La jeune fille marchait aux abords d'un petit village. Tandis qu'elle s'aventurait sur un petit sentier le contournant, elle laissait ses yeux vagabonder sur tout ce qui l'entourait. Puis, soudainement, elle s'arrêta sur un petit groupe d'habitants ayant l'air agités, ce qui ne la perturbait pas plus que ça, étant donné qu'elle ne connaissait pas grand chose sur le comportement des gens. Alors qu'elle s'apprêtait à reprendre sa route, Jaagd sentit une main venant de derrière se poser sur son épaule. La fille se retourna brusquement, tout en saisissant le bras de cette mystérieuse personne. Dès cet instant, elle eût une vue dégagée sur l'auteur de cet acte... C'était une femme, avec un visage qui se crispait d'angoisse.

- Aidez-moi ! Ma fille... Elle... Elle a disparue ! Je ne l'ai pas vue depuis hier soir !

La femme sanglotait et haletait, elle avait du mal à parler, telle sa détresse était grande. Jaagd ne savait pas comment réagir à tout cela, jamais ça ne lui était arrivé. Elle lâcha la main de la pauvre femme, et reprit une position moins défensive. La jeune fille fixait la femme et s'arrêtait sur des signes tels que : des yeux rouges et boursouflés, des cernes, sa pâleur, et par dessus tout, ses tremblements. Même pour quelqu'un qui ne connaissait rien en matière d'humanité, la peur et la tristesse de cette femme sautaient aux yeux de Jaagd. Elle prit une grande inspiration et prit la parole.

- Pouvez-vous plus avant... M'expliquer ce qu'il s'est passé ?


La femme gesticulait, tout en racontant ce qu'elle savait. Ses explications restaient très vagues.


- Je vois. Une disparition sans laisser de traces, sans prévenir. C'est assez problématique.


- La garde de Dhitys n'a trouvé aucune piste... Ma fille n'est pourtant pas la seule à avoir disparue. Je ne comprends pas... Je vous en prie, venez-nous en aide ! Je vous en supplie !


Malgré les arguments de cette femme, la jeune fille ne savait pas comment elle pourrait lui apporter une aide quelconque. Elle réfléchissait en quoi elle pourrait se rendre utile afin d'apaiser cette pauvre mère en détresse. Je pourrais, marcher sur les pas de la garde de Dhitys et voir ce que je peux trouver. Peut-être sont-ils passés à côté de quelque chose ...? Non, ça m'étonnerait... Mais je peux toujours essayer. Je vais leur demander quelles pistes ont déjà été explorées. Jaagd se tourna vers la femme en pleurs.

- Savez-vous où est-ce que la garde a cherché les enfants disparus ?


- Ils ont parcourut de fond en comble les alentours du village. Je suis désolée... Je n'en sais pas plus. Mais vous pourriez peut-être leur proposer votre aide ? Ils sauront mieux vous renseigner que moi.


- Fort bien. Mais je vais moi aussi effectuer quelques recherches pas loin du village avant d'aller les voir. Je vous dirais si je trouve quelque chose.


- Merci... ! Merci beaucoup ! Et je vous en prie, ramenez-les sains et saufs !


La fille partait en adoptant une allure assez rapide afin de pouvoir couvrir un maximum de périmètre avant la tombée de la nuit. Elle arriva à l'orée d'une forêt et s'arrêta en soupirant. C'est sans fin... Je devrais peut-être retourner au village pour voir ce qu'a trouvé la garde. La jeune fille se mit à courir en retournant sur ses pas, et arriva aux abords du village. Des hommes attendaient là, puis ils apercevaient la silhouette de Jaagd qui s'approchait.


- Ah ! Enfin ! Nous craignions ne plus vous voir revenir. On nous a dit que vous aidiez le village à retrouver les enfants disparus et... Eh bien, nous nous disions que peut-être... En remerciement... Vous auriez besoin d'un toit pour la nuit... ?


La jeune fille ne comprenait pas vraiment les agissements de ces hommes. Elle restait là, silencieuse. Puis elle aperçut une femme qui lui faisait signe de la main. C'était la femme de tout à l'heure. Elle s'approcha.


- Je suis heureuse de vous revoir... Alors... ? Qu'avez-vous trouvé ?


- J'ai fait le tour jusqu'à la forêt mais... Il n'y avait rien. Aucune trace. Je ne pense pas que les enfants soient allés par-là.


- Je vois... Bon... Au moins nous savons qu'ils ne sont pas là-bas...


Les yeux de la femme se remplissaient d'eau, cette nouvelle ne la réjouissait pas... Mais elle essayait de le cacher. Jaagd ne savait pas quoi ajouter de plus, alors, elle tourna les talons et partit. C'était sans compter sur les hommes et la femme en pleurs qui lui barraient la route. Un homme prit la main de la jeune fille. C'était une poignée de main.


- Attendez, attendez ! Nous tenons vraiment à ce que vous acceptiez notre hospitalité... Au moins en remerciement pour ce que vous avez fait.


Jaagd ne bougeait pas, elle fixait la main de cet homme, qui se joignait à la sienne. Il agitait légèrement sa main de haut en bas. Décidément, elle ne comprenait pas... Que faisait-il ? Qu'est-ce qu'était l'hospitalité ? Elle ignorait la signification de tout cela. Sans plus tarder, elle se fit entraînée par les hommes jusqu'au village. Plus ils approchaient du village, plus elle devenait nerveuse. Elle ne savait pas ce qui l'attendait.

