Je marchais tranquillement avec mon amant à co^té de moi. Je vis Ethan passer pas très loin de nous, il posa rapidement sa main sur mon épaule. Il m'assura qu'on se verra à l'arrivé. Je ne pus que lui sourire en lui disant « Ne t'en fais pas, je prendrais le temps qu'il faudra, mais je serais là, à l'arrivée ! » J'étais heureuse de l'avoir connu, même si on ne se connaissait pas trop encore, je savais qu'il étais très gentil et qu'un lien d’amitié se nouera entre nous. Je le regardais s'éloigner de nous avec sa cavalière. Pendant ce temps, j'écoutais les paroles de mon âme sœur. Visiblement ce défi l'amusait rien qu'en regardant certains couples courir pour finalement trébucher et tomber à terre. Je dois bien avouer que c'était assez comique à voir.

Je passais mon bras autour de la taille du mercenaire qui se mit encore à grommeler en me disant que l'on était pas des personnes âgés. Je ne répondis même pas à ses protestations. J'avais besoin d'être près de lui, mon état psychologique était assez instable en ce moment et l'absence de magie n'arrangeait rien. Les paroles de Kain me surprirent, il s'inquiétait donc pour moi ? Après tout, c'est vrai que je ne lui avais rien dit. Il avait bien le droit de savoir ce qu'il m'était arrivé et ce qu'il s'était passé à Draguial. «  Je n'arrive plus à gérer les dragons … Il y en a un qui a tenté de me tuer … mes frères ont même dû intervenir. » Je fis une petite pause. Ce n'était pas facile pour moi d'en parler. Mais il le fallait, il devait savoir toute la vérité. « Heureusement qu'ils étaient là. Sinon le dragon m'aurait vraiment tué. Mais là ça va … j'ai une grosse plaie, mais rien de grave. » Enfin, rien de grave … La plaie était assez profonde quand même. Il faudra que je demande à Serica si je pourrais voir un médecin quand on aura atteint l'arrivée, pour qu'il puisse me changer le bandage. Pour l'instant, on n'était même pas arrivé à la moitié du parcourt. J'en profitais donc pour me confier encore. « J'ai dû abandonner l'élevage de dragons. Déjà parce qu'ils devenaient ingérables, mais aussi à cause de la Caste des Dragonniers. Un groupe de dragonniers est venu me voir pour me demander d'arrêter mon élevage. J'ai du leur céder … je ne voulais pas nous mettre à dos cette Caste … je ne voulais pas mettre en danger notre peuple … Je leur ais laissé tous les dragons, les nouveaux nés et les œufs … même Kinoë, Dremth, Sarafine, Laïka et Sheitan … » C'était très dure pour moi. Les larmes me montèrent aux yeux, je me rapprochais encore plus de Kain. J'avais besoin de sa présence, mais aussi de son soutien.

J'aimerai bien qu'il arrive quelque chose de bien dans ma vie. D'accord j'avais deux merveilleux jumeaux, mais cela faisait fort longtemps que je ne les ais pas vu. Je croise les doigts pour que ma grossesse actuelle se passe tranquillement et l'accouchement ne soit pas comme le premier. J'avais ressenti tant de souffrance, même pendant un moment j'avais cru que mon corps m'abandonnait totalement. Tout cela à cause du Passager Noir qui sommeillait en moi. Je pense qu'il faudra que je demande de l'aide à cet homme, l'Orishala, que j'avais vu tout à l'heure. Mon instinct me disait que ce serait mieux de voir quelqu'un que je ne connaissais pas pour mieux apprendre à contrôler cette maudite double personnalité. Mais pour l'instant j'avais d'autres problèmes en tête. Il fallait que je m'occupe du cas de Draguial, je ne savais même pas si j'allais continuer mon métier d'éleveuse.





