir refluait progressivement, se sachant sauve grâce au navire. Devant le regard perplexe de l’homme, elle ajouta dans un souffle : L’altruisme.
Le prêtre toussota mais Eärhyë avait cru entendre un gémissement approbateur. Quoi qu’il en est, la jeune femme en avait soupé de cette île.

Et si nous partions ? proposa-t-elle dans un semblant de sourire.

Le Capitaine ne se le fit pas dire deux fois. Après s’être fait hisser en dernier, il donna ses ordres à l’équipage et prit la barra.
Eärhyë, elle, eut la bonne surprise de découvrir quelques familles avachis dans un coin, avec sur leur visage cette impression de ne pas avoir encore intégré la chance qu’ils avaient eu de tomber sur ce navire. La jeune femme observa le capitaine, sourit en se disant qu’il n’avait pas un si mauvais fond puis regarda derrière elle l’île mourir à petit feu…



2173 mots

Gains :

- 2 points d'Agilité
- +1% pour Sympan

Merci pour ce LDM ! =)
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Lun 27 Juin 2016, 19:46

Les catastrophes et les problèmes n'arrivaient jamais seuls. Certaines personnes disaient que c'était ce que l'on appelait la loi des séries. Quoiqu'il en soit, on ne pouvait pas laisser les pauvres gens du Continent du Matin Calme seuls dans leur misère, surtout après ce qui venait de se passer et ce qui risquait encore d'arriver. Entre la montée des eaux et la pluie de rocher ou d'on ne savait trop quoi exactement qui était venue ravagée les bâtiments et les cultures, ensevelissant les gens, il y avait du boulot à faire. Beaucoup de personnes s'étaient déjà rendues sur place pour aider la population locale, tenter de rebâtir quelque chose, de sauver des objets, ou profiter de la situation comme certaines personnes savaient si bien le faire en périodes de troubles. Plusieurs temples de divers Aetheri avaient notamment été gravement touché et les religieux de ses ordres n'étaient à présent plus assez nombreux et plus assez vaillants pour tenter de récupérer le plus de bien possibles et d'objets d'office et de culte avant qu'il ne soit définitivement trop tard.

Evidemment, il viendrait en aide aussi aux autres gens si sur son chemin, il trouvait un blessé ou quelqu'un en difficulté. Mais il y avait déjà pas mal de monde pour cela. Le plus dur serait de mettre tout ceci en sécurité rapidement. Surtout qu'évidemment, les conflits actuels entre les pro-Aetheri et les pro-Sympan n'étaient pas oublié et que les deux camps profitaient de ce qui venait de se passer pour tenter d'affaiblir encore plus le camps d'adverses en agrandissant le nombre de mort dans les rangs ou en tentant de réduire en cendre les idoles ou autres éléments d'importances dans les célébrations pour vénérer les Dieux, ou Le Dieu Suprême, selon le camps dans lequel on se plaçait. Le Bélua s'était joint à un groupe de personnes décidés à venir en aide aux Ultimes d'une façon ou d'une autre. Ils avaient parlé entre eux durant le voyage et s'étaient mis d'accord qu'ils seraient d'autant plus efficaces s'ils se séparaient en plusieurs groupes, pour pouvoir parcourir une plus grande étendue de dommage et agir plus efficacement. Quelques personnes pour chaque temple pour seconder les fervents déjà au travail. Certains qui soigneraient les blessés religieux tandis que d'autres rassembleraient le plus possible de reliques récupérables ou tenteraient de les protéger et de dissuader les voleurs et les blasphémateurs avant que l'on ne vienne leur donner un coup de main.


S'il y a un problème ou quoique ce soit d'autres, n'hésitez pas à venir nous chercher. Horys, Eloha, Jervis et moi allons du côté des Parchemins du Temps. Si mes souvenirs sont bons, il y avait le temple d'un Dieu juste à côté, ou dans les environs en tout cas. Nous allons essayé de leur venir en aide du mieux possible.

Après cela, tous les quatre se séparèrent du groupe et prirent la direction du quartier dans lequel se trouvait autrefois – et peut être encore un peu, avec de l'espoir – la Grande Bibliothèque ainsi que le réservoir du savoir. Il serait vraiment dommage que tout ceci soit irrémédiablement perdu. Assurément, certaines données n'étaient pas en soit vitales, mais pour les peuples qui gardaient leur passé à l'écrit, ils n'avaient pas d'autres moyens de transmettre et les connaissances se perdaient rapidement dès l'instant où les recueils disparaissaient, où leurs auteurs n'étaient plus de ce monde ainsi que leurs descendants directs. Evidemment, la Bibliothèque en soit n'était pas leur but, mais s'ils pouvaient aussi sauver les ouvrages, ce n'était pas plus mal. Mais avant cela, il fallait qu'ils trouvent ce temple que Raeden avait cité avant qu'ils ne se divisent. Jusqu'à présent, le Bélua n'y avait jamais réellement porté attention en fait. Il savait qu'il y avait un nombre innombrable de cultes et de croyances envers des Aetheri divers et variés. Il ne pouvait pas dire si tous existaient réellement ou si ce n'était pas juste la concrétisation des désirs et du besoin de croire de la population, mais ce n'était pas une raison pour ne pas venir en aide aux pénitents de ses cultes.

Finalement, ce fut Jervis qui le premier repéra quelque chose. Ou plutôt quelqu'un. Un homme portant une sorte de toge – enfin, ce qui en restait vu l'état pitoyable dans lequel il était – qui gémissait, à moitié bloqué dans les décombres d'un bâtiment. Bien sûr, que cela soit un religieux ou non ne changeait rien, ils se devaient quand même de l'aider. Chaque vie, chaque être comptait, même les plus vils, malheureusement. Malgré la superforce de l'homme-ours, ils ne furent pas trop d'être quatre pour soulever le bloc de gravas qui retenait prisonnier le pauvre hère. Ses jambes n'étaient plus que des plaies sanguinolentes. Et même si la magie blanche pouvait les soigner, la tâche ne serait pas de tout repos, que cela soit pour le blessé ou pour l'utilisateur de magie. Mais c'était une bonne action et de toute façon, ils avaient la capacité de l'aider et de lui sauver les jambes. Le pauvre bougre serait certainement heureux de subir ce traitement quelques secondes plutôt que de risquer de mourir d'infection ou que l'on soit obligé de le rendre cul de jatte en lui coupant les deux jambes.


Merci … merci beaucoup. Les autres sont morts … Ou partis … Ils ont abandonné le temple. Je suis le dernier ici … Il faut que je sauve ce que je peux …

L'homme avait encore le visage sale et dégoulinant de sueur de ce qu'il venait de subir et son regard était un peu dans le vague tandis qu'il balayait l'endroit autour d'eux. Apparemment, le groupe était directement tombé sur le lieu qu'ils cherchaient. Enfin, ce qu'il en restait, car la montée des eaux et la pluie d'étoiles et de rochers n'avaient nullement épargné la place. D'une certaine façon, il n'était pas étonnant de ce dire que ceux qui avaient été là avaient fui sans plus de préambule. C'était dommage de se dire que par la même occasion, ils avaient abandonné les leurs, ou au moins l'un des leurs – peut être qu'ils avaient cru qu'il était mort ou qu'ils n'avaient pas réussis à le libérer – et tout ce qui faisait leur culte par la même occasion. D'ailleurs, les quelques icônes que le fils de Phoebe pouvait observer ne lui disait absolument rien. Il ne savait pas quel Aether avait été prié ici. En même temps, il y en avait tellement, qu'il ne pouvait pas tous les connaître, surtout qu'il n'était pas expert en religion. Et puis, il se demandait parfois si certains dieux n'étaient pas les mêmes, mais juste avec des noms différents, en fonction des peuples ou des populations qui croyaient en eux.

Tous commencèrent peu à peu à rassembler les éléments et les objets qui étaient récupérables et sauvables. L'homme qu'ils avaient sauvé, un petit vieux aux yeux cerclés de noirs, avec une seule touffe de cheveux, une sorte de tige en zigzag qui pointait au dessus de son crâne lisse pour l'ensemble, les aidait en leur disant ce qui avait le plus d'importance. Etonnemment, ce n'était pas les objets un tant soit peu en métal précieux qui semblaient avoir le plus de valeur. Ce qu'ils devaient vraisemblablement le plus sauver, c'était des livres, des tables d'écritures … Au fur et à mesure du temps qui passait, l'Immortel en apprit un peu plus sur ce dieu. Il semblait que les gens qui croyaient en lui le considéraient comme l'Aether du Savoir. Comme l'inventeur et le gardien de toutes les connaissances qui pouvaient régir ce monde. Le Bélua avait du mal à cerner tout ce qe cela pouvait impliquer et de toute façon, il n'avait pas vraiment le temps pour cela, mais après tout, il se battait dans le camps des Aetheri, il était donc normal qu'il tente d'en apprendre un peu plus sur l'un d'eux quand il le découvrait. Enfin, s'il existait. Car personne ne l'avait jamais vu. Il ne s'était jamais manifesté aux yeux de quiconque … Pas comme l'avaient déjà fait bien d'autres comme Dretjesi, William et les Esprits du Temple.