Les habitants faisaient visiter le village à la jeune femme masquée, sous un crépuscule magnifique. Jaagd se laissait faire, après tout, elle se doutait déjà que ces personnes n'avaient pas de mauvaises intentions. Malgré tout, elle restait sur le qui-vive. Le ciel s'assombrissait à une vitesse incroyable. Rapidement, la jeune femme fût emmenée par la mère de la petite qui avait disparue, cette nuit c'est elle qui l’hébergera. Elle arrivèrent devant une ravissante petite maison. La femme ouvrit la porte et fit signe à Jaagd d'entrer. Elle hésitait, plus elle regardait cette maison, plus elle repensait à son passé. Elle faisait un blocage sur tout ce qui avait pu se passer. La pauvre femme prit la jeune bélua par la main et referma la porte derrière elle.


- Ne vous inquiétez pas, vous serez bien au chaud cette nuit. Faites-donc comme chez vous.


La jeune femme n'osait pas trop s'avancer dans la maison, elle restait à l'entrée, comme si elle ne savait pas marcher d'elle-même.


- Tenez, asseyez-vous. Je vais vous préparer un repas chaud. Les nuits sont fraîches par ici, voyez-vous.


Jaagd avançait lentement, comme si quelque chose pouvait surgir à tout moment et l'attaquer. Elle arriva jusqu'à la table à manger où était positionnée 4 chaises. Elle s'asseyait calmement et ne bougeait pas, laissant la femme cuisiner tranquillement. Elle la regardait faire, là aussi, elle ne comprenait pas trop ce qu'elle faisait, d'autre part, elle faisait des mouvements rapides, ayant l'habitude de cuisiner. Elle essayait de suivre des yeux tout ce qu'elle faisait, mais à quoi cela servait-il ? Après tout, Jaagd vivait dans la nature, elle ne pourrait jamais reproduire tout ça. L'observation minutieuse s'interrompit dès l'instant où la mère emmenait le plat sur la table, et plaçait trois assiettes à chaque extrémité de la table.


- Mon mari ne devrait plus tarder à rentrer. Vous pouvez commencer à manger, si vous le voulez.


La jeune femme ne savait comment s'y prendre avec tous ces ustensiles. Elle sentait la bonne odeur que dégageait le plat, mais n'osait pas pour autant y toucher.


- Ça me fait bizarre de ne plus avoir quatre assiettes à cette table... Dites.... Je sais que j'en demande beaucoup mais... Pourriez-vous reprendre les recherches demain ?


Jaagd leva la tête et regarda la femme dans les yeux. Son visage se crispait à nouveau, elle devait probablement se retenir de pleurer. La jeune femme sentait le malaise qui entourait cette pauvre femme, elle ne le comprenait pas pour autant.


- Je pense que demain j'irai voir la garde de Dhitys. Même si les recherches n'ont pas été fructueuses, peut-être qu'ils ont trouvé une piste entre temps.


- Oh... Merci... Vraiment, je vous remercie du fond du coeur !


La jeune bélua détourna le regard. Voir quelqu'un la remercier tout en désespérant la mettait mal à l'aise, elle ne comprenait pas vraiment la notion de remercier quelqu'un, pourtant, elle savait que c'était monnaie courante. Ses pensée furent interrompues par le bruit de la porte qui grinçait. Elle se leva brusquement en se saisissant de sa lance. La silhouette d'un homme se tenait à l'entrée tandis que la jeune femme était prête à se défendre. La mère paniqua et essaya d'expliquer la situation à Jaagd.


- Tout va bien ! Ce n'est que mon mari... Ce n'est pas un ennemi ! Je vous en prie, calmez-vous !


La jeune bélua tenait fermement sa lance tandis que la femme essayait de la rassurer. L'homme intervint.


- Je ne suis pas un ennemi. Je vis ici... Je vous promets que je ne vous ferais aucun mal... Alors, s'il-vous-plait, rangez votre arme


Jaagd recula d'un pas et baissa sa lance, toutefois, elle resta sur ses gardes. L'homme referma délicatement la porte avant de s'avancer avec prudence. Il posa ses affaires et se tourna vers la jeune femme qui le regardait avec tant de méfiance.


- C'est donc vous la personne qui nous aide pour retrouver les enfants ? Vous m'avez fichu une peur bleue à l'instant... J'ai vraiment cru que vous alliez me sauter dessus.


Elle ne disait rien. Rien qu'avec la présence de cet homme, ça ne lui ramenait que plus de souvenirs. Elle posa sa lance contre un mur, bien qu'elle avait du mal à s'en séparer.


- Ne vous inquiétez pas. Ce sont des choses qui arrivent et puis... Au moins, ma femme était en sûreté avec quelqu'un comme vous à ses côtés. Sans oublier que vous nous aidez, vous avez mes remerciements pour cela.


Jaagd ne bougeait plus, elle gardait un œil sur sa lance et un autre sur l'homme. La mère voyait bien qu'il fallait détendre un peu l'atmosphère, mais elle ne savait pas comment s'y prendre. Son mari posa ses yeux sur le repas qui l'attendait et s'aperçut que l'assiette de la jeune femme était encore pleine.


- Tiens ! Vous n'avez pas touché à votre assiette. Vous m'attendiez ou bien, peut être que vous n'aimez tout simplement pas ce plat ?


