Bien que Raphaël essaye de ralentir sa démarche habituelle, à cause de son mangue d’attention, il finit quand même par accélérer, se rendant à peine compte de la difficulté de Nissa à le suivre. Sans ses pouvoirs de mémorisation absolue, et d’apprentissage accéléré, il n’avait aucune concentration. Déjà qu’en temps normal c’était quelque chose d’assez compliqué pour lui, étant presque toujours obligé de faire des mouvements avec ses bras, et de discuter sur plusieurs sujets en même temps pour réussir à garder son attention. C’était assez paradoxal, sachant qu’il faisait plusieurs choses à la fois, mais c’était son mode de fonctionnement. Et soudain, il entendit la jeune femme lui crier, et aussitôt, ils tombèrent. Par instinct, il chercha à rester debout, ce qui eut pour effet de tordre leurs deux chevilles, celle de la Sirène subissant plus de dégâts que la sienne. Il tendit sa main vers elle, et l’aida à se relever. « Excuse-moi, je suis qu’un pauvre idiot ». Lui dit-il sincèrement. Ils repartirent, et, cette fois-ci, l’Elémental fit en sorte d’y aller aussi lentement qu’il le pouvait, suivant le rythme de Nissa. Il fallait dire qu’elle s’appuyait encore plus sur lui, sûrement à cause de sa cheville foulée. Décidément, plus bête que lui, ça devait être difficile à trouver.

A force de collaboration, ils finirent par terminer le tour demander. Se dépêchant de détacher leur jambe, il vérifia la cheville de la jeune femme. « Bon, ça n’a pas l’air trop grave, mais tu devrais éviter de trop la bouger pour le moment ». L’Elémental se redressa, et emmena la jeune femme jusqu’à une chaise à l’ombre. Il s’assit à côté d’elle. « Encore désolé ». Lui dit-il, puis il enchaîna sur un ton amusé. « Tu disais d’être sûr de sur qui tu tombais toute à l’heure, mais je suis pas persuadée que tu apprécies d’avoir un boulet tel que moi. Au sens propre comme au figuré ». Vue la situation dans laquelle ils avaient été il y a quelques minutes, il avait été un véritable boulet pour elle. Ou comment se ridiculiser en publique, encore plus que d’habitude. Cette fois-ci, le publique était d’un tout autre niveau. Beaucoup plus grand, et avec des personnages beaucoup plus important de ce monde. Si un jour il arrivait à terminer son apprentissage du temps, les Grands de ce monde ne le prendraient sûrement pas au sérieux. Enfin, de toute façon, ils n’allaient sûrement pas se souvenir de lui plus que ça. Il n’était qu’un simple gars parmi une foule d’autre, et qui n’avait aucun intérêt pour les autres.

« Et dit-moi, il s’est passé des trucs intéressants pour toi depuis qu’on s’est rencontré ? ». La questionna-t-il, histoire de faire la conversation. Au même moment, Sérica faisait une nouvelle déclaration. Quoi ? Encore une épreuve, et physique encore ? Il ne pouvait pas simplement retourner faire trempette en attendant que ces combats se terminent ? Heureusement, seuls les volontaires semblaient pouvoir se battre, les autres pouvaient rester tranquillement assis. Bon, tant mieux, Raphaël n’aimait pas spécialement la violence, surtout lorsqu’elle était aussi idiote que celle-ci. A quoi cela servait-il d’étaler ses capacités de combats, simplement pour faire le beau devant ses dames. L’Elémental doutait qu’un tel « spectacle » puisse intéresser grand monde. Enfin, il était souvent, si ce n’était pas toujours, à côté de la plaque en matière de séduction. Il fallait avouer qu’avec sa magnifique expérience en la question, soit aucune, il n’allait pas aller bien loin. Il faut dire qu’être en couple, ou simplement passer la nuit avec quelqu’un ne lui était jamais passé par la tête, que ce soit en pensant à une femme ou un homme.

Pendant qu’il était perdu un instant dans ses pensées, quelqu’un vint à lui, tendant le doigt vers lui, le regard provocateur. « Aller vient, qu’on se batte ». Raphaël tourna vers l’homme, d’abord confus. « Hum… Quoi ? Ah non, je suis un… ». Il ne termina pas sa phrase lorsqu’il vit le regard de l’homme. Ce dernier n’avait aucune intention de le laisser partir tant qu’il n’avait pas échangé des coups avec Raphaël. Soupirant et se levant, le jeune homme s’éloigna un peu de Nissa. Il fit exprès d’accentuer le boitement de sa cheville qui avait légèrement souffert avec leur chute. Remarquant ce point l’inconnu ne tarda pas à l’attaquer sur ce flanc plus faible. Sans réelle difficulté, ni besoin de ses pouvoirs, l’Elémental réussit à analyser ses mouvements, et même les anticiper, mais il n’avait aucune envie de se battre et se donner en spectacle. L’homme ne tarda pas à lui asséner un coup de poing sous le menton, le sonnant, puis l’envoya à taire. Un soupir de déception, et une phrase qui ne fit ni chaud ni froid à Raphaël, puis l’homme s’en alla. Frottant son menton, et se relevant, il partit se rasseoir à côté de Nissa, croisant les jambes en tailleur. « Et moi qui voulait pas me battre ». Se plaignit-il un instant.