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Mer 29 Juin 2016, 11:12



[LDM ½ Event] - La fin d'une terre.  - Page 2 Apocal10

La fin d'une terre



BAM. Un caillou de taille non négligeable s'écrasa avec une violence anormale à quelques mètres d'eux. Le chaman suivit sa chute du regard, ne trouvant rien de mieux à faire. La prudence n'était pas son fort. Après tout il ne risquait rien à part la Mort, ce qui au final n'était pas si mal. Il avait hâte de pouvoir connaître un peu mieux les secrets de cette dernière. Mais en attendant, il ne bougera pas d'un pas avant d'avoir compris la raison de cette chute. BAM. Un deuxième caillou, puis un troisième… Relevant enfin la tête vers le ciel, secoué d'un violent frisson d'excitation ou du peur -il ne savait plus trop déterminer lequel était lequel-, le chaman resta tétanisé quelques secondes. Il se trouvait chanceux. Ces derniers temps il avait eu plusieurs fois l'occasion de contempler de près des démonstrations de puissance inouïe. Celle-ci en était bien la pire, ou plutôt, la plus belle. Tant de violence autour de lui se répercutait dans ses pensées et ses propres sentiments. Un ouragan d'admiration, émerveillement, horreur s'empara de lui. En réalité, il serait resté planté là en pleine euphorie, à l'endroit même où les Dieux se battaient, si Kewanee n'avait pas intelligemment réagi à sa place en le tirant vers l'arrière. La jeune femme était -heureusement- bien plus terre à terre que son camarade et elle n'éprouvait pas la même joie que lui d'être aux premières loges d'un affrontement divin. En réalité elle était autant terrorisé que le reste de la population présente et n'aspirait qu'à s'enfuir pour préserver la Vie qu'Edel lui avait confié, ainsi que celle de Devaraj qui était définitivement trop perché pour aspirer à sa propre survie.

"Il nous faut un abri !" cria-t-elle, parcourant les alentours du regard, évitant de percuter un habitant qui hurlait aussi fort qu'elle ou un caillou s'écrasant au sol, ou encore un des débris qui fusaient sur plusieurs mètres et explosaient sous l'impact. Courir hors de portée prendrait trop de temps, surtout qu'elle n'avait aucune idée de la taille de la catastrophe. Si ça se trouve cela s'étendait sur plusieurs kilomètres et courir pour rejoindre le rivage ou l'intérieur du continent ne servirait qu'à s'exposer encore plus aux rochers. Elle avisa une taverne non loin, s'y précipita en traînant derrière elle la masse inutile qu'était devenu le chaman. Elle avait beaucoup d'admiration pour Devaraj mais parfois, elle ne comprenait vraiment pas se qu'il se passait dans sa tête. La porte de la taverne était ouverte, par chance. Un rocher avait déjà transpercé le toît et emporté la charpente avec lui. Kewanee cherchait une cave, un endroit en sous-sol. Les tavernes ont toujours des caves à vins pour entreproser leurs boissons. Le risque qu'ils avaient à s'y enfermer était de voir l'entrée et la sortie s'ostruer, ou le plafond se fissurer et s'écrouler sur eux. Mais dans tous les cas c'était plus sûr que de rester dehors. Criant de surprise quand un autre caillou arracha le reste de la toiture dans un nuage de poussière, elle se précipita vers une petite porte qui débouchait sur un escalier descendant dans les entrailles de la terre. Affolée, elle y fit dégringoler le chaman et descendit à sa suite sans attendre.

Couvert de bleus, Devaraj revint à moitié sur terre. Sa main ne pouvait s'arrêter de trembler et ses yeux étaient encore hagards. Néanmoins, il avisa un tonneau de bière et alla s'y servir, comme si cela allait lui permettre de retrouver ses esprits. De lours tremblements retentissaient, parfois accompagnés de cris. Cela faisait tomber la poussière du plafond, avec quelques insectes et parfois des gouttes d'eau moisie. Pour le reste, ils étaient comme coupé du monde, dans le noir. Kewanee tremblait elle aussi, de peur tout simplement. Son coeur battait trop vite, son souffle était saccadé. Elle finit par suivre l'exemple de Devaraj et par piquer dans les réserves pour se détendre.

Le temps qu'ils passèrent ainsi fût indeterminable. Ils n'avaient aucun moyen de savoir depuis combien de minutes, d'heures, ils été enfermés ici. Finalement les tremblements se firent plus espacés, plus éloignés et enfin… un lourd silence envahi l'atmosphère. "Le silence…de la Mort." remarqua Devaraj, prononçant sa première phrase depuis le début de la catastrophe. Il s'était un peu calmé mais était néanmoins toujours autant excité par la situation et se dépêcha de sortir de leur cachette, attendant vaguement Kewanee pendant quelques secondes. Il avait hâte de constater les dégâts et surtout d'achever les survivants hérétiques. Pour cela son plan était très simple. Il suffisait de determiner qui était hérétique ou non et d'exterminer en fonction. "Devaraj ! Attend, ce n'est pas..." Ah. Il était déjà parti. Que faire ? La sauvagerie violente de son camarade n'était pas son fort. Elle n'était pas capable d'accomplir le même genre de massacre et n'y prenait pas autant de goût que lui. La jeune chamane sortit de la taverne, ou plutôt des débris qu'il en restait. C'est en contemplant l'étendue des dégâts qu'elle eut une idée.

"Aetheri ou Sympan ?" Aetheri, Sympan, pas de réponse. Elle aidait les blessés et survivants en conséquence. Certains refusaient son aide, même à l'article de la mort. D'autres mentaient peut-être, ou ne répondaient pas. Dans ce cas elle aidait quand même, car elle n'aimait pas voir autrui gaspiller ainsi leur Vie et qu'elle estimait qu'à part les hérétiques les plus bornés qui refusait directement, il fallait sauver le plus de vies possibles. Tout le monde avait droit à l'erreur et donc, à une seconde chance. Peut-être que si elle sauvait la vie de ces personnes croyant en Sympan, elles réaliseront plus tard qu'elles avaient eu tord ? C'était la pitié devant ces membres brisés et ces familles déchirées qui la poussait à agir ainsi.

"Aetheri ou Sympan ?" Aetheri, Sympan, pas de réponse. Devaraj poussa un soupir d'exaspération. Celui-là n'avait pas répondu, pour une raison obscure dont il se fichait comme sa première chaussette. Sans attendre, il l'avait tué, suivant. Il fallait qu'il soit plus rapide, le niveau de l'eau montait et le continent sombrait. Il grinça des dents et s'avança dans la rue adjacente. Il été d'abord allé dans les lieux de cultes réservés à Sympan pour faucher le plus possibles de fuyards, mais cela ne suffisait pas de tuer les prêtres. Il fallait aussi se débarrasser des fidèles. Les fidèles étaient plus nombreux, plus dur à tuer, même dans la panique la plus totale, car ils étaient en groupe et armés pour la plupart. Pourtant c'était l'occasion rêvée pour occasionner le plus de dégâts possibles au camp adverse. Le chaman pensait qu'il y avait une raison à tout. Si ses pas l'avaient mené ici à ce moment précis, c'était pour qu'il accomplisse quelque chose, aussi infime que cela puisse paraître. Alors il fusionna avec Khaal et s'élança.

Ce fut couvert de blessures et avec une pointe de flèche dans l'avant-bras qu'il rejoignit Kewanee sur ce qu'il restait du rivage. Cette dernière ne cilla pas. Elle commençait à avoir l'habitude depuis le début de la guerre. Ils trouvèrent un bateau avec le petit groupe de survivants que Kewanee avait réussi à rassembler. Ils étaient une petite dizaine seulement. Beaucoup avaient du périr… Mais pour la jeune chamane c'était toujours des vies épargnées -pour le moment-. Les bateaux étaient noirs de monde. Ils se mirent dans un coin. Dev' se fit soigner par sa camarade. En oubliant le fait que son corps criait injustice devant tant d'efforts injustifiés, il se sentait très satisfait de son expédition meurtrière. Alors qu'ils prenaient le large et que le continent sombrait, le chaman éprouva enfin une pointe de tristesse. Tant de lieux qu'il n'avait pas encore visité et de connaissances qu'il n'avait pas encore trouvé étaient sur le point de disparaître… C'était… Dommage. Il cligna des yeux et se retourna brutalement. Entre deux caisses, caché derrière une pile de cordage, il y avait un coin tranquille pour roupiller. Il y trouva un vieillard en train de dormir, un vieillard qu'il se dépêcha d'assommer et de faire passer par dessus bord pour prendre allégrement sa place. Il n'y avait pas de place sur le bateau pour les chiens de Sympan et cet homme avait eu le malheur de porter un collier à son effigie. Soupirant, le chaman s'accroupit douloureusement contre le bois. Il sortit son herbe, sa pipe et fixa le ciel bleu.



Merci pour ce LDM !  nastae

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Jeu 30 Juin 2016, 15:26


La fin d'une terre



Je venais d’arriver dans le quartier résidentiel, endroit qui fut un temps mon chez moi. J’aurais espérée pouvoir entrée dans la maison ou voir celle où j’avais vécu pendant un moment, peut être que ces endroits m’auraient rappelé quelque chose.
Néanmoins, je ne pus même pas prendre le temps d’arriver sur les lieux, un vent de panique soufflait sur le continent. Arriver en bateau, j’avais rapidement compris le problème quand j’avais entendu le capitaine s’exclamer qu’il y avait un souci pour amarrer le bateau. Visiblement l’eau avait commencer à monter d’une façon inhabituelle et ça allait rapidement être la panique. Je l’avais entendu donnée des ordres, demandant à ce qu’ont ravitaille rapidement le navire pour qu’ils puissent repartir.
Je descendis rapidement du navire, je l’entendis m’appeler mais je ne me retournais pas, la louve sur mes talons. Je n’avais qu’une chose en tête, aider le plus de personne à évacuer ce continent le plus rapidement possible. Est-ce qu’il allait réellement disparaitre sous les flots ? je supposais que personne ne savait le dire avec certitude, mais ce n’était pas une raison pour prendre des risques inutilement. Mieux vaut partir en se disant que l’on pourra peut-être revenir, que rester sans aucune chance de fuite quand il sera trop tard.