Elle ne savait pas quoi répondre à cela. Tout d'abord, elle n'avait jamais mangé un tel plat et puis elle ne savait même pas comment se servir des ustensiles placés à côté de son assiette. Voyant que la jeune bélua ne répondait pas, il décida de changer d'approche et la fit s’asseoir.


- Vous allez voir c'est un plat divin ! Ma femme est très douée en cuisine !


L'homme se servit et commença à manger, ainsi, cela mettait tout le monde plus en confiance. Tandis qu'ils mangeaient, le père et la mère de la petite essayaient tant bien que mal à converser avec la jeune femme qui n'était pas très bavarde.


Plus tard dans la soirée, la femme emmena Jaagd dans une des chambres afin qu'elle puisse se reposer.


- Si vous avez besoin de quoi que ce soit, n'hésitez pas à nous le dire. Sur ce, je vous souhaites une bonne nuit.


La femme s'éclipsa juste après ça, laissant la jeune femme seule au milieu de cette petite pièce. Il y avait une petite fenêtre à côté du lit, elle laissait entrer la lumière de la Lune qui pouvait ainsi éclairer toute la chambre. Elle enleva ses chaussures et ses gants puis posa sa lance près du lit, et s'allongea. Elle n'avait pas le sommeil facile, alors il lui fallait généralement un bon moment avant de s'endormir.

Mots:

La nuit était tombée et la Lune s'élevait dans le ciel depuis longtemps déjà. Le sommeil de Jaagd était fort agité, elle se retournait à multiples reprises. Lorsqu'elle ouvrit enfin les yeux, elle se trouvait dans un endroit qui lui était inconnu. Prise de panique, la jeune femme se retournait encore et encore en regarde autour d'elle, mais elle reconnaissait rien de tout cela. Soudainement, elle fut bousculée par quelqu'un, puis par un autre. Quand elle se tourna, elle était entourée d'une masse de personnes. Qui plus est, ils semblaient être Humains, au plus grand déplaisir de Jaagd. C'est pas vrai... ! Il y en a beaucoup trop ! Comment je vais faire ?! Il faut que je parte d'ici ! Elle se mit à courir mais, plus elle courait, plus il en affluait. Elle courait, elle courait, elle courait... C'était sans fin. Puis, elle aperçut un sentier. La jeune bélua s'y précipita sans prendre, la peine de réfléchir. Il y avait de moins en moins d'humains, ce qui était pour le mieux.


Jaagd s'arrêta un moment afin de reprendre son souffle. Bon sang ! Qu'est-ce qui se passe ?! Pourquoi il y avait autant d'Humains ici ?! Elle releva la tête, et se trouva face à une maison. Hein...?! Mais... Il n'y avait rien...Elle n'eût pas le temps de comprendre qu'une main la poussa. Jaagd posa son pied devant afin d'amortir sa chute. Lorsqu'elle se reprit, le décors avait encore changé... Cette fois, elle se trouvait à l'intérieur de la maison. C'est pas vrai...Elle se retourna pour voir qui l'avait poussée mais la porte était fermée. La jeune femme essaya de l'ouvrir, mais elle était fermée à clefs. Elle avait beau essayer de la forcer, ça ne marchait pas. Jaagd décida alors de trouver une autre sortie.


La jeune femme s'avançait dans la maison, et plus elle avançait, plus elle avait l'impression de la reconnaître. Malgré tout, elle continuait. Il y avait des bougies usées un peu partout, comme si l'endroit avait été abandonné il y a longtemps déjà. Soudain, Jaagd entendit le sol grincer derrière elle. La jeune bélua se retourna brusquement, sa vue fut obstruée aussitôt par quelque chose, ou plutôt, quelqu'un. C'était un visage... Tandis que ses yeux parcourait ce fameux visage, elle se paralysa lorsque ses yeux revinrent dans ceux de celui qui se tenait en face d'elle. Le visage de Jaagd était autant crispé de surprise que de peur. En effet, elle avait peur. Mais cette fois, elle n'avait pas peur car elle ne connaissait pas cette personne, bien au contraire. Elle avait peur, car non seulement elle connaissait cet homme, mais surtout, car elle sait ce qu'il lui a fait subir et de quoi il est capable.


Face à lui, que pouvait-elle faire ? La jeune femme redevenait une petite fille face à cette personne. Pour une simple et bonne raison... Le cauchemar de son enfance était de retour. Elle entendu de nouveau le sol grincer, elle se retourna légèrement et vit des mains sortirent de l'ombre et se placer sur ses épaules, entourant son cou. Jaagd tremblait à l'idée de se retourner complètement pour voir le visage auquel ses mains appartiennent. La jeune femme pouvait déjà sentir la respiration de la personne qui se trouvait derrière elle. Elle n'avait nul besoin de se retourner, elle savait déjà qui la tenait ainsi. Soudainement, un murmure venant de derrière souffla dans les oreilles de la jeune bélua : "De quoi as-tu si peur... ? C'était insoutenable, elle ne supportait plus cette pression. Devant elle se tenaient, un alfar et une bélua, et ils avaient une signification particulière pour Jaagd... Ils étaient ceux qui l'avaient élevée.