Accoudé contre la rambarde, le mercenaire continuait d’observer le spectacle, des plus ridicules, de ces couples qui tentèrent de traverser cette mince entendue d’eau sous leurs pieds. Pendant encore combien de temps encore allait-il devoir subir tout cela ? L’homme poussa pour la énième fois un profond soupir d’ennui, avant de commencer à rêvasser en observant l’horizon, au delà de l’arène. Les couples défilèrent au fur et à mesure, mais Kain n’y prêtait aucune attention, par ailleurs, ses yeux se fermèrent doucement, prêts à piquer un petit somme en attendant la fin de l’épreuve, voire de la journée entière. Soudain, le claquement de main et la voix de Serica les sortirent immédiatement de sa torpeur. Dans un sursaut, il fixa l’organisatrice en essayant de savoir ce qu’il se passait. Après un moment de flou, il réussit finalement à revenir dans l’instant présent. Kain put ainsi apprendre que l’épreuve de l’eau venait de finir et que ceux ayant malheureusement chuté allaient recevoir leur gage, à savoir une tenue des plus légère que leur présenta Serica. L’Elémental émit alors un petit rire narquois pour les pauvres attifés de leur nouvelle tenue. Une véritable chance encore une fois qu’il n’eut pas besoin de participer à l’épreuve précédente, car déjà la suivante arrivait. Levant les yeux au ciel, le guerrier prit un air des plus exaspéré. Cela n’en finissait donc jamais ? À combien d’épreuve allait-on encore les obliger à participer ou à être spectateur ? Un grognement se fit de sa part, tandis qu’Alyska vint le rejoindre après un petit moment d’absence. Elle s’en excusa, mais le fils du feu secoua négativement la tête pour lui indiquer qu’il ne lui en voulait pas.
Ensuite, les explications du défi expliqué à tous, la jeune femme vint lui prendre la main afin de le faire descendre jusque sur le sable de l’arène. L’homme garda le silence en suivant sa compagne, bien qu’il y ait un soupçon de curiosité dans son regard. Prennant la parole, son amante lui expliqua alors qu’elle avait envie de réaliser le défi proposé par l’organisatrice. Les yeux de Kain s’arrondir de surprise. Elle était sérieuse ? Elle voulait courir dans son état ? Mais heureusement ses traits s’adoucir, du moins autant qu’il lui était possible de le faire. Après explication, il apprit qu’Alyska préférait plutôt marcher que de courir. Cela ne plaisait guère au mercenaire, mais il haussa les épaules en acceptant malgré tout la proposition de la jeune femme.
Un pas et le couple débutèrent alors leur tour complet de l’arène.

Ensemble, il se mirent alors à marcher bien tranquillement, contrairement à tous les autres couples qui eut tentèrent de trottiner, voire même de sprinter, afin d’arriver les premiers. Mais cela se révéla être un terrible fiasco pour bon nombre d’entre eux, qui tombèrent tête la première dans le sable de l’arène. Un rire sonore s’échappa de sa gorge en voyant toutes ses chutes, plus hilarantes les unes que les autres.

Ahaha ! Regarde moi ça ! Pour une fois que quelque chose m’amuse dans cette foutue citée.

Finissant sa phrase, un léger son de surprise se fit de la part du mercenaire lorsque le bras d’Alyska vint entourer sa taille et que son corps électrique se colla contre le sien. Il protesta bien évidemment.

Ah ! Mais pourquoi tu me colles comme ça ? On ne va pas tomber et l’on n’est pas de ces personnes du troisième âge que je sache.

Kain continua de grommeler un instant, mais il devait bien reconnaître que le contact avec la jeune femme était des plus agréable au final. Ses protestations prirent fin et finalement un bras passa autour des épaules d’Alyska.
Le jeune couple continua de marcher l’un contre l’autre, et en silence, avant que le fils du feu ne vienne briser ce dernier.

Hé, mais… dis moi Aly ? Je me demandais. C’est quoi ton bandage au bras ? Tu t’es blessée ? C’es pas grave j’espère ? Tu ne m’en as pas parlé.

Alors qu’il questionnait sa compagne, les autres convives devaient très certainement être rendus à la fin de leur tour, s’ils ne l’avaient pas déjà fini. En tout cas Kain s’en fichait bien, il préférait au final prendre son temps plutôt que d’avoir à entendre Serica et ses défis.

Yulenka écoutait une oreille faussement distraite les réponses de Mancinia. Briser la glace en dévoilant certains points que l'on ne soupçonnait pas chez l'autre. C'était un point de vue, même si la vampiresse émettait des réserves quant aux moyens utilisés. Mais après tout, il s'agissait là essentiellement de la plèbe. Peut-être qu'il ne fallait pas grand chose à ces gens simples pour les satisfaire. Peut-être qu'à leur niveau on ne s'encombrait d'une dignité ou d'un respect de soi trop important. Allez savoir..... Dans l'absolu ça n'était pas son problème, puisqu'elle n'était là que pour observer. Elle se réjouissait d'ailleurs de ne pas avoir eu à se dénuder de la sorte à cause de la maladresse d'un inconnu, ou encore d'autre chose qu'elle trouvait embarrassant à faire au milieu d'inconnus. Peut-être qu'il fut un temps, lorsqu'elle était plus jeune et moins instruite, elle aurait pu apprécier... Mais elle n'en était pas sûre. L'important comme le disait Manicinia était que chacun soit content de son sort et profite de la soirée. Mais même à ce sujet, l'évidence n'était pas ultime non plus. Tout simplement parce que certains dépassaient les limites de l'outrecuidance, et qu'ils se comportaient pire que des bêtes ! Mais ça ce n'était hélas pas propre aux humains, mais plutôt à la gent masculine....