Heureusement, plusieurs personne semblait être venu jusqu’ici pour aider les habitants, ce qui permettait une certaine organisation, même si la panique et l’urgence était toujours présente. J’avais aidé quelques habitants à faire leurs valises et les aider à emmener ce qu’ils voulaient jusqu’au port ou plusieurs navires avaient décider de rester pour aider ou avait été réquisitionner. Le plus compliquer, c’était de les convaincre de ne prendre que ce qui était vraiment nécessaire et à la limite des choses précieuse, mais peut encombrante et malheureusement un tableau de deux mètres de haut aussi joli soit il ne fait pas partie des choses essentiels. Je pouvais cependant comprendre que certaine personne tenait à prendre tout ce qui leur appartenait. Au fond j’espérais vraiment que ce n’était qu’une précaution, mais j’avais comme un mauvais pressentiment.

Cependant, alors que j’étais en train de me diriger vers une autre demeure, un homme me rentra dedans, je l’avais regarder un instant et vis qu’il semblait pressé, je voulu l’aider à se relevée quand il commença à ramasser rapidement ce qui était tomber de son sac. Il semblait pressé, mais aussi anxieux, il devient limite hystérique quand il me vit ramasser un des objets. «Ne toucher pas à ça, c’est… des objets de familles.» «Ou devez-vous les amener ?» J’avais beau m’être couper du monde, j’avais malgré tout entendu ce qu’il se passait avec les cultes. De ce fait j’avais rapidement compris ce qu’il se passait quand j’avais eu cet objet dans les mains. Mais il était méfiant, ce que je pouvais comprendre. «Je veux juste vous aider à les mettre à l’abris.» «Comment pourrais-je vous faire confiance ? Je ne vous connais pas.» « C’est vrai, mais est-ce que vous croyez vraiment que c’est le moment de faire le difficile quand quelqu’un vous offre son aide ? tenez. Vous me les rendrez quand vous me jugerez digne de confiance.» J’avais pris la décision de lui tendre mes armes en signe de bonne foi. Ça ne me dérangeait pas plus que ça, j’avais toujours la magie en cas de soucis, mais au moins il comprendrait peut-être que je ne suis pas contre lui.
Il m’avait regardé un instant avant de les prendre, toujours méfiant, il me demanda cependant de le suivre en l’aidant à portée un des deux sacs qu’ils portaient. «On a un navire sur la côte, il n’est pas très grand mais on c’est donner pour mission de protéger le plus de relique possible. On pensaient avoir trouver une bonne cachette ici, mais avec ce qui arrive, il nous faut trouver autre chose.» Je lui avais emboiter le pas tout en l’écoutant, je le trouvais courageux de s’être investi d’une t’elle mission, ce qui me donnais encore plus envie de l’aider.
Une fois arriver près de l’embarcation, il me demanda de rester un peu en retrait le temps qu’il explique ce qu’il se passait à celui qui la gardais, une fois les choses mise au claire, je les aidais à tout ranger dans la calle. Il est vrai que le bateau n’était pas très grand, je ne savais même pas combien de passager il pourrait transporter une fois qu’il serait chargé. J’espérais qu’ils avaient pris ça en compte.

«Venez avec moi, on va retourner à la cachette et vous allez m’aider à faire les allée retour, il est vrai que tout seul ca me prend beaucoup trop de temps.» Je le suivis donc une nouvelle fois et on finit par zigzaguée dans les ruelles, finalement il poussa des caisses et je vis une entrée allant dans le sol. On pénétra à l’intérieur et je vis trois autres personnes occuper à préparer leurs affaires, tout en emballant précieusement les objets restants.
Il me demanda alors de prendre un sac et de partir jusqu’au bateau le temps qu’il explique la situation aux autres, soucieux de ne pas perdre de temps. *Nydelia, si tu trouves des sacs adapter, met les moi sur le dos, je vais vous aider. * *Tu es certaine que ça ira ?* La louve hocha la tête et me montra du museau un sac qu’elle avait repérée. Je lui fixais sur le dos et attrapa le sac que je devais embarquer avant de me mettre à courir vers la côte.
Je n’étais pas très rassurée, car il est vrai que le continent était en panique, mais on était pas à l’abris de quelconque profiteur qui pourrais s’en prendre à eux pour ce qu’ils transportaient, c’est pour ça que j’avais parfaitement compris la réaction de l’homme quand il m’avait vu mettre la main sur une des reliques. Le monde n’était-il pas en train de devenir fou ?
C’est pourquoi j’avais demandé à Ielenia de me montrer un autre chemin pour arriver à destination, elle connaissait les lieux mieux que moi et en changeant toujours d’itinéraire, je n’espérais ne pas attirer l’attention de qui que ce soit. Il manquerait plus qu’ils se fassent attaquer à cause de ça. Je pensais d’ailleurs qu’il serait bon de le dire à l’autre, mais peut être le faisait-il déjà, mais dans ce cas ne me l’aurait-il pas expliqué rapidement ? peut-être qu’il ne l’avait pas fait car il n’avait pas encore assez confiance en moi. Ou alors il n’y avait pas pensée car pour lui c’était assez logique.
Je sortis de mes pensées, je n’avais pas que ça à faire après tout et surtout ça ne servait à rien de me demander le pourquoi du comment. J’étais enfin arriver à destination et je déposais les sacs que j’avais emmené. Je m’apprêtais à partir quand le garde me demanda s’il restait encore beaucoup à charger. « Je ne sais pas trop. Je vais vous avouer que je n’ai pas vraiment fait attention, mais quelques sacs quand même.» «Dis leur de se dépêcher, je vais bientôt devoir levée l’ancre et je partirais, même si c’est sans eux.» J’hochais la tête avant de partir. Je comprenais cet homme, il commençait à avoir de l’eau sous les pieds et il devait craindre que nous ne revenions pas à temps, qui plus est, il était tout seul, en cas d’attaque, il devait se dire qu’il ne pourrait pas faire grand-chose.

Une fois revenue, je leur expliquais rapidement le problème et ils se regardèrent un instant, comme s’il y avait encore quelque chose qui les embêtaient. Au début, j’avais cru que c’était ma simple présence, mais finalement on me demanda de suivre une femme qui semblait épuisée.
Elle me mena dans une pièce cacher de tous, jamais je n’aurais pu la remarquer, surtout avec l’obscurité ambiante. L’intérieur de celle-ci était faiblement éclairée, mon regard fus attirer par un faible mouvement sur ma droite et je pu voir qu’un homme était allongée et surtout qu’il était visiblement en très mauvais état de santé. «Qu’est ce qu’il lui est arriver ?» «C’est le prête d’un temple qu’il y avait dans les environs, j’étais avec lui dans le temple quand des personnes nous on attaquer avec pour seul but de tout détruire. Il à voulu tout protégée, mais il a été grièvement blessée. On à fait tout notre possible pour le remettre sur pieds, mais son état ne fait que s’aggraver. On… on ne sait pas s’ils survivraient à un voyage et je ne peux me résignée à le laisser ici. Les autres veuille que je parte avec pourtant. » «on te la déjà dis, il ne voudrait certainement pas que tu te sacrifie simplement pour que tu sois à ces cotée au moment fatal.» Je comprenais leur deux positions et j’avoue que l’idée de le laisser derrière s’il avait encore une chance ne me plaisait pas vraiment. «Ecoutée, partez devant prenez tout ce que vous pouvez, on se chargera du reste. Moi je vais rester près de lui jusqu’au dernier moment, si je peux faire quelque chose pour l’aider, on vous rejoindra sur le navire. Partez maintenant.» ils m’avaient regarder un instant pendant que je m’accroupissais pour examiner les plaies. Il est vrai qu’elle n’était pas jolie, mais c’était plus le manque de vrai soin que les plaies elle-même qui avait causée tant de dommage. J’avais demandé à Ielenia de me trouver des choses utiles pour essayer de le soignée, au cas où j’en aurais besoin. Elle était intelligente et je lui faisais confiance.
«Je vous rend ceci, vous pourriez en avoir besoin. Je me doute que ce n’est pas évident, mais penser à fuir vous aussi, avant qu’il ne soit trop tard. » J’hochais la tête tout en continuant mon inspection, puis quand la louve reviens, je nettoyais au mieux les blessures pour pas qu’il reste des saloperie une fois que tout serais refermer. Je savais que je ne pourrais pas le remettre complétement sur pieds, mais je voulais juste lui donnez assez de temps pour non seulement fuir, mais pour aussi recevoir les soins qui lui seront nécessaire et ce avant que les diverses infections ne fassent encore plus de dégât.