Les bras de la mère de Jaagd se resserraient sur elle, qui pouvait désormais sentir la corps de sa mère contre elle. Pourtant, ce n'était pas de la chaleur qu'elle ressentait. La jeune femme se paralysait de plus en plus, son visage se crispait et elle commençait même à avoir du mal à respirer. Soudain, on pouvait entendre les rires des deux individus. La femme prit la parole tout en riant de la situation.


- Alors ? Pourquoi tu ne réponds pas, hein ? C'est nous qui t'effrayons ainsi ? Ma pauvre chérie, tu as dû perdre la tête en t'éloignant de nous.


L'état mental et physique de Jaagd se dégradait, en tout point. Elle n'arrivait tout simplement pas à gérer cette situation qui la dépassait complètement. Tandis que sa mère la serrait avec force, elle en profita pour lui enlever son masque, dévoilant son visage déformé par la peur. Cette fois ce fut son père qui prit la parole. La seule différence était que lui, il en riait moins.


- Pourquoi es-tu partie ? Non seulement tu es partie mais tu ne t'es pas contentée d'arrêter là... Tu as aidé cet vil paria à nous voler ! Et en plus... Tu l'as tué !


D'un seul coup, le paysage changea encore. Cette fois, la jeune femme se trouvait au milieu d'une forêt. Les paroles de son père résonnait dans sa tête. Elle mit sa main sur son visage, elle avait la tête qui tournait et tenait difficilement debout. Elle perdit équilibre et tomba... Seulement, elle même sentit qu'elle n'avait pas touché le sol, mais autre chose. Quelque chose, qui était légèrement dur. Elle ouvra les yeux et fit un bond en arrière. Cette fois, ce n'était ni un humain, ni ses parents... C'était un homme, un bélua. Seulement, il était sans vie.

Mots:

L'air portait l'odeur de la mort. Un corps gisait là, ensanglanté. Jaagd ne voulait pas y croire, mais tout ce sang et ses sensation de froid, la ramenèrent à la réalité. La jeune femme se tenait face à la dépouille d'un homme, un bélua. Elle fixait ses mains, pleines de sang, puis elle regarda ses vêtements, eux aussi étaient couverts de sang. En se voyant ainsi, elle poussa un cri et se leva brusquement. La jeune bélua tremblait, n'arrivait plus à penser correctement. Elle s'appuya contre un arbre et se laissa glisser. Elle restait là, sans bouger. Le temps s'écoulait lentement. Ses yeux vinrent se poser sur l'homme qui était au sol, inerte. C'est lui... Ça ne peut être que lui... Elle se leva et s'approcha du corps, en se penchant au dessus de lui. Ce visage... Oui... C'est lui. Jaagd reconnaissait formellement cet homme. Pourquoi faut-il que ça resurgisse maintenant... ?


La jeune femme se souvenait parfaitement du visage de cet homme, l'homme qui était venu subtiliser des biens et qui sauva cette enfant des griffes de ses parents. C'est aussi ce même homme, le seul et unique homme, que Jaagd tua. Je l'ai tué... Je me suis imposée, pendant tout ce temps, l'interdiction de tuer... Et là... J'ai recommencé ! Elle fut prise de rage, elle tapait des poings contre le sol, les arbres, tout en hurlant. C'est pas possible... Je ne peux pas l'avoir tué... Encore... C'est un cauchemar ! C'est pas possible, bon sang ! La jeune femme était à bout de force, épuisée autant mentalement que physiquement. Elle essayait de se calmer, de rationaliser. Calme-toi Jaagd, on ne peut pas revivre deux fois les même événements... C'est impossible. Réfléchis ! Vu tout le temps qui a passé... A l'heure qu'il est, son corps ne doit même plus... La jeune bélua secoua la tête.


Jaagd réfléchissait, tout en essayant de se rappeler ce qu'elle faisait juste avant qu'elle ne soit encerclée d'humains. Elle avait étrangement, énormément de mal à s'en souvenir, pourtant il ne c'était pas passé beaucoup de temps. C'est ça... ! Depuis combien de temps je suis ici... Mes souvenirs remontent que jusqu'à tout à l'heure. Il y a un problème... Normalement je devrais savoir depuis combien de temps j'ai semé ses Humains... Plus la jeune femme essayait de se souvenir, plus elle sentait qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas. Juste avant je... Il y avait une femme qui... Elle pleurait, il me semble... Il y avait des hommes aussi... C'était... Il y avait plein de maisons... Un village... ? Pourquoi étais-je là-bas... ? Je marchais... Je cherchais quelque chose... J'étais dans une forêt... Les souvenirs de la jeune femme étaient flous et mélangés. Elle était persuadée que se souvenir allait l'aider. Elle persistait, en essayant de les mettre dans le bon ordre. La femme qui pleurait... Elle m'as parlé... Elle m'as demandé quelque chose... Mais quoi... ? Il n'y avait pas qu'elle... Les hommes aussi... Je cherchais quelque chose... Pour eux, peut-être... ? Ce n'était pas un objet... Quelqu'un alors ? Je suis sûre que... Ils ont parlé de... D'une garde dépêchée pour retrouver... C'était... Qu'est-ce que c'était... ? Des disparitions... Je crois... Que c'était des enfants... Qui disparaissaient.


