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 Quête (l'école des sorciers) ft Nissa

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Lun 28 Mar 2016, 21:07

Arwen s’éclipsa quelques minutes, ce qui étonna la jeune femme. Néanmoins elle savait qu’elle avait une bonne raison de s’exécuter, qu’une idée avait germé dans sa tête et qu’elle avait besoin de vérifier. Un plan était peut-être en cours d’élaboration. C’est ce qu’elle espérait, car de son côté, elle avait beau cuisiner le sorcier, professeur en ces lieux, Monsieur Ivard,  elle avait du mal à aboutir à une solution qui leur permettrait de tous s’échapper d’ici et vivants.  Heureusement qu’elle travaillait ses émotions depuis déjà une heure, elle pouvait obtenir de lui tout ce qu’elle voulait, de raisonnable bien entendu.
En attendant Arwen, ils étaient déjà entrés dans la salle des professeurs vide, et elle c’était installée sur une chaise de velours rouge très confortable. Il s’assit en face d’elle et débuta « Nous n’allons pas attendre votre amie pour continuer de parler. Vous lui répéterez si vous en avez l’occasion. Vos idées, à vous et votre amie, ainsi que vos méthodes, sont assez différentes de ce qu’on peut voir ici, je vous l’ai dis en salle de cours aujourd’hui. Le directeur souhaite les utiliser afin de les faire devenir de petits parfaits sorciers bien obéissants et puissants dont toute volonté et toute liberté de penser aura été annihilée. Ce que je trouve dommage c’est qu’il souhaite les envoyer en mission afin d’assassiner des cibles spécifiques, à la guerre contre les autres races… Une unité d’élite. –De quelle manière utiliseriez-vous ces enfants ? –Et vous ? Il la testait. Elle avait bien deviné que cet homme était avide et souhaitait servir son propre intérêt et non celui de sa race. Elle prenait un risque en répondant de cette manière, mais il fallait qu’elle teste son hypothèse. –Et bien, je trouve que l’intérêt du plus grand nombre est trop héroïque, trop altruisme pour moi. Si j’avais une puissance de feu de cet ordre, je m’en servirai pour m’enrichir, peut-être même créer mon propre espace où je n’aurai plus besoin de mes pairs pour me protéger des autres races. –Je vous comprends, cela fait tellement longtemps que je souhaite me séparer des sorciers, et vivre ma vie sans eux, ni les ordres qu’ils donnent. Je ne suis pas assez puissant pour m’autoriser ce luxe. –Avec les enfants, vous l’auriez. –C’est vrai, mais il faudrait les faire sortir d’ici pour cela. Sous ses airs de sorcier maléfique, son esprit était plutôt faible lorsqu’elle l’attendrissait. –Vous ne seriez pas seuls dans cette entreprise. Arwen et moi serions de votre côté. Qui est de garde ce soir ? –C’est moi, mais je ne sais pas. .. » Il n’avait plus de méfiance en lui, c’était du doute, et de la peur. Elle y était peut-être allée trop fort sur la diminution des barrières qu’il avait pu avoir envers les deux sirènes. De plus, c’est vrai que tout s’enchainait rapidement, et il était normal qu’il doute. Elles devaient lui prouver qu’il ne craignait rien avec des sirènes de leur trempe.
 
Arwen entra dans la salle à ce moment-là. Elle avait son idée : rassembler tous les enfants dans la même salle afin de les confronter. De cette manière, le professeur pourrait avoir un aperçu de la puissance des deux jeunes femmes réunies, et ses doutes tomberaient. D’ailleurs, il était enthousiaste à l’idée d’assister à cela. C’était très prometteur.  Elle espérait juste que Kimi ne trahirait pas leur couverture.
« Tout à fait d’accord, et puis cela ne peut pas nous faire de mal à nous non plus d’utiliser un peu nos pouvoirs, cela commençait à me démanger. »

Elle surjouait et exagérait son envie de faire déferler ses pouvoirs, mais c’était toujours dans l’objectif d’inciter le sorcier à les aider dans leur entreprise qui pourrait se passer cette nuit. Arwen ne pouvait pas deviner l’échange qui avait eu lieu entre les deux, mais elle connaissait son amie et saurait qu’elle jouait un rôle. Aprè l’exercice, elle espérait avoir un peu de temps seule avec elle afin de lui expliquer. Le professeur Ivard les devança, sortit de la salle des professeurs et alla faire quérir tous les élèves dans la grande salle. Nissa et Arwen se mirent sur l’estrade afin de tous les supplanter. Nissa lui chuchota discrètement « J’aurai quelques points à te partager tout à l’heure. J’ai un plan presque prêt, mais il faut qu’on l’impressionne là. » Elle n'eut pas le temps de dire tout ce qu'elle aurait souhaité à son amie, car à peine eut-elle fini sa phrase que les  10 enfants entrèrent, suivis de deux autres professeurs en plus du professeur Ivard. Le directeur semblait suivre de près tout ce qui se passait, et la nouvelle lui était parvenue très vite car il fermait la marche, souriant d’une manière approbatrice. 


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Jeu 31 Mar 2016, 15:35

Pas de repos pour les braves, à peine eu-je énoncé mon idée que le directeur du programme s'en fut regrouper ses étudiants. Comment allais-je confier à Nissa que j'avais prévenu Kimi de sa présence ? Je pouvais toujours prononcer ces mots dans notre langage, mais ainsi nous serions démasquées... Nous avions réussies jusqu'ici à nous faire passer nous aussi pour des sorciers, si je commençais à m'exprimer dans notre langue maternelle alors nous serions trahies. Il me fallait trouver une autre solution. J'étais arrivée en cours de discussion, j'en profitais donc pour faire semblant d'écouter ce qui se disait, ce qui me permettait de réfléchir à une solution.
Tous les enfants allaient être réunis, il s'agissait à la fois de leur inspirer confiance, mais aussi de nous affirmer face aux professeurs et au directeur. Il nous fallait être à la fois charmantes et déviantes quant à notre façon d'enseigner la magie. Je ne me sentais pas de taille pour une telle tâche, j'espérais que Nissa soit bien plus convainquante que moi, au risque même de me démasquer, cela m'importait peu. Je souhaitais avec autant de volonté libérer ces enfants des griffes de leur bourreaux.

Je suivais le mouvement, simulant un intérêt pour les déclarations du professeur Ivard, tantôt hochant la tête d'un signe d'affirmation, tantôt en souriant. J'arrivais la dernière sur l'estrade.