Le temps passa et je sentais la louve de plus en plus inquiète, mais finalement l’homme ouvrit les yeux. Je lui avais alors rapidement expliquer la situation et il tenta de se relever. Ce n’étais pas facile, mais ont pu se remettre en route. A l’extérieur, la panique était de plus en plus présente et tout l’organisation que j’avais pu voir jusque maintenant avait totalement disparu pour laisser place au désordre et au chaos. J’espérais vraiment pouvoir l’emmener au bateau assez rapidement, mais il était beaucoup trop affaibli et je craignais qu’il ne puisse pas partir avec eux.
Mais finalement, l’homme que j’avais croisée en premier viens à notre rencontre, visiblement et contrairement à ce qu’il avait voulu faire croire, il se souciait aussi du prête. Il vient nous apporter son aider très rapidement et ont pu le faire monter à bord. Mais comme je l’avais pensée, il n’y avait plus trop de place. «Allez-y, j’ai des amis qui m’attende pas très loin, je vais aller les rejoindre.» «Je vous remercie, vraiment. Je suis désolée d’avoir été méfiant envers vous. On n’oubliera jamais ce que vous avez fait pour nous. Bonne chance. » «A vous aussi.» Je les saluais rapidement avant de partir en direction du bateau qui m’avait emmener jusqu’ici, espérant qu’il n’était pas encore partit.
Heureusement pour moi, ils étaient seulement sur le départ, je criais à leur attention et ils nous aidèrent à monter à bord. On s’éloigna alors du continent.
J’espérais vraiment pouvoir revenir sur ce continent et que l’océan ne l’engloutisse pas en même temps que mes souvenirs.

1958 mots
+2 point de magie et - 1 a Sympan.
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Siruu Belhades
~ Sorcier ~ Niveau III ~

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Siruu Belhades
Ven 01 Juil 2016, 01:05

Les monuments tombaient tout comme les malheureux qui n'arrivaient pas à fuir. C'était étrange... comme si le vent était devenu une énorme lame de rasoir qui détruisait tout sur son passage. Siruu n'était pas là quand des roches étaient tombées du ciel... Mais il était là quand tout était fini. Il n'y avait plus d'espoir et un nombre incalculable de morts était au rendez-vous. Le jeune sorcier n'avait pas réussi à sauver la boutique de Lurdi et il n'y avait pour ainsi dire aucun magasin encore debout. D'ailleurs celui-ci s'était échappé in extremis de la rue commerçante, emportant seulement quelques babioles avec lui.
L'adepte brumeux et son ami empoisonneur auraient très bien pu partir à ce moment-là... Mais, selon eux, c'était Sympan qui était à l'origine de tout cela, car ce continent était un véritable bastion, symbole de l'époque où il n'était pas revenu et où les aetheri dominaient, une forteresse qu'il allait détruire.
Mais vous me demandez certainement toujours le lien avec le fait que ces deux-là soient restés, à leurs risques et périls ? Eh bien si l'Unique détruisait le cœur des croyances envers les aetheri, il gagnerait cette guerre de foi. Et il fallait sauver le plus de choses liées à la religion possible. Alors ils s’approchèrent d'un temple, tombant au passage sur des membres endoctrinés d'une secte qui pensait que de ce combat résulterait un portail vers « Le Nouveau Monde réservé aux adeptes de Sympan les plus croyants ». Quelle drôle d'idée !
Heureusement pour le petit groupe de pro-aetheri que formaient Lurdi et Siruu, ces gens, aussi dérangés soient-ils, étaient inoffensifs et donc, après quelques minutes de débat, un temps déjà bien précieux, car le continent n'en avait plus pour longtemps, ils purent rentrer dans le temple qui menaçait de s'écrouler. Il fallait donc se dépêcher et ramener le plus d'objets possible, et le sorcier en ciblait bon nombre.
Néanmoins, Lurdi fut bien étonné de voir une magicienne, trahie par son utilisation de la magie bleue, sur ce lieu de culte. Voulait-elle le détruire ? Les deux hommes se cachèrent dans un coin de la salle et observaient cette femme qui, apparemment, faisait une prière. Lurdi s'approcha de celle-ci, son arme dégainée de son petit étui en cuir : si cette femme priait dans un lieu de culte réservé aux aetheri malgré le fait que le peuple magicien soutenait Sympan, alors elle était peut-être une alliée, mais ce n'était pas sûr. Sans même avoir salué la mage bleue, le maître empoisonneur questionna celle-ci.
- Vous trahissez votre race ?
La dame fut bien surprise et hésita longuement, mais, se sentant démasquée, avoua.
- Comment ?! Très bien… oui. Mais qu'allez-vous faire pour tenter de me convertir, hein ? M'humilier, m'insulter ? Me tuer, peut-être. Quoi que vous fassiez, cela ne changera pas ma position dans cette guerre.
- Bien au contraire, répliqua Lurdi, cela fait toujours plaisir de voir que des magiciens ont toujours leur raison.
- Mais qu'êtes-vous donc ? La magicienne affichait un air grave et interloqué.
Après un petit moment de silence, le tenancier se présenta.
- Je suis le propriétaire d'une petite boutique… Enfin je l'étais, avant qu'elle ne soit détruite.
Siruu ne comptait certainement pas parler de sa race devant une mage bleue, même si les circonstances n'étaient pas favorables aux vieilles querelles raciales.
- Bon, trêve de bavardage, je dois m'échapper... après avoir réglé quelque chose. Aussi, je sais que c'est trop demander, mais si vous pouviez m'attendre ou du moins rester ici pour que je puisse m'échapper avec vous ne serait pas de refus. Si mon bateau n'est plus là, je rejoins le votre et vice-versa.
- J'accepte.
Ils n'avaient qu'une misérable péniche que Lurdi avait abritée de la pluie de rochers. D'ailleurs, si l'on observait de plus près cette magicienne aux cheveux courts et noirs et aux yeux océan, l'on pouvait remarquer qu'elle avait déjà sur elle de multiples artéfacts religieux. Elle avait donc le même objectif que le groupe d'adeptes des poisons. Autre détail… Certaines de ces reliques étaient humides. Le bâtiment était en partie inondé.
Après quelques secondes de réflexion, Siruu et Lurdi partirent en haut du temple, là où se trouvaient les coffres, pour récupérer le maximum d'objets à caractère religieux. Mais il fallait partir si les bougres ne voulaient pas mourir, car, sous les pieds de ceux-ci, le sol se craquait. Un gigantesque tremblement se fit entendre et, peu de temps après, le temple pencha sur la droite, faisant tomber le sorcier et son allié qui avaient pu rejoindre la magicienne qui les avait patiemment attendus en bas après avoir trouvé ce qu'elle cherchait : une dague dorée. Ce n'était pas lié à une quelconque légende liée aux aetheri donc… Peut-être était-ce quelque chose de sentimental. Elle n'hésita pas à créer un bouclier suffisamment grand pour englober le groupe et les protéger des éboulements d'édifices.
- Serrez-vous et restez près de moi, on y va ! L'adepte de la magie blanche n'était pas mauvaise, mais elle n'allait pas tenir longtemps le rythme imposé par les deux passionnés du poison. Ce mur de magie, bien que très utile, la vidait de son énergie.
Tout à coup, le glissement de terrain provoqué par les séismes s'agrandit et les trois disciples des aetheri furent projetés contre le mur qui se tenait à leur droite avant de sortir non sans difficulté du temple.
Même dans leurs pires cauchemars, les trois pro-aetheri n'auraient pas pu imaginer la vision d'horreur qu'ils virent. L'air était difficilement respirable, les corps jonchaient les rues et des cris lointains atteignaient les oreilles du groupe. Tout ceci était vomitif. Les sentiers tortueux et inondés qui servaient de chemins par le passé ne permettaient pas un accès facile. Après quelques minutes de randonnée, le bouclier faiblissait et il disparut quand la mage bleue se mit à se ruer sur un homme pour le sauver.
- Azfoh ! Ne bouge pas, je viens t'aider.
En effet, celui qui était certainement un ami de la magicienne était en une bien mauvaise position : allongé sur une ancienne route pavée descendante transformée en cours d'eau, il ne pouvait pas bouger à cause du courant. La traîtresse vint donc tendre la main à ce Azfoh, et lui permit de remonter. Une étreinte s'ensuivit, mais, au bout de quelques secondes, le concerné recula de plusieurs pas pour s'éloigner de cette femme.
- Pourquoi portes-tu des symboles d'aetheri sur toi ?! Tonna-t-il la voix tremblante.
Il avait vu les reliques que cette femme avait sauvées des eaux… Et s'il était si inquiet, c'est, car il devait certainement être lui aussi magicien.
- Je… Suis une disciple de Dretsjeï, voilà tout.
- Si tu continues comme cela, tu mourras quand l'Original aura triomphé des impies ! Ne veux-tu point changer de camp pour te racheter ?
La dame mit quelques secondes avant de hocher la tête en signe de négation.
- Bien…
L'homme se mit à fuir progressivement le groupe, mais il fut arrêté dans sa course par une nouvelle secousse qui fit s'écrouler un bâtiment en fin de vie à côté de tous ces gens. Et si Lurdi et Siruu purent se décaler, ce ne fut pas aussi simple pour ceux dont l'amitié certainement superficielle venait d'être brisée par leurs convictions respectives. Cette guerre de dieux détruisait donc des choses sur tous les plans. Peut-être était-ce réellement la fin du monde. Quoi qu'il en soit, ce Azfoh put se jeter sur le sol malgré sa fatigue engendrée par l'épreuve aquatique qu'il venait de subir, mais il ne se priva pas pour pousser la mage bleue qui était presque arrivée à son niveau. C'était plus un acte désespéré pour gagner en vitesse qu'autre chose, mais ce qui devait arriver arriva et la magicienne fut projetée sur le sol. Il n'y avait plus aucun espoir pour elle. Plus d'avenir. Personne ne pouvait néanmoins critiquer cet homme apeuré qui scella le sort de cette femme. Cette guerre faisait remonter les plus primitifs instincts enfouis dans chaque Homme et la survie passait avant tout. Ceux qui ne privilégiaient pas cette notion mourraient dans leur altruisme comme cette mage bleue donc le sang s'éparpillait sur le sol. Elle avait été écrasée vivante.
Une grande leçon venait d'être inculquée au mage noir qui, bien qu'il n'était pas choqué, était devenu pensif. Mais ils n'avaient plus le temps pour regarder les restes du corps sans vie de cette dame et il fallait agir, fuir. Lurdi prit Siruu par le bras comme la figure paternelle qu'il était et il le traîna quelques sur quelques mètres avant que ledit sorcier ne se réveille. La suite, vous la devinerez facilement : il réussirent à atteindre leur navire, aussi vétuste soit-il. Ils naviguèrent des jours durant avant d'atteindre une côte : ce n'était peut-être pas un continent, mais ils auraient au moins de quoi se ravitailler, car leurs provisions manquaient et la faim, tout comme la soif, était au rendez-vous.
Néanmoins ils eurent de quoi discuter et réfléchir sur cette guerre et un avis tranché migra dans leur esprit : cette guerre signait l'apocalypse et, quel que soit le vainqueur, les puissances mises en jeu détruiront les Terres du Yin et du Yang. Peut-être faut-il voir le bon côté des choses : celui qui se faisait appeler Sirh Juuka par le passé apprit de nombreuses choses sur les poisons et le métier d'empoisonneur qu'il voulait exercer pleinement. C'était un novice, oui, mais il était déterminé à vendre ses services ou ses poisons quand il aurait gagné assez d'expérience pour ne plus être sous la tutelle d'un maître – même s'il appréciait beaucoup Lurdi.
La chance leur sourit, car l'île était en fait très proche du continent dévasté et il ne leur fallut qu'un seul jour de bateau pour rejoindre celui-ci. Alors ils atteignirent Sceptelinost, la ville la plus proche d'eux, à la marche et demandèrent à un crieur d’exhiber les reliques religieuses au peuple tel un trophée – chose qu'il n'hésita pas à faire – et de faire la propagande des aetheri pour montrer aux gens que ceux-ci n'étaient pas morts. Au fond, celui qui tenait une boutique de poisons et de potions et son apprenti doutaient de cela.