A présent que Jaagd se souvenait de ce qu'elle faisait, de ce qu'elle cherchait. Tout devenait plus clair dans son esprit. Je marchais près d'un village, on a demandé mon aide pour retrouver des enfants... Il y avait cette maison aussi... Avec cet homme. Ils parlaient d'hospitalité... Je dormais, je crois... Et après... Je me suis retrouvée entourée d'humains. Le problème c'est... Qu'est-ce qui s'est passé ? Pourquoi j'ai atterri ici ?   La jeune femme décida d'explorer les lieux, en espérant en apprendre plus sur la raison de sa venue ici. Elle jeta un dernier coup d’œil sur la dépouille du bélua, puis décida de suivre le même chemin qu'elle avait emprunté juste après qu'elle ait tué le voleur. La jeune femme marchait, encore et encore, c'était sans fin. Puis elle eût une idée et, se mit à courir soudainement, et ce, sur une longue distance. Jaagd finit par arriver à l'endroit qu'elle voulait atteindre. La jeune bélua s'accroupit près d'un arbre et creusa. A sa grande déception, ce qu'elle espérait trouver ne s'y trouvait pas. Il n'est pas là... La jeune femme réfléchissait un moment et se rappela que ce qu'elle cherchait lui avait été arraché par sa mère, tout à l'heure. C'est vrai... Ils me l'ont pris... Ça veut dire que... Je vais devoir leur reprendre ? Elle se retourna en direction d'où elle était venue jusqu'ici, et fixait l'horizon avec appréhension.

Mots:

Jaagd marchait, elle revenait sur ces pas, seulement, elle était moins enthousiaste. La jeune femme appréhendait le face à face avec ses parents. Elle n'avait aucune idée de comment ça allait se dérouler, mais une chose dont elle était sûre, c'est que ça ne se passerait pas sans encombres. Mais il n'y avait pas que ça... Leur rencontre de tout à l'heure avait bien nourrit la peur de Jaagd. Il allait falloir qu'elle affronte ses peurs. Elle n'arrêtait pas d'y penser... Comment je vais faire... ? Et si je n'y arrive pas ...? Pourtant, la jeune bélua continuait d'avancer. Si jamais je dois me battre contre eux... Il faudra que j'applique cette règle, même si c'est eux... Elle ne tardait plus à apercevoir l'endroit où gisait le corps de l'homme qu'elle avait tué, ce qui voulait dire qu'elle ne tarderait pas non plus à arriver devant la maison.


La jeune femme s'arrêta un moment devant le corps. Elle fixait de nouveau le visage de l'homme, on pouvait encore le distinguer malgré tout le sang. Il devait probablement être dans cet état quand je laissé... Après l'avoir tué. Jaagd regardait également ses vêtements, imbibés de sang. Cela ne changeait pas grand chose, comme ses vêtements étaient de couleur rouge, mais l'odeur, elle était bien présente. Des nausées assaillaient la fille, elle prenait sur elle pour ne pas craquer. Arrêtons-nous là. Elle prit une grande inspiration et reprit la route. Jaagd continuait de marcher sans se retourner, sans faillir. Au loin, elle apercevait le toit de la petite maison. La jeune femme avançait, la boule au ventre. Elle serrait les dents et les poings, comme si elle était prête à encaisser un coup. Une fois arrivée au seuil de la porte, Jaagd s'arrêta un instant. Elle restait immobile, à fixer la porte qui ne s'ouvrait pas. Rien qu'ouvrir cette porte représentait une mauvaise chose pour elle, c'était de mauvaise augure. La jeune bélua prit encore une fois une grande inspiration et souffla. Elle prit la poignée dans sa main et la tourna... On pouvait entendre le bruit que faisait la poignée, ainsi que la respiration de Jaagd. Elle poussa la porte qui grinçait déjà, et lâcha la poignée.


Il faisait noir, elle ne voyait que son ombre dans l'encadrement de la porte grâce à la lumière du jour qui passait par la porte ouverte. La jeune femme avança d'un pas, il ne se passait rien. Elle avança encore, et encore... Et avant qu'elle ne s'en rende compte, elle était entrée et la porte se referma derrière elle. Juste après la claquement de la porte, il ne restait que le bruit de la forte respiration de Jaagd qui essayait de se calmer. Enfin, le silence régnait. La jeune bélua regardait tout autour d'elle, il n'y avait pas énormément de lumière qui rentrait dans la maison, alors elle distinguait juste la forme des objets. Tout était calme, comme si tout ce qui c'était passé avant n'était qu'un mauvais rêve. Elle décida de s'avancer un peu dans la maison, exactement à l'endroit où elle se trouvait avant. La jeune fille s'y trouvait enfin, mais il ne se passait toujours rien. Elle essaya de se rappeler de ce que sa mère avait fait du masque lorsqu'elle le lui a prit. Elle me l'a enlevé et... Jaagd ignorait ce que sa mère avait fait par la suite, car tout du long elle était subjuguée par le visage de son père. Elle ne s'était pas retournée, même lorsque sa mère la tenait. Peut-être qu'elle l'a posé dans les parages... Il faudrait que j'aille voir mais... Je ne sais pas si je trouverai avec le peu de lumière qu'il y a. La jeune femme commença à chercher le masque sur les meubles qui se trouvaient à côté d'elle, puis par terre, sans rien trouver.