"Nissa, peut être devrions-nous nous mettre d'accord quelques minutes sur la façon dont nous allons procéder" demandais-je d'une voix insistante.

L'expression qui apparaissait sur le visage du directeur me fit instantaménent comprendre qu'il n'en était pas question. J'attendis qu'Ivard et ce dernier sortent quérir les enfants pour lui glisser ce que j'avais à lui dire au creux de l'oreille. Manifestement, nous avions le même besoin, je la laissais commencer.

"Très bien, moi j'ai parlé à Kimi...." je chuchotais, cachant mes lèvres de la main afin d'être sure que personne ne pouvait lire sur mes lèvres. Les deux individus rentrèrent par le fond de la pièce à ce moment précis. "Pas d'inquiétude, elle sait que tu es là. Elle ne réagira pas".

Je n'ajoutais rien de plus, nous étions potentiellement à distance d'être entendues.

"Qu'est ce qu'on leur propose alors?" demandais-je d'une voix un peu plus forte qu'à l'accoutumée, souhaitant me faire entendre par les responsables. "Peut être pouvons-nous demander aux différentes races de se regrouper ensembles ? Pour avoir une confrontation inter espèce".

Ces mots me chagrinait. J'avais toujours considéré les classifications par races très peu pertinentes voire même discriminantes, mais je devais me présenter comme eux, à savoir élitiste et cruelle.
Trois groupes se formèrent, le premier était composé de six élèves ondins, le deuxième de trois sorciers et le troisième de Kimi seulement.

"Très bien. Je propose que tu prennes les deux groupes en sous nombres et je prendrais celui des ondins. Ca te va ?" lui demandais-je à haute voix, le plus naturellement possible.

Je ne sais pas si cette répartition était vraiment judicieuse étant donné que la petite Orisha allait avec l'ondine, mais je pensais qu'elles en seraient toutes les deux reconnaissantes. De même, la petite ne m'avait pas paru particulièrement naïve, j'espérais qu'elle réussisse à contenir ses émotions.
Je m'avançais sur l'estrade, près de mon groupe, sous l'oeil de nos surveillants.

"Je vous montre ce que vous allez devoir faire" criais-je à l'ensemble des jeunes. "Vous, les groupes de Nissa, vous allez attaquer mon groupe". Des soufflements de crainte se faisaient entendre. Les professeurs devaient jubiler de sadisme. "Nissa choisira l'attaque qu'elle souhaite pour chacun de vous. De mon côté je prépare mon groupe à se défendre. Lorsque la première attaque sera lancée, mon groupe pourra répliquer et attaquer à leur tour. Tout le monde a compris ?". Puis je me tournais vers ma collègue: " Nissa, cela te va?"

Je descendais de l'estrade préparer mes petits protégés. Le but de la manoeuvre était de démontrer aux observateurs que nos méthodes étaient efficaces.
Douze petits yeux me regardaient avec crainte. Qu'allais-je pouvoir leur dire pour les motiver à se surpasser sans risquer de trop m'attendrir sur eux ?

"Bon, écoutez-moi bien. Tout à l'heure vous aviez créé des boucliers pour vous défendre face aux projections que vous vous lanciez à tour de rôle. Cette fois, nous allons tricher". Leurs yeux se gonflèrent, imitant l'allure parfaite de billes rondes. "Quatre d'entre vous allez effectivement créer ce bouclier, pendant que les deux autres attaquerons le camp adverse sans sommation".

J'étais très mal à l'aise avec cette idée, et je ne désirais aucun blessé. Mais nous étions entourés de sorciers, il fallait nous montrer aussi fourbes qu'eux. Cependant, je hélais Nissa afin de l'en prévenir. Je m'approchais d'elle pendant que son groupe s'entrainait.

"Je leur ai demandé de tricher, d'attaquer ton groupe avant le coup de départ. Il faut se montrer aussi cruels qu'eux. Fais ce que tu veux de ton côté, mais arrange toi pour que mon groupe parvienne à en faire tomber un des tiens. Demande leur de se venger après si cela leur donne plus confiance en toi".

J'avais murmuré tout ça dans son oreille, toujours en cachant mes lèvres, il était impossible que quiconque autre qu'elle ne m'ai entendu. Je n'étais pas sure que la demoiselle apprécie ma demande, mais surement qu'elle la comprendrait.

"Tu es d'accord ? Si tu as une autre idée, je suis preneuse !".

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Sam 02 Avr 2016, 17:35

Les paroles d’Arwen rassurèrent immédiatement la jeune femme concernant Kimi : elle avait eu l’ingéniosité d’aller  avertir la jeune Orisha de leur présence afin que celle-ci ne laisse pas sa joie de voir ses sauveuses la déborder. Néanmoins, dans le regard de Kimi, s’affichait clairement son enthousiasme quant à l’apparition de son nouveau professeur. Il fallait qu’elle tienne le coup. Un brin d’espoir se remarquait très facilement lorsque tous ces enfants étaient plongés dans le désespoir. Ce serait comme une lumière brillante dans la nuit noire au milieu d’une tempête. Elle-même du réfreiner le sourire qui manquait de s’étaler sur son visage lorsqu’elle constata que cette dernière était en parfaite santé. Elle entendit vaguement Arwen lui parler, mais ne saisit pas le sens de ses mots. « Comment ?... Elle retrouva son corps, et remarqua que le directeur les fixait et que son amie avait un ton insistant, Ah oui, tout à fait, il est  mieux que nous nous retrouvions quelques minutes afin que notre cours n’en soit que meilleur. » Le directeur refusa instantanément. Elles auraient beau négocier, elles n’arriveraient à rien. Ce dernier était beaucoup moins malléable que le professeur Ivard qui était l’objectif numéro un dans cette opération séduction.