Yulenka tourna la tête en direction d'Ignis, répondant à Mancinia.

-Il semblerait pourtant que le principe et le thème de ce Bal échappe largement à certains. Voyez ce sinistre individu là-bas, celui qui semble être resté trop longtemps prêt du four.... Pour ce que j'ai pu voir de son attitude et de son humeur, on dirait sincèrement qu'il s'est trompé de crémerie, si je puis m'exprimer ainsi.

Yulenka se disait que si elle pouvait profiter pour nuire légèrement à la présence d'Ignis elle n'allait pas se gêner, mais Serica fut la plus rapide. Elle empoigna Ignis le désigna comme l'initiateur désigné volontaire de la prochaine épreuve, des duels ! L'impératrice réprima un sourire satisfait, espérant que l'adversaire qui viendrait lui frotter les oreilles lui ferait regretter d'être venu au monde. Mais Mancinia la ramena à leur conversation en lui répondant vis-à-vis du départ du roi humain. Ou plutôt du vilain mensonge qu'elle venait de lui servir. Son pouvoir pour détecter les mensonges n'avait même pas eu le temps de lui faire comprendre le subterfuge que sa simple raison lui mit en évidence les incohérences grossières de son interlocutrice. Un sourire malicieux aux lèvres, elle lui rétorqua sur un ton faussement innocent.

-Déranger un roi en plaisante compagnie, et au milieu d'une soirée, en présence d'autres souverains, pour l'arrivée d'une.... Caravane ? Pour une entrevue qui n'aurait pas pu attendre demain ? Que c'est curieux... L'entrevue doit risqué d'être musclée au vue des protecteurs qui ont quitté leur poste de la soirée pour disparaître à leur tour....

Un roi qui s'éclipse en même temps que des gardes, il ne fallait pas espérer lui faire avaler ça juste avec une simple caravane. Elle savait que Mancinia avait menti, et à présent cette dernière savait que l'Impératrice l'avait démasqué sans la moindre peine. Néanmoins, Yulenka n'insista pas davantage. Il aurait pu être très amusant de pousser cette humaine dans l'embarras en la faisant reculer dans ses derniers retranchements. Mais elle se doutait bien qu'il y avait du grabuge dehors. Les détails n'étaient pas plus important que cela à ses yeux, en tout cas pour l'instant. Déployant de nouveau son éventail, elle l'agita doucement devant son visage en observant la salle. Toujours l'esprit taquin, elle rajouta à Mancinia.

-Voyons voir si Mikaïl revient.... Indemne de son "entrevue".

A moins d'une intervention d'un problème majeur, il était fort peu probable que Mikaïl puisse rencontrer de réels problèmes. Mais est-ce qu'il allait revenir, là rien n'était moins sûr. Surement apprécierait-il de pouvoir finir cette soirée au calme avec celle qui semblait être sa dulcinée. Yulenka vint à passer distraitement ses doigts sur ses lèvres.... Elle commençait à avoir soif. Mais pas d'une boisson commune. Elle allait devoir tenir encore un peu. Mais elle ne put résister au plaisir de demander à Mancinia avec un naturel et un aplomb déconcertant.

-La soif commence à me tenailler, mais hélas aucune des boissons présentes ce soir ne peut l'apaiser.... Vous ne sauriez pas où je pourrais trouver mon bonheur, par hasard....?

Elle ne doutait pas un seul instant que Manicinia comprendrait le sous entendu, s'amusant déjà de la réaction qu'elle allait avoir. Il était vil d'enquiquiner de la sorte la pauvre humaine, mais.... Elle s'ennuyait. Et son esprit ne pouvait le supporter. Il fallait qu'elle puisse se distraire, s'occuper....

Lentement il avait soulagé habilement les tensions dans le dos de sa consoeur orisha, avantage certains de la tenue plus légère qu'elle portait. Il regardait ceux qui terminait de faire leur course attachés l'un à l'autre, voyant tour à tour les duos se rendre, avec ou sans succès. Ethan espérait que l'usage de force et capacités tiraient à sa fin, après tout ils étaient tous la pour faire des rencontres et non pour se casser la figure d'une façon ou d'une autre. L'ambiance semblait lourde, comme si quelque chose était survenu, d'autant plus que les protecteurs ni le Roi n'avaient rejoint l'arène pour la suite des événements. Ethan ne s'en soucia pas plus que ça, cherchant du regard ceux qu'il connait pour essayer d'aller entretenir quelques discussions. Inconsciemment il avait cessé de masser Cassiopée et quand il se retourna vers elle pour voir si tout se passe bien, elle était partie. Pas un mot, pas d'excuse, l'orisha n'y comprenant absolument rien, haussant les épaules en se disant qu'elle avait peut-être eu une nécessité personnelle et qu'elle reviendrait ensuite.

Il entendit alors la nouvelle annonce de Serica et la mise en place de duel dont la première cible était un déchu qui ne semblait pas très heureux d'être le partant pour cette épreuve. L'orisha quant à lui n'avait plus rien à perdre puisque pour l'instant il se retrouvait seul alors que le bal devait être pour la rencontre et formation de couple, éphémère à tout le moins. Décidément la liberté était tenace et s'assurait qu'il ne subisse pas la moindre contrainte dans son quotidien après la dernière période tumultueuse. Prenant une grande respiration, toujours vêtu de sa tenue légère, il s'avançait d'un pas soutenu vers son adversaire qui en le voyant, fonça quasiment tête baisser vers lui et avec les poings devant.