Elle se souvenait que sa mère était venue par derrière lorsqu'elle est arrivée. Jaagd décida d'aller voir la pièce d'où elle était venue. Cette pièce est encore plus sombre que les autres... Je n'arrive presque plus à distinguer les meubles... Ses pensées furent interrompues par un bruit sourd venant de la pièce du fond. La jeune femme se paralysa de peur pendant un instant, puis, essaya de se ressaisir. Elle secouait la tête, ses jambes refusaient d'avancer. Allez... ! Avance... Bon sang ...! Jaagd avanca un pas après l'autre, en partie pétrifiée de peur. Lorsqu'elle parvint à l'entrée de la pièce, elle aperçu deux silhouettes se dessiner au fond de la pièce. La jeune bélua ne pouvait distinguer les visages, mais elle se doutait bien de leur identité. Soudain, une voix d'homme perça le silence.


- Alors, tu es revenue... Pour une surprise, c'en est une. Pourquoi es-tu revenue ? Des regrets ? Ou peut-être ça...


Il leva sa main, tenant le masque. La femme qui se tenait à ses côtés souriait pleinement.


- Comme tu es courageuse, ma chérie. Je suis fière de toi. Tu es venue jusqu'ici, la peur au ventre, pour récupérer cette chose... Mais j'aimerais bien savoir comment tu comptais le récupérer... Tu as l'intention de nous tuer, ma puce ? Et puis d'ailleurs, pourquoi caches-tu un si beau visage... ? Si bien marqué par la souffrance... Je le trouve magnifique. Pourquoi le gâcher avec une telle horreur ?


Jaagd serrait les poings. Elle ne bougeait pas, elle se contentait simplement de les fixer, avec un regard teigneux. Ce qui étonnait énormément ses bourreaux.


- En effet, je ne vous ai que trop permis de le salir et de me faire perdre mon temps comme ça.


La jeune femme ne leur laissait pas le temps de réagir, qu'elle commença à se ruer sur eux. Elle toucha le masque, du bout des doigts... Dès cet instant, elle ne comprit pas ce qu'il passa. Jaagd vit tout les éléments qui l'entouraient disparaître, ce, jusqu'à ses opposants.

Mots:

La jeune femme se réveilla en sursaut. Elle regarda autour d'elle, cet endroit lui était familier, ainsi que les visages des personnes qui se trouvaient à son chevet. C'était les parents de la petite bélua qui avait disparue. Jaagd sentait comme une sensation de légèreté sur sa tête, elle toucha son visage et remarqua qu'elle ne portait pas son masque. Paniquée, elle regarda tout autour, d'elle. Il était posé juste à côté d'elle, elle s'en saisissait rapidement et le posa sur son visage. La mère de la petite se jeta à moitié sur Jaagd.


- Je suis soulagée... ! Heusement vous allez bien ! Nous croyions vous avoir perdue... Vous ne vous réveilliez pas... ! Par Phoebe... Vous êtes en vie !


La jeune bélua ne comprenait pas trop ce qui venait de se passer, elle poussa doucement la femme en pleurs d'une main sur l'épaule et se leva. Elle mit ses jambières, ses gants et sa lance puis se précipita dehors. Le père de la petite attrapa Jaagd par le bras.


- Hey ! Où allez-vous comme ça ?! Qu'est-ce qui se passe ?!


La jeune femme hésita à se défaire du bras de l'homme, puis, elle soupira et se tourna vers lui.


- Y a-t-il une bibliothèque pas loin ? Ou des gens qui s'y connaîtraient en rêves, en illusions, ce genre de choses ?  


- Nous n'avons pas de bibliothèque mais... Peut-être que les autres en sauront plus sur ces illusions ou autres...


Après avoir entendu ça, Jaagd se remit à courir et s'arrêtait à chaque fois qu'elle croisait un habitant du village. La plupart disaient ne rien savoir à ce propos. Puis elle croisa un homme qui devait avoir la cinquantaine et l'interpella.


- Excusez-moi. Savez-vous quoi que ce soit sur les illusions ou... Les rêves qui pourraient... être particuliers ?


La jeune femme avait du mal à s'exprimer tout en restant prudente, surtout qu'elle-même ne comprenait pas ce qui avait bien pu se passer. Tout ce qu'elle savait, c'était que ce qu'elle venait de vivre n'était pas réel. L'homme fixait la fille de la tête aux pieds, puis se gratta la tête.


- Je ne sais pas grand chose mais... Il me semble qu'il existe des pouvoirs en rapport avec les illusions et les rêves.


Jaagd ne savait que trop penser de ça. Un pouvoir... ? Quelqu'un pourrait contrôler les rêves des gens, ou créer des illusions... ?


-Vous pourriez un peu plus m'en dire ?


- Eh bien... J'ai lu ça dans un livre. Je pourrais peut-être vous le montrer, si vous le voulez vraiment...


La jeune femme hocha la tête et suivi l'homme. Ils arrivèrent devant une maison de bois, il ouvra la porte et fit signe à la fille d'entrer. La maison n'avait qu'une seule pièce mais, elle abritait une petite bibliothèque bien remplie. L'homme se saisit d'un livre à la couverture vertes foncées, il était bien entretenu, comme si quelqu'un le dépoussiérait souvent. Il le tendit à Jaagd.


- Tenez. Normalement tout ce qu'il y à savoir y est consigné.