¤ 678 mots

Le déchu libéra la colère qui le rongeait intérieur depuis qu’il était venu à ce bal. L’Ombre ne fut guère surprise de la voir s’emporter et frapper des poings sans réfléchir à une stratégie d’attaque. Elle était identique sur ce point-là lorsqu’elle s’énervait. Mais ça, elle ne lui révélerait pas… La jeune femme se contenta de le regarder, se demandant combien de temps il tiendrait le coup avant de se manger le sable, victime d’une attaque sournoise de son adversaire. L’Ombre s’était bien assez battu sans réfléchir pour savoir que cela se finissait bien souvent ainsi. D’autant plus que le déchu n’était pas tailler pour le combat. La preuve, il n’avait plus résisté ni  à sa poigne, ni à celle de Serica qui l’avait emmené loin d’elle…

L’organisatrice des festivités, prudente, l’attrapa d’ailleurs par le bras pour l’écarté un peu du déchu. L’Ombre lui aurait bien résisté pour rester au plus près de la bagarre pour mieux admirer la défaite de son partenaire, mais elle préféra se laisser faire pour éviter de s’attirer des ennuis. Elle se demanda d’ailleurs ce que Zachariah et son grand-père diront en apprenant que ce n’était pas elle qui s’était fait recaler lors du bal, mais bien son partenaire. Sûr qu’ils seraient encore capables de dire que son caractère avait déteint sur le pauvre homme. Façon, pour eux, c’était toujours de sa faute.

« Ne soyez pas désolé, il était distrayant au début, dommage qu’il ne sait pas dompter sa colère. Avoir le corps brûlé ne lui a pas encore suffit comme leçon » commenta-t-elle en jetant un regard déçu à Ignis, elle avait un  peu de respect pour lui finalement et était attristé de voir que leur duo se terminer ainsi. Elle avait même été très gentille avec lui, elle aurait pu prendre la place de son adversaire pour lui taper dessus au vu des vils mots qui lui avait lancé dernièrement. Mais ce qui l’attristait encore plus, c’était la réflexion de Serica sur les conséquences du comportement du déchu.

« Finir la soirée seule… hum, répéta-t-elle pensivement. Elle s’était préparée à cela, persuadé qu’elle aurait rejeté n’importe quel prétendant. Mais le bal avait pour but de former des couple, elle aurait l’air bien bête de faire partie de celle délaissé… L’Ombre avait tout de même une certaine fierté. « Vous êtes sûre que je ne peux pas le récupérer ? Qui sait, après une ruée de coups, il sera peut-être plus aimable envers moi ? Sinon, j’espère que les réserves de notre alcool local sont bien remplies et le prochain buffet bien conséquent… j’aurais bien besoin de ça pour affronter l’humiliation de la solitude »

Non, vraiment, regarder les couples résistés aux temps et aux épreuves de ce bal, ce n’était pas pour elle. Elle aurait l’impression d’avoir échoué, alors tant qu’à échouer, autant le faire complétement. Et puis, l’alcool avait ça d’avantage, qui lui faisait oublier, en plus de ses malheurs, sa fierté mal placée et atténuait son caractère qui n’était guère plus sympathique que celui du déchu en temps normal. Et elle ne serait probablement pas la seule à avoir besoin d’alcool pour s’en remettre. Le déchu n’était pas au bout de ses peines, car la matasif arriva pour prendre part au combat, arme en main.

« Ne me le cassez pas de trop tout de même ! » lui lança-t-elle alors. Les gens étaient bien violents en ce moment pensa-t-elle. Certes, elle n’était pas du genre à fuir la bataille, c’était même plutôt l’inverse, mais il lui semblait tout de même au départ qu’elle était inscrite à un bal…

Une douleur lui vrilla la tempe que l’Ombre pensait être dû à trop de réflexion ou à la chaleur de plus en plus oppressante du désert. Une vague nauséeuse l’envahit l’obligeant à poser un genou à terre. La couronne mortelle qui faisait d’elle une humaine temporaire lui rappela son existence. Certains de ses muscles commencèrent à la faire souffrir, probablement à cause des épreuves précédentes. L’Ombre n’avait encore jamais éprouvé la sensation de fatigue et d’effort, du moins, guère aussi longuement. Une forte migraine lui reprit, mélange d’émotions instables, d’un manque d’eau et d’un reste d’alcool relativement traître.

« Je ne me sens pas très bien » émit-elle d’une faible voix, comme si cela lui permettrait d’évacuer la douleur qui s’était remise à la ronger intérieurement.