Ignis titubait à chaque pas, facilement sujet à l'esquive pour contrer son assaut. L'orisha tendant la jambe pour un croche pied qui ne manqua pas de faire goûter le sable chaud à son adversaire. Se penchant sur lui pour l'attraper par le col et le soulever afin de le redresser, le tenant à bout de bras. Le pauvre arrivait à peine à se tenir debout, le corps brûlé en bonne partie, la rage dans les yeux mais pas la moindre force pour l'accomplir. Ethan aurait presque pu avoir pitié de cette chose misérable mais il avait une opportunité splendide d'évacuer un peu de tension. Gardant droit autant que possible son défouloir en le tenant à une main, il lui offrit généreusement une série de coups de poings dans le ventre pour bien lui remuer l'estomac. La force et conviction s'unissant pour le malheur du déchu dont la ruade se termina par un coup de poing sous la mâchoire à l'instant où la main qui le tenait debout se relâchait. Croulant sous l'impact du poing et la perte d'équilibre soudaine, n'ayant pas prit la peine de se donner une prise plus solide au sol pour répondre à l'assaut.

Duel purement inégal, l'orisha laissant échapper un soupir avant de se tourner vers Serica, croisant le regard de Yulenka chez qui un certain plaisir brillait dans son regard. Avait-elle un croc ou deux contre cet individu ? Venait-il d'offrir une partielle vengeance à la reine de la nuit ? Secouant la tête pour chasser ses pensées, il prit la chance de s'adresser à Serica.
- Est-ce donc là le niveau de défi que vous offrez ? Un clochard tenant à peine sur pied ? Y a t'il ici un homme digne d'offrir une résistance acceptable et me permettre de passer la rage qui dort en moi ?

Il se tenait debout à quelques mètres d'Ignis qui avait plutôt eu les apparences d'une proie facile. D'être la victime d'un règlement de comptes pour une raison qu'il ne connaissait et ne voulait connaître. Ethan voulait profiter de cet environnement sans magie pour de véritable affrontement dans lequel la magie ne serait pas une interférence, une méthode pour contourner la force brute par un subterfuge quelconque. Dans l'attente de réponse ou d'adversaire, il s'approcha de la vampiresse, la saluant avec le respect que son rang exige.

- Heureux de vous revoir, navré de vous importuner mais vous semblez avoir une certaine appréciation face à l'état de ce déchu. Ma curiosité est grande d'en savoir la raison si vous souhaitez en partager l'information.

Qu’il était désagréable de sentir le vent caresser le bas de mon dos. Il n’était certes pas fort, mais suffisant pour me faire sentir à chaque instant ma nudité. Ce n’était visiblement pas le cas de Kamal qui semblait être totalement indifférent à sa nouvelle tenue. J’étais à quelques centimètres près à la même hauteur que lui, malgré la maigreur de mon corps qui contrastait avec les muscles étendus et épais de mon partenaire. Je devais sans doute avoir l’air d’une paille carbonisée, avec une chevelue rembourrée par mes origines orishalques, à côté de lui. D’ailleurs son corps suffisait pour cacher le mien. Sans avoir besoin de l’observer, je savais que deux filles comme moi pouvaient se servir de lui comme rempart, au cas où. Comme il le faisait à l’instant avec moi. Je songeais de nouveau à cette amie dont il avait mentionné le nom, échappé de mon esprit au moment où j’y pensais. Cette jalousie naquit puis disparut de nouveau. C’était en quelque sorte un nouvel aspect que je découvrais de moi-même. Je n’appréciais pas qu’il y ait d’autres personnes dans l’entourage de quelqu’un que j’aimais bien, de peur, sans doute, qu’on me laisse pour compte. En particulier lorsque j’avais un but précis : parfois je me souvenais que j’étais venue au Bal pour me marier et Kamal, encore une fois, représentait un parti intéressant. D’une part, il avait les mêmes caractéristiques corporelles que moi ; son physique me plaisait énormément. J’aimais l’idée qu’il déplaise à ma famille. Cela me rendait toute jouasse. D’une autre part, sa compagnie était forte plaisante et agréable et étonnamment, personne n’avait été aussi attentionnée avec moi jusqu’à maintenant.

Des couples courraient à cloche-pied. Nous nous étions un peu exclus de cette épreuve, volontairement. Je ne souhaitais pas me ridiculiser une seconde fois en compagnie de Kamal. Une suffisait ; ma maladresse avait déjà causé beaucoup d’ennuis. Toutefois je prenais un plaisir à observer cette drôle de course, en particulier lorsque les couples tombaient l’un sur l’autre. Être spectateur était intéressant en soi, une bonne expérience aussi. Je levais mes yeux foncés et brillants dans le regard sombre de Kamal, visiblement préoccupé sur ce que je pouvais bien penser de lui. Cela me fit sourire, je n’y pensais même plus d’ailleurs à cette envolée, désormais que j’étais à moitié nue.

- « Tu sais, j’avais peur que mes vêtements s’envolent. » Je levais mes mains et les glissais le long de ma taille pour appuyer la plaisanterie. « Certains se sont en effet envolés, mais je ne t’en veux pas Kamaan. Merci. »

J’acquiesçais machinalement, le remerciant silencieusement avant de reprendre l’observation de cette drôle de course. Je vins à ses côtés, même si nous faisions la même taille, il était plus facile pour moi d’observer cette coutume humaine sans personne devant. Je n’hésitais pas bien sûr à me serrer à lui, en fait, même si la moitié de mon corps était dénudé, je n’avais en aucune façon honte que nos peaux se touchent. C’était très certainement ma façon de montrer que j’appréciais une personne, sans le dire oralement. Puis je me mis en marche, dans une direction qu’on me donna pour atteindre des places assises. Sérica annonçait maintenant des duels, ce qui, bien sûr, me plut. Je souhaitais être bien installée pour observer la suite.