Heureusement que son amie avait de la suite dans les idées et était douée pour l’improvisation car Nissa pensait au-delà du cours, au moment et à la manière de s’évader, elle n’était pas du tout au fait de l’action présente. Les deux sirènes se complétaient bien car Arwen sépara les groupes en deux, prenant avec elle les ondins, et avec Nissa, les autres races. « Tout à fait d’accord. » Elles se devaient de montrer une parfaite unité, néanmoins, maîtriser des enfants dont elle ne connaissait pas les pouvoirs, les diriger et les orienter afin qu’ils se défendent le mieux possible serait quelque peu compliqué.
Elle se plaça devant son groupe, tournant le dos au groupe adverse. Sur les 10 enfants présents séparés en deux, elle n’en avait que 4, et Arwen 6 ou 7. « De quelle race êtes-vous pour commencer ? –Je suis élemental de la terre –Moi du feu -Belua –Moi Orsiha Nissa. Deux élémentals, une orisha, une belua. Elle se le nota mentalement. Seule la race des béluas lui était inconnue. Elle devrait s’en sortir. Arwen la héla. –Très bien, je vais voir ma consoeur et nous élaborons un plan d’attaque. Commencez à y réflechir. » Elle rejoint la sirène. « Tu te mets parfaitement dans leurs esprits. Sans avoir le ton qui accompagnait cette phrase, elle se voulait taquine. Il sera très dur de les contrôler afin qu’ils jouent la comédie, mais les ondins ne devraient pas avoir de mal face à l’autre groupe, ne t’en fais pas.» Elle partit vers les 4 jeunes personnes. « Bon, l’élémental du feu, les ondins contrôlent l’eau, tu devrais seulement te transformer en ton élément et les attaquer lorsque tu verras une brèche, un qui n’est pas entrain de se protéger et là tu pourras l’incendier. L’élémental de la terre, tu te serviras des colonnes des sous-sols, il y a de la terre partout, fait en sorte de la faire trembler sous leurs pieds afin de les déséquilibrer. Le bélua, tu contrôles les animaux ? –Oui, enfin je crois. –Ce sont des enfants en face, qui n’ont jamais vu la surface. Mobilise tous les insectes de ce trou et fais les grimper sur eux. L’eau les noiera mais ils seront tellement nombreux, et ils en auront peur crois moi, que tu auras des angles d’attaque et que tu en offriras aux autres. L’orisha, toi, une fois qu’ils seront destabilisés, tu les lieras grâce à tes chaînes afin de les immobiliser. Et rappelez-vous, il n’y a pas que la magie, dès que vous le pourrez frappez-les de vos poings. »



Elle n’avait pas parlé très fort afin que l’autre équipe n’entende pas son plan. En accord, d’un regard avec Arwen, elle lança l’assaut. Ils se rapprochèrent tous car leur puissance n’était pas assez forte pour attaquer en couvrant la distance qui les séparait. Pendant qu’ils se rapprochaient, des cafards sortirent des trous et se dirigèrent en masse vers le groupe d’ondins, commençant par leur grimper dessus. Deux sirènes lancèrent un jet d’eau sur ce dernier qui tomba au sol, sa tête venant le heurter. L’élémental de la terre plaça ses mains sur le sol et le fit rouler sous les pieds des ondins qui peinaient à maintenir leurs boucliers, déjà bien déconcentrés par les insectes. L’élémental de feu en profita pour se transformer en son élément et brulait les ondins qui ne savaient plus ou donner de la tête fixant le sol. Néanmoins, l’un d’eux réagit et l’eau l’emportant sur le feu, l’élémental retrouva sa forme et resta au sol. Kimi en profita pour créer deux chaînes à ses poignets, qu’elle lia aux deux attaquants principals, un poignet par personne. Elle tira fort en arrière pour les faire tomber en avant. L’élémental de la terre arrêta ses tremblements et commença à lancer des pierres qui heurtèrent le groupe des ondins qui ne se protégeaient plus et lançaient des jets d’eau sur ces derniers. Les professeurs regardaient avec avidité ce spectacle. Nissa, d’un commun accord avec Arwen, jugea que les deux partis étaient assez amochés. Elles se mirent au milieu afin d’imposer le calme. Le champs de bataille s’éclaircit petit à petit. « Satisfait messieurs ? » Ils semblait unanimes dans les souries qui s’affichaient sur leurs visages.


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Mer 06 Avr 2016, 17:36

Je ne donnais pas plus d’indication à mes jeunes recrues, de toute façon elles ne pourraient guère faire mieux, elles n’avaient pas suivi un entrainement adéquate et en plus de cela elles n’étaient que des enfants. De même, je ne savais pas depuis combien de temps tous ces gamins étaient séparés de leurs parents, mais un sorcier, aussi puissant soit-il, ne pouvait pas enseigner la magie efficacement à des ondins.
Je commençais à me demander s’il n’était pas plus judicieux de leur dire que j’étais moi même une sirène afin de justifier ma pseudo embauche auprès du directeur, mais je demeurais mal à l’aise avec cette idée. De plus, le risque de trahir notre plan était trop élevé.

« Préparez-vous, l’échange va bientôt débuter »
les prévenais-je lorsque Nissa me lança le top départ silencieux que j’attendais.

Les enfants s’approchaient lentement les uns des autres, comme s’ils redoutaient ce qui allait se produire. Sans doute avaient-ils peur de finir blessés ? Cela ne devait pas être la première fois qu’ils pratiquaient ce genre d’exercice, mais dans tous les cas ils ne savaient pas à qu’ils avaient respectivement affaire. Des cafards fonçaient sur mon groupe de protégés, les déconcentrant et brisant une partie de leur bouclier d'eau. Je devais me montrer impassible et résister à l’envie de leur venir en aide. J’aurais aimé qu’ils aient l’effet de surprise, qu’ils attaquent en premiers, mais ils semblaient tous pétrifiés. Les immondices leur grimpaient maintenant sur les membres postérieurs, ce spectacle me peinait.
Deux des sirènes osèrent lancer une attaque contre le commanditaire de l’armée de cafards. Je ne pus retenir un début de sourire. L’effet de groupe allait bientôt prendre le dessus, encourageant leurs camarades à agir également. Tous se protégèrent d’un seul mouvement, créant un bouclier d’eau uniforme devant eux. Ils avançaient en rythme tels les parfaits petits soldats tant désirés par le directeur du programme. Un rapide coup d’œil vers ce dernier m’apprit qu’il apparaissait satisfait.

« Très bien » les encourageais malgré tout. Il fallait qu’ils me fassent confiance.

Un autre des élèves de Nissa s’imposa, se transformant en véritable torche vivante. Je fus surprise de l’aisance avec laquelle il manipulait son élément, il fallait que je pense à le féliciter quand ils seront tous à l’abri loin d’ici. Un jeune ondin, qui jusque ici était resté chétivement en retrait l’aspergea d’eau. Le malheureux gisait à terre, mais je me rassurais instantanément, il ne pouvait pas avoir été vraiment blessé par un tel assaut.

« Viens ici, champion » appelais-je le jeune ondin, lui frappant gaiment dans la main pour le mettre en confiance. « Tu as très bien réagit ! ».