727 mots
post 9

Si les combats que menaient Neah semblait plus amusant et relativement simple, c'est parce que lui-même était devenu plus fort. Il pouvait apprécier l'étendue de son talent avec un sourire malicieux. Mais ce conflit n'était pas terminé et l'Ange ne devait pas se relâcher. Il vit à quelques pas de lui un Démon en train de ramper vers l'épée que ses mains maladroites venaient de lâcher sous l'assaut d'un Humain de nouveau aux prises avec un adversaire au visage dégueulasse. Neah s'apprêta à bondir afin de l'affronter avant qu'il n'est récupéré son arme et ne fasse plus de dégât, mais l'ennemi avait lui aussi mis au point une stratégie. En paraissant faible, il attira son future adversaire dans ses filets. Le Démon ricana et saisit une dague caché dans son uniforme et la lança en sa direction, l'Ange n'eut aucun mal à esquiver, mais ce retard engendré permis à l'Engeance de saisir son arme et de se redresser. Prêt à sévir en s'élançant dans sa direction sans lui laisser la moindre chance de parer avec son fauchard mal mis dans ses mains. L'Ange choisi de se baisser en se décalant sur la droite alors que la lame de son adversaire ne lui transperce que l'épaule gauche. Cet acte fût suivit d'une grimace et d'un cri de douleur de la part du jeune homme qui lâcha son arme dans le sable chaud. Ce coup serait un handicap pour lui, mais ce n'était pas son bras combattant qui avait été touché.

Malgré tous ses entraînements, Neah n'était pas encore ambidextre. Il savait que ce point pourrait lui sauver la vie s'il décidait de devenir soldat, mais il faisait avec en attendant d'avoir plus de talent. L'Ange cru que le Démon enlèverait son arme dès qu'il l'aurait sévèrement heurté, mais ce dernier sourit en choisissant d'enfoncer son arme plus profondément en lui, déchirant les muscles de son bras et laissant son liquide carmin recouvrir son épée. Neah réalisa ce point et saisi de sa main droite la lame encore au clair, se moquant qu'elle lui ouvrait déchirait la peau en une nouvelle plaie sur sa paume. Piquante et palpitante sous l'assaut. Ils se défièrent par la force un moment avant qu'il ne parvienne à retirer la lame qui le transperçait avec l'aide du vent ambiant qui comprimait la main de son ennemi et le repoussait. Neah venait de reprendre l'avantage avec sa magie, chose que l'immonde créature était dépourvue par la présence des Humains. Il ne montra rien de cette remarque intérieure, surtout que sa blessure saignait et engourdissait son bras qui semblait désormais peser plusieurs kilos. Son ennemi ne souriait plus depuis qu'il s'était dégagé de son emprise, comprenant que le combat qu'il imaginait gagner en quelques instants s'avérerait plus difficile qu'il ne l'avait pensé. Ils étaient désormais égaux mentalement et jugeait l'autre sans le mésestimé.

On pouvait même dire que ce combat avait quelque chose de fascinant, s'ils savaient tout deux que l'un ou l'autre ne serait plus présent dans ce monde avant le coucher du Soleil, ils ne s'attendaient pas non plus à une résistance pareille. Les deux adversaires se fixèrent en souriant narquoisement avant de lever leurs armes et de charger de front, prenant soin de leurs garde, mais sans songer une seconde à esquiver au besoin. Ils commencèrent une danse macabre afin que l'un élimine l'autre le plus rapidement possible. Neah se sentait épuisé, chaque coup que lui portait le Démon l'affaiblissait physiquement à cause de sa blessure. Pourtant, il ne renoncerait pas. Je peux le faire. Je peux le vaincre. Il est à bout, encore un effort... Son adversaire faiblissait lui aussi, même sans blessure apparente, sous les assauts acharnés de l'Ange. Se battre avec un fauchard avec une seule main, ce n'était vraiment pas évident, mais il ne sentait plus son autre côté et sa main gauche ne faisait office que de stabilisateur. Ils bataillèrent plusieurs minutes avant que Neah ne simule une attaque venant du haut, obligeant l'Engeance à parer cette attaque, mais rapidement, le jeune homme lâcha son arme avant de la rattraper avec difficulté grâce à sa main gauche. Il était trop tard pour son adversaire, la lame de sa lance le frappa du bas du bide avant de remonter jusqu'en haut du torse avec violence que le démon aux dents de requin en lâcha son arme avant de perdre l'équilibre. Mort.