- « Allons-nous asseoir quelque part où nous pourrons voir ce qu’il se passe. » Je joins mes mains contre ma poitrine, excitée à l’idée de voir des combats. Mes tantes m’en avaient déjà parlé, je n’avais fait que les imaginer. « Je n’en ai jamais vu. Est-ce impressionnant Kamaan ? Vas-tu y aller ? »

De nouveau, mon regard se posa sur lui lorsque j’eus gravis quelques marches pour trouver une place pas trop haute dans les gradins accessibles au public. J’indiquais avec mon index la zone où les duels se déroulaient. Deux hommes avaient déjà commencé à se battre.

- « Est-ce une mise à mort ? » Je n’avais cure des activités humaines, cette question me parut tout à fait banale. A la Prison, il arrivait de temps à autre que des sorciers se querellent et aillent jusqu’à sonner le glas.

Finalement, j’eus de nouveau goût aux questions.

- « Sais-tu te battre ? » En fait, je n’avais autour de moi que peu de guerriers ou de soldats, ma famille étant essentiellement composée de marchands.

Puis le fait que Kamal aborde plusieurs tatouages signifiaient très certainement –pour moi- une vie remplie de batailles, les tatouages cachant les cicatrices. Bien sûr, je ne faisais que supposer, je ne m’attardais jamais à observer longuement sa peau, de peur d’une mauvaise interprétation de la part de mon partenaire. Alors j’imaginais. Soudain quelqu’un m’interpella en touchant mon épaule et je me retournais. C’était un être masculin qui me sourit sans que je ne comprenne pourquoi et qui de suite, revint discuter avec son compagnon sur l’état de ma poitrine. Je vins à croiser les bras et me retournais vivement. Mes sourcils se froncèrent et je devins de nouveau aussi silencieuse qu’une tombe, vexée. J’avais fini par oublier que j’étais à moitié nue, Kamal n’était visiblement pas aussi salace que les deux êtres derrière moi. Je me relevais et me mis d’un autre côté. Que pouvais-je faire d’autres, après tout ? Mon attention se concentra sur l’un des combattants dont la peau avait fondue. J’eus une drôle de réflexion à ce sujet, une réflexion forcée par le fait que je devais penser à autre chose que ces individus malpolis.

- « Il existe des bougies vivantes ? » demandais-je. Je débitais mes mots désormais plus rapidement, ce qui agrava l’accent que j’avais déjà. Penser vite, pour oublier vite.


Mots = 950

Neah écoutait attentivement le Commandant de cette expédition qui les conduisaient en dehors des murs d'Utopia avec, au bout du chemin, un sanglant combat contre des créatures du Mal venues dans l'unique but de nuire. En prenant d'assaut un endroit calme aux abords de la Capitale Humaine, en y causant de nombreux ravages et tuant une dizaine d'êtres, les Démons démontraient à nouveau leur perfidie sans limites. Malgré la présence des Anges assurant la protection de ce lieu, ils avaient attaqués en traître, une habitude récurrente : ils étaient bien trop lâches pour se battre de front. Et dire qu'ils se vantaient d'être de grands guerriers... ! Ces engeances étaient prêtes à tout pour assurer leur victoire chimérique. Car Neah ferait en sorte que cette guerre reste en faveur de son peuple, en faveur des Humains. S'ils perdaient, cela mettrait Mancinia dans une position dangereuse et il en était hors-de-question. Il n'avait pas fait tous ces efforts pour s'incliner devant le Mal au dernier moment. Ils ne pouvaient rien changer à la situation, seulement faire en sorte de s'en sortir avec des pertes minimales en venant en aide aux Anges et Humains du convoi prit en étau entre leurs prisonniers - sans doute libres - et ceux étant venu à leurs secours. C'est alors qu'un soldat indiqua du doigt la position de ces derniers en élevant la voix.

L'Ange plissa des yeux en voyant un âpre combat se dérouler plus loin. On pouvait voir au loin quelques colonnes de fumée noire déclenchées par les sorts que se lançaient les deux opposants. Sans attendre une seconde de plus, les Humains et les Anges du bataillon s'élancèrent en leur direction du mieux qu'il put avec le sable alentour. Rien n'était très stable dans un tel environnement. Neah prit son fauchard à deux mains et n'hésita pas un instant à se lancer dans la mêlée. Un Démon le vit s'approcher de lui et se mit en garde avec un rictus amusé. Le guerrier oubliait souvent que sa petite taille était sujette à moqueries de la part de ses ennemis. Son ennemi chargea à une vitesse déraisonnable tout en redressant son arme devant lui. Neah se mit en position défensive et les deux lames s'entrechoquèrent avec violence, celle de son adversaire était un peu plus longue que la sienne, il s'agissait d'un katana de ce qu'il y a des plus communs, cependant, le manieur de l'arme semblait en être un expert. Ce combat n'était pas gagné d'avance. Ou peut-être que si. L'acier s'entrechoquait à plusieurs reprises, dès que l'un prenait de l'avance, l'autre reprenait immédiatement le dessus au bout de quelques échanges. Avec une moindre difficulté qu'autrefois, il esquivait les attaques de son adversaire qui devenait de plus en plus contrariés de ses incessantes échappées.