Jusqu’à présent, l’affrontement improvisé se déroulait bien, il n’y avait pas de casse, pas de coup bas, aucun vrai blessé. Je me réjouissais de la situation. Mais les minutes continuaient de défiler et lorsque Kimi s’avança, je retins mon souffle. La jeune demoiselle était sous le coude de Nissa depuis peu certes, mais elle n’avait pas du se tourner les pouces durant tout ce temps. Qu’allait-elle faire à mes élèves ? Le sol tremblait, et la demoiselle ne perdait pas de temps, elle créa des chaines de fer à chacun de ses poignets, attrapa deux des ondins et elle les plongea tête contre le sol. Je créais un léger lit d’eau destiné à amortir leur chute. Cependant, j’avais pris soin de ne pas y mettre beaucoup d’énergie afin de faire croire aux professeurs que c’était un élève qui l’avait fait. Les deux ondins mordirent la poussière mais lorsqu’ils relevèrent la tête, aucun bleu ne me laissait m’inquiéter.

« Très bien à celui qui a soutenu vos camarades » feignais-je en regardant mes quelques élèves groupés.

Une pluie de caillasse s’abattait maintenant sur eux, mais ils étaient trop dispersés, trop distraits pour travailler ensemble et la contrer. C’est sous ce spectacle désolant que j’aperçu avec colère que les professeurs se régalaient, certains même riaient.

« Un bouclier les enfants ! »

Un faible bouclier d’eau se formait face à eux. J’ajoutais un peu de mes forces pour combler les trous, et sans prévenir, je le projetais sur l’autre parti. Détrempés, fatigués et sales, nous décisions d’un commun accord avec ma collègue de mettre fin à ce carnage.

« Allez vous débarbouiller et vous occuper de vos camarades amochés » les pressais-je pendant que Nissa demandait aux professeurs s’ils avaient apprécié le divertissement.

J’accompagnais les éclopés jusqu’à la porte, les laissant sous la responsabilité de leurs amis.

« Une dernière chose » leur murmurais-je dans le but que seuls les enfants m’entendent. « Vous vous êtes bien débrouillés. Le but de la manœuvre était de vous montrer qu’on apprend beaucoup de ses semblables, mais également d’autres personnes plus ou moins différentes ».

Leur offrant un clin d’œil et un sourire, je leur tournais les talons pour rejoindre Nissa et les professeurs.

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Mer 06 Avr 2016, 20:49

Les élèves quittèrent la pièce dans un brouhaha qui résonnait contre les murs vides de la pièce, accompagnés bien entendu par un adulte qui serait capable de les maîtriser. Elles se rejoignirent sur le chemin qui amenait à l’ensemble du petit comité formé par les quelques enseignants et le directeur et arrivèrent ensemble devant eux. Nissa remarqua immédiatement le regard du professeur Ivard se tenant en retrait : il avait l’air très satisfait par ce qu’il venait de voir. Elle retint un sourire, s’imposant l’impassibilité. Son enthousiasme fut immédiatement submergé par la colère noire qui émanait du directeur. Les deux ondines avaient montré de la cohésion, de la gentillesse envers les élèves, elles les avaient aidés afin qu’ils ne se fassent pas de mal entre eux avec leurs attaques. Ils étaient sortis heureux de cet entrainement, ravis et la joie avait amené l’espoir. Nissa l’avait bien ressentie, et si elle avait pu tirer ces conclusions sans user de son pouvoir, cela avait dû sauter aux yeux de ce dernier. « Je ne vous veux plus ici. Vous partirez demain matin. La sirène était très surprise qu’il les laisse partir vivantes, et se reposer en plus de cela. J’ai besoin de toute la nuit afin d’élaborer une potion qui effacera vos mémoires. Vous devez sans doute être connue, ainsi que la destination de votre voyage. Je ne souhaite pas attirer l’attention sur ce que je prépare. Il se tourna vers ses sbires, enfermez les et gardez un bon œil dessus. »Elles n’eurent pas le temps de répliquer, il leur tourna le dos et partit, en furie. Il savait qu’elles étaient dotées d’une certaine puissance et qu’elles n’étaient pas inoffensives. Il était prudent malheureusement. Sachant qu’elle serait éloignée du professeur, qui était leur dernier espoir, elle manipula autant qu’elle put ses émotions afin qu’il ait envie de les revoir. L’urgence de la prévision de leur départ devrait accélérer sa prise de décision afin de les faire sortir, avec les enfants.  

Deux sorciers agrippèrent fermement les jeunes femmes par les bras « Doucement ! » La sirène supportait mal que des hommes la touchent, notamment ces derniers. Ils les amenèrent jusqu’à une cellule, et les y laissèrent et l’un d’eux se posta devant, l’autre partit. Nissa commença à parler à Arwen en ne s’occupant pas de ce dernier « Nos méthodes ne sont pas adaptées pour ici. Ça ne lui a pas fait plaisir de voir que les enfants n’avaient pas totalement perdus tout l’espoir qu’ils pouvaient avoir… Je me demande de quoi va être composée sa potion pour effacer les mémoires… » Elle parla encore quelques temps avec son amie. Malgré l’endroit et la pression qu’elle se mettait en se rendant compte du temps qui passait, cela lui faisait du bien qu’elle soit là. Elle était à l’affût du moindre bruit pouvant lui indiquer que le professeur Ivard arrivait, ou bien que les enfants c’étaient échappés. Alors qu’elle commençait à perdre espoir, ce dernier fit son apparition. « J’ai besoin de quelques minutes avec elles afin de leur faire regretter leur démonstration passée… Le professeur devait être mieux positionné hiérarchiquement puisque celui-ci s’exécuta. Votre intervention a provoqué un émoi chez les professeurs. Ces derniers ce sont enfermés afin de débattre de cela, et le directeur c’est cloîtré dans son bureau. J’ai prétendu être au-dessus de cela pour m’éloigner. Vous m’avez séduit mesdemoiselles, votre prise en main du groupe était impressionnante. A nous trois, nous pourrions en faire ce que nous souhaitons. Les enfants sont dans une cellule. Nous pouvons les faire sortir avec les clés –Non, pas de clés, cela supposerait d’en déposséder un garde, ce serait trop risqué. Une orisha du groupe peut ouvrir n’importe quelle serrure, désenchantez simplement les cellules. –Vous avez raison, je reviens. » Kimi avait un don extraordinaire en tant qu’Orisha. Ce pouvoir était spécifique aux individus de sa race. Le temps passa, et Nissa s’inquiéta. « Ils se sont faits attraper… » Plusieurs bruits de pas se firent entendre dans le couloir et le professeur arriva, devancé par Kimi et suivi par les neufs autres enfants. Il ne vit pas l’expression de joie de la petite protégée de la sirène. Nissa lui fit un non discrètement de la tête. Ce n’était pas parce qu’ils s’échappaient qu’elles pouvaient encore révéler la vrai nature de leur identité. Kimi fronça les sourcils et se concentra sur la cellule de leur porte. La serrure sembla opposer une résistance puis le bruit d’un cliquetis indiqua que la porte était ouverte. La sirène poussa la cellule et en sortit, suivie d’Arwen. Le plus dur restait à faire : sortir discrètement sans alerter toute la prison. Peut-être que le professeur connaissait des passages dérobés ou réservés au personnel.