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Sam 02 Juil 2016, 12:10

Alice parcourt un vol nocturne. Dans la forêt, elle est comparable à une petite luciole car ses ailes vertes s'illuminent. Elle préfèrerait passer inaperçu mais elle n'a aucun contrôle sur son essence de fae. La domestique d'Etincelle se dirige vers les quartiers résidentiels pour apporter sa modeste aide à un groupe de faes que la championne qu'elle sert avait fréquenté. Elle leur doit beaucoup mais elle est trop occupée à défendre les Temples des Aetheri, guidée par sa foi. Mais les faes ont besoin d'aide et elle a envoyé Alice les aider. Le trajet est dangereux, surtout pour une petite fae, car les pluies incessantes s'abattent sur le continent. La pluie se mue en déluge et certains pensent qu'elle engloutira le continent entier. Alice ne souhaite pas en être, évidemment, tout comme elle aurait aimé rester près de son jardin, mais elle ne veut pas aller contre la volonté d'Etincelle. En plus, elle lui a donné plus que le nécessaire pour le voyage. Là, elle grignote un délicieux sablé à la violette comme la fae sait si bien les cuisiner. Cette saveur l'entraîne dans un tourbillon mélancolique, lui rappelant les visages de ses ascendants qui sont tous friands des violettes. À cette heure, ils ont certainement arrêté de cuisiner ces sablés. Elle ne sait même pas s'ils sont encore vivants et encore ensemble. Se sont-ils remis du décès de sa cousine Alice la Gourmande ? Elle a été sacrifiée au nom blasphématoire de Sympan. Cette branche de la famille a le sang chaud et son père s'est jeté corps et âme dans une lutte contre les traîtres. Cette lutte déraisonnée a conduit à la destruction de son jardin par ses ennemis et il a perdu le peu de raison qui lui restait, rejoignant les sombres rangs des Nyxies. Ces pensées inquiétantes sont repoussées par le goût délicieux des gâteaux. Alice grignote tranquillement en chantonnant de sa voix cristalline.

Et puis soudain, elle est frappée contre une surface en verre. Alice recule, un peu sonnée, puis c'est son dos qui bute contre du verre, cette fois. Et en regardant tout autour d'elle, elle s'aperçoit avec horreur qu'elle se trouve enfermée dans un flacon. À travers la glace, la fae prisonnière voit le sourire de son ravisseur. Un sourire qu'elle n'est pas prête d'oublier. Alice se fait déplacer jusque dans la poche du manteau qui porte l'horrible personnage. Le grand méchant loup. Puis là voilà partie pour se faire promener vers une destination inconnue. Alice, pendant les premières heures, passe par toutes les formes de la panique. La petite fae crie, pleure, griffe les parois de ses faibles doigts. Alice n'est plus ignorante : elle sait ce qu'il l'attend car son histoire ressemble beaucoup trop à certaines qu'elle a entendues, des histoires d'autres victimes faes... des faes enlevées puis sacrifiées au nom de Sympan par un clan de vampires. Comme Alice la Gourmande. Ils lui arracheront les ailes et ils la brûleront vive. Une mort douloureuse... qu'elle ne souhaite pas vivre. Alice tente d'ignorer ce scénario mais il l'envahit de peur et monopolise toutes ses pensées. Elle essaye d'imaginer d'autres histoires ; des sauveteurs de faes qui les enlèveraient pour leur bien, car on dit que le continent du matin calme est la victime d'une malédiction de plusieurs Aetheri. Alice connaît son peuple : aucune fae n'accepterait de quitter son jardin, même si cela signifie la mort pour elles. Alice, elle, a déjà dû s'en détacher plusieurs fois à cause de son éducation et, plus récemment, d'Etincelle. Elle la déteste secrètement pour cela, d'une haine coupable et cachée.

Le calvaire dure une éternité pour Alice qui suffoque dans ce flacon étroit. Elle s'est imaginée toutes les peines qu'elle pourrait subir, toutes les douleurs infligées par le feu et par le Mal... et puis soudain, tout bascule. Alice ne voit rien et elle ne comprend pas ce qu'il vient de se produire : le balottement régulier de la marche du ravisseur cesse. Ce changement ne l'aurait pas inquiétée si n'entendait pas des cris qui suivent cet arrêt impromptu. Ces cris sont horribles. Ils glacent le sang de la fae car ils n'expriment pas une peur quelconque mais bien plus que cela ; une douleur bien réelle. Alice prie les Aetheri de ne jamais être amenée à crier de cette façon... il semble que c'est une femme qui a poussé un tel cri et peut de temps après, d'autres suivent, plus ou moins loins, plus ou moins perturbants. C'est alors que l'homme recommence à bouger mais c'est différent : il court le plus vite possible et fait bouger son flacon de la pire des façons possibles. Alice s'accroche vainement à la matière du bouchon du flacon pour éviter de se faire retourner dans tous les sens et... vomir. Le flacon se fait retourner comme une crevette au milieu des courants marins. Cela dure assez longtemps pour qu'Alice fasse sortir le peu qu'il lui restait dans l'estomac... elle ne sait plus quoi faire. Elle ne voit toujours rien et une odeur immonde envahit l'espace minuscule où elle se trouve. Les cris continuent un peu partout mais il y a aussi d'autres bruits qui se sont ajoutés au fur et à mesure : elle entend des bruits lourds, comme si des choses tombaient partout. Serait-ce un tremblement de terre ? Encore ? Elle garde un souvenir douloureux des séismes qui avaient suivi la disparition de la magie. Mais cela semble être différent.

Son calvaire va vite se terminer. Alors que le méchant courait et courait encore, il s'est arrêté maintenant, car il est tombé lourdement sur le sol. Cela provoque un choc sans pareille pour le flacon de la fae et il explose. Alice n'est pas laissée indemne par le choc : l'homme s'est écrasé sur le flacon et seul un bout du verre la protège encore du poids du colosse. Elle se glisse en déplaçant le fragment solide et arrive à atteindre l'air frais. Dès qu'elle est libérée, elle inspire un grand coup, comme elle n'a jamais respiré de sa vie. Qu'il est bon de retrouver sa liberté ! Alice veut profiter de ce moment salvateur, mais la situation ne va pas lui permettre de s'extasier longtemps. Elle se trouve juste au-dessous d'un préau aux allures d'emplacement de marché. Mais autour d'elle, c'est un désordre sans nom. Il y a des pierres, oui, des vraies pierres qui tombent du ciel. Du ciel ! Et juste en face d'elle se trouve le corps de celui qui l'avait enlevée. Il ne bouge plus... et est à moitié caché par une pierre. Et une autre vient de lui tomber dessus. Et une autre...cela ne s'arrête plus. Bientôt, tout le continent va être inondé de pierres ! Désormais, tu n'as plus qu'une seule idée en tête : t'enfuir. Mais tu ne peux pas voler entre les pierres, il y en a bien trop ! Même Madame Nollan, avec son agilité hors du commun, ne pourrait pas courir un tel risque... alors tu es coincée là-dessous. Et en face de toi, il y a plein de monde qui court partout. D'autres sont dans ta situation : ils regardent les choses se produire en pleurant ou en priant les Aetheri, ou Sympan, peu importe. Et puis soudain, quelqu'un arrive. Il s'est mu tel une ombre parmi les chemins non-protégés et le voilà sous l'un des préaux. Il offre ses deux mains aux quelques personnes qui sont désespérées. Alice aussi veut pouvoir le toucher ! Elle sent qu'il leur offre un échappatoire, et elle en a aussi besoin. Mais le groupe se trouve dans le préau juste en face du sien. Elle doit passer. Cette idée la paralyse. Elle les voit lui prendre la main... il leur parle... si elle les laisse s'en aller, elle mourra avec tous les autres. Elle n'a plus le choix.