Neah touchait au but, la rage s'emparait de l'Engeance et sa colère le poussait à attaquer plus violemment, sans se soucier des répercussions que cela pourrait avoir. Tout en effectuant ces attaques de plus en plus rustres, sa respiration s'accélérait tandis que l'Ange esquivait en conservant un calme qu'il n'aurait pas eu voici quelques semaines. S'épuisant plus promptement, le Démon voulu reprendre son souffle en donnant un coup dans l'eau et cet instant lui fût fatal. C'était le moment. L'Ange para une nouvelle attaque brutale avant de dévier la lame de son adversaire sur la droite : sa défense avait été brisée. D'un geste vif et puissant, il trancha l'abdomen de l'homme aux dents de requin et à la face de rat. Le Démon lâcha son arme dans un cri de douleur abominable et mit ses dernières pour contenir ses intestins dans son antre chaud. Peine perdue vu la quantité de liquide s'échappant de son corps impie. Rageuse, la créature saisit une arme dissimulée dans sa manche. Une dague sombre qu'il voulut abattre sur le corps de son adversaire qui esquiva sans problème en anticipant l'ultime geste qu'aurait l'engeance. Aucun d'entre eux ne se battaient à la loyal. Le Démon resta muet et Neah eu un sourire carnassier en s'approchant de lui.

— Surprenant, hein ?

Neah l'acheva en lui tranchant la gorge en retournant son propre poignard contre lui. Jamais un combat ne lui avait paru si facile...

Post VIII | 700 mots

Une chaleur doucereuse s'empara du ventre du Déchu lorsqu'elle lui rendit son baiser ; c'était tout ce qu'il attendait. Erza n'aurait jamais résisté à pareille provocation. Ce qu'il n'attendait pas en revanche, c'est son point de vue sur la situation, encore une fois étrangement acéré. Cette Réprouvée ne cessait jamais de le surprendre. Il hocha la tête imperceptiblement ; jusqu'ici, il était d'accord avec elle. Puis leur « projet » de régicide revint sur le tapis. Elle semblait bien décidée à prendre sa place. Il semblait désormais certain qu'il allait devoir se préparer à cette éventualité, et… Le mouvement de la jeune femme pour le plaquer contre une armoire le fit oublier ces considérations secondaires. Il eut un grognement étouffé quand elle s'empara de ce qu'elle n'avait pas l'intention de céder à qui que ce soit, et un frisson loin d'être désagréable. Ils étaient si proche que chacun pouvait sentir la respiration de l'autre, et l'intensité avec laquelle elle énonçait chacun de ses mots le berçait d'une violence et d'un érotisme cru, de ceux qui vous arrachent à toute autre pensée raisonnée. Comparées à sa déclaration précédente, la douce bouche de la guerrière murmurait avec brutalité des vérités qu'il n'était pas sûr de vouloir s'avouer, mais qui, prononcées par celle qu'il comptait arracher aux griffes de son fiancé, le gorgeaient d'une étrange fierté mêlée d'excitation. Quand elle s'en retourna à son tonneau, il resta un instant à l'observer, le souffle court. Le Déchu avait l'impression qu'ils entamaient une nouvelle manche de leur jeu préféré ; à celui qui sera le plus en contrôle. Et elle était en passe de remporter ce match. Pire, elle en était pleinement consciente, ne manquant pas de provoquer d'avantage son adversaire, qui plissa les yeux à l'évocation de la présence ou non de sous-vêtements sous sa tenue. Cela, il comptait bien le vérifier lui-même. Il s'approcha d'elle, et se pencha comme pour l'embrasser, avant de s'arrêter, lèvres entrouvertes, à un cil des siennes. Un soupir, et il se retira avec un sourire. « Après toi. ». Eerah joint le geste à la parole et lui désignant la porte.

Ce n'est que lorsqu'elle fut levée et sur le point d'ouvrir la porte qu'il passa le bras par dessus son épaule, l'en empêchant. Il posa une main sur son ventre, passant sous sa chemise pour poser sa paume sur sa peau nue. Du bout des lèvres, il s'approcha de son oreille et déposa un baiser en haut de son cou. « D'un autre côté, peut-être que ce qu'ils en pense, je m'en bas les plumes. ». Un autre baiser, et il lui mordilla la peau, passant son autre main sur son ventre. « On pourrait le faire là, avec seulement la porte entre nous et la foule. ». Ses mains remontèrent, saisirent sa poitrine à la base, glissant sans cesse en une longue et subtile caresse. « Je pourrais te faire crier, on nous expulserais de là, et plus d'excuse pour ne pas faire l'amour toute la journée. ». Ses larges mains empalmèrent ses seins en les massant doucement, alors qu'il se pressait contre elle, bassin contre bassin. « Qu'est-ce que tu en penses ? Tentée ? ». Il la fit se retourner, laissa une de ses mains glisser le long de son corps jusqu'à attraper une des ses cuisses, et de la remonter contre la sienne en s'avançant entre ses jambes, avant de l'embrasser. Les pensées qui lui traversaient l'esprit auraient traumatisé plus d'un Ange, et nul doute que certaines des prostituées d'Avalon en auraient salué l'originalité. L'espace d'un instant, il se sentit redevenir sauvage, prêt à la prendre ici et maintenant. Puis, au bout de quelques secondes, il quitta ses lèvres avec un sourire. « Mais tu as raison. Ce n'est pas raisonnable. ». Il recula, en réajustant son gilet, un peu froissé par leur étreinte. L'air de rien, il passa sa main sur un pli de sa chemise, avant de lui jeter un coup d’œil . « Eh bien ? Nous y allons ? ».