Post IX | 730 mots

Pourquoi me sentais-je aussi vexée de la part d’individus que je ne connaissais qu’à peine ? Cette question me trotta dans la tête tandis que Kamal me parlait de la situation de la Bougie vivante en contre-bas. J’avais le regard rivé sur cette créature qui, à l’instar des autres, ne ressemblait à rien de ce que j’avais pu connaître, hormis une bougie. Un incendie ? Je ne m’imaginais pas la douleur d’une déflagration, alors que Kamal lui, semblait la comprendre. Il était tendre, ce Kamal, à continuer de me parler comme si tout coulait de source. Sa compagnie était un régal, je ne m’en lassais décidément pas. Et encore moins quand il eut l’audace de se lever pour affronter les deux hommes qui me tenaient pour cible depuis que je m’étais retournée. J’avais presque fini par les oublier, quand le mot « poésie » sortit des lèvres de mon doux partenaire. Je me retournai vivement, pour observer cette petite scène qui me fit un plus grand bien. Je n’avais pas spécialement cherché une quelconque vengeance. « Nous, sorciers, ne devons pas prêter attention à la vermine… Sauf pour les potions. » disaient en chœur mes tantes dans la tête. Je comprenais peu à peu leurs leçons qui m’avaient parues dérisoires et incompréhensibles lorsqu’elles me les sortaient. Aujourd’hui, enfin sortie de mon étau familial, j’observais ce monde avec un regard éduqué et je les comprenais. Qu’auraient-elles fait à ces jeunes hommes ? J’imaginais mes tantes qui comme Kamal, n’auraient pas attendu deux secondes avant d’attaquer. Toutefois, même si Kamal avait dit n’être pas assez costaud pour surprendre des adversaires dans une Arène, je ne trouvais pas en cette action une once de faiblesse et je me coltinais à penser qu’il était capable de bien des choses.

Les deux hommes partirent rapidement et Kamal vint se rasseoir à côté de moi. Je l’observais avec de grands yeux admiratifs et vins tôt me coller à lui, joyeuse.

- « Tu ne veux pas te battre dans l’Arène mais tu sais te montrer menaçant » je fis mine d’avoir des frissons en continuant « tu pourrais en faire perdre plus d’un, j’en suis sûre. Qui est Akûn, ton animal ? » Je regardais les potentiels concurrents, puis les hommes dans les gradins. Je n’avais pas pensé qu’une femme déterminée, la Matasif en personne, aille affronter la Bougie vivante. « Bon, il est vrai que moi non plus, personne ne m’inspire. Oh, tu as vu ? La matasif va affronter cet… Homme. » j’hésitais sur le mot tant le visage était décomposé. « Les femmes peuvent combattre ? » Elles peuvent effrayer, se venger, user des subterfuges…. Mais user d’armes aussi lourdes que moi, je ne pensais pas qu’un jour j’en verrais une apte à faire ça. « Woah. Qui aurait cru. »

Je me séparais un peu de Kamal, l’air ambiant avait tendance à nous rendre moites. Les fers tardèrent à se croiser dans l'arène. J'attendis impatiente, la suite. J'étais terriblement curieuse sur l'art et la manière qu'elle utiliserait pour battre le brûlé.

- « Es-tu sûr que ce n’est pas une mise à mort ? Cette humaine semble déterminer à en découdre avec lui. »

La matasif était robuste malgré sa taille. Néanmoins, elle ne fut pas l’adversaire de la Bougie. Je fus très déçue, moi qui pensais qu’elle en était capable. Mais un homme très grand s’était avancé et elle lui avait légué la place. Je contemplais la scène pleinement éveillée qui, au bout d’un moment, m’enseigna la férocité des Humains. Mes tantes évitaient d’affaiblir les sorciers. Nous étions un peuple discret, mais puissant. Elles me narraient souvent les aventures d’Orion et de ses morts, comment il avait réussi à presque anéantir le monde dans lequel nous vivions. Je me demandais pourquoi, si nous étions si importants, jamais aucun des Empereurs Noirs n’avaient -à proprement parlé- écrasé l’histoire. Ils l’avaient changée, il est certain, mais le Chaos n’avait été que passager. Etait-ce une méconnaissance des autres peuples et de leurs attributs, qui avait mis les sorciers en déroute ? En venant à Utopia, je pensais les Humains faibles du fait d’une magie inexistante. Néanmoins ils avaient réussir à vivre des millénaires sur des terres arides, sans jamais avoir faibli face aux autres peuples. Cet homme m’apprenait ce que mes tantes ignoraient : l’acharnement des humains. Ils avaient tout de même construit une cité entière, vivante et regorgée d’eau et de provisions.