La jeune femme prit le livre, et commença aussitôt sa lecture. Plus elle lisait, plus elle fronçait les sourcils. Ce qu'elle lisait l'agaçait, elle y apprenait certaines choses qui ne lui plaisaient pas. Pour pouvoir contrôler le rêve de quelqu'un, il faut se trouver à proximité de la personne... Ça veut dire que la personne qui fait ça se trouve soit au village, soit à proximité de celui-ci. Jaagd referma subitement le livre et le rendit à l'homme avant de s'éclipser. Elle courait à toute vitesse et fit le tour du village. Réfléchis... La personne doit se trouver à proximité... Mais elle ne pourrait pas garder tous les enfants au sein du village, enfermés dans une de ces maisons... Peut-être que je devrais quand même refaire le tour et vérifier aux abords du village... ? La jeune bélua repartit de plus belle, et refit le tour du village. Elle ne trouvait rien, le village était calme. Elle décida d'aller faire le tour des abords, de la forêt et ses environs.


Jaagd cherchait maintenant depuis quelques heures déjà, et sans jamais rien trouver. C'était comme s'il ne s'était jamais rien passé, pas d'enfants disparus, rien. Elle décida de se rendre au puits du village afin de se désaltérer. Sur le chemin, elle croisa un homme qui revenait de la montagne qui se trouvait non loin du village, il tenait un panier probablement fait-main rempli de plantes. L'homme l'interpella.


- Bien le bonsoir ! Dites-moi si je me trompe mais... N'êtes-vous pas celle qui mène des recherches pour retrouver les enfants ?  


La jeune femme se retourna vers lui. Le fixa pendant quelques et hocha la tête.


- C'est bien ce que je me disais ! Alors, tout va bien ? Où en sont les recherches ?


Jaagd prit une inspiration et souffla avant de répondre, faire la conversation la mettait mal à l'aise et la rendait nerveuse.


- Je viens de finir de faire le tour des abords du village pour la deuxième fois... Ça n'a rien donné.


- Ah... Bah ! Ça n'a rien d'étonnant ! Et puis la garde de Dhitys a essayé aussi mais là non plus ça donne rien.


- Je vois. Soupira la jeune femme.


- Par contre ils n'ont pas fouillé la montagne. Ce serait trop dangereux... M'enfin ! Moi j'en reviens tous les jours ! De toute façon, du moment qu'on ne s'aventure pas trop près de la grotte, tout va bien !


Ce que venait de dire cet homme interpella Jaagd. Une grotte ? Personne n'est allé voir là-bas parce qu'ils en ont peur... ? Mais pourquoi ? Toutes ces révélations la chiffonnait.


- Comment ça "une grotte" ?


- Oui ! Vous n'en avez pas entendu parler ? Cette grotte est connue de tous ici ! Les gens en ont peur... Une bête vivrait dedans apparemment. Mais personnellement je ne l'ai jamais vue !


- Et où se situe-t-elle ?


- Dans les hauteurs de la montagne. On peut voir son entrée d'en bas, vous ne pouvez pas la rater !


Sur ces paroles, la jeune femme remplissait vite sa gourde à l'aide de l'eau du puits et se mit à courir en direction de la montagne. Il lui fallait atteindre la montagne et en escalader une grande partie afin atteindre la grotte.

Mots:

Jaagd s'avançait dans les hauteurs du village, juste au pied de la montagne. Elle pouvait déjà apercevoir l'entrée de la grotte, tout comme l'avait dit l'homme qu'elle avait croisé plus tôt. Il y avait un petit chemin escarpé pour monter jusqu'à la grotte. Certaines parties s'étaient effondrées mais c'était déjà mieux que de tout escalader à la main. La jeune femme emprunta sans plus attendre, ce fameux chemin. Fort heureusement, il n'y avait pas trop de vent, juste une petite brise, et donc, pas de quoi perdre l’équilibre, mais ce n'était pas une raison pour se conduire de façon imprudente, ce que Jaagd, savait pertinemment. Elle s’avançait prudemment, pas à pas. Plus elle avançait, plus elle prenait de la hauteur. La jeune bélua avait encore beaucoup de chemin à parcourir avant d'atteindre ne serait-ce que l'entrée de la grotte.


D'où elle était, Jaagd avait une vue imprenable sur le village et ses alentours. Pendant qu'elle avançait certaines questions lui venaient en tête. Combien d'enfants ont disparus de cette façon... ? Je vais devoir tous les tirer de là... Mais déjà comment vais-je faire pour les sortir de leurs rêves ? Je vais probablement devoir m'attaquer à la source, directement... Ses interrogations restaient sans réponses et elle arrivait bientôt à l'entrée de la grotte. Elle accéléra le pas afin d'en finir rapidement. Une fois devant l'entrée de la grotte, un grand courant d'air en venait. Il faisait noir et Jaagd n'avait pas de quoi s'éclairer. Je sais pas trop comment je vais faire pour ça... Elle décida d'avancer tout en gardant une main contre le mur, de cette façon elle pouvait savoir où elle allait. La jeune femme commença donc à s'engager dans la grotte.


Comme elle ne voyait pas où elle allait, la jeune bélua pouvait se concentrer sur le temps de marche. Ainsi elle savait depuis combien de temps elle était entrée dans la grotte. Cette grotte m'a l'air d'être profonde, ça fait un moment que je marche... Jaagd était épuisée, après tout, elle avait marché toute la journée et ne s'était pas reposée depuis son cauchemar. Elle s'arrêta quelques minutes, sortit sa gourde et bu quelques gorgées avant de se remettre en route. Au bout d'un long moment, la jeune femme sentait que les murs s'élargissaient et étaient humides. Elle arrivait donc dans une partie de la grotte qui était spacieuse. Jaagd entendait des gémissements qui résonnaient au sein de cette partie de la grotte. D'où est-ce que ça vient ? Ça a pas l'air de venir de loin... Soudain, on pouvait voir une torche s'allumer. Elle était tenue par un homme. Il semblait agréablement surpris de voir la jeune bélua.