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Sam 21 Mai 2016, 12:24

Les enfants semblaient plus joyeux qu'avant la démonstration. Ils sautillaient gaiment vers leurs quartiers, s'occupant bien de leurs camarades légèrement blessés. J'étais ravie qu'ils s'entraident de la sorte, cela nous indiquait que malgré les mauvais conseils et traitements du corps enseignant de ces lieux, ils n'avaient en aucun cas perdu leur esprit d'enfants et leur humanité. Une fois le dernier petit homme disparu derrière la porte, je me tournais vers Nissa, qui elle-même fixait le groupe d'enseignants à présents agglutinés dans la pièce. Mon attention se porta sur le visage du directeur. Ce dernier était rouge de fureur et une expression sadique s'inscrivait si fermement sur son visage que si je ne l'avais pas rencontré plus tôt, j'aurais pensé qu'il était réellement taillé comme cela, sans l'once d'une gentillesse.
Anxieuse, je regardais à nouveau mon amie afin d'estimer une conduite à tenir. La demoiselle quant à elle portait davantage son attention sur le professeur Ivard et je compris rapidement pourquoi : Il semblait tout à fait charmé par ce qu'il avait vu. Je m'attendais à ce qu'il prenne notre parti à l'instant où monsieur le directeur nous annonça d'une voix des plus hostiles que nous n'étions plus désirées en ces lieux, mais il ne bougea d'un cil... Pire encore, il effaça immédiatement son expression de bienveillance et de bonheur du moindre de ses traits faciaux.

A peine le directeur eut-il fermé la porte derrière nous qu'une armée de gorilles peu amicaux se saisit de nos personnes et nous trainèrent presque jusqu'à ce qui s'apparentait, sans surprise, à une cellule. Je ne disais rien, feignant d'accepter la situation.

Une fois de plus, nous nous retrouvions dans les fins fonds du labyrinthe qu'était la prison. Nous aurions fatalement et obligatoirement besoin d'aide pour en sortir.
Nissa quant à elle avait un peu moins accepté le traitement que nous avait réservé le chef et ses sbires. Elle ne s'était pas débattue, mais elle était clairement agacée et ne s'était pas privée de le faire savoir. L'un de ces sous-fifre se posta à l'entrée de notre cellule, anéantissant ainsi nos chances d'évasion déjà si faibles. L'ondine ne semblait pas s'en préoccuper et parlait librement devant lui. Inquiète, je lui chuchotais :

"Tu ne devrais pas parler si fort. Ce n'est pas pour rien qu'ils ont laissé un type devant notre cellule. Nous n'avons aucun moyen de nous échapper, pas sans l'aide de quelqu'un. Il est là uniquement pour nous observer. Si cela se trouve, c'est encore un test ?"


Je n'étais pas sure de ce que j'avançais, mais je préférais réfléchir à deux plutôt que seule.

"Je ne sais pas ce qu'ils espèrent entendre à notre sujet, mais je trouve ça louche"
murmurais-je toujours aussi bas.

Des bruits de pas nous coupèrent dans notre discussion, quelqu'un s'approchait de nous. Dans l'embrasure du couloir, j'aperçu le professeur Ivard.

"J'espère que c'est une bonne nouvelle" grommelais-je tout bas à mon amie.

J'ignorais tout de la visite de l'homme, mais je me rappelais l'expression qui s'était affichée sur son visage plus tôt dans la matinée et j'espérais que ce ne soit pas, durant la représentation, une manoeuvre pure de Nissa, mais bien un sentiment qui l'avait traversé.
Il congédia le garde et nous proposa son aide pour nous sortir d'ici. Ses yeux pétillaient de joie, et je craignais déjà le moment où nous lui avouerions ne pas être professeurs et ne pas pouvoir travailler avec lui. Nissa connaissait bien Kimi, sa petite protégée, aussi ils élaborèrent un plan tous les deux qui me semblait être tout à fait cohérent.

"Bon courage"
lui lâchais-je à voix basse avant de le voir s'éloigner.

A l'intention de Nissa, cette fois-ci :

"J'espère pouvoir lui faire confiance. On ne sait jamais, dans ce lieu j'ai l'impression de devoir me méfier de tout le monde" confiais-je.

L'ondine quant à elle s'inquiétait de ne pas voir revenir la troupe. Je ne me sentais pas de la rassurer à cet instant précis, continuant de douter du professeur jusqu'à ce que j'aperçoive la petite Orisha ouvrir la marche fièrement. Elle nous ouvrit la porte, restant la plus distante possible avec Nissa.
Je suivais ma camarade, un peu plus rassurée quant à la loyauté du professeur.

"Je vous remercie" lui dis-je froidement. "J'espère que vous ne vous jouez pas de nous".