- « Il m’effraie, je n’aimerai pas être à sa place en effet. » Je confessais aussi mes probables faiblesses à Kamal en toute discrétion, presque en chuchotant pour que personne autour de moi n’entende un pareil commentaire. « Regarde, regarde, il est à genoux. » J’eus envie de rajouter ‘le pauvre’ mais la bougie ne m’inspirait aucune pitié. Je savourais cette victoire trop facilement obtenue. « Ils vont continuer, tu penses ? »

Il s’écoula un temps, une pause pendant laquelle je me relevais.

- « Veux-tu quelque chose à boire ? J’ai terriblement soif. »

Mots = 810

C'était à croire que le bal devenait une farce, mais pourquoi diable des duels devenait un facteur dans l'objectif qu'était la formation de couple pour la soirée, voir plus ou moins... L'orisha n'avait plus sa compagne et il venait de donner une rouste à l'un des cavaliers, ce qui menait à son tour à une autre célibataire. Certains avaient quitté d'une façon ou d'une autre depuis le début de l'événement qui de moins en moins se diriger vers la réussite. Au moins resterait-il les couples déjà formés avant la venue à Utopia, symbole que tout n'était pas désespéré ou désespérant.

Apprenant ensuite des lèvres de Yulenka que celui à qui il avait offert une correction était loin d'être apprécié par celle-ci puisqu'il avait fait preuve d'une attitute digne de grand goujat. Ethan esquissant un sourire au coin des lèvres, songeant qu'il avait fait cela tout en étant vêtu de son simple maillot de bain qui avait presque l'allure d'un boxer, en légèrement moins ajustés. Il n'avait pas du tout pensé à cet aspect en se dirigeant vers la reine de la nuit et se dit qu'il n'était mieux de rien dire sur la crédibilité de son habillement si on ne lui fait pas la remarque.

- Et bien, au moins je n'aurais pas fait ceci pour rien bien que l'idée me semblait saugrenue au départ. J'aurais quand même souhaité un minimum d'opposition pour appeler cela un combat.

Mancinia pendant ce temps avait attrapé une lance pour menacer le bougre étendu au sol. Ethan voyant du coin de l'oeil qu'il se redressait avec difficulté pour laisser échapper deux mots lourd de signification. Il voulait mourir, abandonner la partie, résolu à recevoir en plein coeur cette arme qu'elle tient à son attention entre les mains. D'un côté l'orisha considérant que c'était une atteinte à la libre existence du déchu et qu'intervenir pour ne pas laisser cet acte survenir. De l'autre, Ignis avec demandé sa mort, libre choix qu'il avait fait. Deux options, deux libertés, dilemme moral sur le fil d'arrivée ? En connaissance de cause sur les actes du condamné, il avait presque envie d'amener une troisième solution. Le laisser en vie pour lui faire vivre tout autant de souffrance qu'il a pu en donner aux autres. Permettant la liberté de l'assouvissement des vengeances qui pèsent sur sa tête. Il s'adressa de nouveau à Yulenka mais un peu plus fort pour que la Matasif en entendent les détails.

- Mais pourquoi diable le tuer si vite ! Une lente souffrance pour avoir le temps de comprendre l'effet de ses actes serait tellement plus riche en spectacle qu'une simple mort.

Ethan n'avait plus rien à perdre dans cette soirée, il était seul tout comme à son arrivé et l'ambiance feutrée et festive avait prit une tournure presque sanguinaire. Était-ce dû à l'absence du Roi ? Un danger imminent pour les visiteurs de l'endroit ? Il ne savait plus où donner de la tête, voyant ici et là des combats avoir lieu. Certains à arme égale niveau force et d'autre presque absurde tant l'écart était immense. Était-ce là le résultats de plusieurs années d'union que d'avoir des conflits aussi rude ? Qui sait, Serica en ferait une annonce explicative détaillé mais pour l'heure il avait envie de discuter plus amplement avec la vampiresse, si son emploi du temps pour la suite du bal n'était pas déjà bouclé bien entendu.

- Vous permettez que je prenne place à votre table pour entendre et voir la suite du spectacle ?

Il ne savait si sa demande était possible, après c'était la table des souverains mais comme plusieurs d'entre eux brillaient par leurs absence, une petite dérogation aux principes de bases ne devrait pas être si mal vu. Sauf peut-être sa tenue légère qui pouvait mener à une certaines offense des moeurs d'individus un peu trop pudique.