- Bienvenue. Que me vaut cet honneur ?


Jaagd n'aimait pas l'attitude de cet homme. Il avait l'air très serein pour quelqu'un qui venait de se faire débusquer par une ennemie. Les yeux de la jeune femme parcoururent rapidement l'espace qui s'ouvrait à elle. Les enfants étaient là, allongés par terre. Ils respirent... Ils étaient en vie. La bélua souffla.


- C'est vous qui êtes responsable de tout ça.


L'homme éclata de rire, puis se reprit.


- Oui, en effet. Et vous êtes celle qui a réussi à m'échapper... Je savais que j'aurais dû venir vous chercher de moi-même. Tout comme je l'ai fait pour ces enfants. Enfin... Finalement, vous êtes venue à moi. Ce qui est étrange, c'est que vous ayez accepté d'aider ces villageois... Je ne pensais pas que le feriez. Ça n'a pas l'air d'être votre genre.


La lancière fixait le démon avec dédain avant de soupirer.


- Allons... Ne me regardez pas ainsi. En réalité vous vous fichez de ces enfants. Je suis persuadé que vous non plus, vous ne savez pas pourquoi vous faites ça. Vous savez, je fais ça car c'est naturel pour moi... Vous n'en voudriez pas à un feu parce qu'il brûle n'est-ce pas ? Réfléchissez sur la situation dans laquelle vous êtes... Vous faites ça sans aucune raison, et vous comptez me tuer parce que je vis pleinement ma vie. Ne trouvez-vous pas cela injuste ?


- Ce n'est pas la peine de me sortir votre joli discours... L'issue sera la même, quoi qu'il arrive et quoi que vous disiez.


- Alors vous ne comptez même pas prendre la peine d'écouter... Décidément, vous ne me facilitez pas la tâche. Fort bien ! Si c'est ce que vous voulez, soit. Faites donc...


Jaagd pointa sa lance vers le démon. Elle fit un bond afin de prendre de la vitesse et d'augmenter la force de sa lance en y ajoutant le poids de son corps. Le démon était surtout sur la défensive. Tout cela semblait l'amuser. Alors que la jeune femme s'apprêtait à infliger un coup à l'horizontal, sa lance percuta avec force un socle avec une boîte étrange qui tomba à l'impact. L'homme se jeta à terre afin d'amortir la chute de la boîte. La lancière trouvait ce comportement surprenant. Il s'est jeté pour la rattraper... Qu'est-ce que c'est ? Une boîte... ? Dès cet instant le démon se comporta bizarrement. Il faisait tout pour éloigner la boîte du danger. Il protège cette boîte. Mais pourquoi ...? Elle doit probablement être importante. Il faudrait que je puisse la prendre afin d'avoir le dessus sur le combat. Jaagd agissait de sorte à se rapprocher au plus de la boîte, elle attendait le moment propice. La bélua éloigna l'homme de la boîte en lui assénant une série de coups qui l'obligeait à reculer. Puis, elle bondit et disparue de devant du démon pour apparaître près de la mystérieuse boîte. L'homme hurla.


- Non !


La jeune femme se saisit de la boîte et lui donna un coup. Soudainement, les enfants ouvraient leurs yeux. Ils se réveillaient tous. Aucun d'entre eux ne connaissait cet endroit, les plus jeunes se mirent à pleurer. Ils sont réveillés ! Comment ça se fait ?! Y aurait-il un quelconque rapport avec cette boîte ? Jaagd jeta la boîte aux pieds des enfants et retenu le démon.


- Vite ! Prenez cette boîte et partez ! Il n'y a qu'un seul chemin ! Une fois arrivés au bout jetez-la dans le vide et retournez au village ! Vous n'aurez qu'à suivre le sentier ! Allez !


- Non ! Arrêtez ! Ne faites pas ça !


Les enfants se mirent à courir à toutes jambes tandis que la lancière fit tout pour barrer la route à cet homme. Il se débattait mais la bélua effectuait des gestes rapides avec sa lance pour l'en empêcher. Lorsque les enfants arrivèrent au bout du chemin, ils jetèrent la boîte dans le vide. Le démon sentit tout de suite le pouvoir de l'artefact s'estomper. Il arrêta de se débattre, il cessa même de bouger.


- Non... C'est pas possible... J'ai tout perdu... J'ai mis tellement de temps à rassembler ces artefacts... Comment ai-je pu perdre ainsi... ?


La jeune femme assistait au désespoir de ce démon. Elle avait réussi, aux dépends de cet homme. Jaagd baissa sa lance et recula.


- Vous vous êtes bien battu.


Elle s'en allait tandis que le démon restait là, sans bouger. A présent, il ne lui restait plus qu'à sortir de la grotte et redescendre de la montagne. Elle avait accomplit sa mission, les enfants étaient sains et saufs, le démon vaincu. Une belle lune éclairait le ciel tandis qu'elle redescendait des hauteurs afin de rejoindre le village.

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