Alice s'élance le plus vite possible vers eux, en ligne droite. Sa petite taille amenuise les chances pour elle de se prendre un rocher mais si elle a ce malheur, c'est que Phoebe aura décidé de sa fin. Qu'il en soit ainsi. Alice vole vers le préau sans quitter des yeux le sauveur... elle entend les rochers qui tombent... et soudain, elle y arrive. Cette dernière vole jusque la poche du sauveur et s'y engouffre. Juste à temps : soudain, tout disparaît et la voilà téléportée. Dans un endroit où elle sera en sécurité ! C'est du moins ce qu'elle croit, mais qui sait quelles étaient les intentions réelles du "sauveur ?"
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Mar 05 Juil 2016, 02:53

-Aller ! Aller ! Aller ! Dépêchez-vous ! Nous allons être téléportés  dans cinq minutes et je ne veux aucuns traînards compris ?

Le poste de garde de la citée d’Avalon s’était en quelques minutes, transformés en une véritable fourmilière géante, des déchus courraient, volaient dans toute les directions. Dans la matinée, un officier avait reçu une missive de la part d’un garde posté sur le contient du matin calme. Là-bas, c’était un véritable chaos. Apparemment, des météorites auraient dévastés tout le continent, balayant la rue commerçante et le quartier résidentiel comme des fétus de paille. Le garde racontait dans sa lettre, que depuis des semaines, le niveau de l’eau avait considérablement augmenté, les maisons de pécheurs et le port étaient littéralement inondés et maintenant c’était le tour de la pluie de feu de s’abattre sur le contient. C’était Sympan qui montrait sa colère ? Ou bien les Aetheri ? En tout cas une chose était sûr à cent pour cent, l’anéantissement  de toute une zone était à prévoir et de nombreuses personne aller mourir si personne aller les aider. L’officier en charge du groupe de Naksatra devait aller secourir en groupe de fidèles de l’Unique, bloqué sous des décombres d’un bâtiment. Ce dernier menaçait de s’écrouler et il y avait apparemment un second problème : des croyants de la déesse de la Justice, menaçaient de faire écrouler ce qui retenait le bâtiment encore debout. Comment des soi-disant adorateurs d’une notion aussi noble et importante de la Justice, pouvaient exercer un régime de terreur dans sur une terre dévasté, sur de pauvres gens qui ne cherche juste à survire. Comment ? A un moment pareil, des personnes pouvaient profiter de gens sans défenses …  L’officier rappela à l’ordre son groupe que le départ allait bientôt s’opérer.

L’escouade de secours se regroupa dans une pièce circulaire, sur les quatre coins de la pièce, quatre anges déchus  à l’air fatigués, se tenait debout. Ils avaient les bras tendus vers le centre de la pièce, là où se trouvaient l’officier et ses hommes, dont Naksatra fessait temporairement partie. Une lueur blanche aveugla les yeux de tout le monde, puis plus rien. Le déchu de la colère se sentit aspiré. Tout autour de lui n’était que lumière, il vit de temps à autres des flashes verts, bleus et autres couleurs.
Quand le déchu retrouva l’usage de ses sens, il se retrouva au milieu de tas de pierres et de bois qu’il identifia rapidement comme étant des décombres. De partout il y avait des cris de femmes cherchant désespérément leurs enfants, des cris de jeunes garçons et des jeunes filles criant à quiconque de venir les aider. Malheureusement pour eux, les déchus étaient là pour un but précis. En vérité, savoir que des partisans de Sympan étaient en danger, ne le brusquait pas tellement. Il ne remettait pas l’existence de ce dernier, mais il lui était tout simplement indifférent à ses yeux. Seul Kinath restera pour lui, le seul aetheri qu’il priera dans sa vie. L’officier regarda la dizaine qu’il avait enfance de lui et attendit que les derniers finissent de régurgiter leurs repas. L’Ange de la colère aurait fait de même sans la concentration qu’il dut faire avant et après la téléportation.

-Bon les lavettes. A partir de maintenant pas un seul pas de travers ne sera toléré. Je vous refais un topo de la situation dans laquelle nous nous trouvons actuellement : Le continent ne va certainement pas tarder à sombrer dans l’océan. Nous sommes ici pour sauver un groupe de religieux pris au piège dans l’effondrement d’une bibliothèque. Avec tous les problèmes actuelles, les piliers du bâtiment encore debout ne vont pas tarder à s’effondrer et emporter avec eux, les pèlerins au-dessous. Seulement ce n’est pas seul problème : Des pro-aetheri, bloquent la seule issue possible et ils attendent que le bâtiment s’effondre de lui-même. Ils les font vivres dans la terreur constante de leur mort. D’après le peu d’informations que nous avons, ils sont environs une vingtaine et …

-Le peu d’informations ? On n’a pas d’informations vous voulez dire. Vous nous demandez de partir nous battre à l’aveuglette ?

-Si t’as peur tu peux retourner sous les jupons de ta mère abruti … le ton qu’avait employé Naksatra l’étonna lui-même. Mais il ne pouvait pas supporter les gens comme l’homme qui avait montré ses craintes.

-C’est qui que tu traites d’abruti ?! Tu me cherches gamin ? Des plus imprudent que toi j’en n’ai déjà maté plusieurs et tu ne fe …

-Fermez là ! Vous êtes impossible tous les deux ! Le premier qui l’ouvre sans mon accord je lui attache les ailes et je le balance du point le plus d’Avalon ! Vous m’avez compris ! Et ce n’est pas une question mais un ordre.

- Oui monsieur … répondirent en cœur les déchus qui ne purent s’échanger un regard mauvais.

-Bien. Maintenant établissons une stratégie.

Ce moment n’aurai pas dû être car une stratégie avait déjà était mise sur place avant la téléportation, mais l’état du continent était bien pire que le pensait le commandant. Le nouveau plan d’action était donc le suivant : Naksatra et le déchu avec qui il avait eu un rude échangé était dans le groupe qui mènerait l’assaut de front afin de permettre aux autres de les contourner. Ils devaient commencer la distraction en fondant sur les adversaires depuis les cieux pour être vu de tous, pendant que les autres, furtifs, bloqueraient les issues de secours.

Quelque minutes plus tard donc, le déchu de la colère et son groupe s’envolèrent dans le ciel et s’envolèrent vers les restes de la bibliothèque. Ce furent les pro-aetheri qui les virent en premiers. Naksatra vit au dernier moment des flèches venir à leurs rencontres. Il évita la première volée en effectuant un mouvement aérien. Ses ailes étant un peu plus résistantes que ses celles de la plupart de ses congénères, il s’enveloppa de ses ailes et se mit à tourner sur lui-même. Il sentit les flèches se heurtaient sur ses plumes et crut pendant un bref instant qu’une allait passer. Lorsque la pluie de fer s’acheva il redéploya ses ailes et entama avec les autres membres de sa cohorte, la descente vers la terre ferme. Seulement, il ne vit pas la flèche qui vint se planter dans son flanc droit, ce qui eut pour effet de le déstabiliser et il perdit le contrôle de ses ailes. Il tomba avec fracas sur le sol, ce qui aggrava la blessure causé quelques secondes plutôt. Il rampa tant bien que mal vers un abri et enleva la flèche. Le sang jaillit et Naksatra essaya tant bien que mal à garder le sang à l’intérieur grâce aux contrôle que le déchu possédait sur le fluide rouge. Il ne put empêcher le sang de couler mais ralentit l’écoulement. Un des déchus qui l’avait vu tomber, atterrit près de lui, il sortit des bandages d’une sacoche et entreprit de faire un soin rudimentaire. Naksatra le remercia d’un signe de tête et le deux partirent dans la direction de la bataille qui avait commencé. La distraction avait bien fonctionné et le deuxième groupe avait pu prendre en embuscade les pro-aetheri et de ce fait, réduire leur nombre suffisamment rapidement pour qu’ils prennent la fuite.

Naksatra rageait. Il n’avait même pas prit part à la bataille et encore pire ! Il s’était fait mettre hors course avant même qu’elle commence. Il était tellement en colère contre lui-même qu’il projeta d’un coup de pied le cadavre d’un homme contre en pieu en bois. Il s’apprêtait à frapper dans un le reste d’un pilier de pierre quand il sentit une main se poser sur son épaule, il se retourna brusquement, donna un coup de poing dans la mâchoire du déchu avec qui il s’était disputé quand il était arrivé. L’homme tomba à la reverse, la bouche en sang.

- Mais ça ne va pas ?!! Espèce de fou dangereux, dégénéré !

Mais trop tard, la colère de Naksatra avait atteint son paroxysme, il sortit son épée angélique de son fourreau et la planta dans le cœur de pourceau qui l’avait insulté. Il y prit un plaisir malsain à le faire, une légère aura pourpre semblait émaner du déchu de la colère. Elle disparut quand le déchu se rendit de son erreur. Il venait de tuer un des siens. Avant que les autres n’arrivent il retira son épée du cadavre et courut en direction de la bibliothèque ou se terraient les pro-Sympan. Il les trouva, et les conduisit à l’extérieur, ces derniers étaient affamés mais il serait en état de supporter une téléportation. Il les mena jusqu’au commandant déchu et fit un rapport de la mission en omettant de parler de l’homme qui l’avait tué.