688 mots

Le couple d’Elémental continuait encore de marcher tranquillement, faisant leur tour de l’arène, les pieds liés l’un à l’autre, afin de relever le défis proposé aux autres couples. Alyska entourait la taille de son partenaire, tandis que de son côté, Kain, avait passé son bras autour des épaules de la jeune femme. Il n’aimait pas marcher ainsi en public, car celui-ci avait l’étrange impression de paraître ridicule en étant ainsi collé l’un contre l’autre. Mais ici, dans l’immensité de l’arène, très peu de gens faisaient réellement attention à eux. De plus, en bon dernier, la plupart des convives étaient déjà parvenus à faire leur tour et devaient certainement s’afférer à relever un autre de ses stupides défis. Au moins, ici, loin des autres, les deux Elémentals étaient tranquilles, pouvant discuter en toute sérénité. D’ailleurs, le fils du feu en profita pour questionner sa compagne sur ce bandage qu’elle portait autour de son bras. Cette dernière ne lui avait rien dit à ce propos. Peut-être n’était rien de grave au final, mais le guerrier s’inquiétant tout de même de la jeune femme malgré ses airs bourrus.
Et alors qu’Alyska finissait sa première phrase, les yeux de Kain s’agrandir de surprise et de pure stupéfaction face à ce qu’elle lui annonça. Les dragons. Ceux-ci étaient apparemment devenus ingérable, au point ou même l’un d’entre avait attaqué la fille de la foudre, d’ou l’origine du bandage qu’elle portait à son bras. Le mercenaire en était encore bouche bée par la nouvelle, il ne réalisait pas encore ce qu’il venait d’entendre, mais la suite des paroles de la jeune femme ne manquèrent pas de le désorienter totalement face au flot de mauvaises nouvelle qu’on venait de lui annoncer. Plus encore que des dragons incontrôlables, ces derniers furent entièrement réquisitionnés, des plus vieux jusqu’aux œufs, tous sans exception, par une Caste qu’il ne connaissait guère encore, les Dragonniers. Ceux-ci obligèrent alors Alyska à arrêter complètement son élevage de dragons à Draguial. Ce qu’elle dut faire bien entendu sous peine de représailles de la part de cette même Caste. Ainsi, la fameuse citée dédiée au dragon se retrouva bien vite déserte de toute bête à écaille, même les si fidèles compagnons de la jeune femmes n’y réchappèrent. On venait de tout lui prendre, absolument tout. Ce à quoi elle avait dédiée une grande partie de sa vie et qui faisait sa fierté, tout réduit à néant en un instant.
Digérant alors la terrible nouvelle, les poings de Kain commencèrent à serrer intensément et dans ses yeux se lisait la colère. S’il n’était pas actuellement à Utopia à cet instant, là où la magie ne se voyait pas annihilée, des flammes auraient très certainement jaillies de son propre corps, tout en faisait grimper la température tout autour de lui. Heureusement, l’anti-magie de la citée humaine permit de contenir la rage qu’il aurait manifesté avec son élément à ce moment-ci. S’arrêtant soudainement, son regard se porta par la suite dans celui-ci d’Alyska. Le mercenaire y vit le début de larmes qui s’apprêtaient à couler sur les joues de sa compagne, cela eut le don de l’énerver d’autant plus. D’un coup, il prit la jeune femme par les épaules, d’un geste brusque et sans grande douceur, avant d’émettre sa réponse face aux terribles nouvelles qu’on venait de lui annoncer.

Et tu va rester là sans rien faire !? Pourquoi ne pas m’en avoir parlé plus tôt !?

Un instant de silence se fit, durant lequel le visage du guerrier de contorsionna de fureur.

Ils bruleront tous, autant qu’ils sont !! Dragonniers ou pas, j’irai leur reprendre ce qu’ils ont volés ! J’irai les amputés de ce qu’ils ton prit pour qu’ils en souffre éternellement !
Dès qu’on sera rentré je vais lever une armée pour marcher sur le repaire de ces enflures et les exterminer un par un pour ce qu’ils ont fait !

Et d’un cri de rage, Kain envoya son poing percuter le mur de l’arène juste derrière lui.