Raphaël fut surpris lorsque Nissa posa sa jambe blessé sur les siennes. Il lui lança un regard étonné, mais ne protesta pas. Et, de toute façon, il ne semblait pas vraiment avoir le choix au vu du regard de sa partenaire. Mais, comme il servait de repose pied, il dut s’empêcher de faire tressauter ses jambes contrairement à son habitude. C’était compliqué pour lui, car il n’aimait pas rester immobile, et c’était un tic qu’il faisait sans s’en rendre compte la plupart du temps. Et pour s’empêcher de bouger, il devait se concentrer, ce qui n’était pas spécialement facile, car son attention était détournée par tous ceux autour de lui qu’il regardait, ainsi que les paroles de la jeune femme. Elle était donc entrée dans l’armée ? Oh là. Lui et les militaires n’étaient pas vraiment amis. Il détestait la violence, et l’armée n’était pas vraiment exempte de celle-ci. En tant de guerre, les soldats se laissaient bien souvent aller à des choses plutôt immorales. C’était une partie des choses qu’il détestait voir lorsqu’il utilisait ses visions. Evidemment, il n’était pas naïf au point de penser que les gens pourraient se passer de violence, mais cela n’empêchait pas qu’il détestait cette dernière. « Je n’allais pas me battre sérieusement alors que je n’en avais pas la moindre envie. Je préfère me faire mettre au tapis rapidement plutôt que de recevoir des blessures de manière stupides ». Et c’est lui qui disait ça ? Stupide, il l’était, et faisait souvent n’importe quoi. En tout cas, il n’avait pas l’arrogance de dire qu’il aurait pu battre facilement cet homme. Ce dernier semblait plutôt bien entrainé, et avait une bonne technique. L’Elémental n’était pas ce qu’on pouvait appeler quelqu’un de très fort, il était simplement assez intelligent, et analyste pour prendre le dessus par rapport à ça. « Et puis, je voudrais pas casser ma bague en lui rendant un coup ». Dit-il en riant. Il n’avait pas retiré sa chevalière, et ne le faisait jamais de toute manière. Il avait d’ailleurs remarqué que le sable à l’intérieur devenait argent, alors qu’avant il était bronze. Une autre question à poser lors de son prochain apprentissage.

« Un type qui me connaissait avant, et qui me considérait comme son rival, tout à fait mon genre ». Il dit ses derniers mots sur un ton ironique. Lui qui n’aimait pas se battre, avoir un rival en la matière ne faisait pas partie de ses envies. « En fait, j’ai du mal à t’imaginer dans l’armée, toi qui a l’air plutôt rebelle. Je sais pas pourquoi, je te vois mal avec un chef pour te donenr des ordres, à moins que tu aies déjà pris sa place ». Dit-il en changeant soudain de sujet, reparlant de l’entrée de Nissa dans l’armée. Puis il changea encore de sujet, revenant sur le premier, et continua rapidement son histoire. « Donc, ce gars m’a retrouvé, assommé, amené chez une Sorcière qui m’a filé une potion, et j’ai revécu toutes mes vingt années d’existence en quelques heures ». Termina-t-il de raconter rapidement l’histoire avec Gawain. Il ne s’était pas recroisé depuis tout ce temps, et Raphaël n’avait pas spécialement fait en sorte de se tenir au courant de ce que faisait le Vampire. Il le pouvait, mais il n’en avait pas l’intention. D’habitude, il n’était pas rancunier, mais l’avoir forcé de la sorte, et avoir failli le rendre dingue avait du mal à passer. « Tu vois, rien de sensationnel. D’ailleurs je me demande toujours pourquoi une Sorcière a accepté « d’aider » un Elémental. D’habitude ils sont plutôt du genre à vouloir nous tuer ». Dit-il en croisant les bras, comme pour réfléchir. Son regard balayait l’arène en permanence, ne se fixant sur rien, revenant parfois sur Nissa, puis repartant ailleurs, même lorsqu’il s’adressait à elle.

A cette pensée, les souvenirs de Bagaya lui revinrent soudains en mémoire, et la haine qu’elle ressentait pour les Elémentals prit le pas sur sa raison. Il savait pertinemment que ce n’était pas ses propres sentiments, mais la rage était si forte qu’il avait du mal à lutter contre celle-ci. Et lui qui n’avait pas de mémoire depuis longtemps, il avait encore plus de mal à les refouler. Maintenant, il y arrivait un peu mieux, mais c’était encore compliqué. Il se mordit l’intérieur de la lèvre pour essayer de se ramener à la réalité.  C’est à ce moment qu’il perdit sa concentration sur sa jambe, et qu’elle se mit à tressauter.