- Bien. On peut rentrer à la maison. Bon travail tout le monde, on pleurera nos morts quand on sera rentré.

Naksatra lui, versera une larme certes. Mais pas au nom de l’homme qu’il venait d’assassiner de sang-froid, mais au nom du déchu dont il venait de prendre la vie.



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Mar 05 Juil 2016, 20:51


"Tenez, buvez, ça vous fera du bien..." Javaah tendit une coupe en métal remplie d'eau à l'inconnu. Celui-ci, emmitouflé dans une couverture que lui avait donné la bénévole, la gratifiant d'un sourire, ses traits se détendant en acceptant la boisson. "Vous partez vous aussi ?" A son tour de sourire. "Non, je reste ici. Nous avons encore du travail, ici. Nous devons aider ceux qui ne peuvent pas encore partir." expliqua-t-elle d'une voix douce, tout en pliant une autre couverture. "C'est très courageux et altruiste de votre part, de rester là pour eux." "Je ne fais que mon travail, monsieur" répondit-elle avant de s'eloigner, cherchant quelqu'un d'autre à pouponner.

C'était un fait, le continent du matin calme était en danger. Les eaux montaient dangereusement, gagnant peu à peu du terrain sur la terre ferme. Bientôt, il ne resterait plus rien de cet endroit, qui serait englouti par les flots. Chaque jour, on denombrait de nouveaux cas d'inondations, de nouveaux dangers, d'autres foyers ravagés... L'alerte avait été donnée et la panique commença à se répendre à travers la population. Les navires qui débarquaient chaque jour en renfort aidaient les familles à quitter cette terre maudite, les emmenant loin de ces lieux peu accueillant.

Et cette nouvelle catastrophe donnait encore un peu plus de travails aux protecteurs du bonheur. Eux qui avaient déjà dû essuyer plusieurs débordements à cause d'un sanctuaire surpeuplé, devaient en plus venir en aide aux miséreux qui perdaient leurs foyers. C'était bien sûr une réaction normale, mais ils étaient de nouveau débordés. A croire qu'il ne connaîtraient jamais un instant de répit. Pourtant, dans toute cette misère, Javaah parvenait à se réjouir de petits riens. Les sourires reconnaissants qu'affichaient les désoeuvrés lorsqu'elle les aidait, le fait de se sentir utile et d'enfin pouvoir agir, la sensation agréable qu'elle ressentait à chaque fois qu'elle apercevait quelqu'un partir sain et sauf... Tout cela finissait par lui redonner espoir. Mais ce qui la réjouissait par-dessus tout, c'était de voir que la solidarité entre les peuples existait toujours... De voir ces orisha aider les autres sans retenue, mais également d'autres étrangers venus en aide pour secourir les autres lui réchauffait le coeur. Enfin, on pouvait oublier cette guerre de religion, le temps d'un instant au moins. On ne rejetait plus systematiquement son aide sous prétexte qu'elle vénérait un æther.

"Bonjour, souhaitez vous une couverture ou une boisson en attendant le navire ?" Les yeux qui se posèrent sur elles étaient rouges et humides. Cette personne avait pleuré, et pas qu'un peu, à voir l'état de son visage et le mouchoir trempé qu'elle tenait entre ses mains. Sans doute pleurait elle ses pertes. Son domicile perdu, sa maison qu'elle devrait quitter à jamais. Ou peut être craignait-elle l'inconnu ? Il est vrai que beaucoup de gens émigraient mais probablement très peu savaient réellement ce qu'ils feraient une fois qu'ils seraient arrivé sur un nouveau continent... Et si ' leur terre d'accueil l'énergie les acceptait pas ? Et si les habitants les rejetaient ? Peut être même ne trouveraient-ils même pas de nouveau logis ni de travaille, à cause de ces arrivages quotidiens... Javaah comprenait parfaitement ce genre de doutes. Elle partageait les mêmes. Sa nouvelle maison était le sanctuaire, et elle le futur incertain de leur lieu de ralliement l'angoissait terriblement. Comment ferait-elle si le groupe ne se réformant pas ? Ou irait-elle ? Elle n'était plus sûre d'avoir sa place auprès des voyageurs, ni chez Babelda ou Barnabé, d'ailleurs... Alors oui, elle comprenait parfaitement les raisons de pleurer de cette femme.

"Javaah ! Va nous chercher d'autres boissons et quelque chose à manger !" lui ordonna l'un de ses supérieurs. Elle accepta sans broncher et se mit en route d'un pas soutenu. Trop pressée d'accomplir sa tâche au plus vite, Javaah ne s'aperçut pas de suite que le ciel leur tombait sur la tête. Ce ne fut que lorsque les habitants commencèrent à sortir de chez eux, se réunissant dans les rues et murmurant des commentaires affolés, qu'elle comprit que quelque chose ne tournait pas rond. Elle ralentit l'allure avant de finalement s'arrêter aux côtés d'une famille. Leurs regards inquiets étaient tournés vers le ciel. D'autres citoyens pointaient des doigts Tremblant vers le ciel "Regardez ! Ça arrive !" cria l'un d'eux. A peine la blonde eut-elle le temps de regarder de quoi il parlait que le premier impact eut lieu.

A quelques pâtés de maison, une explosion retentit. On entendait les cris jusqu'ici. Il y eut un moment de silence, pendant lequel le calme persista, puis ce fut le chaos. Un mouvement de panique prit la foule. Tout le monde se mit à courir dans tous les sens, à hurler, à bousculer tout le monde... Pourtant, ce ne fut que lorsque quelqu'un percuta Javaah, manquant de la faire tomber, que celle-ci compris qu'il fallait fuir. Son premier réflexe fut de continuer tout droit. Mais elle se rendit compte que ce ne serait pas possible : tous les autres essayaient de rejoindre le port. Alors elle se laissa guidée par le courant.

Ses oreilles bourdonnaient. Elle ne savait plus ce qu'elle entendait, tous les bruits, les cris, les explosions, le pleurs, tout se mélangeait. Elle ne pensait qu'à une chose : courir. Mais bien vite, elle vint à s'essouffler. A bout de force, elle voulu s'arrêter un instant pour reprendre ses esprits. Grave erreur : on lui fonça de nouveau dessus et, cette fois-ci, ses jambes ne tinrent pas le coup. Elle tomba au sol et ceux encore debout la piétinèrent, ne prêtant pas attention à ses gémissement. Elle rampa jusqu'à la ruelle voisine pour reprendre son souffle. "Ça y est, c'est la fin" pensa-t-elle. La douleur et l'angle étrange que prenaient sa jambe lui indiquèrent que son membre était sans doute brisé. Elle n'avait plus aucune chance de fuir pour prendre un navire. Encore moins pour regagner le sanctuaire. C'est cette révélation, plus que la douleur, qui lui arracha ce dernier cri de désespoir.

Puis la ruelle explosa, et le noir se fit tout autour d'elle.

Lorsqu'elle reprit connaissance, sa première pensée fut... "Je suis morte." Mais les douleurs qui endolorissaient son corps de la tête aux orteils lui firent espérer le contraire : elle ne voulait pas d'une telle souffrance pour le reste de l'éternité. Avec toute sa concentration, elle ouvrit un oeil, puis l'autre. Ce simple effort exigea toutes ses forces. Il faisait nuit. Et froid. Elle était frigorifiée. Du coin de l'oeil, elle aperçut une auréole qui l'enveloppait toute entière. Une lueur bleutée. Elle voulue bouger, mais à peine eut-elle remuer un orteil que son corps lui fit comprendre qu'elle n'était pas prête de se remettre en marche. Elle gémit et une larme perla le long de sa joue. Elle crut que la douleur la renverrait dans les eaux sombres du sommeil, mais son esprit tint bon.

"Ne bougez pas, vous êtes gravement blessée ! Je fais ce que je peux mais votre guérison va demander beaucoup de temps." Un homme se tenait à ses côtés. A la lueur créée par sa magie, l'infirme en déduisit qu'il s'agissait d'un magicien. Elle voulut lui demander ce qu'il s'était passer mais elle ne réussit qu'à remuer les lèvres dans le vide. Lisant sans doute la détresse dans ses yeux, son soigneur se mit à lui expliquer ce qu'il savait : "Le déluge c'est abattu sur le continent. Sans doute la vengeance de Sympan..." Heureusement qu'elle ne pouvait pas parler, elle n'avait pas à risquer sa santé en avouant qu'elle ne partageait pas ses croyances. "Une pierre est atterrit sur une maison voisine, le souffle à détruit le voisinage et vous avez été ensevelie... C'est un véritable miracle que vous n'ayez pas été tuée..." Le magicien se tue, se concentrant sur sa tâche peu aisée.