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Dim 22 Mai 2016, 10:15

Arwen était méfiante, et cela se comprenait, car elle aussi s’attendait à ce que le professeur les trahisse. Tout d’abord, c’était un sorcier et un homme, mais Nissa avait assez joué avec son égoïsme et son désir d’assouvir ses envies pour qu’il ne puisse pas résister à une telle occasion. Le fait est qu’elles comptaient uniquement sur lui et ses connaissances de la prison pour sortir d’ici. Elles n’avaient pas d’autres choix que de se reposer sur lui et le fait d’avoir autant de faits aléatoires dans leur plan le rendait risqué, et de plus en plus étant donné que leur objectif final se rapprochait. Nissa vint se poster en tête du cortège avec sorcier, même si elle ne savait pas où il les guiderait, elle devait le surveiller. Arwen se devait de fermer la marche pour les protéger, au cas où des sorciers arrivent les chercher ou que l’alerte soit donnée… Ce serait catastrophique et elle pria Aylidis pour qu’elle leur porte chance, même si son influence s’arrêtait à l’océan. Le professeur Ivard leur rendit leurs affaires qu’il avait réussi à récupérer et répondit froidement à Arwen « et vous de moi… Au moins, il n’avait pas le pouvoir de télépathie, sinon elles auraient été totalement démasquées. Le conseil aura bientôt fini de délibérer. Nous avons exactement 10 min entre le temps où ils sortent et se rendent à votre cellule, puis à celle des enfants et donnent l’alerte, ainsi que la chasse. Et je vous assure, qu’une fois qu’elle sera donnée, tous les sortilèges s’activeront et vous aurez l’impression que la prison devient vivante. » Ah fabuleuse magie noire…Il fallait donc se hâter de sortir. Nissa commençait à sentir que les enfants n’allaient pas tarder à céder à l’angoisse. Elle apaisa leurs craintes et leur imposa des sentiments de confiance afin qu’ils se détendent. Les adultes ne pouvaient pas tous les gérer à ce moment là.


Le professeur Ivard avança, ses sens étaient en alerte et ils arrêtaient la compagnie à chaque intersection de couloirs afin de vérifier qu’il n’y avait personne. Ils n’avançaient pas vite, mais le maître sorcier avait l’air de savoir exactement vers où il les dirigeait. Avant qu’elle ne puisse lui poser la question, il lui indiqua, d’un signe de tête, qu’un garde se trouvait dans le couloir où ils avaient besoin de se diriger. Nissa passa devant lui et se plaqua contre le mur. D’un tour de main, elle créa de l’eau qu’elle fit ramper sur le sol terreux de la prison, en direction du sorcier. Comme il faisait sombre, il ne verrait pas la différence entre les deux sols. Lorsque l’eau fut à proximité, Nissa forma une boule qui vint englober la totalité de la tête du gardien : de cette manière, il se noyait sans pouvoir crier. Quelques minutes plus tard, il tombait au sol, inconscient. « Ou allons nous Ivard ? –Nous nous échapperons par les douves. Vous êtes des sirènes non ? ça devrait être facile pour vous… En effet, grâce à leur contrôle de l’eau, il leurs serait aisé, à Arwen et elle, de les faire glisser dessus en les emmenant au loin. Mais de quelle source provienne l’eau des douves ? Elle ne voulait pas se vendre en lui indiquant qu’elles n’avaient pas réussi à trouver ce chemin. –De l’océan. Des sorts empêchent à quiconque de remonter par cet endroit, mais pas de le descendre. Dans tous les cas, l’eau empoisonne quiconque y met un doigt de pieds, et est chargée d’acide. De plus, des bêtes monstrueuses infestent cet endroit, c’est pour cela que nous n’avons pas jugé utile d’empêcher les individus de pouvoir sortir par les douves par d’autres sorts, puisque les autres suffisent amplement. Mais je connais tous les moyens de les contrer.  Nissa resta muette, c’était une chance, mais elle avait du mal à y croire. Vous devrez quand même vous occuper des bêtes. » Ah oui, effectivement, c’était trop beau qu’il ait toutes les solutions.
Plus ils progressaient, et plus les couloirs devenaient étroits et sombres, comme si aucun individu n’était passé par ici depuis des lustres. Le professeur Ivard les faisait se déplacer par les passages les moins connus et surveillés de la prison, car presque considérés comme secrets. Une petite porte se présenta en bout de couloir et Nissa raffermit la prise qu’elle avait sur son sac à dos, sortant un instrument de musique de ce dernier. Pour cette opération, elle aurait besoin d’Arwen : contrôler les individus ou les animaux par la musique nécessitait une grande puissance magique, et elle imaginait que ces derniers, derrière cette porte ne se laisserait pas faire. Ils y pénétrèrent tous, débouchant sur un ridicule et minuscule quai se trouvant entouré par les eaux, et donnant un aperçu sur une caverne au loin. Le sorcier les laissa tous entrer et s’amasser sur le petit espace et scella magiquement la porte. Il désigna d’un signe de tête l’autre rive « C’est là que se trouve les monstres.  –Nous ne pourrons pas faire les deux : et les garder sous contrôle et transporter les enfants rapidement vers l’océan. Vous allez devoir vous occuper de cette partie. Evidemment, la sirène ne comptait pas le laisser s’en aller seul avec les enfants. –Je les mettrai tous sur cette petite embarcation vous attendrais sur la première plage, ne vous en faites pas. » Son pouvoir de détection des mensonges s’activa et elle sourit. Sa décision était prise : une fois les bêtes sous contrôles, elle les enverrait tuer le sorcier. Le sorcier leur tendit une crème et ils durent tous s’en enduire afin de résister à l’empoisonnement par l’eau et par l’acide.


 Nissa créa de l’eau et en déposa sur chaque ondins, adulte ou enfant, à ses côtés afin qu’ils puissent tous s’en enduire la queue, puis elle pénétra dans l’eau. Elle devait bien avouer qu’elle s’attendait à fondre sur place, mais la crème était efficace. Tous les ondins plongèrent et les autres embarquèrent dans le bateau : comme ils étaient peu à ne pas pouvoir nager, le trajet se ferait sans difficulté. Nissa porta sa flute à ses lèvres, et attendit qu’Arwen la rejoigne puis commença à jouer un air mélodieux où elle envoya toute sa magie afin de prendre le contrôle des bêtes. Ils étaient tous endormis, et se réveillèrent petit à petit. Elles avaient de la chance, c’était le meilleur moment : au réveil, lorsqu’elles n’avaient pas encore retrouvé tous leurs moyens. Lorsqu’ils s’approchèrent du bord de l’eau et apparurent en pleine lumière, Nissa s’aperçut que c’était d’immenses serpents des mers. Elle n’en avait jamais vu d’aussi gros. Peut-être avaient-ils été modifiés génétiquement. Le fait est qu’ils étaient impressionnants. Des gouttes de sueurs commencèrent à naître sur le coin de ses tempes, mais elle ne s’arrêta pas de jouer, contrôlant les accès de peur qui menaçaient de s’emparer d’elle.