Yulenka observait le couple atypique de la soirée, tandis que Mancinia lui assurait que la cavalière du grossier personnage n'était pas sans reste face à la goujaterie de ce dernier. Ce qui fit esquisser un sourire à la vampiresse. Elle avait déjà vu cette femme, au dernier Conseil des Chefs. Il lui revint en mémoire qu'elle s'était montrée particulièrement incisive envers l'un des siens qui avait eu l'audace de ne pas lui montrer le respect dû à son titre. Le pauvre bougre avait simplement eu le malheur de ne pas la connaître, ni elle ni son titre. Et voilà qu'à présent, elle avait à faire à quelqu'un d'encore plus désagréable qu'elle. Un retour de Karma ? Qui se ressemble s'assemble ? Difficile à dire.... Tout comme il était compliqué de définir qui était entrain de mater qui, même s'il semblait que la dame avait une bonne longueur d'avance en la matière. En même temps l'autre marshmallow grillé avait l'air d'être aussi rustre que primitif, cela ne devait pas être trop compliqué de pouvoir prendre le dessus face à un animal pareil. Et surtout, ça ne lui ferait pas de mal à cette merguez mal embouchée, de se faire un peu recadrer !

Mais retour au coup de la caravane et au départ de Mikaïl. Mancinia confessa son mensonge, et vint se justifier sur le fait qu'elle n'était qu'une subalterne, qui n'avait donc pas à chercher à en savoir plus que ce qu'on lui disait. C'était une position qu'on pouvait comprendre, même si Yulenka avait du mal avec l'idée de devoir brider ses capacités d'observations et d'analyses pour préserver l'idée de rester à sa place. Il ne fallait pas non plus prendre les gens pour des jambons, il était déjà rare que certains daignent utiliser leur cerveau, alors si en plus on encourageait pas les gens à le faire.... Cette constatation était d'une tristesse. L'impératrice répliqua alors.

-Bien que je serais mal placée pour ne pas affirmer que le respect d'une hiérarchie est une chose primordiale pour le bon fonctionnement d'une nation, il ne faut pas pour autant veiller à garder son sens de la réflexion et son libre arbitre. A quoi servirait-il d'en avoir sinon ? Prenez cette situation ci en exemple. D'un point de vue purement objectif, qu'ai-je pu voir ? Un messager qui arrive en pleine festivité. Un roi qui part précipitamment. Et des protecteurs chargés de la sécurité qui s'empressent de le suivre, et de quitter leur poste. Pour être reine, je sais qu'on ne dérange pas un souverain en pleine soirée pour des peccadilles. Quand on ajoute à cela le départ de troupe capable de combattre, il n'y a pas besoin de capacités de réfléxion hors norme pour deviner qu'il risque d'y avoir des affrontements, et que si le roi est dépêché, c'est que l'envergure de l'intervention est sérieuse. Le départ précipité indique que l'intervention du messager n'était pas prévue. Donc par déduction, il y a dû avoir une attaque. Après, est-ce qu'il s'agit d'une attaque de convoie ou de territoire, là je ne pourrais pas statuer. Mais toute cette réflexion n'est pas inaccessible. Et quelque chose me dis que vous aviez déjà vous même conclu la nature de ce tumulte. Sans vous mêler des affaires des grands de ce monde, vous saviez à peu près de quoi il s'agissait.

Cela étant dit, Yulenka n'avait pas prévu les confidence de la jeune humaine quant aux qualités de son roi. Elle réprima de justesse un rire, se disant qu'à cet instant, Mikaïl devait avoir les oreilles qui sifflent.... Mais des révélations qui expliquaient également pourquoi Kahel semblait devoir régulièrement être sur les basques du roi humain. Néanmoins, il semblait un peu gros à la vampiresse que le roi humain soit aussi gauche. A la limite qu'il agisse en bourrin et fonce tête baissée dans le tas, ça ne l'étonnerait pas. Mais qu'il ne sache pas se défendre, ou se battre ça serait un peu fort. Néanmoins elle nota qu'il n'avait pas fait forte impression sur certains de ses sujets. Ce n'était pas impensable non plus, elle même ne faisant pas l'unanimité chez les siens, mais ce qui semblait étrange, c'était que cette jeune femme ne semblait pas plus défavorable à son roi que cela. L'Impératrice se contenta donc d'afficher un sourire amusé, gardant pour elle ses réflexions.

Mancinia vint alors lui parler de boisson et de sang. Elle réprima un soupir lorsqu'elle lui avoua que l'organisatrice avait pensé à prendre du sang mais qu'il était impossible de le conserver avec la chaleur qu'il faisait dans la région. Elle allait se faire une raison, quand la jeune humaine se proposa pour apaiser sa soif. Yulenka l'observa surprise. Avait-elle perdu l'esprit ? En plus elle était vierge.... Comment pouvait-elle refuser autant de bonne volonté surtout venant d'une vierge. Elle allait pour accepter lorsque sa fontaine de plaisir s'esquiva vers d'autres aventures. La vampiresse réprima une moue de déception, qui fut bien vite chassée par l'apparition d'Ethan. Il avait bien vu l'air satisfait de Yulenka lorsqu'il décalquait le pauvre déchu avec pertes et fracas. Et il venait en apprendre plus. Elle se tourna vers lui un sourire léger aux lèvres, avant de lui répondre.

-Heureuse de vous revoir également Ethan. Et pour ce qui est de cet homme.... Je vais vous apprendre que ce rustre a trouvé le moyen de se montrer particulièrement grossier et désagréable avec moi.... Gratuitement bien sûr. Et qu'en plus, je n'ai pas été la seule "victime" de sa goujaterie sous-jacente. Un véritable malotru sans aucune éducation. Hélas, dans ce genre de réception, je ne peux me permettre de me faire justice moi-même, au risque de choquer les convives. Aussi.... J'ai été particulièrement satisfaite que vous puissiez lui faire regretter d'être venu ce soir à ma place, hi hi hi ! Surtout que vous lui avez mis là une bien belle correction.