Raphaël essayait de se débattre avec cette fausse haine que lui imposaient les souvenirs de la Sorcière. Rapidement, la migraine vint assaillir son esprit, compressant ses tempes, et l’empêchant de réfléchir clairement. Par réflexe, il se prit la tête entre ses mains, les muscles de son dos se contractant brutalement à chaque fois qu’une vague de haine l’envahissait. Il entendit soudain la voix de Nissa percée un instant le brouillard englobant son être. Il secoua la tête, essayant de se débarrasser de ses mauvais souvenirs, cherchant à les enterrer aussi profondément que possible pour ne plus qu’ils viennent à nouveau l’assaillir. Il commençait sincèrement à en avoir marre de cette malédiction. Petit à petit, il réussit à refouler le flux de souvenirs et de haine, mais il avait toujours l’impression d’avoir un marteau dans le crâne. Il laissa tomber une main le long de son buste, l’autre se posant sur son visage, ses doigts frottant ses yeux, essayant de se reprendre. « Ne t’inquiète pas, c’est rien. Parfois mes souvenirs reviennent en vagues sans que j’arrive à les contrôler. J’ai juste pas l’habitude de gérer autant d’informations, surtout sans mes pouvoirs ». Il remonta sa main, passant ses doigts dans ses cheveux, rejetant ses mèches en arrière. Il tourna la tête vers la jeune femme, souriant faiblement, essayant encore de se remettre de sa migraine. « Je me demande bien comment vous faites ». S’amusa-t-il à dire en parlant de tous ceux ayant une mémoire à long terme depuis des années.

Il ne lui avait pas dit l’entière vérité. C’était vrai qu’il avait du mal à contrôler sa propre mémoire, mais il ne lui avait pas avoué qu’il en avait une « deuxième » en quelque sorte, et que cette dernière lui posait bien plus de problème que la sienne. « Pour tout te dire, je crois bien que j’ai failli devenir dingue. Enfin… Plus que je le suis déjà ». Dit-il en riant, reprenant là où leur conversation s’était arrêtée, avec la remarque de Nissa sur la souffrance qu’il avait dû ressentir. Un Protecteur ne tarda pas à passer prêt d’eux, l’es invitant à rentrer dans la salle. Raphaël soupira de soulagement. Peut-être qu’il supporterait mieux la chaleur. Plus longtemps il sentait son lien coupé avec l’eau, et moins il supportait le soleil brûlant au-dessus d’eux. « Bon, eh bien allons-y, peut-être qu’il y aura de la nourriture. Au fait, tu as besoin d’aide pour marcher ? ». Lança-t-il à la Sirène. Lorsqu’elle retira sa jambe, il se mit debout, testant rapidement sa cheville pour s’assurer qu’il allait mieux, puis il tendit le bras à Nissa, prêt à la soutenir si elle en ressentait le besoin. Puis ils se dirigèrent vers la grande salle, l’Elémental faisant en sorte de ne pas être prit dans la foule qui se précipitait vers l’entrée. Ils étaient déjà tombés une fois, pas besoin de refaire une chute.

Une fois dans la salle, ils furent assaillis par la musique festive qui résonnait harmonieusement, ainsi que par les odeurs de nourritures, donnant l’eau à la bouche à Raphaël. Il avait déjà mangé lorsqu’il était arrivé ici, lorsque Pandora était encore avec lui, mais le jeune homme avait un appétit quasiment insatiable, mangeant joyeusement tout ce qui passait à porter de sa main, désireux de goûter chaque plat. « Eh bien, on dirait qu’ils ont vraiment tout donné pour cette soirée ». Ils partirent s’installer à une table, et Raphaël ne tarda pas à se servir un verre d’eau, en proposant à Nissa. Peut-être est-ce qu’elle préférait l’alcool. Dans tous les cas, il avait sérieusement besoin de boire, surtout après s’être dandiné autant sous le soleil. Encore un peu et il risquait de devenir pivoine, encore plus vu la tenue dont on l’avait affublé. « Tu sais, personnellement je crois pas que je pourrais suivre les ordres d’un supérieur sans discuter. Et je pense pas qu’un insubordonné tel que moi soit supporté longtemps ». De toute façon, il n’avait pas l’intention de rester encore bien longtemps au sein de sa race. Il partit se chercher à manger, revenant s’asseoir prêt de la jeune femme pour manger son assiette bien garnie.