L’action combinée et synchronisée des ondines semblaient porter leurs fruits. Le moment critique fut lorsque les monstres, au nombre de 4, pénétrèrent dans l’eau et se mirent à tourner autour d’elle. Du coin de l’œil, elle vit le bateau et les ondins s’éloigner. Au moins, ils ne partaient pas à leur poursuite, c’était déjà une victoire. L’attente dura encore quelques instants et, au lieu de les attaquer et de les dévorer, les monstres continuèrent de les ignorer en s’immobilisant petit à petit. Elles les avaient sous leur contrôle, mais elle savait que le temps leur était compté. D’un signe de tête, elle indiqua le bateau du sorcier et se mit à nager, tout en continuant à jouer sous l’eau. Les ondes qu’elles éméttaient et le pouvoir qu’elles diffusaient étaient plus importantes que le son émit réellement. Les monstres les suivaient. Elles devaient simplement attendre que le sorcier accoste ou faire descendre les enfants de l’embarcation pour que les monstres le dévore.


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Dim 22 Mai 2016, 12:38


Les couloirs se succédaient et se ressemblaient. L’humidité perlant sur les murs de pierre de la bâtisse s’amenuisait à mesure de notre ascension. Je me tenais en fin de cortège, prête à intervenir en cas d’embuscade par l’arrière. Bien que ma concentration occupait une bonne partie de mes ressources attentionnelles, je ne pouvais m’empêcher de songer à ce professeur. Comptait-il réellement s’enfuir avec nous ? Ou alors avait-il été briffé par quelqu’un pour nous tendre un piège ? Il ne semblait en aucun cas stressé, qui ne serait pas un minimum anxieux d’aider des prisonnières à s’échapper, surtout accompagnés de tous les petits protégés du directeur ? Je restais alerte, persuadée que cela ne pouvait être sincère. Je n’avais aucun moyen de parler de mes craintes à Nissa, qui emboitait fermement le pas de l’individu pour lequel ma tête me mettait en garde.

Entre deux craintes, je songeais à l’ondine. Elle était très futée, et elle pouvait desceller les mensonges d’autrui. Il m’apparaissait impossible qu’en cas de piège elle ne soit déjà au courant. D’ailleurs, peut être était-ce la raison pour laquelle elle marchait aussi près du sorcier ?

Je perdis le cours de mes pensées lorsque je sentis un des enfants tirer sur ma manche.

« Madame, j’ai vraiment mal à ma cheville, on est bientôt arrivés ? »


La petite fille avait les yeux remplis de larmes, mais elle ne pleurait pas. Surement une autre chose que leur avait enseigné ces infâmes professeurs. Il me revint à l’esprit que cette demoiselle s’était blessée lors de la démonstration plus tôt dans la journée.

« Oui, on y arrive. Viens par ici » lui dis-je en la prenant sur mes frêles épaules.

Les autres enfants à l’arrière du cortège se retournaient régulièrement pour me regarder et m’offrir quelques timides sourires. L’un d’eux vint même me tenir la main.

« On va vous ramener chez vos parents, c’est promis » murmurais-je pleine d’espoirs.

Notre fuite était entre coupée d’arrêts courts mais trop réguliers, je redoutais de ne pas réussir à atteindre la sortie avant l’alerte, et les couloirs demeuraient très sombres. Je devinais Nissa et Ivard discutant au loin, mais je ne pouvais percevoir ce qui se disait. La traversée de la prison me paraissait bien plus longue qu’à l’aller, mes soupçons me gagnèrent à nouveau. De même, la luminosité devrait augmenter d’intensité, mais il n’en était rien. Je souhaitais intérieurement pour que ma camarade sache ce qu’elle faisait, car il me semblait que nous nous enfoncions dans les méandres et recoins peu fréquentables du lieu. Au loin, un clapotis que je ne connaissais que trop bien attirait mon attention : Nous approchions d’un espace aqueux.
Le bruit se faisait de plus en plus fort, jusqu’à ce que le cortège s’arrête. Je m’empressais de joindre les deux protagonistes afin d’être au courant du plan. J’apprenais avec une joie très dissimulée que nous passions par les douves et que des animaux peu amicaux gardaient l’entrée, et donc potentiellement la sortie. L’ondine sorti sa flute et je compris pourquoi, nous allions les charmer le temps d’être hors de danger. Je n’avais pris aucun instrument avec moi, mais peu m’importait : Je pouvais chanter, et cela irait très bien avec la flûte. Ivard nous devança, annonçant qu’il mènerait les enfants en lieu sur pendant notre manœuvre et Nissa lui sourit pour toute réponse. Je connaissais bien ce sourire, elle avait offert le même aux paysans qui nous avaient fait cueillir des champignons dans la forêt, juste avant de les punir. Mes soupçons étaient manifestement fondés, et Nissa comptait bien se débarrasser de ce professeur. Je lui lançais un regard traduisant ma compréhension, puis je l’aidais à enduire les élèves de la soit disante crème magique protégeant la peau de l’acidité de l’eau des douves. La première a se lancer fut Nissa, comme toujours, flûte au bec et soufflant sur un rythme hypnotisant. L’embarcation s’éloignait, accompagnée des ondins qui ne pouvaient pas y prendre place. Je suivais Nissa de près, psalmodiant à mon tour. Quatre énormes monstres sortirent de l’opaque liquide, ressemblant à des serpents des mers. A l’expression qu’affichait mon amie, je devinais qu’elle non plus n’en avait jamais côtoyé. Une once de panique s’empara de moi lorsque je réalisais qu’ils avaient tous les quatre l’air de nous ignorer : Personne, ni homme ni animal, n’avait jamais résisté à un tel sort. Doucement, ils s’immobilisaient et nous nagions en direction du bateau.

La traversée fut courte mais éprouvante, aussi bien au niveau énergique qu’au niveau nerveux. Je m’empressais de rejoindre la barque flottante, réintégrant la sécurité du quai et aidant les enfants à débarquer un à un. Pendant ce temps, l’ondine continuait de s’occuper des quatre monstres et Ivard demeurait sur la barque, me tendant un à un les petits corps des élèves.
Une fois le dernier protégé sur le quai, Ivard me tendit sa main. Je ressenti tout d’un coup une violence émotion m’envahir, et je devinais qui en était l’auteur. J’interprétais cette onde de choc comme un signal, et je poussais la barque du pied, m’assurant de faire tomber l’homme dans l’eau. Ce dernier avait beau s’être enduit de crème pour le cas où, il ne résisterait pas aux crocs des gardiens des douves.

« Que faites-vous ? » me cria t-il d’une voix étouffée par l’angoisse

« Et vous ? Que faites-vous ? » répliquais-je en souriant d’un air triomphant. « Vous m’expliquez pourquoi vous nous « aidez » à nous échapper ? Ou sont les autres professeurs ? A la sortie des douves ? Prêt à nous éliminer ? »

Le ridicule professeur semblait ne pas savoir nager, il barbotait dans l’eau, luttant pour garder la bouche à la surface.