Un véritable miracle, en effet. Javaah ferma les yeux et, si on observait bien son visage, on pouvait deviner l'esquisse d'un sourire. Le collier autour de son coup sembla diffuser une douce chaleur dans le corps de la jeune femme. "Elle m'a protégé..."pensa elle. Oui, Drejtësi l'avait surveillé et lui avait évité une mort certaine... comment expliquer autrement ce miracle divin ?
1443 mots
L'orbe :3
Merci pour ce LDM nastae


Merci Kyra nastae

Avatar : Yizheng Ke
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Mer 06 Juil 2016, 00:03

« Je ne peux rien faire pour eux. » Le poing de Kamal s'écrasa contre le bureau de bois. Un élancement douloureux remonta le long de son avant-bras. Le choc lui fit monter les larmes aux yeux, lui qui n'avait pas l'habitude de frapper quoi que ce soit. Malgré le visage impassible que prenait son interlocutrice, il ne pouvait rester impavide face à la situation. Qu'elle refuse d'agir lui donnait envie de hurler, et pourtant, il savait qu'il ne parviendrait jamais à la convaincre. Son impuissance le dévorait. « Alors, tu ne vas sauver personne ? Comment peux-tu blâmer toutes ces visions d'horreur et ne pas tenter d'empêcher qu'elles adviennent ? » La Rehla pencha la tête sur le côté d'un air songeur. L'un des plus importants continents de ce monde sombrait sous les flots alors qu'elle délibérait tranquillement dans son salon. Le souvenir de ces corps qui s'abîmaient dans les eaux et de ces bâtiments à demi engloutis et effacés par l'océan lui comprima le coeur. Secouant la tête pour chasser les images qui surgissaient à nouveau devant ses prunelles dorées, elle ne répondit pas au Chaman. Que pouvait-elle lui dire ? Personne ne comprendrait son attitude indifférente, elle le savait. La dernière fois qu'elle avait tenté de l'expliquer, elle avait failli finir enfermée. Toute intervention était interdite par les lois de son peuple, et elle ne pouvait rien faire d'autre qu'attendre que la tempête soit passée en espérant que la folie des dieux s'apaiserait au plus vite. Et puis, elle croisa le regard de braises de son compagnon.

Des hurlements effroyables déchirèrent les oreilles de Kamal. Le coeur battant, il se retourna et poussa un cri d'horreur. Le vide ne se trouvait qu'à quelques centimètres devant lui. Plutôt qu'un précipice, il s'agissait de flots déchaînés qui semblaient sur le point de l'engloutir. Paniqué, le brun recula précipitamment. Son souffle s'accéléra alors qu'il dégringolait des morceaux de pierre, signes d'anciens bâtiments effondrés. Une lueur sur la gauche l'attira sur le côté. Une main saisit son épaule et le fit dévier de son chemin. Au dernier moment, il vit le sol sur lequel il s'apprêtait à poser le pied se fendre en deux, accompagné d'un rugissement profond qui lui arracha un tremblement nerveux. Était-ce la fin du monde ? Remercier son sauveur lui sortit totalement de la tête. Une seule idée l'obsédait. Fuir. Il devait fuir, ou son cadavre s'abîmerait à jamais dans les eaux, et il ne reverrait jamais le visage de ceux dont il ne se souvenait pas encore. Courir. Un nouveau mouvement le tira de ce kaléidoscope de frissons d'effroi qui grandissaient sous sa peau. Sans savoir ce qu'il faisait là, il découvrit avec surprise qu'il était parvenu à rejoindre une place relativement épargnée par la colère de l'océan. Un vieil homme lui parlait, manifestement depuis plusieurs minutes. « Les parchemins ! Dépêchez-vous ! » Incapable de réagir, Kamal battit des paupières un instant, la bouche ouverte. Que voulait donc cet inconnu ? Le sens de ses paroles lui échappait. Tout ce qu'il voulait, c'était s'enfuir pour toujours.

Et puis, ce fut un craquement de fin du monde qui déchira les airs. Terrorisé, Kamal se figea sur place, regardant de tous côtés pour savoir d'où pouvait provenir un tel capharnaüm. De nouveaux cris. Jamais de toute sa vie il n'avait contemplé une telle horreur. Un sentiment de rage profonde éclatait en lui, et pourtant, il ne pouvait rien faire. Son impuissance le clouait sur place. Une gerbe d'eau l'arrosa, balayant certains des débris qui se trouvaient aux alentours. Le vieil homme glissa sur les pavés trempés. Son corps creusé de rides mortelles s'affaissa comme une poupée de chiffon. L'aider. Il devait l'aider. Et ses pieds figés refusaient. Soudain, un tremblement souleva l'un des édifices sombres, emportant sur son passage une poussière millénaire. Le bâtiment se fissura en plusieurs morceaux avant de s'effondrer brutalement sur lui-même. Quelques blocs d'une taille impensable furent projetés aux alentours. Kamal hurla. Son cri se perdit dans le capharnaüm ambiant. Arrachant ses jambes à l'emprise du sol, il se jeta en avant pour sauver le vieil homme. Et se retrouva nez-à-nez avec la pierre grisâtre sur laquelle s'étendaient des coulées de suie noirâtres et du verre brisé. Le monde tourna autour de lui. Une angoisse sans nom comprimait son coeur pour ravir l'air que chassaient ses poumons. En supporter davantage lui était impossible. Une larme naquit sur sa joue alors qu'il touchait lui aussi terre, sombrant dans une inconscience salvatrice qui ne pourrait le protéger de ses souvenirs.

Sans prévenir, une jeune femme surgit des ténèbres et attrapa le corps de Kamal d'un geste fluide. « Je crois qu'il est secoué. Amène-le en sécurité, Drina. Je ne serais pas longue. » Hochant la tête imperceptiblement, l'inconnue s'éloigna à pas de loups pour emmener le Chaman en lieu sûr. La Rehla resta quelques instants immobile, à observer l'effroyable spectacle qui se jouait sous ses yeux. Les arguments de son compagnon pesaient sur son coeur, et face à une telle ignominie, ils étaient d'une lourdeur écrasante. Suffocante, elle s'empressa de tourner les talons. Une bibliothèque l'attendait. Qu'un continent sombre ne l'indifférait pas, mais que de précieux parchemins uniques et à peine déchiffrables sombrent dans les abysses, elle ne pouvait pas le permettre. C'est ainsi qu'elle s'engagea à travers les décombres, ignorant avec peine les inconnus qui suppliaient son secours. Leurs noms s'inscrivaient sous son crâne dès que son regard tombait sur l'un d'entre eux. Malgré son visage relativement serein, un océan de murmures de détresse résonnait en elle. Pour tenter d'apaiser les lamentations qui grandissaient, prêtes à dévorer son âme, elle appela sa magie pour plonger dans l'oubli. Un talent qu'elle n'employait quasiment jamais et qui, pourtant, lui sauvait la mise. Reconnaissante de ce don inné, elle se promit d'adresser une prière à Sympan dès qu'elle serait de retour chez elle. Être une Rehla lui interdisait peut-être d'intervenir, mais la disparition de Kamal et des manuscrits ne faisaient pas partie des événements auxquels elle ne pouvait toucher. Ce qui ne devait pas arriver, elle pouvait parfaitement et à raison l'empêcher.

Méconnaissable, le quartier qu'elle croyait connaître pour l'avoir arpenté à plusieurs reprises en se rendant à la boutique lui semblait devenu un champ de ruines fumantes. Le sang des morts tâchait les pavés, se mêlant amoureusement aux larmes des survivants éplorés. Un tel spectacle lui navrait le coeur. Heureusement, elle savait son maître en vie, loin de ce continent dévasté. La perte du magasin et des splendeurs qui s'y produisaient serait une tragédie, bien entendu, mais elle ne pouvait rien y changer. Rapporter un instrument lui était impossible : la magie des lieux n'obéissait qu'à Davos, et elle avait une mission à accomplir. Zigzaguant entre les ruelles, la brune finit par dénicher l'endroit qu'elle cherchait. Par chance, l'édifice, bien qu'à demi détruit par le cataclysme qui sévissait dans les parages, tenait encore debout. S'engouffrant à travers des escaliers défoncés, elle ne perdit pas de temps et monta au premier étage. Peu d'individus connaissaient l'existence de ce sanctuaire du savoir, et sans ses contacts avec certains Rehlas qui vivaient non loin, elle ne l'aurait jamais appris non plus. Avec précaution, elle s'appuya sur une pierre pour enjamber le vide. Une fois parvenue dans la pièce principale, elle jeta un œil aux rayonnages impeccables qui l'entouraient. Beaucoup de ces manuscrits devraient rester ici et sombrer avec la ville. N'ayant pas le temps de décrypter tous les noms, elle fit confiance au hasard et ferma les yeux pour dénicher les précieuses reliures de cuir.

S'apprêtant à descendre les marches, entourée de trois piles de livres d'une hauteur raisonnable, Callidora s'arrêta brusquement. Une énorme poutre de bois venait de lui barrer la route, faisant s'effondrer une bonne partie de l'escalier dans un fracas assourdissant. De surprise, elle relâcha sa magie et manqua finir ensevelie sous les feuillets. Légèrement sonnée par un volume plus conséquent que les autres, elle se reprit rapidement et posa le pied sur la poutre pour s'assurer de sa solidité. Quelques instants plus tard, elle se trouvait de nouveau sur la terre ferme. Tout ce qui comptait à présent, c'était de retrouver Kamal et Drina et de rallier un abri tranquille en attendant qu'ils puissent retourner à Lua Eyael. Reprenant sa marche à travers ce qui restait des rues, elle n'arrêtait son regard sur personne, déterminée à s'en aller le plus rapidement possible. Rien ne lui inspirait confiance, et si elle s'arrêtait ne serait-ce qu'une seconde, elle se précipiterait pour aider les pauvres créatures qui imploraient un secours quelconque. Et la Rehla ne pouvait définitivement pas se permettre un nouvel écart à ses principes. Un rayon de lune glissa sur sa peau pour la faire frissonner. Sa participation avait été infime, et pourtant, elle espérait de tout son coeur que le ciel lui pardonnerait cet affront ridicule.


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