« Nissa, tu peux arrêter de jouer pour voir ? » continuais-je en feignant un air sadique que je ne possédais pas.

L’ondine s’exécuta, affichant elle aussi un sourire. Le professeur commença à se débattre plus nerveusement à mesure que les animaux fondaient sur lui. Le premier arrivait à sa hauteur quand je fis signe à Nissa de reprendre sa mélodie.

« Voyez, nous avons le contrôle sur la situation. Toujours aucune confession ? »


Le temps pressait, il fallait se débarrasser de l’homme et fuir au plus vite. Je laissais Nissa faire ce qu’elle désirait de lui d’un signe de tête, pendant que je rassemblais les enfants qui paraissaient presque ravis de la situation.

« Je passe en premier, vous restez ici avec Nissa » leur dis-je avant de sortir de la caverne.

Prudemment, j’avançais vers la lumière du jour. Je me sentais de mieux en mieux, comme si quelque chose d’apaisant allait se produire. Je m’arrêtais, surprise de mes sensations, lorsque je réalisais que je sentais simplement la présence d’autres semblables. Naturellement, j’appelais les enfants et les fis sortir sans la moindre crainte. La puissance ondine que je sentais s’imposait à moi avec tellement de force qu’un grand nombre d’entre eux devaient nous attendre… Et qui d’autre que l’armée des Ondins en personne savait où nous nous trouvions ?

Mes sens ne m’avaient pas trompés, une partie de l’armée était bien présente, jonchée fièrement sur les cadavres du directeur et des professeurs qui devaient être en train de nous tendre un piège. Surement que Nissa était au courant de tout cela ? Comment avaient-ils pu avoir un timing si parfait ?
Des parents se jetaient sur leur enfant, pleurant de joie en les serrant fort dans leurs bras. J’observais la scène en retrait, abasourdie par l’efficacité de ce corps militaire et de la force qu’ils émettaient.
J’attendais le retour de Nissa en rassurant les parents qui venaient me voir. L’ondine mit du temps avant d’apparaître, mais elle semblait fière d’elle.

« Tu as été géniale »
lui murmurais-je avant de la laisser rejoindre ses supérieurs.

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Dim 22 Mai 2016, 19:37

Nissa avait beau élaborer des stratégies déduites de ses suppositions et adaptables à toutes les situations imaginables, elle ne c’était pas du tout attendue à ce que la situation se passe comme cela. Les deux ondines tenant les monstres sous leur contrôle, elle c’était attendue à ce que le sorcier lève un sortilège spécial qui ferait reprendre à l’eau son efficacité initiale, mais il n’en fit rien. Elle fut très surprise de réussir à le rattraper dans la baie aussi facilement, et vivante. Il avait peur d’elles deux. Arwen la laissa aux prises avec les monstres. Elle sentit la différence de puissance qui quittait le cercle et l’effort qu’elle dut fournir pour combler la différence était intense. Elle pourrait tenir quelques minutes au grand maximum, sinon les monstres la dévoraient. L’urgence de la situation était telle que la jeune femme réussit à transmettre cette émotion à Arwen afin qu’elle la ressente et qu’elle agisse en conséquence. Elles ne communiquaient pas par la pensée, mais elles avaient développé un lien qui était des plus pratiques en mission : elles arrivaient à se comprendre très facilement.


La jeune femme le poussa en arrière afin qu’il retourne dans la barque. Emporté par l’élan, cette dernière s’écarta du quai et se dirigea vers la position de la sirène. Un sourire cruel s’afficha sur son visage. Elle exécuta les ordres d’Arwen, s’arrêtant pour reprendre in extremis le contrôle de ces derniers. Heureusement qu’ils n’étaient pas très intelligents car elle avait douté de réussir cet exploit. Malgré les menaces et pression afin de lui faire avouer son réel plan, si il comptait les vendre aux autres professeurs ou simplement s’enfuir avec les protégés du directeur, le professeur Ivard ne craqua pas. Fatiguée de maintenir ses efforts pour rien, elle accueillit le signe de tête de son amie comme un soulagement. D’un coup puissant de nageoire, elle se dirigea vers le quai, pour se trouver au plus près de la terre lorsque les monstres reviendraient à eux, puis arrêta de jouer. Elle se hissa sur le quai et d’un geste de la main, enleva toutes les gouttes d’eau qui parsemaient son corps afin qu’elle puisse redevenir humaine. Elle tourna le dos à la scène lorsque les cris de souffrance du professeur s’élevèrent dans l’air et qu’une mare rouge colora le bleu de l’eau. Elle rejoint son amie au moment où les enfants ondins rejoignaient les bras de leurs parents. Les autres restaient en retrait, mais ils seraient ramenés chez eux. Kimi vint à ses côtés et glissa sa petite main dans la sienne. « Après tout ça, tu vas devoir me faire beaucoup à manger… Cette reflexion arracha un sourire à la sirène. –Oui Kimi, je t’emmenerai avec moi dans la cité engloutie, tu ne resteras plus seule sur le continent désormais. Même si Land te protège, ce n’est pas suffisant. Je suis très fière de la manière dont tu as agis aujourd'hui. Elle glissa son autre main dans celle d’Arwen et la serra chaleureusement afin de tenter de lui transmettre la gratitude qu'elle avait à son égard. Elle n'avait pas les mots. Merci, toi aussi tu as été formidable, heureusement que tu étais là. Nous avons réussi à les amener sains et saufs jusqu’à leurs proches. » Elle lâcha la main de son amie et de sa petite protégée puis se dirigea vers une des Naiadès de son Ot’Phylès à qui elle devait rendre des comptes de sa mission. Elle n’avait pas eu le temps de les tenir au courant de son avancée dans la mission. Des envoyés avaient dû guetter tous les mouvements se tramant aux alentours de la prison et agir en conséquence lorsqu’ils c’étaient rendus compte du danger qui allait accueillir les jeunes femmes après leur tentative d’évasion. Heureusement que l’armée ondine était efficace. 
Malgré le fait que les sorciers étaient en tord à avoir enlevé des enfants, le groupe présent sur la plage ne traîna pas car ils se trouvaient tout de même sur leur territoire et il valait mieux ne pas risquer le début d'un affrontement. Ils s'enfoncèrent tous dans l'océan, gardant ceux ne pouvant pas plonger à la surface pour les ramener.

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Quête (l'école des sorciers) ft Nissa

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